Sujet: Drink your problems away [ft. Alana] Ven 12 Fév 2016 - 18:15
Alfie & Alana
La soirée touchait à sa fin et Alfie avait terminé son shift. Depuis le couvre-feu, il ne terminait plus très tard, surtout plus depuis qu’il avait eu le malheur d’être arrêté à deux pas de chez lui parce qu’il était dehors trois minutes à peine après l’heure fatidique. Sa petite escapade au poste de police l’avait guéri de la moindre envie de rester dehors trop tard, alors il était allé en parler à son patron et s’était arrangé avec lui pour que la situation ne les lèse ni l’un ni l’autre. Il avait donc aidé à la plonge jusqu’à vingt-et-une heure environ, avant qu’un employé habitant l’immeuble d’en face ne vienne prendre le relai. Il avait accroché son tablier, rangé ses gants et quitté l’établissement une cigarette aux lèvres. Le temps s’était considérablement réchauffé depuis quelques temps et l’été était déjà presque là, si bien qu’à neuf heures du soir, il ne faisait pas encore nuit noire, les couleurs chaudes du crépuscule encore un peu visibles à l’horizon, teintant le ciel d’un rose profond et de quelques nuances d’or. Le tatoué avait remonté la grande avenue qui menait jusqu’aux artères principales du quartier Sud. De là, il emprunterait quelques ruelles et autres passages avant de finir la soirée au calme chez lui. Sur le chemin, il passa devant des boutiques qu’il connaissait bien maintenant : vêtements, piercings, autres restaurant et une boutique de fleur à l’intérieur de laquelle il avait fini par entrer parler à la vendeuse quelques jours plus tôt à peine. Il se demandait ce que faisait Raven en ce moment, si elle était toujours en train de s’occuper de ses orchidées ou si elle était déjà dans son appartement, le nez plongé dans un de ces livres dont elle lui avait parlé. Lui qui n’avait pas eu la chance d’avoir une éducation au-delà du lycée, il aurait adoré qu’elle lui apprenne ne serait-ce qu’une partie de ce savoir qu’elle semblait posséder. Il avait longtemps souffert d’être si en retard dans ses connaissances et, même si Malachi faisait de son mieux pour l’aider à s’en sortir, il savait pertinemment qu’il n’arriverait pas à tout savoir à temps. Mais il faisait de son mieux, lisant au moins un peu tous les jours et essayant d’apprendre quelque chose de nouveau. Il refusait de redevenir comme cet adolescent jeté à la rue à cause de quelque chose qu’il n’avait pas choisi. Il refusait de se laisser aller à la facilité et de se contenter de ce qu’il avait. La roue du destin avait l’air de tourner en sa faveur et il ne laisserait pas passer cette chance. Il avait trop souffert pour avoir le culot de le faire.
Son chemin le fit arriver devant un bar très fréquenté et dans lequel il se laissait parfois entraîner par ses collègues de travail pour aller boire un verre ou deux. L’animation qui y régnait parvenait presque à faire oublier le climat lourd de tensions qui planait sur Radcliff depuis quelques mois. Natif de la ville, Alfie avait vu l’ambiance se dégrader à une vitesse alarmante au fil des années. Rien de mieux que de vivre dans la rue pour voir comment les choses étaient traitées au nez et à la barbe des citoyens qui n’avaient aucune idée de ce qui se passait juste sous leurs fenêtres. Sauf que depuis que quelques mutants s’étaient mis en tête de faire sauter les bâtiments de la ville pour faire valoir leurs droits, la situation avait pris un tournant plus que violent et tout le monde, femmes, hommes, enfants, mutants, humains avait été pris dans l’engrenage dangereux de la chasse aux dégénérés, comme disaient les hunters. A se demander qui étaient vraiment les dégénérés dans l’histoire. L’ancien mutant s’apprêta à continuer son chemin lorsqu’une silhouette familière attira son attention. Tournant la tête, son regard tomba sur une chevelure blonde et un visage fin qu’il avait déjà rencontré une paire de fois. Clignant des yeux, s’assurant que sa vue ne lui jouait pas des tours, il s’approcha de la vitrine et détailla la jeune femme avant d’être sûr et certain qu’il s’agissait bien de la personne à laquelle il pensait. Ca faisait bien deux semaines qu’il n’avait plus eu de nouvelles d’elle, aussi se demanda-t-il ce qu’elle pouvait bien faire là toute seule. Elle semblait absorbée dans la consommation d’une large pinte de bière et, à en juger par le verre vide à côté d’elle, ce n’était probablement pas la première. En soupirant, l’ex-junkie se fraya un chemin au milieu de la foule et avança dans le bar, prenant bien garde à ne renverser aucun verre dans la foulée. Il aurait été dommage de démarrer une bagarre à cause d’un peu d’alcool renversé. Finalement, il trouva la table qui l’intéressait et s’approcha de son occupante, toujours un peu étonné et aussi légèrement inquiet devant son air morose.
- Alana … ?
Elle ressemblait à quelqu’un qui avait envie de se noyer dans la boisson pour oublier ses problèmes. Il savait déjà qu’elle avait eu du mal à accepter la perte de sa mutation malgré le danger qu’elle représentait et la difficulté qu’elle avait eu à la contrôler, mais là, il semblait y avoir autre chose encore, et il se demandait bien ce qui avait pu la toucher à ce point qu’elle veuille s’oublier dans l’alcool.
Invité
Invité
Sujet: Re: Drink your problems away [ft. Alana] Dim 21 Fév 2016 - 1:05
Drink your problems away
— alfie & alana —
I've been fighting the same old war Against a disease without a cure, Been holding on for so long, for so long, for so long. I've been wishing upon a star as my universe falls apart. I feel so far from the sky when my dreams are flying by. And they say it's a battle that can't be won.
Finalement, retrouver son père n'avait pas aidé la blonde à se remettre de la mort de sa mère. Elle était carrément heureuse de l'avoir trouvé, c'était bien vrai, heureuse aussi qu'il est accepté de l'acceuillir dans sa vie mais au final, elle faisait encore difficilement son deuil de sa mère. Et d'apprendre qu'elle avait une soeur, un frère aussi avait été un choc. Plus encore quand son père lui avait avoué que ce frère inconnu était un chasseur. Alana en avait été choquée et elle réalisait que cette famille qu'elle avait trouvé ne serait jamais aussi unie qu'elle ne l'avait imaginé. Ce qu'elle rêvait, c'était des soupers autour d'une dinde et des éclats de rire. Des sorties en leur compagnie pour apprendre à les connaître et essayer d'oublier que pour les trente premières années de sa vie, elle avait totalement ignoré leur existence. Sans parler que son père, bah il n'était pas le plus démonstratif homme de la planète. Alana, elle aurait eu envie qu'il la sert dans ses bras, même s'ils ne se connaissaient à peine. Qu'il la rassure... n'importe quoi mais il restait très... indifférent. Et maintenant, y'avait le Segelbacher qui l'évitait comme la peste alors qu'elle aurait besoin de lui aussi. Sans parler de son pouvoir disparu qui la rongeait de l'intérieur et la peur de découvrir les fameux effets secondaires. Son existence, depuis son réveil du coma, c'était que des déceptions, qu'une suite d'événements dont elle n'avait pas le contrôle et lui rappelait tout ce qu'elle avait perdu. Elle était en colère contre le monde. Contre Lancaster aussi qu'elle blâmait pour tous ses malheurs. Parce qu'elle ne se faisait pas d'idées la Kovalainen, tout était partie en vrille du moment qu'il avait envoyé ses hunters l'attaquer à la conférence. Ils agissaient sous ses ordres et même s'il le niait, elle le savait. Alana n'était pas dupe et elle osait espérer que les citoyens non plus. Qu'ils pouvaient voir ce que la ville était devenue à cause de lui. Ils n'avaient pas voté pour elle et maintenant, ils se retrouvaient avec une quarantaine, un couvre-feu et des cinglés qui frappent aux portes sans demander la permission à personne. Si elle avait été élue mairesse, jamais tout cela ne serait arrivé. Une défaite qu'elle digérait toujours mal, surtout en voyant à quel point la ville était devenue n'importe quoi à son réveil. Ça ne faisait qu'à peine un mois qu'elle était réveillée et elle n'arrivait pas à croire qu'en un an, le maire avait réussi à établir un tel régime de terreur. Quelque part, elle se sentait coupable. C'était de sa faute si Lancaster avait été élu. Elle aurait dû se battre plus fort pour le déloger.
En attendant, elle devait rester témoin de l'enfer dans lequel la ville se plongeait de jours en jours sans savoir quoi faire. Elle avait bien de la difficulté à retrouver un rythme de vie normal avec tout ce qui se passait autour d'elle et la seule chose qui réussissait à calmer le tourbillon d'émotions vives qu'elle ressentait au creux de son poitrail, c'était quelques bouteilles d'alcool. Seule, accompagnée, peu importe. Le matin, avec son repas du midi ou le soir fourrée dans son canapé, ça ne changeait rien. Comme ce soir, assise seule au bar, son troisième pichet en main alors qu'elle jetait des coups d'oeil à son cellulaire et les quelques messages que son père avait laissé. Apparemment, il était arrivé quelque chose à sa soeur alors qu'elle n'avait même pas encore eu l'occasion de la rencontrer. Plusieurs verres de bière dans le nez car elle avait appris que sa frangine était morte. Ou apparemment non de ce que lui disait le paternel. Elle ne savait plus trop mais pour le moment, elle noyait ses pensées dans l'alcool. Elle sentait déjà ses effets enivrer ses sens lorsqu'elle releva le nez de l'écran du petit portable pour les poser sur un nouveau venu qui l'interpella. Alfie. Un vacciné comme elle... sauf que lui était bien heureux d'avoir perdu son pouvoir. Pas elle. Elle appréciait qu'il essaie de la réconforter face à cette "perte" mais ce soir, c'était pas le moment. Elle voulait seulement se laisser aller. Oublier et décompresser. Devant son air inquiet, elle devina bien vite qu'elle devait avoir une bien mauvaise mine. « Alfie... » Répondit-elle avec ironie en pointant son propre prénom à lui. Un moment de silence suivit alors qu'elle portait son verre à ses lèvres pour en avalant une importante gorgée. « Tu veux un verre ? Parce que boire seule, c'est vrai que ça fait pathétique. » Le regard qu'il posait sur elle disait tout, il devait sûrement penser qu'elle avait atteint le plus bas. Et il n'avait pas tout à fait tort, parce qu'elle se sentait complètement accablée même si elle s'en voulait toujours la face. « Alors, toujours aussi heureux de plus être un mutant ? » Ajouta-t-elle d'un ton ironique alors qu'elle lui versait un imposant verre qu'elle fit glisser dans sa direction ensuite.
Dernière édition par Alana Kovalainen le Lun 28 Mar 2016 - 0:00, édité 1 fois
Invité
Invité
Sujet: Re: Drink your problems away [ft. Alana] Ven 4 Mar 2016 - 17:55
Alfie & Alana
Si certains mutants voyaient leur mutation comme une bénédiction, un don du ciel ou une quelconque preuve d’une soi-disant supériorité, Alfie avait considéré la sienne comme une infâme malédiction. Elle s’était éveillée assez tard, vers ses quatorze ans, et elle avait rapidement gagné en puissance, totalement incontrôlable. Ce n’était pas faute d’avoir tenté de la juguler pourtant, mais il n’y était jamais parvenu. Aucun entraînement, aucune technique de méditation, aucun médicament n’avait jamais réussi à empêcher sa peau d’être suintante d’un poison si mortel qu’il décomposait sur place toute chose vivante qui avait le malheur de l’effleurer. Il se rappelait des premières plantes qui avaient fané à son contact, des animaux qui tombaient gravement malade en une seconde à peine. Il se souvenait de l’épaule de son frère qui avait commencé à pourrir en accéléré parce qu’en chahutant un peu avec lui, il avait fait l’erreur terrible de poser la main dans son dos. Il s’en était voulu, de cette blessure, et il s’en voudrait probablement jusqu’à la fin de ses jours. Et si Duke semblait ne pas lui en tenir rigueur, lui se rappellerait toute sa vie de l’horreur qui l’avait saisi lorsqu’il avait vu les chairs de son aîné changer de couleur et de texture sous ses yeux. Les parents Cochrane n’avaient pas été aussi conciliants que leur premier fils, et n’avaient pas tardé à mettre le plus jeune à la porte malgré cet incident. S’en était suivi une existence difficile et solitaire, quinze années d’errance dans la rue, à se rabattre d’une drogue sur l’autre pour tenter d’oublier sa condition. Il n’avait jamais su combien de gens il avait tué par accident et il n’avait jamais voulu le savoir. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était aller s’excuser auprès des tombes des morts qu’il avait causé, à y poser des cailloux plutôt que des fleurs qui auraient pourri dans sa main avant qu’il ait pu les laisser sur les stèles. Un jour pourtant, la nouvelle était tombée : dans les pharmacies, on trouvait désormais des vaccins capables de supprimer les mutations, pour un temps du moins. Alfie n’avait pas su quoi faire de cette information : d’un côté, il voyait là la solution à son problème, mais de l’autre, ça ne lui donnerait qu’un petit mois de répit avant qu’il ne se change à nouveau en grande faucheuse malgré lui. Trente jours, ça lui laisserait à peine le temps de rêver à une vie débarrassée de son affliction qu’elle reviendrait au grand galop, balayant tous ses espoirs avec elle. Mais à vivre dans la rue, on entend beaucoup de choses, et ce fut de cette façon qu’il apprit l’existence d’un vaccin définitif utilisé par les hunters. Il se rendit à l’un d’entre eux, volontairement, se mettant en danger, jouant quitte ou double en se présentant de cette façon, risquant tout à fait de finir avec une balle dans la tête – mais au point où il en était, il s’en souciait peu. Ses ennuis seraient finis d’une manière ou d’une autre. Finalement, il avait pu mettre la main sur le précieux sérum et laver sa peau du poison qui semblait suinter par tous ses pores. Il avait pu commencer une nouvelle vie, libéré de ce fardeau qui lui avait tant coûté, et il commençait tout juste à accepter qu’on s’approche de lui sans avoir l’envie irrépressible de reculer ou partir en courant pour éviter des souffrances inutiles à autrui. Oui, définitivement, cette vaccination, volontaire qui plus est, avait été une bénédiction. Néanmoins, il était aussi au courant des dérives qu’un tel remède avait pu causer, amputant nombre de mutants de leur don alors qu’ils n’avaient rien de dangereux – ils avaient juste eu le malheur de naître avec un gène différent de celui du reste de l’humanité. Et s’il valait sans doute mieux vivre encore un peu plutôt que de finir avec une balle entre les deux yeux, ce n’était certainement pas l’avis de certains mutants qui vivaient particulièrement mal la perte de leur pouvoir. Alana faisait partie de ceux-là. Elle était capable d’exsuder des toxines via son épiderme, mais à la différence du tatoué, elle avait été capable de le contrôler et de l’utiliser comme elle le souhaitait. Ca ne la mettait jamais vraiment à l’abri d’un incident ceci dit, et Alfie avait tenté autant que possible de lui faire voir le bon côté des choses, si tant est qu’elle puisse accepter un bon côté à sa situation. Visiblement, ce soir, elle était d’autant plus accablée par ce qui lui était arrivé, et sans doute qu’il s’était passé des choses dont il n’avait pas connaissance et qui aggravaient encore son état d’esprit. En tout cas, l’alcool rendait l’ironie dans sa voix encore plus mordante que d’ordinaire. L’ex-junkie ne s’en formalisa pas, habitué à pire, simplement assez inquiet de la voir comme ça. Il n’avait pas vraiment envie de boire, mais il n’allait pas non plus la laisser seule à sa table. Aussi tira-t-il une chaise à lui pour s’y asseoir, attrapant le verre qu’elle fit glisser vers lui pour l’empêcher de se fracasser par terre.
- Toujours, et tu sais pourquoi.
Il lui avait expliqué, bien entendu, ce qui lui était arrivé ces dernières années et pourquoi il avait vécu sa vaccination comme une bénédiction plutôt que comme un malheur sans nom. Il n’avait pas vraiment d’autre exemple à lui présenter de mutant heureux de se débarrasser de son don, et il trouvait ça très narcissique de n’avoir que son histoire à offrir, mais au moins il avait ça. Néanmoins, ça n’avait pas fait se sentir la jeune femme mieux, au contraire. Mais si elle ne faisait pas le deuil de sa mutation, elle ne pourrait jamais aller de l’avant, coincée dans un passé qui ne lui reviendrait jamais.
- Qu’est-ce qui t’arrive ?
Les quelques fois où ils s’étaient croisés, la demoiselle lui était apparu comme maîtresse d’elle-même, assurée et, sans forcément être en contrôle de tout, suffisamment forte pour encaisser sans broncher. Sauf que là, elle était à des années-lumière de l’image qu’il avait d’elle en temps normal.
Invité
Invité
Sujet: Re: Drink your problems away [ft. Alana] Lun 28 Mar 2016 - 0:02
Drink your problems away
— alfie & alana —
I've been fighting the same old war Against a disease without a cure, Been holding on for so long, for so long, for so long. I've been wishing upon a star as my universe falls apart. I feel so far from the sky when my dreams are flying by. And they say it's a battle that can't be won.
Presque un an de sa vie lui avait glissé entre les doigts. Les mois avaient passés sans l'attendre, sans qu'elle ne se réveille. Les gens autour d'elle continuaient à vivre leur vie alors qu'elle était coincée dans un lit d'hôpital, l'esprit prisonnier des ténèbres. Ses blessures par balles avaient été sévères, pratiquement mortelles. Certains médecins avaient dit que c'était un miracle qu'elle ait survécu. De la chance. La Kovalainen n'était pas du même avis. La chance, c'aurait été de se réveiller avant que la ville ne parte en flammes. Avant que Lancaster ne mette autant de restrictions. La chance aurait aussi été de ne pas se faire vacciner. Car bien qu'elle n'affichat pas d'effets secondaires, elle savait que quelque chose clochait. Elle le sentait dans ses tripes. Son effet secondaire à elle ne s'était pas encore manifesté, tout simplement. Loin de se douter qu'elle était en fait devenue infertile à cause du vaccin, elle devait pour le moment se contenter d'attendre. Ça lui faisait peur et pour engourdir cette angoisse, elle plongeait dans l'alcool. Sa mère n'était plus là non plus. Il n'y avait que Léda... Même Darian ne donnait plus signe de vie. Comme quoi tout partait en vrilles dans sa vie. La Kovalainen n'avait pas vécu de grands drames dans sa vie d'autrefois mais tout semblait lui tomber dessus en même temps depuis son coma. « Toujours, et tu sais pourquoi. » Elle savait pourquoi, en effet. Mais elle ne comprenait pas. Certes, le pouvoir d'Alfie avait pu être... problématique, et plus que le sien, mais jamais Alana n'avait pu se faire à l'idée que l'on puisse volontairement se vacciner. Même une peau toxique aurait dû le rendre fier d'être mutant. Parce qu'elle était optimiste la Kovalainen, elle s'était imaginé que lui aussi arriverait un jour à contrôler son pouvoir mais en se vaccinant, il effaçait toutes ses chances. Elle préférait l'espoir que tout aille mieux un jour que de se laisser vaincre sans se battre. Cela s'appliquait aussi au contrôle de son pouvoir. Elle n'avait elle-même jamais réussi à le contrôler mais à le comprendre assez pour pouvoir vivre plus ou moins normalement. Les rares gens qu'elle avait touché dans sa vie, c'était parce qu'elle savait qu'elle ne sécrétait pas de substances à ce moment-là. Son pouvoir étant lié à ses émotions, quand elle était calme, elle ne dégageait absolument rien.
C'était une autre histoire quand elle était en colère, apeurée ou même euphorique. Des substances différentes pour chaque émotion. La colère produisait du poison. La peur un liquide paralysant... La joie relâchait de l’adrénaline et quand elle était attirée par un homme ou une femme, elle sécrétait des phéromones. Tout cela, elle le savait puisqu'elle avait étudié son pouvoir pour mieux pouvoir vivre avec. Et elle était convaincue que cela aurait un jour pu être le cas pour Alfie. Mais il était trop tard. Ils ne pouvaient pas revenir en arrière. Ça avait été sa décision et elle devait le respecter. Après tout, c'était sa vie à lui, elle n'avait aucun droit de juger. Tant qu'il était satisfait de sa décision, elle ne voyait rien à redire. Pour elle, c'était différent. On ne lui avait pas donné le choix. On avait essayé de la tuer et dans la foulée, elle s'était prise de balles de sérum dans la chair. La belle portait encore les cicatrices des balles sur sa peau d'ailleurs, une image qu'elle tentait d'éviter quand elle se regardait dans le miroir. Elle se contenta d'acquiescer à la remarque de l'ancien mutant. « Qu’est-ce qui t’arrive ? » Alfie essayait de lui remonter le moral. C'était un confident, un ami mais elle ignorait si elle avait envie de parler de ce qui lui arrivait. Tant de choses en réalité qu'elle ne savait pas par où commencer. « Je pense que je sais maintenant ce que tu pouvais ressentir avec ton pouvoir. » Elle prit une nouvelle gorgée sans le quitter des yeux. « Ma mère est morte... à ce qui paraît à cause des toxines que je dégageais, ça a affaibli son système immunitaire avec les années. » Jamais elle n'avait tué personne avant sa mère. Elle avait failli tuer Darian lorsqu'ils étaient adolescents, et quelques accidents par la suite mais ses victimes avaient toujours survécu. Sa mère était la première et serait la dernière. Simplement parce qu'elle avait été en sa compagnie trop longtemps. Alors peut-être bien qu'Alfie avait raison, qu'elle était mieux sans pouvoir... pourtant, son don lui manquait. C'était sa mère qui lui avait appris à l'accepter et c'était elle qui en était morte... Ironie. « Voilà ce qui m'arrive entre-autre. Du coup... Je sais plus... »
Invité
Invité
Sujet: Re: Drink your problems away [ft. Alana] Sam 16 Avr 2016 - 14:55
Alfie & Alana
Le sujet du gène X et des mutations qu’il engendrait était un sujet sur lequel Alfie avait un peu de mal à s’ouvrir. Lorsque son don s’était déclaré, il venait tout juste d’avoir quatorze ans. Il n’avait jamais vraiment su de quel côté de sa si merveilleuse famille lui venait cette fabuleuse tare, mais tout ce qu’il savait, c’était qu’il avait payé le prix fort pour être ce qu’il était. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir tenté de contrôler son pouvoir si dangereux, mais rien à faire : sa peau restait désespérément mortelle pour tout être vivant qui entrait à son contact. Plantes, animaux, humains : rien ne résistait à son toucher et il s’en était toujours douloureusement voulu pour ça. Il avait failli faire perdre l’usage de l’un de ses bras à son frère aîné pour l’avoir touché à l’épaule malencontreusement, sans jamais avoir voulu lui faire le moindre mal. Des fleurs avaient fané entre ses doigts, de pauvres chats errants avaient pourri en venant se frotter à lui en quête d’un peu de chaleur, et il avait dû, pour se défendre, poser la main sur des chasseurs venus le débusquer jusque dans les tréfonds des squats et immeubles désaffectés dans lesquels il avait vécu si longtemps, à l’écart de tout et tout le monde, plongé dans la misère, la solitude et les drogues qu’il consommait pour oublier sa condition. Lorsque le vaccin NH24 était sorti, il avait pensé en prendre, jusqu’à entendre parler du NH25 et de ses effets définitifs. Il n’avait pas réfléchi plus longtemps et était allé trouver un chasseur auprès duquel se procurer la précieuse seringue. Et si jamais l’inconnu lui avait collé une balle dans la tête, alors tant pis ; de toute façon, l’ancien junkie se considérait comme un danger pour la société, alors si on l’avait achevé aussi froidement, il en aurait presque été reconnaissant pour les autres. Mais il n’y eut pas de balle pour lui, juste la froide morsure d’une aiguille qu’il s’était enfoncé dans le bras, là où tant d’autres étaient passées avant elle, mais là où elle serait également la dernière à mordre sa chair. Sa mutation avait disparu, il avait pu commencer à revivre – et à rencontrer de drôles d’avis contraires au sien. Celui d’Alana était particulièrement tranché : à ses yeux, ce qu’il avait fait était une erreur, et il aurait dû être fier d’être mutant. Mais il n’avait jamais trouvé aucun honneur à répandre la mort comme il l’avait fait quinze ans durant, et il était tombé dans de telles extrêmes qu’il était plus qu’heureux de s’être débarrassé de ce pouvoir encombrant. Sur ce point, le jeune Cochrane et la demoiselle Kovalainen avaient beaucoup de mal à s’entendre ; c’était dommage, puisque du reste, Alfie avait pour elle une sympathie certaine. Et il avait toujours trouvé impressionnante la conviction avec laquelle Alana se revendiquait mutante et se faisait maîtresse de son don – jusqu’à sa vaccination forcée. Alors, que la jeune femme lui dise qu’elle comprenait ce qu’il ressentait lorsqu’il avait encore son pouvoir l’inquiéta quelque peu. Le tatoué se demanda ce qui avait bien pu se passer pour qu’elle en vienne à prononcer une telle phrase. Alors il l’écouta en silence, se contentant d’être l’auditeur qu’il savait si bien être. Son cœur se serra lorsque la jeune femme lui annonça la mort de sa mère, et il eut l’air désolé de savoir que c’était sa si merveilleuse mutation qui avait été la cause de ce décès. Il ne savait que trop bien ce qu’on pouvait ressentir en blessant un être cher, et il comprenait mieux pourquoi la demoiselle avait l’air si désespérée, assise là, toute seule devant son verre.
- Je suis désolé, Alana. Vraiment.
Il pressa gentiment la main de la grande blonde, ne sachant pas quoi dire ni quoi faire pour la réconforter – à dire vrai, il n’était même pas certain qu’elle ait envie de réconfort. Elle devait surtout avoir envie de penser à autre chose et d’oublier comme elle pouvait les malheurs qui parsemaient sa vie depuis quelques temps.
- C’est pas ta faute. Si t’avais su, t’aurais tout fait pour empêcher tes toxines de l’atteindre.
Le vacciné tâtonnait, peinait à trouver ses mots. Pourtant, il allait bien falloir qu’il les trouve, parce qu’il ne voulait pas laisser son amie dans un tel désarroi. Il avait beau parler peu et ne pas spécialement aimer se trouver dans des lieux fréquentés, il n’allait certainement pas abandonner Alana à son chagrin et sa solitude ; pas alors qu’il pouvait faire quelque chose pour elle. Enfin, il espérait pouvoir faire quelque chose pour elle, mais vu l’état d’ébriété de la jeune femme et ses propres difficultés à tenir une conversation, c’était assez mal parti.
- Est-ce que je peux faire un truc pour toi ? N’importe quoi.
Il tourna son verre entre ses doigts, ses yeux bruns posés sur la demoiselle Kovalainen en face de lui. La voir aussi triste, aussi abattue, ça lui faisait mal au cœur, et s’il y avait un moyen de lui remonter un peu le moral ou de lui changer les idées, même pendant quelques minutes, alors il se prêterait au jeu bien volontiers.
Invité
Invité
Sujet: Re: Drink your problems away [ft. Alana] Jeu 28 Avr 2016 - 1:29
Drink your problems away
— alfie & alana —
I've been fighting the same old war Against a disease without a cure, Been holding on for so long, for so long, for so long. I've been wishing upon a star as my universe falls apart. I feel so far from the sky when my dreams are flying by. And they say it's a battle that can't be won.
Au final, elle avait préféré se confier. Au moins un peu. La Kovalainen n'avait jamais aimé être seule. Elle n'était pas une solitaire même si elle avait toujours dû faire attention dans ses relations humaines pour ne blesser personne. Un peu raté sur ce coup-là puisque la personne la plus cher à ses yeux en avait crevé mais elle ne savait pas. N'avait jamais douté que son poison pouvait se propager dans l'air ambiant. Elle avait cru que seule sa peau était dangereuse. Alors Sonya était morte. Dire les mots lui serrait le coeur mais la soulageait aussi d'un poids insupportable. « Je suis désolé, Alana. Vraiment. » Sa main sur la sienne, elle sentit une légère pression sur sa peau et sourit. Elle ne s'y habituait toujours pas. À ce genre d'affection. Pour elle-même mais encore plus venant d'Alfie. Depuis qu'elle le connaissait il n'avait jamais été tactile. Et elle non plus d'ailleurs. Ils avaient donc pas mal l'air idiots à expérimenter de tels trucs pour la première fois. Étrangement, ça faisait du bien de se vider le coeur. « C’est pas ta faute. Si t’avais su, t’aurais tout fait pour empêcher tes toxines de l’atteindre. » Elle se serait enfermée dans un cachot de verre si elle avait su. Jamais elle n'aurait approché personne, même de quelques mètres. Adolescente, quand elle avait failli tuer Darian d'un baiser empoisonné, elle s'était juré de ne plus jamais le laisser approcher. Lui plus que les autres. Son meilleur ami, son complice. Si par la suite elle avait eu quelques fréquentations et amants, elle s'était assurée de garder le Segelbacher éloigné au risque qu'il lui arrive quelque chose à nouveau. Elle était convaincue qu'elle avait bien fait. Autrement, il serait peut-être en train de mourir comme sa mère. À cette pensée, jamais elle n'avait été plus heureuse de la distance qu'elle avait imposé entre eux en quittant la ville pour ses études. Il avait dit que son pouvoir ne le dérangeait pas. Qu'il voulait tout de même être avec elle et heureusement qu'elle ne l'avait pas écouté sinon son système immunitaire serait probablement très faible aujourd'hui. En attendant, elle devait encore s'habituer au fait qu'elle était vaccinée. Elle ignorait encore quel était son effet secondaire néfaste puisque pour le moment rien ne lui était arrivé mais le plus difficile dans cette histoire c'était qu'elle pouvait enfin laisser Darian l'approcher et que les rôles s'inversaient.
C'était à son tour de la tenir à distance et elle ne comprenait pas pourquoi. Était-ce sentiment qu'il avait ressenti quand elle lui avait fait exactement la même chose ? Avait-il autant souffert qu'elle le faisait présentement ? Des questions qu'elle se posait quand son esprit divaguait et qu'elle réussissait à apaiser par quelques verres. Comme ce soir, préférant penser à rien d'autre. La présence du Cockrane aidait bien sûr, avec lui à ses côtés, elle ne pouvait pas s'apitoyer autant sur son sort. « Est-ce que je peux faire un truc pour toi ? N’importe quoi. » Laissant tomber un léger rire flatté, Alana fit signe que non de la tête. Il n'y avait rien qu'il puisse faire. À moins de pouvoir retourner dans le temps et de ramener sa mère ou ses pouvoirs, il n'y avait rien qu'il puisse faire. La vie avait décidé de tout lui balancer en plein visage en même temps et ce n'était pas de sa faute à lui. La Kovalainen prit une autre gorgée plus longue cette fois en détournant les yeux car elle détestait voir l'air affligé dans les iris de son vis-à-vis. Elle ne voulait pas de la pitié des gens. Elle était plus forte que ça. Alana devait se reprendre, et au plus vite avant d'inquiéter davantage le jeune homme. « Non, ça va. Peut-être me payer un autre verre ce sera suffisant je pense. Ensuite j'vais... J'vais rentrer à la maison. » Elle en avait déjà pas mal pris mais elle prenait plutôt bien l'alcool donc un de plus, un de moins ne pourrait pas faire plus de mal. Seulement l'engourdir davantage. Et comme elle était un peu ivre, elle ne put s'empêcher d'ajouter... « Oh mais j'ai trouvé mon père aussi. Il est ici, à Radcliff. Et devine quoi, y paraît que j'ai un frère et une soeur. Demis en tout cas. Mon frère c'est un chasseur en plus, mon père m'a mis en garde. » Elle termina d'un trait le reste de sa boisson et posa le verre vide devant elle en avalant difficilement, signe qu'elle commençait à laisser ses sens s'enivrer. « C'est mon père qui m'a mise en garde. » Ça lui faisait encore bizarre de se dire qu'elle avait un père. Toute sa vie, il n'y avait eu que sa mère et elle. Maintenant, elle avait une encore plus grande famille. C'était étrange de penser qu'elle avait ignoré leur existence depuis si longtemps mais au moins, elle n'était pas seule.
Invité
Invité
Sujet: Re: Drink your problems away [ft. Alana] Dim 15 Mai 2016 - 2:51
Alfie & Alana
Alfie n’avait pas énormément d’amis. A dire vrai, ils pouvaient sans aucun doute se compter sur les doigts d’une main. Il y avait Malachi, bien sûr, et Raven également ; son frère était bien évidemment à prendre en compte. Et puis il y avait Alana, qu’il considérait comme une amie même si la plupart de leurs conversations avaient été houleuses. Ils avaient des avis très différents sur un certain nombre de sujets et il semblait bien qu’ils n’arriveraient jamais à faire entendre leur voix à l’autre ; ils s’écoutaient mais ne se comprenaient pas, ou bien ne voulaient pas se comprendre. Et si le tatoué n’était pas un partisan de la vaccination systématique, préférant laisser aux mutants le choix de vivre avec leur pouvoir ou de s’en débarrasser, il n’arrivait pas à saisir qu’on puisse se forcer à vivre avec un poids dont on aurait pu se débarrasser sous prétexte que c’était une marque d’exception et que c’était une chose que l’on pouvait apprendre à contrôler. Sa mutation à lui, il n’avait jamais réussi à la mater, même après des années à essayer. Alors lorsque la grande Kovalainen lui clamait haut et fort qu’il avait fait une erreur et qu’il aurait dû essayer encore, ça le mettait quelque peu sur les dents. Les deux jeunes gens n’avaient jamais levé la voix l’un sur l’autre, mais ils avaient eu parfois quelques mots violents, et si l’ancien junkie avait toujours regretté après coup la dureté de ses propos, il n’avait jamais retiré le message qu’ils véhiculaient. C’était son avis, Alana avait le sien, et les deux seraient sans doute à jamais inconciliables. A dire vrai, il aurait préféré qu’ils le soient ; il aurait préféré trouver la jeune femme pour qu’elle reparte avec lui dans ce débat sans fin, qu’ils tiennent leur position et qu’ils n’en démordent pas, quitte à se quitter fâchés pour mieux s’excuser plus tard. Mais voir la grande blonde dans un tel état de détresse, à lui dire que finalement il avait peut-être raison, ça lui faisait mal au cœur. Ca lui faisait mal au cœur de la voir si démunie, si malheureuse pour une chose qu’elle n’avait jamais voulu et qu’elle avait provoqué par accident. Il la connaissait assez pour savoir qu’elle n’aurait pas fait de mal à une mouche ; alors de savoir que sa propre mère avait succombé des suites des effets de sa mutation, il imaginait bien dans quel état ça pouvait la mettre. Après tout, il avait failli faire perdre un bras à son frère avec son ancien don, et il se rappelait tout à fait de la culpabilité qui lui rongeait le cœur depuis. La douleur d’Alana, il pouvait la comprendre un peu et il en était d’autant plus désolé. Et si ça pouvait lui faire plaisir, il lui paierait un verre en plus.
- Ok. J’te raccompagne après. Pas de mais.
Il lui sourit légèrement avant d’hausser les sourcils sous la surprise lorsqu’elle lui parla de son père. Ca en revanche, c’était tout nouveau. Il n’avait pas souvenir qu’elle lui ait jamais parlé de son géniteur. A dire vrai, il avait pensé qu’elle était orpheline de père puisqu’elle n’en avait jamais rien dit. De toute évidence, il s’était trompé. Il lui souhaitait simplement d’avoir un père plus conciliant et plus aimant que le sien. Ou une famille plus sympathique que la sienne, exception faite de son frère bien entendu – celui de la demoiselle semblait pourtant bien peu avenant.
- C’est fou que t’aies retrouvé ton père ici. C’est moins cool pour ton frère par contre.
Il soupira un peu. Décidément, les histoires de familles était un problème récurrent à Radcliff. Ca devait probablement l’être partout ailleurs dans le monde, mais il n’avait encore jamais eu l’occasion de sortir de sa ville natale, alors il ne pouvait pas vraiment comparer la situation de ce petit coin du Kentucky avec celle des autres petits coins sur les autres continents et dans les autres Etats.
- Tu l’as déjà vu ? Ton frère ? Et ta sœur ?
Si ça pouvait un peu lui changer les idées de parler de cette famille nouvellement trouvée, Alfie était prêt à discuter de ça avec elle. Il espérait simplement que ça ne serait pas un autre sujet délicat à aborder et qu’il ne venait pas, sans le savoir, d’en rajouter à la peine qu’Alana subissait déjà au point de vouloir s’anesthésier dans l’alcool.