Sujet: Please, don't drink yourself to death. Sam 26 Nov 2016 - 15:19
Please don't drink yourself to death.
Le voilà qui hésite à pénétrer dans cet endroit qui fut (trop) longtemps sa demeure. Pourtant, Maxim n’a pas peur d’y remettre les pieds. Il y va régulièrement, puisque la personne qui ressemble le plus à un père pour lui y travaille. Mais cette fois, il fait nuit noire, et pas uniquement parce que la nuit tombe tôt en hiver. Minuit approche à grand pas, mais le bureau d’Aaron lui est toujours allumé. Maxim est là depuis environ trois quart d’heure, mais peu importe. Il ne rentrera que quand il trouvera exactement quoi dire, quand il saura trouver les mots pour formuler son inquiétude sans donner l’impression de juger Aaron. Il a remarqué que certaines bouteilles se vident un peu vite parfois, ou que celles qui sont achetées n’arrivent jamais sur la table. Au début, il s’est dit que c’était une illusion, que ce n’était sûrement que des cadeaux qu’ils avaient fait, ou qu’ils les avaient rangé à la cave. Puis, petit à petit, il s’est rendu compte que les choses n’étaient pas aussi simples que cela, que Aaron semblait parfois avoir un air coupable lorsque Maxim le surprenait avec un verre à la main, alors que ce dernier ne l’aurait sûrement même pas remarqué sans cette pointe de culpabilité. Est-ce que sa consommation s’était accentuée ces derniers temps ou était-ce l’esprit de Maxim qui commençait une obsession sur le sujet ? Comment faire la différence entre un verre de temps, un verre le soir pour se détendre et un verre par besoin ? Peut-être que quand les gens se cachent pour boire, il faut s’en inquiéter ? Est-ce que cela fonctionne comme les oiseaux qui, eux, se cachent pour mourir ? Il s’inquiète, Maxim, du haut et de ses dix-neuf ans, mais surtout de ses yeux d’ancien. C’est son père, qu’il voit se détruire petit à petit. Même s’il ne le formulera jamais de la sorte. Aaron est le père de Celeste et loin de lui l’idée de vouloir s’approprier le statut de fils d’Aaron. Il a beau les aimer énormément tous les deux, il ne sera jamais un Trager. Maxim est bien trop fier d’être un Prescott. Le vibreur de son téléphone le fait rapidement cesser de tergiverser et vérifiant rapidement que Celeste n’a pas besoin de lui (une peur qui le hante depuis qu’il l’a retrouvé dans un piteux état après sa vaccination), il se décide enfin à pénétrer dans les lieux. Il y a quelques années de cela, il lui arrivait régulièrement de faire le mur, quand il ne décidait pas de fuguer en plein milieu de la nuit. Les entrées nocturnes de l’orphelinat n’avaient donc aucun secret pour lui, et empreint d’une certaine nostalgie, il décida de rentrer « à l’ancienne » dans l’orphelinat. Se glissant à l’intérieur, il s’efforça d’être aussi discret que possible afin de ne pas réveiller les enfants qui y dormaient et ne résista d’ailleurs pas à l’envie de passer par son ancienne chambre. Il poussa un soupir, se disant qu’il devrait peut-être plus s’impliquer dans la vie de cet orphelinat, apporter une forme de soutien à ses enfants dont il ne connaissait que trop bien la souffrance. Il s’éloigna rapidement, cependant, la douleur de ses jeunes années commençant à torpiller son palpitant, et se dirigea vers le bureau d’Aaron, dans lequel il pénétra sans prendre le soin de frapper. Il ne savait toujours pas ce qu’il allait dire mais peut-être que commencer à Aaron qu’il savait pertinemment qu’il buvait était le meilleur moyen d’entamer cette conversation ? « Je prendrai bien un verre, moi aussi. Ca doit être chiant de toujours boire seul... » dit-il, aussi nonchalamment qu’il était possible de le faire. Sa voix était dénuée de reproche : Maxim n’en voulait à personne, sinon peut-être à lui-même de ne pas avoir pensé à solliciter la présence d’un adulte, comme Moira, par exemple. Elle aurait sans doute était plus à même de gérer une telle situation…
Aaron Trager
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Sujet: Re: Please, don't drink yourself to death. Mar 6 Déc 2016 - 23:23
please, don't drink yourself to death
Maxim & Aaron
Il ne devrait pas être là. Il travaille chaque jour à offrir une famille ou du moins un cercle familial à plus d’une centaine d’enfants, il ne devrait pas livrer sa fille, sa propre fille, à l’abandon. Pourtant, Aaron s’accroche à son bureau, se trouve des raisons d’être là, se trouve des raisons de rester là alors même que l’heure tourne, que la nuit s’affirme, s’attarde, s’installe et prend ses aises. Aaron se retranche dans ses papiers, dans un rangement utopique et une activité improductive. Depuis des heures maintenant, il s’affaire à ne rien faire, à meubler le temps et l’espace, il vient et revient vers une bouteille qui se vide, il se promet qu’une fois ce verre fini, il rentrera chez lui, et lorsqu’il le remplit par réflexe, un petit sourire triste s’étire aussitôt sur ses lèvres et il renouvelle une promesse qui perd à chaque fois un peu plus de son sens. Ses pensées ne s’embrouillent pas encore, mais ses gestes sont bien moins assurés. Ses angoisses ne s’éteignent pas encore, mais son écriture se fait bien plus libre et illisible. Au bout de deux brouillons jetés, Aaron cesse de se croire capable d’avancer dans son travail, cesse même de faire semblant: il s’écroule dans l’un des fauteuils chargés d’accueil des visiteurs, se fait face à son propre fantôme.
Son index redessine le verre qu’il tient dans sa main, ses yeux se perdent dans le vide. Le problème, lorsqu’il cesse de s’activer, c’est qu’Aaron réfléchit. Et que l’alcool qu’il ingurgite, loin de le décharger de tous ses soucis, loin de le rendre plus léger et plus joyeux, crée en lui un certain défaitisme, laisse libre court à son pessimisme. Celeste est vaccinée et jamais plus elle ne pourrait réveiller en lui le souvenir de sa mère; Celeste est vaccinée et il n’y a aucun moyen de la soigner. Celeste est vaccinée, définitivement handicapée. Celeste est vaccinée, et il a failli à sa tâche de père. Une tâche simple, pourtant, qu’il cherche à remplir avec chacun de ses pensionnaires: la protéger. Chiara n’aurait pas laissé passer ça.
Chiara n’aurait même pas joué à l’autruche pendant autant de mois. Chiara n’aurait laissé personne toucher à leur princesse, à leur petite puce, à leur petite pépite. Chiara, Moira, personne n’aurait laissé quiconque s’approcher de son enfant. Et lui, il n’a rien vu. Le verre est vide, dans sa main, et Aaron ne se souvient même plus de l’avoir vidé. Il aimerait croire qu’il a une consommation mesurée d’alcool, qu’il sait ce qu’il boit, quand il le boit et qu’il reste raisonnable, mais ce soir… ce soir, il n’essaye même plus de s’en convaincre. Plongé dans ses pensées, perdu dans sa culpabilité qui lui tord bien plus les boyaux que ce qu’il ingère, Aaron n’entend pas la porte d’ouvrir. Il ne voit même pas une ombre entrer sans frapper, investir des lieux auxquels elle appartient depuis des années auxquels elle a appartenu. Auxquels elle appartiendra toujours puisqu’Aaron ne lui fermera jamais la porte, il ne le sait que trop bien. « Je prendrai bien un verre, moi aussi. Ca doit être chiant de toujours boire seul... » Il sursaute, Aaron, pendant que son coeur fait une embardée. Il sursaute, il bondit sur ses pieds, renverse quelques gouttes d’un verre rempli pour la xième fois sur sa chemise dans un “Maxim ?!” à mi-chemin entre le reproche, la surprise, le remord et la culpabilité.
Coupable, il se sent coupable le directeur, coupable en avisant la bouteille devant lui, coupable devant ses mouvements maladroits, ce pas mal assuré, cette main tremblante qui fait glisser le verre devant lui. “Je… un verre ? Mais…” Il est majeur, et Aaron ne le sait que trop bien. Il est majeur depuis peu, mais… Aaron hésite. La part de lui qui se veut paternelle, protectrice, lui hurle de ne pas donner le mauvais exemple à Maxim, mais l’autre part, celle épuisée, celle éreintée, celle qui souffre de ne plus savoir comment aborder Celeste, celle là ne veut voir en Maxim qu’un soutien, qu’un adulte avec qui discuter. Le directeur se passe une main sur le visage. “Je ne t’avais pas vu entrer. Surveille ton langage, chiant ne fait clairement pas parti du vocabulaire de cet établissement.” Son visage se fend d’un petit sourire, pour mieux faire comprendre que loin d’être une réprimande, c’est plutôt un petit souvenir de leur complicité qui se creuse un chemin dans la conversation. “Va pour un fond de verre, après tout tu es majeur et la nuit… tout est permis. Mais fais attention, c’est assez fort.” Assez fort, et surtout la bouteille est assez vide. Le directeur fait glisser un verre sur le bureau, chasse un peu plus les papiers éparpillés dans le capharnaüm habituel formé par ses affaires, entasse des tas soigneusement faits un peu plus tôt, ruinant tout son travail de classement. ”Comment vas-tu ? Tu aurais dû m’appeler, j’aurais pu ne pas être ici, il est assez…” Tard. Il est assez tard. Non: il est excessivement tard. D’une voix douce, Aaron repose la bouteille. “Pourquoi toujours, de boire toujours seul ? Je ne bois pas si souvent.” Pas si souvent… en présence d’une tierce personne. Aaron s’appuie à son bureau, mains en arrière posée sur la surface du bois, pour mieux regarder son protégé.
Spoiler:
J'espère que tu as de quoi répondre et que ça te plaira s'il y a le moindre pb, n'hésite pas à me MPotter
Sujet: Re: Please, don't drink yourself to death. Mer 4 Jan 2017 - 23:03
Maxim s’attend presque à se faire gronder, quand Aaron prononce son prénom. Il a beau avoir dix-neuf ans, il peut encore entendre Aaron lui dire de ne pas rentrer tard. Il lui dit encore parfois, d’ailleurs. Auparavant, l’adolescent s’en agaçait. Il avait le droit de mener sa vie comme il le désirait, de rentrer à l’heure qu’il souhaitait : il n’avait pas de parent pour lui imposer quoi que ce soit. Et puis un jour, sans raison apparente, le jeune homme avait compris : les règles n’étaient là pour l’emprisonner, mais le préserver. Du moins, certaines l’étaient. La nouvelle loi sur le recensement des mutants ne manquerait probablement pas de finir par l’envoyer dans une prison, ou pire, de l’envoyer dans une sorte d’hôpital pour qu’il serve de cobaye. Cette seule idée suffisait à le faire frissonner – et presque paniqué, même s’il se garderait bien de l’annoncer à quiconque : il s’imagine déjà devoir partir précipitamment, et pour ce, mieux vaut-il que personne ne soit au courant de ses envies d’ailleurs. Maxim sourit, soulagé, en entendant qu’Aaron n’a aucune intention de l’engueuler. Ou alors, il le cache vraiment bien ! Il avance, toujours un peu timide. Rares sont les personnes qui ont autant mis Maxim à l’aise, mais cette fois, il ne sait pas vraiment quoi faire, ni quoi dire. Penaud, il met les mains dans ses poches, attendant presque qu’il l’invite à s’asseoir. C’est idiot, il est ici chez lui. Peut-être même plus que le propriétaire lui-même. C’est dans cet orphelinat qu’il a grandi, qu’il a fait ses premières armes. Il se rappelle des copains de galère, des plus chanceux que lui qui ont vite trouvé une famille, des moins chanceux qui n’ont jamais su faire le deuil de leur parent. Il se souvient aussi des jouets créés, des ateliers organisés par Aaron pour les occuper, des séances de musique organisées par Moira, et de tant d’autres choses encore. C’est étrange de se retrouver dans ses lieux en compagnie d’Aaron, en plein milieu de la nuit. Chaque fois qu’il est revenu, c’était en coup de vent, pour déposer ou venir chercher quelque chose, ou alors, c’était de nuit, profitant du calme des couloirs pendant que les enfants dormaient. Poussant un soupir, Maxim prit un instant pour observer la pièce. Elle n’avait pas vraiment changé, à l’exception du triste spectacle qui se dessinait devant lui. Il finit par s’asseoir après avoir enlevé sa veste quand Aaron se met à jouer avec son verre. Maxim n’insiste pas, pourtant. Il se moque de ce verre. Il n’est même pas certain d’aimer le whisky. Maxim a déjà pris de l’alcool, et d’ailleurs, bien avant d’avoir obtenu sa majorité mais la plupart, cela se limitait à la bière. Parfois de la vodka ou du rhum mais il n’avait jamais particulièrement apprécié ce genre d’alcool. Il y avait donc peu de chance qu’il apprécie le liquide ambré.
Il arque un sourcil en entendant Aaron le réprimander sur son langage. Premièrement, ce n’est pas vraiment un gros mot, puisque tout le monde l’utilisait – même à la télé, et Dieu sait comme les américains peuvent être particulièrement prudes avec ce qui est diffusé. Deuxièmement, et dernièrement, il avait passé l’âge ! Mais le sourire d’Aaron se fendit d’un sourire sincère, taquin et Maxim ne put que partager avec lui un regard complice. A une époque, Maxim n’aurait même pas attendu de voir si le directeur de l’orphelinat rigolait ou non, il lui aurait dit d’aller se faire foutre – utilisant sciemment un mot bien plus vulgaire – et aurait claqué la porte derrière lui pour mieux disparaître pendant quelques jours. Mais il avait grandi ; Maxim était presqu’un adulte désormais. Et c’était bien cela qui l’avait poussé à se rendre à l’orphelinat ce soir. « Un fond, ça sera très bien. C’est juste histoire d’y tremper les lèvres. » Il se concentre tellement sur le fait de devoir agir avec maturité qu’il en vient à utiliser un vocabulaire qui n’est pas le sien. D’ordinaire, il se serait sûrement contenté d’un « T’inquiète ! j’suis un mec, un vrai. » aussi nonchalant que taquin. Encore un peu plus, et Aaron verrait clair dans son jeu ! « C’est étrange. D’être ici. Avec toi. Tard le soir. » et ça l’est. Ca lui rappelle également plein de mauvais souvenirs, auxquels il a refusé de s’abandonner plus tôt. Mais assis en face d’Aaron, il a du mal à contenir toute la douleur, la tristesse et la colère qui l’ont habité. Il secoue cependant légèrement la tête. C’est tout ce qu’il dira sur son état d’esprit ce soir. Pour le moment, en tout cas. Comment lui dire combien il est inquiet pour lui ? Comment peut-il lui faire comprendre qu’il ne juge pas, mais veut simplement le voir aller mieux ? Qu’il boive, si ça l’aide mais ça ne l’aide pas, et le jeune Prescott le voit bien. C’est même pire. Maxim baisse la tête, joue un peu avec son verre. Il fait tourner le liquide dans un sens, puis dans l’autre. Il lève le verre jusqu’à son nez, et grimace légèrement en humant l’odeur de l’alcool. Il peut d’ores et déjà dire qu’il n’en raffolera pas, à moins que le goût soit réellement différemment. « J’avais envie d’faire un tour. J’ai vu la lumière, j’suis rentré. » Cette fois, il est un peu plus lui-même. Maxim commence à trouver ses marques, à se sentir à nouveau à sa place. Un jour un orphelin, toujours un orphelin. Ou peut-être qu’il comprend qu’obtenir son émancipation était simplement une étape, qu’il doit continuer à grandir et à affronter ce que la vie mettra devant lui, même s’il préférerait fermer les yeux et attendre que la tempête passe. Maxim commençait à avoir beaucoup trop de secrets à porter, et s’il était désormais au courant de la vaccination de Celeste, combien savait-il ? En voudrait-il à Maxim d’avoir gardé ce secret précieusement ? En entendant Aaron revenir sur ses mots, Maxim se décide à avaler une gorgée. Il ne sait pas quoi dire. Il ne voulait pas que ça sorte comme ça. Il garde l’alcool dans sa bouche, pour le réchauffer (il croit se souvenir d’avoir entendu qu’il fallait le faire, dans une série), et pour gagner du temps surtout. Il ne sait pas quoi lui répondre. Aaron boit beaucoup trop souvent à son goût mais le but n’est pas de lui jeter la pierre ici. Et puis, qu’est-ce réellement boire beaucoup ? Peut-être qu’en grandissant, on apprend à boire seul. Mais ce n’est tant ça qui l’inquiète : si Aaron avait toujours bu de la sorte, la question ne se poserait pas. « Non, c’pas ce que j’veux dire. Mais plus qu’avant, non ? » La question de Maxim est innocente, vraiment. Il craint que la réponse ne soit pas celle qu’il attend. Mais il sait tout de même, que cela suffira à mettre la puce à l’oreille à Aaron. Alors, il ajoute rapidement, plus maladroit que jamais : « C’est que, euh, enfin, ça doit coûter cher à force. Et… » Il passe la main dans ses cheveux, cherchant à savoir ce qu’il pourrait bien ajouter pour se rattraper. Plus il parle, plus il a l’impression de s’enfoncer. « Et, euh, je travaille maintenant donc bon, enfin je sais pas mais j’me disais que t’as peut-être besoin que euh, enfin, je peux t’payer un loyer t’sais. » Ri-di-cu-le. Même Maxim se rend bien compte de 1) combien il s’est dégonflé, et 2) que Aaron verra forcément clair dans son jeu. Il avale le reste du verre d’un trait, et même si c’est à peine l’équivalent de quelques gorgées ne peut s’empêcher de tousser, éclaboussant le bureau des restes de whisky dans sa bouche. « Hey mais c’est dégueu sérieux ! »
Aaron Trager
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Sujet: Re: Please, don't drink yourself to death. Sam 7 Jan 2017 - 22:20
please, don't drink yourself to death
Maxim & Aaron
En tant que directeur, Aaron ne peut pas adopter. Parce que sinon, il ne pourrait résister à l’envie d’adopter tous les pensionnaires qu’il a sous son aile, parce que sinon il serait mal à l’aise à l’idée d’en privilégier certains à d’autres. Parce qu’il s’occupe d’orphelins, Aaron est condamné pour la plupart à les voir atteindre la majorité sans avoir eu un seul autre cercle familial que celui offert par l’orphelinat… et ça le ronge par bien des manières quand bien même il est supposé, après vingt ans d’expérience, avoir appris à prendre du recul. En tant que directeur, en tant que membre de l’équipe d’éducateurs, Aaron ne peut pas adopter. Mais s’il l’avait pu, Maxim serait à coup sûr devenu son fils ou, du moins, il le lui aurait proposé. Pendant des années, Aaron s’est fait violence pour ne pas céder et franchir le pas. L’apprenti en ébénisterie qui se tient devant lui est le fils que le directeur aurait aimé avoir. Un fils qui a eu bon nombre de difficulté à se trouver une voie, à se tracer un chemin, à se définir une identité, privé de ses racines, mais un fils qui s’est construit un avenir et un adulte dont Aaron est immensément fier.
Ce qui ne fait, au final, qu’accentuer ce sentiment de culpabilité qui le tiraille. Boire, n’a jamais été un besoin aux yeux d’Aaron. Il est certain de contrôler sa consommation d’alcool, de ne pas y chercher de refuge, de ne pas y chercher de solution, de juste boire lorsque la soif se fait sentir et que la fatigue pointe le bout de son nez alors que ses papiers ne sont pas en ordre. Alors pourquoi, pourquoi cette culpabilité qui le torture, pourquoi cette culpabilité qui le pousse à bégayer, quand un pas mal assuré lui confirme qu’il a déjà un verre de trop dans l’organisme ? Parce qu’Aaron s’en veut. Pour tant de chose que faire la liste n’est pas envisageable. Alors… finalement, y ajouter proposer de l’alcool à un ancien pensionnaire tout juste mature ne lui paraît pas si grave, comparer au reste. Il délaisse Celeste, il délaisse sa fille, il a laissé sa fille être vaccinée et a mis des mois à le voir, à accepter de le voir. Il délaisse sa famille, délaisse ses limites. Il délaisse même Maxim, Aaron. S’il a un petit sourire, c’est uniquement pour que son humour ne soit pas mal pris, c’est uniquement pour se protéger et protéger celui qui aurait pu être son fils. Il est fier de Maxim, Aaron, mais il n’est pas fier de lui. « Un fond, ça sera très bien. C’est juste histoire d’y tremper les lèvres. » Sans tarder, Aaron glisse dans un verre quelques centilitres de whisky, s’acharne à reformer des tas pour s’occuper. « Mais pas un mot à quiconque, hein ! » Encore une fois, Aaron tente de dissiper son malaise dans un humour plus que douteux. Que Celeste préfère censurer les blagues de son père ne le vexe plus autant, finalement, au regard de ses derniers exploits en la matière. Il n’y a guère que Moira que ses interventions fassent rire.
Il n’y a guère qu’avec Moira qu’Aaron n’a pas l’impression d’accumuler les erreurs. Et encore… « C’est étrange. D’être ici. Avec toi. Tard le soir. » Aaron relève la tête, face à cette réponse à la question qu’il vient de poser. Et qu’il vient d’oublier avoir posée, perdu comme il était dans ses pensées. Ses yeux jettent un regard à sa montre. Tard… Aaron ignore la grimace de Maxim lorsqu’il sent le whisky. « J’imagine. Ca n’a pas dû arriver bien souvent qu’on se voie à cette heure-là… et que tu sois debout avec ma permission » Difficile d’oublier les nuits au poste de police, les réveils tardifs ou matinaux, difficiles d’oublier l’enfant et l’adolescent en quête de repère qu’a été Maxim. Et qu’il est aussi, parfois, encore, ce qui le rend si attachant, si important pour Aaron. « J’avais envie d’faire un tour. J’ai vu la lumière, j’suis rentré. » Un sourire, un sourire poli, un sourire compréhensif. L’orphelinat doit s’apparenter à une maison, pour Maxim, tout comme la demeure des Trager. Une maison, un foyer… tous les deux y ont passé la majeure partie de leur vie. « Attiré par la curiosité ? » La question n’attend pas vraiment de réponse, Aaron en profite pour terminer son verre, bien moins sensible à la brûlure de l’alcool qu’un Maxim qui lui semble bien moins convaincu par le whisky. « Non, c’pas ce que j’veux dire. Mais plus qu’avant, non ? C’est que, euh, enfin, ça doit coûter cher à force. Et… » A la mention de l’argent, la main d’Aaron se crispe autour du verre, bien plus qu’à celle de sa consommation d’alcool. Il est tard, tu bois seul, et régulièrement… Aaron ne voit pour le moment que des reproches dans ce que dit Maxim et ce n’est pas pour lui plaire. Parce qu’ils sont justifiés. Mais qu’il ne veut pas en parler, et certainement pas avec ceux pour lesquels il tient plus que tout à rester un exemple. « Et, euh, je travaille maintenant donc bon, enfin je sais pas mais j’me disais que t’as peut-être besoin que euh, enfin, je peux t’payer un loyer t’sais. » « Je ne te ferai jamais payer de loyer, Maxim. » C’est l’alcool qui le fait répliquer instantanément d’une voix sèche. C’est l’alcool qui le pousse à répondre avant de penser ses propos, avant de tourner sa langue sept fois dans sa bouche. La dernière remarque de Maxim est la goutte d’eau dans un verre de whisky : elle est de trop.
Aaron se redresse, comme pour mieux surplomber l’orphelin. Aaron se redresse, cligne des yeux pour dissiper le vertige provoqué par les verres qu’il a déjà bus. « Je n’ai pas de problèmes d’argent, Maxim, et tu es chez moi, chez toi, je pensais que c’était clair. Quant à ma consommation d’alcool… » Aaron regarde son verre, vide. Encore vide. Un verre qu’il se retient de remplir. « Je bois peut-être un peu plus qu’avant, mais ce n’est en rien inquiétant, ne t’en fais pas. Mieux vaut ça que le café, crois-moi, qui est très mauvais pour le cœur. » Il tousse, et s’éclaircit la voix, devant cette énième confirmation de la pitié que pourrait inspirer un one-man-show qu’il pourrait avoir un jour la bêtise d’écrire et de jouer. « Plus sérieusement, est-ce que tu t’inquiètes, mon grand ? De quoi t’inquiètes-tu ? »Celeste. « Tu… » Aaron hésite. « Tu as parlé à Celeste récemment ? »
Dernière édition par Aaron Trager le Dim 18 Juin 2017 - 14:24, édité 1 fois
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Sujet: Re: Please, don't drink yourself to death. Dim 4 Juin 2017 - 11:28
Maxim est perdu. Ce n’est pas à lui de tenir ce rôle. Il ne sait pas comment on fait pour aider les gens qui en ont vraiment besoin. Aider à mettre la table, aider à faire le ménage, aider en jouant les chauffeurs, ce sont des choses qu’il sait faire, bien évidemment. Mais aider quand c’est votre âme qui est blessée, Maxim n’est pas certain que cela soit dans ses cordes. Il fera de son mieux, évidemment. Il n’est pas du genre à abandonner ceux qui ont une place si particulière dans son cœur en pleine crise, mais il ne s’attend pas réellement à la hauteur. Comment peut-il oser vouloir rappeler aux gens qui ils sont vraiment et pansés leur blessure quand il n’était pas certain de la personne qu’il est, lui. Il se cherche encore, Maxim. Il se cherche depuis si longtemps qu’il se demande s’il ne va pas passer sa vie à se chercher d’ailleurs. Est-ce à cause de cette quête d’identité qu’Aaron boit ? Le jeune homme a pourtant toujours eu l’impression qu’il savait pertinemment qui il était, sur de lui. Aaron a toujours avancé dans la vie. Dans les yeux de Maxim, en tout cas. Il se doute bien qu’il ne connait pas tout de son mentor et qu’il y a des subtilités qu’il a dû manquer, surtout quand il était enfant, et adolescent. Mais il a toujours marché la tête haute. Et voilà qu’il est sur le point de s’effondrer. Depuis combien de temps est-il sur cette pente bien trop raide pour être gravie seul, aussi fort qu’Aaron soit ? A quel moment Aaron a-t-il ingéré ce poison pour qu’il le ronge de l’intérieur et non plus simplement pour en apprécier le goût ? Quel est le moment que Maxim a loupé et qui a tout changé ? Il sait la vie difficile d’Aaron, et il comprend qu’il ne puisse pas toujours être un héro. Il y a quelques années de cela, Maxim aurait très probablement été profondément déçu. Mais il avait grandi. Pas encore complètement, loin de là, mais assez pour comprendre qu’il y avait des choses que l’on donnait l’impression de contrôler et qu’on ne maitrisait pas une seule seconde. Aaron ne buvait probablement plus par choix, ou pas réellement en tout cas. Maxim avait vu que cela devenait un réflexe, une mauvaise habitude dont il ne saurait peut-être pas se débarrasser de sitôt. Il ne voulait pas nécessairement qu’il arrête du jour au lendemain : le chemin était long pour combattre les addictions. Par chance, c’était l’une des rares mauvaises expériences que Maxim ne connaissait pas par expérience personnelle, mais il avait vu certains de ses amis - à l’orphelinat ou ailleurs, inutile de tirer des conclusions hâtives – être ravagé par l’addiction. La remarque de Aaron fit sourire Maxim, un rictus mi-amusé mi-coupable. En effet, il était plutôt rare qu’ils se rencontrent à cette heure-ci sans que Maxim n’est pas encore fait preuve d’une imagination débordante. C’était parfois tout bête, il faisait simplement le mur pour aller faire les yeux doux à une demoiselle ou pour passer la soirée avec ses amis. Parfois, il avait également de idées brillantes, comme la fois où il avait subtiliser l’enseigne d’un magasin, juste pour s’assurer qu’il pouvait le faire. L’adolescence de Matthew avait été mouvementé, même si en réalité ce besoin de s’évader était né bien plus tôt. Dès l’âge de dix ans, il avait souhaité oublier ses soucis, partir dans des aventures qui lui ferait oublier combien son organe le plus vital était malmené. Il en avait passé des heures à regarder à travers la fenêtre de sa chambre à espérer que ses parents viendraient le chercher, ou quelqu’un. Il n’en demandait pas tant, juste une famille qui serait prête à l’accueillir. Il avait mis du temps à comprendre que la seule famille dont il avait besoin être présente tout ce temps, sans qu’il ne s’en soit douté. « Ouais, mais avoue. » lança-t-il, taquin, mais cherchant surtout à repousser la discussion sérieuse qui s’annonçait. « C’est grâce à moi que t’es aussi en forme. » C’était bien connu : cela faisait travailler le cœur et valait bien mieux que des heures d’exercice. L’adrénaline provoquait par ce genre de coups de fil, le nouveau remède contre tous vos problèmes de cœur ! En réalité, Maxim n’était pas particulièrement fier de son adolescence, mais il n’en avait pas honte pourtant. Ce qu’il avait fait, ou pas fait, faisait de lui le jeune homme qu’il était aujourd’hui. Maxim était bien loin d’avoir trouvé son identité, l’homme qu’il serait mais il commençait à voir les contours de celui qu’il ne voulait pas être se dessiner, et c’était un sacré pas en avant. Maxim se contenta de hausser les épaules lorsqu’Aaron lui demanda si c’était la curiosité qui l’avait fait rentrer. Il n’est pas prêt à confesser la raison de sa venue. Il pourrait mentir, et dire que c’est par nostalgie. Parce que, aussi étonnant que cela soit, surtout lui, c’est bien ce sentiment qui l’a embrassé depuis qu’il s’est assis sur cette chaise. Peut-être un peu tard, Maxim se rend compte que ce pensionnat restera toujours sa maison d’une certaine façon. Il est chez lui, ici. Le jeune homme est heureux chez Aaron, et n’échangerait sa place pour rien au monde avec l’un des pensionnaires, et pourtant… son attachement à ce lieu est bien réel. Il s’en rend compte. Il n’aurait jamais imaginé que cela soit le cas, mais sa maison d’enfance à lui, c’était ce pensionnat. Embrassant du regard la pièce qui l’entoure, qui est pleine de souvenirs, Maxim attend le moment opportun mais comprend qu’il ne viendra pas. Il éternise son regard sur les quelques livres et plus encore sur les photos. Pourquoi faut-il que ce soit à lui de gérer la situation ? Il serait heureux de pouvoir aider Aaron si c’était dans ses cordes, mais Maxim n’a pas ce talent-là. Malheureusement. Il ne sait pas quelle direction prendre et le voilà qui se retrouve à parler d’argent alors que ce n’est vraiment pas le cœur du problème. Mais il vous y verrait bien, vous, à devoir faire la morale à celui que vous considérez comme un père. Après s’être remis du goût désagréable de l’alcool, il baissa les yeux, maladroit, mal à l’aise. Il sait pertinemment que Aaron n’a pas de problème d’argent… Pourtant, Maxim semble trouver un regain de courage quand Aaron fit preuve d’une mauvaise foi déconcertante. Prenait-il son ancien pensionnaire pour un idiot ? Il se contenta de serrer le poing, son visage se ferma également. Serrant les deux pour éviter une remarque désobligeante, il attendit d’être certain qu’Aaron est fini de parler pour reprendre son calme. Posant ses deux mains sur l’assise de la chaise, il attendit que la colère qui grondait en lui se calme, mais Maxim ne se rendait pas compte qu’il poussait sur cette même assise, et son pouvoir anéantit celle-ci, faisant le retrouver sur son séant. Encore plus agacé, comprenant que ses pouvoirs étaient bien loin d’être maitrisés, Maxim se releva d’un bond, et fit signe à Aaron de ne rien dire. Il ferma les yeux et respira profondément. Tant qu’il ne touchait rien, tout devrait bien se dérouler. Il savait pertinemment que ce qu’il s’apprêtait à faire était malhonnête, mais c’était pour la bonne cause. Maxim n’avait aucune autre idée pour obliger à Aaron à voir la vérité en face, pour lui faire comprendre qu’il était là pour lui. « C’est elle qui m’a parlé de l’alcool, qui s’inquiète. » Il hésita, craignant d’aller trop loin. Puis, finalement, décida de mettre toutes ses cartes sur table, même si elle ne faisait pas partie du jeu de départ. « Tu ne peux pas lui faire ça, Aaron. » Trop moralisateur ? Peut-être. Mais Maxim était prêt à tout pour sauver son ange gardien.
Aaron Trager
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Sujet: Re: Please, don't drink yourself to death. Dim 18 Juin 2017 - 15:31
please, don't drink yourself to death
Maxim & Aaron
Si Aaron a bien besoin de quelque chose en ce moment, c’est de stabilité. Stabilité dans sa vie, stabilité dans ses comptes, stabilité dans ses relations, stabilité dans son avenir. Et si Aaron manque bien de quelque chose, actuellement, c’est de cette si précieuse stabilité. Moira, Celeste, Maxim, l’orphelinat, tout autour de lui n’est qu’un maelstrom incontrôlé dans lequel il est pris sans parvenir à poser pied, sans parvenir à garder un quelconque contrôle sur ce qu’il se passe. Savoir Celeste vaccinée, il ne s’en remet pas, le père. Savoir l’œuvre de sa vie, et celle de Chiara, sur la sellette à cause de multiples dettes, il ne le supporte pas, le directeur. Ressentir comme un étau une attraction pour Moira, il ne s’y habitue pas, l’homme. Et savoir Maxim pris dans le même tourbillon, voir que Maxim le regard avec un air inquiet, transperçant le voile d’illusion qu’Aaron pensait solide,… Aaron se sert un verre, en propose un à Maxim, oublie momentanément certains de ses principes pour s’octroyer le droit d’alléger son esprit en gouttant à un verre ami. Il cligne des yeux, s’essaye à de l’humour, tente maladroitement de dissiper la gêne qui l’enveloppe. Tente comme il peut de dissiper le malaise qui commence à le ronger, face à celui qu’il considère comme un fils désormais, face à un jeune homme qu’il ne peut s’empêcher de considérer avec fierté, à chaque fois que son regard se pose sur lui, malgré toutes ses rébellions, malgré toutes ses insolences, malgré toutes ses erreurs. Il est fier de Maxim, Aaron. « Ouais, mais avoue. C’est grâce à moi que t’es aussi en forme. » Il est fier de l’homme qu’il est devenu. Fier des responsabilités qu’il a acceptées, de la maturité qu’il a laissé grandir en lui. Un petit sourire, l’homme repousse encore un peu, toujours plus loin, la discussion qu’il pressent gênante, tente de faire vivre cette complicité née par les années pour retarder des questions qu’il ne veut pas entendre. « Attention jeune homme ! Tu frôles l’insolence ! » Il fait semblant d’être sévère, sa voix même, son index mettant en garde le cadet, tout en lui hurle le jeu, alors qu’intérieurement, il hurle que cette plaisanterie est tout ce qu’il lui reste actuellement. Il fait tout, Aaron, pour continuer sur cette lancée, sur cette discussion. Il faut tout, mais le haussement d’épaule qui répond à sa dernière question est explicite : Maxim n’est certainement pas dupe. Et Aaron finit son verre. Il y a de la colère dans la réponse d’Aaron, il y a de l’agressivité, il y a une spontanéité qui traduit non seulement un sujet sensible, mais plus encore les verres vidés avant ça. Hors de question que Maxim continue ses insinuations sur la consommation d’alcool d’Aaron.
Hors de question, aussi, qu’il s’inquiète. Hors de question qu’il doute. Hors de question qu’il cherche à savoir ce qu’il se passe. Hors de question… Aaron serre le poing autour du verre, que ses réflexes veulent à tout prix remplir. Un verre trop vide pour des sujets trop sérieux. Les deux mains de Maxim se posent sur la chaise, un grincement, Aaron a un mouvement avorté pour venir en aide à son protégé, un mouvement qu’il n’achève pas que Maxim est déjà debout. Il ne dira rien, le directeur, parce qu’il sait que Maxim n’attend rien. Alors il se contente de diffuser autour de lui des émotions calmes, sans viser particulièrement Maxim, mais juste pour se détendre. Le détendre. Les détendre. « C’est elle qui m’a parlé de l’alcool, qui s’inquiète. Tu ne peux pas lui faire ça, Aaron. »Se détendre. Aaron perd le contrôle, ses émotions s’emballent, sa mutation aussi dans une envolée de percussion qui symbolise sa panique, bien plus que sa colère. « Pardon ? » Celeste ne peut pas lui avoir parlé d’alcool. Non. Aaron sent sa main prise de tremblements, s’appuie à son bureau pour les faire disparaître. « Celeste t’a dit quoi exactement ? » Il n’a aucun problème avec l’alcool. Il n’a des problèmes qu’avec ses propres démons, ses propres inquiétudes. Il n’a aucun problème avec l’alcool. Bien au contraire, il a parfois l’impression, malgré Moira, que l’alcool est son seul soutien, son seul ami, dans sa tourmente interne. Un ami qu’il n’a pas envie de laisser s’éloigner. « Ca m’étonnerait qu’elle s’inquiète, c’est limite si j’ai droit à un bonjour de sa part actuellement. » Et l’amertume qui suinte des mots d’Aaron ne laisse aucun doute sur la sincérité de ses propos… malheureusement. « Tu t’inquiètes, toi ? Tu penses sincèrement que j’ai un problème, c’est ça que tu penses, Maxim ? » Amertume, agressivité. « Tu n’as donc aucune confiance en moi ? » Amertume, agressivité et distorsion de la réalité. Confusément, Aaron sait qu’il n’est nulle question d’un manque de confiance ici, mais… Mais. Son verre est à nouveau plein, Aaron l’a rempli sans y penser.