Sujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan] Sam 12 Mar 2016 - 23:22
you made me that much stronger
Lorcan détourna une nouvelle fois le regard quand son père laissa jaillir sa colère face à ses accusations, incapable de soutenir ses yeux impitoyables. Mais à ce stade, ce n’était plus ni la douleur, ni la colère de son père qui le faisait regarder ailleurs, c’était juste l’idée de sa mère en train de souffrir, seule, à cause d’une télépathie qu’elle ne contrôlait pas. Elle avait supplié qu’il mette fin à ses souffrances … Cela remettait énormément de choses en question pour Lorcan, et il aurait préféré ne jamais savoir. Sa mère, une télépathe … Et son père, impuissant à l’aider. Il avait beau dire ce qu’il voulait, il n’avait pas du essayer suffisamment fort, sans quoi il aurait pu faire quelque chose. S’il ne pouvait pas l’aider à contrôler sa télépathie, il aurait du pouvoir l’aider à en finir avec elle. Et pas juste la laisser se suicider. D’une certaine manière, Lorcan voulait se convaincre que lui, il pourrait aider Salomé, mieux que son père ne l’avait fait avec Maebhe. Son impuissance était terrifiante. Et ce qui était tout aussi terrifiant, c’était la volonté qu’il avait à ne pas vouloir refaire la même erreur. Alistair n’avait pas réussi à tuer sa femme, mais il était tout à fait enclin à tuer ses enfants pour ne pas commettre encore, comme il le disait, sa plus grande erreur … Mais Lorcan ne voulait pas finir comme ça. Il ne supplierait pas pour qu’on l’achève, il se battrait pour vivre, même s’il fallait accepter certaines choses qu’il n’aurait jamais du accepter en tant que fils de hunter. Au début, il n’avait pas voulu entendre parler de s’entraîner à maîtriser son pouvoir, mais maintenant, il était prêt à en passer par là. Et son père devait le comprendre. Mais bien sûr, il ne comprenait pas. Il ne comprendrait jamais. « J’ai plus de contrôle que maman ! Je suis pas … torturé au point de vouloir mourir ! » Pour Calista, il ne savait pas. Il avait à peine eu le temps d’assimiler qu’elle était mutante – pourquoi, comment ?? Il était persuadé qu’elle était humaine, elle avait été dépistée humaine – et voilà qu’Alistair la vaccinait au NH25. « Si tu avais laissé une chance à Calista, peut-être qu’elle se serait contrôlée elle aussi. Elle te demandait rien. T’as ruiné sa vie juste parce que tu as eu peur d’elle ! » Il avait été furieux contre son père, quand il avait vu l’état dans lequel le NH25 avait mis Calista, et il était furieux à nouveau rien que d’y repenser. Mais sa colère était décuplée aujourd’hui, parce qu’il était aussi dans la position de Calista, et qu’il refusait catégoriquement de finir comme elle. Ou pire, d’être tué, parce que son père n’avait pas de NH25 sous la main et qu’il voulait le libérer de sa mutation malgré tout. « Parce que toi, tu vas m’aider ? Si tu me tues, tu crois que ça m’aidera ?? » Il secoua la tête. « C’est vrai, je me suis pas contrôlé quand je suis tombé tout à l’heure, mais je t’ai même pas blessé. » Lança-t-il d’un ton presque accusateur en montrant le bras qu’il avait repoussé. « C’était rien, ce que j’ai fait, rien du tout. C’était un réflexe parce que j’avais peur que tu me tires dessus ! » Il serra les poings, la colère et la peur se mêlant si intimement en lui qu’il avait du mal à contenir ses mots, et ses gestes. « Et si d’autres mutants peuvent m’aider, il serait où le problème ? Tu préfères pas que j’apprenne à vraiment contrôler ça ? Y’a un an, je t’aurais tué si j’étais tombé devant toi. Je t’aurais tué ! C’est ça que tu veux ? Que je puisse rien faire et que je doive te supplier de me mettre une balle dans la tête parce que j’ai trop peur de te tuer toi, ou Aspen, ou Calista ?? » Il leva la main vers son père et une nouvelle fois, il utilisa ses pouvoirs sur lui. C’était trop facile, il avait du sang partout, il n’avait même pas besoin d’utiliser celui qui coulait dans ses veines, celui qui avait dégouliné le long de son visage suffisait amplement. Un peu de pression sur ce sang qui commençait déjà à sécher … Et la tête de son père parti en arrière, le faisant reculer d’un bon pas. « Je te tuerais pas, parce que j’ai appris à me contrôler. Mais je peux le faire. Je suis pas différent de toi avec ton arme, tu pourrais me tuer, et pourtant personne ne vient t’exploser la tête par mesure de précaution. » Ivre de colère, bien décidé à démontrer à son père quelque chose qu’il ne comprendrait de toute façon jamais, Lorcan avait abandonné toute prudence. La seule personne dont il voulait encore se cacher se tenait devant lui et n’ignorait plus rien de sa mutation, alors à quoi bon prendre encore des précautions ? Il n’en avait plus rien à faire.
Invité
Invité
Sujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan] Dim 13 Mar 2016 - 3:59
This is war
ALISTAIR & Lorcan
Lorsque le vaccin était apparu sur le marché, Alistair l’avait considéré avec dédain et un certain mépris. Un vaccin ne supprimait pas les gènes porteurs d’une mutation ; il les endormait, au mieux définitivement, mais ils pouvaient toujours se transmettre à une descendance ou être passé à autrui via transfusion, contaminant davantage encore le code génétique de l’espèce humaine. Aussi préférait-il toujours une balle à une seringue, mais force lui avait été de constater qu’une injection de NH, quel qu’il soit, mettait suffisamment hors course un dégénéré pour s’occuper de son cas tranquillement. Il avait donc commencé à transporter avec lui une seringue de ce précieux et dangereux sérum, ne s’en servant que lorsque la situation l’exigeait. Et lorsqu’il avait vu Calista quelques semaines plus tôt, la situation demandait à ce qu’il utilise cette arme sur sa propre fille. Il ne pouvait pas la tuer, il ne pouvait pas non plus la laisser vivre décemment avec cette chose qui pourrissait son sang. Alors il l’avait vaccinée, et les conséquences avaient été désastreuses : son corps s’était retourné contre lui-même et avait commencé à dépérir à une vitesse phénoménale, suffisamment vite pour que l’œil humain puisse suivre le phénomène de l’extérieur. Bien heureusement, les médecins avaient réussi à arrêter le processus avant que les points vitaux ne soient touchés. Mais la jeune femme ne pouvait plus utiliser ses jambes et, de ce qu’il avait compris, ne pourrait plus avoir d’enfants. Et même si ça avait été pour son bien, pour l’empêcher de périr aux mains d’un autre hunter, cette décision le pesait plus qu’il ne le montrerait jamais, plus qu’il ne l’avouerait à quiconque. Ce fut probablement pour ça que sa réplique ne fut pas lancée avec autant de hargne qu’il l’aurait pensé.
- Je n’avais pas le choix.
Il écouta la tirade de Lorcan sans rien dire, les mâchoires si serrées qu’elles lui faisaient mal. Sa main était crispée sur son arme et il aurait donné cher, incroyablement cher pour être n’importe où ailleurs que fasse à son mutant de fils, que de devoir affronter la réalité implacable de ce qui était en train de se dérouler. Il aurait mille fois préféré se tenir face au Diable en personne plutôt que devant le jeune homme qui avait l’air au moins aussi en colère que lui. Il criait et pleurait, et le père Wolstenholme se revoyait encore levant le bras pour le mettre en joue et tirer sans une once d’hésitation. Une mimique de dégoût passa sur son visage au moment où Lorcan évoqua l’idée de réellement s’allier à d’autres monstres pour apprendre à juguler l’immondice qu’il avait en lui.
- Parce que tu crois qu’ils t’aideront sans arrière-pensée, toi, le descendant de deux familles de chasseurs ? Tu crois sincèrement qu’ils ne profiteront pas de toi d’une façon ou d’une autre ?
Que ce soit pour lui faire payer les actes de ses ancêtre ou pour les atteindre lui, Aspen, Calista et ses cousins, voire simplement pour le plaisir d’avoir un hunter repenti et repentant sous la main, Alistair voyait un millier de façons pour que tout ceci se termine atrocement mal pour Lorcan. Il lui aurait bien fait part de ces pensées si seulement le jeune homme n’avait pas levé la main vers lui une nouvelle fois. Sauf que cette fois, il sentit une pression sur son visage, à l’endroit où le sang avait coulé et commençait déjà à sécher. Grimaçant, le trader ne put rien faire d’autre que de reculer d’un pas, devant un instant s’appuyer sur sa jambe blessée. Lorcan avait utilisé sa mutation sur lui encore une fois, sciemment ce coup-ci. Il ne pourrait pas mettre ça sur le compte de l’accident cette fois : il venait, en son âme et conscience, d’utiliser son pouvoir sur son propre père. Père furieux qui releva la tête, le visage fermé, une lueur menaçante dansant dans ses iris d’acier, son regard inquisiteur et perçant comme celui d’un rapace fixé sur le garçon. Il ne put s’empêcher de trouver sa remarque tout à fait absurde.
- Sauf que si tu me retires ce pistolet, je deviens inoffensif. Je ne peux pas te retirer ton arme à toi de la même façon.
Il n’y avait que deux moyens d’en finir avec ça : une balle dans la tête ou un vaccin. Et s’il n’avait pas de seringue avec lui à ce moment, il était prêt à ranger son revolver et à accompagner Lorcan pour qu’on le débarrasse de cette chose affreuse qui le dissociait un peu trop dangereusement du fils qu’il avait toujours connu.
- Comment devrions-nous nous assurer que tu seras inoffensif, Lorcan ? Comment être sûr que tu n’utiliseras pas ta mutation par accident et que tu ne tueras pas pour de bon cette fois ? Je doute qu’il y ait un cran de sécurité à un pouvoir comme le tiens.
Il refusait de laisser le jeune homme s’allier avec quelques mutants qui auraient tôt fait de lui retourner la tête et de le faire se dresser contre sa famille et ses anciens amis. Il ne voulait pas non plus le laisser vivre avec ce don à l’intérieur de son corps. Et il ne voulait pas non plus être le responsable de sa mort, mais si toutes les autres options échouaient, alors il n’aurait pas le choix.
(c) elephant song.
Lorcan Wolstenholme
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 7339
SUR TH DEPUIS : 25/04/2014
Sujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan] Dim 13 Mar 2016 - 21:34
you made me that much stronger
Parler de Calista, ça rappela à Lorcan qu’il lui avait promis de se tenir loin de son père. C’était la première chose qu’elle lui avait dite quand Alistair lui avait tiré dessus : elle lui avait demandé de l’éviter, et il avait promis, bien évidemment. Il n’était pas bête au point de se jeter dans la gueule du loup ! Surtout en sachant de quoi le loup était capable avec ses propres enfants. Et maintenant, qu’il y repensait avec une certaine amertume, il se disait que Calista serait furieuse de le voir ici … Mais ce n’était pas de sa faute, il n’avait pas cherché à le revoir, ça s’était fait par hasard, dans la cohue de l’attentat, et il n’avait pas pu passer devant son père blessé sans rien faire. Peut-être qu’il aurait du, finalement, mais il aimait encore trop son père pour réfléchir comme ça avant de venir l’aider à s’en sortir. Seulement maintenant, il était trop en colère pour réfléchir dans l’autre sens, et se dire qu’il vaudrait mieux se taire et s’en aller avant d’envenimer encore les choses. « Conneries. » Lâcha-t-il entre ses dents serrées quand Alistair argua qu’il n’avait pas eu le choix de la vacciner. Il ne s’était sans doute même pas posé la question, quand il avait découvert sa mutation. La situation de Lorcan différait de celle de sa sœur sur ce point : le fait qu’Alistair n’ait pas de NH25 sous la main lui avait permis de gagner un léger répit. Il avait hésité et il ne l’avait pas tué immédiatement, lui offrant la possibilité (ou la chance ? il n’arrivait pas à voir ça comme une chance) de se défendre encore un peu, de repousser la fatale échéance. Il n’était pas naïf au point de croire qu’il arriverait à s’en sortir juste avec ses mots, mais ça valait le coup d’essayer. Seulement son père était buté, tout autant que lui, et il refusait chacun de ses arguments. Néanmoins … Certains de ses arguments faisaient mouche. Lorcan avait trop pris l’habitude de penser comme un hunter pour faire confiance au premier mutant venu, et même s’il voulait croire en certains d’entre eux, qui lui avaient tendu la main sans aucun préjugé, même en sachant de qui il était le fils, il savait que la trahison n’était jamais impossible. Avec les mutants, rien n’était impossible. « C’est à moi de juger de ça. » Commença-t-il d’un ton incertain. « Je ne les laisserais pas se servir de moi. » Continua-t-il, plus assuré. Il ne leur offrirait aucune information sur les hunters, rien qui puisse leur servir pour faire tomber sa famille. « Je ne fais pas ça pour te trahir, mais pour essayer de m’en sortir. » Lâcha-t-il finalement. Il doutait que son père y croie, mais peu importe. C’était la stricte vérité. Il n’était peut-être pas un vrai hunter, mais il était un Wolstenholme, et il ne ferait jamais rien pour détruire sa famille.
Par contre, il était prêt à utiliser ses pouvoirs sur son père pour lui prouver qu’il savait mieux ‘en servir que ce qu’il imaginait. Ce n’était pas la chose la plus intelligente qu’il ait fait jusque là, de réitérer l’expérience sur son père, et il le vit tout de suite à son expression furieuse. La démonstration n’avait pas eu l’effet escompté. Le hunter voulait bien garder ses armes avec lui, mais ne souffrait pas qu’on lui oppose une résistance sur un plan qu’il ne contrôlait pas. « Ouais, enfin, ce problème là ne vous a pas arrêtés bien longtemps, vous avez vite trouvé le NH25 pour nous enlever nos "armes". » fit-il en reproduisant les guillemets dans l’air avec ses doigts, l’air sarcastique. « Ce serait même pas un problème, si on était sûrs d’en sortir en un seul morceau derrière. Pas en fauteuil roulant avec la moitié des organes qui foutent le camp. » A un moment, Lorcan se serait porté volontaire sans hésiter s’il avait connu l’existence du NH25, il était prêt à tout pour se débarrasser de sa mutation, et puisqu’il prenait du NH24 régulièrement, il n’aurait pas vu d’inconvénient à passer à la dose supérieure. Mais voir l’effet que le sérum avait eu sur Calista avait considérablement refroidi les ardeurs de Lorcan. Il regarda ses mains quand son père parla de cran de sécurité à son pouvoir de destruction, puis il haussa les épaules, fataliste. « Non, il n’y en a pas. Le seul moyen que tu as, c’est de me faire confiance. Comme quand tu m’as mis un fusil de chasse dans les mains quand j’avais 15 ans. Tu ne t’es pas dit que j’allais me ramener au lycée pour tuer au hasard, à ce moment là. Pourquoi est-ce que tu as changé d’avis aujourd’hui ? Pourquoi tu ne veux même pas croire en moi ? »
Invité
Invité
Sujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan] Lun 14 Mar 2016 - 19:00
This is war
ALISTAIR & Lorcan
Si on lui avait dit un jour qu’il se retrouverait à ne pas vouloir tuer un mutant, Alistair aurait probablement rit au nez de la personne venue lui apporter la nouvelle. Et pourtant, il se retrouvait là, à hésiter bêtement, son arme au bout du bras, toutes ses convictions mises à mal par une seule personne : son propre fils. Lorsque Maebhe s’était révélée mutante, lorsqu’elle s’était suicidée pour mettre fin à cette mutation qui la torturait et qu’elle avait été enterrée, lorsque le temps avait commencé à faire son œuvre et à guérir les blessures de ceux qui restaient, le trader ne s’était jamais dit que peut-être, juste peut-être, le gène qui avait poussé sa femme dans la tombe avait pu se transmettre à leurs enfants. Lorsque les premiers dépistages avaient été réalisés, il s’était plié à l’exercice sans réfléchir davantage, confiant. Les résultats s’étaient révélés négatifs, bien entendu : il était humain, bien humain, et il en était de même pour les trois plus jeunes Wolstenholme. Du moins, c’était ce dont il avait toujours été persuadé. Mais Calista avait développé cet étrange pouvoir peu de temps auparavant, pouvoir qui l’avait poussé à la vacciner contre son gré, entraînant des conséquences désastreuses, la faute à un sérum défaillant qui avait été jeté sur le marché et entre les mains des chasseurs avant que les effets secondaires ne soient contrés. Il ne s’était jamais inquiété de savoir ce que le NH faisait à ceux qui se l’injectaient ou se le faisaient injecter, mais après avoir vu de ses propres yeux les dégâts irréparables sur le corps de sa fille aînée, il avait développé de sérieux doutes quant à l’utilisation qui pouvait être faite de ces seringues monstrueuses que les hunters gardaient précieusement avec eux. Il n’était même pas certain que s’il en avait eu une sur le moment, il se soit approché de Lorcan pour le vacciner – et pourtant, il aurait préféré mille fois cette solution plutôt que d’avoir à le mettre en joue comme un vulgaire monstre. Lorcan n’avait rien des dégénérés qu’il avait chassé toute sa vie, malgré sa mutation qu’il avait utilisée sur lui à deux reprises et le dégoût que ce geste lui inspirait, malgré ce poison dans ses veines, malgré ce gène défectueux. Il était à mi-chemin entre la cible et l’être humain, quelque part à la frontière entre l’ennemi et l’allié. Et Alistair détestait ne pas pouvoir trancher sur ce qu’il ressentait réellement en cet instant. Il était en colère, ça, il en était certain. Plus le ton montait d’un côté, plus l’autre renchérissait, comme pour savoir lequel des deux craquerait en premier. Sauf que ce petit concours risquait fort de se solder par la mort de l’un ou l’autre des participants ; ils étaient déjà bien blessés de l’explosion qui les avait jetés au sol, alors, quelque part, ils n’auraient pas beaucoup d’efforts à faire – une balle bien logée ou un excès de mutation, il suffisait de peu pour mettre fin à leurs disputes une bonne fois pour toutes. Si seulement ils avaient pu parler sans être armés l’un comme l’autre, peut-être le dialogue aurait-il été plus calme. Sauf que leurs armes n’étaient pas prêtre de disparaître, parce que le patriarche Wolstenholme refusait de lâcher la sienne face à un mutant, fusse-t-il de son sang, et parce que celle de son fils faisait partie intégrante de tout ce qu’il était. Il lui en fit la remarque d’ailleurs, se demandant ce qu’il pourrait bien trouver à répondre cette fois. Il ne s’était pas attendu à ce que les questions de Lorcan fassent mouche. Ses yeux gris comme l’acier détaillèrent le jeune homme tandis qu’il réfléchissait à toute vitesse à ses questions. Ce qui avait changé, c’était sa confiance qui s’était étiolée peu à peu au moment où son unique garçon avait commencé à ne plus lui parler, à faire des secrets et à couper le contact. Il savait pourquoi désormais, et le fait qu’il ait pu conserver le mystère aussi longtemps lui faisait se demander s’il savait vraiment qui était son fils.
- Parce que je pensais te connaître.
La phrase aurait pu sonner comme un reproche, mais pourtant, il l’avait prononcé avec une pointe de déception. Non, visiblement, il ne connaissait pas son propre enfant – tout comme il ne connaissait pas vraiment Calista, tout comme tout un pan de la vie d’Aspen lui restait secret. Alistair finit par vriller son regard dur dans celui de Lorcan. Il croyait en lui. Il avait toujours cru en lui, à partir du moment où il avait ouvert les yeux, et même maintenant qu’il avait révélé son abomination au grand jour. Seulement … seulement, il ne pouvait pas lui faire confiance. Pas après tous ces mois de silence, pas après cette révélation qui lui avait fait aussi mal au cœur qu’un coup de poignard.
- Tu veux que je croie en toi, Lorcan ? Donne-moi des raisons de le faire.
Une douleur dans son épaule blessée le força à baisser son bras armé qu’il garda plié contre son flanc, lui faisant perdre en précision.
- Combien de mois sans me parler, sans me donner de nouvelles, pas même un mot ? Et aujourd’hui, j’apprends que tu es un … mutant. On ne peut pas dire que tu aies toute ma confiance.
Cette fois, le reproche s’entendait dans ses mots qui claquèrent avec froideur dans l’air poussiéreux et étouffant qui les entourait, cet air où la tension entre eux était si palpable qu’elle en était presque matérielle.
- Comme lorsque je t’ai armé pour la première fois, fais tes preuves. Montre que je peux avoir confiance en toi.
Alistair espérait que son fils saurait se montrer intelligent et lui apporterait les arguments nécessaires pour qu’il revienne sur son jugement, aussi difficile soit la manœuvre. Il l’espérait de tout son cœur, car s’il échouait, alors il le vaccinerait, ou bien glisserait une balle entre ses deux yeux pour lui éviter les mêmes souffrances qu’à sa sœur.
(c) elephant song.
Lorcan Wolstenholme
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 7339
SUR TH DEPUIS : 25/04/2014
Sujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan] Sam 19 Mar 2016 - 18:00
you made me that much stronger
Lorcan avait été fier que son père lui fasse confiance, quand il lui avait parlé la première fois des hunters et qu’il l’avait intégré dans son monde. Avec Aspen, ils s’étaient engagés là-dedans sans hésiter une seule seconde, même si cela impliquait des responsabilités qu’ils n’étaient peut-être pas prêts à assumer à cet âge. A 15 ans, Lorcan était bien loin de se soucier de tuer des mutants, il rêvait surtout du vélo devant lequel il passait tous les jours en allant à l’école, et de la fille qu’il voulait inviter au bal de fin d’année mais à qui il n’avait encore jamais adressé la parole. Il était loin d’être mûr pour obtenir une arme, mais il avait bien compris l’enjeu de la formation que son père lui présentait, et il avait fait en sorte de se concentrer dessus – au moins quand son père le lui demandait. Le vrai intérêt pour l’entraînement hunter était venu plus tard, et il en avait fait une de ses passions, juste pour le plaisir du sport. Il ne pensait pas vraiment aux chasses qui en découleraient par la suite, il préférait ne pas s’arrêter là-dessus. Il adorait s’entraîner avec Aspen et les jumeaux Callahan, c’était le principal. Et dans l’ensemble, il donnait à son père de vraies raison d’être fier de lui. Il ne se serait jamais amusé à utiliser ses armes en dehors des entraînements, même pas pour impressionner une fille, ce qui montrait à quel point il prenait ça au sérieux. Les hunters étaient une part de sa vie qui ne se mêlait jamais à tout le reste. On ne pouvait pas en dire autant de sa mutation … Autant il pouvait laisser ses armes au vestiaire et les oublier jusqu’à la prochaine fois, autant sa mutation restait avec lui, quoi qu’il fasse. Même le NH24 ne lui avait pas permis de l’oublier totalement. Malgré sa tirade à son père, il ne s’attendait pas à ce qu’Alistair lui fasse confiance sur ce point. Lui-même ne se faisait pas encore confiance, et il aurait besoin d’encore beaucoup de temps pour commencer à accepter ce qu’il était et ce qu’il pouvait faire. Il voulait juste essayer de faire comprendre à son père qu’il était toujours son fils, et qu’il méritait toujours une chance …
La réponse de son père ne tarda pas, et Lorcan se surprit à ressentir un pincement douloureux à l’estomac en l’entendant lui reprocher sa distance et ses secrets. Il aurait du le savoir, mais il ne s’était jamais vraiment dit que son père puisse vraiment souffrir de l’éloignement qu’il avait mis entre eux. Il songeait trop souvent que son père ne ressentait rien pour ses enfants, si ce n’est un désir de les voir évoluer pour devenir tels qu’il le souhaitait. Il ne recherchait ni leur bonheur, ni leur amour, juste une certaine reconnaissance sociale à pouvoir les introduire dans les plus hautes sphères de la société. Ca, Lorcan l’avait compris depuis longtemps, et il faisait plus ou moins avec … Mais pas une seule fois il n’aurait pensé que son père se vexerait vraiment de la distance entre eux. C’était ridicule, il ne faisait jamais aucun pas vers lui pour discuter, pourquoi lui reprocher maintenant de n’être pas venu se confier ? « Tu aurais préféré que je viennes te voir dès que j’ai eu les résultats de mon dépistage ? Et quoi, tu m’aurais pris dans tes bras pour me réconforter, tu m’aurais fait un chocolat chaud et on aurait discuté tranquillement de mon futur devant la cheminée ? C'est pas le genre de la maison. » Il secoua la tête, une expression incrédule sur le visage. « Tu sais que j’ai cru que t’allais me frapper quand je t’ai dit la première fois que j’envisageais peut-être de faire de la cuisine plutôt que de devenir généticien. C’était juste une hypothèse mais t’étais furieux. J’ai pas osé abandonner mes études après ça, parce que j’avais peur de ta réaction. » Il inspira profondément. Il ne s’était pas rendu compte qu’il tremblait et qu’il était complètement gelé, sans doute l’effet d’oser parler ainsi à son père, chose qu’il n’avait jamais faite aussi franchement depuis sa naissance. « Je voulais que tu croies en moi et j’ai toujours tout fait pour ça. Mais ça, ma … mutation, j’y pouvais rien. Et je savais que tu me haïrais, alors désolé si ma première pensée ça n’a pas été de te l’annoncer directement. » Il écarta à nouveau les bras d’un geste d’excuse. « Dis-moi comment je dois faire mes preuves, alors. Je t’ai dis que j’apprenais à me contrôler, c’est pas suffisant ? »
Invité
Invité
Sujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan] Dim 20 Mar 2016 - 21:01
This is war
ALISTAIR & Lorcan
La fierté de père d’Alistair s’était souvent manifestée au fil des ans. Il ne la montrait pas, bien sûr, ou alors rarement, avec ses moyens bien à lui, mais il n’en pensait pas moins. Il avait été fier de son fils aussi bien que de chacune de ses filles. Il avait été fier d’eux même lorsqu’ils avaient commencé à s’écarter du chemin qu’il voyait pour eux. Sa fierté s’était émoussée lorsque Calista avait commencé à prendre des décisions qui ne lui avaient pas plu le moins du monde, mais il gardait toujours espoir qu’un jour elle ouvre les yeux et réalise ses erreurs. Sa fierté s’était émoussée lorsque Lorcan lui avait annoncé préférer devenir cuisiner que généticien, mais il n’abandonnait pas l’idée qu’un jour le jeune homme réalise que ce n’était pas sa vocation et qu’il était éminemment plus doué dans d’autres domaine. Aspen restait celle des trois qui avait répondu à toutes ses attentes et compensait pour les déceptions du reste de la fratrie, mais il ne reniait pas son aînée et son jumeau pour autant. Ils restaient ses enfants, une partie de lui, aussi infime soit-elle, et même s’il pouvait se montrer trop sévère, trop demandant, trop tout, il tenait à eux et les aurait défendu, envers et contre tout. Il s’était appliqué à faire d’eux des gens biens et à continuer cette éducation lorsque leur mère était morte. Il voulait faire d’eux des personnes honorables et leur donner tous les outils nécessaire pour qu’ils se hissent jusqu’au sommet du monde s’ils le voulaient, et il les savait parfaitement capables de mettre tous les autres à leurs pieds. Et pourtant, cette confiance qu’il pouvait avoir en eux s’était effondrée en une succession d’évènements malheureux, dont l’apogée semblait se trouver là, alors qu’il se tenait devant Lorcan – Lorcan mutant, son propre fils issu de la même engeance qu’il pourchassait sans relâche depuis qu’il était en âge de tenir une arme. Son propre père aurait eu honte de lui, à le voir hésiter, son arme pendant lamentablement au bout de son bras alors qu’il l’avait utilisée quelques temps plus tôt pour tirer sur la chair de sa chair, lui laissant une chance de fuir – chance qu’il n’avait pas saisie. Et maintenant, cette révélation tournait lentement en règlement de comptes. Quelle dommage, vraiment, qu’il ait fallu tous ces mois de silence, deux bombes et un gène raté pour qu’il en arrive à dire à son géniteur ce qu’il avait sur le cœur. Le trader plissa les yeux, laissant Lorcan parler, parler et parler encore, écoutant ses tirades, certains de ses mots faisant mouche, d’autres lui passant par-dessus la tête. S’il était venu le voir juste après les dépistages, sûrement qu’il aurait particulièrement mal réagi. Mais au moins, il aurait su plus tôt ce qu’il en était. Il n’y aurait pas eu presque deux ans de cachotteries, deux ans de secrets et de silence pour ne pas avoir à affronter une situation qui, maintenant qu’elle se produisait, était encore plus catastrophique que prévue.
- Tu n’en sais rien.
A dire vrai, le quinquagénaire non plus n’en savait rien. Il avait déjà bien du mal à comprendre ce qui lui passait par la tête maintenant, alors réfléchir à une discussion hypothétique était hors de question en cet instant. Son regard métallique restait vrillé sur le jeune homme, l’écoutant toujours. Il avait eu peur de lui. Et il avait encore peur de lui maintenant. Alistair savait que ses colères étaient mémorables, d’autant plus que ses éclats de voix étaient suffisamment rares pour être particulièrement marquants. Et ceux qu’il avait eu le jour où Lorcan était venu lui annoncer qu’il envisageait d’abandonner ses études avaient eu l’air de le suivre plus longtemps qu’il ne l’aurait cru. Ce n’était pas l’effrayer qu’il avait voulu ce jour-là, c’était lui éviter un futur malheureux alors qu’il pouvait prétendre à beaucoup plus. Mais cette explication, il doutait que son fils l’accepte. Il n’accepterait sans doute plus grand’ chose de sa part à partir de maintenant de toute façon. Il aurait tellement voulu lui dire qu’il croyait en lui, qu’il croirait toujours en lui et que rien ne pourrait jamais changer ça, parce qu’il était son fils, et que ce simple fait rendait son affection pour lui tout à fait immuable, peu importe ce qui pourrait arriver. Mais ça aurait été lui mentir, car en cet instant, il ne savait plus ce qu’il ressentait vraiment pour lui. Trop de choses se bousculaient dans sa tête, son esprit entrant en contradiction avec ses convictions et ses émotions. Et ce contrôle dont il parlait, celui dont ils avaient tous les deux cruellement besoin, il se sentait à deux doigts de ne plus en avoir. Il fronça les sourcils en entendant la question de Lorcan et siffla entre ses dents serrées :
- Le contrôle, ça se perd.
Ayant l’impression qu’il était sur le point de se donner en exemple, il inspira longuement et se redressa, faisait fi de la douleur qui irradia tout son corps lorsque ses blessures furent dérangées par ce simple mouvement. Mais il avait d’autres choses en tête que de s’occuper de ses plaies et de ses côtes cassées.
- Un jour, tu te mettras en colère, ou tu auras peur, comme tu l’as fait tout à l’heure. Et tu n’auras aucune assurance d’avoir suffisamment de maîtrise pour que ton pouvoir n’explose pas autour de toi.
Si cela devait arriver, combien de blessés y aurait-il ? Combien de morts ? Tout ça parce qu’un garçon encore jeune s’était vu affublé d’une capacité létale, dangereuse, et qu’il lui faudrait sûrement des années de pratique avant de seulement commencer à devenir un peu moins menaçant pour le reste de l’humanité.
- Je ne sais pas ce dont tu es capable, puisque tu ne veux même pas me dire en quoi consiste ta mutation. Mais tu m’as pourtant dit que tu aurais pu me tuer avec il n’y a pas si longtemps. Peut-être bien que ça arrivera, dans un moment d’oubli que tu ne pourras pas empêcher.
Les gens finissaient toujours par s’oublier, un jour ou l’autre, par oublier toute retenue, toute mesure, et lorsqu’on était impétueux et sanguin comme le plus jeune des Wolstenholme, c’était d’autant plus prévisible.
- Ce ne sont pas des promesses que j’attends, Lorcan, ni des déclarations. Je veux des preuves physiques, tangibles. Je veux une assurance que tu ne seras jamais un danger pour personne.
En temps normal, il aurait supprimé ce risque d’une balle bien placée, ou bien d’une seringue de vaccin enfoncée dans la carotide de sa cible. Mais c’était de Lorcan dont il s’agissait cette fois, et malgré toute la haine qu’il portait à son genre, Alistair luttait encore, se forçant presque à s’imaginer vaccinant ou tuant son propre fils pour lui éviter – et éviter au reste du monde – des souffrances inutiles.
(c) elephant song.
Lorcan Wolstenholme
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 7339
SUR TH DEPUIS : 25/04/2014
Sujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan] Lun 21 Mar 2016 - 20:44
you made me that much stronger
Lorcan ne se souvenait pas de la dernière fois qu’il avait parlé à cœur ouvert avec son père. Ce genre d’évènements étaient trop rares, ils devaient se compter sur les doigts de la main. Même quand il lui avait parlé de devenir cuisinier, alors qu’il n’avait fait qu’envisager une possibilité, il ne s’était pas confié plus que ça. Il avait testé le terrain avec précautions, il avait essayé d’avancer un ou deux arguments pour le convaincre, mais face à son refus si évident de l’écouter, il avait capitulé. Il n’était même pas question de lui parler d’une quelconque passion. Devant son père, Lorcan avait la fâcheuse manie de capituler bien trop vite. Ca ne signifiait pas qu’il se pliait à ses quatre volontés, seulement qu’il esquivait le conflit de son mieux. Et qu’il faisait ensuite sa vie de son côté. Aujourd’hui, au milieu de ce champ de ruines qu’était l’hôtel de ville, Lorcan laissait exprimer tout ce qu’il avait retenu jusque là. Il n’avait jamais réalisé à quel point il s’était muselé face à son père, et à quel point cela l’avait rongé. Il aurait donné n’importe quoi pour avoir ne serait-ce que la moitié de la complicité qu’Aspen pouvait avoir avec leur géniteur, il s’était toujours voilà la face en se disant qu’il n’en avait vraiment rien à faire de passer des moments privilégiés avec son père, mais c’était des conneries. Il crevait d’envie et de jalousie quand Aspen laissait sous-entendre qu’elle avait passé un moment avec leur père. Elle était trop intelligente pour le dire clairement et pour raconter ces moments là en long et en large, mais Lorcan savait, toujours il savait. Et maintenant, il réalisait combien il avait souffert de cette distance entre lui et son père. Une distance qui ne s’effacerait plus jamais, maintenant que sa mutation était entrée dans leur relation. Même si Alistair ne relevait pas son arme, même s’il ne tirait pas, même s’il le laissait partir, il ne le regarderait plus jamais comme son fils, mais comme une erreur de la nature dont il était la source. Et qu’il avait laissé vivre en plus, double erreur pour le patriarche Wolstenholme !
Lorcan avait beau dire ce qu’il voulait, ça ne changerait rien. Ca le soulagerait peut-être un peu, sur le moment, parce qu’il avait vraiment voulu lui dire tout ça et qu’il valait mieux tard que jamais … Mais au fond, ça ne changerait rien. Son père n’acceptait pas sa mutation. Il n’acceptait même pas qu’il essaye de s’en sortir, et qu’il essaye de se contrôler ! Il raisonnait comme un hunter, rien de plus. Mais les arguments d’Alistair faisaient mouche, les uns après les autres. Et les uns après les autres, ils faisaient prendre conscience à Lorcan qu’il se fourvoyait totalement en s’imaginant pouvoir se contrôler. Il savait très bien que ce serait difficile … Et il savait qu’il n’y parviendrait peut-être même pas. C’était vrai, il suffirait de peu pour qu’il perde le contrôle. Et qu’il blesse le premier venu … Un inconnu dans la rue, ou Aspen, Salomé, Calista … Il secoua la tête, mais son geste n’avait pas beaucoup de conviction. Les mots de son père le rendaient malade de peur, et de dégoût. La peur de blesser quelqu’un, le dégoût profond de ce qu’il était. Il serra les poings dans un geste convulsif, puis s’essuya le front nerveusement. Une sueur glacée lui couvrait la peau, il avait envie de vomir. « Hémokinésie. » Lâcha-t-il finalement d’une voix blanche. « Tu voulais savoir, et bien tu sais. Hémokinésie, c’est ça que je fais. » Ce n’était pas un pouvoir très commun. Lorcan avait du en entendre parler juste une fois, très vaguement, avant de découvrir que c’était la nature de son don. Parmi les listes interminables de monstruosités qu’ils pouvaient rencontrer dans la nature et qu’ils avaient du étudier pendant leurs entraînements, ils n’avaient jamais évoqué les hémokinésistes, si ce n’est de façon anecdotique. Mais il était certain que ça parlerait à son père. « Je peux pas te donner de preuve. Je prendrais pas le vaccin. » Il détestait sa mutation sans doute encore plus que son père lui-même, mais il s’était juré que jamais il ne toucherait au NH25. Il préférait se saigner aux quatre veines – littéralement – plutôt que de finir comme Calista. « Considère que je suis incontrôlable, alors. » Il avait tenu jusqu’à maintenant sans tuer personne … Il fallait qu’il continue. C’est tout. Et son père ne le ferait pas changer d’avis.
Invité
Invité
Sujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan] Lun 28 Mar 2016 - 16:47
This is war
ALISTAIR & Lorcan
Lorsqu’Alistair et Maebhe avaient commencé à chasser ensemble, lorsque leur relation s’était développée et un peu avant qu’ils ne se marient, ils s’étaient décidés à documenter, classifier et référencer toutes les mutations qu’ils croiseraient au cours de leurs traques. Ils avaient vu des horreurs innommables, des abominations capables de faire jaillir leurs os de leur corps et d’autres qui avaient littéralement fait exploser d’autres hunters malchanceux ; ils avaient rencontré des mutants capables de convaincre n’importe qui de leur obéir au doigt et à l’œil ; ils en avaient vu capables de couper toute sensation, tout sentiment, tout espoir dans le cœur de leurs victimes, jusqu’à ce qu’il ne leur reste d’autre choix que de se coller une arme contre la tempe et presser la détente. Il avait vu des monstres capables de contrôler la douleur, de plier la gravité à leur bon vouloir ou bien de faire bouger la matière par la simple force de leur esprit dérangé. Chaque occurrence, chaque pouvoir qu’il avait pu voir de ses yeux vus avait fini dans un cahier plein de ses notes et de celles de feue sa femme. Lorsque cette dernière s'était tuée, il n’avait pas eu le cœur à continuer ce petit manuel qu’ils voulaient réaliser à l’usage des apprentis hunters et des plus aguerris aussi, pour que chacun sache comment réagir face à ces horreurs qui étaient aussi variées que les maladies qui rongeaient l’humanité depuis l’aube des temps. Cependant, le trader n’avait pas besoin de ces notes pour se rappeler des mutations qu’il avait rencontré et de la dangerosité ridicule de certaines. Aussi se tendit-il davantage encore en entendant Lorcan lui donner le nom de la sienne. Hémokinésie. Son fils pouvait contrôler le sang. Il comprenait mieux maintenant comment il avait pu le repousser à deux reprises, et pourquoi il avait senti son visage partir en arrière lorsqu’il l’avait fait reculer quelques instants plus tôt : il avait simplement utilisé le sang qui coulait depuis la blessure sur son front. Le visage du hunter se durcit encore. Le jeune homme entrait directement dans la catégorie des mutants à abattre à tout prix. Il revoyait encore parfaitement les annotations de sa femme sur les feuillets concernant les hémokinésistes, les mots « mortel » et « à éradiquer » qui avaient été entourés et soulignés comme pour accentuer l’importance de ne laisser aucun de ces êtres en vie. Tout comme les biokinésistes, tout comme ceux qui pouvaient attenter directement à la santé de leurs cibles, au corps humain ou à son esprit. Et leur unique fils faisait partie de ces dégénérés de choix qu’ils n’auraient jamais laissé vivre. Ses yeux glacés se vrillèrent dans ceux de Lorcan alors que ce dernier lui annonçait qu’il ne se vaccinerait pas. C’était une idée ridicule, la manœuvre aurait pu lui sauver la vie et sauver celle de tous ceux qu’il côtoyait. D’un autre côté … le NH25 avait des effets secondaires catastrophiques. Il n’y avait qu’à voir l’état dans lequel il avait mis Calista pour s’en rendre compte, et même si Alistair restait persuadé que ça restait la meilleure chose à faire, que tout valait mieux que de vivre avec un tel fardeau, il ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il avait failli être l’assassin de sa propre fille en voulant l’aider. Tout comme il aurait très bien pu être le meurtrier de son fils, ce mutant au don si incroyablement dangereux. Il n’aurait pas suffi de grand’ chose ; après tout, il avait déjà tiré une fois, un coup de semonce certes, mais il n’aurait qu’à répéter le même geste en décalant légèrement sa main vers la gauche pour faire ce que tout hunter sain d’esprit aurait déjà fait depuis longtemps. Pour faire ce qu’il aurait dû faire au moment où son bracelet de détection avait hurlé en la présence de son fils.
- Alors hors de ma vue.
La sentence était tombée. Alistair avait fait son choix, même si tous ses instincts de chasseur lui criaient que c’était une très mauvaise décision et qu’il s’en mordrait les doigts plus tard. Mais ce soir, alors qu’ils étaient blessés tous les deux et qu’ils se tenaient là, debout au milieu des ruines et des cendres, il ne s’imaginait pas ajouter un nouveau cadavre à la pile des malchanceux qui avaient été soufflés par l’explosion.
- Va-t’en, Lorcan. Disparais. Je ne veux plus te voir, je ne veux plus entendre parler de toi.
Etant donné le post qu’il occupait au sein de la GP Squad, même si elle était officiellement démantelée et avait dû se reformer dans l’ombre, le quinquagénaire savait pertinemment que tant qu’aucun des membres du groupuscule ne viendrait l’informer que son fils avait été repéré quelque part, alors il n’aurait pas à se dire qu’un chasseur plus déterminé que lui aurait mis fin à ses jours. Qu’il n’aurait pas à dire à ses estimés collègues de ne pas approcher le jeune homme et qu’il irait s’occuper de son cas lui-même. Si Lorcan disparaissait, alors il n’y aurait plus de mutant à chasser chez les Wolstenholme. Si Lorcan disparaissait, il pourrait refaire sa vie ailleurs, loin de tout, loin de Radcliff, des chasseurs et, surtout, loin de lui.
(c) elephant song.
Lorcan Wolstenholme
ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 7339
SUR TH DEPUIS : 25/04/2014
Sujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan] Jeu 31 Mar 2016 - 0:57
you made me that much stronger
Quand Lorcan prononça le nom de sa mutation, il vit immédiatement la compréhension dans le regard de son père. Il ne s’était pas attendu à ce qu’il ignore ce que ça voulait dire, il devait connaître toutes les mutations existantes, ou pas loin. Et celle-ci, même si elle semblait plutôt are parmi toutes les autres, ne s’oubliait pas facilement. Elle n’était pas de celles qu’on balayait de la main en se disant que les mutants affublés d’une telle tare n’étaient pas importants. Il le savait, depuis le tout premier jour où il avait compris, il savait que la génétique lui avait joué un tour vicieux en lui donnant le pouvoir de manipuler le sang, alors qu’il aurait pu aussi bien se retrouver capable de changer l’eau en vin. Ca, ça aurait été cool, et sans grand danger. Il aurait préféré devenir intangible, pour pouvoir esquiver les balles de son père sans avoir peur de faire du mal à quiconque, ou devenir invisible. Dans les catégories de mutations qui pouvaient le faire rêver quand il était gosse, les supers-pouvoirs qui relevaient surtout du domaine des comics ou des films à gros budgets, Lorcan avait une bonne liste de ce qu’il aurait aimé avoir à la place de l’hémokinésie. Dire à son père qu’il pouvait, par exemple, guérir les blessures juste par l’apposition des mains, ça aurait eu un effet bien différent. Il n’aurait pas vu la colère d’Alistair enfler d’encore un cran – alors qu’il pensait franchement avoir atteint le pallier, là. Il n’aurait pas vu le dégoût le plus profond se peindre sur ses traits. Lorcan avait abandonné tout espoir depuis le moment où le bracelet de son père avait sonné en le touchant, mais là, la rupture fut totale. Les choses étaient enfin claires dans l’esprit d’Alistair. Et Lorcan craignit une nouvelle fois qu’il ne pointe son arme sur lui. Après tout, il venait de lui dire clairement qu’il était dangereux et qu’il ne comptait pas y remédier autrement que par un entraînement, qu’Alistair jugeait déjà inefficace. Mais l’arme ne bougea pas, au plus grand étonnement de Lorcan. A la place, la sentence tomba comme un couperet. Lorcan ferma les yeux une seconde, se coupant volontairement de la surveillance constante qu’il avait eue sur l’arme de son père. Il pouvait tirer, s’il voulait. Il pouvait tirer et il ne ferait rien pour l’en empêcher, peut-être que ça ferait moins mal que tout ça, peut-être que ce serait rapide et efficace, miséricordieux et libérateur. Il attendit vraiment le coup, alors même que son père venait de lui dire clairement de s’en aller. Il venait de lui donner sa liberté et Lorcan espérait presque qu’il reviendrait sur sa décision, parce que finalement, réflexion faite, il ne voulait pas de cette échappatoire. Ces quelques mots, prononcés sur un ton si dur, si dépourvu d’humanité, ils faisaient bien trop mal … C’était la fin, la fin de Lorcan Wolstenholme, la fin de son appartenance à sa famille, la fin de tout ce qu’il avait connu jusque là et qui tombait en ruines depuis qu’il avait eu la confirmation de son dépistage. Mais Lorcan s’était raccroché désespérément à toutes ces ruines en se disant que tout finirait forcément par s’arranger, d’une façon ou d’une autre. Il rouvrit les yeux au bout de ce qui lui sembla une éternité – à peine quelques secondes en réalité – pour constater qu’il était toujours vivant. Il fallait bouger, maintenant. Obéir une dernière fois aux ordres de son père. « Papa … Je suis désolé. » Parvint-il à articuler d’une voix cassée. Il aurait pu encore s’excuser longtemps, essayer même de raisonner son père, mais à quoi bon ? Il avait déjà essayé en sachant pertinemment que cela ne servirait à rien. Il fallait laisser tomber maintenant. Il fallait avancer … Il fallait partir. Il arracha son regard de celui de son père, presque à contrecœur, et lui tourna le dos. Ce qu’il avait refusé de faire la première fois, il pouvait bien s’y résoudre à présent. Il savait qu’Alistair ne tirerait pas. C’était peut-être la dernière chose qu’il lui accordait … La vie sauve pour quelque temps encore. Jusqu’à ce qu’il revienne sur sa décision et qu’il arme son bras, pour viser juste cette fois. Une autre fois …
Invité
Invité
Sujet: Re: (event) This is war [ft. Lorcan] Jeu 31 Mar 2016 - 3:47
This is war
ALISTAIR & Lorcan
Cette fois, c’était la fin. De quoi exactement, Alistair n’aurait su le dire. Du peu de cohésion qu’il aurait pu espérer sauver dans sa famille, du discret espoir que tout n’était pas perdu, de la certitude qu’il y avait encore les jumeaux à sauver puisque Calista ne voulait plus rien avoir à faire avec lui. S’il avait perdu une fille, plus ou moins par sa faute, il avait toujours pensé qu’au moins, il aurait toujours Aspen et, même s’il se tenait loin de lui, il resterait aussi Lorcan. Sauf que ce soir, Lorcan s’était éloigné à son tour, et de la plus horrible des façons possibles. Ce soir, c’était la Nature, le Destin, un horrible Dieu quelconque sans une once de miséricorde ou bien tout simplement la génétique qui avait irrémédiablement brisé le lien qui unissait le père et son fils. La mutation du jeune homme avait sonné le glas de toute réconciliation, de tout espoir de retour à la normale. Elle avait ruiné plus de vingt-cinq ans de relation en une brève seconde à peine, en une sonnerie stridente qui avait fait s’écrouler toutes les illusions d’Alistair comme un château de cartes balayé par le vent. Et lui, le chasseur, l’impitoyable tueur de mutants, il avait été incapable d’accomplir son devoir ou de tenir la promesse qu’il s’était faite le jour où sa femme s’était tuée d’une balle dans la tête. Il n’avait pas pu mettre fin à la vie de ce garçon qu’il avait vu naître, qu’il avait élevé, qu’il avait entraîné. Il n’avait pu que tirer une fois, pour l’effrayer, pour le prévenir que la prochaine fois, il ne serait pas aussi faible. Seulement, il espérait de tout son cœur qu’il n’y aurait jamais de prochaine fois. Il espérait que son fils saurait user de toute son intelligence pour fuir, fuir loin à l’autre bout du monde, se terrer dans un pays où on ne viendrait jamais le chercher. Là où le patriarche Wolstenholme n’aurait pas à venir le débusquer comme du gibier. Lorsque le contact visuel qu’il maintenait depuis le début de la conversation se brisa enfin, il sentit quelque chose se briser quelque part en lui. Il se crispa et ne répondit rien aux excuses de Lorcan, ne voyant pas ce qu’il y aurait eu à ajouter de plus. Il garda ses yeux argentés vrillés sur lui, le fixant tandis qu’il s’éloignait, et plus il mettait de la distance entre eux, plus le visage d’Alistair se décomposait. Si Lorcan s’était retourné à ce moment-là, il aurait pu voir la douleur et le chagrin sur le visage de son père, cet homme d’ordinaire si froid et si fier. Et pour une fois, juste une petite fois, il cédait à la faiblesse. Déglutissant, il réalisa que sa gorge était atrocement sèche et une quinte de toux vint le secouer. Plaquant sa main libre contre sa bouche, un voile de douleur passa sur son visage lorsque ses blessures se rappelèrent à lui. Il devrait s’occuper de ça rapidement pour éviter que ça n’empire. Lui qui n’aimait pas aller à l’hôpital, il allait pourtant devoir s’y résoudre. Glissant son arme dans son holster, il leva la tête une dernière fois pour observer la silhouette de son fils s’éloignant toujours. A dire vrai, il resta immobile jusqu’à ce que Lorcan disparaisse de son champ de vision, incapable de détourner le regard. Dans un long soupir d’une lassitude malheureuse, il ferma les yeux un instant, désireux pour une fois d’échapper à la réalité. Puis il les rouvrit et fit demi tour, claudiquant tant bien que mal jusqu’à la place de l’hôtel de ville, se dirigeant vers les ambulances qu’il entendait hurler. Pour le moment, il devait prendre soin de ses blessures. Quant au reste, il aurait tout le loisir d’y penser plus tard.