Sujet: (event ellitur) i almost forgot you Mar 8 Mar 2016 - 8:55
I almost forgot you
Ellie & Artur
Une bouffée de panique, Artur consulta son portable. Autour de lui, de cris, bien évidemment. La police était sur place, les urgences aussi. Et l’ambiance, l’atmosphère aussi pesante que souffrante, le bruit… absent. Un sifflement usant, une migraine constante, s’il avait été autorisé à sortir de l’hôpital c’était bien pour laisser sa place à des blessés plus inquiétants et parce que rien, en dehors du temps et des cachets qu’il avait déjà ingérés, ne pourrait arranger son état. Et de retour dans les décombres, Artur tenait de mettre ses compétences et son intelligence au service de la police. Cela faisait bien vingt minutes qu’il avait la certitude que Ciaran était là, quelque part, sur cette place. Et face à son inquiétude accentuée par une colocation durable avec son mentor, l’absence de réponse de la part d’Ellie ne pesait pas bien lourd dans la balance. Sourd, réellement sourd, au reste de ses collègues dispersés qui continuaient à évacuer des blessés et des badauds venus chercher des proches, des renseignements ou juste une curiosité morbide, Artur rejoignit son supérieur qui se mit à lui parler à toute vitesse, dépassant bien rapidement la capacité de l’ingénieur à lire sur les lèvres. Le front en sueur, Artur secoua la tête, s’entendit demander dans une voix qui lui parut étouffée dans du coton de ralentir son débit de parole. Pas besoin de la police scientifique ici, il fallait trouver l’origine de la détonation et surtout rassembler un maximum de preuves… Artur fronça les sourcils. Il n’eut presque pas besoin de se concentrer pour comprendre la fin de la phrase. Un maximum de preuves pour les faire disparaître ou les corrompre en défaveur des mutants. L’idée était aussi claire que limpide et aussi transparente que prévisible : Artur se vit rapidement envoyer ses conclusions et attendre la confirmation de Kingsley, l’homme qui ne pourrait qu’être au courant du fin mot de l’histoire. Et alors qu’il tapait son message… tout couleur sembla le déserter. A l’hôpital. Blessé. A l’hôpital. Une bouffée d’angoisse, Artur perdit un instant pied, littéralement. Titubant, une douleur sourde martela sa poitrine, reléguant un instant sa migraine au placard. Ciaran, à l’hôpital. « Artur ? Kova ? » Une claque, de la part de son supérieur, frappa sa joue pour le faire revenir à lui, pour le raccrocher à la réalité. Voix toujours étouffée, il devina plus qu’il ne comprit la suite. « Tu tombes dans les vapes ? Retourne à l’hôpital, va te reposer, on n’a pas besoin d’un inconscient de plus ici… » Artur papillonna des yeux, le temps d’acquiescer avec autant de virulence qu’il pouvait en rassembler. Oui, retourner à l’hôpital, excellente idée.
Dans le hall qu’il n’avait quitté, au final, qu’une poignée d’heures plus tôt, Artur fut un instant complètement déboussolé. Toujours ce sifflement, toujours ce teint pâle, toujours cette semi-surdité lancinante : il était pourtant l’un des blessés les mieux portants ce qui contrastait franchement avec l’image qu’il avait à présent d’un Ciaran sur son lit de mort. Ses pas le menèrent rapidement, prenant les commandes plus vite que son cerveau, devant l’accueil où affluaient des dizaines de personnes mais son badge relativement éloquent lui ouvrit davantage de portes que toutes les plaintes et l’inquiétude des autres citoyens. Se plaquant contre les murs, se faufilant comme il le pouvait entre les portes, demandant à chaque membre du personnel soignant s’il n’avait pas vu un Ciaran O’Doherty, Artur commença à parcourir les couloirs à la recherche de la silhouette de son mentor, son anxiété augmentant chaque seconde un peu plus. Il allait d’ailleurs s’engouffrer dans un escalier lorsque ses yeux accrochés une autre silhouette. Toute aussi connue. Toute aussi inerte. Pendant une fraction de seconde, l’esprit manipulé et synthétisé d’Artur se perdit dans des doutes et une hésitation douloureuse. Entre l’inquiétude, l’amitié et cette relation aussi malsaine qu’artificielle qu’il avait avec Ciaran et un élan plus que naturel qui le poussait vers Ellie.
Ellie… En un battement de cœur, il fut à côté d’elle. Inquiet. Partagé. Ciaran éclipsé. « Ellie… » Ses doigts partirent à côté du lit, guettèrent une infirmière dans le couloir, extirpèrent ce bref résumé à destination du médecin. Ses yeux le parcoururent sans le comprendre, trop attirés par le teint pâle de la mutante. Et Artur se rendit compte qu’elle n’avait pas répondu à ses SMS et que pas un seul instant, à partir du moment où il s’était aperçu que Ciaran ne répondait pas, il n’avait pensé à elle. Un soupçon de culpabilité se logea dans sa poitrine, sans qu’il ne parvienne à en saisir l’origine. « Ellie je suis là, c'est moi, c'est Artur… »
Sujet: Re: (event ellitur) i almost forgot you Mar 8 Mar 2016 - 18:45
-- artur et ellie (event) --
When I say I'm going to forget you I know it's impossible. [...] What I want is to erase you from my thoughts and purge you from my memories. I'm saying it's what I wish for, not what is or could ever be.
Pourquoi être allé au discours de la nouvelle maire ? Ellie l'ignorait. Elle avait simplement eu besoin de sortir, de se réjouir un peu de la disparition de Lancaster à la tête de la ville. Cependant, la jeune mutante savait que la menace des hunters n'était pas terminée. Elle redoutait même quels seraient les prochaines horreurs auxquelles ils penseraient. Ils allaient rebondir, elle le savait. Pas besoin d'un don de voyance pour cela. Et depuis qu'elle avait été agressée par deux fois à cause de leurs fameux bracelets, Ellie avait peur. Elle faisait attention à chacun de ses déplacements. Elle faisait attention de ne pas trop toucher les gens autour d'elle au risque de leur transmettre un pouvoir. Elle avait peur pour ses amis, pour ses cousins et son oncle ainsi que sa tante. Elle les avaient tout de même accompagné à la mairie. Elle avait écouté les paroles de la blonde sur l'estrade. Puis après, ça avait été le trou noir. Tout ce dont elle se rappelait était un bruit d'explosion et puis, rien du tout. Elle avait perdu conscience. Elle était plongée dans un noir total, alors que son corps luttait pour sa vie. Sa peau était couverte de brûlures et de plaies causées par les projectiles de l'explosion. Mais Ellie n'en avait pas conscience. Ellie était inconsciente. Si elle était destinée à mourir, elle n'aurait jamais pu dire au revoir à personne. Elle se retrouvait à l'hôpital entre la vie et la mort. Dans la salle d'opération, son coeur avait arrêté de battre avant d'être tirée des bras de la Faucheuse de justesse. Le moniteur avait affiché le bruit singulier d'un coeur battant et ils avaient réussi à la stabiliser. Bientôt, elle était transportée dans l'aile des blessés en attendant de pouvoir faire plus de tests. Elle planait entre deux mondes. Celui des rêves et de la réalité. Elle reprenait lentement conscience, entendant des voix, des pleurs. Des bras du pas. Elle entrouvait les paupières pour les refermer aussitôt, agressée par la lumière. Ses pensées trop embrouillées pour comprendre ce qui s'était passé. Pas maintenant. Pas alors qu'elle peinait à s'accrocher au réel. Et soudain, elle entendit cette voix. Elle crut que c'était un rêve, une illusion... Son cerveau qui lui jouait des tours ou son inconscient qui lui rappelait que malgré les mensonges, elle pensait encore à lui. Artur. Et une seconde fois, la voix s'éleva, comme pour la sauver des abysses qui menaçaient encore de la ravaler. « Ellie je suis là, c'est moi, c'est Artur… » La mutante finit par ouvrir les yeux timidement. Presque avec terreur. Terreur de voir ce qu'elle allait trouver en les ouvrant. Ses pupilles se posèrent sur le visage d'Artur. Inquiet. Affolé. La Freak peinait encore à comprendre que c'était parce qu'elle se trouvait dans un lit d'hôpital et que son état semblait alarmant. « Artur ? » Laissa-t-elle tomber d'une voix faible pleine d'interrogation comme si elle essayait de retrouver ses souvenirs. Oui Artur, maintenant elle se souvenait. Mais pourquoi paraissait-il si inquiet ? « Que... Qu'est-ce qui se passe... Où... où j'suis ? Argh... » Elle eut un petit sursaut de douleur, une insupportable douleur qui lui élançait les côtes et les bras. La jeune femme se recroquevilla en gémissant de douleur. « Artur... Qu'est-ce... J'ai mal. » Elle s'affolait, elle avait mal, elle avait peur. Et même si elle ne voulait pas se l'avouer, elle avait besoin d'Artur plus que jamais.
Artur Kovalainen
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Sujet: Re: (event ellitur) i almost forgot you Mer 9 Mar 2016 - 13:27
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Ellie & Artur
Depuis quand ne s’étaient-ils pas croisés ? Depuis bien trop longtemps lui souffla sa conscience. Depuis qu’elle lui avait forcé la main en s’imposant chez lui, depuis qu’elle l’avait confronté à ses mensonges et qu’il avait tenté bon gré mal gré de les assumer avec l’arrogance qui le caractérisait plus que tout. Depuis quand ne s’étaient-ils pas parlés ? Un frisson dégringola la colonne vertébrale d’Artur lorsque sa main se perdit sur l’armature du lit d’hôpital, chercha le résumé de l’opération posé à proximité dans l’urgence qui allait pouvoir fournir au prochain personnel soignant à passer dans le coin tous les éléments nécessaires pour soigner Ellie. Soigner. Artur entendit à distance sa voix étranglée et anormalement aussi sincère que douce appeler la jeune fille. Jeune fille, jeune femme, amie : il n’arrivait pas à cet instant à savoir ce qu’elle était, mais à aucun moment il ne s’hasarda à penser à elle comme à une mutante ou une dégénérée quelconque. Depuis combien de temps n’avait-il pas pensé à elle ? La question se posait, flottait dans son esprit, s’y maintenait malgré les sifflements et la migraine constante. Et lorsqu’elle ouvrit les yeux, Artur ne put que sourire, sans réellement comprendre qui était le marionnettiste en train de jouer avec les traits de son visage. Un sourire qui ne dura pas, qui se mua en inquiétude si lisible que ça en devait indécent pour l’Irlandais. Une inquiétude qui mêlait culpabilité et souci, angoisse et soulagement. La main d’Artur délaissa les papiers pour se loger sous les doigts d’Ellie et les envelopper. « Artur ? Que... Qu'est-ce qui se passe... Où... où j'suis ? Argh... Artur... Qu'est-ce... J'ai mal. »
Aussitôt, les derniers remparts d’Artur, déjà malmené psychologiquement par sa panique pour Ciaran puis pour Ellie, se délitèrent et tombèrent dans les limbes. Il ne resta au final que le jeune homme vulnérable qui se cachait derrière, le jeune Irlandais que Moira avait toujours vu, le jeune ingénieur qui se recroquevillait en temps normal derrière une impassibilité et une hypocrisie aussi protectrices que destructrices. « Hey… regarde-moi, je suis là, ne bouge pas… » Ses yeux fuirent de part et d’autre de la pièce, sans trouver quoique ce soit pouvant soulager la douleur d’Ellie. Elle était mal en point, c’était une certitude : ses multiples blessures et les marques attestant un passage au bloc opératoire ne pouvait tromper un ingénieur de la police scientifique. Ils revinrent sur son visage, où une main tremblante partit dégager une mèche de cheveux. « Tu es en sécurité, Ellie. Je… je pense que tu as été opérée, donc il ne faut vraiment pas que tu tentes de bouger, d’accord ? » Il avait l’impression de pouvoir la briser d’un seul contact. Ce qui n’était pas rien lorsqu’on considérait sa silhouette plus mince et élancée que musclée et imposante malgré ses multiples et réguliers entraînements. « de… de quoi est-ce que tu te souviens ? Tu as besoin de quelque chose ? » Quelque part, la raison lui hurlait d’aller chercher au moins une infirmière, à la rigueur une pompe à morphine, mais il en était présentement incapable. Depuis quand ne lui avait-il pas parlé ? Depuis bien trop longtemps et il n’arrivait pas à se défaire d’un soupçon de culpabilité.
Sujet: Re: (event ellitur) i almost forgot you Ven 11 Mar 2016 - 17:59
-- artur et ellie (event) --
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Plus elle reprenait contact avec la réalité, plus ça faisait mal. Elle n'était même pas certaine de vouloir se réveiller. Pourtant, elle avait posé les yeux sur un Artur aux traits déformés par l'inquiétude. Ellie n'aimait pas le voir comme ça. Pas à cause de ce qui lui était arrivé. Ce qui lui était arrivé... Elle n'était même pas certaine d'être capable de s'en rappeler. Ses pensées encore trop floues pour se remettre en place. Trop dirigées vers la douleur aussi. Son coeur s'affolait dans sa poitrine. La Freak avait toujours détesté les hôpitaux. Avait fait en sorte de les éviter le plus possible. Même après ses deux agressions elle n'avait pas eu besoin de se présenter entre ses murs. Mais maintenant, elle se réveillait lentement et sentait autour d'elle les couloirs glacés de l'hôpital. Les bandages sur ses bras et les intraveineuses. Si elle n'avait pas senti la présence d'Artur à ses côtés, elle aurait bondi hors du lit en arrachant toutes les tubes accrochés à elle. Mais la présence du jeune homme, sa voix, son odeur, tout lui rappelait que rien ne pourrait lui arriver auprès... Il avait promis. Promis et pourtant elle se trouvait là... « Hey… regarde-moi, je suis là, ne bouge pas… » Ses doigts qui vinrent repousser quelques mèches de ses cheveux rassurèrent la mutante un peu. Un peu car soudain, ses souvenirs lui revenaient lentement. Elle se souvenait le bruit de l'explosion.
Ses cousins, son oncle et sa tante à ses côtés au même moment. Inquiète pour eux, plus que pour elle, elle commençait à se demander s'ils allaient bien pour en oublier un peu la douleur qui la tiraillait. « Tu es en sécurité, Ellie. Je… je pense que tu as été opérée, donc il ne faut vraiment pas que tu tentes de bouger, d’accord ? de… de quoi est-ce que tu te souviens ? Tu as besoin de quelque chose ? » Elle avait eu besoin de lui avant. Elle avait eu besoin qu'il la protège comme il l'avait promis. Où avait-il été passé pour empêcher qu'elle se retrouve ainsi dans un lit d'hôpital ? Maintenant, il était trop tard. Elle avait besoin qu'il la laisse tranquille. Qu'il cesse de lui faire mal ou de lui donner de faux espoirs. Elle n'avait pas besoin de ça. Elle avait besoin de savoir ce qui était arrivé à sa famille. Elle lui en voulait mais alors pourquoi serra-t-elle ses doigts dans les siens avec l'appel du désespoir ? Elle ne saurait le dire. Parce que sa présence la rassurait. Que maintenant qu'il était là, plus rien ne pourrait lui arriver de pire. Elle finit par ancrer son regard dans le sien et le détailler, comme si elle essayait de lire ses pensées et comprendre d'un seul coup ce qui était arrivé dans la mairie. Bien sûr, tout ce qu'elle y trouva c'était de l'inquiétude pour elle... Et même un peu de culpabilité. « Je... Je sais pas trop. Je crois qu'il y a eu une explosion... » Malgré qu'il lui ait dit de ne pas bouger, elle tenta de se redresser sur ses coudes.
Ça lui faisait mal mais elle faisait fi de la douleur pour observer la pièce autour d'elle. Il y avait quelques autres lits occupés mais aucun signe de sa famille. « Ma famille... Ils étaient juste là... » La Freak avait un mauvais pressentiment. Elle était de plus en plus certaine qu'il était arrivé malheur à ses cousins ou son oncle et tante. Bientôt, la question qui lui brûlait les lèvres, la reproche devenait impossible à retenir et elle ajouta... « Tu étais où Artur ? » Voix tremblante, regard triste. Où étais-tu ? Tu avais promis de me protéger. Tu as menti, tu as disparu, tu t'es fichu de moi. Tant de reproches et maintenant il était là à son chevet et elle ne comprenait pas pourquoi. Elle ne valait rien à ses yeux alors pourquoi chercher à la rassurer maintenant. Ici, alors qu'elle était couverte de bandages et serrait les dents pour ne pas laisser entendre la douleur qui la déchire. Elle n'était pas importante, juste une mutante, qu'il aille s'occuper de ceux qu'il aimait vraiment plutôt que de jouer encore avec sa tête comme il l'avait fait avant.
Artur Kovalainen
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Sujet: Re: (event ellitur) i almost forgot you Sam 12 Mar 2016 - 14:09
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Ellie & Artur
Elle était en sécurité à présent : même dans son état psychologique douteux, Artur se rendait bien compte de la futilité de ses mots. En sécurité : l’était-elle réellement ? Elle était allongée sur ce lit d’hôpital, le teint aussi pâle que les bandages qui l’enserraient, elle était allongée sur ce lit d’hôpital et lui n’avait pas pensé à elle une seule seconde à partir de l’instant où il n’avait pas reçu de nouvelles de Ciaran. Il l’avait oubliée, l’avait reléguée au second plan de sa vie et ça ne lui avait posé strictement aucun problème. Après tout, ce n’était pas la première à n’avoir aucun impact sur la vie de l’Irlandais et ça ne risquait pas d’être la dernière non plus. Sauf que… sauf qu’il le comprenait à présent, ce n’était pas aussi simple. A dire vrai : rien n’était aussi simple. Les sentiments ne pouvaient être enfermés dans des cages étiquetées, ils ne pouvaient ni être maîtrisés, ni être contrôlés. Au final, Artur excellait simplement dans le domaine de l’ignorance des sentiments. Les mettre de côté, les minimiser, les oublier. Comme il l’avait oubliée elle. Et cette culpabilité qui le rongeait, qui brûlait son épiderme, le suppliait de rester, de partir, de s’enfuir, de se réfugier dans cette tour d’ivoire qui le maintenant en laisse dans une impassibilité destructrice, cette culpabilité il n’arrivait pas, justement, à la mettre de côté.
En sécurité donc, elle était désormais en sécurité. Pourquoi ce mensonge ? Parce qu’Artur était convaincu qu’il n’en était pas un. Après tout, n’étaient-ils pas dans un bâtiment civil, peuplé de blessé ? Personne n’oserait frapper ici. Mais surtout, il était là maintenant. Il était là à côté d’elle, il était là pour la protéger, il était là pour… le regard d’Ellie presque plus que ses silences le terrifiait et envenimait davantage encore sa culpabilité. Sentiment étrange et étranger, sentiment qu’il avait tendance à un peu trop laisser s’étendre dans ses veines depuis quelques semaines. Quelques mois. Elle est en sécurité maintenant. Artur replace une mèche, ses mots trébuchent dans sa bouche comme pour retranscrire ses incertitudes. Si elle a besoin de quelque chose ? Ses doigts se serrèrent dans les siens, comme un appel au secours, Artur laissa de côté toutes ses incertitudes pour s’asseoir sur le bord du lit, non sans précaution. Il n’arrivait pas à détacher son regard du sien, de peur de s’attarder une nouvelle fois sur ses multiples coupures, de peur de se perdre et de ne plus savoir quoi faire. Artur, ce maniaque du contrôle, se retrouvait dans une position où il ne pouvait rien faire. Incapable de remonter le temps, incapable de la soigner, incapable de soulager cette douleur qui creusait les fossettes d’Ellie, incapable, finalement, de savoir ce qu’il convenait de faire. Aller chercher une infirmière, oui, bien sûr, c’était ce que lui hurlait sa raison mais… il ne pouvait pas dénouer leurs mains, il ne voulait pas la laisser seule, pas maintenant. « Je... Je sais pas trop. Je crois qu'il y a eu une explosion... » Elle fit un geste, la main libre d’Artur se posa sur son épaule pour lui intimer avec une certaine douceur l’ordre de ne rien en faire. Se redresser sur ses coudes, c’était stupide. Bouger était stupide. Il était là, maintenant. « Ma famille... Ils étaient juste là... » Artur ne sut quoi répondre, la laissant parler. Sa famille ? Sa famille, il n’en avait strictement rien à faire. Seule Ellie importait, chez les Freak, seule Ellie importait à ses yeux : profondément égoïste, incapable de la moindre empathie ou compassion qui alla plus loin que ses propres intérêts, il ne pouvait que simuler mais actuellement, c’était hors de sa portée. Seule son inquiétude pouvait jouer le jeu dans une hypocrisie somme toute relative puisqu’involontaire cette fois. « Tu étais où Artur ? »
Voix tremblante. Regard triste. Artur sentit la commissure de ses paupières s’humidifier contre son gré. Sa poigne sur la main d’Ellie trembla, son pouce en caressa le dos. Démuni, il ne pouvait pas répondre. Où était-il, lorsque la bombe avait explosé ? « J’étais avec la police, j’étais avec… » Ce n’était pas la question. Où était-il ces derniers mois, où était-il ces dernières semaines ? Seul, échappant à Ellie, échappant à sa sœur, échappant à son père, échappant à tous pour mieux rester seul. Tu étais où, Artur ? Où aurait-il dû être ? « Je suis là, maintenant, Ellie. Je suis là et il est hors de question que je te laisse toute seule. Tu… tu veux que… tu veux que j’aille chercher tes parents, que… » Il n’en avait bien évidemment pas envie. Ce qu’il voulait, actuellement… il n’en avait aucune idée. Il ne savait plus, il ne savait ni ce qu’il espérait, ni ce qu’il voulait, ni ce qu’il attendait. La seule chose dont il était présentement certain, c’était qu’il… c’était qu’à la voir aussi faible, il se sentait impuissant en tant que simple humain. Et que cette certitude résonnait dans son esprit en écho à cette frustration à se savoir seul humain de sa famille en dehors de sa mère. Sa mère qui était morte. Son destin sera-t-il lui aussi de mourir pour laisser les coudées franches aux dégénérés ? Une violente colère noua ses reins devant son impuissance. Avec la mutation de Moira, il aurait pu rassurer plus efficacement Ellie. Avec celle de son père, il aurait pu carboniser tous les responsables de ce double attentat. « Que me reproches-tu, Ellie ? Je suis désolé, je ne pouvais pas te protéger, je ne suis qu’un humain, je ne suis pas comme toi… Que voulais-tu que je fasse ? » En d’autres circonstances, Artur aurait sifflé ces mots de colère pour qu’elle se sente coupable d’avoir ponté cette humanité qu’il considérait de plus en plus comme un handicap frustrant. En d’autres circonstances, Artur se serait paré de vexation pour retourner la discussion en sa faveur. En d’autres circonstances, même, il aurait affiché sans scrupule une certaine agressivité. Mais là… mais là, sa voix ne pouvait qu’être douce, qu’être triste, qu’être dépassée. « Que sommes-nous au juste, Ellie ? Des amis ? Des connaissances ? » Sa voix s’éteignit en un murmure. « Où aurais-je dû être ? Que sommes-nous, Ellie ? »
Sujet: Re: (event ellitur) i almost forgot you Mar 15 Mar 2016 - 21:31
-- artur et ellie (event) --
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Elle avait atrocement mal, surtout au bras où elle jeta brièvement un coup d'oeil. Elle était couverte de bandage, comme une momie et devenait que cette douleur lancinante venait de plaies béantes et de brûlures. Ouais, une explosion. Elle en était de plus en plus certaine à présent et elle avait peur que si elle était dans cet état, ses cousins et ses tuteurs pouvaient être dans une condition bien pire. Peut-être même morts. C'était mieux de ne pas y penser. L'appareil cardiaque attaché à elle envoyait des bips de plus en plus rapides. Le jeune homme posa délicatement sa main sur son épaule pour ne pas qu’elle se redresse. Elle n’avait pas la force de résister, gémissant doucement de douleur. Elle avait mal partout mais pas autant que toutes les pensées qui la tourmentaient. « J’étais avec la police, j’étais avec… » Ce n'était pas ce qu'elle voulait savoir. Elle voulait savoir pourquoi il disparaissait tout ce temps. Pourquoi il n’était plus là pour elle… ou simplement plus là du tout. À passer du temps anodin en sa compagnie. Comme si elle avait eu son utilité et maintenant, il n’avait qu’à la jeter. « Je suis là, maintenant, Ellie. Je suis là et il est hors de question que je te laisse toute seule. Tu… tu veux que… tu veux que j’aille chercher tes parents, que… » Ce qu’elle voulait… La jeune femme l’ignorait en fait. Oui voulait savoir si sa famille allait bien. Elle voulait que la douleur cesse. Elle voulait qu’Artur arrête d’occuper ses pensées comme ça pour toujours la décevoir. Apparemment, elle s’attachait toujours à ses types distants, mystérieux, ceux qu’elle arrivait à faire sourire malgré leur côté secret. C’était ce qui s’était passé avec Cesare, même un peu avec Samuel et maintenant, elle continuait de se faire mal en tombant pour les beaux yeux d’Artur. « Que me reproches-tu, Ellie ? Je suis désolé, je ne pouvais pas te protéger, je ne suis qu’un humain, je ne suis pas comme toi… Que voulais-tu que je fasse ? Que sommes-nous au juste, Ellie ? Des amis ? Des connaissances ? »
Qu’un humain… C’était ainsi qu’il se voyait ? Elle ne voulait pas de lui avec une force surhumaine et un pouvoir de lire les pensées. Elle ne voulait que le Artur qui l’avait aidé à essayer de contrôler son don, celui qui parlait pendant des heures de livres et de mutation. Celui qui lui avait offert cette rose au milieu de la forêt. Elle n’avait pas besoin d’un ange gardien avec des super pouvoirs. C’était la seule chose à laquelle il pensait ? Être invincible ? « Où aurais-je dû être ? Que sommes-nous, Ellie ? » Elle ne savait pas ce qu’ils étaient… Mais elle avait espéré qu’ils soient plus que de simples amis ou des connaissances. « Je sais pas ce qu’on est, ok… Mais je pensais... » Elle pensait trop, elle finissait par se faire des faux espoirs, imaginer qu’il ressentait peut-être quelque chose pour elle. Elle aurait tout donné pour retourner dans le temps et ne vivre rien de tout cela. La déception, le mensonge. Et maintenant, elle était dans ce lit d’hôpital, incertaine si sa famille allait bien et s’accrochait au jeune homme alors qu’elle devrait lui hurler à la tête qu’elle ne voulait plus jamais le revoir. Mais elle n’était pas dans un état pour réfléchir. Ellie tenta de se calmer, de respirer profondément alors que son rythme cardiaque accélérait, puis revenait lentement à la normale. « Tu avais promis de me protéger, tu te rappelles ? » Elle savait qu'il n'aurait pas pu la protéger contre l'explosion, ce n'était pas ce qu'elle cherchait à dire. Ce qu'elle cherchait à comprendre c'était pourquoi il n'était plus là. Du tout.
Comme ses types qui couchent avec une fille pour ne jamais la rappeler ensuite. Sauf que lui, il avait usé de ses pouvoirs un moment pour ne plus donner signe de vie ensuite. « Je... Je sais bien que tu pouvais rien faire. Pas à cause que t'es humain, Artur. Il t'aurait seulement fallu d'être là ; pas besoin de pouvoirs pour ça. » Ne pouvait-il pas le voir qu'elle avait pas besoin d'un dieu mais juste quelqu'un qui était là pour l'écouter, la consoler, la faire sourire. C'était pas les blessures physiques qu'elle craignait mais celles de l'âme. « Parce que même si j'essaie de t'oublier, j'y arrives pas ok... Alors si tu penses qu'on est que des amis, que des connaissances, alors va t'en. Si j'suis si peu importante pour toi, va t'en maintenant. » Même si son corps entier lui faisait mal, elle tenta de se retourner pour lui tourner le dos. Ne plus avoir à le regarder. À moitié retournée sur le côté, la main appuya sur son bras couvert de bandages pour essayer de calmer les brûlures qui tiraient sa peau. Mieux valait maintenant que jamais. Abandonnée sur un lit d'hôpital, jamais un message ne pourrait être plus clair. Plus douloureux. Et encore là, elle avait peur qu'elle finirait pas s'accrocher tout de même. Mais lui, il l'oubliait si facilement... Oh comme elle se trouvait pathétique. Blessée, malade et pathétique.
Artur Kovalainen
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Sujet: Re: (event ellitur) i almost forgot you Sam 19 Mar 2016 - 21:09
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Ellie & Artur
Pour un homme comme Artur, ne pas avoir le contrôle de ses pensées, ne pas réussir à segmenter, catégoriser, classifier, disséquer analyser ce qu’il ressent, se laisser porter par l’impulsivité et malmené par l’incompréhensible n’était pas seulement inconcevable, c’était aussi douloureux. Physiquement douloureux. Cette somatisation dont il souffrait, cette tendance inconsciente qu’il avait à transposer les troubles dans ses pensées et ces tiraillements qui le torturaient en douleur physique était relativement récente, conséquence directe de l’attaque dont sa grande sœur avait été victime. Il somatisait son mal-être, il somatisait sa culpabilité et maintenant, face à Ellie qu’il voulait ouvertement souffrir, il somatisait son incapacité et à la protéger, à et s’inquiéter pour elle jusque là, et, enfin, cette inquiétude qui le dévastait en retard. Où était-il ? Il s’entendit répondre l’évidence et ne pas se concentrer sur la question. Ce n’était bien évidemment ni la question d’Ellie, ni ce qu’elle attendait. C’était une échappatoire, une porte de sortie, une solution de fuite, une solution de lâche. Si Artur était là ? Non, bon sang non. Prudent, oui. Excessivement prudent et calculateur, oui encore une fois. Mais lâche… Sa voix bégaya, sa voix résuma, sa voix s’enquit de ce qu’elle voulait sans réellement le penser. Pas de réponse, Artur ne tarda pas à enchaîner sur sa propre incapacité. Qu’un humain. En trois mots, voilà qu’il résumait le sien, de mal. Qu’un humain, il n’était qu’un humain. Pas doté de don extraordinaire, pas possesseur d’une mutation, il avait beau quêter une solution pour s’injecter des capacités surnaturelles dans les veines, il ne pouvait changer ce qu’il était. Un simple humain. Que voulait-elle donc, finalement ? Que lui reprochait-elle, qu’était-il, qu’étaient ils ? La question se posait, sans qu’il ne parvienne à trouver de réponse.
Un jeu, un cobaye, un jouet : c’était ce qu’était Ellie à la base. Une mutante personnelle, possédant la plus belle des mutations, le plus beau des cadeaux. Un réceptacle de gènes, une boite de pétri contenant un génome exceptionnel aux yeux de l’Irlandais. Ce qu’elle était à présent, après, l’absence, après le silence ? Ce qu’elle était, au travers de cette inquiétude, au travers de ces mains serrées, de ces après midi de lecture, de discussion, d’apprivoisement, de recherches, de sourires ? Ce qu’elle était, maintenant ? Que sommes-nous ? La question était sincère, la question était réelle, la question s’enveloppait d’importance dans les lèvres d’Artur. Et il espérait, quelque part, qu’Ellie avait une réponse à lui offrir pour qu’il n’ait pas à la chercher. « Je sais pas ce qu’on est, ok… Mais je pensais... » Elle pensait ? Artur la lâcha, pour mieux croiser les bras. « Tu avais promis de me protéger, tu te rappelles ? » Bien sûr qu’il s’en souvenait. Artur ne faisait jamais de promesse en l’air, ne parlait jamais sans réfléchir, n’affirmait rien à la légère. Il pesait, soupesait, analysait, décantait ce qu’il disait avant d’ouvrir la bouche. Sa vie, finalement, depuis une dizaine d’années, depuis qu’il avait trouvé en Ciaran un maître et un ami, n’était qu’un vaste plateau d’échecs sur lequel il positionnait, avançait, poussait ses pions avec minutie et stratégie. « Je... Je sais bien que tu pouvais rien faire. Pas parce que t'es humain, Artur. Il t'aurait seulement fallu être là ; pas besoin de pouvoirs pour ça. » Pas de pouvoirs, pas de… Artur fronça les sourcils, incertain. Il n’était pas sûr de tout comprendre, il n’était pas sûr de… il était perdu, finalement, entre ce qu’il était et ce qu’il lui avait montré jusque là. Il était perdu dans ses mensonges, perdu dans ses pensées, perdu dans ses hypocrisies. « Parce que même si j'essaie de t'oublier, j'y arrive pas ok... Alors si tu penses qu'on est que des amis, que des connaissances, alors va-t-en. Si j'suis si peu importante pour toi, va t'en maintenant. » La sentence tomba si brusquement qu’Artur ne la vit pas venir. La gorge sèche, son premier réflexe fut bien évidemment de partir, de se protéger, de se réfugier derrière la facilité. S’ils n’étaient que des amis… n’en étaient-ils pas ? Artur n’avait pas d’amis. Jusque des jouets, juste des connaissances, juste des collègues et des voisins. Des collègues, aussi, des camarades, enfin, lorsqu’on parlait des Hunters. Mais des amis ? Ellie n’en était clairement pas une. Autre chose, voilà qui était certain. Un frisson : Artur resta immobile, sans savoir ce qu’il convenait de dire, ce qu’il convenait de faire, ce qu’il convenait de penser à cet instant. Que voulait-il, au juste ? Il n’en savait rien parce qu’il n’avait en rien prévu d’arriver à cet embranchement. N’avait-il de toute manière pas oublié facilement la jeune fille ? Il était simple, finalement, de partir, de la laisser, d’acquiescer et de quitter l’hôpital sans même ralentir. Les raisons s’accumulaient sans s’arrêter, justifiant de plus en plus cette solution. Mais quelque chose retenait l’Irlandais. Si j’suis si peu importante pour toi. « Je ne sais pas. » Artur qui ignorait quelque chose et le concédait à voix haute… ce n’était pas une première, mais aussi sincère, cet aveu ne devait pas être monnaie courante. « Je ne sais pas si tu es importante pour moi. » Honnête, depuis quand ne l’avait-il pas autant été ? « Je sais juste que je ne veux pas te laisser, pas maintenant, pas alors que tu es comme ça, pas tant que… » Il pataugeait, il se noyait, il ne parvenait pas à exprimer l’inexprimable. Alors Artur céda, finalement, à la facilité. « Je t’aime Ellie. Et je n’arrive pas à gérer ça, parce que ça ne m’est jamais arrivé auparavant » Un mensonge. Ce n’était qu’un mensonge, un mensonge facile, un mensonge évident, un mensonge insoupçonnable qui lui collait à la peau. Une solution de facilité pour se laisser un peu de sursis.
Sujet: Re: (event ellitur) i almost forgot you Lun 4 Avr 2016 - 6:10
-- artur et ellie (event) --
When I say I'm going to forget you I know it's impossible. [...] What I want is to erase you from my thoughts and purge you from my memories. I'm saying it's what I wish for, not what is or could ever be.
Nagé dans le vide, dans l'inconnu et le doute ne faisait qu'aggraver l'état de la jeune femme. Visiblement dans un sale état, elle essayait tout de même de garder le fils. D'essayer de rester calme et se reposer. Faisant maintenant dos à Artur, c'était la seule solution qu'elle avait trouvé pour ne pas sentir la détresse l'envahir de plus en plus. Et Artur gardait un instant le silence, comme s'il essayait d'assimiler l'ultimatum qu'elle venait de poser sans détours. À chaque seconde qui glissait, elle craignait un peu plus de se retourner et de réaliser qu'il était parti, la laissant avec un coeur brisé. Mais finalement, la voix incertaine du jeune homme s'éleva derrière elle... « Je ne sais pas. Je ne sais pas si tu es importante pour moi. Je sais juste que je ne veux pas te laisser, pas maintenant, pas alors que tu es comme ça, pas tant que… » Ce n'était clairement pas ce que la jeune mutante désirait entendre. Pour elle, c'était clair. Il était important à ses yeux, plus qu'elle ne le voulait. Parce que ce qu'elle désirait c'était l'oublier. Se le sortir de la tête et du creux d'son palpitant ne battant que pour lui. Par contre, c'était plus facile à dire qu'à faire, voir même impossible comme les dernières semaines le prouvaient. « Je t’aime Ellie. Et je n’arrive pas à gérer ça, parce que ça ne m’est jamais arrivé auparavant. » La douleur qui dessinait les traits fins du visage de la mutante fut aussitôt remplacée par de la surprise. Surprise, oui... Parce qu'elle ne s'attendait pas à entendre les fameux mots quitter les lèvres du brun un jour.
La Freak voulait le croire. Elle voulait se dire que c'était sincère. Elle essayait de voir une raison pour laquelle il lui mentirait. Surtout maintenant. Elle voulait le croire. Vraiment. Et ça la peinait de savoir, si c'était bien vrai, qu'il n'avait jamais aimé avant. Oui, l'amour faisait souffrir, elle l'apprenait à la dur en ce moment et dans le passé mais c'était beau aussi. Ça faisait planer. Même si la mort de Samuel l'avait anéantie, même si sa rupture avec Cesare pour le jeune homme lui faisait parfois regretter les moments tendres à ses côtés, elle ne regrettait rien. Elle n'oublierait jamais et continuait de chérir les souvenirs doux de ses premiers pas amoureux avec le DeMaggio ou ceux plus assurés avec Sam. La fin de telles histoires faisait mal mais chaque instants en avaient valu le coup. Après quelques secondes d'hésitation, Ellie finit par se retourner de nouveau vers l'irlandais toujours immobile aux côtés de son lit. La Freak planta son regard dans le sien pour essayer d'y déceler quoi que ce soit. Une pensée, une étincelle de tendresse, n'importe quoi. « Je... Je t'aime aussi, Artur. » Elle avait peur qu'il mente, mais cette fois, elle ne pouvait plus se mentir à elle-même. S'il lui brisait le coeur plus tard, au moins, elle aurait essayé et cessé de se battre avec elle-même pour chasser des sentiments plus forts que tous ses efforts. Cesare, Samuel, leurs histoires s'étaient terminées, la laissant avec un coeur de plus en plus meurtri, mais elle continuait d'espérer qu'elle trouverait le bon.
Et présentement, c'était pour Artur qu'elle vibrait de tout son être. Le reste n'en tenait qu'à lui. Qu'il fasse d'elle la jeune femme la plus heureuse ou qu'il lui brise le coeur par ses mensonges, seul l'avenir leur dirait. Cependant, elle préférait le prévenir... « C'est pour ça que ça me faisait si mal que tu me mentes, que tu m'éclipse de ta vie pour je ne sais quelle raison. » Tout ce qu'elle voulait, c'était sa présence. Ses sourires et son aide. Sa protection et ses bras. Elle ne demandait pas la Lune. Elle ne lui demandait pas de s'transformer en Dieu pour lui donner une vie meilleure. De simples moments avec lui, ça lui était suffisant, ne pouvait-il pas le voir ? « Si t'as jamais aimé avant... Sache que moi oui, et ça fait mal quand on perd la personne à laquelle on tient plus qu'à sa propre vie. » Et qu'on aime pas vraiment si on est pas prêt de se sacrifier pour eux. Lui était-il prêt à cela pour elle ? « Et j'ai mal en ce moment Artur. » De ne pas savoir où j'en suis. Où tu en es. De craindre que tout cela n'était qu'une manipulation pour se rapprocher de son don. Elle avait mal à cause de ses blessures aussi. Elle divaguait peut-être un peu, sentant son coeur s'emballer à chaque fois qu'elle retenait un gémissement de douleur à la seconde où elle tentait de bouger. Ellie, elle était à bout et ça se voyait.
Artur Kovalainen
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Sujet: Re: (event ellitur) i almost forgot you Dim 10 Avr 2016 - 12:40
I almost forgot you
Ellie & Artur
Artur détestait l’incertitude depuis toujours. Il exécrait l’incompréhension, ne supportait pas le doute, n’acceptait pas l’échec sous toutes ses formes. Et cette question qu’elle lui posait sous la forme d’un ultimatum le confrontait contre son gré à ses démons, incapable de répondre, incapable de savoir, incapable de déterminer dans ses pensées errantes, éparses et erratiques ce qu’il pourrait bien lui répondre. Il se réfugia dans un mutisme réfléchi, se calfeutra de silence, s’octroya quelques secondes de réflexion alors qu’elle lui tournait le dos. Si je suis si peu importante pour toi, va-t-en. Le plus simple, le plus sûr, le plus sage était bien évidemment de saisir l’opportunité de partir et de laisser Ellie derrière lui, de l’oublier et de la reléguer dans un coin de son esprit comme pour mieux tourner la page mais… mais Artur, s’il était partisan de l’égoïsme et de l’égocentrisme, ne cédait généralement pas de lui-même à la facilité si d’autres voies plus pertinentes étaient disponibles, quand bien même elles seraient plus ardues. Sacrifier le nécessaire au profit du facile, sacrifier l’avantageux et le plus intelligent par souci de faiblesse, ce n’était guère dans ses habitudes. Chaque seconde qui le séparait de la question d’Ellie était un doute supplémentaire, un choix pris et rejeté. Et finalement, il se décida à répondre. Je ne sais pas. Un aveu concédé, une vérité murmurée. Une sincérité nue, offerte, décontenancée. Il ne savait pas, clairement pas, ce qui le poussait à rester, à s’accrocher à la mutante. Elle n’était pas une amie, elle n’était pas une collègue : rien ne le forçait à entretenir une relation cordiale avec elle, rien ne l’obligeait à rester, tout le poussait à partir. Sauf que… Je ne veux pas te laisser. Un deuxième aveu, dans la droite lignée du premier. Un aveu qui lui faisait peur par son caractère imprévisible mais surtout illogique. Parce qu’il fallait bien avouer une chose : il n’y avait plus rien de rationnel dans ce qu’Artur ressentait, plus rien de logique, plus rien d’explicable.
Pendant une fraction de seconde, il envisagea de tenter de mettre des mots sur l’ensemble. Pendant une fraction de seconde, infime mais bel et bien là, il envisagea de se débattre dans la complexité de ses émotions pour enfin faire le point sur cette tempête qui hurlait dans son esprit. Mais il finit par céder à la facilité, par baisser les bras et rendre les armes. Je t’aime. Même pour manipuler, même pour suivre ce qu’il fallait dire, quand il fallait le dire, avec le ton, les hésitations nécessaires, Artur n’était jamais allé jusque-là. D’ordinaire, déjà, les gens ne comprenaient pas qu’il leur mentait et il n’avait donc pas à pousser la supercherie jusqu’au sentimental. D’ordinaire, aussi, il n’y avait pas sa sœur pour souffler le délicat château de cartes qu’il élevait. D’ordinaire, enfin, il n’était pas anxieux à ce point, main posée sur la sienne, contact nécessaire, angoisse lui nouant les tripes sous l’incertitude. C’était au tour d’Ellie de se taire, c’était au tour d’Artur de compter les secondes, d’hésiter à partir, à laisser sa main quitter l’épaule de la jeune femme. Alors qu’il envisageait sérieusement de partir, elle finit par se retourner, lentement, avec précaution. Artur soutint son regard sans trouver le besoin de jouer le timide. Ellie le connaissait, maintenant, et elle allait exiger de voir sous le masque. S’il persistait au plus simple de la manipulation, elle le percerait à jour sans plus de cérémonie et il la perdrait, totalement. Son seul moyen pour conserver le droit de se soucier d’elle, c’était encore de se contrôler, de dessiner ses traits au plus précis pour lui offre ce qu’elle souhaitait et exaucer les vœux qu’elle ignorait souffler.
« Je... Je t'aime aussi, Artur. » Artur ne put contenir un frisson. Et un sourire. Timide. Effrayé. Loin de cette jubilation en demi-teinte qui lui enserrait le cœur. Elle l’aimait, soit, mais qu’attendait-elle de lui ? Elle avait attrapé son mensonge parce que c’était ce qu’elle voulait, ce qu’elle guettait, c’étaient les mots qu’elle voulait entendre et elle était suffisamment naïve et candide pour se faire avoir par des hésitations, par un aveu, par celui qui concédait ne jamais avoir aimé et être dépassé. La psychologie humaine était simple finalement, si simple qu’Artur enrageait de ne pouvoir se comprendre lui-même. Il enrageait de ne pas comprendre d’où venait ce frisson, d’où venait cette chaleur sur ses propres joues. Et puisqu’il ne comprenait pas, la seule chose qu’il lui restait à faire maintenant, c’était finalement de continuer à jouer le jeu, d’être celui qu’elle voulait, de devenir aussi celui qu’elle attendait. « C'est pour ça que ça me faisait si mal que tu me mentes, que tu m'éclipse de ta vie pour je ne sais quelle raison. Si t'as jamais aimé avant... Sache que moi oui, et ça fait mal quand on perd la personne à laquelle on tient plus qu'à sa propre vie. » Sache que moi oui, une bouffée de jalousie l’étrangla lorsque le sous-entendu explicite de cette phrase le cueillit à l’estomac. Bien sûr qu’il n’était pas le premier, bien sûr qu’il s’en doutait, bien sûr qu’il le savait mais… « Et j'ai mal en ce moment Artur. » Sa main se posa sur l’épaule d’Ellie, comme pour l’inviter à ne pas bouger, à cesser de gigoter. « C’est normal, Ellie, tu as été blessée, gravement blessée. Il ne faut pas que tu bouges, il faut que tu te reposes, que tu dormes, que… » Artur cessa de parler, se rendant compte que contrairement à ce qu’il s’était promis, il ne jouait pas le jeu. Il se laissait aller, sans contrôler ses mots, sans contrôler ses pensées. Et ses doigts emmêlés à ceux d’Ellie en étaient la preuve : il n’avait pas eu conscience une seule seconde de le faire. « Je ne suis pas… je suis désolé d’avoir disparu comme ça… » Inspiration, expiration, excuses : Artur se concentra. Pour ne pas se laisser prendre au piège une nouvelle fois dans une impulsivité malvenue. « Je suis sincèrement désolé de t’avoir fait mal, je pensais… » Inspiration, expiration, justification. « … je pensais que tu ne voudrais plus me voir, je pensais bien faire… » Inspiration, expiration : Artur avait un peu don en ce qui concernait les revirements de situation. Parce que c’était bien ce dont il était question, à cet instant : il justifiait son absence par sa bonne volonté, déchargeait sans faire exprès la faute sur les épaules d’Ellie. Et rien dans son attitude ni dans ses yeux sincèrement désolés ne pouvait le laisser paraître. Rien, non plus, dans ses lèvres qu’il déposa une première fois sur le front d’Ellie, puis une seconde fois sur son nez, et une troisième fois, sans timidité, sans hésitation, sans arrière-pensée sur les siennes, avec toute la douceur dont il était capable. « Je suis si maladroit lorsqu’il s’agit de… » Ses doigts glissèrent sur la joue d’Ellie, il s’assit au bord du lit avec précaution. « Tu es crevée. Il faut que tu dormes, Ellie. Je… nous en reparlerons demain… ou après-demain, ou quand tu iras mieux. Nous avons tout notre temps parce que je ne te lâcherai plus. »