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 (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ?

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Artur Kovalainen
Artur Kovalainen

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MessageSujet: (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ?   (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ? Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 20:22

and if I risk it all, could you break my fall
Andreas & Artur



Artur n’était pas un expert en armes blanches, encore moins en armes à feu. Il ne s’entraînait que depuis moins de dix ans, au rythme de quelques heures par ci, par là dans la semaine et d’un après midi complet le samedi. Pour être plus exact, il n’avait commencé à acquérir une réelle formation proche du milieu militaire que lorsqu’il avait été confié à Kingsley, il y avait déjà de cela quelques mois. Mais ce n’était pas suffisant pour rattraper le retard d’une vie de formation et de conditionnement. Le regard hypnotisé par la lame glissant entre ses doigts, Artur, donc, faisait le point sur ses capacités avec une lucidité presque effrayante. Il se savait intelligent. Il se savait extrêmement futé et rivalisait avec les plus grands en stratégie. Mais il ne faisait pas le poids face à un Hunter et encore moins face à un mutant. Et Artur ne pouvait que le savoir.

La lame glissa dans sa main, se logea dans sa paume, se posa sur ses veines avec un contrôle presque parfait. Cela faisait plus d’une heure qu’il réfléchissait. Et toutes ses pensées ne s’orientaient, au final, que dans une seule et unique direction. Pas d’autre possibilité, pas d’autre manière de faire, c’était en définitive la seule voie menant à une hypothétique survie, une plausible indépendance et liberté d’esprit. Son père était un mutant. Aux dernières nouvelles, ils n’étaient pas proches, n’avaient aucune envie de se rapprocher. Ce n’était de toute manière pas comme si Andreas avait jamais émis l’envie de s’intéresser à la vie de son fils… si Artur avait pu se faire des illusions à se propos, dans un espoir aussi infantile que ridicule, Ciaran lui avait interdit de se voiler plus longtemps la face. Artur devait grandir, Artur n’avait pas le droit de refuser de regarder la vérité en face dans une lâcheté qui ne lui appartenait pas. Le couteau cessa son ballet, l’Irlandais arma le bras et la lame partit s’enfoncer profondément dans la cible disposée à quelques mètres de là. Il n’était pas un expert en armes blanches mais sa capacité de concentration et son obstination lui permettaient de rattraper son retard à bon rythme. Se penchant pour saisir quatrième couteau, il croisa son reflet dans une des lames parfaitement affutées. Ne pas se voiler la face. Il inspira lentement. Regarder la vérité en face. Son expiration se faufila entre ses lèvres. Son père était un mutant. Une inspiration, plus crispée, bien moins détendue. Son père ne l’aimait pas. Son expiration se transforma en sifflement jaloux. Sa main trembla, aussi, et la lame lui échappa pour entailler son pouce et ricocher dans un crissement métallique sur son parquet. Suçotant son pouce qui commençait à saigner très légèrement, Artur cessa d’éloigner l’évidence. Son père était un mutant, il était un Hunter. Leur relation, déjà grandement conflictuelle par son indifférence n’allait pas aller en s’améliorant en parlant du postulat de base qu’un Hunter ne pouvait trouver le repos  qu’en présence d’humains normaux, et qu’un mutant ne pouvait tolérer qu’on veuille attenter à sa vie. Son père était un mutant donc. Un obstacle qu’il allait forcément trouver sur son chemin à un moment ou à un autre, un obstacle dangereux et encombrant. Un obstacle, aussi, qu’Artur ne voulait étrangement pas voir être mis en pièces. La stratégie la plus simple était donc la plus délicate et la plus éprouvante, autant pour l’un que pour l’autre. Mais c’était aussi la seule stratégie valable, surtout lorsqu’on tenait compte des très, trop, récents évènements clairement en sa défaveur.

Renonçant à tergiverser plus longtemps, Artur songea à appeler Ciaran. Pour avoir son avis, déjà, pour avoir son aval, ensuite. Mais il se reprit la main sur le téléphone, quatre des numéros entrés. C’était une affaire entre les Kovalainen, c’était son problème, c’était sa tare qu’il traînait. C’était à lui de régler le problème. Ramassant le couteau, Artur glissa son pouce sur le fil de la lame, laissant sur son doigt une fine entaille. Un obstacle, voilà ce qu’était son père. Un obstacle, un danger. Pire : un risque. Aucun sentiment positif ne reliait le père et le fils. Rien, si ce n’était un nom, une affection semblable pour Moira, une détresse commune suite à la mort d’Aisling. Pendant des années, Artur avait été persuadé d’être l’égal de son père dans bien des domaines. Ciaran l’avait d’ailleurs aidé à s’en rendre compte, pointant avec une efficacité sans pareille les défauts dans la cuirasse du patriarche Kovalainen, distillant dans les pensées d’Artur une certaine rancœur et colère, une indifférence méprisante à l’égard de son père. Rien ne les liait. Mais… mais il y avait ce doute qui retenait la main du fils jusque-là. Un doute lancinant, un doute qui mettait malgré tout à mal ses convictions consolidées par les murmures de son mentor. Son père avait veillé sur lui, à sa manière, pendant son bref séjour à l’hôpital, duquel ne restait en conséquence qu’une fine cicatrice à l’épaule et que quelques douleurs par moment.

Son père avait veillé sur lui, à sa manière. Les yeux d’Artur se levèrent sur la maison, délaissant le plan qu’il avait emporté avec lui dans sa marche solitaire. Pas de SMS, pas d’appel, le scientifique ne s’était pas annoncé, se laissant pour une fois porter par une certaine impulsivité rafraîchissante. Ses yeux longèrent les murs, se perdirent vers le toit, revinrent sur le perron. S’il était prêt à tenir tête à son père ? Très certainement. Quoiqu’il en soit, il avait besoin de réponses et la seule façon de les obtenir, c’était une confrontation directe, sans Moira pour les distraire, sans spectateur pour les agacer. Une partie d’échec, rien de plus, voilà ce qu’allait être cette discussion. Une partie d’échec à l’aveugle, avec un temps pour chaque phrase, chaque mot, chaque pion avancé sur le dallage. Artur n’avait rien d’un grand combattant. Meurtrier, oui, mais sans ressentir quoique ce soit face à la mort qu’il répandait. C’était d’ailleurs ce qui l’angoissait le plus. Artur, donc, n’avait rien d’un Hunter indestructible, n’était qu’un génie. Sa seule force, face aux autres, c’était son cerveau et ses capacités d’analyse. Or, s’il devait bien reconnaître quelque chose, c’était qu’il héritait justement son intelligence de ses deux parents. Et surtout de son père. Mutant. Un murmure se glissa hors de ses lèvres lorsqu’il détruisit de quelques pas feutrés la distance qui le séparait de son père et de la porte d’entrée. « Jouons à armes égales, Andreas. Cerveau contre cerveau. Sans mutation pour piper les dés. » Avec son murmure disparut l’incertitude qui pouvait subsister. Trois coups secs, assurés. La porte finit par s’ouvrir. « Andreas… Papa. » Le plus jeune pris son inspiration. Pas de faux-semblants de permis, il ne pourrait tromper son maître dans le domaine de l’hypocrisie et du mensonge. Il fallait impérativement qu’il laisse tomber le masque pour ne garder visible le visage du fils, fermé et grave, au sérieux inébranlable. « Il faut qu’on parle, de ce qu’il s’est passé, de ce que tu es, de ce que je suis. » Il fallait qu’ils parlent, oui, pour mettre les choses au clair.

Le jeu, en quelque sorte, pouvait commencer.

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MessageSujet: Re: (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ?   (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ? Icon_minitimeMar 8 Mar 2016 - 14:45

-artur & andreas-
and if i risk it all, could you break my fall?
Depuis qu’Andreas avait dû faire sortir Lynch de sa cellule, qu’il avait failli perdre sa fille et que son autre fille avait disparu de la circulation, il n’y avait plus rien capable de lui offrir un minimum de tranquillité d’esprit. Il ne cessait de ressasser ce qu’il savait d’Artur, sur ses faits et gestes, sur ce qu’il avait fait. Il avait été très inquiet quand il l’avait su à l’hôpital à cause des bombes posées par un autre fou furieux, il ne pouvait pas cesser de s’inquiéter de ce dont son fils serait capable. C’était peut-être hypocrite de la part d’un homme qui avait relâché un hunter, mutant de surcroît et difficile à tuer mais, il n’avait pas pu faire autrement. Sans ça, Moira serait morte et il n’aurait jamais pu supporter un deuil de plus. Depuis ce jour où il avait raté sa cible, l’homme qui aurait pu tuer sa fille s’il n’avait pas réagi comme il l’avait fait, il avait un mal infini à fermer l’œil. Artur était son fils mais, il était incapable de lui pardonner ce qu’il avait pu faire à la sœur de celui qui avait cherché vengeance. Il ne comprenait que trop bien et c’était tout le problème. Il avait été bien loin du compte le jour où il avait dit que Moira l’avait mis en danger en ne disant rien et maintenant, Artur savait. Plus que jamais, le père se méfiait du fils et plus que jamais, il attendait, persuadé d’une manière qu’il ne pouvait expliquer que les choses n’en resterait pas là, que le statu quo ne pouvait pas exister sur ce terrain, pas entre eux.
Quelques jours plus tôt, quand les bombes avaient explosés à l’hôtel de ville, Andreas avait compris plus que jamais qu’il avait déjà perdu son fils de bien des façons. Il n’y avait plus rien à espérer. Il ne pourrait pas s’empêcher de continuer à garder un œil sur lui, à faire attention à lui mais se rapprocher, il ne le tenterait certainement pas. Le message était bien passé et s’il n’y avait que ça pour plaire à son fils et bien soit. Cependant, il ne le laisserait pas pour autant agir à sa guise, menacer ou encore tuer. À aucun moment, il n’avait perdu de vue ce qu’était Artur et la menace qu’il représentait pour ses sœurs ou lui-même.

D’un geste, Andreas délaissa le journal local sur la table du salon ayant mémorisé le nom des morts depuis longtemps maintenant. Une liste qui s’allongeait en raison des blessures souvent graves de nombreuses personnes. Il avait eu beaucoup de chance de n’avoir hérité que de quelques coupures et de ne pas retomber sur son épaule qui commençait enfin à le laisser en paix. D’ici quelques jours, une grande partie des entailles auraient disparu mais, en attendant, on voyait parfaitement qu’il s’était trouvé sur place. Ce qui le dérangeait le plus dans cette histoire n’état pas d’y être allé mais d’avoir des marques l’attestant. Au moment où il ressortait de la salle de bain après s’être soigné, des coups secs retentirent à la porte. Comme toujours, il n’attendait personne et, visiblement, les gens avaient des difficultés à prévenir de leur arrivée. Cependant, malgré la dissolution de la Gunpowder Squad et des activités y étant liées, il restait très méfiant envers les visites impromptues. D’un rapide coup d’œil, il prit connaissance de l’identité de son visiteur : Artur. Il ignorait les raisons de sa visite mais, ça n’était certainement pas par inquiétude que son fils se trouvait devant la porte. On aurait pu le targuer de cynique mais, il était tout simplement réaliste. Cette visite n’était, sans aucun doute, pas une visite de courtoisie. Il ouvrit la porte et laissa entrer Artur.

- « Papa ? » Pas instant, il ne fut convaincu. Il referma la porte et passa à côté de lui pour rejoindre le salon. « N’utilise pas un terme qui semble te brûler la langue, surtout si tu cherches à jouer cartes sur table Artur. Je suis parfaitement conscient de ce que tu penses de moi, tu as été suffisamment clair la dernière fois et tu as fort bien exprimé ton opinion au sujet de ma santé il y a quelques jours. »

Si les mots n’y étaient pas, le sous-entendu avait été très clair. Artur lui avait demandé de faire attention pour ne pas causer de peine à Moira. Et, lors de leur dernière rencontre consciente, il avait parfaitement bien exprimé son opinion au sujet du parent des deux qui aurait dû être en vie.

- « Ce qui est arrivé est relativement clair Artur. Tu as tué la sœur de l’homme qui a failli tuer ta propre sœur en représailles et qui aurait réussi si je n’avais pas eu une carte extrêmement risquée à jouer. Tu as tué une mutante pour ce qu’elle était et j’imagine que l’état de Moira doit refléter en grande partie ce qui est arrivé à cette fille. J’ai parfaitement conscience de qui tu es et de ce dont tu es capable, tu as, malheureusement, hérité de beaucoup trop de mes traits de caractères pour ton propre bien. Ce que je suis, tu le sais à présent aussi bien que Moira. Tu auras eu tôt fait de reconstituer les faits ce soir-là malgré ce que ta sœur et moi avons dû t’imposer. Ma question est, que vas-tu donc faire de cette information Artur ? Nous savons tous les deux ce que tu penses de moi il me semble. Sois franc, je suis persuadé que ça sera rafraîchissant pour toi, je me trompe ? »

Artur lui ressemblait beaucoup trop pour qu’il ne puisse pas faire un parallèle avec sa propre façon s’agir à son âge. Mentir, manipuler, jouer de faux semblants. Lui aussi l’avait fait avant de tomber sur la seule femme qui avait vu au-delà.
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Artur Kovalainen
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MessageSujet: Re: (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ?   (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ? Icon_minitimeDim 27 Mar 2016 - 22:29

and if I risk it all, could you break my fall
Andreas & Artur



Depuis des années, Artur avait conscience qu’il était bien plus intelligent que la moyenne. Depuis des années, aussi, il était titillé par une envie, un défi, un besoin : se montrer égal à son père si ce n’était supérieur. Ambitieux, compétiteur, arrogant et bien trop au fait de ses capacités, le plus jeune des Kovalainen avait appris à mentir, à simuler, à jouer, à s’imposer en moulant son comportement dans un premier temps sur celui de son père, dans un second temps sur celui de Ciaran. Et aujourd’hui était, en quelque sorte, la première fois qu’il allait jouer contre son père à un petit jeu d’hypocrisie et de manipulation. Inspirant profondément, Artur s’arrêta un instant devant la porte pour se détendre. Il fallait qu’il soit sûr de lui, il fallait qu’il dose à la perfection son comportement, il fallait, enfin, que même son naturel soit contrôlé au sourire et au doute près pour qu’il garde la maîtrise de l’ensemble. Des couches, des strates, des niveaux d’hypocrisie s’enroulaient autour de lui comme autant de pelures d’oignon qu’Andreas n’allait pas tarder à décortiquer, démonter, disséquer, dépecer et analyser sans laisser à Artur le moindre droit à l’erreur. Apprenti contre maître, fils contre père. Humain contre mutant. Un murmure, Artur s’assura du bien-fondé de sa venue et de la logique de son raisonnement. Pendant des années, son père lui avait menti. Pendant des années, aussi, son père, sans l’ignorer complètement, l’avait négligé. Se doutait-il à présent que son fils était loin d’être un novice dans toutes les facettes de sa vie, que ce soit dans le cadre de son emploi, dans ses diplômes, au sein des Hunters et sur le plan de la manipulation ? Artur était presque certain que son père ne le connaissait plus depuis une dizaine d’années et qu’il le sous-estimait.

Mais jusqu’à quel point ? C’était justement l’inconnue dans toutes les prévisions d’Artur. Il avait beau avoir en mémoire la présence de son père auprès de lui lorsqu’il avait été amené à l’hôpital, il avait beau être parfaitement conscient que son détachement émotionnel vis-à-vis de la plupart de ses pairs n’avait absolument rien de normal, d’héréditaire ou de génétique et donc que son père devait quelque part être attaché à lui, il n’était sûr de rien. Une pierre, deux coups, que cette visite. Inspirant une nouvelle fois profondément, Artur finit par frapper. Assuré. Sa ligne de conduite était si nette dans son esprit qu’elle parvenait à occulter Ellie, Ciaran, Moira. Pas de pensées parasites, pas d’écueil, pas d’imprévus. Juste son instinct, son plan, sa talent. Et son intelligence. Et un peu d’hypocrisie. Papa. Qui était-il, au juste ? Qui était cet homme qui se dressait face à lui ? Nullement intimidé, nullement nerveux, Artur observa son père avec une certaine indifférence. Se défaire lentement d’un premier masque : voilà qui était la première étape, réussie avec succès de toute évidence. « Papa ? » Sans l’ombre d’une hésitation superflue, Artur s’imposa dans l’entrée, se glissa vers le salon, se repérant dans cette maison qu’il visitait pour la première fois en suivant son instinct. « N’utilise pas un terme qui semble te brûler la langue, surtout si tu cherches à jouer cartes sur table Artur. Je suis parfaitement conscient de ce que tu penses de moi, tu as été suffisamment clair la dernière fois et tu as fort bien exprimé ton opinion au sujet de ma santé il y a quelques jours. » Un petit sourire naquit à la commissure de ses lèvres, sans qu’il ne cherche à la retenir. Cartes sur table, hein ? Voilà qui était si bien dit… Un mélange de mépris, d’arrogance, de dédain, un mélange de ce qu’il y avait de plus assuré et odieux peignit ses traits dans une arabesque calculée de morgue. « Satisfait de voir que tu as parfaitement compris mon message, Andreas. C’est rassurant de ne pas avoir à formuler une nouvelle fois l’évidence. » Egaux, sans l’ombre d’une différence hiérarchique : tout était aplani entre eux, même ce fragile équilibre de respect s’étiolait sous les murmures de Ciaran qui avait lentement mais sûrement délité chaque lien qui pouvait rattacher Artur à son père. Pas d’admiration, pas de reconnaissance : l’Irlandais ne devait définitivement rien au Finnois, de cela il en était certain. Artur se délesta sans attendre de son sac, quitta sa veste, posa le tout avec une minutie trahissant sa légère maniaquerie sur un fauteuil et entreprit d’observa la pièce, se coulant dans une assurance pure et volatile, laissant surtout son père prendre les devants : après tout, Artur avait avancé ses pions dès son arrivée, il ne pouvait que laisser à Andreas le droit de bouger les siens à son tour.

« Ce qui est arrivé est relativement clair Artur. Tu as tué la sœur de l’homme qui a failli tuer ta propre sœur en représailles et qui aurait réussi si je n’avais pas eu une carte extrêmement risquée à jouer. Tu as tué une mutante pour ce qu’elle était et j’imagine que l’état de Moira doit refléter en grande partie ce qui est arrivé à cette fille. J’ai parfaitement conscience de qui tu es et de ce dont tu es capable, tu as, malheureusement, hérité de beaucoup trop de mes traits de caractères pour ton propre bien. Ce que je suis, tu le sais à présent aussi bien que Moira. Tu auras eu tôt fait de reconstituer les faits ce soir-là malgré ce que ta sœur et moi avons dû t’imposer. Ma question est, que vas-tu donc faire de cette information Artur ? Nous savons tous les deux ce que tu penses de moi il me semble. Sois franc, je suis persuadé que ça sera rafraîchissant pour toi, je me trompe ? » Une carte extrêmement risquée. Un frisson de colère manqua de justesse de décontenancer Artur qui parvint malgré tout à ne rien laisser paraître. Au sommet de son art, sa nonchalance glissa au bout de ses doigts lorsqu’il en vint à caresser une étagère de livres, dans un geste emprunté, celui-là, à sa mère. Depuis sa plus tendre enfance, il avait toujours vu sa mère toucher les livres, les effleurer, leur imposer un contact doux et léger comme par respect, surtout lorsqu’elle l’emmenait dans une librairie et lui donnait carte blanche pour choisir ses lectures. Des instants précieux, des instants de complicité, des instants uniques. Passés. Perdus. La couverture d’un lourd ouvrage de génétique lui brûla les doigts, Artur laissa tomber sur son visage un voile de tristesse qui balaya d’un mouvement de paupières. « Tu me veux franc, mais tu crains mes réponses parce que tu m’as déjà jugé. » Ses mots s’articulèrent posément entre ses lèvres. Franc. Son père voulait-il réellement de l’honnêteté ? Et bien soit, s’il en réclamait, il allait en avoir. Artur fit tomber un deuxième masque, celui qui le protégeait, pour laisser paraître une colère brûlante dans son regard et davantage de nervosité dans ses gestes. « Mon honnêteté, personne ne la comprend, même lorsque je la livre au risque de me laisser vulnérable. » Si son père avait le droit d’être sceptique face à un Artur parlant d’honnêteté, l’amertume suintante ne pouvait laisser aucun doute à ce sujet : Artur avait bel et bien déposé son hypocrisie en même temps que sa veste. S’adossant à l’étagère dont il effleurait les livres un peu plus tôt, le fils considéra son père, bras croisé sur sa poitrine.

« Tu ne sais pas ce que je pense de toi, personne ne le sait pour la simple raison que, comme tu viens si bien de le pointer du doigt, je ne suis pas honnête. Mais soit, là n’est pas l’important. » La logique, l’élégance, les implications pures : Artur aurait pu décliner son discours sur un tableau noir à l’aide de variables et d’opérateurs de logique du premier ordre. Son père voulait de la franchise : il lui en offrait. « Ce que je vais faire de cette information ? Je préfère rectifier ta formulation en y glissant un pluriel… » Sans le quitter un instant des yeux, Artur fit glisser les mots sur ses lèvres comme pour en goûter leur acidité. « Tu l’as, encore une fois, finement remarqué : », le mépris du plus jeune n’était plus masqué, envenimant ses mots dans une perte de contrôle toute relative. Un jeu dangereux, voilà ce dans quoi il venait de s’embarquer. Un jeu instable, un jeu qu’il n’avait pas intérêt à perdre. Si son père le sous-estimait très certainement, lui ne sous-estimait en rien son aîné. C’était sa carte maîtresse, son atout, le petit détail qui le mènerait exactement là où il le souhaitait. « il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre plusieurs petites choses. Déjà, que tu t’es bien moqué de nous et plus particulièrement de moi pendant des années, ensuite, et voilà qui devrait t’étonner, que ma propre existence, mon allégeance qui ne doit pas t’être inconnue et mes intérêts ne te laissent potentiellement pas aussi indifférents que ce que je pouvais le croire. » Il le regarda dans les yeux, inspirant lentement. Presque ostensiblement. « J’en suis venu à me poser une petite question. » Artur se décolla du meuble, entreprit de reprendre sa déambulation posée. « Moira a toujours été ton petit miracle de la science. Cela m’a toujours paru remarquablement exagéré mais justifiable d’un point de vue scientifique lorsqu’on tient à distance toute préoccupation génétique. » Il s’arrêta une nouvelle fois, se tournant vers Andreas qu’il fixa avec une gravité non feinte, teintée de curiosité. « Mais justement, il est question de génétique, tout n’est que génétique. J’en suis venu à me demander si, en fin de compte, étant donné tes propres gènes et ce qu’ils impliquent, ce n’était pas moi ta petite déception de la science. Ça expliquerait un certain nombre de chose, de ton manque évident de partialité à tes jugements hâtifs et aveugles. Tu te concentres tellement sur le fait que j’ai tué quelqu’un que tu en oublies de t’intéresser à ton fils pour me demander pourquoi je l’ai fait. »

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MessageSujet: Re: (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ?   (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ? Icon_minitimeMar 5 Avr 2016 - 17:32

-artur & andreas-
and if i risk it all, could you break my fall?
Andreas n’attendait pas vraiment grand-chose d’Artur. Il s’était inquiété pour lui à l’hôpital, lui avait rendu visite mais ça n’était pas ce qui arrangerait les problèmes qui régnaient entre eux. Il fallait se rendre à l’évidence, ces deux-là ne recolleraient peut-être jamais les morceaux même si Andreas ne manquait pas d’envie. Cependant, Artur avait tué et avait ainsi déclenché une suite d’événements qui était retombé sur sa sœur. Le pire, c’était qu’le père était persuadé que le fils ne regrettait rien à part le fait qu’il y ait eu répercussion. Il n’aurait probablement pas agi différemment concernant la mutante qu’il avait tuée. Tous les deux se ressemblaient beaucoup trop pour le bien des autres et si Andreas avait fini par obtenir un équilibre certain grâce à Aisling, il n’était pas sûr qu’Artur puisse en avoir autant ou que cela penche vers le bon côté. En réalité, il n’espérait rien de ce fils qu’il ne reconnaissait pas.

Si le père souffrait d’un tel détachement, il n’en montra rien. Car jouer carte sur table ne voulait pas dire pour autant afficher ses faiblesses. Depuis toujours, il se protégeait du monde à sa manière et n’allait pas cesser de le faire parce que son fils avait décidé d’être honnête. Sa santé, ce qu’il avait pu traverser n’importait pas, il n’allait donc pas lui donner satisfaction.
Haussant un sourcil sans être attristé pour autant, il resta de marbre. Oui, il avait jugé Artur. Bien entendu, tout comme Artur l’avait jugé il y a longtemps. Il n’allait pas le plaindre non plus. Il faut assumer les conséquences de ses actes et Andreas le faisait chaque jour, supportant la montagne de sa culpabilité.

- « Je t’ai jugé comme tu m’as jugé. Si tu veux que je te plaigne Artur, tu as frappé à la mauvaise porte. Tes actes, assument les, reconnais les pour ce qu’ils sont. Se trouver des excuses ne nous dédouane pas de nos actes et nombre des tiens comme des miens sont impardonnables. »

Artur pouvait bien penser qu’il ignorait ce que son propre fils pensait de lui, les choses étaient bien assez claires pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté possible. De sa condition de mutant jusqu’à son rôle de père, il lui était reproché un certain nombre de choses dont beaucoup étaient légitime mais n’excusaient rien. Contrairement à son fils, Andreas assumait ses actes depuis toujours, une des raisons pour lesquels il n’avait jamais été pleinement considéré comme une menace même si ça ne l’empêchait pas d’agir. D’un sourire qui n’en était pas un, il regarda son fils, le laissant poursuivre sans un mot.

- « Tu n’es pas venu ici pour entendre des excuses ni même des justifications et je n’ai pas besoin d’entendre tes raisons pour tuer. Tout le monde a ses raisons et nous avons tous torts, ce qui ne nous empêche pas de continuer. Paradoxale n’est-ce pas ? Tu estimes que je t’ai délaissé et tu as raison. Tu estimes que j’ai favorisé ta sœur ? C’est évident. Je ne vais pas nier les évidences. J’ai fait des erreurs et je les assume. Tu n’as jamais été une déception pour autant, tu étais juste différent comme ta mère l’était. Je ne l’ai pas moins aimée pour son humanité et je ne t’ai pas moins aimé non plus. J’en paie le prix et je l’accepte. Je n’accepte pas en revanche que d’autres en paient le prix. Mais je t’en prie, justifie donc la mort de cette femme dont la mort a bien failli tuer ta sœur. »

Cependant, Andreas n’allait pas s’arrêter là. Il comptait bien donner à Artur un peu de grain à moudre ou de haine à entretenir. Puisqu’ils étaient dans les confidences froides et l’analyse, il était peut-être temps de lui dire que c’était un homme de son espèce qui avait tué sa propre mère. Certes, il était écrasé par la culpabilité à ce sujet mais il n’avait jamais pressé la détente qui avait tué sa femme. Il avait défendu des mutants qui n’avaient pas pu le faire et pour ce qu’il était et ce qu’il avait fait, il avait perdu sa femme. C’était aussi sa faute mais, cette fois, il partageait la charge de l’accusation. C’était un vaste engrenage qui était responsable de tout ça. La haine, la peur, la jalousie et l’ignorance. Quel était donc l’engrenage de son fils ?
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Artur Kovalainen
Artur Kovalainen

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MessageSujet: Re: (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ?   (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ? Icon_minitimeDim 10 Avr 2016 - 12:40

and if I risk it all, could you break my fall
Andreas & Artur



Si Artur avait parfaitement conscience de ne pas seulement agir par devoir et conviction, mais aussi par rancœur et amertume, il était suffisamment lucide pour parvenir encore à faire la part des choses. Et ce fut justement cette lucidité qui lui permit de garder le contrôle de ses mots, de ses actes et surtout de ses pensées à cet instant alors que chaque faux pas pouvait lui être fatal, lorsque son père l’agressa plus violemment qu’il ne s’y attendait. Hostilité latente, méfiance, le calme du fils répondit à l’acidité du père par une nonchalance exemplaire. Et un contact avec la bibliothèque la plus proche pour s’apaiser, imitant sans réellement y penser les gestes de sa mère dès qu’elle se trouvait à proximité de livres. Lentement, Artur se laissa envahir par une nostalgie douloureuse et accepta un instant de voir son propre visage se voiler de tristesse. Un ton accusateur : son père, tout comme Moira des semaines plus tôt lorsqu’il l’avait vaccinée, se permettait de le juger sans même chercher à le comprendre. Jugement aveugle, et on lui reprochait à lui de jouer au juge et au bourreau… l’ironie manqua de tracer un sourire amer sur ses lèvres alors qu’il soulevait péniblement ses yeux en direction de cet homme qui arguait être son père mais qui avait perdu ce droit sur lui depuis plus d’une décennie maintenant. « Je t’ai jugé comme tu m’as jugé. Si tu veux que je te plaigne Artur, tu as frappé à la mauvaise porte. Tes actes, assument les, reconnais les pour ce qu’ils sont. Se trouver des excuses ne nous dédouane pas de nos actes et nombre des tiens comme des miens sont impardonnables. » Un rictus détériora ses lèvres, réflexe, impulsivité construite qui fit jaillir toute sa colère dans un seul sourire crispé. Ses actes ? Assumer ses actes ? « Ai-je déjà fui une seule fois mes responsabilités ? » Ses poings se serrèrent bien malgré lui, son dos se crispa et son regard se durcit sous la violence de l’insulte. Artur assumait ses actes. Toujours. Certes, il voyait le déroulement des choses avec une certaine lucidité, répartissant les responsabilités de tous ceux qui étaient liés de près ou de loin à ce qu’on lui reprochait mais jamais, non jamais il n’avait nié être responsable d’une mort, d’un détournement d’enquête ou simplement de la disparition de certains mutants après qu’il en ait parlé au détour d’une conversation à Kingsley. Il partageait les torts autant que les excuses, il partageait les situations atténuantes autant que celles l’exposant comme principal coupable et ce n’était que grâce à son intelligence et à rien d’autre qu’il parvenait par de simples faits à s’extraire sans problème de l’engrenage juridique.

Adossé à l’étagère, Artur s’arma de désinvolture, fixant son père sans la moindre honte, sans le moindre respect non plus. C’était à son tour, après, tout, d’agresser son père et de le mettre au pied du mur. L’honnêteté, voilà qu’Andreas la réclamait. Et bien il allait l’avoir, avec l’entrelacs complexe de sentiments divers que cela impliquait. Amertume, colère, acidité, Artur choisit de ne rien épargner à ce mutant qui lui faisait face. Parce que c’était en partie de cela dont il était question, après tout : de la mutation de son père qui remettait tout, ou presque tout, en question. Si Artur n’avait jamais eu de doutes, face aux arguments si pertinents de Ciaran, face à cette fidélité qui le liait à son mentor, face à cette confiance presque aveugle qu’il avait en l’Irlandais ; si Artur n’avait presque jamais eu de doutes quant à la nécessité des Hunters pour contrôler les mutants, éliminer les plus dangereux et faire payer aux autres la possession d’un gêne anormal alors que lui-même n’y avait pas eu le droit, il avait toujours vu Moira comme étant l’anomalie et le monstre de leur famille. Pas le contraire. Sauf que… sa gravité n’était pas feinte, sa curiosité non plus, son amertume et une certaine anxiété quant à ce qu’allait être la réponse de son père furent trahis par sa voix lorsqu’il s’hasarda à poser réellement la question, sans interrogation. Une question rhétorique poussée à l’extrême, une conviction qu’il craignait de voir confirmée, une accusation portée à bout portant à cet homme qu’il n’avait jamais admiré, jamais craint ; qu’il ne reconnaissait plus depuis une dizaine d’années maintenant. Un homme en lequel il n’avait aucune confiance, un homme pour lequel il n’avait plus aucun attachement depuis longtemps ; de cela Artur était persuadé du moins. Et pour finir, un constat. Amer, encore une fois, tranchant avec l’acidité blessé du plus jeune des Kovalainen. Tu te concentres tellement sur le fait que j’ai tué quelqu’un que tu en oublies de t’intéresser à ton fils pour me demander pourquoi je l’ai fait. Un reproche. Cinglant. Et une réponse au goût suffisamment âcre pour détruire ce qu’il pouvait lui rester de doute. « Tu n’es pas venu ici pour entendre des excuses ni même des justifications et je n’ai pas besoin d’entendre tes raisons pour tuer. Tout le monde a ses raisons et nous avons tous torts, ce qui ne nous empêche pas de continuer. Paradoxal n’est-ce pas ? » Artur arqua un sourcil, sans autre mouvement, sans autre émotion. « Tu estimes que je t’ai délaissé et tu as raison. » Il ne sourcilla pas une seule fois, encaissant les faits avec le pragmatisme du scientifique qui avait déjà compris ce que l’expérience venait de prouver. Mais on pouvait prouver le plus scientifiquement du monde qu’empoisonner une nappe phréatique causerait des milliers de morts, il n’y avait aucune joie à se voir confirmer la chose. « Tu estimes que j’ai favorisé ta sœur ? C’est évident. » Cette fois, Artur laissa sa mâchoire se crisper, ses poings se serrer davantage encore et ses convictions se renforcer encore. Mais il garda le silence, ne détourna pas un seul instant le regard et n’octroya pas une seule seconde à sa respiration le droit de se troubler. Contrôle parfait, contrôle à la limite de l’inhumain. « Je ne vais pas nier les évidences. J’ai fait des erreurs et je les assume. Tu n’as jamais été une déception pour autant, tu étais juste différent comme ta mère l’était. Je ne l’ai pas moins aimée pour son humanité et je ne t’ai pas moins aimé non plus. J’en paie le prix et je l’accepte. Je n’accepte pas en revanche que d’autres en paient le prix. Mais je t’en prie, justifie donc la mort de cette femme dont la mort a bien failli tuer ta sœur. »

Lentement, très lentement, Artur tourna la tête de gauche à droite. Tout aussi lentement, d’ailleurs, il décroisa ses bras pour applaudir à un rythme de sénateur. Clap. Une petite moue naquit sur ses lèvres, de colère. Clap Il se décolla de l’étagère pour faire un pas en direction d’Andreas. Clap Il prit le temps d’inspirer et d’expirer. « Excuse moi, j’ai un doute… c’est bien maintenant, le moment où je suis supposé m’agenouiller à tes pieds en te suppliant de me pardonner pour mes écarts et les déceptions que j’ai pu te causer ou tu préfères peut être que je te dévoile plutôt la statue gravée avec mon sang et mes larmes à ton effigie ? » Sans lui laisser le loisir de répondre, Artur fixa son père, rangea ses sarcasmes. « Il est beau, Andreas, ton discours. Bien soigné, bien élaboré, bien énoncé. C’est remarquable de voir le nombre de Kovalainen qui auraient pu damer le pion à bien des politiciens si l’envie leur en avait pris. » Son sourire s’accentua, se teintant dangereusement de colère. « Il est mignon, aussi, ton petit discours moralisateur. Tu es brave, à reconnaître tes torts, à les assumer, à faire exactement ce que tu oses me reprocher de ne pas faire. Qu’il doit être douloureux pour un saint homme comme toi de voir son fils à tel point perdu sur le chemin de la damnation éternelle. Il est vrai que reconnaître ses torts c’est le principal. Que le regret, les excuses, la honte, la culpabilité sont tellement surfaits que tu n’as pas besoin, même pas une seule seconde, d’avoir l’air de t’en vouloir. Tu dis que tu ne m’en as pas moins aimé juste après avoué préférer ma sœur ? Dois-je comprendre par là que Moira était au dessus de Maman, aussi, en toute légitimité parce que la petite princesse a un gêne aussi déviant que toi, ou que j’ai loupé quelque chose à ton raisonnement aussi brillant qu’intelligent ? » Gardant ses distances avec son père, Artur se laissa déambuler dans le salon, revenant lentement vers son point de départ et le fauteuil où étaient disposés son sac et sa veste. La partie était serrée, les masques étaient désormais à terre et toute la curiosité qu’il avait pu avoir, toute l’envie qu’il avait pu ressentir de comprendre son père, de connaître son père, tout cela laissait désormais le champ libre à ses objectifs et à sa colère glacée. « Tu n’as donc aucun remord. Ou alors c’est juste moi qui te fais cet effet-là et tu te refuses à t’abaisser à t’excuser juste parce que ton fils est un Hunter et toi un mutant ? C’est ça, peut être, le nœud du problème en fait. Je chasse les dégénérés comme toi et Moira, tu méprises les dégénérés comme moi et Maman. Une telle complicité entre le père et le fils, c’est du jamais vu. » Il prend son inspiration.

Lentement, il fait glisser la fermeture éclair de son sac, sort un imposant couteau de cuisine récupéré chez lui avant de partir et le soupèse avec une maîtrise évidente. « Mais j’ai peut être une solution. » Sans quitter son père du regard, une tension prévisible venant de chuter sur eux sous la menace de la lame bien trop effilée et de sa détermination, il attrapa la lanière du sac pour mieux le faire glisser en direction d’Andreas. Remontant sa manche, Artur fixa son père. « Tu dis que tu m’aimes, mais tu me méprises. Tu refuses d’essayer une seule seconde de te mettre à ma place, tu refuses d’essayer de comprendre mes choix, tu refuses d’avoir l’ouverture d’esprit suffisante pour percevoir ce que je perçois de votre menace. Tu es si fermé que j’ai l’impression de miser sur le hasard lorsque je pose l’hypothèse que tu comprends autant que moi dans quelle situation nous sommes. » Posant la lame sur son poignet, sur les multiples veines qui saillaient sa peau, il soupira lentement. Bien sûr qu’il en était capable. « Tu trouveras dans le sac un vaccin. Ne pouvant cesser d’être hunter aussi facilement que toi, mutant, je me tranche les veines du poignet si tu refuses de te planter cette seringue dans le bras. » Une certitude glacée : Andreas n’avait pas à émettre le moindre doute quant au sérieux de son fils. Le sang battait contre la lame, comme une morsure glacée pressante.

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MessageSujet: Re: (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ?   (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ? Icon_minitimeLun 25 Avr 2016 - 1:07


-artur & andreas-
and if i risk it all, could you break my fall?
Artur semblait convaincu de ne pas fuir ses responsabilités. Bien entendu, Andreas ne voyait pas les choses de la même manière. Le père et le fils étaient-ils donc condamnés à ne pas se comprendre ? Certainement. De là où il se tenait et dans la façon d’agir d’Artur, il y avait comme un air de déjà vu. Le couplet de l’agissement parce que... Les raisons étaient aussi diverses que variées mais ne concernaient généralement pas leur source. Pourquoi avait-il fait ce qu’il avait fait ? Parce qu’on le lui avait demandé ? Parce qu’il avait été blessé par d’autres ? Parce que l’autre était différent ? Parce que quoi ? Exactement ? Se considérer comme étant responsable et reconnaître les raisons étaient deux chose bien distinctes. Andreas avait tué des hunters pour protéger des mutants, c’était vrai mais, il avait également agi par colère, par incompréhension parfois. Des faiblesses qui étaient les siennes. Parce que ses raisons, les siennes et celles de personnes d’autre avaient dépassé de très loin tout bon sens. En somme, aux yeux du père, le fils ne ciblait pas le nœud du problème.

- « Il y a une vaste différence entre ne pas fuir et réellement assumer et comprendre ce dont on est responsable. »

Mais les incompréhensions de l’autre allaient bien plus loin, beaucoup plus loin que ce qui était mis sur la table pour le moment et de ça, Andreas, tout intelligent qu’il fut, ne s’en doutait pas. Chacun persistait dans ses torts avec un entêtement rarement atteint, même par le chercheur qui était incapable de se rendre compte qu’il ne laissait précisément pas à son fils le champ libre pour s’expliquer et lui faire les reproches nécessaires à une discussion équilibrée. Si seulement c’était possible. Toujours égal à lui-même cependant, il écouta le sarcasme se déverser sans esquisser le début d’un changement de regard, ou d’expression.
Et si seulement il avait pu répondre, si seulement... Des regrets, de la honte, de la culpabilité, il en avait à revendre. Il en était écrasé mais, il ne pouvait pas en parler, pas ouvertement alors que son fils, son propre fils était une menace pour sa propre vie. Voilà à quoi en était réduit Andreas. Craindre son propre fils de peur de devoir agir contre lui un jour pour sa sécurité ou celle de quelqu’un d’autre. Non, il n’avait pas moins aimé Artur, il l’avait aimé différemment et il savait... il savait à quel point les choses n’auraient jamais dû en être ainsi. Quant à sa mère, son fils croyait mal, très mal. La vérité était qu’il aurait choisi de tout perdre pour qu’elle puisse vivre, mourir s’il l’avait fallu. Il l’aurait fait sans hésiter parce que la vie d’Aisling valait infiniment plus que ce que la sienne. Le monde n’avait pas mérité de perdre une femme comme elle et n’avait pas mérité de continuer à porter un homme tel que lui.

- « Ne crois-tu pas que je me rends compte de la parfaite horreur de la façon dont j’ai agi quand tu étais enfant ? Quant à ta mère... bon sang. Si ça pouvait la ramener je me suiciderai sur le champ ! Je l’ai aimé bien au-delà du raisonnable. J’aurais dû mourir, pas elle ! Cette balle m’était destinée à moi et à personne d’autre. Elle est morte parce que je suis ce que tu appelles un dégénéré. »

De cette perte, il ne se remettrait probablement jamais, il ne le voulait pas d’ailleurs, se sentant responsable au-delà des mots de ce qui lui était arrivé. Et comprenant qu’Artur ne voulait probablement plus aucune explication et qu’il n’y avait rien à faire pour réparer ce qui était arrivé entre eux, il ne lui cacha plus ce qu’il lui avait caché quand il lui avait annoncé la mort de sa mère. Au moins Artur le détesterait-il pour une raison autre que celle d’être un monstre. Aussi, quand il évoque une solution, Andreas ne broncha pas, se doutant que la solution n’en était une qu’aux yeux de son fils. Et pour la première fois, le père tomba le masque, une expression d’horreur greffée sur le visage par la lame que son fils maintenait contre sa peau. Ce n’est que lorsqu’il vit la seringue qu’il comprit et l’horreur céda la place à quelque chose de bien plus parlant, la défaite. Mais cette défaite n’avait aucun rapport avec le jeu qu’Artur avait mis en place, ça allait au-delà de ça. Il avait failli à garder ses enfants en sécurité, failli même à sauver Artur ou Moira. Il n’entendit même pas ce qui était dit, ne s’en soucia pas. Ils ne se comprendraient jamais et qu’Artur joue ainsi de l’amour qu’il lui portait, aussi mal exprimé soit-il était ce qu’il y avait de pire.

Le regard éteint, la mâchoire serrée, Andreas saisit le vaccin et se l’injecta sans même une once d’hésitation. Se connaissant, il savait que si ce poison ne le tuait pas sur le long terme, la colère, la rage et la haine prendraient rapidement place. Pour l’heure, il devait sauver son fils, une fois de plus et de lui-même. Il se l’injecta dans le cou, la carotide, qu’il fasse effet au plus vite, se diffuse le plus rapidement possible dans son système.

- « Je suppose que c’est un vaccin permanent ? » Il doutait qu’Artur ait fait tout ça pour que les effets soient provisoires. Et quand il eut sa réponse, il coula un regard vers la porte. « Sors d’ici... C’est la dernière fois que je te sauve de toi-même. La dernière Artur. »


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MessageSujet: Re: (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ?   (artreas) and if i risk it all, could you break my fall ? Icon_minitimeVen 29 Avr 2016 - 23:19

and if I risk it all, could you break my fall
Andreas & Artur



Si Artur avait pu avoir encore quelques doutes en venant sur le bien-fondé de sa décision, il n’en avait désormais plus aucun. Vraiment aucun. L’attitude de son père, si similaire à la sienne, était une insulte à sa détermination, une provocation constante qui ajoutait encore un peu d’importance à cette partie d’échecs qu’ils venaient tous les deux d’entamer. L’enjeu augmentait à chaque seconde un peu plus, déplaçant la confrontation initiale vers quelque chose de bien plus tendu, acide et détestable. Déception brûlante du côté d’Artur, il ne parvenait ni ne cherchait plus à comprendre son père désormais, aveuglé comme il l’était par une amertume aussi doucereuse que violente. Les sarcasmes du cadet Kovalainen glissaient sur ses lèvres sans la moindre retenue, dans une moquerie aussi évidente qu’assumée, dans une colère aussi maîtrisée que violente. Pas de faux-semblants, ou si peu, pas d’hypocrisie, il n’y avait qu’une vérité franche, dénuée de voile, qu’un sourire qui s’accentuait au fur et à mesure que sa colère le consumait. Ironie perverse, reproches assénés sans qu’il n’ait besoin de reprendre son souffle, Artur ne quitta pas un seul instant la haute silhouette de son père pendant toute sa diatribe. Et pas une seule fois, le fils ne flancha, pas une seule fois il ne buta sur un mot. Il était bien trop en colère pour douter, maintenant. Il était bien trop blessé pour se remettre en question, bien trop déterminé pour trembler et s’arrêter un seul instant de dégringoler une pente qui ne menait, au final, qu’à une seule issue. D’un pas de vainqueur, il déambula dans le salon au gré d’une pause, au gré d’une inspiration. Explorant ce qui faisait depuis trop peu de mois le quotidien de son père sans sa mère, ce qui faisait l’univers d’un Andreas sans une Aisling. Un peu de silence, le temps de reprendre son souffle, le temps, aussi, d’autoriser son père à parler. « Ne crois-tu pas que je me rends compte de la parfaite horreur de la façon dont j’ai agi quand tu étais enfant ? Quant à ta mère... bon sang. Si ça pouvait la ramener je me suiciderai sur le champ ! Je l’ai aimée bien au-delà du raisonnable. J’aurais dû mourir, pas elle ! Cette balle m’était destinée à moi et à personne d’autre. Elle est morte parce que je suis ce que tu appelles un dégénéré. » Artur ralentit son errance pour fixer à nouveau son père, penchant très légèrement la tête sur le côté dans une écoute ennuyée d’une réponse sans grand intérêt. Sa mère. Tuée, ainsi donc, parce qu’Andreas n’était rien de moins qu’un dégénéré. Et visiblement fier de l’être, sans pour autant l’être suffisamment pour ne pas le cacher à ses enfants. D’une voix doucereuse, dans un murmure aussi audible que bas, Artur articula, cinglant. « Oh que oui, tu aurais dû mourir à sa place, tu te lamenterais moins. » Un sourire, appuyé, un petit regard : Andreas avait voulu un fils honnête et sans masque, qu’il le regrette donc à présent mais qu’il ne se plaigne pas.

Sans attendre de réponse, revenu près de son sac, Artur prit son inspiration. Stratège, il se souvenait très nettement d’heures passées avec son père devant un jeu d’échecs, avant que tout ne commence à dégénérer. Il se souvenait de ses tentatives, de ses faiblesses, de ses erreurs et de la patience d’Andreas lorsqu’il lui laissait le temps qu’il fallait pour se rendre compte des pièges dans lesquels il était en train de tomber et rectifier ses mouvements. A présent, le plateau était ce salon. Les pions, leurs regards. Les tours, stables et directes, leurs échanges. Et le fou… le fou était cet coup de jarnac qu’Artur était en train de sortir de sa poche, pressant un couteau, cavalier, sur ses veines dans une menace plaquée contre la gorge de son père. Lentement, Artur fit glisser la lame sans trembler, esquintant très légèrement son épiderme opalin pour mieux laisser perler une goutte de sang. Ultimatum. Les yeux du fils heurtèrent ceux du père sans la moindre hésitation, gouttant avec une certaine satisfaction à l’horreur qu’il parvint sans le moindre effort lire sur les traits du patriarche. Un vaccin : voilà la solution auquel pensait Artur. Solution indolore, solution à distance : puisqu’il n’avait officiellement pas touché cette seringue, puisque rien ne pouvait la relier à lui, il n’était pas présent dans cette demeure. Et puisqu’il n’y aurait aucun cadavre, aucun enterrement, aucune larme et lamentation, Artur restait innocent. Immaculé. Distant. Protégé. S’il assumait ses responsabilités… oooh que oui, il les assumait. Il les assumait si bien qu’il se débrouillait sans le moindre scrupule pour se tenir loin de ce qui pouvait le faire chuter. Tic-tac, se retint-il de dire dans un petit sourire, placé sur ses lèvres pour masquer le doute qui commençait à l’étreindre. Et si son père ne le prenait pas au sérieux ? Et s’il le poussait à effectivement faire glisser la lame sur ses veines, alors même que sortant de là, Artur comptait rejoindre Ellie pour mieux aller flâner dans les rues de Radcliff ? Muet, l’irlandais frémit en voyant son père se pencher, s’attendant presque à le voir prendre le vaccin pour mieux le briser sur le sol et l’acculer au pied du mur. Tic-tac chuchota-t-il pour lui-même cette fois, alors que son cœur commençait à accélérer d’inquiétude et son bras à trembler sur sa peau, attaquant la chair à chaque à-coup discret.

Et finalement, Artur se remit à respirer en observant avec une fascination morbide la seringue se vider de son contenu dans la carotide de son père. Soulagement, inquiétude, le sourire qui s’étira sur les lèvres d’Artur contenait tout cela. Et s’il s’autorisa un petit ricanement, ce ne fut que parce qu’il était conscient, ô combien conscient, qu’à quelques secondes près il aurait réellement éloigné la lame de son poignet, incapable de mettre sa menace à exécution. « Je suppose que c’est un vaccin permanent ? » La question sortit Artur de ses pensées, le poussant à nouveau à sourire. Etait-ce de la résignation, de l’inquiétude ou des regrets qu’il entendait dans la voix de son père ? « Dadaidh… » Nul besoin d’en dire plus, le petit sourire d’Artur se suffit à lui-même à cet instant, chuchotant à sa place le comme si la question se posait réellement qu’Artur hésita à articuler. « Sors d’ici... C’est la dernière fois que je te sauve de toi-même. La dernière, Artur. » Levant les yeux au ciel, Artur soupira en faisant tourner la lame entre ses mains, assurance pleinement retrouvée. Sa manche tirée pour masquer à ses yeux la fine estafilade qui lui consumait le bras, il pavana devant son père en baissant pour ramasser son sac, y laisser tomber son arme et le refermer d’un mouvement sec. Lentement, son visage se ferma dans un sourire, s’enveloppant d’hypocrisie et d’amusement. « Tu sais, Andreas… tu ne me sauves de rien du tout. Tu pensais réellement que j’allais être capable de me supprimer dans un caprice ? Tu surestimes ton importance à mes yeux. C’est ta vie à toi que tu viens de sauver, juste ta vie. » Il glissa vers la porte, plus vif qu’un félin. L’entrebâillant, Artur s’arrêta, un pied posé sur le perron, pour se retourner une dernière fois. « Ne me remercie pas, surtout, je n’ai aucun mérite : c’est ce que tout enfant ferait pour son père bien-aimé, n’est-ce pas ? »


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