It's a long way down to the bottom of the river [ft. Malachi]
Auteur
Message
Seth Koraha
MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
Sujet: It's a long way down to the bottom of the river [ft. Malachi] Jeu 25 Fév 2016 - 17:41
Seth & Malachi
Seth émergea lentement en grognant, la douleur lui venant en même temps que l’état de conscience. Il avait la bouche pâteuse comme s’il n’avait pas bu depuis trois jours – ce qui était peut-être le cas après tout. Il avait perdu le fil de son existence depuis quelques semaines ; ou plutôt, ses journées étaient décousues, les heures et les évènements pas toujours clairs dans son esprit qui mélangeait ce qu’il pensait, disait et faisait, ce qu’il ressentait et ce qu’il mettait réellement en pratique. Ca n’avait pas l’air de le déranger cela dit. En même temps, sa notion de bien et de mal avait volé en éclat au moment où il s’était réveillé de son court coma, trois jours après avoir été vacciné, alors des remords, il n’en avait pas vraiment. Quant à son bien-être, c’était devenu quelque chose de particulièrement relatif. Certes, il ne s’était pas laissé aller à sombrer dans un mode de saleté et de puanteur, loin de là, mais il n’était pas rare qu’il oublie de manger ou de s’hydrater, peu importe avec quoi. De même, il n’avait pas pris grand soin des blessures qu’il avait récolté les jours passés, se retrouvant avec quelques petites plaies sur le crâne et la grande cicatrice qui lui fendait la tête en deux presque complètement rouverte. Une balle avait traversé son bras, une autre lui avait effleuré le flanc, un couteau avait bien failli lui trancher l’artère fémorale, mais il s’était rafistolé à la va-vite, juste assez pour que tout tienne en place sans trop risquer s’infecter. Il n’aurait plus manqué qu’il attrape une maladie immonde ou quelque chose comme la gangrène. On l’avait déjà amputé de sa mutation, pas la peine d’y laisser un membre en plus. Quelque part, ce n’était pas plus mal qu’il y ait laissé son sable ; dans un état comme le sien, il l’aurait probablement utilisé de façon bien plus offensive que d’ordinaire. Lui qui s’en servait essentiellement pour s’infiltrer n’importe où et fuir plus facilement en cas de trop grand danger, il en aurait probablement usé pour étouffer ceux et celles qui auraient eu le malheur de prononcer une phrase de trop ou un mot de travers. C’était arrivé plus d’une fois qu’il dégaine son arme et abatte un importun qui, deux secondes plus tôt, avait une conversation presque normale avec lui. Presque. Car il était très difficile de trouver quoi que ce soit de normal dans son comportement. Et pourtant, il avait sa logique, aussi tordue et déformée soit-elle par le NH24. Il voulait nettoyer les rangs des hunters autant que possible sans se faire tuer dans l’opération – et encore, si ça devait lui arriver, il ne serait même pas fâché. Après tout, la mort était une étape qu’on ne pouvait éviter, à moins d’être un dégénéré immortel, et puisque personne ne pleurerait son départ, il ne voyait pas pourquoi il devrait le faire. De toute façon, entre les amis qu’il avait mis en terre, ceux sur lesquels il avait tiré et ceux qui refusaient tout contact avec lui, il s’était isolé petit à petit, sombrant encore plus vite dans sa folie. Sans garde-fou, sans personne pour le contenir d’une manière ou d’une autre, les effets secondaires du vaccin avaient dégénéré à une vitesse ahurissante, transformant le trafiquant malicieux et loyal en mercenaire impitoyable qui pouvait s’amuser comme s’énerver d’un rien, subissant les aléas d’un cerveau abîmé par la reconfiguration de son ADN.
Visiblement, certains en avaient eu assez de ses frasques de vacciné fraîchement lâché dans la nature, et il avait fini par tomber sur Pietra la nuit d’avant – ou bien était-ce deux jours plus tôt ? Il ne s’en souvenait pas, ne savait pas combien de temps il avait été hors course. La jeune femme n’avait pas manqué d’entendre parler de ses prouesses, des cadavres de chasseurs qu’il laissait çà et là dans les rues de Radcliff ; peut-être même savait-elle qu’il en conservait quelques morceaux pour les envoyer à Hippolyte Caesar, le responsable de sa vaccination, l’instigateur de sa descente dans un enfer qui n’était qu’à lui et duquel il n’était pas très pressé de sortir. Le Français avait reçu chez lui et à son bureau un certain nombre de doigts et d’oreilles, et si Seth l’avait su, nulle doute qu’il aurait traqué l’épouse du sévère quinquagénaire pour lui offrir sa tête sur un plateau. Il aurait définitivement enterré toute chance de réconciliation avec Marius, mais c’était le cadet de ses soucis, consumé qu’il était par des idées folles et des promesses de vengeance qu’il se faisait à lui-même. Tout ceci n’avait pas plus à tout le monde, bien entendu, mais sa colocataire était l’une des dernières personnes qu’il s’attendait à trouver sur sa route. Le dialogue avait été court, la mutante n’appréciant pas spécialement de voir son associé et ami partir sur une telle pente, et ce fut une crise de colère aussi brève que spontanée qui finit de la convaincre de faire quelque chose. Tout fou qu’il était, le Calédonien n’avait pas résisté très longtemps aux paroles si persuasives de la jeune femme, et c’était sous l’emprise de sa mutation qu’ils s’étaient retrouvés au manoir Porter. Il ne se souvenait plus vraiment de ce qui était arrivé ensuite. A dire vrai, il ne se rappelait même pas être entré de lui-même dans la gigantesque bâtisse. Il se souvenait s’être arrêté et avoir voulu se retourner, mais quelque chose s’était fracassé contre sa tête, le faisant s’écrouler, assommé sans grande difficulté. Etonnant quand on connaissait sa résistance habituelle, mais il fallait croire que le coup avait touché juste puisqu’il ne se réveillait que maintenant. Il sentit ses muscles le lancer et se redressa, couché en travers du sol. Depuis combien de temps exactement il était resté inconscient, il n’en savait rien. Il se mit debout tant bien que mal, grognant de douleur, faisant jouer ses épaules endolories et regardant la pièce dans laquelle il se trouvait. Ses yeux noirs détaillèrent le décor avec attention et cherchèrent une sortie quelconque qui ne soit pas verrouillée lorsque la porte s’ouvrit après que le cliquetis caractéristique d’un verrou qu’on défait se soit fait entendre. L’ancien homme de sable se tourna vers le nouveau venu et son regard croisa celui de Malachi. Un sourire vint étirer ses lèvres.
- Ca f’sait longtemps, tiens. C’est marrant, dans ma tête, t’accueillais mieux les invités avant.
Dans sa tête, il se passait également beaucoup trop de choses qui n’avaient pas toujours énormément de sens. Seth ne savait pas ce que le motiopathe percevait en le regardant, mais ça ne devait pas vraiment être très beau à voir.
Invité
Invité
Sujet: Re: It's a long way down to the bottom of the river [ft. Malachi] Ven 26 Fév 2016 - 13:15
What a mess you are, friend...
Malachi se serait vraiment bien passé du cadeau empoisonné que Pietra lui avait envoyé ce soir là. Elle était arrivée sous le porche du manoir les mains dans les poches, les mâchoires serrées, et lui avait rapidement expliqué la situation et jetant des coups d’œil méfiant en direction de la rue. Non, il n’y avait pas d’hunters en planque, mais il pouvait comprendre la nervosité de la jeune femme en ces temps troublés. Il l’avait invité à venir à l’intérieur, à se poser quelques instants, mais elle avait décliné l’offre poliment, arguant d’avoir d’autres choses tout aussi urgentes à faire avant le couvre feu. Soit. Il lui avait demandé ce qu’il devait faire de « ça », et par ça, il voulait dire Seth qui attendait, le regard dans le vide, et elle avait haussé les épaules, lui conseillant de l’enfermer dans un endroit éloigné d’objets contendants et d’armes à feu. La belle affaire. Avant de partir, Pietra avait retroussé ses manches, s’était saisie d’un des râteaux dont le motiopathe se servait pour jardiner, et avait asséné un coup sur le crâne rasé de Seth avec le manche, le laissant s’effondrer dans un bruit mat sur le sol, avant d’enjoindre le plus naturellement du monde au Porter de le ranger sagement dans un endroit doté d’une serrure. Malachi était resté planté là un moment, pantois, alors que la mutante repartait comme elle était venue. Heureusement pour lui, le professeur n’était pas seul au manoir ce soir là, et plusieurs mutants lui donnèrent un coup de main pour descendre le corps de Seth dans le sous sol, plus précisément dans l’ancienne armurerie d’Evangeline, dépouillée aujourd’hui de son arsenal : il n’y avait plus que le sol en béton, des murs nues, une ampoule au plafond et une table de bois massif au centre. Les mutants posèrent Seth sur la table, puis refermèrent derrière eux. Malachi redescendrait plus tard, quand Seth serait conscient, que Peter sera au lit. Il expliqua la situation à Elsa, qui faisait partie des murs et des âmes du manoir maintenant, conscient que le réveil de Seth risquait d’être bruyant, au bas mot. Peter devrait être dans sa chambre, avec un adulte pas loin, au cas où. Quand elle lui proposa de l’accompagner dans sa confrontation avec l’homme des sables, il secoua la tête en souriant, lui envoyant une onde de réconfort : il avait l’habitude de Seth, et taré ou non, il ne pourrait pas faire grand-chose contre sa motiopathie. Le coucher de Peter fut laborieux : l’enfant était énervé, curieux, et avait tout, sauf envie de dormir, s’agitant dans son lit. Il voulait savoir qui était le monsieur qu’on avait emmené à la cave si c’était un méchant, si on allait le tuer ou le rendre gentil. Malachi avait épuisé son stock d’explications rationnelles, et se résolut à faire quelque chose qu’il n’aimait pas : il envoya une puissante onde de réconfort au petit garçon, effaçant au passage tout nervosité, et toute curiosité aussi. C’était assez fatigant d’agir sur un enfant, parce qu’ils avaient des émotions brutes, puissantes. Tenaces. Finalement, Petit Peter s’endormit sans rechigner ensuite, embrassant Elsa puis Malachi avant de se lover contre une énorme peluche de tigre. Elsa plaisanta sur le don de Malachi, plus efficace qu’une tablette tactile pour calmer les enfants récalcitrants. Il sourit, puis partit préparer un encas et un verre d’eau pour Seth : il pourrait avoir faim, et il préférait éviter d’avoir à faire des allers retours du rez de chaussée au bunker avec un Seth éveillé. Il se passa une main sur le visage, fatigué, las, croisant son regard dans le miroir : en effet, il devait être passablement fatigué, au regard de l’éclat étrange qu’avaient pris ses prunelles, des éclats fluorescents ressortant comme des phares au milieu de son visage aux traits tirés. Il n’allait pas faire le malin longtemps, le Kohara, parce que de toutes évidences, il ne serait pas l’homme le plus patient ce soir …
Quand il referma la porte derrière lui, il remarqua Seth assis sur le sol, signe qu’il était soit réveillé depuis un moment, soit qu’il s’était cassé la gueule en dormant. Il battit des cils, alors que l’aura émotionnelle du trafiquant lui faisait l’effet de phares de voiture dans la tronche. C’était … impressionnant un tel bordel, et il avait la désagréable impression que ce n’était que le début. Prudemment, il posa un sandwich de pain de mie et un grand verre d’eau – un verre en plastique, il ne tenait pas à laisser un potentiel tesson de verre à portée de main de Seth- sur la table, puis se posa contre la porte, les bras croisés, le regard flamboyant :
- Que veux tu, c’est la crise, et quand on a pas prévenu en avance et que toutes les chambres sont réservées, on se retrouve ici … Fallait me passer un coup de fil avant. Chose que tu n’avais pas fait depuis un certain temps, d’ailleurs.
Ce n’était pas un reproche, tout juste l’énoncé d’un fait. En fixant Seth, Malachi n’avait pas la moindre idée de comment il allait pouvoir gérer ça. Il n’avait jamais vu un tel bordel intérieur, et le fixer trop longtemps lui donnait presque le tournis. Ça promettait …
Seth Koraha
MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
Sujet: Re: It's a long way down to the bottom of the river [ft. Malachi] Jeu 17 Mar 2016 - 22:31
Seth & Malachi
La relation entre Seth et Malachi avait démarré de manière plutôt musclée. L’homme de sable avait bien failli attirer de sacrés problèmes au motiopathe en fuyant les siens, amenant quelques hunters jusque sur le pas de sa porte. Pourtant, on lui avait vanté l’hospitalité de cet homme à l’air sombre ; à croire que voir sa maison investie par un mutant inconnu et blessé au beau milieu de la nuit l’avait rendu grognon. Après un premier échange qui aurait pu se finir bien plus mal, les deux personnages, pourtant si opposés, avaient fini par s’entendre relativement cordialement. Le trafiquant lui payait une petite visite de temps à autres, et en échange, il consentait à lui donner quelques informations lorsque le besoin s’en faisait sentir – il ne les avait pas monétisées bien longtemps, la mauvaise humeur récurrente du professeur lorsqu’il devait payer des données pouvant sauver la mise à d’autres mutants avait eu raison du côté cupide du Calédonien. Et puis, ils avaient suffisamment de connaissances et d’amis en commun pour ne pas avoir envie de se le mettre à dos, parce qu’il était certain qu’il n’arrêterait pas d’en entendre parler. Au fil du temps pourtant, il avait fini par développer une véritable estime pour le professeur Porter. Suffisamment pour le prévenir en cas de soucis, assez aussi pour lui avoir amené Moira lorsqu’elle était au plus mal, sachant parfaitement que son vieil ami saurait la réconforter mieux que lui ne pouvait le faire. A l’époque, il était trop en colère pour être un soutien vraiment efficace. Il était trop furieux contre Roman, trop furieux de n’avoir pu se défendre comme il l’aurait voulu, fâché que Charlie soit passée au bord de la mort tout en n’ayant pas retenue sa leçon vis-à-vis du grand Russe qui avait fait d’elle son âme damnée, sa chose à tout faire, son arme entièrement dévouée à sa cause. Il n’avait plus eu de contact avec elle depuis, hormis un bref échange de messages qui, d’après lui, n’avait pas servi à grand’ chose sinon à les fâcher plus ou moins. Si jamais ils venaient à se revoir, volontairement ou par hasard, peut-être auraient-ils l’occasion de parler de tout ceci plus calmement. Mais pour le moment, ça n’était pas envisageable. A dire vrai, il était difficilement envisageable que Seth entre en contact avec n’importe laquelle de ses connaissances. Après tout, il avait bien tiré sur l’une de ses amies les plus proches, tout ça pour tuer son père quelques temps plus tard. A dire vrai, il venait juste d’abandonner le cadavre de Shaun Weston derrière lui lorsque Pietra lui était tombée dessus. Sûrement que si Malachi jetait un coup d’œil de plus près à ses mains, il pourrait encore sentir l’odeur de la poudre sur ses doigts et voir les minuscules gouttelettes rouges qui les maculaient, visibles sur sa peau comme sur les petits bandages couvrant ses phalanges çà et là. Mieux valait pour le motiopathe qu’il reste loin pour l’instant.
L’ancien homme de sable s’était déjà relevé lorsque le maître des lieux était entré dans la pièce, et il avait vrillé son regard noir dans le sien, d’un bleu électrique – trop électrique à vrai dire. Seth avait beau être fou, il n’avait pas encore eu droit aux hallucinations, et l’éclat luminescent dans les prunelles de Malachi, il ne le rêvait pas. Il haussa un sourcil et rit un peu à sa remarque. En effet, ça faisait un bon moment qu’ils n’avaient pas été en contact l’un et l’autre. Visiblement, leurs vies respectives avaient été très agitées et le trafiquant n’avait pas eu le temps d’envoyer un petit message au professeur avant son « accident ». Il haussa les épaules.
- Bah, j’ai eu un emploi du temps un peu chargé. Fallait que j’enterre ma meilleure amie, que j’me fasse vacciner, que j’vaque à mes affaires, la routine quoi.
Le trafiquant parlait de ces choses comme on aurait parlé de la pluie et du beau temps. Il n’y avait aucune trace de peine dans sa voix lorsqu’il évoquait la mort de Moira, pas plus qu’il n’y avait de réelle colère lorsqu’il pensait au vaccin qui l’avait privé de son don et de toute cohérence morale. Il n’y avait pas non plus de plaisir pervers à songer aux cadavres qu’il avait semé derrière lui ces dernières semaines – c’était les affaires, tout simplement, une habitude qu’il avait fini par prendre et qui ne servait qu’à préparer ce qu’il réservait au chasseur qui avait eu la très mauvaise idée de lui enfoncer cette satanée seringue dans le cou. Avisant le gobelet sur la table, le Calédonien s’en approcha et le saisit, buvant une gorgée cul sec avant de passer sa main libre à l’arrière de sa nuque, plissant les yeux en sentant un début de bosse sous ses doigts. Il était bon pour dormir sur le côté quelques temps. Se tournant de nouveau vers le motiopathe, il agita vaguement la main pour le désigner.
- Sympa, les yeux. Ca doit être pratique pour lire la nuit.
Il sourit, malicieux, mais son sourire était étrangement moins sympathique que d’ordinaire malgré son amusement sincère ; la faute, sans doute, à cette lueur bizarre au fond de ses yeux sombres. Penchant la tête sur le côté, le vacciné détailla celui qu’il aurait presque pu appeler son ami.
- T’es pas seulement venu me ramener un sandwich et un verre – j’pensais avoir droit à quelque chose d’un peu plus fort que de l’eau, hein, mais j’suppose que tu réserves ça pour les invités qui préviennent avant de squatter une chambre.
Il dévisageait le motiopathe, curieux de connaître le traitement qu’il lui réservait. Il n’avait pas peur – de quoi aurait-il pu s’inquiéter de toute façon ? Dans son état, c’était difficile de s’angoisser pour quoi que ce soit, et à moins que Malachi ne se mette à fouiller à pleines mains dans le chaos ambiant qu’était devenue sa tête, il ne susciterait probablement rien d’autre chez Seth qu’un amusement relatif et qu’un agacement qui ne cesserait de grimper au fil des heures qu’il passerait dans ce bunker presque vide. Définitivement, le trafiquant avait connu plus hospitalier que cette pauvre pièce qui allait visiblement lui servir de chambre pendant un moment. Jusqu’à temps qu’il trouve le moyen de s’enfuir, en fait.
Invité
Invité
Sujet: Re: It's a long way down to the bottom of the river [ft. Malachi] Sam 19 Mar 2016 - 11:50
What a mess you are, friend...
Malachi avait l’impression d’être devenu Saint Jude ces derniers temps, le patron des causes perdues. Il avait beau n’être que très raisonnablement croyant, il se surprenait parfois à soupirer de soulagement quand il ouvrait la porte sur quelqu’un qui ne présentait aucune séquelle physique ou mentale grave, ce qui était assez parlant quant à son état d’esprit actuel. Evidemment, il n’avait pas pu dire à Pietra de se débrouiller toute seule avec son colocataire atteint de délires sociopathiques et paranoïaques : ce manoir, il en avait fait un refuge pour mutants, pour tous les mutants, même les moins stables. Si il avait déjà réussi à gérer des types comme Hartman dont l’état délirant était quasi naturel, il devrait être en mesure de gérer Seth, au moins quelques temps.
- Je vois… En effet, ça en fait une vie chargée …
Il l’avait vu, à l’enterrement de Moïra, alors que lui-même devait baisser les yeux et feindre l’affliction. Ça avait été moins compliqué qu’il ne l’avait cru, il lui avait suffi d’imaginer sa femme dans ce cercueil en réalité vide, et les larmes lui avaient brouillé les yeux presque instantanément. Et puis, l’idée même que son amie puisse être obligée de feindre sa propre mort avait quelque chose de profondément dérangeant. Ils ne s’étaient pas parlés, Seth et lui, ce jour là, peut être auraient ils du. Il serait arrivé plus tard chez Hippolyte Caesar, il ne se serait peut être pas fait vacciner … Tant de possibilité, tant de probabilité, mais ils ne sauraient jamais. Malachi se pinça les lèvres, alors qu’il fixait Seth de son regard luisant : il aurait aimé pouvoir lui dire la vérité, mais cette dernière n’appartenait qu’à Moïra et à elle seule. Alors il devait gentiment la fermer et accepter le fait que cette idée puisse mettre cette étrange version de Seth de mauvaise humeur. Enfin, de mauvaise humeur … Le motiopathe ne saurait dire, et pourtant il était on ne peut plus lucide sur les humeurs des gens, en temps normal. L’aura de Seth était … fragmentée, un peu flou, vaguement vibrante, c’était difficile à expliquer avec des mots. Les émotions s’entrechoquaient pas mal, se mélangeaient, s’affrontaient sans vraiment de cohérence. Ce n’était pas la première fois qu’il assistait à ce genre de choses, mais d’habitude, ces cas relevaient de la psychiatrie, lourde comme légère.
- N'est ce pas ? Cependant, ça donne un léger mal de crâne assez gênant.
Léger … Il avait l’impression qu’une famille de pics verts s’était installée dans son crâne, mais à part ça, tout allait bien. Demain il devrait probablement porter des lunettes toutes la journée tant la lumière lui agresserait les iris, mais ça, c’était du détail. Il fixait toujours le calédonien sans faire un geste, essayant de comprendre à quel point le vaccin avait pu atteindre la stabilité mentale de ce dernier. C’était difficile, il n’était pas psychologue, ni même suffisamment proche de Seth pour en connaitre les moindres subtilités. Il devait se montrer prudent, très prudent :
- J’aurai préféré t’installer dans un endroit plus confortable, mais il s’avère que ta colocataire m’a Vivement conseillé de te placer dans un lieu sur, pour toi comme pour ton environnement. Il parait que tes réactions s’avèrent un peu Disproportionnées récemment, et que le risque que tu te fasses repérer par la Squad ou même pas ce fameux hunter avec qui tu joues au chat et à la souris est de plus en plus grand. Je ne peux pas me permettre de prendre le risque que tu blesses, intentionnellement ou pas, quelqu’un dans cette maison en dehors de moi.
Techniquement, il savait qu’il ne faisait pas le poids, au corps à corps, avec le Calédonien : il était plus costaud, plus en forme physiquement, et la folie déclenchait souvent une force hystérique chez un assaillant. La seule chose qu’il pourrait faire de Seth, c’était l’éteindre, et il n’en avait pas très envie. Déjà, parce qu’il n’était pas sur de ne pas s’évanouir au cours de sa mise en veille émotionnelle. Ensuite, parce qu’il ne savait pas comment réagirait les effets secondaires face à son propre pouvoir. Seth était une espèce de bombe à retardement dont il ne connaissait pas la composition. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était le faire parler, attendre un peu, en espérant que ce dernier ne lui saute pas à la gorge comme un dément. Gagner du temps, tout simplement.
- Je sais que ça te fait surement une belle jambe, mais si tu as besoin de parler, de quoi que ce soit, je suis là. Je ne compte pas bouger tout de suite.
Seth Koraha
MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
Sujet: Re: It's a long way down to the bottom of the river [ft. Malachi] Dim 24 Avr 2016 - 1:18
Seth & Malachi
Les dernières semaines de la vie de Seth avaient été pour le moins agitées. On pouvait même affirmer avec certitude qu’elles avaient été particulièrement chaotiques. Depuis sa vaccination cependant, ça n’avait rien d’étonnant. Il n’était pas trop sûr de ce qui lui avait le plus attaqué le cerveau entre la fièvre et le sérum, mais une chose était sûre : il n’allait pas bien du tout – et paradoxalement, il était au sommet de sa forme. A croire que la psychose qui le tourmentait depuis près d’une vingtaine de jours s’accompagnait d’une énergie sans commune mesure. Cela dit, il lui fallait bien ça pour poursuivre sa vendetta meurtrière sans qu’il ne s’écroule de fatigue ; à croire qu’en plus de l’avoir rendu fou, le vaccin l’empêchait également de dormir plus de cinq heures par nuit. Au moins, quand il dormait, il ne faisait de mal à personne. Et il ne cauchemardait même pas, le bougre, mais ses rêves auraient concurrencé sans problème les visions les plus psychédéliques d’un junkie en plein trip. Sa vision du monde avait été altérée aussi bien durant son éveil que pendant ses périodes d’inconscience, et plus le temps passait, plus c’était à se demander s’il redeviendrait un jour lui-même tant le NH24 semblait l’avoir changé du tout au tout, ne laissant du Seth d’antan qu’une version modifiée et malfaisante. Il ne faisait pas forcément le mal par plaisir – pas toujours du moins – mais surtout parce qu’il ne voyait pas de méthode plus efficace pour arriver à ses fins. Et jusqu’à présent, il avait été redoutablement efficace dans tout ce qu’il avait entrepris, que ce soit sa petite vengeance personnelle contre les hunters de la ville ou bien les petits cadeaux empoisonnés qu’il envoyait régulièrement à Hippolyte Caesar. La diplomatie était devenue particulièrement compliquée avec lui, si bien que des négociations en sa présence devenait aussi compliqué que de désamorcer une bombe. Seth était devenu une bombe à retardement ; ses émotions allant au gré de ses pensées décousues, il n’était pas si étonnant que ça de le voir changer d’humeur d’une seconde à l’autre. Il en fallait peu pour le faire passer de calme à tueur de sang froid, et il ne laissait plus aucune erreur passer. Celle qu’avait fait Shaun Weston en s’imaginant pouvoir le menacer avait été sa dernière ; il avait payé son erreur de jugement d’une balle dans l’estomac et d’une autre entre les deux yeux. Ce qui était advenu de son corps, l’ancien homme de sable n’en avait aucune idée et, surtout, s’en fichait royalement. Il avait bien d’autres chats à fouetter. Comme le grand félin aux yeux bleus comme des saphirs qui le fixait avec attention – et une méfiance toute justifiée. Que Malachi se méfie donc de lui si ça pouvait le rassurer. Après tout, il n’avait plus grand-chose à voir avec le trafiquant qu’il avait connu. Le Calédonien n’avait jamais été quelqu’un de gratuitement violent. Il ne haussait le ton que lorsque c’était nécessaire et ne déclenchait les bagarres que s’il était vraiment poussé à bout. Là, s’il n’avait pas encore attaqué le motiopathe, c’était tout simplement parce qu’il oscillait entre l’agacement, la joie, une attitude sarcastique et une autre bien plus passive et intéressée. Il se demandait ce que le ténébreux professeur allait bien pouvoir lui demander. Il aurait été curieux de savoir ce qu’il voyait en le regardant – ce qu’il percevait de ses émotions qui changeaient plus vite que le vent. Ah ça, ça ne devait pas être triste comme spectacle : ça devait être aussi chaotique que le fil de pensées incroyablement incohérent qui traversait la tête du trafiquant. Peut-être était-ce tout à fait épileptique comme spectacle, peut-être était-ce totalement psychédélique, une succession de couleurs qui n’avait absolument aucun sens et aucune logique. Peut-être était-ce moins impressionnant. Toujours est-il que le motiopathe était aux premières loges pour voir l’état de délabrement mental de Seth. Ce dernier souriait toujours, pas particulièrement énervé pour le moment – ça variait plus ou moins d’une seconde à l’autre, mais il n’avait pas encore de quoi se mettre en colère. Il pouffa même de rire à sa remarque et sourit en haussant les sourcils, la tête légèrement penchée sur le côté comme un animal curieux.
- C’est une souris bien chiante, ce connard. Et j’blesse personne tant qu’on m’emmerde pas, ça, ça a pas trop changé j’crois. Ca doit être la seule chose d’ailleurs. Tu diras merci à Pietra pour la bosse si tu la recroises.
Ah ça, il allait le sentir passer, ce coup qu’elle lui avait mis derrière le crâne. Il aurait été tout à fait prêt à lui rendre la pareille sans hésiter une seconde s’il l’avait eue sous la main. Mais il n’y avait que Malachi et, visiblement, Malachi voulait parler. Seth haussa un sourcil et le dévisagea, son sourire soudain bien ironique, son expression moins amicale.
- Ah ouais ? Et parler de quoi ? Non parce que concrètement, j’pourrais te décrire tous les mecs que j’ai découpé en morceaux ces derniers jours, mais je suis pas sûr que ça te passionne. Ou alors, j’pourrai te parler du vaccin qui m’a fait faire un arrêt cardiaque. Ou non, mieux, de moi qui ai vacciné mon pire cauchemar avec le sérum d’Insurgency qui colle des mutations.
Il n’avait pas arrêté de sourire une seule seconde tandis qu’il parlait de manière presque enjouée, comme s’il était tout à fait heureux, lucide et fier de ce qu’il avait fait. Et quelque part, avec sa logique complètement distordue, c’était le cas.
- Alors Malachi, de quoi tu veux qu’on parle ?
Invité
Invité
Sujet: Re: It's a long way down to the bottom of the river [ft. Malachi] Ven 6 Mai 2016 - 16:38
What a mess you are, friend...
Le professeur fixait le mutant à moitié dément sans rien dire, pendant de longues minutes. Pendant que Seth s’agitait comme un animal en cage, il réfléchissait : il réfléchissait au fait qu’il ne pourrait pas le garder éternellement ici, au fait que Seth était un homme intelligent, et qu’il finirait bien par trouver une faille dans le système. L’abri anti atomique n’était pas une prison, la porte s’ouvrait des deux coté, et Malachi imaginait sans mal Seth réussir à la forcer, aidé d’un objet totalement incongru. Et si Seth partait, quel risque y avait il qu’il s’en prenne à un habitant du manoir avant de prendre la fuite ? Lui en voudrait il de l’avoir assigné à résidence, bien qu’il le fasse pour son propre bien ? Personne ne savait ce qu’il y avait dans la tête du vacciné à ce moment là, et Malachi n’aurait pas dit non à l’assistance d’un bon télépathe. Sa motiopathie n’expliquait pas tout, et en l’occurrence, il ne comprenait même absolument rien à ce qui se passait dans le cerveau de ce dernier. Seth ouvrit la bouche à nouveau, et ce fut pour qu’il parle du fameux chasseur qui hantait les cauchemars de pas mal d’entre eux, puis de Pietra. Malachi se contenta d’hausser les épaules en le laissant continuer de divaguer : Seth semblait passer d’un sujet à l’autre tranquillement, sans véritable logique cela dit, et Malachi l’imaginait soudain en chat du Cheshire ; avec ses longues dents blanches et son sourire inquiétant. Son regard semblait fièvreux, mais le motiopathe n’irait pas se risquer à aller prendre sa température, alors qu’il se mettait à parler de manière totalement décousue à un Malachi qui faisait de son mieux pour ne pas céder à la facilité : l’éteindre un bon coup et ne le réveiller que lorsque le vaccin se serait évacué de ses veines. Mais il l’avait promis à Pietra, il ne toucherait pas à l’aura de Seth. Pas si il n’en était pas expressément obligé.
- Nous pouvons parler de tout ce dont tu souhaites, Seth, mais choisis ton sujet avec soin, car j’ai bien peur que cela soit ton seul échange avec quelqu’un de la soirée…
Qu’il soupira sans quitter le Calédonien de son regard surnaturel. Il n’y avait aujourd’hui pas de mutant suffisamment en contrôle dans le manoir pour laisser Seth discuter avec quelqu’un d’autre. Jamais il ne prendrait le risque de laisser Elsa ou Peter descendre non plus, tant que le comportement de Seth restait aussi Aléatoire. Il fronça légèrement les sourcils en entendant ce dernier parler d’une inoculation sauvage de sérum sur un chasseur : il était absolument contre ce genre de comportement, et il savait que certains chasseurs contaminés avaient déjà commencé à se servir de leurs nouveaux pouvoirs tout neufs pour traquer encore plus férocement les leurs. Avaient ils vraiment besoin de donner plus d’armes à leurs ennemis, hein ?
- … J’espère en tout cas que la capacité qu’à développer cet homme ne lui permettra pas de s’en prendre plus efficacement à d’autres mutants, Seth, je l’espère sincèrement … Quand est ce que tu as eu l’occasion de le … Piquer ?
Il ne savait même pas quoi répondre à tout cela. Il était dépassé par le comportement de Seth, autant qu’il pouvait l’être par celui des chasseurs, guidés par une logique qui lui échappait totalement. Alors la seule chose qu’il pouvait faire, c’était continuer à faire parler Seth, pour qu’il se fatigue un peu peut être, pour qu’il ne s’ennuie pas trop surtout. Sous le crâne de Malachi, la migraine se faisait de plus en plus impérieuse, et sa patience était mise à rude épreuve par la fatigue et le sourire mesquin de Seth : il allait lui sortir une horreur, il le sentait, et il n’était pas sur d’être prêt à encaisser ça dans l’était de lassitude dans lequel il se trouvait …
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: It's a long way down to the bottom of the river [ft. Malachi]
It's a long way down to the bottom of the river [ft. Malachi]