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| (amber) La chieuse et l'abruti, part. I | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: (amber) La chieuse et l'abruti, part. I Lun 2 Mai 2016 - 22:17 | |
| « Mais p'tain Amber, ouvre-moi cette foutue porte. » Cela devait faire trente secondes environ qu'il toquait inlassablement à la porte, attendant avec de plus en plus d'impatience que sa meilleure amie vienne lui ouvrir. En temps normal, il ne se serait pas gêner et serait rentrer sans demander la permission, or, voilà qu'Amber avait dut en avoir marre parce que la porte était verrouillée. Peut-être n'était-elle pas chez elle ? Liam ne se faisait pas berner si facilement. Tout juste une demi-heure plus tôt elle lui avait fait savoir qu'elle comptait passer la journée chez elle. « J'sais qu't'es là Amber, alors arrête d'essayer de te cacher et viens m'ouvrir ! » C'est qu'il était tenace ce Liam. Très tenace même, sûrement au plus grand dam de celle se trouvant derrière cette porte. Il continuait de toquer, encore et encore, cherchant à faire perdre patience à sa meilleure amie. Et s'il ne se méprenait pas, il allait bien finir par l'avoir à l'usure. Sans compter qu'énerver Amber était devenu, avec le temps, un passe temps qu'il trouvait somme toute assez amusant. Ce ne fut toutefois pas sa meilleure amie qui perdit patience en premier mais un de ces voisins alors que la porte à quelques pas de la sienne s'ouvrit, laissant passer un visage grincheux de vieux monsieur. « Tu vas te la fermer, oui ? » « Ah, bah ça non hein. » Liam lui adressa un charmant sourire alors que son poing continuait de s'abattre sur la pauvre porte qui n'avait décidément rien demander.
Le vieux monsieur grincheux fronça les sourcils face à tant d'arrogance de la part du jeune homme. « Alors casses-toi. » Liam abaissa finalement son poing, faisant mine de réfléchir, avant de reposer ses prunelles claire sur le vieil homme, une mine un peu plus sérieuse s'étant peinte sur ses traits. « Je m'en vois sincèrement désolé que de devoir décliner votre offre, or, voyez-vous, je ne peux me permettre que d'abandonner maintenant. Toutefois, je ferai attention d'y réfléchir une prochaine fois. » L'homme qui le dévisageait semblait bouillir de l'intérieur. « Ces japonais, tous les mêmes... » grommela-t-il dans sa barbe blanche qui, hélas, n'avait pas la prétention d'être digne de celle de Gandalf. Dommage. Autrement, peut-être Liam aurait-il eu un peu plus de considération pour lui. « C'est chinois, roh ! Pourquoi y'a personne pour faire la différence. » Il soupire. « Pourtant Liam, ça fait chinois, non ? » La porte claqua et Liam n'essaya même pas de cacher ce sourire amusé qui venait d'étirer ses lèvres.
Finalement, la porte s'ouvrit devant lui. Il n'était pas certain s'il avait réussi à avoir la jolie demoiselle à l'usure ou si elle voulait éviter d'être mise hors de son appartement pour simple raison que son meilleur ami était un abruti de première. Sans lui laisser le temps de l'inviter (elle ne l'aurait pas fait), il la dépassa pour entrer dans son appartement, retirant ses chaussures au passage avant de venir s'écraser sur son sofa. « Y'a jamais personne qui t'a appris la politesse ? » Il soupira. « Et dire que j'ai cru mourir ! J'étais seul, affamé et las, de l'autre côté de cette porte. Un peu plus et tu aurais eu ma mort sur la conscience ! » Mélodramatique ce Liam ? Tout à fait. « T'aurais fait quoi si ça avait vraiment été une raison de vie ou de mort ? Ça se dit meilleure amie mais j'suis sure que si j'étais en feu et que tu avais un galon d'eau, tu boirais l'eau. » Bon, peut-être pas. Mais Liam était un mal aimé et il aimait le faire savoir avec ses grands airs et sa mauvaise manie que de tout extrapoler. « Pour te faire pardonner, j'exige un verre d'eau ! Le pauvre moi est assoiffé, vois-tu... »
Il était cependant surpris de voir qu'Amber se dirigea vers sa cuisine lui préparer un verre d'eau. Il s'était attendu à ce qu'elle l'envoie promener ou encore voir ailleurs si elle y était. Sûrement faisait-il trop confiance à cette femme au joli minois mais il aurait dut voir l'aiguille sous la roche. Sans qu'il ne comprenne trop pourquoi, voilà qu'il était trempe, alors qu'elle avait renversé un verre d'eau sur sa tête. « Hey mais ça va pas la tête ! » s'exclama-t-il en se relevant d'un coup, un sourire amusé venant prendre place sur ses lèvres. Il l'avait peut-être un peu chercher. « J'ai compris, j'ai compris, j'me la ferme. »
Il se tut. Un peu.
« Mais tu sais, si j'suis venu ici aujourd'hui... »
Pas assez longtemps.
« C'est que tu vois, y'a ce mec dans mon cours de journalisme. Genre, il est trop, trop beau, avec un sourire craquant, un humour agréable et tu devrais le voir tracer ses lettres lorsqu'il écrit. À faire tomber quiconque ! » Parce que oui, quand Liam s'intéressait à quelqu'un, tout devenait une raison supplémentaire pour tomber amoureux de ladite personne. En moyenne, Liam pouvait tomber amoureux une à deux fois par semaine, toujours de personnes différents. Il avait le coeur volatile ce jeune chinois. « Donc, eh, en fait, j'pense j'aurais un peu besoin de ton aide. » Parce que Amber était une femme et donc, par conséquent, elle devait nécessairement avoir la science infuse en ce qui concernait la drague. « S'teplait, s'teplait, dis-moi oui ! J'te jure que si tu dis oui, j'vais faire tout ce que tu veux aussi longtemps que tu veux ! » Il hocha vigoureusement de la tête. « Si j'arrive à avoir un rendez-vous avec lui, je te le promet que moi, Liam Neil, vais devenir ton esclave personnel pour aussi longtemps que tu le voudras. »
Ce qu'il ne ferait pas pour les beaux yeux de sa nouvelle rencontre. Beaucoup, a priori. Parce que, décidément, ce n'allait sûrement pas tomber dans l'oreille d'une sourde.
Et merde.
Dernière édition par Liam Neil le Sam 7 Mai 2016 - 16:29, édité 2 fois |
| | | | Sujet: Re: (amber) La chieuse et l'abruti, part. I Sam 7 Mai 2016 - 3:44 | |
| Ça cogne à la porte… Encore. Depuis combien de temps ? Pas sûre, mais c'est qu'il commençait vraiment à me taper sur le système, celui-là, à force. Moi qui croyais pouvoir passer un après-midi tranquille, couchée en pyjama sur mon sofa à regarder un film, mais non… Il fallait que Môssieu Paquet-de-Nerfs rapplique. Qu'est-ce qu'il avait bien pu faire, cette fois-ci, bon sang, pour martyriser cette pauvre planche de bois peinte qui me servait de porte ?
Parce que je le voyais bien, à travers le judas, faire ses simagrées pendant qu'il geignait, le Liam. Pas une once de pitié envers ma demeure, moi-même, ou même mes voisins. C'était limite si on ne pouvait pas l'entendre depuis l'autre côté de la rue, parfois, quand il s'y mettait. Intérieurement, j'étais partagée entre l'énervement et la réjouissance. Lui qui, d'ordinaire, serait tout bonnement entré sans rien demander, lui donner une leçon de bonnes manières de temps à autres ne lui ferait pas de mal. Sauf que de là à importuner le vieux Jenkins d'à côté… S'il continuait, j'allais être dans de beaux draps. Par chance, toujours aussi grognon qu'à son habitude, le vieux croûton s'en retourna à son chez lui, non pas sans laisser derrière lui une remarque qui me fit sourire, mais à laquelle, visiblement, l'intéressé ne comprit rien. Évidemment.
Un soupir de découragement franchit mes lèvres carmines alors que je débarrais finalement la porte pour laisser l'abruti entrer. Et qu'est-ce que je racontais, plus tôt, en disant qu'il serait entré sans rien dire ? Voilà. Je ne pus que lever les yeux au ciel alors qu'il s'asseyait sur le coussin que je m'étais réservée pour mon activité solitaire, résistant à l'envie de lui mettre mon poing à la figure lorsqu'il osa me faire la morale sur les bonnes manières de politesse. Un jour, il y passerait, je m'en faisais la promesse. Même si, au fond, ce devait être un jeu à ses yeux, que de me faire perdre patience. Quoique, dans notre cas, si je m'énervais, moi, il capoterait, lui, et ça virerait en vrai bordel en moins de deux. Non, je devais rester zen, mettre un peu d'eau dans mon vin et tout faire pour ne pas finir par l'étouffer avec.
Une occasion se présenta de lui rendre la monnaie de sa pièce, toutefois, lorsqu'il eût le culot de me demander un verre d'eau. Soit, je ne lui accordai même pas un regard que, déjà, je me dirigeais vers la cuisine, avec mes airs froids habituels, pour aller chercher la boisson de monsieur Neil. Froide. Très froide, aux limites du glacé, je m'en assurai moi-même. Il disait vouloir un verre d'eau, mais qui a dit qu'il allait le boire, hmm ? Impassible, je m'en retournai au salon, où il se prélassait encore, et attendit d'être devant lui pour lui verser lentement le contenu du verre sur son crâne, le trempant de la tête aux pieds avant de croiser les bras, l'index tapant mon biceps en signe de mécontentement. Il se releva prestement, la surprise, sans doute, mais il afficha quand même un sourire. Il fallait lui donner, ce n'était pas le pire des traitements que je lui avais fait subir.
- Sa Majesté veut-elle de quoi se rassasier, également ? Si tel est le cas, il me fera plaisir que de lui faire bouffer par le bas quelques légumes bien mûrs ! Non, mais !
Voilà, enfin, il la fermait… Pour trois secondes. J'ai compté. Un record, dans son cas, en fait. Et c'est comme ça qu'il repartit sur sa tirade, monopolisant tout le meuble, tant il gesticulait, alors que moi, je poireautais à moitié à poil devant lui, debout, à le dévisager de mes iris bleu-clair. Mais bon, en bonne amie, à tout le moins, je pris quand même le temps de l'écouter, malgré tout, histoire de pouvoir juger moi-même de la gravité de la situation… Et de profiter de quelque entourloupe de sa part pour en tirer un profit.
- Pathétique...
Froid. Direct. Précis. Merci. Pas la moindre émotion ne dessina mon visage impassible alors que tombait le verdict. Encore une histoire de cœur. Ça faisait quoi, au moins la cinquième, ce mois-ci ? Pourtant, les quatre autres, il avait très bien su s'en sortir sans mon aide… même si je me fous un peu de savoir comment ça s'est passé, ces fois-là. Certes, je l'aimais bien, malgré toutes ses bêtises, ce gringalet, alors je ne voulais que son bonheur, donc…
- Ça va, ça va… De quoi as-tu besoin, cette fois-ci, à part d'un bon coup de pied au cul et d'une paire de couilles ? Et je te retiens, pour ta promesse : Tu as intérêt à ne pas te défiler, cette fois-ci, sinon…
Pas la peine d'en rajouter, il devait bien comprendre de par mon regard où je voulais en venir. Ne me dérange pas qui le veut, et encore moins pour des enfantillages. Liam Neil avait beau être une petite exception à cette règle, il n'en connaissait pas moins les conséquences... |
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