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 do you see her in the shadow of the night ? (sage)

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MessageSujet: do you see her in the shadow of the night ? (sage)   do you see her in the shadow of the night ? (sage) Icon_minitimeLun 16 Nov 2015 - 23:28

« Darlene. » Le prénom fila dans un souffle, caressant ses lèvres de manière agréable, familière. Des mois à se refuser sa simple évocation. Darlene. Sa prise s'était raffermie sur son verre, tandis que son regard scrutait les alentours. Pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un nouveau fantôme dansant devant ses yeux troublés. Le décor n'avait pas changé. Toujours ces lumières tamisées qui laissaient les silhouettes sombres se découper autour des tables, les mêmes robes courtes couvrant à peine les cuisses des femmes qui l'entouraient, les mêmes coupes de cheveux étranges qui tendaient à le faire grimacer. Et au milieu de ce tableau auquel il peinait encore à se familiariser, Darlene. Elle lui était apparue alors qu'il venait de commander son troisième verre de la soirée, trouvant si peu d'attrait aux personnes qui déambulaient dans le bar qu'il avait cessé de les regarder. Jusqu'à ce moment précis, où se retournant sur le reste de la salle, le temps s'était suspendu. Tranchant la pièce emplie de ces gens à la triste pâleur qui ne savaient décidemment plus comment s'amuser, captant le regard du truand qui peinait à réaliser ce qui était en train de se produire. Darlene. Darlene Clarke. Il se remettait à déconner sérieusement. Ses yeux lui mentaient, il ne pouvait en être autrement. Darlene était sûrement morte. Morte. Le mot crissait à ses oreilles tandis que la musique crachée par les boîtes noires disposées aux quatre coins du bar se distordait dans ses oreilles. Ou p'tetre bien qu'elle était encore en vie. Le mystère qui planait sur elle n'avait jamais été élucidé par Hyde, et c'était pourtant pas faute d'avoir essayé de creuser le sujet. Elle s'était foutu de sa gueule à chaque fois, l'effrontée. Mais peut-être qu'il y avait une possibilité, infime, que Darlene soit en vie. Et alors, quoi ? Serait-elle réellement restée coincée au fond de ce trou paumé toute sa vie ? Une femme comme elle ? L'alcool tournait au fond du verre qu'il agitait entre ses doigts, ses yeux ne lâchant plus la silhouette de cette femme qui rassemblait ses affaires. Un sourire carnassier se dessinait sur le visage de l'ancien mafieux, achevant de vider son verre d'une longue gorgée, la brûlure de l'alcool irradiant jusqu'au bout de ses ongles dans une chaleur galvanisante. La soirée gagnait subitement en intérêt. Mais plus l'homme détaillait cette inconnue si familière, plus le sourire déclinait sur son visage. Sa chevelure de jais qui descendait désormais le long de sa nuque, la finesse de son cou et la sculpture parfaite de ses traits, son port de tête altier menaçant quiconque de venir l'emmerder, cette manière de manipuler les billets entre ses doigts, et il la voyait se mouvoir sous ses yeux ébahis, Darlene, comme s'il se retrouvait subitement renvoyé des décennies en arrière. Il n'y avait aucune méprise envisageable. Ce visage qui n'avait pris aucune ride, cette femme à laquelle il n'avait jamais été capable de donner un âge, qui semblait traverser le temps sans en pâtir, c'était elle, inévitablement. La conclusion s'était imposée à son esprit légèrement alcoolisé alors que le verre claquait brutalement sur la table en écho à la porte se refermant tandis qu'elle disparaissait. Lysander à sa suite.

Ses pas s'avançaient, silencieux, sur les siens. Tranquillement. Pour ne pas prendre le risque de la voir disparaître. Se retourner en n'étant plus vraiment elle. Juste une personne qui lui ressemblerait. Pourtant, l'homme était de moins en moins patient. Il avait besoin de la voir. Sa cadence s'accélérait. De la toucher. Encore quelques mètres, et il l'attraperait. C'était impossible, impossible de la retrouver ici, la coïncidence ne pouvait se concrétiser, et pourtant, il la voyait, cette démarche familière, et il ne marchait plus tranquillement du tout Lysander alors que la brune tournait au coin de la rue.  Il s'était trompé à tant de reprises depuis son arrivée, les espoirs s'écrasant à ses pieds dès que les hallucinations se dissipaient. Il avait besoin de savoir, pourtant. Quatre mois qu'il fermait les yeux, refusant de les réouvrir sur les souvenirs qui parsemaient sa mémoire. Incapable de donner à Roos l'identité des personnes qui lui étaient chères, lorsque la jeune femme avait proposé de se pencher sur le sujet. Il ne voulait pas savoir quel malheureux sort les avait accueilli, pas après Elisa, pas sans avoir la possibilité de revenir et de sauver leur vie. Camille, Johnny, ... Darlene. Tant de visages à le hanter, qu'il peinait à éluder de son esprit et qui emmêlaient ses pensées. Ses frères s'étaient-ils alliés, Camille les avait-il rejoint ? Avait-il pris soin de Darlene, et Darlene avait-elle pris soin de lui ? Son rythme cardiaque s'accélérait derrière ses côtes, tandis qu'il empruntait à son tour la ruelle à sa gauche. « Darlene. » Le ton grave déchirant la nuit tombée depuis près d'une heure et demi. Ils étaient seuls, totalement seuls à déambuler sur l'étendue de bitume qui séparait les hauts immeubles. L'interpellation ne pourrait qu'être interceptée, et à défaut d'y trouver une réponse, l'appel éveillerait définitivement l'attention de la femme qui cheminait un peu plus en amont sur l'allée. Ainsi serait-il certain avant d'avoir eu le temps de se tromper. Un regard en arrière, et elle lui apparaîtrait, l'idée de n'y voir qu'une belle inconnue devenant de plus en plus envahissante et insupportable pour l'homme dont les muscles se crispaient. Les mèches sombres tanguaient autour de la joue qu'elle lui offrait, un simple coup d'oeil jeté en arrière tandis que l'écho des pas de Lysander cessait de ricocher contre les murs.

Trois grands pas effaçant les mètres séparant leurs deux êtres. Décidés, irrépressibles. Inclinant le menton dans sa direction sans soupçonner le moindre mouvement de recul, sans douter un seul instant de la personne qui lui faisait face. Le même regard que par cette soirée de mille-neuf-cent-vingt-quatre, et subitement, rien n'avait changé, tout reprenait sa place, pour l'espace d'une seconde l'homme retrouvait de sa superbe, et les saphirs ternis regagnaient de leur éclat. Sa démarche prédatrice ne portait pourtant aucune intention menaçante, sûrement que ça avait pu être le cas par le passé, lorsqu'elle poussait sa patience à bout et que leurs colères se retrouvaient divinement exacerbées par leurs joutes verbales. Sûrement que Darlene aurait su pourtant, qu'il n'avait pas pour objectif de lui faire du mal, fut un temps. Peut-être qu'elle penserait elle aussi être en train de regarder un fantôme progresser vers elle, peut-être qu'il lui ferait peur, ces hypothèses là ne manquaient pas de tourner dans le crâne de l'ancien mutant sans que jamais l'idée qu'elle puisse ne pas le reconnaître ne traverse son esprit. C'était inconcevable. Inconcevable d'imaginer qu'elle avait pu l'oublier, lui, pas après ces années-là, cette période où son empire avait atteint sa toute-puissance, où son nom déjà gravé dans les esprits avait achevé de s'y marquer au fer rouge, cette apogée dans laquelle elle avait eu son rôle à jouer, précieuse alliée, belle exception. Il s'efforçait d'y penser au passé, cependant incapable de réaliser l'étendue des années le séparant désormais de cette époque bénite. N'assimilant qu'à moitié que s'il ne l'avait plus vue depuis quatre mois, c'était presque quatre-vingt-cinq années qui s'étaient enchaînées dans son dos. Il s'en foutait un peu, Lysander, en cet instant précis. Nul état d'âme quant à ce qu'elle pourrait ressentir, à ce qui pourrait lui passer par la tête en le voyant s'approcher d'un pas assuré, comme en territoire conquis, parce qu'il l'était. Les iris métalliques harponnant ceux de sa partenaire, l'attirant à lui d'un geste brusque, une main au creux de ses reins suffisant à plaquer son corps au sien, son odeur familière ravivant les dernières images qu'il avait d'elle. Celles qui lui étaient revenues incessamment durant les longues journées passées dans la salle aseptisée du laboratoire, celles qu'il avait accepté comme étant les dernières, le dernier regard qu'il aurait jamais porté sur elle, lorsque le vaccin s'était enfoncé dans son épaule. En une fraction de seconde, l'homme capturait ses lèvres en toute impunité, chaque action plus rapide que la précédente, soucieux de la prendre de court, de la surprendre, un peu enivré également par l'alcool qui échauffait son sang et par cette vision irréelle de la belle apparaissant dans son champ de vision, quelques minutes plus tôt. Il n'avait jamais été romantique, jamais tendre. Il ne l'était pas ce soir, l'immobilisant contre lui de sa poigne féroce comme il l'avait fait à de si nombreuses reprises par ce qu'ils qualifieraient désormais de passé. Comme elle le lui avait toujours si bien rendu, éveillant un feu exacerbant ses ardeurs comme nulle autre auparavant. Tout était allé si vite, qu'il réalisait à peine. Qu'à l'attraper sans lui demander la permission - comme si ça avait jamais été son genre, et comme s'il en avait eu besoin de toute manière - sans lui laisser le temps de réagir, les années de séparation s'imposeraient à lui avec violence. Parce que Hyde ne savait pas encore que Darlene Clarke n'était pas tout à fait la personne qu'il maintenait captive contre son torse, volant ses lèvres en s'y imposant en maître, sans avoir à y réfléchir.

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MessageSujet: Re: do you see her in the shadow of the night ? (sage)   do you see her in the shadow of the night ? (sage) Icon_minitimeVen 20 Nov 2015 - 23:06


do you see her in the shadow of the night ?
- I want you by my side, So that I never feel alone again. They’ve always been so kind But now they've brought you away from me. I hope they didn't get your mind, Your heart is too strong, anyway. We need to fetch back the time They have stolen from us. I want you We can bring it on the floor, Never danced like this before, We don't talk about it. Dancing on, do the boogie all night long, Stoned in paradise Shouldn't talk about it. / LYSANDER HYDE & SAGE HALSTEAD ★

Ses yeux se noyaient dans le liquide mielleux, dansant, inépuisable, autour des morceaux de glace de son verre à whisky. Sage se perdait dans ce tourbillon et dans l’ivresse qui commençait à engourdir ses membres, douce délivrance de cette fin de journée. La belle avait accroché sa blouse et quitté l’hôpital, se dirigeant directement vers le bar où elle avait à présent ses petites habitudes. La mutante était de ces silhouettes assommées, courbées au dessus du comptoir, partie à part entière du décor poussiéreux de ce bar de centre ville. Une salutation polie de la tête, des yeux vides et le coeur engourdi, elle appréciait les autres habitués mais ne leur avaient jamais parlé. Au fond, elle était simplement contente de ne pas être la seule à s’abandonner lâchement à l’ivresse. C’était son troisième verre, et déjà son esprit s’embrumait. Les mots flottaient, les pensées s’emmêlaient. Enfin, elle se sentait bien. Comme enlacée par la douce étreinte de l’inconscience, Sage se laissait glisser dans ce monde qu’elle languissait à chaque moment de sobriété. Avec l’alcool, tout était plus doux. L’ivresse la rapprochait du reste du monde, ultime moyen de se lier avec le commun des mortel. Le temps d’une soirée, elle se sentait plus proche d’eux. Elle se sentait presque humaine. Une sensation qu’elle ne pouvait qu’effleurer, qu’on lui retirait bien vite le matin au réveil, une migraine comme seule preuve de ces quelques heures d’existence. Sage, elle aimerait bien rester comme ça tout le temps. Pendant des années, c’est ce qu’elle avait fait. Mais rester au bar toute la journée, ça ne payait pas le loyer, et elle avait bien vite rangé la bouteille de tequila sur son bureau devant le regard apeuré des parents qui amenaient leurs enfants en consultation. Malgré sa carrure frêle, la jeune femme tenait incroyablement bien l’alcool ; trop bien à son goût. Alors une gorgée de temps en temps, ça l’aidait à attendre jusqu’au soir. Ca l’aidait contenir le trou béant dans sa poitrine, qui la bouffait un peu plus chaque minutes. C’était une mauvaise habitude qu’elle traînait depuis des décennies, des siècles même. Ca aurait dû la tuer à petit feu. Mais elle était toujours là. Déception. Un coup d’oeil à l’horloge et elle avala d’un coup le fond de son verre. Le couvre feu allait bientôt débuter, elle devrait se mettre en chemin. Sage en commanda un dernier pour la route, et paya ses consommations de la soirée. A côté d’elle, ses voisins faisaient la même chose, une valse silencieuse qui se répétait soir après soir. C’était pour cela que Sage préférait venir au bar, plutôt que de s’intoxiquer toute seule dans son appartement. Même si elle ne parlait avec personne, elle se sentait entourée, presque connectée à ces autres âmes en peines. Leur combat semblait dérisoire face à celui de l’immortelle, pourtant elle ne pouvait que se sentir soulagée de voir qu’il n’y avait pas qu’elle qui souffrait. Que d’autre trouvaient le même échappatoire dans l’alcool. C’était égoïste, peut-être un peu malsain aussi. Mais si ça pouvait l’aider à apaiser le chagrin, alors elle préférait venir trouver un peu de réconfort autour de ces autres malheureux. La belle maudissait le couvre-feu pour ça, l’obligeant à partir plus tôt, alors qu’elle avait plus souvent l’habitude de faire la fermeture. Tant pis. Encore quelques minutes, elle rentrerait chez elle, dans ce petit appartement miteux qu’elle payait trois fois rien. Un meublé impersonnel, qui n’avait rien de chaleureux. Elle détestait cet appartement. Mais faute de pouvoir -et de vouloir, à quoi bon- trouver mieux, elle se contentait de s’assommer au whisky pour trouver un peu de sommeil. Jamais beaucoup, pour cette insomniaque chronique, mais quelques heures quand même. Parfois, elle ramenait quelqu’un avec elle, pour combler le vide de l’autre côté de son lit, le temps d’une nuit. Jamais assez longtemps pour combler le vide, mais de son coeur cette fois. Ca s’était une autre histoire, trop longue, trop ennuyeuse. Un cauchemar que Sage revivait toutes les décennies environ, quand elle oubliait les erreurs du passé. Pour une immortelle, la belle avait la mémoire bien courte.

Cul-sec, elle engloutit l’intégralité de sa boisson. Pas le temps de l’apprécier, elle avait déjà trop bu pour sentir quoique ce soit, pas même la brulure au fond de sa gorge. Elle enfila sa veste, et se dirigea vers la nuit sans même un regard pour le reste du bar, pour ses compagnons d’un soir. Pas besoin, elle savait qu’elle les retrouverait le lendemain, même heure, même place. La belle passa la porte et le froid la saisit à peine ; l’alcool lui réchauffait les veines. Elle fendit la nuit, entamant le court chemin qui la séparait de son appartement. Pas un bruit dans les rues déjà désertes. Par les temps qui couraient, les gens préféraient rentrer chez eux dès la nuit tombé, rare étaient ceux qui osaient défier la limite du couvre-feu. Quelques fêtards sur le trottoirs d’en face, rien de plus. Rien que le son rythmé de ses pas contre le bitume gelé. Ses pas, et ceux d’un autre. Quelqu’un était dans son dos, la suivant de près ; elle entendait les coups cadencés et maladroit, semblables aux siens, se rapprocher dangereusement. Sage en aurait presque eu peur si elle était encore capable d’avoir peur. Mais c’était l’un de ces nombreux sentiments dont elle avait été privée au fil des ans. Quand on a plus peur de la mort, on a plus peur de rien ; la plupart des phobies se rejoignent, la peur de ce grand vide, de la fin. Sage, la fin elle l’attend avec impatiente. Et elle était persuadée que ce qui s’approchait dans son dos ne serait pas la douce délivrance qu’elle languissait depuis des siècles. « Darlene. » souffla la voix masculine dans son dos. Sage tourna vivement la tête, accélérant le pas sans même s’en rendre compte. Est-ce qu’il lui parlait à elle ? Darlene ? Qui c’était ça, Darlene ? L’immortelle lança un regard noir à cette silhouette dans son dos, plongé dans l’obscurité, avant de se retourner et de continuer son chemin, ne marchant plus exactement droit. Avec un peu de chance, l’homme la laisserait tranquille. Sage n’avait pas envie de se battre, pas ce soir. Pourtant, la mystérieuse silhouette ne lui laissa pas le choix. Ses doigts puissants emprisonnèrent son bras, l’attira de force contre lui ; sa seconde main vint s’égarer au creux de ses reins et il l’attira contre lui. Absence. Sage n’eut pas le temps de réagir, l’alcool ralentissant le fonctionnement de son cerveau. Elle se laissa aller, alors que les lèvres de l’hommes se déposèrent, sauvages, contre les siennes. Prisonnière de son étreinte, l’immortelle s’abandonna le temps d’une seconde, à ce baiser impromptu. C’était étrange. C’était presque agréable. C’était presque naturel. La belle ferma les yeux, l’espace d’un instant, s’abandonnant à ses lèvres familières. Puis retour à la réalité. Que faisait-elle, à tomber dans les bras d’un inconnu ? Ses yeux émeraude s’écarquillèrent et elle repoussa violemment son agresseur qu’elle découvrait enfin à la lumière du jour. Baigné par la lumière du lampadaire au dessus d’eux, elle pu découvrir sans grande surprise un visage parfaitement inconnu. Son poing vola, s’écrasant violemment dans sa mâchoire. Avec près de trois cents ans d’entraînement, le crochet de l’immortelle était plutôt efficace, même déstabilisée par l’alcool dans son sang. « Putain mais qu’est ce qui vous prend, vous êtes malade ?! » cria Sage, secouant vigoureusement son poing dans les airs pour faire passer la douleur de l’impact. Elle se tint prête pourtant à riposter au cas où son agresseur décide de se défendre. La colère montait en elle, bouillonnant dans son corps déjà réchauffé par l’ivresse. « Ca vous arrive souvent d’embrasser des inconnus, comme ça, dans la rue ? »
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MessageSujet: Re: do you see her in the shadow of the night ? (sage)   do you see her in the shadow of the night ? (sage) Icon_minitimeVen 15 Jan 2016 - 20:51

Les lèvres, dociles quelques instants, lui avaient soudainement échappé, arrachées aux siennes tandis que l'homme se voyait repoussé. Violemment, en plus de ça. Enfin, de toute la violence dont pouvait faire preuve ce petit corps décidé qui se tenait face à lui. Sourcils arqués, parce qu'il n'en attendait pas moins, le choc percutant sa mâchoire lui coupa le souffle pour les deux secondes qui suivirent. Crachant au sol machinalement, comme pour s'assurer qu'aucun filet de sang ne viendrait s'y ajouter, un rire germait déjà au fond de son thorax, incontrôlable. Inclinant sa nuque de gauche à droite dans un craquement de vertèbres, l'homme reportait déjà les yeux sur elle. C'était sûrement mérité. Le moins qu'il méritait, même. Qu'avait-elle pu penser, la belle, lorsqu'il s'était volatilisé ? Les coupures de journaux ne faisaient pas état d'un corps retrouvé, d'une piste le concernant. Avait-elle pensé qu'il s'était tout bonnement barré, fuyant le drame en la laissant derrière lui ? Ne le connaissait-elle pas mieux que ça ? Il en aurait presque été déçu, Lysander. Pourtant, un sourire narquois se dressait sur ses lèvres. Quelques coups de ciseaux dans les mèches sombres, des vêtements dignes de ce nom, c'était tout ce qu'il manquait à Darlene pour achever de retrouver ses allures d'antan. Les iris tempétueux et la mine énervée n'avaient pas changé d'un poil. Ni cette manie de s'emporter après lui, lui qui ne faisait rien pour le mériter, c'était bien connu. Les iris scrutaient ses traits furieux, amusés de voir à quelle point les décennies ne l'avaient pas changée. N'avaient tout du moins pas entaché son caractère bien trempé. Farouche Darlene qui jouait les chats sauvages. Le genre d'animal que le mafieux s'était toujours plu à dompter, savourant l'éclat mordant des prunelles et les mots sifflants comme s'il s'agissait d'un défi à relever. Plaisants, les mots qui suivirent ne l'était pas, pourtant. Pas le moins du monde. Un frémissement du sourcil, un léger déclin de la courbe des lèvres, l'observant s'agiter en demeurant interdit.  « T'en racontes beaucoup des conneries. Trop à mon goût, si tu veux savoir. » Plus une once d'amusement dans le ton grondant de sa voix. Un mouvement du menton vers ses mains, puis sur sa posture visiblement tendue, avant de reprendre. « Tu comptes faire quoi, comme ça. On sait aussi bien l'un que l'autre que tu m'auras pas deux fois. » Il savait où appuyer, Lysander. Tirer sur les cordes de son égo, cet égo qu'il se plaisait si souvent à meurtir pour aiguiser ses foudres lorsqu'elle commençait à l'emmerder. Provocation futile, digne de ce qu'il avait pu être en premier lieu avec elle. Un salop. Un enfoiré de la plus belle espèce. N'avait-elle pas grogné lors des premières rencontres, alors qu'il jouait les goujats en testant ses limites ? Sans avoir réalisé qu'il testait ses limites à lui, dans un même temps. Ne l'avait-elle pas repoussé, la première fois qu'il avait écrasé ses lèvres contre les siennes pour qu'elle cesse de lui gueuler dessus ? C'était le même schéma, et une certaine logique se répétait cette nuit, en parfait écho du passé. Tout lui semblait familier. Tout, sauf ces mots qu'elle lui adressait.

Plantant les mains dans les poches de son manteau, Lysander l'observait. Effectuant quelques pas sur sa droite sans s'arrêter de la regarder. Tournant autour d'elle sans abandonner son rôle de prédateur. « Je sais que ça fait longtemps, maintenant. Quoi, presque quatre-vingt-cinq ans ! Tu n'as pas pris une ride, au passage. » Le sourire ne tarda guère à pointer à nouveau au coin des lèvres, éclairant légèrement la mine sombre du mafieux. Il s'était légèrement penché vers elle à cette remarque, comme sur le ton de la confidence. Pour mieux se reculer ensuite, s'imaginant qu'il fallait laisser le temps à Darlene d'intégrer qu'il était là, tout comme il avait mis quelques minutes à réaliser qu'il s'agissait bien d'elle, un peu plus tôt. « Mais tu vas pas me faire le coup du "j'ai oublié ton nom", Darlene, hm ? On sait tous les deux que t'aurais pas pu l'oublier, même après tout ce temps. » Il était sûr de lui, le Hyde, s'arrêtant brusquement de lui tourner autour pour se planter bien en face d'elle, les iris glacés ancrés dans les siens. Ses traits marmoréens camouflaient de plus en plus difficilement la fébrilité que la proximité de Darlene insufflait en lui, et il ne contrôla pas le pas supplémentaire qu'il effectua dans sa direction, son geste vif qui captura ses poignets tout en les bloquant contre son torse. « Tu ne te fouterais pas de ma gueule à ce point-là, Darlene. T'oserais pas faire ça, si ? » Bien sûr qu'elle oserait. Le ton se voulait pourtant faussement menaçant. Toutes ses forces assemblées pour entraver chaque mouvement qu'elle pourrait esquisser, l'homme l'emporta contre lui sur deux pas, juste suffisants pour plaquer son échine au mur et avoir tout le loisir de détailler son visage sans ne plus s'inquiéter de ses poings. Plaquant son corps au sien, écrasant ses jambes sous les siennes - ce ne serait pas la première fois qu'elle élèverait un sale coup de genou mal placé à son encontre - Lys la maintint captive l'espace de quinze secondes tout au plus, le temps de laisser son odeur imprégner ses narines, et de s'adresser à elle une fois de plus. « Écoute-moi bien parce que j'le dirai pas deux fois. J'voulais pas vous laisser, à Louisville, compris ? Camille, toi, j'vous aurais jamais abandonné, tu le sais non, tu l'sais ? » Glissant sa main libre le long de son cou pour capturer son menton et la forcer à lever le visage vers lui, les doigts tremblants sur sa chair, Lys sentait doucement ses nerfs l'abandonner tandis qu'il prononçait ces mots avec dureté. Le prénom de Camille formulé pour la première fois à haute voix depuis son arrivée sembla résonner à ses oreilles durant quelques secondes. L'homme ne s'osant pas à énoncer celui de sa fille. S'appliquant à rejeter toute forme de souvenir lui remémorant les doux traits de son Elisa. Cette brutale réminiscence, pourtant, le contraint à raffermir sa poigne sans qu'il ne s'en apperçoive. « J'sais pas ce que tu essayes de me faire payer en me traîtant comme le premier merdeux de passage, mais tu perds ton temps. » Desserrant avec douceur ses doigts en réalisant qu'il y allait peut-être un peu fort, après tout ce temps de séparation, l'homme relâcha brusquement toute forme de domination physique, se contentant de laisser ses bras retomber le long de son corps. Encore bien éloigné de la réalité. Bien plus perdu qu'il ne le songeait.
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MessageSujet: Re: do you see her in the shadow of the night ? (sage)   do you see her in the shadow of the night ? (sage) Icon_minitimeVen 25 Mar 2016 - 21:53


do you see her in the shadow of the night ?
- I want you by my side, So that I never feel alone again. They’ve always been so kind But now they've brought you away from me. I hope they didn't get your mind, Your heart is too strong, anyway. We need to fetch back the time They have stolen from us. I want you We can bring it on the floor, Never danced like this before, We don't talk about it. Dancing on, do the boogie all night long, Stoned in paradise Shouldn't talk about it. / LYSANDER HYDE & SAGE HALSTEAD ★

Ses lèvres étaient fermement pressées contre les siennes, la retenant dans cette étreinte inattendue. Sage aurait voulu se défaire, s’éloigner de son agresseur ; pourtant, elle s’abandonna au baiser, se laissant tomber dans les bras de cet inconnu qui lui semblait si … familier. Ces lèvres, ces bras, ce parfum. La belle se faisait surement des idées, son esprit embrumé par les effluves de l’alcool. Pourtant, tout dans ce baiser lui semblait naturel, comme si ce n’était pas la première fois qu’elle rencontrait cet homme. C’était stupide. Certes, sa mémoire lui jouait des tours, mais il fallait au moins un siècle bien entamé pour que ses souvenirs s’emmêlent et s’effacent ; si elle avait déjà rencontré cet homme, elle le saurait. Alors pourquoi se laissait-elle docilement faire, fermant ses yeux et répondant à ce baiser ? Sage repris ses esprits, s’écartant vivement de son agresseur. De quel droit venait-il ainsi lui voler un baiser ? La belle était fatiguée, son esprit lui jouait des tours apparemment ; tout ce qu’elle voulait, c’était rentrer chez elle et oublier ce sentiment de déjà-vu. L’immortelle ne voulait pas se battre, mais elle avait sa fierté -un égo surdimensionné même pour une femme de sa carrure. Alors elle ne réfléchit pas longtemps, laissant son poing voler dans la figure de son agresseur. Un crochet propre, efficace, qui suffit à déstabiliser l’homme qui lui faisait face ; contre toute attente, son agresseur commença à rire, un rire puissant et incontrôlé. Mais sur quel dégénéré était-elle tombée ? La belle lui lança un regard empli de colère et de confusion alors qu’elle finissait de déverser sa colère, sans mâcher ses mots. Campée sur ses jambes, elle était prête à lui lancer un autre coup, rien que pour faire taire la flamme de malice dans les yeux de l’inconnu. Ce regard, mi-pervers mi-complice, elle avait l’impression de le connaitre, de l’avoir déjà contemplé mille fois. Tout dans son visage lui semblait étranger, mais ce regard … La centenaire se perdit quelques secondes dans l’azur de ces yeux familiers, sortant de sa rêverie par la voix grondante de l’inconnu. « T'en racontes beaucoup des conneries. Trop à mon goût, si tu veux savoir. » La belle leva un sourcil. Mais c’était quoi son problème ? N’avait-il pas d’autres choses à faire de sa soirée, que de venir gâcher la sienne ? Sage ne répondit pas, se contentant de lui lancer un regard plein de jugement, comme si l’inconnu sortait tout droit de l’asile. « Tu comptes faire quoi, comme ça. On sait aussi bien l'un que l'autre que tu m'auras pas deux fois. » La belle lâcha un rire moqueur, en laissant retomber les poings qu’elle tenait toujours en mode défensif. L’homme n’avait pas tord au fond ; malgré ses trois cents ans d’existence, et ses nombreuses années d’entraînement, elle doutait pouvoir battre l’inconnu qui lui faisait face. Après tout, cela faisait des décennies qu’elle ne s’était pas entraînée, et des années qu’elle ne s’était pas battue. Mais elle était beaucoup trop fière pour lui avouer une telle chose ; à la place, elle se rapprocha de lui, se voulant menaçante. « Sweetheart, t’as pas idée de ce que je peux faire avec ça. Je s’rai toi, je forcerais pas le destin. » La centenaire lui sourit, un sourire empli de défi et de malice. Pas question de se laisser intimider comme il tâchait de le faire.

L’inconnu continua son jeu pourtant, commençant à lui tourner autour comme un lion prêt à sauter sur sa proie. Sage détestait ça, elle aurait voulu lui envoyer à nouveau son poing dans la figure ; pourtant, l’homme ne lui en laissa pas le temps.  « Je sais que ça fait longtemps, maintenant. Quoi, presque quatre-vingt-cinq ans ! Tu n'as pas pris une ride, au passage. » Son agresseur s’approcha un peu d’elle, mais la belle ne pris même pas la peine de se reculer, lui adressant pour toute réponse une grimace confuse. Les pièces du puzzle semblaient se remettre dans l’ordre, alors que la belle roula les yeux au ciel, comme déjà fatiguée par cette histoire. Bien sur que la Halstead ne se rappelait pas de lui ; si cela faisait quatre-vingt-cinq ans qu’elle ne l’avait pas vu, son souvenir était tombé aux oubliettes, comme tous les autres. Mais le visage -attirant, elle ne pouvait pas se le cacher- de l’homme n’avait pas plus de la quarantaine ; était-il un mutant, avec un pouvoir similaire au sien ? « Mais tu vas pas me faire le coup du "j'ai oublié ton nom", Darlene, hm ? On sait tous les deux que t'aurais pas pu l'oublier, même après tout ce temps. » continua le mutant, alors que l’immortelle était encore perdue dans sa confusion. Darlene, encore cette Darlene. Se pouvait-il qu’il s’agisse d’un de ses ancien pseudonyme ? Probable. C’était surement pour cela qu’elle ne s’était pas reconnue lorsqu’il l’avait appelé. C’est pour cela qu’il avait jugé bon de lui planter un baiser sur les lèvres sans demander son reste. « Ecout- » commença la belle, irritée par toute cette situation. La Halstead voulait seulement rentrer chez elle et finir sa bouteille de Vodka, elle n’avait rien demandé de cela. Mais le mutant la pris de court, la coupant en saisissant fermement ses poignets. La centenaire laissa échapper un cri de contestation, essayant de se défaire de l’emprise de son agresseur. En vain ; au lieu de ça, il plaqua ses mains contre son torse et continua. « Tu ne te fouterais pas de ma gueule à ce point-là, Darlene. T'oserais pas faire ça, si ? » Le corps frêle de la jeune femme se retrouva entraîné par les mouvements du mutant, qui finit par la plaquer contre le mur. La rage bouillait en elle, se lisant jusqu’à sur son visage empourpré par la colère ; dans ses yeux, on pouvait voir les flammes qui bouillait à l’intérieur de son corps emprisonné. La farouche mutante voulu placer un coup de genoux pour le déstabiliser, mais l’homme plaqua ses jambes contre les siennes, la laissant complètement à sa merci. « Mais c’est qui cette putain de Darlene ?! » mentit-elle en détournant le visage, échappant la proximité qu’avait imposé le mutant entre leur deux corps. La centenaire ne se rappelait plus de toute cette histoire, et vu les retrouvailles musclées avec le mutant, elle ne voulait pas en savoir plus. Elle gagnerait surement plus à faire semblant d’être quelqu’un d’autre. La Halstead luttait encore, refusant de s’avouer vaincue, essayant en vain de se détacher de l’emprise de son agresseur. « Écoute-moi bien parce que j'le dirai pas deux fois. J'voulais pas vous laisser, à Louisville, compris ? Camille, toi, j'vous aurais jamais abandonné, tu le sais non, tu l'sais ? » Les mots s’échappèrent de la bouche de son agresseur, et le coeur de la mutante se serra. Pourquoi ce prénom avait-il résonné de la sorte dans son esprit ? Pourquoi tout ce qu’il disait lui semblait si familier, pourquoi faisait-il ressortir tout ces sentiments au fond du coeur gelé de la belle ? Qu’est-ce qu’elle avait foutu, il y a quatre-vingt-cinq ans, pour la rendre dans un tel état ? Sans sans rendre compte, elle arrêta de lutter. Elle était confuse, et elle détestait ça. Sage avait l’impression d’essayer de se souvenir d’un rêve déjà envolé. Elle essayait de se rattacher à des limbes d’un passé enterré depuis longtemps.

C’est la main de son agresseur qui l’arracha à ses pensées, alors qu’il la força à le regarder. Le geste de trop, qui raviva la colère de l’immortelle. « J'sais pas ce que tu essayes de me faire payer en me traitant comme le premier merdeux de passage, mais tu perds ton temps. » A peine eut-il terminé son discours -surement plein de bons sentiments-, la belle sentit son emprise se desserrer autour de son cou. Elle laissa toute la rage s’échapper en lui crachant au visage, avant de se libérer de l’emprise autour de ses poignets. Vivement, elle envoya un grand cou d’épaule dans le torse de son agresseur, l’envoyant balader quelques mètres plus loin. La belle garda ses distances, frottant doucement ses poignets le souffle court, encore essoufflée par la lutte qu’elle avait livrée en essayant de lui échapper. Sage fixait l’homme d’un regard noir, mais pas entièrement haineux ; il y avait de la curiosité aussi, la belle ne pouvant s’empêcher de se demander ce qui s’était passé prêt de cent ans plus tôt pour mériter un tel traitement. Et qui était cet homme, qu’elle détestait mais qui pourtant l’attirait tant, même après son petit numéro -surtout après son petit numéro, ne put-elle s’empêcher de penser. « Ecoute, connard. » siffla-t-elle entre ses dents, s’approchant, méfiante, de l’homme qui la jaugeait. « Je te connais probablement, mais j’arrive pas à replacer ta sale gueule. J’suis p’t’être immortelle, mais ma mémoire, elle a rien de plus mortelle. » Au diable les mensonges, elle voulait savoir la vérité maintenant. A présent, c’était elle qui lui tournait autour, prête cette fois à riposter si jamais il tentait quoique ce soit d’autre. « Si j’t’ai oublié, c’est qu’il devait pas y avoir grand chose à se rappeler. J’sais pas qui t’es, et j’sais pas qui est Camille. J’sais pas non plus c’qui s’est passé à Radcliff il y a quatre-vingt ans. Alors va te faire des idées gamin ; j’veux rien te faire payer. T’étais apparemment pas assez important pour que j'garde un dent contre toi. » Au fond d’elle, Sage se rendait compte que ce n’était pas tout à fait vrai. Mais faute de pouvoir le blesser physiquement, elle pouvait au moins essayer de s’en prendre à son égo.
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MessageSujet: Re: do you see her in the shadow of the night ? (sage)   do you see her in the shadow of the night ? (sage) Icon_minitimeJeu 5 Mai 2016 - 22:52

Elle venait de lui cracher à la gueule. Durant toute son existence, c'était bien la seule à s'être permis un tel manque de respect, parce que c'était déjà arrivé par le passé et qu'elle n'avait visiblement pas changé d'un poil depuis. Ce n'était pas franchement le premier souvenir qu'il avait envie de rafraîchir dans sa mémoire, tant ça n'avait rien de glorieux de recevoir un tel traitement, surtout de la part d'une femme. C'était définitivement un truc de femme, ça, d'ailleurs, de littéralement cracher son venin sans prévenir, il n'avait jamais vu un homme se conduire de la sorte. Sûrement un problème d'éducation, dans le fond, et encore un point qui ne risquait pas de l'adoucir à l'égard de la gent féminine de si-tôt. Cette seconde de trop à rester interdit permit à la belle de le repousser avec force, l'homme en perdant presque l'équilibre, titubant sur quelques pas avant de se stabiliser. Bordel. Retournant son corps chancelant vers elle, pour s'assurer qu'elle n'allait pas en profiter pour filer, Lys la contempla un instant. Avant de fermer les yeux, l'exaspération frappant la ligne de ses traits alors qu'il prenait le soin d'extirper un mouchoir de sa poche pour s'essuyer le visage.  « C'est toi, Darlène. Le nom que tu nous donnais, quand tu te présentais. » Visiblement un faux, mais ça ne froissait pas le mafieux. Chacun ses méthodes, et puis, immortelle comme elle l'était, c'était sans doute plus que nécessaire de jongler avec différentes identités. Le reste des paroles qu'elle lui adressa sonnèrent bien acides aux oreilles du Hyde, meurtrissant un peu trop profondément le bout de muscle qui battait derrière ses côtes. Un instant, il ne parvint à dire si elle se foutait littéralement de sa gueule pour frapper aussi juste, parce qu'il fallait le connaître un minimum pour appuyer si fort là où ça blessait. Ou peut-être bien que c'était parce que c'était elle, que malgré ses dires c'était l'ancienne Darlene, et que cette femme-là avait bien trop de poids pour ne pas l'atteindre lorsqu'elle le désirait. Un mélange de frustration et de rage passa dans le regard de l'orgueilleux, incapable de rester de marbre lorsqu'elle lui balançait ces mots-là. Se faisant violence pour contrôler ses nerfs à vif et ne pas l'immobiliser de nouveau, les iris tempétueux ne la quittaient pas, suivant chaque mouvement qu'elle pouvait effectuer en endossant à son tour le rôle de prédatrice. Ça n'avait toujours été que ça au départ, un rapport de force dont la balance ne s'équilibrait jamais, à reprendre l'ascendant l'un sur l'autre  d'une manière ou d'une autre, et c'était sûrement ce qui avait contribué à animer cette étincelle au fond de ses tripes lorsqu'il pensait à elle, cette femme comme il n'en avait jamais rencontrée auparavant. Darlene comptait, avait compté, si l'on voulait être juste, et malgré ce numéro qu'elle lui jouait avec férocité, il ne voulait pas la laisser partir. Pas elle. Pas après l'avoir retrouvée en ces lieux maudits. « T'as oublié Camille aussi, nom de dieu. » Plaquant une main sur son front en inclinant la tête en arrière pour éclater d'un rire aux accents de crise de nerf, l'homme mit une bonne dizaine de secondes avant de se calmer, écrasant ses traits sous sa paume avant de sortir de sa poche l'un de ces paquets de cigarette que Seth lui avait filé. En plaçant une au bord de ses lèvres, avant de le tendre dans la direction de l'immortelle comme une esquisse de trève. Il lui faudrait faire preuve d'un minimum de bonne volonté, s'il tenait à ce qu'elle l'écoute. A ce qu'elle le croit. « Tu te fais appeler comment, par ici ? »

Appuyant son dos au mur tout en craquant une allumette, une inspiration salvatrice fit rougeoyer le bâton de tabac, le laissant organiser ses idées à l'arrière goût alcoolisé. « 1924, Louisville, ça te dit rien ? T'as pas tenu un journal, une connerie dans l'genre pour pas oublier les trucs importants ? » Frottant sa barbe de trois jours du dos de ses doigts, sans la quitter des yeux, l'homme se demandait franchement par où commencer. « T'étais à peu près aussi ravie de me voir que ce soir, la première fois. » Elle lui avait d'ailleurs collé son poing dans la figure, dans ce bar, devant tous ses associés. Il n'avait jamais trop su pourquoi il avait laissé passer ça, pourquoi il l'avait laissé quitter ce bar sur ses deux jambes - non sans avoir proférer certaines menaces pourtant. Il s'en rappelait encore si clairement que c'était presque incroyable de se dire que ce souvenir-là avait disparu de son esprit à elle. D'un côté, ce n'était pas pour lui déplaire. Ça lui donnait l'opportunité de modeler le passé à sa guise, d'en ôter quelques fâcheux détails comme ces phalanges qu'elle lui avait enfoncé dans la mâchoire, ce genre de chose. Il fallait bien qu'il tire un avantage de cette situation déplaisante, après tout. A défaut d'encore pouvoir manipuler le temps, désormais qu'il ne pourrait plus jamais le faire, il pouvait s'en approcher. Inventer une ou deux petites anecdotes de rien du tout, vraiment. « T'étais là, comme en territoire conquis, dans ma ville, forcément qu'on devait se rencontrer. » S'humectant les lèvres en réalisant qu'il devait peut-être se présenter à son tour, si la belle n'en avait véritablement plus le moindre souvenir. « Lysander Hyde. Non ? C'est comme ça que j'm'appelle, et si ici ça n'vaut plus rien, là-bas... » La nostalgie vrilla les iris azurés tandis qu'il marquait une pause, le passé encore bien trop vivace le heurtant comme à chaque fois que ses pensées s'égaraient. « Là-bas, ça valait tout, absolument tout. » Tirant sur sa clope en noyant un instant ses prunelles dans le néant, des images se bousculaient devant son regard qui se retrouva halluciné pour quelques instants. « J'avais bâti un tel empire que personne n'bronchait sur mon passage, sur le passage de Camille, de tous ceux qui avaient été assez intelligents pour s'ranger du bon côté. Et toi, t'en faisais partie, d'ces gens qui se tenaient du bon côté. » Se détachant des réviviscences pour s'ancrer de nouveau dans une réalité bien plus morose, l'homme replongea dans son regard, lui adressant un signe du menton. « T'étais médecin, tu t'en souviens ? Putain, c'était quand même pas commun de voir une femme capable de rafistoler comme ça. T'étais sacrément douée, c'est pour ça que je t'ai gardée. Y'en avait pas deux comme toi, à Louisville. » Le regard s'était légèrement animé, scintillant derrière les volutes de fumée. « T'apprenais vite et tu savais déjà des tas de choses, et tout ce que tu savais pas encore, j'te l'ai appris. C'est comme ça que j'ai décidé de te faire part de mes affaires, après un certain temps. On s'faisait confiance, toi et moi. » Et ça lui arrachait la gueule d'en parler comme s'il s'agissait d'une époque révolue, pour lui qui la revoyait encore si clairement par cette dernière soirée de 1930. Peut-être que c'était pour le mieux, finalement. Il n'avait pas envie qu'elle lui raconte ce qu'ils avaient pu faire de Camille, de ses frères, après ce qu'ils avaient fait à sa fille. Inutile de s'attarder, s'il ne voulait pas perdre pied, et l'homme reprit avec un peu plus de ferveur.  « C'était les grandes années, les affaires n'avaient jamais été aussi bonnes, et toi t'en as fait partie, pendant six ans t'en as fait partie.  » Il marquait chaque mot, guettant une potentielle réaction, un signe quelconque qui lui montrerait qu'elle se rappelait au moins de certaines choses. « C'est presque triste, en fait, que tu t'souviennes pas. C'était vraiment de belles années. Ça marchait bien, entre toi et moi. » Jusque là, pas de mensonges, un simple sourire enjôleur aux lèvres tandis qu'il éjectait son mégot en expirant ses derniers mots dans une nappe enfumée. « T'avais un sacré béguin pour moi. Vraiment dommage que tout se soit arrêté comme ça. J'me demande comment t'as fait pour t'en remettre. T'étais tellement éprise, que j'aurais pas cru que t'y survivrais. » Le ton était on ne peut plus sérieux, presque désolé, tandis qu'il décollait enfin son échine du mur pour se redresser de toute sa hauteur, savourant cette douce revenche qu'il prenait, l'égo toujours blessé de ses paroles précédentes. « Tu comprendras ma surprise tout à l'heure, j'pensais que t'allait me sauter au cou pour m'embrasser, sûrement pas pour me frapper. » Bon, c'était vrai qu'il n'avait pas anticipé l'amnésie, mais avec le recul, la connaissant, sûrement qu'elle aurait tout de même commencé par lui en coller une avant toute chose.
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