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 I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen

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MessageSujet: I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen   I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen Icon_minitimeJeu 11 Fév 2016 - 22:42

We were like sisters.
— Salomé Callahan & Aspen >olstenholme —
Je sais que des fois j'suis chiante, et que je parle trop, et que quand je te dis que cette robe est hideuse, c'est pas sympa. Mais si je parle tant, c'est parce que souvent ça te fait rire, et que je sais que ça te change les idées, souvent. Et puis c'est la robe qui est hideuse, pas toi qui es dedans. Toi t'es toujours belle, c'est normal, tu es ma soeur. S'il te plait, reviens. J'ai besoin de toi.— home.

Elle n’en revenait toujours pas que Salomé ait accepté. Déjà, recevoir une réponse était une sacrée victoire, après autant de temps à faire la morte de la part de la Callahan, mais lui dire en plus de venir la voir directement au travail … C’était assez dingue quand même. Aspen avait absolument tout planté dix minutes avant l’heure de la fin du service de la grande brune, claquant la porte de son bureau sous le regard ébahi du petit stagiaire condamné aux photocopies jusqu’à la limite du couvre feu. Elle était un peu anxieuse, Aspen, alors qu’elle attendait devant le bar dans lequel Sam travaillait, guettant l’heure sur son portable : elle n’avait pas envie d’entrer trop en avance, et de devoir attendre comme une idiote au comptoir, à devoir subir le regard des crétins du coin en manque de chair fraiche, et à se demander à quoi Sam pensait alors qu’elle servait ses derniers verres tout en l’évitant avec plus ou moins d’application. Non, elle entrerait au tout dernier moment, signalerait sa présence, et c’est tout. Elle se voyait mal retenir son émotion devant une bande d’ivrognes si jamais … Si jamais il se passait un truc.
Elle avait envoyé ce fameux message un peu comme une bouteille à la mer, en désespoir de cause. Les six derniers mois n’avaient pas vraiment été de tout repos pour elle : d’abord, elle avait appris pour Lorcan, et avait bien mis trois mois à digérer la nouvelles, trois très longs mois sans la moindre nouvelle de son jumeau. Ensuite, il y avait eu cette soirée totalement irréelle avec Noeh, dont elle ne savait toujours pas quoi penser. Et maintenant, Calista, qui enchainait les tentatives d’assassinats, un coup par une mutante, l’autre par leur propre père, persuadé que c’était elle, la dégénérée de la famille. Par-dessus le marché, Marius Caesar, qu’elle considérait comme l’un de ses meilleurs amis, s’était fait tiré dessus. Ça faisait vraiment beaucoup, même pour quelqu’un de costaud comme elle. Alors oui, c’était vrai qu’après avoir « retrouvé » Lorcan, puis furtivement Noeh, c’était Sam, sa presque sœur, qui lui manquait terriblement. Elle ne savait même pas si elle était toujours en contact avec Lorcan, tout juste qu’elle s’était disputée avec Noeh il y a pas si longtemps, sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Ça aussi, elle aimerait bien lui en toucher un mot, histoire de comprendre ce qui avait pu pousser l’Ex amour de sa vie à venir s’effondrer dans ses bras, totalement ivre, un soir de week end, sans aucun signe avant coureur. Ça en faisait, des choses à lui dire, tout ça, alors qu’en réalité elle ne savait même pas combien de temps la Callahan allait bien vouloir lui accorder. Peut être allait elle la fixer d’un air dur, lui dire que c’était bien mignon tout ça, mais qu’elle était passée à autre chose. Qu’elle n’avait plus besoin d’eux, et encore moins d’elle. La rouquine respira un bon coup, rassembla force et courage pour faire le tour du bâtiment et attendre Sam près de la sortie des artistes. Elle tâcha temps bien de calmer les battements désordonnés de son cœur, se répétant mentalement tout ce qu’elle voulait dire à Salomé, pour ne rien oublier. Elle s’était même faite des fiches au boulot, avec un ordre de priorités des informations, histoire de ne pas perdre le fil et tout, en jeune femme ordonnée qu’elle était.
Finalement, la porte du bar s’ouvrit enfin, découvrant la silhouette de Sam. Enfin. Aspen ouvrit la bouche, avant de la refermer bêtement, alors que toutes ses cartes mentales et autres blocs notes cérébraux s’effaçaient instantanément et qu’elle couine, presque timidement :

- Coucou …

Oui, c’était le plus spirituel de tout ce qui avait bien voulu émaner de sa petite personne. Faut dire que ça lui faisait tout drôle de la revoir, après tout ce temps, et ça rajoutait une couche à tout ce qu’il lui arrivait en ce moment. Alors fallait pas trop lui en demander, non plus …
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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen   I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 17:11

I didn't want us to burn out
aspen wolstenholme & salomé callahan

Ses doigts s'étaient crispés sur son téléphone, tentant de conjurer les tremblements ponctuant son épiderme, crispant les muscles de ses bras à lui en faire mal. Les coudes ancrés sur le bar, la main soutenant mollement son menton, elle pianotait sur son portable pour tuer l'ennui, marmonnant après sa lenteur, seuls quelques habitués notoires se tenant ci et là sans réellement prêter attention à la serveuse. Et le message était apparu sans qu'elle ne prenne garde, l'ouvrant machinalement en ne réalisant qu'à mi-chemin quel nom l'accompagnait, lui laissant tout le soin de réaliser de qui il s'agissait tandis que l'appareil ne pouvait s'empêcher de ramer, encore et encore. Et là, ça avait commencé à se corser. Parce que ça faisait des mois qu'elle s'évertuait à ne plus lire ce que la rouquine pouvait lui envoyer, que c'était bien moins pénible de ne pas connaître le contenu de ses textos lorsqu'elle savait pertinemment qu'elle ne pourrait y répondre ensuite. Son coeur avait manqué un battement tandis que son regard s'accrochait aux mots malgré elle, malgré sa raison qui lui hurlait de l'effacer immédiatement, et l'estomac s'était noué dès les premières phrases. Une simple impression collée au tripes, incapable de faire l'autruche, pas maintenant qu'elle avait lu et que ses doigts s'activaient malgré elle sur une réponse non réfléchie, rédigée spontanément au rythme de son palpitant qui ne cessait de vriller dans sa poitrine. Tournant le dos à la salle, ne tenant guère à les faire profiter de son visage soudain bien pâle et de sa mine décomposée, le message avait été envoyé avant qu'elle ne puisse réfléchir davantage, effaçant toute chance de reculer, de se défiler une fois de plus. Tout s'était tellement cassé la gueule ces derniers mois, à se demander si elle avait réellement avancé depuis un an tant sa situation familiale était au plus bas, ses amitiés soigneusement bousillées par ses soins, ses études foutues en l'air. Elle ne pouvait pas repousser Aspen, elle ne pouvait plus. Certainement pas après ce message de détresse qu'elle lui avait jeté, qui ne pouvait qu'être important, pour qu'elle se tourne encore vers elle après cette demi-année de silence. La peur de la voir la tétanisait, la peur d'entendre ce qu'elle avait à lui dire également, sans qu'elle ne sache ce qui la terrifiait le plus au juste, maintenant qu'elle avait répondu par la positive et que la réalité s'imposait à elle brutalement. Elle allait voir Aspen. Aspen, son Aspen, sa meilleure amie, sa soeur. Ces termes attachés au passé, auxquels elle pensait malgré elle au présent avant de se rappeler que tout était compliqué, bien trop, et que jamais plus Aspen ne serait celle qu'elle avait pu être si elle apprenait pour elle. Le visage de Noeh s'immisça dans son esprit avant qu'elle n'ait pu l'anticiper, avant qu'elle n'ait pu se blinder, piquetant ses yeux bien trop vite. Elle ne pouvait pas y penser, pas maintenant, jamais. Lissant machinalement son petit tablier tout en épongeant délicatement ses cils du talon de sa main, pour éviter tout accident de mascara, la brune finit par glisser son téléphone dans la poche de son slim en veillant à sauver les apparences. Elle ne pouvait pas s'effondrer. Aspen s'effondrerait peut-être, c'était ce que son message laissait présumer tout du moins. Alors elle se devait de tenir, de se prouver qu'elle était encore capable d'être là, une dernière fois peut-être, mais qu'elle le pouvait encore. La soutenir et l'écouter, la retenir pour qu'elle ne tombe pas, rester à ses côtés. Consignes qu'elle se répétait mentalement, ces actes qui lui étaient toujours venus naturellement, auxquels elle n'avait jamais dû réfléchir. Et ça la bouffait littéralement, de se dire qu'elle n'était pas à la hauteur, qu'elle ne l'avait pas été et qu'elle ne le serait plus. Craintes grondant derrière ses pas tandis qu'elle signalait au barman qu'elle prenait sa pause, le coeur battant à reculons, comme pour l'empêcher de se diriger vers l'arrière du bar, d'ouvrir la porte, de sentir sa gorge se nouer en la voyant.

Elle s'était immobilisée dans l'encadrement de la porte, la maintenant un instant ouverte comme si elle hésitait subitement à sortir. Ses lèvres s'entrouvrirent sans trouver de manière appropriée de la saluer, avant que la rouquine ne la devance, son ton mal assuré lui brisant le coeur. « Aspen, tu.. » Une bouffée d'air frais vint lui cingler le visage au gré d'une bourrasque, la glaçant un peu plus sur place avant qu'elle ne se décide à sortir définitivement du bar, laissant la porte retomber dans son dos, s'avançant d'un pas timide. L'observant comme si elle la voyait pour la première fois, avec pourtant l'impression étrange de ne jamais l'avoir quittée. Elle avait envie de se coller une baffe, de rompre la distance et de la prendre dans ses bras, au lieu de soigneusement s'arrêter à un mètre d'elle. « J'ai pas arrêté de me demander ce qui t'arrivait depuis que j'ai reçu ton message et.. » Détournant le regard en se perdant dans la contemplation des alentours, déglutissant en sentant sa gorge se nouer de plus en plus, bien trop émotive, elle qui ne l'avait jamais été pourtant, jamais durant toutes ces années à grandir à ses côtés. Il fallut quelques secondes à la serveuse avant que celle-ci ne parvienne à reposer ses grands yeux humides sur son amie, le ton se voulant ferme malgré sa voix qui se cassait lamentablement. « Et j'suis là, je sais que j'ai pas assuré ces derniers temps et c'est pas de ta faute, vraiment pas. Alors tu peux tout me raconter, parce que je te jure que j'me fous pas de ce qui peut se passer dans ta vie, même si t'as pu croire le contraire, c'est pas le cas. »
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MessageSujet: Re: I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen   I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 12:14

We were like sisters.
— Salomé Callahan & Aspen >olstenholme —
Je sais que des fois j'suis chiante, et que je parle trop, et que quand je te dis que cette robe est hideuse, c'est pas sympa. Mais si je parle tant, c'est parce que souvent ça te fait rire, et que je sais que ça te change les idées, souvent. Et puis c'est la robe qui est hideuse, pas toi qui es dedans. Toi t'es toujours belle, c'est normal, tu es ma soeur. S'il te plait, reviens. J'ai besoin de toi.— home.

Enfin Sam était là, devant elle, et elle avait l’impression qu’on venait de lui agripper les cheveux pour enfin lui sortir la tête de l’eau. La rouquine battait des cils, très vite, soit parce que le vent lui agressait les yeux, soit pour éviter d’éclater en sanglots avant d’avoir pu aligner deux mots de plus. Elle s’était souvent imaginée le moment où, enfin, Sam répondrait à ses textos, à ses appels, et accepterait de la revoir. Parfois, elle s’imagine revenir triomphalement la voir, en acceptant, grande dame, de la pardonner pour lui avoir fait la gueule si longtemps sans la moindre excuse valable. Dans d’autres versions, elle lui criait dessus en lui disant que les gens, on les abandonne pas comme ça sans explication, et qu’elle, elle l’avait jamais abandonné, même quand elle était partie à la fac à l’autre bout du pays. Enfin, il y avait des versions qui ressemblaient un peu à celle-ci, avec les larmes aux yeux et la voix qui tremblote, simplement elle ne s’était jamais, jamais imaginé qu’il puisse lui arriver autant de chose en si peu de temps. Elle essaya de caler derrière son oreille une mèche qui venait lui barrer le visage à cause de vent, tentant de reprendre un peu contenance, histoire que Sam ne fasse pas demi tour devant son mutisme traumatisé :

- Oui je … Pardon, je voulais pas t’inquiéter, j’aurais du mettre plus de précisions dans mon message, je suis désolée, j’ai pas réfléchi, je …

Et là voilà qui commençait à s’excuser, déjà, terrorisée à l’idée que Sam puisse avoir quelque chose à lui reprocher. C’est vrai que ce texto, il était pas clair, mais en même temps elle pleurait au moment de l’écrire, elle venait d’avoir Lorcan au téléphone qui lui avait annoncé que son père venait d’agresser sa sœur, au point de l’envoyer à l’hôpital. A l’hôpital, c’était proprement inimaginable … Elle n’avait pas encore tous les éléments, le pourquoi du comment, Lorcan n’ayant lâché qu’un laconique « il a cru que c’était elle, la mutante de la famille », ce qui avait suffi à mettre Aspen dans tous ses états. C’était quoi ces pères qui agressaient leurs enfants d’un seul coup, sans le moindre signe avant coureur ? D’abord Marius et son père, maintenant Calista et Alistair . C’était fou. Le monde marchait sur la tête, littéralement. Elle plongea ses yeux humides dans le regard de Sam, et se rassura presque de voir le trouble dans les prunelles de son amie : au moins, elle n’arborait pas son masque de reine des glaces qu’elle redoutait tant, et c’était toujours ça de pris. Elle gloussa un sanglot en entendant Sam reprendre, se triturant les mains nerveusement :

- Pas assuré ces derniers temps …

Tu m’étonnes ma grande, tu fais la morte depuis six mois, alors que ton frère est venu toquer à ma porte totalement saoul après une de vos disputes, alors que mon père a tiré sur ma sœur, alors que Lorcan m’a annoncé être un … Un mutant. C’était pire le moment, tiens. Ça, elle avait eu envie de lui dire, dans les moments de colère où, le soir, elle se rendait compte que Sam n’avait toujours pas répondu à son message de la veille. Mais là, à la voir devant elle, toute la colère et le dépit d’Aspen s’étaient envolés. Elle était comme ça la Wol, elle ruminait dans son coin en ronchonnant, mais une fois face aux gens, son cœur se faisait trop tendre, surtout avec les Callahan d’ailleurs, et elle était incapable de leur en vouloir sérieusement.

- Je t’en veux pas… C’est promis, je t’en veux pas. J’ai juste… J’ai juste besoin de quelqu’un à qui parler. On peut s’asseoir, s’il te plait ? J’sais pas si mes jambes vont me supporter encore longtemps …

Il fallait dire qu’elle n’avait rien mangé depuis le matin même, rongée par l’inquiétude et l’anxiété. Un collègue l’avait forcé à au moins boire un peu de boisson énergisante, mais cette dernière lui restait sur l’estomac comme une tasse de lait caillée. Elle fit un signe de la tête en direction d’un banc à peine plus loin, qui avait la qualité d’être calé contre un mur, les protégeant un minimum du vent qui soufflait. Elle avait besoin de s’asseoir pour se concentrer sur tout ce qu’elle avait à débiter. Ne rien oublier. Etre exhaustive. C’était des qualités naturelles chez elle en temps normal, mais là, tout de suite … elle sortit un mouchoir de sa poche de manteau bleu pétrole, se mettant à le réduire en charpie, alors qu’elle prenait une large inspiration pour entamer son monologue. Elle avait besoin que ça sorte, vite, parce qu’elle était à deux doigts d’exploser :

- Je sais pas ce qu’il se passe. J’ai l’impression que tout s’effondre autour de moi ces derniers temps. Je … Ma sœur est à l’hopital, pour la deuxième fois ce mois-ci. La première fois à cause d’une mutante, la seconde à cause de … a cause de mon père, qui a cru qu’elle était mutante. C’est insensé hein ? Calista n’est pas mutante. Et même si c’était le cas, c’était pas une raison pour lui faire ça … Et, et Marius Caesar, tu connais Marius ? C’est un très, très bon ami à moi, et pareil, il s’est fait tiré dessus par son père, il a failli y passer il y a quelques jours … Les gens deviennent fous Sam, complètement fous, même pour des familles dysfonctionnelles comme nous, ce n’est PAS normal … et puis … J’ai peur qu’ils s’en sortent pas tous les deux, des complications, je sais pas … Et je veux pas, je veux pas qu’ils meurent, ils ne le méritent pas, ni l’un ni l’autre.

Ni personne, persiffla une voix dans sa tête, qu’elle chassa bien vite. La dessus, elle avait encore quelques doutes, mais ce n’était pas là la question. Elle essuya rageusement une larme, déterminée à continuer de vider son sac avant de s’effondrer définitivement :

- Les garçons ne m’ont pas donné de nouvelles pendant des mois. Noeh, pas depuis notre dernière sortie ensemble.

Non, cette nuit là ne comptait pas. Il n’avait pas « donné  de nouvelles » ce soir là. Il s’était juste échoué sur son paillasson sans la moindre explication

- Lorcan on… Il n’a pas répondu à mes textos pendant des semaines, des mois. Il cherchait des excuses pour pas me voir…. C’était horrible…

Ils avaient passé ça, enfin, il y avait peu de temps, mais le traumatisme était encore là chez la jeune femme, qui releva ses prunelles brunes dans celles de son amie :

- J’ai été si odieuse que ça, Sam, ce soir là, que plus personne ne voulait plus me parler ? Parce que si c’est le cas, je suis vraiment, vraiment, vraiment désolée, parce que je ne voulais pas, et que si c’est ma faute, je m’excuse … je veux juste que vous me pardonniez, tous …

Voilà, enfin, c’était dit. Pfiou, ça faisait du bien, malgré tout. Elle digérait tout ça depuis tellement longtemps que pouvoir s’excuser, enfin, auprès de Sam, lui faisait du bien, même si elle craignait encore que cette dernière puisse la rejeter, à nouveau …
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen   I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen Icon_minitimeDim 24 Avr 2016 - 22:20

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aspen wolstenholme & salomé callahan

« Euh, oui, oui bien sûr, viens. » Ses jambes tremblaient légèrement, menaçant de la lâcher à chaque nouveau pas effectué aux côtés d'Aspen, alors ça l'arrangeait bien elle aussi d'aller s'assoir. Les mots d'Aspen l'avaient laissée interdite un instant, les traits décomposés et la bouche entrouverte, incapable de répondre quoique ce soit d'autre. Elle ne pouvait pas la pardonner comme ça, c'était encore plus difficile à avaler pour la brune qui ne savait absolument plus comment réagir. Depuis qu'elle avait reçu son texto, elle avait la sale sensation de se tenir au bord d'un gouffre prêt à l'engloutir toute entière. L'appréhension lui nouait l'estomac et l'empêchait presque de réfléchir correctement, à tel point qu'elle n'avait pas compris immédiatement ce que venait de lui dire sa rouquine. Il fallait dire qu'à force de la regarder, de s'imprégner de son désarroi en ne sachant déjà pas comment s'en sortir avec sa propre détresse, elle peinait à rester sur Terre, à ne pas simplement s'enfermer dans cette bulle l'éloignant de toute chose, de toute réflexion. Mais elle n'avait pas le droit, pas après ces mois d'absence, pas maintenant que sa meilleure amie faisait un énième pas vers elle et qu'elle avait commencé à en faire un elle aussi, timidement. C'était peut-être ce qu'il fallait, finalement. La prendre au dépourvu, l'empêcher de comploter une excuse dans son coin pour se dérober. Laisser son coeur s'exprimer avant que sa raison n'ait eu le temps de le rattraper. Elle ne savait pas vraiment où elle allait, Sam, à s'installer aux côtés d'Aspen sans encore soupçonner le motif de sa venue. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'à priori, ça n'avait rien à voir avec elle. C'était sans doute pour le mieux. Épauler Aspen pour l'aider à faire face à un problème dans lequel elle n'avait aucune responsabilité, ça lui permettrait de laisser sa culpabilité de côté cinq minutes.

Un léger regard vers les mains d'Aspen en train de déchiqueter son mouchoir donnèrent envie à la brune de le lui retirer, parce que ça ne présageait rien de bon quand elle commençait comme ça et que ça ne faisait qu'intensifier son état de nerf. Pinçant ses lèvres un instant en osant reporter ses yeux sur son visage, elle attendit patiemment que les mots commencent à sortir, en silence. Chaque seconde contribuait à exacerber son stress, la laissant réfléchir à des tas de scénarios différents qui ne cessaient de gagner en gravité. Et dès les premières paroles, elle se raidit, crispant malgré elle ses mains sur ses jambes avant de tout bonnement les coincer entre ses cuisses pour leur éviter de trembler. Calista à l'hôpital. A cause d'Alistair. Parce qu'il s'était mis en tête qu'elle était mutante. Un frisson mordit sa nuque tandis qu'elle laissait Aspen poursuivre, se contentant de la regarder sans l'interrompre. Calista, mutante ? Et puis Marius, aussi ? Et tous les deux cloués dans un lit d'hôpital à cause de leurs pères ? C'était trop, beaucoup trop d'informations d'un coup. Outre l'inquiétude, l'incompréhension, la brune se retrouvait propulsée au premier rang de ses craintes les plus viscérales, spectatrice de ce qui arrivait réellement aux enfants supposément dégénérés, une fois découverts par leurs hunters de parents. C'était sûrement égoïste, de trembler autant pour eux que pour elle-même, ce n'était pas comme si elle n'y avait jamais pensé, s'imaginant à de trop nombreuses reprises le jour où sa propre famille viendrait à la découvrir. Elle avait déjà bien vu avec Noeh, deux mois plus tôt, lui qui ne lui adressait plus un mot depuis ce soir-là, lui qu'elle avait le sentiment d'avoir perdu aussi. Alors, ce sentiment que décrivait Aspen, voir tout s'écrouler autour d'elle, ça lui parlait plutôt bien. Visiblement, la Wolstenholme ne s'en tirait pas mieux qu'elle, humaine ou non. Tandis que tout se bousculait dans son crâne, une main vint se poser sur celle d'Aspen, l'attrapant pour la serrer fort, sans hésitation aucune. Elle ne pouvait pas la laisser tomber, c'était pas le moment de se dérober après tout ce qu'elle était en train de lui dire avec difficultés. « Aspen. » C'était la voix douce mêlée au ton ferme de ces moments d'égarement, l'appel destiné à la ramener près d'elle au moins quelques secondes, sans la laisser se perdre dans la panique et le chagrin. « Respire, ma belle. » La seconde main vint naturellement repousser les mèches rousses qui lui barraient la joue, comme avant, comme si rien n'avait changé. Pourtant, Aspen le lui avait bien rappelé, deux secondes plus tôt. Tout avait changé, tout se cassait misérablement la gueule. Sam n'avait pas été la seule à lui donner le sentiment d'être abandonnée. Lorcan n'avait pas vraiment eu le choix, jusqu'à ce qu'il ne lui apprenne l'horrible vérité. Et Noeh n'avait pas eu l'air d'être plus exemplaire, mais la brune chassa rapidement son frère de son esprit, ne tenant pas à se perdre dans davantage de réflexions à son propos. « On a  tous dépassé les bornes, ce soir-là, c'était con, totalement con de notre part à tous, t'es pas plus à blâmer que nous trois, ... » S'humectant les lèvres en prenant une légère inspiration, tentant de soutenir son regard derrière l'écume qui s'y infiltrait dangereusement. « Je peux pas parler pour eux, juste pour moi. » La pression s'était raffermi autour de ses doigts, comme pour l'empêcher de s'éloigner, pour se donner un peu plus de force aussi en s'apprêtant à prononcer ses excuses, à donner quelques bribes d'explications. « C'est moi qui suis désolée. C'est moi qui ait fait n'importe quoi. Au début, c'est sûr, je l'ai mal pris pour.. vous deux. » Incapable de prononcer le prénom de son jumeau à voix haute, nulle précision n'était nécessaire, de toute évidence. « Mais c'était pas que ça. Et pour la suite, j'ai pas d'excuses. Il y a eu plein de trucs sacrément merdiques chez nous, entre l'attaque du Manoir... et le fait que moi non plus, j'avais revu personne depuis la fête des fondateurs. » Bon, il y avait bien eu Lorcan lors de la fête de l'hiver, mais personne n'avait été au courant de ce qui s'était passé ce soir-là.  Pour ce qui était de Noeh, une fois de plus, des non-dits au bord des lèvres et une vague justification à offrir. « Puis quand j'ai finalement revu Noeh, ça s'est... très mal passé. Et j'ai fait un énorme blocage avec tout le monde,   j'ai aucune excuse. Vraiment aucune. » Là, elle piètinait sa fierté, la retournait dans la poussière avant de l'offrir à Aspen qui pourrait en faire ce qu'elle voulait, la foutre à la poubelle si ça lui chantait. C'était rare pour la Callahan d'ainsi se livrer, de tenter un mea culpa envers celle avec qui elle n'avait jamais eu à s'excuser, jamais pour des choses si graves. C'était la première fois qu'elle avait besoin de son pardon, celui qu'elle ne pourrait lui donner qu'en ignorant les véritables motivations de ce silence forcé. Pourtant, la manière dont Aspen parlait des mutants n'avait rien de familière, excusant d'avance la potentielle dégénérescence de sa soeur sans en faire une cible, ne justifiant pas le geste de leur père. Il y avait aussi eu les explications de Lorcan, le fait que ce qu'elle n'avait pas accepté ce n'était pas tant le pourquoi que le comment de son absence. Les mensonges impardonnables, la mutation presque acceptable en comparaison. Alors, peut-être qu'elle aussi, il faudrait qu'elle le lui avoue, qu'elle se montre la plus transparente possible pour ne pas réitérer la découverte surprise comme avec Noeh. Mais pas aujourd'hui. Pas alors que tout lui tombait déjà sur le crâne. « C'est normal que tu paniques pour eux, mais ils sont pris en charge maintenant, ils sont entre de bonnes mains. L'attente c'est le pire, je le sais bien.. »  Un léger tremblement perturba la ligne de ses lèvres tandis qu'elle fermait la bouche sur ces mots, incapable de poursuivre durant quelques secondes. Se retrouver avec un membre de la famille à l'hôpital, elle connaissait aussi, et c'était difficile de rassurer Aspen là où personne n'avait réussi à la rassurer elle, l'an passé. Ravalant ses larmes en laissant un soupir s'échapper de ses lèvres, Sam secoua vaguement la tête pour tenter de se ressaisir. « ... mais t'es pas toute seule, tu seras jamais toute seule. Je te le promets. Je te laisse plus. Plus jamais. » Peu importe si cela voulait dire qu'elle vivrait avec la peur permanente de se voir découverte, de devoir lui parler de sa saloperie de mutation. Parce qu'à voir Aspen dans cet état, en n'ayant pas été là pour elle, ce n'était plus le plus important tout à coup. Plus du tout.
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MessageSujet: Re: I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen   I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen Icon_minitimeMar 26 Avr 2016 - 23:08

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— Salomé Callahan & Aspen >olstenholme —
Je sais que des fois j'suis chiante, et que je parle trop, et que quand je te dis que cette robe est hideuse, c'est pas sympa. Mais si je parle tant, c'est parce que souvent ça te fait rire, et que je sais que ça te change les idées, souvent. Et puis c'est la robe qui est hideuse, pas toi qui es dedans. Toi t'es toujours belle, c'est normal, tu es ma soeur. S'il te plait, reviens. J'ai besoin de toi.— home.

En d’autres circonstances, et surtout avec quelqu’un d’autre, Aspen ne se serait probablement pas montrée aussi indulgente et docile. L’amitié, Aspen ne plaisantait pas avec ça. Quand on arrivait à entrer dans le cœur de la Wolstenholme, passant à travers sa carapace de pseudo assurance et de condescendance princière, on découvrait dessous une jeune femme d’une loyauté sans faille, prête à tout pour ceux à qui elle tient. A l’excès d’ailleurs, parce qu’elle n’a jamais réussi à faire quoi que ce soit à moitié, Aspen .Quand elle vous aime, c’est tout entier, à profusion, à outrance, probablement trop, clairement trop, et Sam faisait partie des rares élus qui étaient fichés dans l’affect de la rouquine. Alors oui elle lui en voulait peut être un peu, pour la forme, mais elle avait tellement besoin de savoir que Salomé, elle, ne la détestait pas, qu’elle était bien capable de s’écraser comme une carpette pour ne pas risquer une nouvelle dispute. Elle ne ferait pas ça avec tout le monde, oh ça non, surtout quand on connaissait l’appétence de cette dernière pour les joutes verbales. A mesure qu’elle déballait son récit à Sam, la jeune traqueuse se sentait perdre pied, comme si le fait de mettre des mots sur tout ce qu’elle vivait lui faisait véritablement prendre conscience de l’horreur de la situation : des parents qui agressaient leurs enfants, des tentatives d’infanticide réelles. On était pas dans un mauvais film au scénario tordu, c’était la vraie vie, et c’était absolument atroce. Elle ne connaissait pas les raisons de l’agression de Marius par Hippolyte, surtout qu’elle savait Bien que Marius était humain, tout de même. Etait ce alors Hippolyte qui avait déclenché un don incontrôlable, et aurait blessé Marius sans le vouloir ? Elle n’en savait rien, rien du tout, et tout ce qui lui importait, c’était que son meilleur ami était à l’hôpital sous assistance respiratoire, plus troué qu’une passoire, dans la chambre jouxtant celle de sa sœur ainée. Jamais elle n’était allée aussi souvent à l’hôpital depuis son retour, et elle avait appris à détester l’odeur des produits aseptisants et le regard mi ennuyé mi condescendant des infirmières. Elle s’était mise à hyper ventiler d’ailleurs, sans s’en rendre compte, et ce n’est que le contact de la main de Sam sur la sienne qui la fit reprendre un peu de contrôle sur sa respiration, autant qu’il lui était possible de le faire avec son cœur menaçant de faire sécession du reste de son corps tant il battait furieusement dans sa poitrine. Elle inspira profondément, plongeant son regard rougis de larmes dans les yeux si familiers et rassurants de Sam, alors que celle-ci prenait la parole, comme pour lui laisser le temps de se ressaisir un peu. Sans le savoir, la brune libéra la conscience de la rouquine d’un poids terrible en concédant que les torts étaient partagés : elle n’était donc pas totalement la méchante de l’histoire, tout n’était donc pas de sa faute. Ça ne changeait rien au fait qu’ils avaient tous décidé spontanément d’arrêter de lui parler, mais c’était important pour elle, voilà tout. De l’Aspen dans toute sa splendeur. Elle chercha un autre mouchoir, pour essuyer ses yeux et se moucher cette fois ci, baissant les yeux d’un air contrit quand Sam mentionna les raisons de sa colère. Noeh et elle, elle et Noeh. Comme Lorcan quoi, en plus de sa mutation. Aspen se demandait encore pourquoi le Callahan s’était mis en tête de remettre cette histoire sur le tapis, huit ans plus tard, alors qu’ils avaient presque tourné la page. Enfin, en dehors de Ce soir là, mais au regard de l’absence de réponse du grand brun depuis, elle songeait de plus en plus que ce n’était qu’un moment d’égarement à la Noeh, comme il savait si bien les provoquer. D’ailleurs, elle le chassa très vite de son esprit : C’était Sam qui comptait pour le moment, pas son jumeau.

- Je … je sais qu’on aurait du vous en parler à l’époque, mais on était ados, on était … Stupides, enfin je veux dire, c’était il y a tellement longtemps … Je ne pensais même pas que ça vous ferez quoi que ce soit, tellement il y a prescription…

Elle était sincère en plus. Pour elle, ce n’était plus qu’un détail de l’histoire, son premier amour, surement pas le dernier, non non non. Si ça peut te permettre de dormir la nuit, Wolstenholme…

- Je vois … J’suppose que ça n’a pas été une période facile pour qui que ce soit, de toute manière …

Lorcan s’était renfermé sur lui à cause de son don, et elle se doutait bien qu’il n’en avait pas parlé à Salomé, qui partageait le point de vue sur les mutants d’Aspen depuis des années. Il devait craindre la réaction de la brune, à n’en pas douter. Pourtant, elle lui soufflerait probablement d’en toucher un mot un jour à la Callahan. Elles ne seraient surement pas de trop de deux pour couvrir ses arrières, et elle était sur que Sam comprendrait, malgré tout. Elle avait bien fini par comprendre, elle, et elle était surement la plus têtue des deux. Elle soupira avec un sourire triste à l’évocation du jumeau Callahan :

- Noeh … Y a-t-il seulement seulement encore quelqu’un avec qui cela ne se passe pas mal pour lui ?

Elle voyait mal Sam faire quoi que ce soit justifiant les réactions démesurées de son frère. Ils étaient tous très, très patients avec lui, elle la première, peut être trop d’ailleurs, dans l’espoir de retrouver celui qu’il était avant son accident. C’était en partie de leur faute si il se montrait si difficile à gérer, si ils continuaient à tout lui passer ainsi … Et elle savait de quoi elle parlait…

- Les excuses au pire, ça sert pas à grand-chose quand on a déjà pardonné, tu sais …

Qu’elle murmura presque, serrant un peu plus les doigts de Salomé dans les siens. Ses larmes avaient fini de couler, malgré la rougeur du bout de son nez et sa respiration encore un peu saccadée. Peu lui importait les raisons qui avaient amené Salomé à se murer dans un silence glaciale pendant des mois. Peu lui importait qu’elle se soit torturée l’esprit pendant des soirées entières en l’absence de sa meilleure amie. L’important, c’était le moment présent, qu’elle soit là pour elle au moment où elle en avait vraiment besoin. Rien que ça, cela lui prouvait qu’elle ne l’avait pas définitivement, et c’était tout ce qui comptait pour la chasseuse en perdition. Elle posa alors sa tête sur l’épaule de Sam, et remarqua pour la première fois depuis le début de leur conversation qu’elle aussi, tremblait :

- De toute façon maintenant que je t’ai remis la main dessus ma grande, il est hors de question que je te laisse filer comme ça, non mais dit … J’fais ça par ordre croissant de difficulté… D’abord Lo’, puis toi … Mais j’vais p’t’être attendre que tout le reste se tasse pour le boss final, comme dirait Cali …

Sur ses lèvres s’étira un pâle sourire fatigué, mais sincère. Sam lui avait manqué bien plus que cette dernière ne pouvait l’imaginer …

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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen   I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen Icon_minitimeMar 28 Juin 2016 - 17:42

I didn't want us to burn out
aspen wolstenholme & salomé callahan

« A l'époque ? » Les mots étaient sortis d'eux-mêmes à travers sa voix cassée, parfait témoignage de sa surprise aux mots de la rouquine, Sam ne cherchant même pas à camoufler cet air abasourdi qui s'insinuait sur son visage. Levant légèrement la main devant elle comme si cela allait lui permettre de marquer une pause, de laisser le temps aux révélations d'Aspen de faire leur chemin dans son esprit, la brune haussa légèrement les sourcils alors que son amie achevait de lui faire comprendre que Noeh et elle, c'était du passé, un passé bien plus éloigné que leur échange ne l'avait laissé entendre lors de la fête des fondateurs.  « Attends, mais je croyais que.. » Elle avait cru quoi, au juste ? Ce qu'elle avait vu, entendu ce soir-là, cette vérité qui l'avait tant submergée qu'elle n'avait pas cherché à comprendre, laissant la colère et la déception s'emparer de son être sans réellement s'intéresser à ce qu'avait pu être cette relation aux allures trop vivaces, aux échos semblant si douloureux. Elle s'était arrêtée sur l'idée de ce secret qu'ils avaient gardé, loin de Lorcan et d'elle-même, ce lien si particulier qu'ils avaient partagé à leur insu, là où ils se disaient pourtant tout. Sans doute qu'une telle réaction de leur part suffisait à justifier la discrétion d'Aspen et Noeh au sujet de leur relation, s'épargnant les foudres certaines de leurs doubles, et pourtant, la brune n'était parvenue à rationnaliser ces nouvelles qui l'avaient trop fortement ébranlée. Parce qu'il avait sans doute été un peu facile de s'acharner sur ce point, se déchargeant d'une part de sa propre culpabilité quant aux mensonges qu'elle pouvait laisser filer par omission depuis des mois. Elle n'avait jamais demandé d'explications, et désormais qu'Aspen les lui donnait, sa rancune tendait à retomber aussi rapidement qu'elle avait pu s'installer. « A votre manière de vous engueuler, j'ai cru que c'était récent, presque d'actualité même, sûrement pas que ça remontait à si longtemps. » S'humectant les lèvres en digérant lentement sa propre méprise à ce sujet, la brune ne pouvait pourtant se départir d'une part de perplexité, parce qu'elle les avait entendu, ce soir-là, bien au-delà des paroles acerbes qu'ils avaient pu échanger. C'était les pensées qui s'étaient bousculées dans son esprit perdu, le fond de leurs sentiments qui avaient affleuré la surface de leur joute verbale, Salomé pour seule témoin de ce que les mots pouvaient réellement dire avant de passer la barrière de leurs lèvres. C'était ce qui avait conforté son idée que ces deux-là, c'était bel et bien réel, et bel et bien présent. Ce qui la laissait un instant songeuse tandis qu'Aspen lui assurait qu'il y avait prescription, sans qu'elle ne puisse pourtant réellement intervenir. Elle avait pourtant envie de demander, d'interroger la rouquine, pourtant les mots ne sortaient pas, de peur de se compromettre, d'en dire trop et de se dévoiler comme cela avait pu être le cas avec Lorcan l'été passé. Alors, elle se taisait, Salomé, gardant pourtant dans un coin de sa tête l'idée que son amie ne lui disait pas tout, sans pourtant pouvoir l'en blâmer.

Incapable de détacher son regard d'Aspen, les mots suivant lui serrèrent un peu plus le coeur encore, la laissant esquisse l'ombre d'un sourire triste. C'était à se demander comment les choses avaient pu se compliquer si rapidement, l'enchaînement des événements ne leur ayant laissé aucun répit au cours de ces douze derniers mois. Et pourtant, alors que sa main refusait de lâcher celle de sa meilleure amie, alors que leurs larmes trouvaient leur écho dans leurs regards respectifs, il y avait cette lumière qui s'insinuait au milieu des ténèbres, cet espoir de retrouver un semblant de stabilité, de retrouver ce qu'elle avait cru perdu à la force de ces temps d'éloignements. Haussant les épaules à l'évocation de Noeh, sentant son regard vaciller un instant tandis que le coin de ses lèvres se tordait brièvement malgré elle, sa gorge se nouant un peu plus encore. Elle ne savait pas réellement où en était Aspen avec son frère, ce qu'il avait pu dire ou faire pour qu'elle se sente si amère à son propos, tout comme Lorcan, tout comme elle-même. Pourtant, c'était bien la brune qui était seule coupable de ce qui avait pu se produire avec son frère, accusant tous les blâmes sans chercher à se défendre. « J'imagine qu'il lui faut du temps, plus de temps qu'avant encore. » Pour réaliser ses potentielles erreurs, accepter de s'être trompé. C'était déjà compliqué par le passé, et en cela sûrement qu'ils n'étaient pas jumeaux pour rien, mais l'accident avait corsé les choses, sans que personne ne sache plus comment l'aborder sans qu'il ne morde dans la seconde. Pourtant, toujours, la Callahan cherchait à défendre ce comportement, même lorsqu'il refusait de lui répondre depuis des semaines et qu'elle aurait dû se sentir abandonnée. Elle ne lâchait pas prise, s'accrochant férocement, s'imaginant des justifications à ses remarques acérées à l'égard des autres, même lorsque celles-ci n'étaient clairement pas excusables. « Mais je pense que les parents gagnent peut-être le prix de la patience. J'imagine même pas comment ça se passe à la maison. » Un vague sourire se greffa de nouveau au coin de sa bouche, parce que les imaginer s'arracher les cheveux avec Noeh dans les parages, ça n'avait pas manqué de l'amuser avant que tout ne parte en vrille. Et c'était certainement plus facile de détourner le problème, de se dire que c'était peut-être encore plus pesant pour eux que pour elle, de le laisser entendre tout du moins, parce qu'elle n'était pas prête à reconnaître à haute-voix à quel point les choses pouvaient être chaotiques entre son jumeau et elle.

Soulagée par les mots rassurants d'Aspen, elle ne put que balayer avec aisance le sujet Noeh de ses pensées, accueillant la tête d'Aspen sur son épaule en sentant le soulagement l'envahir de nouveau. « Tu m'as trop manquée, ma Wol'. » Appuyant à son tour sa joue dans la chevelure flamboyante de son amie, murmurant ses mots en sentant un poids quitter sa poitrine. Un rire vint même ponctuer la remarque suivante, perçant à travers le miroir de larmes qui s'était mis à tapisser ses joues sans qu'elle ne s'en aperçoive, celles-ci commençant à s'évaporer doucement aux mots d'Aspen. « En attendant le boss final, si tu as besoin, hésite pas. Si t'as juste envie d'aller faire du shopping, hésite pas non plus, et si tu veux juste passer chez moi, c'est pareil. J'ai pas changé d'adresse, malheureusement. » Un sourire aux lèvres en venant tamponner le reste d'humidité le long de ses cils d'un revers de main. Il fallait dire qu'Aspen était certainement celle qui l'avait le plus entendu se plaindre des défauts de cet appartement durant toutes ces années à y vivre, celui qu'elle était toute décidée à quitter lorsqu'elle aurait terminé son année et qu'elle aurait une véritable paye, autre chose que son petit salaire de serveuse. « Tu vas être horrifiée quand tu vas voir l'état de mes placards. J'crois bien que ça fait dix-mille ans que j'suis pas entrée dans un magasin. » Et elle savait, la brune, à quel point cette petite phrase pourrait hérisser le poil à sa meilleure amie, après toutes ces séances d'essayage qu'elles avaient pu partager depuis qu'elles étaient en âge d'aller se ruiner en fringues et en chaussures. Il fallait croire que sans Aspen, y aller ne lui était même plus venu à l'idée. Il n'y avait bien qu'avec elle qu'elle s'adonnait à ce genre d'activités. Le shopping pour simple exemple, futile exemple en comparaison à tout ce qui lui avait réellement manqué chez la rouquine, la pudeur au bord des lèvres alors que Sam lui coulait un regard en biais. C'était un nouveau pas en avant, un sourire qui disait tu vois, la vie n'a pas tout à fait pu continuer comme si de rien n'était, sans toi.
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MessageSujet: Re: I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen   I'm not affraid to tell you that I miss you ~Samspen Icon_minitimeJeu 30 Juin 2016 - 23:19

We were like sisters.
— Salomé Callahan & Aspen >olstenholme —
Je sais que des fois j'suis chiante, et que je parle trop, et que quand je te dis que cette robe est hideuse, c'est pas sympa. Mais si je parle tant, c'est parce que souvent ça te fait rire, et que je sais que ça te change les idées, souvent. Et puis c'est la robe qui est hideuse, pas toi qui es dedans. Toi t'es toujours belle, c'est normal, tu es ma soeur. S'il te plait, reviens. J'ai besoin de toi.— home.

La rouquine échangea un regard surpris avec la Callahan : bah oui, à l’époque, pourquoi cet air surpris ?  ça paraissait quand même évident, non, que Noeh et elle ça datait, genre, de Mathusalem ? Elle avait même eu d’autres copains entre temps, même si aucun d’entre eux n’avait tenu la distance comme le grand brun avait pu le faire. Elle ne put s’empêcher de sourire un petit peu devant les explications maladroites et embrouillées de Sam, et en même temps, elle pouvait comprendre son trouve : Noeh et elle ça avait toujours été… Compliqué, qu’ils soient ensemble ou non. Et avec le recul, c’était vrai que, de l’extérieur, ils avaient toujours un comportement terriblement ambigu. A moins que ce soit une histoire de regard, enfin, peu importait. C’était du passé maintenant, plus ou moins.

- Ouais, je sais, mais, hum … Non. Enfin je veux dire, on était ensemble au lycée, en première et en terminale.

Un an et demi, sa plus longue relation de toute sa vie. Devait elle en être fière ou dépitée ? Probablement un peu des deux. Elle se passa une main dans les cheveux avant de reprendre. Après tout, peut être qu’une fois tout cela mis une bonne fois pour toute sur la table, elle se rendrait compte du ridicule de la situation dans laquelle elle stagnait depuis bien trop longtemps :

- On s’est séparé au début de l’été, juste après le résultat des examens. Ton frère a… Mal pris que je sois prise au MIT et que je décide de partir loin de vous. La situation a dégénéré et, hum … Il a considéré qu’il était plus raisonnable que nous prenions des chemins séparés. Et puis voilà.

Elle avait édulcoré un peu la réalité, désireuse de ne pas accabler Noeh devant sa jumelle. Bien sur, en réalité, il lui avait fait une scène, avait été absolument odieux avec elle, et l’avait largué comme une vieille chaussette, la contraignant à partir en classe d’été en avance pour ne pas avoir à le croiser dans les rues de Radcliff tout l’été. Elle n’avait pas besoin que Sam la plaigne, et elle n’avait pas envie que la jeune femme se retrouve avec une encore pire vision de son frangin qu’elle ne l’avait déjà.

La tête posée sur l’épaule de sa meilleure amie, Aspen accueillit ses confidences avec un sourire complice et rassuré. La petite fille en elle jubilait de retrouver sa meilleure amie, de savoir qu’elles ne se détestaient pas et que leurs chemins n’avaient pas à se séparer tout de suite. C’était comme un rayon de soleil dans le ciel bien gris de ses derniers mois, et elle avait l’impression que le soulagement irradiait dans sa poitrine, alors qu’elle grognait avec un petit sourire goguenard :

- J’espère bien que je t’ai manqué, ta vie devait être tellement chiante sans moi dedans.

Et la réciproque était vraie. Sam n’était peut être pas aussi exubérante qu’elles, mais elle était sa moitié, d’une certaine manière. Celle avec qui elle pouvait passer toute sa journée, et avoir encore des choses à se raconter le soir. Sa meilleure amie, celle qu’on a qu’une seule fois dans sa vie. Elle se redressa un peu en entendant la dernière réponse de Sam, essuyant ses joues a son tour avant de grimacer, plus ou moins sincèrement :

- … Mademoiselle Callahan, êtes vous en train de m’avouer que vous n’avez pas acheté ne serait ce qu’un nouveau soutien gorge en presque UN AN ? Mais tu fais quoi de ton temps libre, sérieusement ??

Elle allait la prendre pas la main pour l’amener dans le centre commercial le plus proche et lui faire cramer la carte bleue quand une voie masculine et de mauvaise humeur vint héler la brune, d’abord avec véhémence, puis avec moins d’aplomb face au regard noir terrifiant de la Wolstenholme, qui soupira en se redressant en même temps que Sam : la pause était terminée apparemment, il était temps que la brune reprenne son service. Malheureusement. Aspen lui serra la main, fort, avant de souffler presque timidement.

- Toi, moi, samedi après midi, on fait un truc. N’importe quoi, un ciné, un café, une séance de shopping ou un SPA, je te laisse le choix du lieu. Mais il est hors de question que je reste plus de quarante huit heures sans te voir, ok ?

Elle serra son amie dans ses bras, puis la laissa filer avec un petit sourire en direction du bar. Une fois seule, elle reprit à nouveau sa respiration, plusieurs fois, avant de prendre le chemin de chez elle, le sourire aux lèvres. Ça avait été court, mais intense, et surtout, surtout, ça s’était bien mieux passé qu’elle n’osait l’espérer. Il fallait absolument qu’elle raconte tout ça à Lorcan. Il serait surement trop content, lui aussi.



THE END
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