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 From so simple a beginning [ft. Eddie]

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MessageSujet: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeJeu 11 Fév 2016 - 5:21

Theodora & Edward
   
De Londres, Theodora n’avait pas gardé que de mauvais ou de monotones souvenirs. Lorsqu’elle était arrivée au cœur de la célèbre capitale anglaise, elle n’était pas bien sûre de quoi savoir faire d’elle. Elle venait de quitter une famille pas bien méchante mais qui n’avait tellement pas envie de sortir de ses habitudes qu’elle avait eu l’impression de voir des vieillards avant l’heure. Elle avait bien d’autres projets en tête que de finir ses jours dans une banlieue sans intérêt, mariée à elle ne savait qui à s’occuper de sa maison normale et de son jardin normal dans sa vie normale. La normalité en général ne lui allait pas. Après tout, quel en était l’intérêt ? Si elle n’était pas une aventurière émérite, elle avait tout de même un certain penchant pour tout ce qui pouvait sortir de l’ordinaire d’une manière ou d’une autre. C’était l’une des raisons pour lesquelles elle avait choisi son métier – ça et l’indépendance qu’il lui offrait. Elle avait déployé des efforts considérables pour se faire remarquer et se faire un nom, puis se dresser un joli carnet d’adresses et se constituer un répertoire qui lui assurait de ne jamais se retrouver sans rien à faire. Et elle en avait fait, des choses. Pas seulement pour satisfaire les fantasmes de ses clients dans une chambre : elle ne comptait plus les fois où elle avait été traînée dans des soirées et des galas mondains on ne peut plus ennuyeux, parce qu’elle faisait joli au bras de ces messieurs qui la payaient très cher pour une nuit avec elle, qu’il se passe quelque chose ou non. Elle avait conscience que beaucoup d’entre eux l’avaient vue comme une jolie pièce de collection, un bel objet qu’on montre à qui veut bien le voir. Tant pis : qu’ils croient donc ce qu’ils voulaient, elle savait ce qu’elle valait, et elle ne le prenait pas plus mal que ça. Après tout, c’était elle qui avait choisi cette existence. Il fallait bien qu’elle en assume les mauvais côtés aussi.
Heureusement, elle avait aussi rencontré quelques personnes particulièrement marquantes. Elles n’avaient pas été nombreuses, mais elles avaient toutes marqué sa vie d’une manière ou d’une autre. Et dans ce groupe dont les membres devaient se compter sur les doigts d’une seule main se trouvait Edward.
Ils s’étaient entendu presque comme par magie tant la chose avait été rapide. De simples escorts qui s’étaient parlé par ennui, ils étaient devenu amis, puis très bons amis, puis plus que cela encore. Il n’y avait jamais rien eu de physique entre eux, jamais de sexe, jamais de baiser ; pourtant, à les voir tous les deux, on aurait juré regarder un couple particulièrement complice. Complices, ça ils l’étaient, et plutôt deux fois qu’une. Mais de couple, ils n’avaient rien sinon parfois quelques attitudes affectueuses qui, à leurs yeux, étaient tout ce qu’il y avait de plus platonique. Si la jeune femme n’avait pas perdu le contact bêtement, si elle n’avait pas rencontré James, peut-être qu’elle aurait fini par tomber amoureuse de lui – et encore, leur relation était si agréable, si douce à vivre, qu’elle aurait été triste de la gâcher par un geste ou une parole malheureuse. Alors, lorsqu’il était revenu dans sa vie, cinq ans après leur dernière entrevue, elle avait tout fait pour s’assurer qu’il n’en sorte plus aussi brutalement que la dernière fois.

Et maintenant, ils habitaient tous les deux, comme si c’était la chose la plus normale au monde, comme si ça ne faisait pas tout juste deux mois qu’ils s’étaient retrouvé. Comme si ça faisait des années qu’ils ne s’étaient pas quittés. La jeune femme était heureuse de l’avoir avec elle ; elle était plutôt ravie de ne plus avoir ses hallucinations pour seule compagnie. Elle avait parlé de ce problème à Eddie d’ailleurs – après tout, elle ne lui avait jamais rien caché, et elle estimait qu’elle pouvait le mettre au courant. Quant à elle, elle savait pour sa mutation, le client qui lui avait retourné le cerveau et ses péripéties d’un bout à l’autre des Etats-Unis. Pas de secrets entre eux, ou alors pas sans une excellente raison. C’était peut-être aussi pour ça qu’ils s’entendaient si bien, tous les deux : ils se forçaient rarement à quoi que ce soit l’un avec l’autre. Ils se confiaient facilement, riaient facilement, désespéraient facilement de temps à autres, lorsqu’il fallait laisser partir un peu de vapeur et qu’ils avaient l’envie de s’épancher en sachant qu’ils ne seraient certainement pas jugé par la personne en face. Oui, définitivement, cette situation avait du bon.
Et pourtant, il y avait un petit quelque chose qui turlupinait Theo depuis quelques jours. Elle avait mis un moment avant de comprendre ce dont il s’agissait, mais ce fut en refaisant le lit d’Eddie sur le canapé qu’elle s’était rendu compte qu’il n’était pas autant chez lui qu’il l’aurait dû. Il avait plus des allures de squatteur que de véritable colocataire et elle était sincèrement fâchée qu’il soit ainsi posé au milieu de son salon, comme s’il était un simple invité et pas chez lui ; parce qu’il était chez lui après tout. Il n’avait pas de loyer à payer puisque le grand appartement avait été acheté par le compagnon de la jeune femme quelques années avant sa mort, mais il aidait aux corvées, il faisait la cuisine et il dormait là, se lavait là, vivait là. Depuis combien de temps n’avait-il pas passé une nuit dans un lit digne de ce nom ? Un long moment, elle n’en doutait pas. Elle comptait bien régler ce souci d’ici la fin de la soirée.
Lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir, elle avait rangé le salon et débarrassé les couvertures et les oreillers qu’il fallait jusqu’à présent ressortir tous les soirs. Elle avait aussi fait de la place dans son dressing pour qu’il puisse y ranger ses affaires au lieu de les laisser dans ses valises, mais elle lui montrerait plus tard. Elle se contenta simplement de saluer Edward, installée dans un fauteuil à lire tranquillement.

- Je pensais que tu rentrerais plus tard. Tout s’est bien passé ?
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MessageSujet: Re: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeSam 13 Fév 2016 - 16:39

Little variations on my page
Pendant un sacré bout de temps, Edward s’était retourné dans le canapé, à contempler le tantôt le plafond et tantôt le dos du canapé mais, à aucun moment, il n’avait réussi à se rendormir. Cela faisait à peine deux semaines qu’il avait été vacciné, une semaine qu’il en était remis et il se demandait combien de temps ça durerait. Il avait entendu parler du fait que ça n’était que provisoire mais, honnêtement, en chier autant pour un truc qui tenait pas, ça le faisait chier. Pas qu’il était super ravi ou vraiment déçu. En fait, il n’en savait foutrement rien et c’était ce qui l’avait maintenu éveillé. Sa mutation était devenue une menace pour les autres mutants et il n’avait jamais rien pu en faire mais, elle avait toujours été là. Non pas qu’il était d’un altruisme infini envers les autres mais, il ne savait pas. Quand elle reviendrait, il ne serait pas plus avancé et surtout, il ne comptait pas remettre ça vu la manière dont il avait été malade comme chien au point de foutre les jetons à Theo. Ce qui l’ennuyait, c’était les douleurs qu’il ressentait plus ou moins épisodiquement et plus ou moins fortement. D’où ça sortait, il n’en avait aucune idée. Ou plutôt, il en avait une vu que le vaccin n’était pas connu pour être stable. Il aurait juste aimé savoir ce qui causait ça. C’était d’ailleurs pour ça qu’il s’était levé. Savoir.
Le toubib chez qui il était allé ne lui avait pas appris grand-chose si ce n’était que son organisme avait reçu un sacré choc avec ce qui lui était arrivé. Sans déconner ? Il ne l’avait pas remarqué. Il avait dû mariner dans une baignoire d’eau tiède pendant des plombes jusqu’à ce que sa température se décide à redescendre sous les quarante. Il s’était d’ailleurs fait sermonné pour avoir refusé d’aller à l’hosto. Il aurait pu y passer paraît-il. Sans blague. Un corps humain n’était pas fait pour bouillir à quarante-et-un degré et rendre la totalité de ce qu’il avait ingéré pendant deux jours de suite pour finalement stagner dans un sommeil agité pendant deux autres jours. Theo avait eu une patience monumentale et surtout des réflexes hallucinants le concernant pendant cette période. Il ne devait probablement sa vie qu’à ses actions. Il s’était certes réveillé affamé et un brin déshydraté mais pas trop mal. Ah ça, il lui en devait une et pas qu’une d’ailleurs. En attendant, il n’en savait pas plus et il n’était ressorti de cette visite qu’avec des cachetons antidouleurs, au cas où. Joie.

Pas plus avancé, il était parti se racheter des cigarettes avec son flacons de pilules dans la poche et le restant de son autre paquet de clopes dans l’autre. Il en avait profité pour aller chercher une livraison spéciale venue tout droit d’Angleterre. La bouffe dégueulasse, ça allait bien cinq minutes et même s’il trouvait parfois son bonheur, un vrai repas de chez eux ne leur ferait pas de mal. Et puis le whisky. Franchement, il en avait marre de subir ces boissons ignobles. Cet anglais-là faisait figure d’oiseau rare, il aimait bien manger dignement et pourtant, son chez lui n’était pas franchement ce qu’on pouvait qualifier de gastronomique. Des mars frits... Des sandwichs avec du cheddar et du pudding... Il y avait franchement des horreurs à dispositions en matière de nourriture dans son pays.
De retour les mains occupées par les sacs, il rentra, les clefs à la bouche et les sacs en mains. Comment il avait ouvert ? Ce n’était pas l’important, c’était ouvert. Il posa les sacs et ses clefs en haussant les épaules.

- « On va dire ça. On ne peut pas dire que le médecin en savait franchement long sur le pourquoi du comment. Tout ce qu’il a pu me dire c’est que mon organisme avait été sévèrement agressé par le vaccin. Je crois être le premier à l’avoir remarqué mais va savoir, peut-être a-t-il décroché son diplôme par hasard. »

Il sortit ses cigarettes, le flacon et son zippo de ses poches puis se délesta de son manteau avant d’aller ranger ses trouvailles et de poser le whisky sur la table. Hors de prix évidemment, de chez eux, importé spécialement.

- « Regarde ce que le merveilleux homme que je suis nous ramène. Une bonne odeur du pays qui fleure bon la qualité. »

Il l’exposa comme l’aurait fait une femme dans ces pubs ridicules d’antan où on aurait dit que les boîtes de lessives étaient les meilleures trouvailles du siècle, avec un sourire ridicule collé au visage.

- « Désolé de ne pas avoir rangé en partant ce matin, j’avais la tête ailleurs. »

Littéralement ailleurs dans son cas. Légère crise passagère ce qui expliquait le trench, le gilet qu’il aurait porté autrement mais pas sans cravate, par-dessus uen pseudo chemise noir. Un étrange mélange entre deux eaux de ce qu’il avait été. Son style vestimentaire voguant pour l’heure au hasard de ses crises identitaires.
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MessageSujet: Re: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeMar 16 Fév 2016 - 1:14

Theodora & Edward
   
S’il y avait bien une chose à laquelle Theo avait toujours été habituée, c’était la solitude. Lorsqu’elle vivait encore chez ses parents, bien avant sa majorité, elle avait déjà tendance à se mettre à l’écart, à rester dans sa chambre ou bien à n’en sortir que lorsque tous les habitants de la maison dormaient déjà, préférant le vide du salon à la compagnie de sa famille. Lorsqu’elle avait eu son premier appartement, elle avait trimé d’arrache-pied pour ne jamais avoir besoin de prendre une colocation, quitte à vivre dans une boite à savon durant des années. Lorsque son travail lui avait permis de mettre suffisamment d’argent de côté pour ça, elle était passée à quelque chose de plus luxueux, de plus confortable, jusqu’à trouver quelque chose qui lui plaise en plein cœur de la capitale. Elle n’avait jamais voulu d’un palace, juste d’un endroit où elle pourrait se sentir chez elle sans être à l’étroit ni avoir l’impression d’avoir bien trop d’espace pour elle toute seule. A force, elle avait fini par trouver le bon équilibre, ses dernières années de vie à Londres ponctuées par les apparitions plus ou moins inattendues de James au beau milieu de son salon. C’était les seules petites touches de compagnie qu’elle avait, les rares depuis qu’elle avait perdu tout contact avec Eddie. Auparavant, lorsqu’ils avaient un moment de libre, il était courant qu’ils aillent chez l’un ou chez l’autre. Mais le temps et les choses faisant, leurs visites s’étaient espacées, jusqu’à disparaître totalement. La jeune femme s’était plusieurs fois demandé ce qu’il devenait, n’osant pas reprendre contact à cause de son compagnon cependant. Elle ne voulait pas qu’il lui prenne l’envie étrange et soudaine de faire du mal à son plus vieil ami – le seul qu’elle ait vraiment eu et auquel elle ait sincèrement tenu. La situation avait bien changé depuis, mais si on lui avait dit qu’un jour elle retrouverait son camarade escort dans cette toute petite ville du Kentucky où elle s’était réfugiée, elle se serait ouvertement moquée en balayant la remarque d’un geste de la main. Elle aurait d’autant plus rit si elle avait su qu’il deviendrait un colocataire à temps plein. Elle qui y avait tant tenu, à sa solitude, elle l’avait sacrifié de bon cœur et l’aurait refait bien volontiers s’il l’avait fallu, du moment que le désormais ex mutant ne sortait plus de sa vie. Elle avait réalisé qu’il lui avait manqué, vraiment manqué, et qu’ils avaient bien des choses à se raconter après toutes ces années de silence. En attendant, elle se contentait de faire ce qu’il fallait pour qu’il soit à l’aise. Et puisqu’il était aussi chez lui désormais, elle allait devoir s’occuper de réorganiser l’appartement pour que l’un comme l’autre soient parfaitement à l’aise.

Lorsqu’il finit par rentrer, elle marqua la page du livre qu’elle était en train de lire et se leva en le voyant arriver les mains pleines de sacs. Elle sourit, salivant d’avance à l’idée du repas qu’il allait préparer. Il avait toujours été excellent cuisinier, ça n’avait pas changé d’une vie à l’autre – ou d’une personnalité à l’autre. Et elle savait aussi qu’il ne supportait pas les aliments immondes qu’on trouvait dans toute bonne supérette américaine et qu’il dépensait des fortunes pour faire importer des ingrédients directement du vieux continent. Il en avait les moyens, cela dit, et il pouvait largement se permettre de faire la fine bouche.
L’ancienne escort le laissa parler de sa visite chez le médecin. O surprise, il n’avait rien appris de plus. Rien de bien étonnant à cela, cependant elle ne put s’empêcher d’arquer un sourcil.

- Eh bien, quelle révélation. Finalement, tu aurais très bien pu te passer de ses services si c’était pour entendre des banalités pareilles.

Elle avait été aux premières loges pour voir l’état dans lequel le vaccin avait mis Edward. Elle l’avait veillé tout le temps qu’il avait fallu, lui tenant compagnie tandis qu’il trempait dans de l’eau fraîche pour faire baisser sa fièvre qui avait grimpé à une vitesse alarmante. Elle l’avait installé dans son lit et l’avait laissé dormir aussi longtemps qu’il le fallait, venant régulièrement s’assurer qu’il n’était pas mort dans son sommeil. Il n’avait pas voulu aller à l’hôpital et elle avait fini par baisser les bras, sachant très bien que c’était peine perdue. Seulement, il y avait peut-être eu des séquelles que ni lui ni elle n’avaient vu ; mais avec un médecin incapable de donner plus d’indications, ils n’en seraient jamais certains.
Elle le laissa déballer la bouteille de whisky et sourit en le voyant la présenter avec autant de théâtralité.

- Un homme parfait, en effet. Comment ai-je pu vivre sans toi toutes ces années durant ?

Elle sourit et attrapa la moitié des sacs pour les ramener à la cuisine, l’aidant à ranger toutes les provisions qu’il avait ramenées. Elle n’allait pas le laisser tout mettre en ordre tout seul, aussi commença-t-elle lorsqu’il la rejoignit avec le reste de ses courses. Elle secoua la tête à sa remarque concernant le lit qu’il avait laissé défait sur le sofa.

- Ne t’en fais pas pour ça. D’ailleurs, ça n’est pas la peine de sortir les couvertures ce soir.

Elle ouvrit la porte du frigo pour y ranger délicatement quelques pièces de viande qui devaient probablement coûter une semaine de salaire d’un travailleur moyen. Elle se demanda si tout était pour ce soir ou s’il avait prévu les menus des jours à venir. Lorsqu’elle ferma la porte du frigo, son regard bleu croisa le sien et elle haussa un sourcil en voyant son expression.

- Oh je t’en prie, tu ne pensais tout de même pas que j’allais te laisser dormir dans ce canapé pour de bon, j’espère.


Elle attrapa de nouvelles boîtes à ranger dans une armoire à épices qui commençait à être très bien fournie. Elle savait en utiliser quelques unes, mais elle était très loin du talent d’Eddie pour manier les saveurs.

- Et comme je n’ai pas de second lit à disposition, nous allons devoir partager le mien pour le moment. Oups.


Elle ne voyait absolument aucun inconvénient à dormir avec lui. Après tout, ce n’était pas comme s’il allait se passer quelque chose entre eux. Et quitte à ce qu’il soit à l’aise, autant qu’il dorme aussi confortablement que possible. Elle se remettrait d’une seconde présence dans son lit – si elle ne prenait pas l’habitude d’avoir une peluche taille humaine à portée de main lorsque la nuit était noire et que ses hallucinations venaient la hanter en même temps que ses cauchemars.
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MessageSujet: Re: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeVen 19 Fév 2016 - 17:38

Little variations on my page
Sortir de chez le médecin sans réponse valable alors qu’il avait en horreur à peu près tous les représentants de la santé ne ravivait pas l’image qu’il avait d’eux. Certes, il ne leur facilitait pas la tâche quand on savait qu’il refusait de fournir son ancien dossier médical, sagement resté en Angleterre mais, ils n’avaient qu’à se débrouiller avec ce qu’ils avaient. Hors de question qu’on lui ressorte son cas psychiatrique. Retourner dans un établissement comme celui qu’il avait côtoyé était tout bonnement hors de question.
Toujours est-il qu’il n’était pas plus avancé concernant la provenance des ces douleurs sorties de nulle part à des occasions aussi diverses que variées. Les antidouleurs ne lui seraient pas d’une grande utilité s’il ne savait pas ce qui déconnait. Il y avait de quoi rager et pourtant, ça n’était pas son genre de s’énerver. Loin s’en faut, le flegme britannique acquérait une toute autre signification avec lui, c’était élevé au rang d’art. Il s’alluma une cigarette en expliquant à Theodora la teneur du rendez-vous et lui sourit de ce sourire en coin tordu si particulier qui était le sien.

- « Effectivement. Cause inconnue, déclenchement inconnu, bref... tout est inconnu. Cette visite a été d’une utilité remarquable. Ça grouille de mutants en ville et pas un médecin n’est capable de me dire d’où sortent ces effets secondaires non-mesurables. Du grand art. Vraiment. »

Pour le reste, il se souvenait relativement bien de la façon dont tout ça c’était produit mais, il n’avait toujours aucune idée de la portée des effets secondaires bien qu’il commençait lentement à se douter de ce dont il s’agissait. Il n’était pas sûr et s’il s’avérait qu’il ne se trompait pas, il n’irait certainement pas déclarer ces effets chez un médecin.
En attendant, il y avait des choses plus urgentes, comme le whisky et la nourriture. Il savait mieux que personne que Theo apprécierait le geste. Elle comme lui en avait assez des plats immondes qui se faisaient passer pour de la gastronomie. Heureusement qu’ils ne se contentaient pas non plus que de cuisine anglaise sinon, les soirées dégustation tourneraient rapidement court.

- « Je me le demande, tu devais être désespérée, je ne vois que ça. »

Il la laissa ranger sa part de courses et en fit tout autant. Emballant précautionneusement la viande et préparant les parts comme il le faisait toujours. Il avait l’œil et avait fini par retenir les quantités nécessaires. Edward détestait le gaspillage non pas pour une question d’argent mais pour une question de goût. On ne gâchait pas de la bonne nourriture !
S’il était surpris par ce que venait de dire Theo, il ne le montra qu’à moitié. Il était persuadé d’avoir parfaitement compris ce qu’elle lui avait dit et ça ne voulait dire qu’une chose. Franchement, il n’allait pas dire non même s’il était surpris. Partager le lit avec Theo, ça n’allait pas lui déplaire. Il sourit après avoir tiré sur sa cigarette et en profita pour ouvrir la fenêtre.

- « Quel dommage. Oups comme tu dis. C’est sûr que ça va énormément me déranger de dormir avec l’une des plus belles femmes que je n’ai jamais vu, quel drame, quelle horreur, pauvre de moi ! Tu vas m’obliger à ranger mes chaussettes aussi ? Parce que là, ce serait vraiment rude comme punition. »

Ses chaussettes, ses chemises... ses valises en réalité qui n’avaient jamais été défaites et qu’il ressortait au besoin. Il était loin de se douter qu’il allait carrément et définitivement investir les lieux. Elle l’empêchait déjà vaguement de disjoncter de temps à autre mais tout de même. La côté provisoire de l’arrangement tout en le laissant s’éterniser avait ravi son côté instable ce qui n’avait peut-être pas aidé à le stabiliser tout court. Il ne s’était plus fixé à un endroit spécifique depuis l’Angleterre.

- « Tu auras le loisir d’admirer mon corps nu et magnifiquement sculpté tous les matins. Veinarde. Tu savais qui embaucher comme cuisinier, il n’y a pas de doute. »

S’il ne se prenait pas un coup d’essuie vaisselle, il ne s’appelait Edward. Cela dit, toutes les bêtises du monde étant prompte à sortir de sa bouche, Theodora avait un entraînement hors du commun. Quoi qu’il en soit, il n’allait pas râler. Il devait avouer qu’un bon lit lui manquait beaucoup et il ne doutait pas de la qualité du matelas et de la literie de sa colocataire. Rien que les serviettes de bain étaient de haute qualité, tout comme leurs vêtements respectifs. S’il devait payer une chemise cent dollars, c’était presque du rabais. L’un comme l’autre étaient absolument scandaleux quand il s’agissait de confort. Il y avait pourtant de quoi se poser des questions quand on le voyait parfois. Ah, l’image, il aimait en jouer plus que n’importe qui, même maintenant, malgré ses crises existentielles et vestimentaires. C’était une passion.
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MessageSujet: Re: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 17:00

Theodora & Edward
   
Si Theo et Eddie se connaissaient, c’était en grande partie grâce au hasard qui les avait réunis lors d’une même soirée où leurs clients respectifs les avaient traînés de force. A exercer le même métier avec la même clientèle, on finit forcément par se croiser un jour ou l’autre. Ce soir-là, la réception à laquelle ils avaient été conviés était particulièrement ennuyeuse – pour la jeune femme en tout cas. Elle avait laissé son client se promener tout seul et s’occuper d’entretenir son image auprès de ses semblables, et s’était isolée dans un coin où, surprise, quelqu’un d’autre essayait déjà de se cacher de la foule. Elle ne se rappelait plus vraiment qui avait engagé la conversation en premier ; tout ce dont elle se souvenait, c’était que le courant n’avait pas mis beaucoup de temps à passer entre eux et qu’ils s’étaient tenu compagnie jusqu’à ce que le devoir les appelle. Ils s’étaient revus ensuite, toujours par hasard, une fois, puis deux, puis ils avaient échangé leurs coordonnées et s’étaient donné rendez-vous dès qu’ils auraient du temps libre. Une fois encore, tout s’était étonnamment bien passé, et ils avaient continué à se voir, si bien qu’ils avaient fini par se lier d’amitié ; ce n’était rien d’extraordinaire au début mais, petit à petit, tout ceci avait fini par évoluer à un point où Edward avait pris une place importante dans la vie de la jeune femme. A les voir tous les deux, on aurait cru un couple, alors qu’en réalité ils n’étaient juste que des complices particulièrement proches. Elle s’en était voulu longtemps d’avoir laissé le contact se perdre, tout comme elle avait été ravie que ce soit le cas lors de sa relation avec James. Monsieur Brook était un homme possessif, et elle n’aurait pas supporté qu’il fasse du mal au mutant par jeu ou par jalousie. Finalement, peut-être que ces années d’éloignement avaient permis à Eddie de vivre encore un peu, et rien que pour ça, elle était contente d’avoir laissé le temps et le hasard faire leur œuvre jusqu’à ce qu’ils se retrouvent tous les deux une nouvelle fois, loin de leur Londres natale, dans cette petite ville du Kentucky qu’était Radcliff. Et maintenant qu’il était là, elle ne comptait pas le laisser repartir de sitôt. Elle avait inconsciemment décidé qu’il pouvait s’installer chez elle définitivement s’il le souhaitait, et avait fini par le réaliser pleinement quelques jours plus tôt à peine, lorsque le vaccin qu’on avait injecté à son vieil ami avait failli le tuer. Elle n’aurait pas supporté de le voir revenir pour qu’il meure entre ses bras. Elle qui n’avait plus de point d’ancrage depuis la mort de James, il était apparu comme une bénédiction dans sa solitaire existence, et elle refusait qu’un tel coup du sort le lui arrache. Alors, elle avait choisi de le faire rester et de le laisser prendre ses aises comme il le voulait ; après tout, il était chez lui aussi maintenant.

Tout en rangeant sa part des courses, Theo se demandant si les choses allaient réellement changer désormais. Après tout, la seule chose qui faisait qu’Eddie était plus proche du squatteur que du colocataire, c’était son lit fait à la va-vite sur le canapé chaque soir et ses valises jamais défaites rangées dans un coin du salon. Il était temps, grand temps qu’il s’installe réellement, qu’il mette ses affaires à leur place et qu’il dorme sur un vrai matelas. Elle le laissa allumer sa cigarette et ouvrir la fenêtre sans broncher ; elle-même fumait de temps en temps, prenant toujours soin d’aérer à chaque fois. Elle appréciait qu’Eddie se plie à cette règle. Elle finit de ranger son pot à épices et sourit.

- Tes chaussettes, tes chemises, tes pantalons et même tes merveilleux caleçons que tu aimes tant laisser traîner dans la salle de bain. J’ai dégagé la moitié de mon dressing, tu devrais avoir suffisamment de place pour tout accrocher.

La jeune femme avait un côté très matérialiste. Elle aimait les belles choses de qualité et, même si elle était loin d’être une accro au shopping, elle possédait une garde-robe tout à fait honorable. Elle avait dû faire quelques efforts pour pouvoir diviser la place en deux sans que ses affaires ne se retrouvent en bazar ou sens dessus dessous, mais elle y était arrivée finalement.
Elle leva les yeux au ciel en souriant et mit une petite pichenette derrière l’oreille d’Eddie.

- Comme si je ne le voyais pas assez quand tu sors de la douche. Ceci dit, je ne suis pas certaine de souvent dormir plus habillée que toi, alors la contemplation sera partagée.

Elle n’était pas spécialement du genre à dormir couverte. Elle ne passait pas toutes ses nuits complètement nue, certes, mais il était plus facile de compter les jours où elle s’habillait que ceux où elle ne le faisait pas. Mais encore une fois, elle ne voyait aucun problème à se trouver si peu vêtue dans un lit avec l’ancien escort. C’était là l’un des points les plus curieux de leur relation : il n’y avait et n’y aurait sûrement jamais rien de physique entre eux. L’amour qu’ils se portaient l’un l’autre était différent de celui que l’on prodigue à un amant, et si l’homme lui était cher, elle ne le voyait pas comme un partenaire potentiel. Ils s’en étaient amusés pourtant, à jouer les faux couples, à jouer avec les rumeurs et à laisser traîner le doute dans les esprits.

- Comme si c’était la chose la plus scandaleuse que nous ayons fait toi et moi.

Durant les années où ils s’étaient connus, ils avaient eu leur lot d’aventures et d’anecdotes insolites. Qu’ils les aient vécu ensemble ou chacun de leur côté, leurs vies avaient été parsemées d’évènements plus ou moins marquants qu’ils avaient pris plaisir à partager après coup.

- Et puis, ce n’est pas comme si nous n’étions pas habitués aux rumeurs. Oups encore.

Elle fit chauffer de l’eau et prépara de quoi faire du thé – racines anglaises oblige, elle en buvait en quantité et ne manquait jamais d’en faire une tasse pour Edward. Sentant qu’elle la tiraillait, elle passa rapidement la main sur son épaule, là où une balle s’était fichée par sa faute quelques années plus tôt, puis retourna dans le salon avec tasses, bouilloire et thé.
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MessageSujet: Re: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeDim 21 Fév 2016 - 21:27

Little variations on my page
Depuis qu’Edward vivait là, ses réactions mais surtout son caractère fluctuait beaucoup moins fort, de façon beaucoup moins drastique. Il pouvait presque les sentir ces changements maintenant... Le plus dur était de se souvenir de qui il avait été, de ce dont il avait été capable. Il ne voulait pas oublier et bien que parfois, la chose l’agaçait, sa vie actuelle lui convenait, de quoi qu’elle fut faite. Retrouver Theo, c’était la cerise sur le gâteau. Ils s’étaient si bien entendu auparavant qu’ils avaient sérieusement fait parler et qu’ils avaient suscité de nombreuses interrogations parmi leur clientèle, clientèle qu’ils avaient dû rassurer. Il avait trouvé ça très divertissant à l’époque, vraiment très drôle même. Retrouver cela était plus que plaisant, c’était relaxant. Ils se comprenaient mieux que personne et ne s’offusquaient de rien quand il y aurait normalement eu lieu. Rien que l’idée de partager quelque chose d’autre était grotesque à ses yeux. C’était comme gâcher un bon plat, un bon vin. Cette relation était parfaite comme elle était, il n’aurait pas apprécié la dénaturer et il était persuadé qu’il en allait de même pour elle.

Les courses rangées, il s’appuya sur le plan de travail tout en fumant sa cigarette et en fronçant le nez. Oui, ses caleçons étaient merveilleux, parfaitement.

- « Mes caleçons sont parfaits. On devrait interdire les chaussettes dans un lit mais, mes caleçons sont les plus beaux de ce trou perdu. Ce que je me demande, c’est comment tu as réussi l’exploit de déplacer la moitié du contenu de ton dressing. Tu l’as fait agrandit pendant mon absence ? »

Il avait lui-même un peu trop de valise pour quelqu’un qui avait voyagé régulièrement. La plupart était toujours livrées plus tard. Il avait bien assez d’argent pour se permettre ça. Il pouvait donc bien d’amuser un peu en plaisantant sur leur manie à tous les deux d’avoir bien trop de tenues pour une seule et même personne.
Il était donc naturel qu’e Theo lui renvoie tout ça à la figure avec sa manie de se promener nu dès qu’il sortait du canapé ou de la salle de bain.

- « C’est énervant de dormir habillé. Il y a toujours un moment ou le bas descend et remonte simultanément et où le haut remonte inexorablement. Je ne comprendrai jamais cette manie de s’emmitoufler dans ses vêtements pour dormir. Enfin, nous profiterons donc. Nous ne sommes plus à un échange mutuel près. »

À plus forte raison si les gens étaient en couple. Cela dit, il n’avait franchement jamais apprécié de porter beaucoup de vêtements la nuit, même enfant. Ça avait toujours été la guerre pour le mettre en pyjama.

- « Nous n’y pouvons rien si la plupart des gens ne peuvent pas comprendre que nous avons tous les deux nos habitudes bien à nous. S’ils sautent aux conclusions, je ne vais pas passer mon temps à les faire changer d’avis, ils sont trop nombreux pour ça. Et puis nous sommes des scandales ambulants sweety. »

Il déposa d’ailleurs un baiser sur sa joue avant de reprendre sa place pour exposer son point de vue.

- « Oups, oui, quel dommage. »

Il la laissa faire, se décalant pour lui laisser le champ libre pour préparer le thé. Il connaissait cette cicatrice, savait qu’elle se rappelait parfois à Theo mais, il n’en connaissait toujours pas l’histoire. Se saisissant d’une tasse pour la tendre à sa colocataire, il regarda un moment sa fumée s’élever.

- « J’aimerai qu’un jour, tu daignes me raconter l’histoire de cette cicatrice. Je sais ce qui crée un dessin comme celui-là mais pas comment il est arrivé là. »

Tout comme un certain nombre de ses cicatrices dont il ne savait rien tout comme elle ne savait pas encore tout. Ils se redécouvraient progressivement et il ne lui avait pas encore réellement parlé de l’hôpital psychiatrique, pas plus que ce qu’il y avait vécu. Il avait quelques difficultés avec cette période de sa vie. Il avait d’ailleurs remarqué que c’était la même chose pour elle. L’un comme l’autre avait son sujet sensible. Il connaissait le nom à l’origine de ses ennuis mais, il lui fallait encore creuser un peu pour savoir ce qu’il en était précisément.
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MessageSujet: Re: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 0:24

Theodora & Edward
   
Sans être quelqu’un de maniaque, Theo était une personne qui appréciait que sa maison soit rangée. Elle ne faisait pas le ménage toutes les heures, ne devenait pas hystérique à la vue du moindre petit bibelot de travers, mais elle ne voulait pas vivre dans un bazar ambiant. Aussi prenait-elle soin de laisser une place à chaque chose et que chaque chose soit à sa place. Heureusement pour elle, l’appartement était grand, suffisamment pour qu’elle ait pu y placer toutes ses possessions et en ajoute de nouvelles. La penderie lui avait été très utile, bien plus que le bureau dans lequel elle mettait rarement les pieds. Elle songeait à en faire autre chose, mais elle ne savait pas encore quoi – peut-être une deuxième chambre pour Eddie, mais pour le moment, il devrait se contenter de sa chambre à elle et de l’unique lit de l’habitation, aussi large soit-il. A force de passer d’une couche à l’autre, l’ancienne escort avait pris l’habitude de ne plus dormir que dans de grands lits – c’était plus confortable et nettement plus pratique aussi d’un point de vue purement professionnel. Maintenant qu’elle n’exerçait plus, elle n’avait pas voulu renoncer à ce côté agréable malgré sa solitude, et le peu d’amants qu’elle avait pris depuis la mort de James, elle avait passé la nuit chez eux plutôt que de les laisser entrer chez elle. Cet appartement, c’était sa petite bulle de sécurité, son sanctuaire où elle ne laissait passer personne sans une bonne raison. Eddie était une raison à lui tout seul, et elle était bien contente de l’avoir avec elle, finalement. D’autant plus maintenant qu’il avait toute la place nécessaire pour ranger ses affaires. Elle sourit à sa remarque.

- Tu sous-estimes mon talent pour le rangement, je suis déçue.

En réalité, elle avait déplacé une partie de ses vêtements dans un autre rangement de la pièce qui servait de dressing. Elle n’en ferait pas toute une histoire si elle devait se déplacer pour aller chercher ses tenues plutôt que de les avoir à portée de main dans sa chambre.
Elle se laissa embrasser sur la joue et pouffa de rire et secoua la tête, ses longs cheveux bruns dégringolant de ses épaules jusqu’à son dos. Des rumeurs, il y en avait eu des tas à leur sujet. Ils avaient dû rassurer leurs clients respectifs que non, ils ne participaient pas à la sexualité étrange d’un couple particulièrement libéré, et ils devaient leur assurer que non, ils ne travaillaient pas en duo. Ils s’étaient déjà vus nus, certes, mais jamais dans un tel contexte. Ca avait toujours été soit accidentel soit tout à fait volontaire, mais ils ne s’étaient jamais déshabillés pour être intimes l’un avec l’autre. Ca, c’était réservé à ces hommes et ces femmes qui payaient si cher pour leurs services. Entre eux, il n’avait jamais été question de chair. Leur relation allait bien au-delà de ça et tant pis pour ceux qui étaient persuadés du contraire.

- Et je ne nous imagine pas autrement que comme des scandales.

Elle prenait beaucoup trop de plaisir à faire tourner les têtes et les gens en bourriques pour penser à être plus modérée dans sa manière de vivre. Son caractère, ses mots si souvent sarcastiques, ses vêtements, son mobilier, sa manière si particulière de gérer l’argent et de toujours vouloir la meilleure qualité partout dans sa vie : il y avait trop de choses qui lui manqueraient si elle devenait aussi normale que madame tout le monde. Et ça n’aurait pas été elle – ça n’avait jamais été elle, même avant, même lorsqu’elle vivait encore chez ses parents et que sa personnalité se développait au fil du temps. Elle était comme ça, attirée par un côté bien étrange de l’existence comme les papillons sont attirés par la lumière d’une lampe. Elle s’était brûlé les ailes plus d’une fois mais ça ne l’avait jamais empêché de revenir à la charge. Comme quoi, elle n’apprenait jamais vraiment ses leçons.
De retour dans le canapé, assise en face d’Eddie, elle prit la tasse qu’il lui tendit et s’apprêta à en boire une gorgée lorsqu’il cita la cicatrice sur son épaule – celle-là même sur laquelle elle venait de passer la main. Elle regarda la surface sombre du thé fumant entre ses mains, silencieuse un moment. Elle ne savait pas si elle avait très envie de raconter cette histoire. En plus de raviver de mauvais souvenirs, elle avait honte de l’anecdote. Elle se demandait comment elle avait pu aller aussi loin sans broncher. Si tout était à refaire, si elle avait été dès le départ comme elle était maintenant, alors, cette cicatrice ne serait certainement pas là. Une partie de celles qui marbraient son corps non plus. Finalement, elle sourit un peu et l’aveu se fit presque naturellement après quelques secondes de silence.

- Elle est arrivée là par ma faute. Une certaine personne m’a demandé de me tirer dessus pour gagner un peu de temps, et j’ai bien sagement appuyé sur la détente.

Ce n’était pas le pire qu’elle ait pu faire pour James, mais c’était l’un des actes les plus indélébiles qu’elle ait jamais réalisé pour ses beaux yeux. Cette marque sur son épaule et la douleur qu’elle réveillait parfois, elle était un souvenir perpétuel des extrémités où elle avait pu aller et où elle ne devait plus jamais se trouver. Avec monsieur Brook mort, ça ne risquait pas, mais sait-on jamais, le destin réservait parfois de drôles de surprises. Avec le temps, elle avait appris à moins se laisser faire, et plus jamais elle ne se ferait du mal comme ça parce qu’on le lui demandait. La notion de sacrifice était une chose bien particulière chez elle ; autant elle n’aurait pas hésité à aller au devant du danger pour Eddie, autant s’il lui demandait de sauter par la fenêtre, elle lui aurait collé une gifle ou bien lui aurait ri au nez. Quelques années plus tôt, elle aurait sauté d’une falaise si James lui avait dit de le faire. Finalement, le temps avait réussi à faire son œuvre – et un certain traumatisme également, diraient quelques psychiatres.
Relevant ses yeux clairs vers Eddie, elle lui sourit doucement.

- Tu as donc officiellement le droit de me traiter de tous les noms d’oiseau pour ma stupidité latente.
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MessageSujet: Re: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 16:34

Little variations on my page
En réalité, Edward ne savait pas s’il était dérangé à l’idée de vider ses valises et les ranger ou non. Ça n’était pas comme s’il pouvait sortir de la ville et pas comme si vivre avec Theo était problématique. Non, ce qui le dérangeait au fond, c’était de se dire qu’il allait se fixer. C’était étrange pour quelqu’un qui ne s’était pas posé depuis trois ans. Ses séjours les plus longs dans une ville n’avaient jamais dépassé deux mois ce qui n’avait d’ailleurs pas facilité la tâche de la police quand il avait fallu lui mettre la main dessus pour une histoire de copie de tableau qu’il avait faite. Qu’y pouvait-il lui, si son client avait décidé de voler l’original pour le remplacer par son travail ? Il avait dû expliquer, montrer les papiers. Si son client avait cru qu’il avait un honneur quelconque, il s’était mis le doigt dans l’œil. Plongé pour un autre ? Certainement pas le genre de la maison.
Fatalement, se poser avait un air d’établissement permanent et il n’avait connu ça qu’à Londres et encore, il avait toujours vécu à cent à l’heure, sortant, faisant son job avec un plaisir qu’il ne prenait pas la peine de dissimuler. Il lui arrivait parfois de s’ennuyer d’ailleurs. Jamais longtemps, heureusement. Il fallait qu’il s’y fasse, tout simplement. Franchement, il y avait pire que d’être coincé dans une ville avec une femme que l’on connaît depuis des années et avec qui on n’a presque pas besoin de communiquer pour comprendre de quoi il retourne.

- « Je ne sous-estime rien du tout ma chère, je ne fais que constater l’amour incommensurable que tu me portes pour avoir vidé la moitié de ton dressing pour moi. Je suis flatté. »

Il aurait pu juste la remercier mais, au fond, c’était ce que c’était, à sa façon à lui. Elle avait l’habitude, elle ne s’offusquait jamais de rien avec lui. Bon, il avait mérité un jour une bonne claque quand il s’était légèrement moqué à cause d’un petit dérapage contraceptif mais, cette erreur, il ne l’avait fait qu’une fois. Il s’en souvenait encore. Cette femme, mieux valait ne pas la mettre en colère voire même ne pas la contrarier du tout.
Theo avait décidé qu’il était chez lui ici et c’était clair comme de l’eau de roche. À aucun moment, il n’avait fait mine de vouloir déménagé, à aucun moment, il n’avait semblé dérangé d’être là en squatteur même si son adresse officielle se trouvait là. Alors oui, après tout, pourquoi pas vider ses valises une bonne fois pour toute et s’installer. Ne lui avait-elle pas aussi sauvé la peau en veillant sur lui alors que le vaccin du hunter avait mis à sac son organisme pendant des jours ? Il se voyait mal la laisser de toute façon. Ça avait été comme ça depuis leur rencontre, ça n’était pas pour rien que leurs clients avaient été suspicieux.

- « La vie serait très ennuyeuse si nous devenions soucieux de ce que pensent les autres n’est-ce pas ? »

Il avait toujours eu besoin de l’attention des autres, de ses faire remarquer pour lui et par pour son nom. Ça avait été quasi-maladif et il avait trouvé ça dans le métier, il avait trouvé ça avec ses clients qu’il choisissait avec soin et aussi avec elle. Elle n’avait jamais cherché à le questionné sur son père, ce grand musicien, etc, etc. Ce qu’ils avaient partagé les concernait exclusivement eux ou leurs expériences et péripéties. L’un comme l’autre supportait mal le train-train de la vie et il avait eu peine à croire que la belle anglaise se soit enterrée ici sans raison. Ce trou perdu était loin de ce qu’était Londres. C’était d’ailleurs le moment d’en savoir un peu plus sur ce qu’il avait raté. Après tout, c’était un moyen comme un autre de rattraper le temps perdu et il n’avait pas très envie d’en revenir à la discussion sur sa vaccination dont il ne connaissait pas la durée. Les bruits allaient bon train en ville mais, la permanence possible était-elle un mythe ou une réalité ? Il se posa à son tour avec sa propre tasse de thé après avoir ouvert son gilet. Surpris, il le fut sans aucun doute. Theodora n’obéissait pas sagement...

- « Qui est donc cette personne qui est parvenue à te faire appuyer sagement sur la détente d’une arme dirigée vers toi-même ? »

Il savait que ça n’était pas son genre du tout ce qui le poussait fatalement à s’interroger sur la personne dont elle parlait. Une personne qu’il aurait sans aucun doute détestée prodigieusement. Edward, de part son caractère -même changeant- appréciait déjà peu de monde et en respectait encore moins. Les gens étaient pour la plupart des distractions passagères bien qu’il arrivait qu’il soit surpris. Peut-être s’était-il attendri avec l’âge. En tout cas, il haussa un sourcil en posant sa tasse à laquelle il n’avait pas encore touchée.

- « J’aimerai entendre cette histoire avant de te traiter de tous les noms d’oiseaux de mon répertoire. J’ai dû mal à croire que tu aies sciemment pu te tirer dessus. Même-moi, je n’en suis jamais arrivé là. »

Il aurait pu pourtant, plusieurs fois, les occasions n’avaient pas manqué, les raisons non plus.
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MessageSujet: Re: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeDim 28 Fév 2016 - 1:13

Theodora & Edward
   
Theo avait toujours été une personne secrète. Dès qu’elle l’avait pu, elle avait consigné ses pensées par écrit, avant de réaliser qu’un secret était toujours mieux gardé quand on ne laissait aucune trace de son existence. Aussi avait-elle pris petit à petit l’habitude de travailler ses réponses de sorte à donner l’illusion à ses interlocuteurs qu’elle leur donnait les informations qu’ils voulaient lorsqu’on venait lui poser des questions, alors qu’en réalité elle gardait toutes ses histoires, toutes ses pensées pour elle. Elle louvoyait d’une conversation à une autre, en apprenant le plus possible tout en en révélant très peu sur elle-même. Elle jouait beaucoup là-dessus, sur ce côté insaisissable, mystérieux, cette facette de sa personnalité qu’elle avait façonné jusqu’à atteindre cette drôle d’image de femme fatale que tant de ses clients avaient apprécié. Certes, elle partageait bien des points communs avec cet archétype, mais elle ne se limitait pas à ça, loin de là, et elle était bien plus sensible qu’elle le laissait admettre. Sauf que dans le monde qu’elle avait choisi, on ne pouvait pas se permettre de se laisser aller. Aussi avait-elle continué son chemin, ses secrets enfermés quelque part dans un coin de son esprit, et elle ne les aurait sans doute raconté à personne si elle n’avait pas rencontré Eddie. Cette grande andouille dégingandée avait été comme un petit miracle placé sur sa route. Leur relation avait commencé, comme souvent, en concours de sarcasmes, pour finalement devenir de plus en plus sincère au fil des heures qu’ils passaient ensemble. En fin de compte, il ne leur avait pas fallu si longtemps que ça pour se confier l’un à l’autre et devenir bien plus proches qu’ils n’auraient jamais pu le croire. Les moments qu’elle passait avec lui étaient ceux où la jeune femme pouvait vraiment être elle-même – le sarcasme faisait partie intégrante de sa personnalité, mais tout le reste émergeait également, loin de l’image qu’elle donnait à sa clientèle, loin de ce rôle qu’elle se donnait volontiers pour les charmer, mêlant ce qu’elle était réellement à ce qu’elle savait plaisant. Elle n’avait jamais perdu de vue qui elle était néanmoins, sachant différencier la comédie de la réalité, et elle n’avait jamais eu de grand revirement de caractère ou de saute d’humeur inexpliquée. Eddie avait sûrement beaucoup joué dans cet équilibre qu’elle avait trouvé. Et lorsqu’il était parti, James était arrivé, et les choses avaient changé. Ce n’était plus la confiance mais la peur qui lui faisait garder les pieds sur terre, et il avait fallu que l’homme tombe gravement malade pour que la situation évolue. Cela dit, quelque chose en elle avait définitivement été altéré depuis ce jour, la faisant se détacher peu à peu du monde entier, comme si ce qui pouvait lui arriver ne l’inquiétait plus le moins du monde. Mais pour elle qui avait vécu avec une gigantesque épée de Damoclès au-dessus de la tête pendant trois ans, ça n’était pas grand’ chose. Si elle devait mourir, alors soit ; après tout, tout le monde y restait un jour ou l’autre. Et puis, une fois James disparu, elle n’avait plus personne à qui tenir. Alors elle était partie, avec ses secrets dans sa valise, prête à les garder enfermés pour de bon, jusqu’au jour où Eddie était revenu dans sa vie. Il avait changé, bien sûr, et il lui avait bien vite expliqué les raisons d’un tel changement, mais c’était toujours lui malgré tout, son meilleur ami, son âme sœur platonique, celui dont elle avait accueilli le retour avec une reconnaissance infinie, comme si le miracle s’était répété une deuxième fois. Et une nouvelle fois, les secrets avaient recommencé à se partager ; petit à petit, ils retrouvaient leur ancienne dynamique, rattrapaient le temps perdu en profitant de vivre ensemble pour ça, et maintenant que Theo lui avait clairement dit qu’il était chez lui ici, sans doute que tout ça continuerait à aller en s’arrangeant. Pourtant, ils n’échapperaient certainement pas au temps des grandes confessions sur les évènements qui avaient marqué leurs vies çà et là, et il semblait bien que ce temps soit arrivé. Du moins, ce fut comme ça que l’ancienne escort le prit. James était un sujet plus que sensible, et elle ne se serait pas lancée sur cette route, surtout pas face à Eddie, sans être prête à continuer plus avant. Et s’il fallait raconter l’histoire de la cicatrice qui marquait son épaule, alors soit. Elle ne pouvait plus vraiment reculer maintenant, et parler des années passées en la compagnie de ce redoutable génie criminel ne lui ferait sûrement pas de mal. Elle but une gorgée de son thé, pensive, laissant les souvenirs remonter à la surface, espérant qu’ils n’amèneraient pas avec eux une hallucination parasite. Finalement, elle posa sa tasse sur la table basse.

- Quelques mois après notre dernier contact, j’ai été approchée par un nouveau client. Je me suis dit, naïvement, qu’il serait semblable à tous ceux que j’avais connu jusqu’à ce moment. Il avait de l’argent, un certain charisme, et je ne me suis pas plus formalisée que ça quand j’ai eu droit à un « tu es à moi maintenant ». D’autres ont tenté avant lui, ça s’est toujours terminé d’une façon ou d’une autre.

Elle avait eu droit à son lot de menaces et quelques passages à tabac, l’un d’entre eux lui ayant valu une fausse couche. Ca ne l’avait pas spécialement affecté plus que ça, mais ça donnait une bonne idée de la violence des coups qu’elle avait reçus. Parfois, elle se demandait comment elle avait fait pour ne pas finir défigurée dans un coin. Comme quoi, elle devait avoir un peu plus de chance qu’elle ne le croyait, finalement.

- Sauf qu’avec lui, ça ne s’est pas arrêté. Il m’a très clairement fait comprendre que j’étais à ses ordres désormais, et qu’il valait mieux que je ne le fasse pas attendre ou que je ne refuse pas ses rendez-vous. Le voir en pleine colère a fini de me convaincre qu’il était encore plus dangereux que je le pensais.

Elle se souviendrait toute sa vie des crises de rage mémorables de James Brook, de ses caprices enfantins et de sa manière si dérangeante de traiter les êtres humains comme on traite des objets jetables. Elle sourit un peu et releva ses yeux bleus pour les poser dans ceux d’Eddie.

- J’ai eu peur pendant très longtemps, jusqu’au jour où j’ai réalisé que j’étais heureuse d’aller le voir, malgré les rencontres qui ne se passaient pas forcément très bien. J’étais donc terrorisée et … Elle soupira et secoua la tête, ses cheveux bruns tombant sur ses épaules. Et amoureuse comme une adolescente. C’était ridicule, et c’était d’une violence à laquelle je ne m’attendais pas.

Elle savait ce qu’était le syndrome de Stockholm bien entendu, mais elle n’aurait jamais pensé en être une victime un jour. Pas plus qu’elle n’aurait cru aller jusqu’aux extrémités auxquelles on lui avait ordonné d’aller. Une nouvelle fois, la jeune femme passa la main sur sa cicatrice.

- Un jour, il a eu besoin d’une diversion. Alors, il m’a tendu une arme et m’a demandé de me tirer dessus pour lui faire gagner du temps. J’ai posé le canon contre mon épaule et j’ai pressé la détente.

Elle se souvenait encore de la douleur, du sang et du regard que lui avait lancé James, quelque chose entre l’amusement, la satisfaction et l’ennui. Avec le recul, elle détestait ce regard. Si les choses avaient été différentes, si elle avait été plus forte, si elle avait eu plus de volonté, elle aurait pu partir ; peut-être qu’elle serait morte peu de temps plus tard, de la main de James ou de l’un de ses sbires, mais au moins elle serait morte libre. Elle regarda Eddie une nouvelle fois et sourit, d’un sourire un peu triste et un peu vide.

- Voilà. Maintenant tu as le droit de me traiter de ce que tu veux, et particulièrement d’imbécile.


Elle se recala dans le canapé, faisant refluer les souvenirs, les images et les sons. C’était un passé qui l’avait dévorée à petit feu, et pourtant, elle ne savait pas si elle aurait voulu vivre autre chose. Autrement, oui, mais elle n’imaginait pas ce qu’aurait été sa vie sans James.

- J’espère que les choses se sont mieux passées pour toi et que tu n’as pas fait la même erreur que moi.

Son erreur, ça avait été de tomber amoureuse de la mauvaise personne. Ca avait aussi été de ne pas changer plus tôt, d’être un petit animal craintif pendant presque trois ans et de ne redevenir une véritable personne qu’après un choc de trop.
Mais ça, elle n’aurait jamais pu le voir venir.
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MessageSujet: Re: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeMer 2 Mar 2016 - 16:45

Little variations on my page
Edward n’avait jamais eu besoin de se confier, de discuter à cœur ouvert... tout ce qu’il avait pu penser, il l’avait presque systématiquement dit aux personnes concernées. Quant à ses clients, il n’avait jamais rien connu à son propos e dehors de son nom de famille et de la notoriété de son père. Un seul de ses clients avait tenté de le rouler en l’emmenant à une des soirées où son père se trouvait mais, loin de s’en énerver, Eddie en avait joué à tel point qu’il avait planté son client pour un autre. Il y avait eu rupture de contrat et il n’avait pas été gêné un instant devant ce père qui lui, était mortifié de voir son fils, son si précieux fils, agir ainsi. Après ça, plus personne ne l’avait mis devant le fait accompli. Quand Theo et lui s’était connu, il avait déjà posé des conditions dans son boulot mais, il avait apprécié la compagnie de cette femme et s’en était fait une amie sûre. Il n’avait jamais réellement su comment ni pourquoi le contact avait été rompu mais, il ne s’en préoccupait pas plus que ça puisqu’elle était là. Ils avaient repris les choses où elles s’étaient arrêtées, se dévoilant au fur et à mesure sans vraiment parler des choses réellement importantes qu’ils avaient traversées. Ils ne s’étaient jamais brusquer, ça n’allait certainement pas commencer.
Voyant qu’elle était prête à parler, il s’installa correctement, à son aide pour l’écouter. Les histoires étaient toutes intéressantes pourvu qu’on les écoute bien. Parfois navrantes mais, toutes intéressantes. C’était une chose qu’il avait apprise en tant qu’escort. Et puis si le pire arrivait, c’était un moyen de pression comme un autre. Avec Theo, c’était bien entendu très différent. Il l’écoutait parce qu’il en avait envie et parce qu’il était intéressé par ce qu’elle avait traversé personnellement. Il comprenait qu’elle n’avait pas pris garde à cette phrase. Combien de fois l’avaient-ils tous les deux entendues ? Lui aussi y avait eu droit, plus d’une fois, avec des conséquences plus ou moins fâcheuses. Certains ou certaines d’ailleurs, s’accrochaient toujours plus que d’autres. Eddie ne prononça pas un mot, sachant que l’histoire n’était clairement pas finie. Il se ralluma une cigarette, la sienne étant terminée, alors qu’elle lui expliquait dans quel merde elle s’était fourrée avec ce client-là. Il fulminait intérieurement de n’avoir pu être là pour mettre les choses au clair. Ce qu’elle avait dû endurer à cause de cet enfoiré était réellement énervant, et surtout dangereux. Il savait ce type mort puisqu’elle l’avait mentionné quelques fois sans entrer véritablement dans les détails. Et bien qu’elle ne l’ait toujours pas fait, le rapprochement était facile.
Il expulsa la fumée et ragea un moment après s’être levé. Son flegme légendaire avait tendance à disparaître quand ça la concernait. Rien d’étonnant à ce que leurs clients se soient posés énormément de question dans le passé. Tout était pourtant très clair entre eux. Ils avaient trouvé leur équilibre.

- « Imbécile ? Non. Inconsciente, je suis tenté. Aimer, même un taré comme celui-là, tu n’y peux rien. »

Il l’aurait même presque enviée tant il n’avait jamais aimé personne. Les relations sérieuses étaient impossibles avec le métier mais, il n’avait surtout jamais rien ressenti de pareil. Il se rapprocha et déposa un baiser sur ses lèvres. Ça n’allait jamais plus loin mais, ça en perturbait plus d’un.

- « Si tu recommences ça un jour, là, je te traiterai d’imbécile, c’est une promesse. » Il continua à tourner un moment dans le salon avant de se réinstaller. « Pas la même mais j’en ai fait. Trop suffisant, tu sais que j’ai pris le client de trop, celui qui m’a fait ça. » Il montra sa tête, elle savait de quoi il parlait. « On ne pouvait même pas qualifier ça de client, il n’y avait même encore rien de signer, rien d’approuvé. Comment dit-on déjà ? J’ai péché par orgueil je suppose. Ce que je ne t’ai pas dit, c’est que mon père a cru bien faire en m’enfermant en hôpital psychiatrique. Cliniquement, il ne trouvait rien, tu m’étonnes... Ils n’avaient rien à traiter mais ça ne les a pas empêché d’essayer. »

Il avait dû déployer un certain nombre d’astuces pour se glisser entre les mailles du filet et les convaincre de le laisser sortir. Il avait dû être encore plus rapide pour quitter le territoire. Heureusement, il avait eu du temps à tuer avant de quitter l’Angleterre. Tout ça ne l’avait pas empêcher de développer une aversion certaine envers les psy de tout poil et les médicaments qui agissaient directement sur les humeurs, le caractère et autre. Il s’était senti diminué, impuissant et il avait bien entendu détesté ça lui qui avait toujours tout contrôlé même dans sa vie professionnelle non sans une part de risque acceptée très volontairement. Quand il ne voulait pas contrôler, il s’amusait tout simplement.
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MessageSujet: Re: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeJeu 10 Mar 2016 - 17:30

Theodora & Edward
   
Il y avait peu de choses dont Theo n’avait pas parlé à Eddie, et inversement, il y avait peu de choses dont Eddie n’avait pas parlé à Theo. Après qu’ils se soient rencontré la première fois et après s’être revus, ils avaient développé une telle confiance l’un envers l’autre qu’ils ne se cachaient presque rien, et les petits secrets qu’ils pouvaient garder, ils le faisaient pour une bonne raison. A lui, elle savait qu’elle pouvait tout dire sans risquer d’être jugée, et en retour elle ne le jugerait jamais sur ce qu’il avait pu faire. Certes, depuis qu’il était revenu dans sa vie, il lui arrivait parfois de lui servir de catalyseur, de garde-fou lorsque son esprit avait du mal à se fixer sur un comportement ou sur un autre, mais c’était tout. Il n’y avait pas de barrière entre eux, pas de restriction : s’ils voulaient parler de quelque chose, ils le faisaient, et s’ils ne voulaient pas, ils ne le faisaient pas. Une moitié du duo ne presserait pas l’autre en se retrouvant confronté à un refus ou au silence, laissant à l’autre moitié le temps de se décider à raconter ce qu’il avait sur le cœur ou de garder ses mystères pour soi-même encore un peu.
Il y avait très peu de sujets dont la jeune femme ne voulait pas se rappeler, mais James était certainement le plus important d’entre eux. Elle n’avait pas vécu longtemps avec lui, quatre ans seulement, presque cinq, mais quand on connaissait le personnage, c’était un exploit remarquable qu’elle ait survécu aussi longtemps. Qu’elle ait commencé à changer de comportement et d’état d’esprit le jour où elle avait appris pour sa maladie avait sûrement aidé à entrer dans ses bonnes grâces et à commencer à devenir autre chose qu’un simple jouet remplaçable aux yeux du génie criminel. Si les choses avaient continué comme elles l’auraient dû, sûrement que l’ancienne Theodora se serait redoutablement endurcie, devenant aussi implacable que feu son compagnon. Elle avait certainement gardé des séquelles de cet « entraînement », mais elles étaient sûrement enfouies loin, très loin dans un coin de sa tête, et il faudrait qu’elle se mette vraiment en colère pour les faire sortir au grand jour. Ça en surprendrait sans doute plus d’un, mais ce jour-là n’était pas prêt d’arriver. En attendant, elle se contentait de vivre avec des souvenirs, des cauchemars et une hallucination très encombrante qui prenait un malin plaisir à venir la hanter dans les plus mauvais moments. Elle était d’ailleurs étonnée de ne pas l’avoir vue apparaître pour la narguer après avoir raconté son histoire. Ca, elle n’en parlerait pas à Eddie tout de suite. Plus tard peut-être, mais pour le moment, elle estimait en avoir déjà beaucoup dit – bien plus qu’elle ne l’aurait cru, à dire vrai. Il fallait croire qu’en fin de compte, ça ne lui avait pas fait de mal de partager ses souvenirs, surtout avec lui. Cependant, elle ne s’attendait pas à déclencher une telle colère chez lui. Elle l’avait déjà vu énervé et elle savait qu’il en fallait beaucoup pour perturber son légendaire flegme anglais – flegme qu’elle partageait d’ailleurs, jusqu’à ce qu’on s’en prenne à lui ou qu’on tente un peu trop de la rabaisser.
Elle le laissa approcher et déposer sur ses lèvres un baiser tout ce qu’il y avait de plus innocent. Ca en avait surpris beaucoup et convaincu d’autres que malgré tout ce qu’ils pouvaient affirmer, ils étaient réellement en couple ; et pourtant, ils n’étaient rien d’autre que de très proches amis, des âmes sœurs platoniques qui se témoignaient leur affection d’une façon que la plupart des gens ne pouvait pas comprendre, et ils se fichaient bien d’être compris quoi qu’il en soit.

- Certes, mais j’aurais aimé avoir la jugeote nécessaire pour partir ou faire ce qu’il fallait faire.


« Ce qu’il fallait faire » désignait cet état d’esprit fort curieux qui avait été le sien pendant quelques mois, celui où elle n’avait plus peur de James et où elle avait presque l’impression d’être son égale plutôt que de lui être totalement inférieure. Elle aurait pu prétendre à redevenir la femme qu’elle avait été à ses grandes heures, celles où ils s’étaient connus avec Eddie, mais monsieur Brook avait eu l’idée saugrenue de se faire tuer avant. Elle sourit à la remarque de son colocataire et attrapa sa main tant qu’il était à sa portée pour doucement embrasser ses doigts avant de les laisser retomber.

- J’y penserai si je décide de m’enticher une nouvelle fois d’un génie criminel.


Elle doutait retrouver l’équivalent de James un jour, et quand bien même ce serait le cas, elle avait retenu sa leçon et s’épargnerait de répéter les erreurs qu’elle avait commise par le passé.
L’ancienne escort-girl attrapa son fumeur et le petit paquet de tabac finement haché dans lequel elle se servit pour remplir la petite pipe en jade. Elle ne fumait pas beaucoup, mais voir Eddie gesticuler dans tous les sens avec ses cigarettes lui avait donné envie. Allumant l’objet, elle tira dessus jusqu’à souffler un léger nuage de fumée blanche qui s’échappa par la fenêtre ouverte.
Ce fut à son tour d’écouter ce que son meilleur ami avait à lui dire. Elle le regarda, attentive, sachant très bien ce dont il parlait. Il lui avait expliqué l’histoire avec ce client de trop, celui qui s’était révélé mutant et avait joué avec sa tête jusqu’à la retourner dans tous les sens. Lorsqu’ils s’étaient retrouvés, elle avait eu un peu de mal à reconnaître le Eddie qu’elle avait connu. Cependant, le temps d’adaptation n’avait pas été si long que ça en fin de compte, et elle s’était désormais habituée à le voir dans cet état et à vivre avec ses sautes d’humeur remarquables. Ce qui la fit tiquer en revanche, ce fut ce qu’il lui avoua ensuite. Plissant les yeux, elle claqua sa langue contre son palais et laissa échapper un sifflement furieux entre ses dents serrées.

- Ton père a toujours été un fieffé imbécile.

Elle en avait entendu de belles, sur le père Lockton, et elle n’avait jamais porté l’homme dans son cœur, mais là, il touchait le fond. Elle ne pouvait pas imaginer à quel point il fallait être narcissique et égocentré pour envoyer son propre enfant en hôpital psychiatrique contre son gré, non pas pour son bien mais pour sauver les apparences. Elle secoua la tête, passablement énervée.

- Je n’imagine même pas ce qu’il t’est arrivé là-bas ni ce que tu as dû faire pour te sortir de là.

Elle savait Eddie particulièrement débrouillard et capable de se tirer des pires situations. Mais l’imaginer tout seul, enfermé dans une chambre aseptisée, à être regardé de travers par des gens qui le pensaient fou et ne l’écoutaient pas, ça lui donnait envie de prendre le premier vol pour Londres et d’expliquer à son père sa façon de penser – et accessoirement de lui envoyer sa main en travers de la tête. En soupirant doucement, elle tira à nouveau sur son fumeur.

- J’aurais espéré que tu aies continué à avoir une vie agréable sans subir une torture pareille.

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MessageSujet: Re: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeMar 15 Mar 2016 - 23:35

Little variations on my page
Edward se doutait bien que Theo avait encore énormément de secrets mais, la beauté de leur relation, c’était de ne jamais pousser l’autre à vomir ce qu’il gardait enfoui. Tacitement, ils avaient établi des règles qu’ils ne franchissaient jamais. D’autres avaient été énoncé à voix hautes pour être bien certains qu’ils songeaient à la même chose. C’était ainsi qu’ils fonctionnaient et avaient toujours fonctionnés. Le tout pour eux étaient e savoir qu’ils seraient écouté en temps voulu, lorsqu’ils auraient besoin d’en parler où que ça deviendrait nécessaire. Ils étaient également capables de se pousser à parler des choses quand elles prenaient trop d’ampleur mais, ce temps là n’était pas venu, pour aucun des deux.
Ce qui était arrivé à Theodora était visiblement un gros morceau et il ne pouvait pas lui demander de lui lâcher ça comme ça. Pour l’instant, tout ce qui importait, c’était qu’elle oublie très vite ce dont ils venaient de discuter, ressasser ne les avait jamais vraiment aidés à aller mieux. Cela dit, il ne l’oubliait pas pour autant le responsable de cette balle. Mort ou pas. S’il l’avait pu, il l’aurait bien tué une seconde fois. Theo était infiniment plus précieuse que qui que ce soit d’autre à ses yeux et la situation était forcément très loin de lui déplaire.

- « Toi, tu es toujours là. Pas lui. C’est toute la différence. Avec le temps, il pourra être oublié, relégué au rang de vieux et vagues souvenirs. Le temps vient toujours. »

Adepte convaincu qu’il était possible d’enfouir loin les choses dérangeantes une fois qu’on les avait bien usées, il estimait la chose très probable. Et estimait bien entendu qu’il était impossible qu’elle ne remette ça à nouveau. Le domaine des probabilités étant ce qu’il était, il n’hésiterait pas à abattre celui qui tenterait de lui rejouer une scène de déjà vu.

- « Il sera mort avant d’avoir essayé. »

Fumant sa cigarette, à nouveau confortablement installé, il lui raconta une partie de sa propre expérience malheureuse. Elle le lui avait demandé après tout, d’une certaine manière. Il passa cependant sous silence une énorme partie de ce qu’il avait vécu. Les médicaments et les thérapies de groupe n’avaient été qu’une infime partie de ce qu’il avait encaissé là-bas et il en devait la plupart à un médecin aussi buté que son ego. Oh ça oui, s’il devait remettre les pieds dans un endroit comme celui-là, il ne donnerait pas cher de la peau de ceux qui tenteraient de l’y emmener.

- « Beaucoup de belles paroles, pas mal de ruse, quelques paires de claques et un peu de séduction. Même mon père et le directeur de ce trou n’ont pas suffit pour contrer l’avis d’un expert soudoyé par mes soins dont la carotte était un salaire annuel net complet. »

Et un petit service au passage mais ça que ce soit ça ou l’argent, ça ne l’avait jamais franchement gêné, sans compter que l’utile avait été agréable aussi. Il n’avait pas passé énormément de temps là-bas finalement mais, bien assez tout de même pour savoir qu’il n’y remettrait jamais un orteil tant qu’il était vivant. Autrement dit, il n’y retournerait jamais et était parfaitement capable d’embarquer ceux qui souhaiteraient l’y remettre avec lui. Il n’était pas très branché meurtre mais, pour la bonne cause, il ne se priverait certainement pas.

- « On ne va pas non plus s’apitoyer, ça gâcherait tout. Et puis de toute manière, les dossiers psychiatriques ne traversent pas l’océan. Il se pourrait d’ailleurs que plus aucune trace de ce dossier n’existe quelque part. À quoi bon avoir de l’argent si on ne s’en sert pas correctement. Leurs archives ont malencontreusement brûlées le même jour d’un bug informatique. Ou alors est-ce que le bug informatique qui est à l’origine du sinistre des archives ? Aucune idée, je l’ai appris quand je suis arrivé aux États-Unis. Drôle de coïncidence. »

Une coïncidence qui n’en était évidement pas une. Comme il l’avait si justement dit, il avait astucieusement dépensé son argent pour s’assurer une paix toute relative. Il s’était juste assuré qu’il n’y ait pas de dommages collatéraux. Après tout, les patients n’y étaient pour rien et certains avaient été mieux relogé après le changement de direction dont il n’était pas responsable bien sûr.
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MessageSujet: Re: From so simple a beginning [ft. Eddie]   From so simple a beginning [ft. Eddie] Icon_minitimeVen 18 Mar 2016 - 0:37

Theodora & Edward
   
Depuis qu’elle avait quitté l’Angleterre, Theo ne se souvenait pas s’être senti aussi bien, aussi détendue à l’aise qu’elle ne l’était maintenant. A dire vrai, ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus été dans cet état. Entre son ancien travail qui ne laissait pas vraiment le temps ni l’occasion de baisser sa garde et sa relation avec James qui avait laissé des traces profondes et indélébiles dans son caractère, elle avait sans aucun doute eut à subir quelques pics de stress bien trop importants pour quelqu’un jeune comme elle l’était. En changeant de continent et de vie, les choses avaient perdu leur saveur et, même si elle ne s’inquiétait plus de rien, elle s’ennuyait beaucoup et, surtout, elle était seule. Certes, il y avait eu Moira, qui avait été une petite bouffée d’air frais et de renouveau lorsqu’elle était arrivée à Radcliff, mais il n’y avait rien eu de plus pour venir égayer son existence.
Retrouver Eddie, ça avait été un petit miracle, une promesse discrète mais certaine que les choses iraient mieux, que tout pouvait encore s’arranger et que le destin pouvait se montrer aussi bien cruel que miséricordieux. Et elle qui n’avait jamais vraiment eu l’occasion de parler de James à qui que ce soit avait pu révéler une partie de l’histoire qu’elle avait vécue en sa compagnie. Ca avait sans doute été les années les plus rudes de sa vie, pour de nombreuses raisons, mais elle ne les aurait échangées pour rien au monde, pas même pour faire disparaître cette hallucination qui pointait parfois le bout de son nez. Ca aussi, elle aurait le temps d’en parler à son meilleur ami. Mais plus tard. Chaque chose en son temps. Et puis, maintenant qu’il était officiellement le second résident de l’appartement, du temps, ils en auraient à revendre et à partager. Et elle était sincèrement heureuse de l’avoir avec elle, elle qui pourtant avait tant tenu à sa solitude. C’était bien le seul qui pouvait se vanter de pouvoir s’immiscer dans son existence d’une telle façon – mais d’un autre côté, elle n’aurait pas pu rêver meilleur intrus dans sa monotone et répétitive routine.
Elle l’avait écouté raconter son histoire à son tour et s’était énervée de ce que le père Lockton avait fait à son fils. Elle avait toujours eu des sentiments très négatifs au sujet du musicien, et si elle l’avait pu, elle lui aurait volontiers fait payer les épreuves par lesquelles il avait fait passer son propre fils. Ce dernier lui raconta, brièvement et sans jamais trop entrer dans les détails, ce qu’il avait dû faire pour se sortir de ce satané hôpital. Elle pencha la tête sur le côté et le détailla de ses yeux clairs avant de sourire doucement.

- Eh bien, tu as toujours eu énormément de charme et su te montrer particulièrement convaincant. Rien de très étonnant à ce que tu aies fait craquer même les plus implacables des experts.

Elle l’imaginait volontiers jouer avec les mots – et probablement les corps aussi – pour parvenir à s’enfuir loin de ce trou où son géniteur l’avait jeté pour, soi-disant, son propre bien.
Tirant une dernière bouffée sur son fumeur, elle en vida le tabac brûlé et encore chaud dans le cendrier. Elle allumerait sans doute un petit bâton d’encens pour améliorer l’odeur de l’appartement ; malgré la fenêtre ouverte, elle savait qu’entre ce qu’elle avait fumé et les cigarettes d’Eddie, il faudrait du temps avant que l’air redevienne tout à fait respirable. Elle le fixa tandis qu’il finissait de lui raconter une partie de ses mésaventures et admira silencieusement sa capacité à s’évaporer sans laisser de traces. Visiblement, c’était une qualité qu’elle ne possédait pas encore suffisamment, sinon, il n’aurait pas réussi à la retrouver – et rien que pour ça, elle était ravie d’être moins douée que lui à ce petit jeu.

- Quel dommage, deux malheurs de cette ampleur au même moment. Ils ont dû être très malheureux de voir disparaître toute trace de ton passage.

Elle rejeta une longue mèche de cheveux derrière son épaule d’un léger mouvement de tête.

- Heureusement qu’aucun d’entre eux n’aura les talents et l’argent nécessaire pour venir te chercher ici. J’en serais particulièrement désolée si je devais te perdre encore. Et puis, j’ai bien trop pris goût à ta cuisine.

Elle sourit, malicieuse et en même temps terriblement sérieuse. Elle avait trouvé avec lui une sorte de Salut, un but qu’elle ne pensait plus jamais avoir. Désormais, elle ne vivait plus seulement pour elle. Il y avait quelqu’un d’autre pour avancer avec elle et, même s’ils restaient parfaitement indépendants, ils avaient retrouvé leur complicité d’avant, leur amour l’un pour l’autre, et cette affection si profonde qu’elle avait pour lui l’aidait à se lever le matin bien plus efficacement que n’importe quelle thérapie ou travail ou médicament, ou que savait-elle encore. Elle avait retrouvé son meilleur ami, son âme sœur platonique, et elle se dresserait contre la Terre entière et l’Enfer également pour pouvoir le garder près d’elle ne serait-ce que quelques jours de plus.
C’était ça aussi qui la rendait plus forte qu’elle ne l’était vraiment.




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