(lecters) ≡ something good to celebrate.

Sujet: (lecters) ≡ something good to celebrate. Dim 24 Jan 2016 - 17:15

Make it like your birthday everyday.

— lecter's brotherhood —

Aujourd’hui, c’était son anniversaire. Un jour que Trisha aimait tout particulièrement. Sa journée. La journée pendant laquelle elle estimait que rien de mal ne pouvait lui arriver pendant cette journée. Jusqu’à présent, ça avait été plutôt vrai. Elle n’avait pas souvenir d’avoir passé d’anniversaire particulièrement désagréable. Ainsi, elle s’était levée, particulièrement motivée à commencer cette journée. Aujourd’hui, elle avait vingt-quatre ans, une nouvelle année de plus à son compteur et avec un peu de chance, le moyen de prouver au reste de la fratrie qu’elle n’était plus une gamine. Elle avait vingt-quatre ans après tout, elle était une adulte maintenant. Ça faisait un moment d’après elle, mais bon, les autres étaient difficiles à convaincre, parce qu’elle était et resterait toujours la cadette de la famille. De ce côté-là, elle savait déjà qu’il n’y avait rien qu’elle puisse faire pour changer la situation, mais, à chaque année gagnée, elle restait persuadée qu’on lui accorderait un peu plus de confiance. Elle était grande maintenant. Elle pouvait se débrouiller toute seule et pour commencer, elle n’avait pas besoin que son garde du corps continue de lui coller le train comme il le faisait depuis trop longtemps d’après elle. Elle voulait vraiment se débarrasser de Liov. Surtout ce soir. C’était sa soirée d’anniversaire, alors elle n’avait pas envie qu’il soit là, dans le coin à la surveiller comme si elle n’était qu’une gamine dans un jardin d’enfants. Elle avait commis quelques erreurs récemment, mais elle s’était rattrapée, elle savait se défendre, elle s’en sortirait sans avoir besoin de sa baby-sitter. Ce soir plus que jamais, elle voulait que Liov vaque à ses occupations et la laisse tranquille. Elle avait laissé un message à son père la veille pour le convaincre de dire à Liov qu’aujourd’hui, il n’avait pas besoin de la surveiller. Alors, à peine levée, elle avait sauté sur son téléphone portable pour regarder si par miracle elle avait eu une réponse de son père. Une moue déçue se dessina sur son visage alors qu’elle constatait qu’entre les messages de joyeux anniversaire, il n’y avait pas de message de son père pour lui annoncer la bonne nouvelle qu’elle attendait tant. Tant pis, ça viendrait, il avait toute la journée pour lui répondre. Elle se dépêcha de sauter sous la douche, sous laquelle elle chantait tout et n’importe quoi, vraiment trop enthousiaste vis-à-vis de cette journée à peine débutée. Son anniversaire, c’était vraiment sa journée préférée de toute l’année. Douche terminée, elle se prépara rapidement pour sa journée de travail et une fois fin prête, elle quitta son appartement direction la radio de Radcliff.

Concrètement au bureau, c’était une journée comme une autre, mais les joyeux anniversaires qu’on lui balançait dès qu’elle croisait quelqu’un, suffisaient à élargir le sourire qu’elle avait sur les lèvres. Assise à son bureau, elle pensait déjà à la soirée qui était organisée pour son anniversaire. Il n’y aurait que ses frères et sa sœur, mais c’était largement suffisant. La famille c’était important et elle ne disait jamais non à une soirée en famille. Elle aurait probablement préféré aller en boite, boire et danser jusqu’à pas d’heure, mais vu comment radcliff fonctionnait ces derniers temps, elle avait tracé un trait sur ce genre de plans depuis longtemps maintenant. Tout était fermé avait onze heure du soir, alors autant rester avec ses frangins, là au moins, y avait peu de chance pour qu’on la foute dehors avant que la journée soit vraiment terminée. Radcliff était devenue une ville ennuyante, ça n’avait jamais été vraiment la joie cela-dit. C’était Radcliff et pas Las Vegas, mais bon, avant le couvre-feu, y avait toujours moyen de s’amuser. Avant la mise en quarantaine, au pire y avait la possibilité de se rendre ailleurs pour aller faire la fête. Maintenant, c’était beaucoup plus compliqué. Mais tant pis. Elle avait quand même hâte que le soir arrive, pour qu’elle puisse aller rejoindre sa famille et fêter son anniversaire avec eux. La journée au bureau passa plus vite qu’elle ne l’aurait pensé, elle avait animé son émission, comme d’habitude, puis elle était restée au bureau pendant plusieurs heures pour préparer la prochaine et enfin, vers les cinq heures de l’après-midi, elle avait décidé de se quitter rapidement le bureau pour rentrer chez elle et prendre le temps de se préparer pour la soirée. Elle avait tout juste remballé ces affaires qu’elle reçut enfin un message de son père, qui lui faisait définitivement le plus beau cadeau d’anniversaire qu’elle aurait pu espérer. Ce soir, Liov ne serait pas dans ses poches. Elle ne put s’empêcher de laisser échapper un léger cri de joie. La soirée allait vraiment être parfaite. Elle quitta rapidement le boulot et dehors, alors qu’elle rejoignait sa voiture, elle put constater avec joie que Liov n’était pas dans les parages. C’était le bonheur parfait là. Elle prit une grande inspiration, profitant de cette liberté définitivement trop rare, avant de sauter dans sa voiture pour rentrer chez elle le plus rapidement possible. La musique tournait déjà à fond dans la voiture et elle chantait à tue-tête, peut-être comme une idiote ou simplement – de son point-de-vue – d’une fille profitant d’un jour exceptionnel. C’était son anniversaire et en plus elle n’avait plus de garde du corps sur le dos, tout était vraiment parfait pour le moment.

De retour chez elle, elle partit de nouveau sous la douche, avant de se poser devant son dressing pendant un long moment, histoire de choisir la tenue parfaite pour la soirée. Une robe qui ne faisait ni trop habillée, ni trop sexy, après tout, y avait personne à draguer ce soir et si elle portait un truc un peu trop court ou un peu trop décolleté, elle était presque sûre de se prendre une réflexion. Elle passa autant de temps devant le miroir que devant le dressing, histoire d’être bien coiffée, bien maquillée, bref, parfaite pour sa soirée d’anniversaire. Il le fallait bien après tout. Ce jour n’arrivait – malheureusement – qu’une fois par an. Tant qu’elle était encore assez jeune, fallait qu’elle en profite, parce que rapidement, elle n’aurait plus envie de le fêter son anniversaire, trop dégoutée par les années qui passent. Escarpins enfilés, veste récupérée dans son placard et sac à main sur l’épaule, flingue chargé au fond de ce dernier, elle pouvait de nouveau quitter son appartement afin de rejoindre le manoir familial. Y avait des chances pour qu’elle soit en avance en plus. Tant mieux, ce n’était clairement pas le jour où elle avait envie d’arriver en retard. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour rejoindre le manoir Lecter, traverser la ville de Radcliff en voiture, ça ne prenait pas quinze plombes. Une fois garée dans l’allée elle rejoignit le manoir. A première vue, elle était la première arrivée. Fallait en profiter, c’était quand même rare qu’elle arrive en avance quelque part, à part probablement le jour de son anniversaire. Tout le monde savait chez elle qu’elle aimait vraiment beaucoup – beaucoup trop même – son anniversaire. En grande partie pour les cadeaux, il fallait bien l’avouer. En attendant le reste de la fratrie, elle s’était dirigée vers la cuisine, pour sortir les verres à pied. Parce que son anniversaire, c’était aussi l’occasion de sortir le champagne et elle ne tarda pas à remarquer une note sur le réfrigérateur, probablement écrite de la main de sa mère, indiquant qu’il y avait plusieurs bouteilles au frais, mais aussi de quoi manger. Tout était parfait. Ses parents ne seraient probablement pas là ce soir, mais au moins, ils avaient pensé à son anniversaire. Elle les aimait vraiment ceux-là. Elle tira un seau à champagne qu’elle remplit de glaçons pour le déposer sur la table également, avant de glisser une bouteille dedans. Ils n’allaient plus tarder maintenant. Assise sur un tabouret de bar, elle attendait, impatiente. L’oreille attentive au premier bruit qui indiquerait l’arrivée de quelqu’un d’autre dans le manoir Lecter.

something good to celebrate

❅ ❅ ❅

C’était un euphémisme de dire que la vie de Felix était étrange ces derniers temps. La vérité, c’était que tout allait mal. Foutrement mal. Et l’aîné Lecter en pouvait plus, d’errer chez lui comme un chien en cage, et de se ronger les ongles à propos de tout, et de sursauter à chaque sonnette de sa porte. Jamais de sa vie son moral avait été aussi bas, et jamais de sa vie il n’avait été aussi stressé. C’était comme s’il attendait en permanence une sentence – et il avait grand besoin de décompresser. Vraiment. Il avait essayé, un soir, d’aller prendre une bière avec des collègues, mais il avait trouvé l’endroit trop bruyant, trop bondé, la bière goûtait amer et il avait rapidement eu qu’une seule envie – rentrer chez lui. Peut-être était-ce parce qu’il était devenu vieux – après tout, il ne rajeunissait pas – mais c’était probablement aussi du à sa méfiance constante vis-à-vis du monde. On ne pouvait plus faire confiance à personne, tellement que sortir de chez soi égalait presque risquer sa vie à Radcliff. Le patronyme de Felix le protégeait, heureusement. Mais tout de même, les derniers mois semblaient lui avoir soutiré toute son énergie. Coup après coup, il se sentait au bout du rouleau, à deux pas du K.O. Il ne pensait pas pouvoir endurer une autre mauvaise nouvelle – mais heureusement, quand son téléphone sonna et qu’il vit le nom de sa petite soeur, elle lui en apportait une bonne. Son anniversaire approchait, et elle avait envie de fêter ça en famille. Bon, Felix arqua un sourcil à cette dernière remarque – Trisha aurait certainement davantage eu envie de fêter ça dans un club à danser et à boire toute la nuit, mais avec ce couvre-feu, ce n’était plus possible à Radcliff. Tout de même, Felix accepta l’invitation avec un grand sourire, déjà impatient de passer un peu de temps avec sa petite soeur, qu’il ne voyait décidément pas assez. Durant les jours qui suivirent le coup de téléphone, Felix se mis à appréhender cette soirée autant qu’il avait hâte de la voir arriver – car une soirée en famille pour l’anniversaire de Trisha signifiait une soirée en famille. Les parents Lecter ne seraient pas présents, mais Bea et Desmond le seraient. Pour Bea, ce n’était que le poids du secret qu’elle lui avait confié qui l’inquiétait, mais c’était un peu plus difficile pour Desmond. Après tout, les choses étaient tendus avec son plus jeune frère, qui avait été téméraire, irréfléchi, un peu trop au goût de son aîné. Le souvenir de la fête des fondateurs et de cette annonce était toujours douloureux pour Felix – même si les choses s’amélioraient entre lui et Maiken, il n’oublierait jamais le regard de dégoût absolu qu’elle lui avait lancé, en associant inévitablement son nom à celui de son frère et de ses actes, tout comme Alec l’avait fait par la suite. Mais Felix se fit une promesse, de laisser toute cette histoire de côté le temps d’une soirée, simplement pour Trisha. Sa vie à elle non plus n’avait pas été facile ces derniers temps, il en était conscient, et elle également aurait probablement envie de se changer les idées. Les Lecter avaient bien besoin de vacances, songea Felix, mais il n’était pas sûr qu’un voyage en famille était la meilleure des idées. De toute manière, où iraient-ils ? Avec la ville en quarantaine, ils ne pourraient aller plus loin que la zone industrielle ou la forêt. Camping, peut-être ?

Felix se prépara tranquillement ce soir-là pour l’anniversaire de Trisha. Le cadeau qu’il avait soigneusement emballé se trouvait sur la petite table près de la porte, juste à côté de ses clés, pour s’assurer qu’il ne l’oublierait pas. L’aîné avait enfilé une tenue comfortable, quoiqu’un peu plus chic que ce qu’il portait habituellement – des pantalons propres, avec sa plus belle chemise bleue, qui allait avec ses yeux – une chemise que Trisha lui avait acheté à son propre anniversaire quelques années auparavant. Il prit même soin de se raser la barbe, qui commençait à être un peu trop longue, et à passer un peigne dans ses cheveux qui avaient relativement poussés. Une fois prêt, Felix s’empara du cadeau et de ses clés, et se mit en route pour le manoir Lecter. Il avait emprunté la voiture de patrouille qu’il partageait avec Isolde pour la soirée, n’ayant guère envie de traverser la ville à pied pour rejoindre le manoir. Il ne fallut que quelques minutes pour qu’il rejoigne la résidence familiale – à la vue du manoir, il laissa échapper un court soupir. Il ne venait presque jamais ici. Pendant l’emprisonnement de son père, il venait plus souvent, afin de visiter sa mère qui était seule dans cette immense maison. Mais depuis la sortie de prison de Carlisle, anxieux de le croiser, Felix évitait la maison et ses potentielles confrontations. Il gara la voiture de patrouille derrière la voiture de Trisha, qui était visiblement la seule arrivée – évidemment, elle ne serait jamais arrivée en retard. Souriant malgré lui à imaginer sa soeur courir d’excitation partout dans la grande résidence, Felix sortit de la voiture et se dirigea vers la porte du manoir. Il prit une courte inspiration avant d’entrer, comme plongeant tête première dans une piscine. Le manoir était silencieux, il n’y avait même pas de musique – sans doute que Trisha voulait guetter l’arrivée du reste de la famille. Felix referma la porte, amusé. Il se dirigea rapidement vers la cuisine et y entra, feignant un air confus. “Excusez-moi, j’ai entendu dire que c’était l’anniversaire d’une certaine Trisha, je suis au bon endroit ?” Trisha était là, assise sur un tabouret, et rapidement Felix brisa son petit jeu pour la serrer dans ses bras. Elle était magnifique et son sourire éclatant – sourire que son aîné ne pu que lui rendre. “Joyeux anniversaire, p’tite soeur.” Il l’embrassa sur le front, la décoiffant légèrement en passant une main dans sa chevelure brune. La nature joyeuse et l’immense amour fraternel qu’il avait pour sa petite soeur le rendait déjà plus léger, plus prompt à sourire. Pour la première fois depuis des semaines, il se sentait bien. Ça faisait un bien fou de pouvoir respirer librement un peu. Se détachant finalement de Trisha, et posant son cadeau sur le comptoir, il remarqua la bouteille de champagne plongée dans un seau rempli de glaçons, et les quelques verres installés sur le comptoir. “Tiens, ça m’étonne que t’ais pas déjà ouvert la bouteille” dit-il sur un ton blagueur. Il jeta un coup d’oeil à sa montre. Il était 18:40, les autres ne devraient pas tarder à arriver. Ne manquait plus que Desmond et Beatrix – et la fratrie Lecter serait au complet. Pour la première fois depuis… Depuis très longtemps. “J’imagine que t’es heureuse de pas avoir ton garde du corps dans les pattes ce soir. Mais t’sais, c’pas parce qu’il est pas là que t’as personne pour te surveiller” ajouta Felix d’un ton mi-sérieux, mi-blagueur. Il pointa son doigt sur son oeil puis le tourna vers Trisha, pour montrer qu’il était sérieux – et il l’était, jusqu’à un certain point. Puis, il entendit la porte d’entrée s’ouvrir et se refermer, et attendit patiemment que le nouvel arrivant donne signe de vie.

let's toast to this ... armistice day ?

❅ ❅ ❅

Desmond avait le chic pour se souvenir de trucs inutiles et pour zapper des choses extra importantes. Il était capable de vous résumer le palmarès de biathlon de l'année en cours et de la décennie précédente, et connaissait aussi la capitale de tous les pays européens et de tous les états américains, entre autres. Et, à côté de ça, il n'était pas fichu de se souvenir des horaires des trois quart de ses rendez-vous, ni même des dates buttoirs des paiements de ses factures, par exemple. Ce qui était assez problématique et ce qui amenait aussi les gens à penser qu'il se fichait de tout, que la nonchalance était son sentiment préféré, et qu'il n'était qu'un sale gosse mal élevé qui devait déjà être un sacré connard au temps du lycée, et même avant, quand il en était encore à mettre des graviers dans les couches-culottes de ses compagnons bambins à l'époque du bac à sable, quand il ne leur faisait tout simplement pas bouffer du sable. La vérité ? Elle était toujours là où on voulait qu'elle soit, la vérité, c'était juste une question de jugement, de perception, et également de positionnement, la vérité. En tout cas, non, il n'avait quand même pas besoin de mettre un rappel dans son téléphone, de mettre des post-it tout partout chez lui ou de faire de grosses croix rouges sur le calendrier pour se souvenir de quand tombaient les anniversaires de ses sœurs et de son frère. Tout comme il n'avait pas besoin de se lancer dans des soustractions ou des additions alambiquées et longues pour savoir quel âge allait prendre Felix, Beatrix ou Trisha. Merci bien, mais, en tant que digne de frère, il savait encore que Felix et lui étaient nés à dix années d'intervalle, mais que si l'un était du début de l'année, l'autre était plutôt du mois d'octobre, voyez-vous ... De la même façon, il n'avait pas besoin qu'on lui explique que Beatrix et lui étaient nés le même mois, mais juste pas la même année quoi, parce que, elle, elle était déjà trentenaire depuis quelques temps alors que lui avait tout juste soufflé sa première bougie post quart de siècle. Et, de la même façon, Desmond n'avait absolument pas eu besoin qu'on lui sonne les cloches pour savoir qu'aujourd'hui, en ce 10 mai, Trisha soufflait ses 24 bougies. C'était vingt de trop, si vous lui demandiez son avis. Sauf que, dernièrement, les gens avaient semblent-ils pris l'habitude d'éviter de lui demander ce qu'il pensait de telle ou telle chose, peut-être parce qu'ils avaient quelques craintes quant à sa réponse. Déjà qu'avant ça, on semblait avoir à l'esprit de se dire que ce qu'il avait à répondre n'était jamais signe de paix et de bien-être ... Franchement, les gens devraient se sortir le manche à balai télescopique qu'ils avaient enfoncé bien profond dans le rectum, parce que Desmond n'était quand même pas le diable en personne, et ce bien que son second prénom se trouve être Faust. A ses yeux, il n'avait absolument passé aucun pacte avec quelque diable que ce soit. De toute façon, ce genre de remarques, de pensées ou d’œillades coulaient comme de la flotte sur un tissu hydrofuge, sur lui. Une raison de plus pour donner de l'eau au moulin de ses détracteurs souhaitaient absolument lui coller l'image d'un sale gosse inconscient et complètement dézingué. Ce qui lui convenait moins, en revanche, c'était quand sa propre famille se mettait à avoir quelques déraillés le concernant. La famille, c'est sacré, les liens du sang, tout ça tout ça ... Mais où va le monde ?!

Bon, d'accord, il n'était pas le premier arrivé, visiblement. Mais il avait une bonne excuse. Parce que la "justice", à Radcliff, ce n'était plus ce que c'était, et que, étrangement, personne ne l'avait attaqué en justice pour avoir causé l'incendie chez les Hodgins. Aucune potentielle preuve de sa culpabilité n'avait été présenté devant un tribunal. Personne non plus n'était encore venu cramer son chez lui, et personne ne lui avait encore refait le portrait. Bien sûr, des dents avaient grincé, des dentiers étaient sans doute tombés, sous la stupéfaction. Mais Desmond avait continué de vivre sa vie autant que possible. Et, désormais, on l'avait un peu remis sur les rails, professionnellement parlant. Il avait été suspendu préventivement par sa hiérarchie, le temps que les choses soient précisées sur son cas et sur ces accusations qui lui étaient tombées dessus. Mais, le temps faisant et rien ne venant pour l'incriminer publiquement et avec des suites légales, et bien sa hiérarchie n'avait eu d'autre choix que de le réintégrer. C'était parce qu'il avait officiellement pu enfiler de nouveau sa tenue de pompier et de paramedic qu'il avait pu être appelé en intervention, pour un accident de la route de presque trois fois rien, sauf qu'il avait fallu intervenir chez une vieille dame et que ses quatorze chats ayant dû croire qu'on venait leur piquer leurs croquettes, il y avait eu quelques griffures. Et puisque la grand-mère s'était quand même ouvert toute la main en coupant des légumes pour se faire une soupe, et qu'elle était tombée dans les vapes en se tapant la tête contre la table, il y avait eu un peu beaucoup de sang partout. Cela avait obligé Desmond à passer se changer chez lui plus tard que prévu, après avoir pris une bonne douche et avoir désinfecté les griffures des félins. Il ne manquerait plus qu'il se chope un sale truc ... Bref, il n'était pas le premier arrivé, mais au moins, il pourrait trinquer à sa réintégration. Survenue depuis une semaine et demi, mais, bon, puisqu'il n'avait vu aucun membre de sa fratrie depuis lors ... De toute façon, Trisha n'allait quand même pas le crucifier sur place, parce qu'elle tiendrait sans doute bien trop à son cadeau pour ça. Et puis ... Et puis, zut, hein ! Il pourrait sans doute courir jusque vers la porte d'entrée, une fois sorti de sa voiture et une fois les portes verrouillées, mais cela aurait risqué de faire des plis, et Desmond ne tenait pas à apparaître trop débraillé. Il avait fait quelques efforts pour sa sœur, mais, bon, pour sa coiffure, il n'y avait trop rien à faire, il aimait le style "sorti du lit après une bonne séance de câlins". Et alors qu'il poussait la porte d'entrée d'une main, tenant de l'autre le cadeau qu'il avait réservé à sa sœur, et ayant aussi coincé sous ce bras là, occupé, une bouteille d'alcool fort, Desmond prit le temps de bien s'essuyer les pieds sur le paillasson. Sa mère lui avait suffisamment tiré les oreilles pour ça, plus jeune, quand il rentrait en courant comme un dératé, en venant de dehors, avec ses chaussures crottées. Beatrix aussi lui avait fait la guerre, quand c'était son tour de faire un brin de ménage. Et, là, clairement, dans le manoir Lester, ça sentait le propre. Un petit relent de produits d'entretien, pas trop forts, et des effluves de fleurs, aussi, sans doute parce que sa mère aimait fleurir les pièces de son chez elle. Et, de loin, Desmond préférait cette odeur à celle de l'encens ! En tout cas, la fiesta n'était pas là, dans le hall d'entrée, mais bel et bien dans la cuisine, s'il se fiait à son audition. Il reconnaissait d'ores et déjà une voix masculine, et comme il n'avait qu'un seul frère, et qu'aucune de ses sœurs n'avait une voix de camionneur, l'identité de l’interlocuteur ne faisait aucun doute. Mais le jeune homme ne s'en sentit pas plus inquiété que contrarié. C'était Felix qui avait quelques soucis avec lui, pas lui, enfin ... Enfin voilà quoi. De toute façon, il laissait tout ça loin de ses pensées en pénétrant dans la cuisine, parce qu'ils étaient là pour fêter l'anniversaire de Trisha, pas pour retourner en enfance lorsqu'ils se tapaient un peu dessus, et pas non plus pour se lancer dans un concours de celui qui a la plus longue.

« Mais que vois-je ? Non seulement t'es pas encore couchée, mais en plus, tu bois ?! Trisha, les enfants de ton âge se tiennent loin de tels débordements ... Et en plus, tu m'as pas attendu, vilaine fille ! »

« Felix ... C'est la grande classe dis-moi. »

« Bon, il ne manque plus que Beatrix, et les Quatre Mousquetaires seront au complet ! »

SUR TH DEPUIS : 10/05/2014

something good to celebrate.

- I heard you're feeling nothing's going right Why don't you let me stop by? The clock is ticking, running out of time So we should party all night. So cover your eyes, I have a surprise. I hope you got a healthy appetite, If you wanna dance, If you want it all You know that I'm the girl that you should call. Boy, when you're with me I'll give you a taste Make it like your birthday everyday. I know you like it sweet So you can have your cake, Give you something good to celebrate. / LECTER'S FAMILY ★

Pour la première fois depuis des mois, Beatrix s’était réveillée d’une vraie nuit de sommeil. Pas de cauchemars, pas d’insomnies, pas de sueurs froides ou de réveil en sursaut. La belle avait presque fait le tour de l’horloge, de longues heures de sommeil récupérateur dont elle avait terriblement besoin. Les rayons du soleil avaient percés à sa fenêtre, la poussant doucement à ouvrir les yeux dans ce monde presque nouveau. Depuis peu de temps, la chasseuse avait retrouvé une vie quasiment normale ; elle avait recollé chaque morceau de cette existence brisée, renouant avec tout ce qui la rendait heureuse avant l’accident. Un métier qui la passionnait, la chasse, ses amis et même sa famille. Un dernier point qui la rendait tellement heureuse, elle qui n’aurait jamais pensé pouvoir renouer les liens avec ses frères et soeurs. Certes, son secret n’était dévoilé à tous -elle pensait à ses parents, et à Desmond- mais la brune savait qu’elle pouvait compter sur Trisha et Felix dorénavant. Et c’était mieux que ce qu’elle avait pu imaginer lorsqu’elle était au plus bas. L’idée même de fêter l’anniversaire de la cadette ce soir la rendait euphorique, une scène de vie banale dont elle pensait être privée pour toujours. Impatiente, elle appréhendait pourtant de retrouver sa fratrie pour ce diner. Cela faisait maintenant quelques mois qu’elle avait appris à dompter son pouvoir, de longs mois d’apprentissage, de patiente et de désillusion. Pourtant, après cette bataille durement gagnée, elle pensait avoir suffisamment appris à canaliser cette malédiction pour pouvoir vivre normalement. Ou plus ou moins normalement. Beatrix ne se voilait pas la face ; elle n’aurait surement plus jamais la possibilité de prétendre à une quelconque normalité. Mais elle pouvait s’en rapprocher, en continuant à vivre dans le déni tel qu’elle le faisait dernièrement. Tant qu’elle arrivait à calfeutrer ce foutu pouvoir de sa vie, tout allait se bien se passer. Et cela faisait trois semaines qu’elle n’avait pas vu son pouvoir se manifester, maintenant la chasseuse pouvait s’aventurer à espérer que cela dure. Elle l’espérait de tout coeur. Elle s’était trop battue pour retrouver un semblant de sa vie d’avant, elle ne voulait pas tout perdre à nouveau.

La journée avait été longue à l’université, Beatrix ayant enchaîné plusieurs cours magistraux à la suite. Elle aimait ce nouveau rythme, s’amusait à endosser le rôle de professeur. La curiosité de ses élèves l’amusait, se reconnaissant dans certains de ces jeunes ; il n’y a pas si longtemps, c’était elle qui était assise sur ces sièges inconfortables, à prendre des notes frénétiquement. La Lecter n’était pas encore tout à fait à sa place, cherchant encore ses marques dans ce rôle qui lui paraissait trop grand pour elle. Elle avait l’impression d’avoir cinq ans, et de voler les chaussures à talons de sa mère ; malgré son expérience et son savoir sur le domaine qu’elle enseignait, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir l’impression de jouer la comédie. La belle se débrouillait bien pourtant, elle endossait à merveille ce rôle de maître de conférence. Elle pouvait jouer de son sérieux et de sa sévérité naturelle pour se faire respecter, mais se laissait souvent aller aux blagues pour gagner la confiance de ses élèves. Elle pensait ne pas se débrouiller si mal que ça, au final. Et même si Carlisle ne lui avait pas encore avoué, elle espérant de tout coeur qu’il soit fière d’elle, en la voyant suivre ses pas à l’université. Peut-être que si il l’était, ça l’aiderait à faire passer la pilule si jamais il apprenait la vraie nature de la brune. Beatrix repoussa cette idée de son cerveau. Rien ne pourrait faire passer une telle pilule, elle n’était pas dupe. Le seul moyen de garder contact avec ses parents était de garder le secret, et c’était ce qu’elle prévoyait de faire. Ce secret, elle était prête à l’emmener dans sa tombe si il y avait besoin. La Lecter releva le nez des copies qu’elle était en train de corriger pour jeter un coup d’oeil à sa montre. Sautant sur ses pieds, la belle se dépêcha d’enfiler son manteau et de ranger ses affaires ; elle était déjà en retard. Assez peu étonnant, c’était quelque chose de courant chez la belle, la fratrie était habituée. Beatrix n’eut pas besoin de se changer, gardant la robe habillée qu’elle avait portée pour cette journée de cours. Elle ré-appliqua une couche de rouge à lèvre à l’arrêt à un feu rouge, et elle était prête pour cette soirée de fête. Sa voiture filait sur la route, la belle connaissait le chemin par coeur. Ce manoir, elle y avait passé toute son enfance ; peu importait tous les appartements qu’elle avait habité depuis son départ du foyer familial, lorsqu’elle pensait à la maison, elle pensait à cette vieille bâtisse au nord de la ville. La belle gara sa voiture à côté de celles du reste de la fratrie, constatant qu’elle était la dernière arrivée. Elle n’était pas particulièrement en retard, mais elle n’était définitivement pas en avance.

Dans sa main droite, son sac à main qui contenait le cadeau de la cadette des Lecter ; l’écrin était soigneusement emballée depuis plusieurs jours maintenant, Bearix avait prévu le coup en avance. La chasseuse pénétra dans cette maison remplie de sentiment, se dirigeant vers les bruits qui émanaient de la cuisine. Un grand sourire sur son visage, la Lecter lança son sac sur le comptoir avant de se précipiter sur la birthday girl. Beatrix enroula ses bras autour de sa petite soeur, qui resterait toujours une enfant à ses yeux, ce malgré les vingt-quatre bougies qu’elle s’apprêtait à souffle. « Joyeux anniversaire petite soeur ! » souffla-t-elle en serrant le corps gracile de la cadette entre ses bras. Elle se recula légèrement, empoignant Trisha par les épaules. « Je n’arrive pas à croire que tu fêtes finalement tes seize ans, comme ça grandit vite ! Tu verras, tu vas adorer le lycée. » blagua-t-elle, un air malin sur le visage. Elle savait exactement comment faire enrager la cadette. « Désolée du retard, je me suis noyée dans les copies. » Beatrix se dirigea vers son jumeau, déposant un rapide baiser sur sa joue, puis vers Desmond à qui elle envoya un coup de poing amical sur l’épaule. Beatrix retourna vers le bar, sortant le petit paquet cadeau du fond de son sac ; elle le déposa à côté de ceux de ses frères. Elle aperçut la bouteille de champagne, encore fermée, et une autre bouteille bien plus forte. Une bonne soirée en perspective. « Je vois qu’on m’attendait pour commencer les festivités ! » La belle saisit la bouteille de champagne, et la tendit vers Trisha. « Il me semble qu’on a un anniversaire à fêter, n’est-ce pas ?! »

» If it feels good, tastes good It must be mine - Lloyd
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