the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi)
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Sujet: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Mar 22 Déc 2015 - 1:31
the dead are gone, the living are hungry
— Malachi Porter & Elsa Segelbacher —
Just close your eyes, The sun is going down. You'll be alright, No one can hurt you now. Come morning light, You and I'll be safe and sound. Don't you dare look out your window darling Everything's on fire. the war outside our door keeps raging on so Hold onto this lullaby. — safe & sound.
Elle s'était levée de sa chaise roulante, le médecin lui tenant le bras et Malachi l'autre. Elle avait essayé de mettre un pied devant l'autre mais ses jambes refusaient encore obstinément de bouger. Elle avait trébuché, elle avait failli tomber deux, trois fois pour être toujours rattrapée par les deux hommes. Orgueilleuse, elle avait voulu continuer, essayer encore et encore d'arriver à faire au moins bouger même un orteil. Rien. C'était un échec cuisant, frustrant. Pour l'ancienne mutante qui était habituée de courir à des vitesses vertigineuses, le vent qui claquait dans ses cheveux, qui fouettait la peau douce de son visage, c'était une torture cruelle que d'être incapable d'avancer. Pire encore lorsque cela l'empêchait aussi de danser et laisser la musique la porter vers un autre monde. Son coeur se comprimait à chaque fois qu'elle réalisait que probablement, elle n'arriverait plus jamais à marcher. Elle n'était pas paralysée pourtant, et c'était bien ce qui étonnait son médecin. Lorsqu'elle se glissait dans un bain, enfilait des vêtements, elle pouvait sentir les tissus ou l'eau sur sa peau. Une lame de couteau se plantant dans sa chair, elle le sentirait aussi. C'était comme si ses jambes refusaient simplement de lui obéir. Têtues et intraitables. Elle n'arrivait toujours pas à se faire à cette situation. Par chance, il y avait Malachi, ce dernier l'aidant avec le médecin à la retourner à sa chaise à roulettes qu'elle n'arrivait déjà plus à supporter. Elle restait silencieuse, le regard vide alors que le spécialiste de réadaption lui proposait quelques exercices qui pourraient peut-être aider. La blonde écoutait d'une oreille distraite, comme si son cerveau ne voulait pas accepter ce qui lui arrivait.
Au final, l'homme les salua et le rendez-vous fut enfin terminé. Parfois, elle se demandait encore pourquoi elle s'entêtait à venir... À chaque fois, elle repartait de là, à bout de force et drainée émotionnellement aussi. Ce qu'elle détestait le plus de cette histoire, c'était de dépendre des autres. Toute sa vie, sa mère l'avait vue comme une poupée fragile protéger. Et maintenant, elle avait l'impression d'être un véritable fardeau pour tout le monde. Surtout Malachi depuis qu'il l'avait convaincue de venir habiter au manoir avec lui deux semaines plus tôt. Ce dernier poussait sa chaise roulante vers la voiture. Il l'aida à s'asseoir sur le siège passager et prit ensuite le volant. Pendant le trajet, elle ne glissa pas un mot, le regard perdu sur le paysage. Elle enviait les animaux, libres de courir entre les arbres de la forêt. Les oiseaux qui pouvaient voler librement dans le ciel. Elle était si lasse... Elle regrettait amèrement de ne pas être meilleure compagnie pour le jeune homme qui se donnait tant de mal pour elle. Et pourquoi ? Pour oublier son propre mal à lui ? Finalement, le silence pouvait être plus réconfortant que les mots et étrangement, cette balade en voiture réussit à la calmer, apaiser son âme meurtrie. Après quelques minutes, ils arrivèrent à destination et elle retrouva bien vite sa chaise roulante. Cette fois, elle avança seule, sans l'aide du mutant qu'elle suivit à l'intérieur. Il se dirigea à la cuisine pour faire quelques appels alors qu'elle s'installait au salon. Elle fut tenter pendant un instant de s'asseoir dans le divan mais son regard accrocha les grands escaliers qui menaient à l'étage. Elle resta immobile un instant. C'était bête comment une action aussi simple que de gravir des marches lui manquait. Taisant la raison qui lui hurlait de cesser de se torturer avec de telles idées, elle se glissa jusqu'à l'escalier et observa le couloir à l'étage. L'ancienne mutante avait cette impulsion... Monter jusque là-haut. Idée ridicule alors que lors de son rendez-vous, elle n'était même pas foutue de mettre un pied devant l'autre.
Prenant son courage à deux mains, elle attrapa la rampe et réussit à se redresser debout. En appui sur le rempart, elle essayait de soulever sa jambe, mais les muscles de cette dernière ne répondaient pas. Alors, d'une main, elle la souleva et la posa sur la première marche. Puis la seconde. Une troisième, toujours en tenant de rester appuyée sur la rampe. À mi-chemin par contre, elle tremblait, l'effort trop grand, trop éreintant. Elle glissa. Elle tomba, oubliant de s'accrocher après une énième marche surmontée. En quelques secondes, elle se retrouva au pied de l'escalier, confuse. Sa tête tournait et elle avait atrocement mal aux coudes, hanches et genoux. Elle gémit un instant sous le coup de la douleur. Portant ses mains à ses jambes qu'elle replia vers elle car elles étaient dans une position atrocement inconfortable. Bien vite, elle vit Malachi apparaître à ses côtés.
" Ça va, j'ai rien. "
Un mensonge, c'était totalement faux, elle avait mal partout mais c'était plus de mal que de peine. Elle n'était pas à l'article de la mort, et c'était surtout sa fierté qui en avait pris un coup. Elle s'efforça de lui sourire pour tenter de le rassurer bien qu'une vague douleur déformait ses traits délicats. Elle devait avoir l'air tellement ridicule. Non. Pathétique, même. Bien vite, elle se mit à éviter le regard du mutant.
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Mar 22 Déc 2015 - 22:11
Encore une matinée à l’hôpital, une de plus. Malachi avait l’habitude des lieux, et l’odeur si particulière qui accompagnait les salles de soin, mélange subtil d’antiseptique et de fluides corporels, ne lui faisait à présent plus rien. Il n’était pas venu pour lui ce matin là, pas même pour une de ses séances de thérapie de groupe. Depuis combien de temps n’y était il pas allé ? Bien trop longtemps probablement, mais que dire à tous ces gens qui attendent que tu t’ouvres à eux, quand il ne t’est pas possible de dire la vérité sur ce qui te dévore de l’intérieur ? Non, à la place, il assistait aux séances de rééducation d’Elsa. Des séances longues, parfois, épuisantes, physiquement et émotionnellement, il le savait bien : il avait été à sa place, ou presque, quelques années auparavant. Simplement, lui avait perdu définitivement une de ses jambes, quand celles de la mutante – il ne se résoudrait jamais à la qualifier de vaccinée, elle demeurait mutante, le gêne était toujours en elle-, celles de la mutante refusaient purement et simplement de remuer, une véritable énigme pour la science, pas tant que ça pour le motiopathe : le vaccin avait muselé la particularité d’Elsa jusqu’à l’accès. Qu’est ce qui est l’exact inverse de courir très, très vite ? Ne plus pouvoir courir du tout. Que le destin pouvait se montrer cynique parfois. Alors il était resté avec son amie, patient, docile, aidant le médecin du mieux qu’il le pouvait lors des exercices, et plus tard, aidant la jeune femme à monter dans la voiture. Malachi n’était pas quelqu’un de très fort physiquement, mais cela suffisait souvent à donner l’impulsion à la jeune femme pour entamer un mouvement, et cela suffisait, la plupart du temps. Le trajet en voiture se fit dans le silence : il voyait bien que la jeune femme avait envie de tout, sauf de parler. Cela transparaissait sur son visage aux traits délicats mais fermés, mais surtout, à son aura, suintant le dépit et la tristesse. Il partageait le ressenti de la jeune femme, et un peu de sa frustration aussi. Il aurait voulu l’aider bien plus que ça, vraiment. Une fois arrivés à la maison, il s’excusa auprès de son amie une seconde, dégainant son portable alors qu’il se dirigeait vers la cuisine. Il cala le téléphone entre son oreille et son épaule alors qu’il versait de l’eau dans sa bouilloire ancestrale en fer, alors que plusieurs tonalités eurent le temps de passer avant que quelqu’un réponde. Il avait laissé le petit chez Moïra, qui le babysittait toute la journée pour qu’il ait un peu de temps pour organiser les missions de la semaine dans le calme, et pour souffler un peu aussi. Peter n’était là que depuis 3 semaines, mais l’enfant avait trouvé ses marques avec une rapidité étonnante dans sa vie, et consommait énormément de temps et d’énergie :
- Bonzour Daddyyyyy
- Pete’ ? Peter, pourquoi c’est toi qui réponds au téléphone ?
- Ben je jouais à candy crouche sur le téléphone de tati, c’est Seth qui me l’a donné pendant qu’elle regardait pas.
- Ils sont dans la même pièce que toi ?
- Seth oui, il me fait des grimaces. Tati est allée chercher des gateaux je crois, mais la dernière fois elle m’a ramené une boite de pastilles pour le lave vaisselle. C’était marrant.
- *soupir* Bon, si tout se passe bien, ça va. Dis à Seth que je viens te chercher vers 17 heures, d’accord ?
- Okayyyyy bisoupapajotaaaaime
Il eut à peine le temps de raccrocher qu’un bruit sourd lui fit lever la tête en direction du corridor : Elsa. Il traversa les quelques mètres séparant la cuisine à grandes enjambés, retrouvant Elsa sur le sol, à coté de son fauteuil. Il n’eut pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre ce qui s’était passé : Elle avait essayé. Elle n’avait pas réussi. Il était passé par là, lui aussi. Il s’accroupit à coté de la jeune femme, alors qu’elle se forçait à sourire en lui assurant qu’elle allait bien. Il lui rendit son sourire doucement, tout en penchant la tête sur le coté, l’air entendu : elle ne pouvait pas lui mentir, pas à lui.
- Je sais. Mais tu y arriveras, ce n’est qu’une question de temps, tu verras. Je n’ai aucun doute là-dessus. Allez hop, viens par là.
Il attendit qu’elle lui tende les bras pour la soulever sous les aisselles en la remettant sur son fauteuil avec précaution. Pas parce qu’elle était fragile, simplement parce qu’elle s’était peut être fait mal quelque part en tombant comme une tortue sur sa carapace. Il reprit, comme si de rien n’était :
- L’eau est chaude pour le thé, tu en veux ?
Il savait que parfois, dans ces circonstances, on avait pas envie de la pitié dans les yeux des gens, ni qu’on vous plaigne. Elsa n’était pas que son fauteuil, ni ses jambes atrophiées. Elle était même justement tout le reste, et c’était ça qu’il fallait lui rappeler.
- Le petit reste chez Moira toute la journée, ça va être plus que calme aujourd’hui ici…. Mais au moins, tu pourras bosser sans être dérangée par qui que ce soit d’autres que Jumbo ou moi … et encore .
Il lui sourit avant de lui ouvrir la porte du salon, dont le sol était constellé de légos et d’animaux en peluche.
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Mar 29 Déc 2015 - 6:15
the dead are gone, the living are hungry
— Malachi Porter & Elsa Segelbacher —
Just close your eyes, The sun is going down. You'll be alright, No one can hurt you now. Come morning light, You and I'll be safe and sound. Don't you dare look out your window darling Everything's on fire. the war outside our door keeps raging on so Hold onto this lullaby. — safe & sound.
À peine avait-elle heurté le sol que le Porter se portait déjà à son aide. Il apparut par la porte de la cuisine et pendant un instant, elle se sentit pathétique. Un court instant, rapidement chassé par le regard rassurant de son ami. Il n'avait pas l'air affolé. Ni moralisateur. D'un naturel désarmant plutôt, ce qui eut l'effet de la calmer malgré la douleur dans ses genoux. C'était comme ça, parfois Malachi n'avait pas besoin d'user de son don sur elle pour avoir ce genre d'effet. Peut-être parce qu'il avait déjà été dans une situation comme la sienne. Et puisqu'il la comprenait, il semblait savoir exactement quoi faire pour la soutenir. Chanceuse dans sa malchance d'avoir trouvé quelqu'un sur qui compter. C'est vrai, le chasseur qui lui avait fait cela avait voulu l'aider, se racheter mais personne ne pouvait vraiment savoir ce qu'elle traversait. Malachi le pouvait un peu. Pas totalement, c'était certain. Passer de pouvoir courir à des vitesses prodigieuses à être cloîtrée dans une chaise roulante, c'était carrément les deux extrêmes... Comme priver une sirène de son bassin d'eau. Heureusement, elle pouvait compter sur ses proches... à défaut de pouvoir compter sur sa famille... Le regard posé sur le jeune homme, il s'accroupit à ses côtés, comme s'il savait qu'elle avait en horreur de voir les gens de haut. Comme n'importe quoi probablement.
" Je sais. Mais tu y arriveras, ce n’est qu’une question de temps, tu verras. Je n’ai aucun doute là-dessus. Allez hop, viens par là. " Elle le regarda un peu perplexe mais répondant tout de même à son sourire. " Merci. "
Il passa ses bras sous les siens pour la soulever. Se laissant porter jusqu'à être confortablement assise une fois de plus dans sa chaise d'infirme, elle se mordit la lèvre alors qu'une inconfortable douleur tirait sa jambe droite. Après l'avoir replacée convenablement, elle soupira de soulagement. Elle avait presque l'impression que Malachi prenait soin de malades depuis toute sa vie. Sans lui laisser le temps de s'apitoyer sur son sort, il ajouta...
" L’eau est chaude pour le thé, tu en veux ? Le petit reste chez Moira toute la journée, ça va être plus que calme aujourd’hui ici…. Mais au moins, tu pourras bosser sans être dérangée par qui que ce soit d’autres que Jumbo ou moi … et encore. "
D'un côté, elle était heureuse de pouvoir passer une journée calme pour se reposer un peu après cette réadaptation éprouvante de la matinée mais en même temps, elle aimait bien la compagnie du petit Peter. L'innocence des enfants était tellement amusante, l'enfant arrivait toujours à la faire sourire. Bien qu'elle ne pouvait plus courir, ça ne l'empêchait pas de jouer avec lui aux petites automobiles ou encore colorier pour passer le temps. Le Porter lui ouvrit la porte du salon d'ailleurs et l'aida à manœuvrer au milieu des jouets qui envahissaient le sol tels des conquérants. Elsa s'demandait bien si c'était ainsi pour tous les parents. Si la présence des enfants finissait toujours par se faire sentir, ou être aussi visible. Elle pouvait bien s'imaginer que Malachi était dépassé par son nouveau rôle. À devoir prendre soin d'un neveu qui prenait la place d'un fils... en plus d'avoir la blonde sur les bras. Elle se demandait encore pourquoi il avait insisté pour qu'elle vienne habiter au manoir plutôt que rester avec le chasseur. Il aurait pu la laisser à son sort mais non. Il était là, à s'occuper d'un gamin en plus d'elle. Il avait peut-être plus qu'une mutation au final ? Répondant à son sourire, elle s'arrêta à la hauteur du divan et réussit à se tirer sur le coussin.
" C'est gentil, je prendrais bien un thé, s'il te plaît. "
Elle se mit à subtilement masser ses jambes douloureuses, ainsi que sa hanche avant d'attraper son portable qu'elle gardait toujours à porter de main. C'était pratiquement comme si sa vie en dépendait à vrai dire ; ses talents d'informaticienne était la seule chose qu'elle avait l'impression d'être utile. Elle ouvrit l'appareil et survolant rapidement ses codes pour constater qu'il n'y avait rien de nouveau. Dommage, ça lui aurait fait quelque chose à faire.
" Tu sais, tu devrais t'asseoir toi aussi. Entre s'occuper de Peter et d'une grande gamine comme moi, tu dois être épuisé. " Et tout cela, sans parler des missions Uprising ou de tous les mutants qu'il aidait à longueur de semaine... ou la mort de sa femme. Un sourire amusé glissa sur les lèvres de la blonde qui tâchait le plus possible d'éloigner toutes pensées négatives de ce chaleureux salon.
" Comment ça se passe d'ailleurs ? Avec Peter ? "
L'ancienne mutante voulait pendant un instant aborder Evangeline, sachant que le Porter évitait le sujet religieusement mais se ravisa. Pour le moment du moins. Parce qu'elle voyait bien qu'il se démenait pour la cause mutante, pour elle et pour Peter dans le seul but d'éviter l'accablante vérité. Sa femme était morte. La blonde avait beau être en chaise roulante à présent, elle avait encore l'usage de ses yeux et de son bon sens. Et s'il continuait comme ça, il allait exploser...
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Mar 5 Jan 2016 - 9:45
A vrai dire, Malachi s’était habitué aux situations de handicap que depuis qu’il était lui-même infirme. Il ne pouvait pas le nier, avant ça, il était comme tout le monde, un peu gêné en croisant un aveugle, un manchot ou autre handicapé moteur. Il essayait de ne pas fixer l’infirmité de la personne en face de lui en se grattant nerveusement l’arrière du crâne, prenait des pincettes, des précautions exagérément respectueuses et prévenantes. Maintenant, c’était tout l’inverse, puisque c’était l’infirme : les regards désolés évitaient soigneusement la jambe flottante de son pantalon quand parfois il souffrait trop pour porter sa prothèse. Les portes galamment ouvertes, comme si le fait de n’avoir qu’une jambe l’empêchait de tourner une poignée. Les discours sur l’espérance, sur l’inspiration qu’il insufflait aux valides d’être tellement, tellement courageux de vivre « comme ça ». Des conneries. Il ne vivait pas « comme ça ». Il vivait, c’est tout, sans plus de mérite qu’un autre, et il n’avait pas forcément envie de recevoir une médaille parce qu’il faisait ses courses tout seul. Avec le temps, il avait compris que la plupart des gens dits « différents » réagissaient comme lui : le misérabilisme les décontenançait au mieux, les mettait dans une rage folle dans le pire de cas. Pour Elsa, c’était pareil. Elle n’avait surement pas besoin de quelqu’un pour lui rabattre les oreilles sur sa condition, à la plaindre, à lui miauler dans les oreilles en lui tapotant la main avec un air éploré. Alors il ne le ferait pas, c’est tout.
Il la laissa s’installer où elle le souhaitait dans le salon en champs de bataille, navigant entre les petits cubes de plastique infernaux avec une aisance assez impressionnante pour quelqu’un qui n’avait appris le potentiel de dangerosité d’un légo que quelques semaines auparavant : il revint avec le service à thé, biscuits à la cannelle inclus dans les mains, le posant sur la table basse en prenant garde de ne rien faire tomber. Il remplit sa propre cuillère de miel, puis versa les infusions dans chacun des deux mugs qui ne tardèrent pas à fumer. Il laissa le loisir à Elsa de sucrer ou non sa boisson, portant déjà la sienne à ses lèvres, toujours debout. D’ailleurs, la remarque de la jeune femme le fit sourire, et il s’assit docilement dans son grand fauteuil de velours bordeaux – très kitsch pour certains, vintage pour les connaisseurs - :
- Epuisé, tout de suite les grands mots… Le sommeil de toute façon, c’est très surfait de nos jours, alors …
C’est vrai que ces heures de repos s’étaient réduites comme peau de chagrin ces derniers temps : il n’était pas rare qu’il veille passé minuit en attendant quelques mutants en mission, faisant ses rapports dans la foulée, et Peter avait une véritable horloge dans la tête : tous les matins, sans aucune exception, il venait se hisser dans le lit de Malachi à sept heure tapante se blottissant contre lui sagement pendant quelques minutes, en moyenne trois ou quatre, avant de commencer à la secouer doucement pour réclamer son petit déjeuner. Malachi ne savait pas comment sa sœur arrivait à tenir le coup avec deux petits êtres plein d’énergie sur les bras depuis cinq ans. Enfin, elle avait un mari pour l’épauler, et probablement pas la gestion d’un réseau de mutants clandestins à gérer. Ça devait aider un peu. Le professeur haussa vaguement les épaules, fixant le liquide dans sa tasse, puis les jolis yeux d’Elsa :
- Il est assez incroyable. C’est comme si … Comme si il avait toujours vécu là. Il s’est recréé des habitudes, une routine à une vitesse exceptionnelle. Il s’est adapté à tellement de choses nouvelles en si peu de temps, je pensais qu’il y aurait une faille quelque part dans sa mémoire, n’importe quoi… Mais non, pour lui, la situation est absolument normale… c’est assez impressionnant, mais je ne peux pas m’empêcher de me demander combien de temps ça va durer, et si ses souvenirs factices ne vont pas finir soit par s’effacer, soit par remplacer définitivement les anciens … Et je ne sais pas si l’une ou l’autre de ses options est véritablement souhaitable … * il soupira* Enfin, à défaut ici, il peut utiliser ses capacités librement dans la maison sans que cela n’angoisse ses parents. Ça lui permet de se retenir de le faire à l’école, et c’est toujours ça de gagné…
Il termina sa tasse machinalement, puis s’en resservit une autre : ses traits étaient tirés, un peu creusés aussi. En dehors du thé, il avait un peu de mal à avaler quoi que ce soit de solides ses derniers temps, et ses repas consistaient le plus souvent à terminer les assiettes de Peter. Les coquillettes à la sauce tomate, ça ne nourrissait pas vraiment son homme, sur le long terme.
- Et toi alors ? Tu as pu trouver quelque chose sur le maire ? Sur la GPsquad ? Depuis l’espèce de crise de démence des Insurgency, je commence à devenir paranoiaque … Donner une mutation à des hunters, comment ont-ils pu s’imaginer une seule seconde que cela les ferait changer d’avis ? La seule chose que je crains aujourd’hui, c’est que l’un d’entre nous trouve l’un d’entre Eux en difficulté avec ses pouvoirs tout neufs, et me l’amène ici … Je n’ose même pas imaginer ce qui pourrait arriver ensuite …
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Dim 10 Jan 2016 - 6:40
the dead are gone, the living are hungry
— Malachi Porter & Elsa Segelbacher —
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Bientôt, le jeune homme lui apporta un thé et elle souffla simplement dessus, sans y ajouter de sucre ou rien, aimant la saveur naturelle du liquide brûlant. Rassurant. Il fallait l'avouer, l'ancienne ballerine était heureuse d'avoir trouvé quelqu'un qui savait exactement ce qu'elle pouvait ressentir tel que Malachi. Ils formaient un beau duo d'infirmes, ça fallait l'avouer et ça aidait beaucoup la blonde à s'habituer à sa nouvelle condition. Enfin... le plus qu'elle pouvait... c'était encore difficile d'avaler que peut-être, elle ne pourrait plus jamais danser, marcher, agir totalement de façon indépendante. Fallait se débrouiller mais ça ne voulait pas dire non plus qu'elle ne pouvait plus prendre soin de ses proches. Dont faisait partie aujourd'hui le Porter, personne ne pouvait le nier. À force de coopérer à Uprising et maintenant d'habiter ensemble, ils étaient liés plus que jamais alors évidemment, elle cherchait à s'assurer que lui aussi ne suffoquait pas face à tout cet enfer qui les entouraient.
" Epuisé, tout de suite les grands mots… Le sommeil de toute façon, c’est très surfait de nos jours, alors … "
Comme fallait s'y attendre, il tenta de détourner le sujet, de ne pas laisser paraître tout ce qui se cachait sous la surface. L'allemande ignorait si c'était l'orgueil masculin ou l'habitude d'être en charge mais même si le mutant plaisantait, elle voyait bien qu'en réalité c'était tout l'inverse. Pour toute réponse, elle secoua la tête entre amusement et exaspération, tout en cherchant à savoir ce qui se passait avec le petit gamin qui avait maintenant le rôle de fils dans sa vie. Un gamin incroyable... ça, elle le croyait sans hésitation. Et elle voyait bien qu'il s'habituait incroyablement bien à sa nouvelle vie, même s'il ne se souvenait pas de l'ancienne. Elsa était seulement heureuse de voir que pour le moment, tout se passait bien. Pour le meilleur ou pour le pire, ça restait à voir, en effet.
" ... Enfin, à défaut ici, il peut utiliser ses capacités librement dans la maison sans que cela n’angoisse ses parents. Ça lui permet de se retenir de le faire à l’école, et c’est toujours ça de gagné… "
Le jeune Peter avait de la chance de grandir entouré de tant de mutants pour apprendre à contrôler son don. La blonde, elle, elle avait été obligée de se cacher toute sa vie. Elle avait dû apprendre à contrôler son don toute seule. Comme une grande. Et trouver des moyens de le dissimuler aux yeux de sa famille et des autres Chasseurs de la ville. Ça n'avait pas été difficile de se faire dépister et de fausser les résultats par quelques hackages mais dans la vie de tous les jours, ça avait été une autre histoire. Survivre au milieu de prédateurs. S'habituer à ne pas courir à toute vitesse pour passer inaperçue alors qu'elle pouvait tous les éclipser en une seconde. Quitter la maison familiale avait été une nécessité, en plus de la soulager de cette impression omniprésente d'être surprotégée par sa famille. Comme si elle était une jolie colombe fragile. Heureusement, même en chaise roulante, Malachi ne la traitait pas de la sorte et elle lui était tellement reconnaissante. Elle en avait eu assez avec les Segelbacher, pas besoin d'être couvée par le reste du monde non plus.
" Je suis heureuse de l'entendre. Il a de la chance de t'avoir ce petit mâlin. " Et moi aussi, voulu-t-elle ajouter mais elle s'arrêta, le Porter le savait déjà ça.
Lui souriant délicatement, elle continua à pianoter sur le clavier de son portable pour survoler d'autres sites qui pourraient poser problèmes alors que le Malachi demandait quelques nouvelles du monde virtuel. Sur le maire. Les Chasseurs. Et leurs nouveaux pouvoirs apparus de nulle part, merci Insurgency.
" Ouais, ce serait une catastrophe. On va tous devoir être plus prudents mais heureusement, j'ai réussi à établir une liste de noms de quelques Chasseurs avec Ellie. Au moins, ceux-là, ils n'entreront jamais ici. Je te le promets. Pour les autres bah... faudra faire attention. Tu devrais avertir les autres de prendre des précautions avant de ramener des petits nouveaux au manoir. "
Pour tout ce qu'il faisait pour elle, Elsa pouvait bien jouer au chien de garde de ce côté-là. Elle lui sourit de nouveau de façon rassurante en levant le nez de son ordinateur. Un sourire qui disparut légèrement en le voyant si fatigué. Elle détestait le voir comme ça. Personne ne devrait être dans un état pareil. C'était plus fort qu'elle, elle s'inquiétait pour lui. Avec leur récente co-habitation, elle le remarquait plus que jamais. L'allemande garda un moment le silence avant de prendre une gorgée du thé qu'elle posa sur la table basse à ses côtés ensuite et glissa son portable sur le divan à ses côtés pour planter son regard sur Malachi. Elle se redressa et réussit à se hisser hors du divan pour venir s'installer sur le bras du fauteuil où avait pris place le mutant.
" Mais c'est pas le temps de penser à tout ça, Mal'. J'rigole pas, tu devrais prendre un peu de temps pour toi. C'est pas en tombant raide mort de fatigue à nos pieds que tu vas sauver le monde. " Elle s'arrêta un instant sachant très bien qu'il allait protester mais il était grand temps d'aborder le sujet. " Ou que tu vas te remettre de ce qui est arrivé à Evangeline. " Si c'était même possible... Mais commencer par fermer l'oeil serait déjà un bon début. Sa voix, douce, rassurante. Réellement inquiète pour lui et non une reproche.
Tout ce qu'elle voulait, c'était l'aider comme il le faisait avec elle et les effets du vaccin. Sauf que pour lui, c'était une écorchure béante au coeur qu'elle devait affronter. La blonde n'osait même pas imaginer ce que c'était de vivre ça... La perte de ses jambes lui semblait si insignifiante à côté de la perte de l'être aimé... Ouais, Elsa et Malachi, les deux écorchés vifs. Les deux infirmes. Deux malmenés. Les deux naufragés qui tentaient de garder la tête hors de l'eau en aidant leurs prochains.
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Ven 15 Jan 2016 - 10:33
Malachi ne pensait pas réellement que Peter avait de la chance de l’avoir, il n’était pas le plus qualifié pour s’occuper d’un enfant de 3 ans. Simplement, en tant que seul mutant de la famille, il était le seul à pouvoir s’occuper de lui. Le petit garçon n’était pour ainsi dire pas un môme à problème, simplement, ses parents n’avaient jamais su lui expliquer qu’il ne devait pas utiliser ses dons en dehors de la maison, tout simplement parce qu’ils ne savaient pas comment aborder le sujet avec le tout petit garçon. Ici, tout était plus simple : il n’y avait que des mutants autour que lui, il était tellement facile de lui dire « à la maison, tu peux, dehors tu fais comme les grands, tu restes sage ». C’était exactement comme ça que Malachi le lui avait présenté, et Peter avait trouvé cela tout à fait logique. Depuis, il n’avait plus fait le moindre impair, et son « nouveau papa » en était très fier.
- Je suppose que la chance est réciproque. * il reprit une gorgée de boisson, avant de reprendre * J’en connais quelques-uns moi-même, mais je n’ai pas nécessairement la liste en tête. D’ailleurs, il faudrait diffuser la liste des chasseurs auprès de tous les mutants de la ville, juste au cas où. Ça les évitera de se laisser berner par ces hybrides étranges …
Bien sur ce n’était qu’un début, et si un mutant arrivait d’une autre ville, d’un autre état, il ne s’imaginait pas le refouler sous prétexte qu’il était peut-être un chasseur contaminé. Après tout, cela pouvait très bien être une stratégie des hunters, que de semer le trouble et la méfiance au sein même de leur communauté : si la paranoïa démolissait le moindre élan de solidarité, cela causerait leur perte, et Malachi refusait de céder à la psychose. Sa maison resterait une aire de refuge et de protection, même pour des inconnus. Perdu dans ses pensées, il ne réagit pas tout de suite quand Elsa s’assit sur le bras de son fauteuil, ne relevant son regard bleu délavé que lorsqu’elle reprit la parole. Ses mots serrèrent le cœur de Malachi bien plus qu’il n’imaginait ça possible : tomber raide mort … Il y avait pensé, juste avant de recevoir le coup de fil de Maureen, cet après midi là. Il y avait vraiment pensé, sérieusement. Descendre jusqu’à la réserve d’armes à feu de sa défunte épouse, s’y enfermer. Prendre une arme, n’importe laquelle, et se tirer dessus. Il aurait laissé le manoir aux bons soins de Sheldon, ou de quiconque aurait voulu s’y installer et prendre soin de Jumbo. Il secoua la tête, offrant un sourire faible à la jeune femme : il ne fallait pas qu’elle s’inquiète, vraiment.
- J’en suis conscient Elsa. Mais pour l’instant, toute cette activité et tout ce …. Monde m’aide à tenir. Vous tous, vous m’aidez bien plus que vous ne l’imaginez, rien que par votre présence. Je n’ai pas besoin que vous soyez inquiet pour moi, j’ai juste besoin de continuer à faire ce que je sais faire le mieux. Sans tout ça, je serai définitivement perdu.
Il prit un temps de silence pour digérer le prénom de sa dame qui venait d’enfin faire son apparition dans la conversation. C’était étrange, mais elle était constamment là, dans l’air, mais personne n’osait dire son nom en sa présence la plupart des temps, comme si lui-même ne l’avait pas constamment en tête. Alors étrangement, la façon d’Elsa de mettre ainsi les pieds dans le plat directement était presque rafraichissante pour le professeur qui avait l’impression qu’on voulait l’enrouler dans du papier bulle, récemment. Il leva un sourcil enfin, un petit sourire un peu plus franc sur les lèvres :
- Tu ne la connaissais pas bien toi, n’est ce pas ? Elle n’était pas souvent là le soir, toujours à courir après les chasseurs pour les rendre fous … C’était la personne la plus courageuse que je connaisse. Vous vous ressemblez un petit peu sur certains aspects.
Il se releva de son fauteuil, faisant craquer le bas de son dos comme un vieil homme. La faute aux exercices de rééducation qu’il n’avait pas eu le temps de faire ces derniers temps : à cause de sa prothèse, cela décalait légèrement son bassin, provoquant des contractures et craquements dignes d’un octogénaire.
- Je vais bien Elsa, je te l’assure. Et si ce n’est pas le cas, je ferais comme si. Parce que si je me laisse aller, je n’honorerai pas son souvenir. C’était une battante, et c’est ce que je dois être, à ma façon.
Il n’était pas sûr que la mutante puisse tout à fait comprendre ce qu’il disait, mais ce n’était pas grave. Bien sur il était fatigué, las, mais quel mutant ne l’était pas dans cette ville ? Au moins, il avait l’impression de faire quelque chose pour changer les choses. A son échelle, mais c’était mieux que de laisser la maison bruler sans rien faire. Il reprit sur un ton plus léger, comme si le sujet l’était :
- J’étais à un vernissage hier soir, à la mairie. J’ai rencontré Rafael Demaggio, l’armurier des hunters … Il chercher le meurtrier de sa fille, Azaria … Elle a été tué à la fête foraine, par un binôme d’hunters complètement fous, dont un membre de la Gunpowder Squad … L’homme est … Etrange, je n’avais pas vu une aura aussi complexe que la sienne depuis longtemps … Avec un petit peu de chance, il pourra me donner bien plus d’informations sur Thaddéus et sur l’organisation qu’il ne veut bien l’admettre…
C’était sa nouvelle obsession, Rafael DeMaggio. Le chasseur était un père assoiffé de vengeance et de vérité pour sa fille, et ces émotions étaient si virulentes qu’elles étaient comme de la drogue pour Malachi. Leur manipulation était un véritable régal, et son objectif était précis : il avait promis à Sheldon de réussir à se hisser jusqu’au plus haut, dans l’intimité du chasseur, et il réussira, coute que coute.
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Lun 25 Jan 2016 - 19:43
the dead are gone, the living are hungry
— Malachi Porter & Elsa Segelbacher —
Just close your eyes, The sun is going down. You'll be alright, No one can hurt you now. Come morning light, You and I'll be safe and sound. Don't you dare look out your window darling Everything's on fire. the war outside our door keeps raging on so Hold onto this lullaby. — safe & sound.
Si les chasseurs se mettaient à débarquer au manoir, elle ne voulait même pas imaginer ce que la population mutante ferait. Lâchés à la rue, ils seraient des proies faciles, ça ne faisait aucun doute. Pour être au premier rang de ce que c'est d'être vaccinée, elle sait à quel point c'est douleureux et surtout, elle sait que ce n'est pas tous les Chasseurs qui voient l'utilité à double tranchant de cette solution. Beaucoup préfèraient en effet la balle entre les doigts yeux plutôt que le sérum maudit. Que le Porter connaisse quelques Chasseurs n'étonnait pas la blonde mais de ce côté, elle était un peu plus chanceuse. Elle avait été élevée au milieu de nombreuses familles de Hunters alors, elle connaissait beaucoup de noms qu'elle avait bien sûr mis dans la liste. Une liste qu'il faudrait faire circuler, Malachi n'avait pas tort. Hochant la tête simplement, indiquant qu'elle s'exécuterait au plus vite, elle se glissait tant bien que mal jusqu'aù bras de son chaise. Ça lui brisait le coeur de le voir comme ça. Lui plus que quiconque. Il ne méritait pas ce qui lui était arrivé après tout le bien qu'il propageait autour de lui.
" EJ’en suis conscient Elsa. Mais pour l’instant, toute cette activité et tout ce …. Monde m’aide à tenir. Vous tous, vous m’aidez bien plus que vous ne l’imaginez, rien que par votre présence. Je n’ai pas besoin que vous soyez inquiet pour moi, j’ai juste besoin de continuer à faire ce que je sais faire le mieux. Sans tout ça, je serai définitivement perdu. "
Elle n'insista pas. Qui était-elle pour dire ce dont il avait besoin ou non ? Puis, elle était mal placée pour parler, elle agissait un peu comme lui. Surfant sur le net, aidant le groupe mutant du mieux qu'elle pouvait clouée à sa chaise, c'était les seuls moyens qu'elle avait trouvé pour chasser les horribles pensées qui se faisaient un mâlin plaisir à la blesser profondément. Des pensées qui lui revenaient chaque soir avant d'aller se coucher et tous les matins en se levant. Ou plutôt, cette unique pensée douloureuse qui en entraînait tant d'autres.... Je ne pourrai plus jamais marcher. Jamais. C'était le mot qui lui revenait le plus souvent et avait l'effet d'un couteau retourné habilement dans la plaie béante. Elle faisait un deuil en quelque sorte, elle aussi. Autrefois, quand elle avait besoin de s'évader, d'oublier ses problèmes, elle n'avait qu'à enfiler ses ballerines, appuyer sur la radio et de laisser la musique classique envahir ses oreilles. Puis, son corps se laissait porter dans une transe qui chassait tous les problèmes. Des plus grands ou plus insignifiants. Maintenant, même la danse lui avait été arrachée. Tout ce qui lui restait c'était Uprising et à l'image de Malachi, elle s'y accrochait pour ne pas sombrer. Alors, non, elle ne pouvait pas protester, elle ne pouvait pas faire la morale au jeune homme car elle était un peu dans la même situation. Un silence s'installa alors qu'elle le laissait assimiler le prénom d'Evangeline qui venait de tomber de ses lèvres. Elsa était connue pour sa franchise. Douce, certes, mais elle n'était pas du genre à contourner les problèmes, les éviter. Sauf les siens, préférant détourner les yeux sur sa propre douleur. Finalement, un sourire s'étira plus sincèrement sur les lèvres du mutant. Évoquer sa défunte femme n'était pas que tristesse, les souvenirs les plus heureux pouvaient parfois soulager la peine.
" Tu ne la connaissais pas bien toi, n’est ce pas ? Elle n’était pas souvent là le soir, toujours à courir après les chasseurs pour les rendre fous … C’était la personne la plus courageuse que je connaisse. Vous vous ressemblez un petit peu sur certains aspects. "
Il était bien vrai qu'elle n'avait que peu côtoyé Evangeline, la croisant parfois lors de missions sur le terrain mais seulement à de rares occasions. Leurs activités étaient peu entrecroisées mais de ce qu'elle avait pu apercevoir de la jeune femme, Elsa l'avait tout de suite appréciée. Courir après les chasseurs pour les rendre fous. Ces quelques mots tiraient un sourire sur les lèvres de la blonde. Courir. Elle avait tant couru pour la cause mutante. D'un coin à l'autre de la ville, à une vitesse vertigineuse pour sauver des mutants tombés par malchance sur des Chasseurs. Son pouvoir, elle l'avait peu utilisé pour confronter directement ses ennemis mais plus pour protéger ses semblables. Malachi mentionnant qu'elles se ressemblaient un peu aurait pu la faire rougir mais elle se contenta de sourire un peu plus. Sincèrement flattée.
" Non, en effet, je n'ai pas eu l'occasion de mieux la connaître. C'est dommage. Tu semble vraiment l'aimer... Elle va nous manquer à tous, je n'en doute pas une seconde. "
La belle posa ses doigts sur la main de Malachi qui tenait sa tasse et la serra légèrement avant de la reporter sur ses genoux un peu mal placés dans cette position alors qu'il se redressait pour lui-même soulager son dos.
" Je vais bien Elsa, je te l’assure. Et si ce n’est pas le cas, je ferais comme si. Parce que si je me laisse aller, je n’honorerai pas son souvenir. C’était une battante, et c’est ce que je dois être, à ma façon."
L'handicapée voulait bien le croire, de tout son coeur même, mais elle continuait de douter. C'était impossible de bien aller quand on vivait un deuil. Quelques semaines, quelques mois, voir quelques années, on ne s'en remettait jamais entièrement. La Segelbacher avait perdu son père alors qu'elle était gamine et encore aujourd'hui, ça la peinait de ne pas avoir grandi à ses côtés. Cependant, elle respectait son désir de ne pas s'apitoyer, après tout, c'était ce qu'elle appréciait chez lui. Il ne la traitait pas comme une poupée de porcelaine que l'on doit manipuler avec soin. Il la traitait comme une jeune femme normale. Deuil ou non, elle comptait bien faire de même avec lui. S'il avait besoin de pleurer, de tout lâcher, elle serait présente à ce moment-là s'il le fallait.
" Tu sais où me trouver si jamais tu as besoin de réconfort en tout cas. Je ne peux pas aller bien loin de toute façon. " dit-elle avec un petit rire moqueur, presque désespéré aussi.
C'était ironique et pourtant l'entière vérité. Elle était clouée à sa chaise, sous son toit, il n'aurait qu'à faire deux pas pour venir la trouver s'il le désirait. Les paroles de la blonde semblaient fonctionner, déjà, il avait l'air plus détendu et Elsa ne put s'empêcher de sourire un peu plus, légèrement fière d'elle. Tout comme lui, elle oubliait sa peine en aidant les autres avec les leurs. Lui, avec la sienne.
" J’étais à un vernissage hier soir, à la mairie. J’ai rencontré Rafael Demaggio, l’armurier des hunters … Il chercher le meurtrier de sa fille, Azaria … Elle a été tué à la fête foraine, par un binôme d’hunters complètement fous, dont un membre de la Gunpowder Squad … L’homme est … Etrange, je n’avais pas vu une aura aussi complexe que la sienne depuis longtemps … Avec un petit peu de chance, il pourra me donner bien plus d’informations sur Thaddéus et sur l’organisation qu’il ne veut bien l’admettre… "
La jeune femme posa un regard songeur sur lui. Elle avait bien entendu parler des DeMaggio, une famille de Chasseurs comme les Segelbacher. Famille du Sud alors que la sienne venait des terres du Nord. Deux opposés. Peut-être qu'Elsa pouvait aider Malachi à percer quelques mystères.
" Tu veux que j'hacke quelques caméras, son dossier médical, son compte en banque ? Ça pourrait t'aider à trouver un moyen de l'approcher plus facilement ? " Elle marqua une pause. " Mais s'il te plaît, soit prudent avec cet homme. Je ne les connais pas personnellement mais bon, avec ma famille j'en ai entendu parler et ils sont dangereux. "
Elle s'étira pour porter la tasse de thé à ses lèvres avant de jeter un coup d'oeil à son portable dormant toujours sur le divan de l'autre côté du salon. Hormis Malachi, son ordinateur était devenu son meilleur ami, la chose qu'elle avait toujours sur elle, ou sous la main. Elle pouvait bien aider le mutant dans le derrière de la scène bien qu'elle détestait l'idée que Malachi puisse essayer d'approcher des Hunters. Certes, il le faisait à longueur de journée et depuis longtemps, mais tout de même...
" Ils font partie des plus extrémistes. Ma famille fait pâle figure à côté d'eux... et ça venant de la fille dont la mère a envoyé un Chasseur pour la buter. " ajouta-t-elle d'un air grave.
Depuis qu'elle avait appris que c'était sa mère qui avait envoyé le Chasseur pour l’assassiner, lui qui avait finalement choisi de la vacciner, elle n'avait plus eu aucun contact avec les Segelbacher. Et surtout pas Elle. Alors dire que les DeMaggio étaient pires que sa famille, c'était un avertissement digne d'être pris en compte.
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Dim 31 Jan 2016 - 23:42
Le motiopathe lui fut reconnaissant de ne pas trop s’appesantir sur le sujet : il avait beau savoir que ses amis, ses collègues s’inquiétaient pour lui, cette espèce de compassion constante et cette bienveillance apitoyée ne faisaient qu’augmenter ce sentiment de vulnérabilité du mutant. Or, c’était tout, sauf ce dont il avait besoin en ce moment, de se sentir faible. L’être, il ne pouvait pas faire autrement, mais ce sentiment de fragilité, d’inconstance, lui paraissait insupportable. Alors à la rigueur, il préférait qu’on le bouscule, qu’on l’agace, qu’on l’épuise, plutôt que d’être enroulé dans du papier bien en attendant qu’il s’en remette. Il venait de perdre la femme de sa vie pour la seconde fois, on ne se remettait jamais totalement de ce genre d’évènement. Bien sur, il n’avait pas réagi de la même manière que la première fois : la première fois, il avait d’abord lutté pour sa propre survie, il avait tout quitté, son boulot, son appartement, il avait fui loin de tout ce qui pouvait lui rappelé Evangeline. Aujourd’hui c’était … différent. Il ne pouvait pas quitter Radcliff, ni certains de ses habitants. Pire encore, il ne pouvait pas emmener Peter comme ça sous son bras et fuir au fin fond de la Patagonie pour être sur de ne plus jamais croiser un chasseur de sa vie. Parce que maintenant, il ne pouvait plus réagir aussi égoïstement qu’il l’avait fait, la toute première fois. Il se devait de penser au mieux pour deux, voire pour dix, cinquante, cent. Attention, il ne se considérait pas comme indispensable aux mutants de la ville pour autant : simplement, il était tellement investi dans la cause à présent qu’il ne vivait presque plus que pour elle, pour ceux qu’il avait pu aider, à un moment ou à un autre. Uprising, ses membres, c’était tout ce qu’il restait de sa foi en l’humanité, en un futur qui permettrait à Peter de grandir comme un petit garçon normal, alors il s’y donnait corps et âme, tout simplement. Il ne savait dire si cela était salvateur pour l’organisation ou uniquement pour lui-même.
Malachi sourit à la remarque un peu gauche d’Elsa concernant sa défunte épouse. Aimer…. C’était un peu fort. Il reprit une gorgée de thé, avant de lâcher, songeur :
- Aimer ... On ne peut aimer que les vivants… Je suppose que maintenant, je ne peux plus que lui rendre hommage, honorer sa mémoire… J’ai passé presque sept ans, la première fois, à m’imaginer aimer une morte… Et ça n’a été qu’une fois qu’elle m’ait revenu que je me suis souvenu de ce qu’était véritablement d’aimer quelqu’un…
Il secoua la tête, préférant ne pas laisser ce genre de pensée occuper son esprit : il y avait des gens bien vivants à aimer et chérir sur Terre, suffisamment près pour qu’il n’ait même pas à les chercher. Peter, ses parents, ses amis … Bien sur, il n’aimerait plus jamais quelqu’un de la manière dont il l’avait fait pour Elle. Mais était ce une raison pour ne plus aimer du tout ? Non, sa nature profonde ne le lui permettrait pas, de toute façon.
- Merci. Tu sais que la réciproque est valable, même je pense que tu dois sérieusement te lasser de m’avoir dans les pattes depuis plusieurs semaines… A défaut, on ira faire un truc très, très régressif pour oublier nos malheurs. Comme aller dans un parc d’attraction ou manger une glace avec le maximum de boules possibles sur le cornet. Ça ne pourra pas nous faire de mal, de toute façon.
C’était un truc qu’ils faisaient parfois, avec Evan’, s’accorder un moment de pure bêtise innocente et déculpabilisante de tous leurs devoirs d’adultes respectables. Si il le proposait à Elsa, c’était simplement parce qu’il savait que ça marchait, généralement, et qu’elle serait plutôt du genre à apprécier ce genre de choses. A nouveau, il retrouvait beaucoup de choses communes chez les deux jeunes femmes, sans savoir si cela était une bonne chose pour lui ou non.
Alors qu’il faisait craquer son dos fourbu et s’étirait comme un chat, il écoutait attentivement la jeune femme lui faire le récit de la dangerosité du DeMaggio. Il était vrai que sur ce coup là, il y était plus allé au culot et à l’instinct qu’autre chose. Il s’en était bien sorti, pour une première approche, mais il était certain qu’il ne pourrait pas toujours être aussi chanceux : L’aide d’Elsa lui serait probablement indispensable pour en savoir un peu plus sur l’étrange personnage, et appréhender la façon dont il pouvait l’apprivoiser, jusqu’à s’en faire un allié :
- Ça pourrait peut être être bien en effet de me faire un port folio de ses dernières déclarations publiques, de tout ce qui peut parler de lui et de son entourage proche… Il y a fort à parier qu’il ait quelques squelettes dans le placard, et je préfèrerais éviter de les agiter sous son nez sans faire attention… D’habitude, je demande à Ellie de faire ça pour moi, mais avec la proposition de mariage de Viktor, je doute qu’elle ait vraiment le gout à ça …
Il sourit faiblement à l’avertissement de la jeune femme, sans toutefois le prendre à la légère : il était au courant de la généalogie de cette dernière, et si elle catégorisait les DeMaggio parmi les gros bonnets, c’était qu’ils en faisaient sans aucun doute partie. Il posa sa main sur l’épaule de la jeune femme, la pressant doucement dans un geste rassurant :
- Je serais prudent, je te le promets. Si jamais je sens que lui-même flaire quelque chose, je n’y irais plus seul.
En réalité, lui-même ne savait pas jusqu’ou il serait capable d’aller pour trouver ce qu’il cherchait chez le chasseur : des réponses, beaucoup. Peut être trop. En attendant, il devait se faire patient, et plus malin que lui. C’était une partie d’échecs qui s’était installée entre les deux hommes, sans que chacun ne soit au courant de la totalité des règles.
- Changeons de sujet veux tu, j’ai l’impression de ne te parler que de travail, c’est accablant. Joues tu d’un instrument de musique ? ça fait un millénaire que je n’ai pas joué avec ou pour quelqu’un …
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Mar 2 Fév 2016 - 18:17
the dead are gone, the living are hungry
— Malachi Porter & Elsa Segelbacher —
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Aimer... D'une certaine manière, elle enviait Malachi d'avoir trouvé quelqu'un comme Evangeline même si maintenant, sa perte semblait si douloureuse. Elsa n'avait jamais pu trouvé d'âme qui la complète. Jamais personne en qui faire entièrement confiance dans ce monde où elle était proie au milieu de l'ennemi, obligée de se cacher. Elle était simplement heureuse de pouvoir être là pour ce second deuil. Oh comme elle n'osait pas imaginer ce que ça devait être. Aucun mots ne pouvaient vraiment soigner alors, elle préféra garder le silence et se contenter de sa présence pour lui faire savoir que même sans sa femme, il n'était pas seul.
" Merci. Tu sais que la réciproque est valable, même je pense que tu dois sérieusement te lasser de m’avoir dans les pattes depuis plusieurs semaines… A défaut, on ira faire un truc très, très régressif pour oublier nos malheurs. Comme aller dans un parc d’attraction ou manger une glace avec le maximum de boules possibles sur le cornet. Ça ne pourra pas nous faire de mal, de toute façon. "
La blonde pouffa un peu de rire. Juste s'imaginer dans une montage russe, le vent dans les cheveux suffit à lui donner le sourire. Une sensation qui ressemblait un peu à celle qu'elle ressentait quand elle courait des kilomètres en une seconde. Une sensation enivrante qui lui manquait alors jouer aux gamins dans un manège, elle n'oserait jamais dire non. " Je pense que c'est une excellente idée. C'est quand tu veux ! "
Le manoir du Porter était accueillant mais sortir un peu même pour prendre une simple glace lui ferait du bien. Peu importe où elle se trouvait depuis qu'elle était coincée en chaise roulante, elle réalisait à quel point les quatre murs d'une maison pouvaient être étouffants.
" Ça pourrait peut être être bien en effet de me faire un port folio de ses dernières déclarations publiques, de tout ce qui peut parler de lui et de son entourage proche… Il y a fort à parier qu’il ait quelques squelettes dans le placard, et je préfèrerais éviter de les agiter sous son nez sans faire attention… D’habitude, je demande à Ellie de faire ça pour moi, mais avec la proposition de mariage de Viktor, je doute qu’elle ait vraiment le gout à ça … "
La Segelbacher hocha simplement la tête avec entendement. En effet, avec le mariage d'Ellie, la blonde devenait la seule qui n'avait pas de vie et qui avait tout son temps pour se perdre sur le net. Puis il était hors de question de laisser les membres d'Uprising marcher dans le vide sans un appui informatique. Surtout pas Malachi. Pas contre tous ses Hunters qui ne demandaient qu'une erreur pour le peindre comme un mutant. Elle en était la preuve vivante. Une seule imprudence et tout son monde avait chamboulé, elle allait tout faire pour épargner Malachi les mêmes malheurs dont elle souffrait aujourd'hui. Puis, avec les DeMaggio, elle savait très bien que le vaccin ne serait pas leur mode d'emploi s'ils venaient à démasquer le Porter. Cette simple idée la fit frissonner, sursautant légèrement quand le brun vint poser sa main sur la sienne avec réconfort.
" Je serais prudent, je te le promets. Si jamais je sens que lui-même flaire quelque chose, je n’y irais plus seul. " Elle sera doucement ses doigts, le gratifiant d'un faible sourire. " Je t'accompagnerais bien si ça en venait à ça mais quelque chose me dit que le fait que j'étais une mutante n'est plus un secret chez les Chasseurs. Et ce serait louche qu'on nous voit ensemble. "
Déjà qu'avec Uprising et le fait qu'elle habitait ici, ce ne serait pas étonnant qu'un tas de rumeurs circulent, fallait pas aussi tenter sa chance avec les Hunters en ville. Puis, la douce handicapée n'avait aucune envie de replonger dans cet univers-là. Celui qui a dominé sa vie jusqu'à maintenant. Elle avait beau ne jamais avoir été entraînée pour devenir Chasseuse, le reste de sa famille oui.
" Changeons de sujet veux tu, j’ai l’impression de ne te parler que de travail, c’est accablant. Joues tu d’un instrument de musique ? ça fait un millénaire que je n’ai pas joué avec ou pour quelqu’un … "
Musique... Des notes qui flottaient dans l'air. À la simple mention de musique, elle se mit à penser à la danse. La danse... Ça avait été toute sa vie. Enfiler ses ballerines et étirer les bras, les jambes dans des gestes gracieux. La musique lui permettait de flotter, l'envoyait dans un autre monde quand elle dansait. Pas de bourrée, arabesque, malgré toute la discipline que cette danse demandait, pour la blonde, ça avait toujours été d'un naturel alarmant, comme si la musique avait toujours guidé ses mouvements plus que la technique. C'était peut-être pour cela qu'elle avait été si douée et engagée dans sa troupe à un si jeune âge. Une enfant prodige qu'ils disaient. Que Malachi mentionne la musique la ramena à cette époque où elle pouvait encore danser parce qu'elle avait encore ses jambes. Cette époque avant le vaccin. Pendant un instant, un voile de nostalgie glissa sur son visage.
" Je ne joues pas d'instrument, non, mais la musique c'était toute ma vie. J'étais ballerine dans une troupe, tu sais. La danse me manque terriblement. Au moins il me reste la musique qui vient avec. "
Oui, la danse lui manquait bien plus que sa capacité à marcher ou de ne dépendre de personne. Elle plongea son regard dans le sien, le coeur lourd. D'une certaine manière, elle était en deuil elle aussi. Son seul amour avait été ses jolies ballerines roses. Elle avait envie de frapper quelque chose, donner un coup de pied dans sa chaise roulante non loin de là mais elle se retint, fermant les yeux et inspirant à fond. Elle était plus forte que ça, elle ne devait pas se laisser submerger par l'émotion. Elle finit par relever un regard curieux sur le mutant.
" Tu veux m'apprendre ? "
Peut-être que de jouer un instrument de musique allait lui changer les idées. La tirer de son mutisme constant et la détourner un instant de son portable qui devient pratiquement une drogue. Puis elle n'avait jamais osé toucher un instrument de sa vie. Y'avait bien un début à tout.
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Mer 10 Fév 2016 - 12:03
Malachi ne doutait pas une seule seconde que sa proposition ferait mouche auprès d’Elsa : Malgré ses efforts à lui proposer d’accompagner Pete au parc avec lui, sa façon de lui servir de chauffeur pour aller à l’hôpital, ou même où elle voulait, il ne pouvait nier que la jeune femme passait la majorité de son temps dans le manoir, enfermée. Bien sur, elle y était en sécurité, et avait probablement de quoi se distraire, mais il n’oubliait pas que la jeune femme passait sa vie dehors, avant. Ce n’était pas son heure de ballade quotidienne au parc qui pouvait compenser tout ça. Alors c’était décidé, il confierait Peter à Scarlett ou à Moira un de ces quatre, et ils sortiraient tous les deux, histoire qu’elle puisse vraiment se changer les idées. Il lui devait bien ça, après tout.
- Bon, je préparerais tout ça pour la semaine prochaine, un soir où le lendemain, les enfants ont école, comme ça on aura pas besoin de faire la queue. J’ai une sainte horreur de faire la queue.
Il répondit à son sourire par le sien, puis acquiesça à sa remarque sur les chasseurs sans rien ajouter : que pouvait il dire d’autre de toute façon ? Il était hors de question de risquer la vie de la jeune femme uniquement parce qu’il appréhendait de se retrouver seul dans une pièce avec Rafael DeMaggio. C’était un grand garçon, il allait devoir gérer ça tout seul, peu importait les difficultés qu’il rencontrerait sur son chemin. Le hunter était un gros poisson, un gros poisson avec des dents pointues, et surtout armé jusqu’aux dites dents, mais ça ne suffirait pas à le décourager : l’enjeu était trop important, les informations qu’il pourrait lui soutirer, trop précieuses. Il décida de mettre le sujet de coté pour l’instant, curieux de voir l’effet que ferait sa proposition sur la jeune femme.
Il ne fut pas déçu.
Il vit une myriade d’émotions complexes colorer l’aura émotionnelle au fond de la poitrine de la jeune femme : il y avait là dedans pêle mêle de la nostalgie, de la curiosité, de l’entrain, un peu de timidité aussi, et d’autres choses encore, plus subtiles, plus personnelles, qu’il n’arrivait pas tout à fait à identifier. En tout cas, sa proposition ne la laissait pas de marbre, loin de là. Il réfléchit rapidement à ce qui pouvait être le plus intéressant de lui montrer : il était meilleur saxophoniste que pianiste, mais il n’avait qu’un saxo pour deux. Pas pratique pour apprendre, là où le piano pouvait se jouer facilement à quatre mains. Il releva les yeux vers Elsa qui lui racontait qu’elle était ballerine, avant. Il ne l’avait jamais vu danser, mais tout dans le port de tête, dans les gestes de la jeune femme le faisait deviner. Il vit son aura se teinter d’un peu de tristesse, et dut se retenir d’y toucher et d’effacer tout ça artificiellement : la douleur de la perte faisait partie du deuil, et l’effacer ne ferait pas de bien à la jeune femme, à terme, même si ça le peinait profondément. Il préféra détourner son attention sur autre chose, et laisser ses émotions se rétablir sagement d’elles même. C’était mieux ainsi :
- Hum, je ne suis pas le meilleur pianiste de la ville, mais je me débrouille. Je t’apprendrais bien le saxophone, mais c’est plus long, et plus fatiguant, aussi. Le piano, c’est un bon début. Viens.
Le piano à queue se tenait dans la pièce même où ils discutaient. Recouvert d’un drap blanc, proche de la grande porte fenêtre menant à la véranda aux orchidées, on pouvait presque le confondre avec une table, si on ne faisait pas attention. Malachi tira le drap pour découvrir l’imposant instrument sombre et luisant, tirant le banc pour permettre à la jeune femme de s’y installer : elle y serait plus confortablement assise, et surtout à bonne hauteur, par rapport à son fauteuil :
- Je pense que tu dois avoir l’oreille déjà particulièrement musicale, avec la danse. Tu as déjà fait du solfège ? C’est plus facile pour apprendre, mais pas indispensable. Personnellement, je suis plus à l’aise à l’oreille qu’à lire une partition, mais c’est parce que j’ai une formation plus Jazz que classique. Tu as une chanson ou un air que tu aimes plus que les autres ? Si c’est un classique connu, il y a peut être une chance que je puisse te le jouer.
Il n’avait pas spécialement prévu de passer son après midi à jouer, mais après réflexion, cela faisait un bail qu’il ne s’était pas laissé aller faire de la musique, et peut être que ça lui manquait un peu, à lui aussi. Et surtout, si ça pouvait faire plaisir à Elsa, tout était bon à prendre. Il releva le cache sur les touches pour les découvrir, ôtant délicatement la fine pellicule de poussière en attendant que la jolie blonde choisisse un morceau…
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Mar 16 Fév 2016 - 19:06
the dead are gone, the living are hungry
— Malachi Porter & Elsa Segelbacher —
Just close your eyes, The sun is going down. You'll be alright, No one can hurt you now. Come morning light, You and I'll be safe and sound. Don't you dare look out your window darling Everything's on fire. the war outside our door keeps raging on so Hold onto this lullaby. — safe & sound.
Elsa ne pouvait s'empêcher de sourire à l'idée d'aller dans un parc d'attraction comme deux enfants. Les petits plaisirs de la vie, quoi. C'était bien l'une des rares choses qu'ils pouvaient se permettre avec les temps qui couraient en ville. En réalité, elle ne se rappelait même pas la dernière fois qu'elle avait monté dans une montagne russe. Elle avait été trop occupée par la folie que Lancaster faisait tomber sur la ville. Occupée à courir partout, à toute vitesse. Sauver des mutants imprudents en passant comme un éclair pour les soustraire aux attaques de Chasseurs. Maintenant ce n'était qu'elle et son ordinateur. S'échapper un peu, ne lui ferait pas de mal.
" Bon, je préparerais tout ça pour la semaine prochaine, un soir où le lendemain, les enfants ont école, comme ça on aura pas besoin de faire la queue. J’ai une sainte horreur de faire la queue. "
La remarque l'amusa un peu et elle parut réfléchir un instant. Peut-être qu'ils pourraient amener Peter, en fait. Il aimerait probablement ça, monter dans un manège, manger une énorme barbe à papa. Tout ce que les gamins de son âge aimaient faire dans un parc d'attraction. Elsa n'avait jamais été douée avec les enfants mais elle ne doutait pas un instant que ça plairait à Peter. Ou bien, y aller seulement tous les deux, profiter un peu de tranquillité. Ça pouvait être bien aussi. Finalement, son regard s'éclaira en posant les yeux sur Malachi.
" Au moins, un des avantages d'être en chaise roulante c'est que j'ai un free pass à tous les manèges. Pas besoin d'attendre en file. Donc ça va nous épargner de faire la queue. Faut croire qu'il y a un bon côté à tout. "
Certes, aller au parc serait un défi technique avec sa chaise mais elle était prête d'essayer car elle refusait de penser qu'elle n'avait plus droit d'aller dans une attraction. L'ancienne mutante lui sourit doucement. C'était bien la première fois qu'elle voyait un truc bien à dire sur cette foutue chaise dans laquelle elle foutrait bien un coup de pied si elle le pouvait. Certes, Elsa n'était pas violente mais elle détestait rester immobile, ne servir à rien. Alors se rappeler l'époque où elle dansait encore la ramenait dans cet état de colère et d'impuissance sans nom. Heureusement, la musique et la danse arrivait surtout à la soulager de tout fardeau et elle fut heureuse de voir que Malachi voulait bien lui apprendre.
" Hum, je ne suis pas le meilleur pianiste de la ville, mais je me débrouille. Je t’apprendrais bien le saxophone, mais c’est plus long, et plus fatiguant, aussi. Le piano, c’est un bon début. Viens. "
Il se dirigea alors vers l'instrument camouflé sous un drap blanc et dût bien avouer qu'elle n'y avait jamais fait attention avant. Trop préoccupée à s'apitoyer sur son sort. Elsa adorait tout particulièrement le piano, plus que tous autres instruments. Le son des touches qui pianotent l'avaient toujours transportée dans un autre monde. Avait toujours su apaiser son coeur lorsque ce dernier était trop lourd. Comme ses derniers temps... La vision de l'objet noir, massif et reluisant sous la douce lumière de la fenêtre tira un sourire tendre à la blonde. Pendant que Malachi préparait le piano, Elsa réussit à retourner sur sa chaise maladroitement en se tenant avec ses mains et se hissa dessus pour s'approcher jusqu'au banc que le mutant avait tiré. Avec un certain effort, elle glissa sur ce dernier et observa les touches qui s'offraient maintenant à elle. Elle n'avait fait de solfège, ni même était douée avec la théorie du ballet, ça lui venait naturellement. Elle hocha donc négativement de la tête alors que le jeune homme lui demandait ce qu'elle aimait. Quelles pièces pouvaient l'intéresser.
" J'adore les morceaux de Tchaikovsky. Le Lac des Cygnes, ou les Saisons. "
Elle glissa sur une touche et appuya, la mélodie du piano s'élevant dans l'air eut le don de tirer immédiatement un sourire encore plus grand à ses douces lèvres.
" Je connais les pas de danse par coeur. Je m'enfermais dans ma chambre à danser pendant des heures pendant que le reste de ma famille partait à la chasse... Et je dessinais des cygnes partout, j'avais pratiquement une obsession, c'est grave. " Elle ricana à ce souvenir, amusée par sa naïveté d'adolescente. " Si je retrouve un jour l'usage de mes jambes, ce sera à moi de t'apprendre à danser. " Ajouta-t-elle avec un regard moqueur qu'elle planta sur lui.
Une jambe en moins ou non, elle n'y faisait pas attention. Car en réalité, même sans ses jambes, elle pourrait apprendre à des élèves à faire du ballet. Elle avait considéré devenir professeure plutôt qu'animatrice radio mais la perte de ses jambes avait été trop dur et trop vive pour se replonger dans le ballet sur le champ. La musique par contre, c'était un bon début. Et la patience de Malachi l'aidait beaucoup à se faire à sa nouvelle condition.
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Jeu 18 Fév 2016 - 12:16
++++Malachi ne put qu’acquiescer à la remarque de la jeune femme concernant le parc d’attraction :: c’est vrai que s’ils le voulaient, ils pourraient griller tout le monde, avec leur pass invalidité. Ça avait quelque chose de totalement régressif de se dire qu’ils pouvaient abuser un peu de leur privilège, et étonnement, Malachi se voyait tout à fait pousser le fauteuil d’Elsa à travers la foule des badauds, à la recherche de leur prochaine distraction. L’idée le fit sourire, alors qu’il laissait Elsa s’extirper de son fauteuil toute seule : il savait qu’elle en était capable, et il ne voulait pas l’assister dans tout ce qu’elle faisait, et lui laisser penser qu’il l’infantiliser. Une fois qu’elle était bien installée, il la laissa apprivoiser l’instrument, l’observer, effleurer les touches avant d’en choisir une, et d’appuyer dessus doucement, comme pour ne pas l’effrayer. C’était presque attendrissant, cette façon dont elle dévorait le piano des yeux, comme si elle ne s’était jamais rendue compte qu’il était là, et que c’était un fantastique cadeau. C’était peut être le cas pour elle d’ailleurs, pour ce qu’il en savait.
- Ah oui, Madame a des gouts de luxe … attends, je devrais pouvoir trouver une partition quelque part, je ne la connais pas par cœur …
Il sortit son téléphone de sa poche, et alluma une application dont il se servait de temps à autre pour jouer : il serait surprenant qu’il ne trouve pas le lac des cygnes sur ce genre d’engin, spécialement pour le piano :
- Tu excuseras les potentiels fausses notes, je ne l’ai pas joué depuis un moment …
Avant de s’y mettre, il fit craquer ses phalanges, agitant les doigts alors qu’Elsa lui racontait son adolescence de ballerine un peu rêveuse, qui préférait le dessin et la danse à la chasse et aux traditions familiales. Grand bien lui en avait pris, en un sens, songea le professeur. Il ne s’imaginait pas la jeune femme en meurtrière sanguinaire, elle si douce, si pleine de vie, et ôter celle d’un autre être humain n’était pas dans sa nature. Il ne put s’empêcher de glousser un peu nerveusement à la remarque de la jeune femme sur la danse. Elle n’était pas la seule à avoir eu cette ambition, à un moment donné, et d’autres s’étaient découragés bien avant elle :
- Hmm … Sache que même quand j’avais deux vrais pieds, ils étaient gauches tous les deux … Et autant j’aime beaucoup voir les gens danser sur ma musique que je suis vraiment piètre danseur, et encore plus en étant sobre… Alors je ne suis pas sûr que cela soit raisonnable, vraiment, je m’en voudrais de dégringoler dans ton estime pour ça …
Et puis il était timide, Mal’, bien qu’il fasse des efforts en société. Il se racla la gorge, puis appuya sur le bouton start de son application pour faire défiler la partition devant leurs yeux. Les premières notes se firent un peu hésitantes, mais à mesure qu’il reprenait le rythme, ses mains se faisaient plus agiles, ses doigts glissant d’une touche à l’autre sans à-coup, de plus en plus rapidement, alors que la partition accélérait et que la musique se faisait plus grave, plus royale, plus grandiose. Malachi avait les yeux mi clos, et se laissait entrainer par la musique, par les notes qui s’échappaient de son instrument et les amenaient hors du temps. L’instant dura plus de 4 minutes, le temps de la partition et de quelques petites erreurs sans trop d’importance. Sur les dernières notes, il ralentit un peu, pour terminer lentement, rouvrant un peu plus les yeux, comme à la sortie d’un rêve. Il battit des cils, avant de tourner la tête vers la jeune femme d’un air un peu confus :
- Bon … pour commencer, on trouvera un morceau plus facile, bien sur, il ne faut pas s’inquiéter pour ça … Mais c’est vrai que Tchaikovski, c’est quelque chose quand même … ça va ?
Il craignait que cela n’ait pas plu à Elsa, après tout il n’était pas le pianiste du siècle, loin s’en fallait, même s’il était bien plus doué qu’il ne voulait bien l’avouer. Il se tourna un peu plus vers la jeune femme, les mains posées sur les genoux comme un petit enfant un peu impatient d’avoir le retour de son amie …
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Mar 1 Mar 2016 - 16:59
the dead are gone, the living are hungry
— Malachi Porter & Elsa Segelbacher —
Just close your eyes, The sun is going down. You'll be alright, No one can hurt you now. Come morning light, You and I'll be safe and sound. Don't you dare look out your window darling Everything's on fire. the war outside our door keeps raging on so Hold onto this lullaby. — safe & sound.
Tant qu'à être en chaise roulante, elle comptait bien profiter des quelques avantages que cela présentait. Les autres, ils pouvaient entrer dans la baignoire seuls, faire la cuisine avec facilité, aller courir et danser. Pas elle. La blonde ne pourrait plus jamais être aussi indépendante qu'avant alors passer devant les gens au parc d'attraction était la moindre des choses. Et tant qu'à être en chaise roulante et ne plus pouvoir danser le ballet, elle allait en profiter pour apprendre à jouer le piano. Il était étonnant qu'elle n'avait jamais remarqué sa présence avant, trop préoccupée par ce qui se passait dans sa vie et sur le net pour vraiment y faire attention. Elle s'en voulait presque de ne pas y avoir fait attention avant. Maintenant cependant, elle était assise devant l'instrument et avait déjà hâte de pouvoir jouer quelques touches. Cependant, fallait bien avouer qu'elle était curieuse d'entendre Malachi jouer.
" Ah oui, Madame a des gouts de luxe … attends, je devrais pouvoir trouver une partition quelque part, je ne la connais pas par cœur … Tu excuseras les potentiels fausses notes, je ne l’ai pas joué depuis un moment … "
Elle parut un peu gênée. C'était la première partition qui lui était venue à l'esprit et elle le savait bien, cela faisait partie des plus dures à jouer. Mais elle savait aussi que le résultat était souvent à couper le souffle, elle n'avait aucun doute que Malachi en serait capable. Il n'aurait pas un piano chez lui s'il n'était pas doué. Quant à la danse, elle ne put s'empêcher de rigoler un peu à la remarque du mutant.
" Hmm … Sache que même quand j’avais deux vrais pieds, ils étaient gauches tous les deux … Et autant j’aime beaucoup voir les gens danser sur ma musique que je suis vraiment piètre danseur, et encore plus en étant sobre… Alors je ne suis pas sûr que cela soit raisonnable, vraiment, je m’en voudrais de dégringoler dans ton estime pour ça … "
Il exagérait, elle en était persuadée. Mais comme elle ne voulait pas l'embarrasser davantage, elle ne renchérit pas. De toute façon, elle connaissait peu d'hommes qui aimaient danser. Ça ne la surprenait donc pas que Malachi décline ainsi sa proposition moqueuse. Bien assise, elle le laissa commencer à pousser les premières notes et la musique la transporta à une époque bien plus calme et naïve. Elle en oublia presque qu'elle n'avait plus l'usage de ses jambes, s'imaginant en train de faire la routine qu'elle avait si souvent fait. Bientôt, la mélodie tira à sa fin et Elsa réalisa qu'elle avant fermé les yeux pour mieux écouter. Elle les ouvrit en tournant la tête vers Malachi.
" Bon … pour commencer, on trouvera un morceau plus facile, bien sur, il ne faut pas s’inquiéter pour ça … Mais c’est vrai que Tchaikovski, c’est quelque chose quand même … ça va ? "
Attendant clairement une réponse, l'ancienne ballerine garda pourtant un instant le silence, bouche bée. Ça avait été parfait, elle ne voyait pas pourquoi il doutait encore. L'ancienne danseuse en avait oublié ses soucis pendant quelques instants et elle ne put s'empêcher de jeter un regard admiratif vers le Porter. Elle avait toujours craqué pour les musiciens et Malachi était très doué. Elsa se secoua un peu, reprenant un peu ses moyens.
" Je vois pas de quoi tu parles, tu es très bon pianiste, Malachi. C'est certain que moi... bah faudrait commencer par plus facile oui. Sinon c'est moi qui va baisser dans ton estime, et j'aimerais mieux éviter. "
Puis, elle ricana doucement, un peu gênée. Elle se voyait mal arriver à sa hauteur... pas à la première séance en tout cas. Et avec tout ce qu'il faisait pour elle, pas question de le perdre en lui écorchant les oreilles à mort. La blonde glissa ses doigts sur les touches une nouvelle fois, clairement impatiente de pouvoir pianoter quelques sons, ou mélodie de débutante. De droite à gauche, avant de revenir devant elle, elle tourna une nouvelle fois les yeux vers Malachi.
" Je te fais confiance. Par quoi veux-tu commencer ? "
Et pour une première fois depuis longtemps, elle ne se préoccupait plus de son fauteuil roulant. De ses jambes inutiles et de toutes les missions d'Uprising. Enfin, son esprit lâchait prise à tel point qu'elle en oubliait aussi sa hanche douloureuse après sa chute de l'escalier. Elle ignorait si c'était l'aide de Malachi qui faisait cela, ou le piano devant elle... peut-être un peu des deux mais pour une fois, elle se voyait bien passer le reste de la journée à ne rien faire d'autre qu'apprendre en compagnie du motiopathe.
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Mer 2 Mar 2016 - 23:33
Il ne fallut pas longtemps à Malachi, les yeux à nouveau bien ouverts, pour remarquer le changement de couleurs dans l’aura d’Elsa : elle était plus claire, plus lumineuse, brillant comme un soleil de printemps, encore un peu timide, au creux de sa poitrine. Malachi essayait de faire de son mieux pour fixer les gens dans les yeux, plutôt que leur aura, mais c’était difficile pour lui de ne pas parfois fixer la poitrine de quelqu’un, uniquement pour y voir ce qui n’était visible que par son don. Il n’était pas surpris de l’effet que faisait la musique sur la jeune femme : combien de thérapies par la musique avaient été conduites sur des personnes en état de choc ou en deuil ? La musique permettait de transposer ses émotions par un autre moyen que les mots, et il n’était pas rare que les musiciens eux même exorcisent leurs démons dans leurs compositions. En tant que danseuse, il imaginait tout à fait Elsa se projeter mentalement dans ses souvenirs, s’imaginer danser sur les airs qu’il pouvait jouer inlassablement. S’il avait ouvert les yeux en jouant, il était à peu près sur qu’il l’aurait retrouvé le regard dans le vague, perdue dans ses pensées. Si ça pouvait la soulager un peu, sans qu’il ait besoin de lui appliquer son don, alors il jouerait plus souvent. Ce n’était pas comme si il n’aimait pas ça, après tout. Il sourit à sa réflexion, avant de la rassurer d’un air tranquille :
- Si tu as déjà l’oreille, tu vas progresser très vite, surtout qu’une fois que la mécanique est intégrée, c’est très facile de progresser seule, avec une application sur le téléphone ou un ordi… Mais d’abord, les bases… Est-ce que tu reconnais ça ?
De sa main droite, il enchaina quelques notes au ralenti, histoire que la jeune femme ait le temps de faire le lien, avant de reprendre d’un air presque professoral. Déformation professionnelle surement :
- Twinkle twinkle little star, rendu célèbre par Wolgang Amadeus Mozart qui en crée une dizaine de variantes, de la plus simple * il rejoua l’air d’une seule main* à la plus compliquée * des deux mains, il refit de tête l’une de ses variantes préférées, bien plus chargée en fioriture et subtilités *. D’après la légende, cet air serait à la base une chanson galante française racontant les soupirs d’une jeune fille pour un damoiseau au nom des plus exotiques… Si je me souviens bien, le premier refrain fait quelque chose comme « Ah ! vous dirai-je, maman, Ce qui cause mon tourment ? Depuis que j'ai vu Clitandre, Me regarder d'un air tendre ; Mon cœur dit à chaque instant : « Peut-on vivre sans amant ? »
Joignant le geste à la parole, il avait rejoué l’air, encore, le faisant coller aux paroles, pour que la jeune femme commence à mémoriser les touches mentalement. Il l’invita ensuite à se rapprocher de lui, et à positionner ses doigts au dessus des touches :
- Je vais appuyer sur tes doigts et c’est toi qui maintiendras les touches pour prolonger au nom la note, à ton rythme. On essaye une fois comme ça, et après tu essayes toute seule, ça te convient ?
Il appuya doucement du bout des doigts sur les ongles de la main de la jeune femme, faisant résonner chaque note aussi longtemps qu’elle le souhaitait, afin qu’elle s’approprie totalement l’air. Ils le jouèrent plusieurs fois, avant qu’il ne retire sa main pour la poser sagement sur son genou, lui offrant un sourire presque espiègle :
- C’était pas mal du tout pour un premier essai, tu essayes toute seule ? Je viendrais accompagner de la main gauche, pour que tu puisses entendre à quoi ça ressemble, une fois les deux mains coordonnées…
Malachi était presque un professeur aussi exalté quand il parlait de musique que d'histoire. Bien sur, il n'avait pas la technique d'un prodige du classique, mais il avait la passion, et il pouvait déployer des trésors de patience, et il prenait presque autant de plaisir à enseigner qu'à jouer, c'est dire ...
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi) Sam 5 Mar 2016 - 18:53
the dead are gone, the living are hungry
— Malachi Porter & Elsa Segelbacher —
Just close your eyes, The sun is going down. You'll be alright, No one can hurt you now. Come morning light, You and I'll be safe and sound. Don't you dare look out your window darling Everything's on fire. the war outside our door keeps raging on so Hold onto this lullaby. — safe & sound.
C'était idiot de se dire qu'il avait fallu qu'elle perde ses jambes pour se retrouver à apprendre à jouer du piano. C'était honteux même, elle qui adorait la musique pourtant. C'était peut-être le Destin qui l'avait décidé pour elle, qui sait. Perdant la danse, elle allait peut-être trouver la musique. Une façon de balancer en quelques sorte le malheur. La vie qui trouvait toujours un équilibre. Et puis avant, elle passait tellement son temps à courir partout qu'elle n'avait pas pris le temps de mieux connaître Malachi. Comme si la vie l'intimait de se poser et de profiter de chaque instants à une vitesse normale. Alors, une fois installée au piano, elle comptait bien prendre son temps pour tout apprendre. Heureusement, Malachi avait l'air patient... Ils en auraient besoin.
" Si tu as déjà l’oreille, tu vas progresser très vite, surtout qu’une fois que la mécanique est intégrée, c’est très facile de progresser seule, avec une application sur le téléphone ou un ordi… Mais d’abord, les bases… Est-ce que tu reconnais ça ? Twinkle twinkle little star, rendu célèbre par Wolgang Amadeus Mozart qui en crée une dizaine de variantes, de la plus simple... à la plus compliquée. "
Il lui raconta alors la légende qui venait avec la mélodie et Elsa n'en manqua pas une seule syllabe. Fascinée par cette histoire et sa façon de la raconter, un sourire flottait sur ses douces lèvres. Et puis, pour faciliter l'apprentissage, elle se rapprocha du Porter qui l'invita à venir à ses côtés.
" Je vais appuyer sur tes doigts et c’est toi qui maintiendras les touches pour prolonger au nom la note, à ton rythme. On essaye une fois comme ça, et après tu essayes toute seule, ça te convient ? "
Quand il posa ses doigts contre les siens, Elsa sentit une drôle de sensation l'envahir. Une chaleur électriser son corps entier. Cette soudaine proximité aurait pu la faire rougir mais heureusement pour elle, sa peau blanche traduisait rarement ses émotions. Elle chassa au plus vite ce sentiment étrange, plaisant, différent aussi, pour se concentrer sur la leçon que le mutant tentait alors de lui inculquer. Hochant la tête pour montrer qu'elle avait compris et il commença. La blonde tentait de mémoriser l'air et chaque notes qui s'élevaient des touches sur lesquelles Malachi l'invitait à appuyer d'un geste attentionné. C'était difficile mais comme elle avait l'oreille musicale, elle avait l'impression de lentement mémoriser les notes. Ce serait long, ardu, mais au moins ça commençait bien. Probablement grâce à son passé de ballerine en effet... Et ils jouèrent ainsi quelques instants avant que le brun ne la laisse continuer seule.
" C’était pas mal du tout pour un premier essai, tu essayes toute seule ? Je viendrais accompagner de la main gauche, pour que tu puisses entendre à quoi ça ressemble, une fois les deux mains coordonnées… "
La Segelbacher lui sourit en glissant sa main sur les touches sans les appuyer. Elle allait essayer... Elle passerait la journée entière à jouer ainsi. La compagnie de Malachi lui plaisait autant que la leçon elle-même. Avec tout cela, elle en oubliait son fauteuil roulant et tous ses tracas.
" D'accord, mais ne rit pas de moi, d'accord ? "
Elle se positionna et commença à jouer quelques notes doucement pour essayer de reproduire l'air. Elle se trompait parfois mais en général, ça semblait inné chez elle. Orgueilleuse, la blonde voulait impressionner le jeune homme et affichait une moue sombre dès qu'elle devinait avoir fait une erreur. Mais elle se reprenait, Malachi étant un excellent professeur et patient aussi. Des minutes, puis des heures passèrent ainsi, le duo rapproché sur le banc du piano à laisser la musique les transporter dans un autre monde. Bien loin des douleurs que provoquait cette ville aux allures d'enfer sur Terre...
Terminé.
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Sujet: Re: the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi)
the dead are gone, the living are hungry (w/ malachi)