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 Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi]

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MessageSujet: Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi]   Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi] Icon_minitimeVen 8 Jan 2016 - 12:03

Scarlett & Malachi & Peter
 



L’hopital. Encore et toujours l’hopital. Parfois, Malachi avait l’impression de passer plus de temps ici que chez lui, où à l’université, s’en était presque déprimant. Entre les passages à la morgue, ses visites pour la kiné de sa jambe, ses passages en civil pour aller voir tels ou tels mutants, ou encore pour venir voir le personnel faisant parti des uprisings, il était connu par presque tout le personnel soignant de la clinique. Les infirmières à l’accueil ne se fatiguaient même plus à lui demander son nom ou la raison de sa venue : elles se contentaient de lui sourire aimablement, parfois de lui demander comme il allait. Plus récemment, elles l’avaient aperçu avec un petit lutin haut comme trois pommes, avec de grands yeux noirs et des fossettes qui donnaient envie de le dévorer tout cru. Les rumeurs battaient leur plein quant à l’existence d’un petit Porter junior, que personne n’avait jamais vu auparavant : n’avait il donc jamais été malade ? Qui était la mère de l’enfant ? Comment se faisait il que Malachi n’avait jamais mentionné l’existence d’un fils, depuis le temps qu’il venait ici ? Il n’était pourtant pas le plus mystérieux des patients…

Malgré tout, Peter avait vite fait l’unanimité parmi la gente féminine de l’hopital : le petit avait une fraicheur, une candeur délicieuse, et se montrait particulièrement curieux sur tous ce que les infirmières pouvaient faire. Malachi laissait parfois le petit aux bons soins de Costia quand il était obligé de subir des examens ou des exercices de rééducation trop impressionnants pour être vu par le petit garçon, et bientôt chaque aide soignante eut le droit à un dessin coloré de la part de l’enfant, à un compliment, à une attention particulière. Pas de doute, Peter Porter était le digne rejeton de son professeur de père, toujours agréable et avenant, même avec le plus modeste des membres du personnel. Alors que le petit se faisait chouchouter dans la salle de repos, Malachi lui, soupira, se penchant un peu plus sur le bureau de Scarlett, étalant devant lui tous les documents qu’il avait en sa possession sur le petit garçon :

- Son carnet de santé est un vrai, mon beau frère a pu me le donner  quand il a posé Pete’ chez moi le mois dernier … A priori, il n’a pas d’allergie, pas de problème chronique. Et il est né le … 30 juin 2011 à Phoenix, tout juste un an avant que l’Etat de l’Arizona impose le dépistage des transmutants à la naissance… Ces sudistes sont de gros malades. Enfin bref. Ce carnet est un des seuls documents officiels non falsifiés que j’ai pour lui. Tout le reste, livret de famille, code de sécurité social … tout est bidon. Bien fait, mais bidon. Je ne sais pas combien de temps cela pourra tenir comme ça, au regard de la paranoïa ambiante …

Il soupira, passant une main dans ses cheveux ternes : de toutes évidence, il manquait une ou deux journées de sommeil entières à Malachi, et cela s’inscrivait dans les cernes sombres qui entouraient ses iris bleus. Il avait les traits tirés, pâles, des gens qui s’inquiètent beaucoup et ne mangent pas assez. Il était venu voir Scarlet en urgence à cause de la nouvelle institutrice de Peter, qui s’inquiétait de voir sur le dossier du garçonnet que certains de ses vaccins n’étaient pas à jour. Malachi n’était pas au courant, et n’avait pas la moindre idée des démarches à suivre. Il avait déjà du mal avec le bain, la façon dont on occupait un enfant pendant une journée entière, comme on les aidait à s’endormir. Il était un oncle prévenant, un excellent professeur pour toute une génération d’adolescents plus ou moins paumés, un protecteur pour des dizaines de mutants dans la ville. Pour autant, il se sentait totalement désemparé dans son rôle tout neuf de père célibataire d’un enfant de trois ans et demi.

- Il évolue dans la maison, dans cette ville … Comme si il y avait toujours vécu … Il parle de Maureen, John et Lori comme de son oncle, sa tante et sa cousine, avec un détachement effrayant.

Nouveau soupir, nouveau silence. Il ne serait certainement pas venu déranger Scarlet ainsi, à moins d’une heure de la fin de son service, s’il ne se sentait pas aussi bouleversé. Et pour troubler le placide, le résilient Malachi Porter, il en fallait beaucoup …

- Hier soir, il m’a demandé si je pouvais mettre une photo de sa mère dans sa chambre, pour qu’elle le protège des cauchemars … Et par mère, il ne faisait pas référence à ma sœur ….



acidbrain
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MessageSujet: Re: Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi]   Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi] Icon_minitimeDim 10 Jan 2016 - 6:43

Une piqure, un bisou et ça repart
MALACHI & SCARLETT

Les bras croisés sur sa blouse d'un rose pâle, Scarlett observait les nouveaux nés endormis à travers la large vitre qui donnait sur l'intérieur de la pièce, parfaitement immobile. La chirurgienne affichait un air grave et songeur, le regard posé sur un petit lit dans un coin de la pièce. Un soupir s'échappa de ses lèvres pincées et elle s'introduisit dans la pièce en veillant à ne pas faire le moindre bruit  pour ne pas risquer de réveiller les nourrisson, et elle adressa un vague sourire à une infirmière qui prenait soin d'une petite fille née la veille. Scarlett fit quelques pas, puis elle s'immobilisa devant le berceau d'un petit garçon plongé dan un profond sommeil. Cela faisait presque un mois que le bébé était là, et portait à la cheville un bracelet portant l'inscription né sous X. Puisqu'il était né le jour de la saint Garrett, c'était ainsi qu'il avait été baptisé, et personne n'était venu le réclamer. C'était l'une des collègues sage-femme de Scarlett qui l'avait mis au monde, mais c'était elle qui s'assurait de son suivi médical puisque le petit bonhomme était né avec une légère malformation cardiaque qui demandait à ce qu'il soit surveillé de près pendant les premiers mois de sa vie. Il n'aurait pas dû se trouver encore à l'hôpital, il aurait déjà dû être placé dans une famille d'accueil, mais il n'y en avait pas suffisamment à Radcliff, et peu de personnes voulaient prendre soin d'un nouveau né nécessitait des soins, et de moins en moins de gens voulaient prendre le risque d'accueillir chez eux un éventuel mutant. Alors le petit Garrett restait à l'hôpital, le personnel de la maternité s'occupant de lui à tour de rôle. Dr Scarlett Faust, c'était le nom qui apparaissait le premier sur son dossier médical, puisque c'était la jolie rousse qui était principalement responsable de lui. Scarlett avait rarement vu un nouveau né aussi calme. C'était à peine s'il pleurait ou s'agitait, au point que la jeune femme s'en était inquiétée, pour finalement réaliser qu'il n'avait pas le moindre problème – son cœur fragile mis à part. Sur le point de tourner les talons pour s'en retourner à son bureau, Scarlett se figea lorsque le bambin ouvrit les yeux et braqua sur elle ses calots gris-bleu. Hésitante, elle resta une poignée de seconds à fixer l'enfant bêtement, avant de se pencher pour le prendre dans ses bras.

Le bambin dans les bras, elle quitta la pièce, et commença à déambuler doucement dans les couloirs de la maternité, berçant le petit Garrett contre sa poitrine, un sourire aux accents tristes étirant ses lèvres. Ce n'était pas la première fois qu'elle promenait le bébé à travers l'hôpital, elle le faisait dès qu'elle en avait l'occasion, pour lui offrir l'attention et l'affection que tous les nourrissons méritaient d'avoir. Elle s'y était attachée plus que de raison, à ce petit bonhomme, et c'était bien ce qui l'inquiétait. « Vous devriez les signer. » Scarlett releva les yeux, pour trouver sa secrétaire – Emma – plantée devant elle, un paquet de dossiers entre les bras. « Les papiers. Pour son adoption. Je les ai vus, sur votre bureau... » La chirurgienne soupira longuement, avant de hausser les épaules. « Peut-être. Je ne sais pas. C'est compliqué. » Ça l'était, mais c'était tout ce qu'elle accepterait de dire à ce sujet. Pas seulement parce que c'était une affaire personnelle, mais également parce qu'elle paniquait dès qu'elle se mettait à y penser avec trop de sérieux. Elle avait encore tellement mal au cœur, à chaque fois qu'elle se remémorait ce qu'elle avait perdu, qu'elle peinait à songer à ce qu'elle pouvait encore gagner. L'année écoulée avait été éprouvante pour Scarlett, qui avait parfois l'impression que le poids du monde reposait sur ses frêles épaules. Sa pause sur le point de se terminer, elle dut se résoudre à retourner le petit Garrett à son berceau et aux bons soins des infirmières, non sans éprouver un pincement au cœur. Elle dut se faire violence pour vider son esprit de toutes ses préoccupations, pour recevoir ses patientes correctement, mais avec pour une fois l'envie d'en finir au plus vite afin de pouvoir rentrer chez elle pour retirer ce masque de bien-être feint qu'elle se forçait à porter jour après jour.

À une heure de la fin de sa garde, Scarlett fut surprise de voir débarquer à l'hôpital Malachi, en compagnie du petit Peter dont il avait récemment hérité la garde. Naturellement, elle ne se fit pas prier pour le recevoir, et cela quoi que cela puisse étonner étant donné que le garçonnet était bien trop âgé pour avoir sa place parmi les patients de Scarlett. Mais la situation était particulière, et puisqu'elle était chef du service, personne n'aurait rien à redire. Assise à son bureau, le carnet de santé de Peter entre les mains, Scarlett écoutait le mutant avec attention, les sourcils légèrement froncés par l'inquiétude. « Je suis certaine que Sheldon t'aidera à te procurer des papiers plus... convaincants, s'il le faut. Je ferai de mon mieux pour t'aider à travers l'administration de l'hôpital. Ne t'en fais pas pour Peter, nous trouverons le moyen de le protéger efficacement. » Elle ne lui en fit toutefois pas la promesse, consciente que que dans une ville comme Radcliff, elle serait bien difficile à promettre. Mais elle ferait de son mieux, comme le reste des membres d'Uprising, elle en était certaine. Malachi avait trop donné aux rebelles pour que ces derniers ne lui rendent pas la pareille. Elle, elle allait déjà commencer par mettre les vaccins de Peter à jour, et proposerait par la suite à son père adoptif de directement l'amener chez elle la prochaine fois, afin d'éviter une visite qui pourrait peut-être paraître suspecte à l'hôpital. Ou si cela l'arrangeait davantage, elle ferait le déplacement, ça ne l'ennuyait pas. « Peter est un petit garçon avec une force de caractère incroyable. Il a bien dû sentir que la situation est un peu... particulière. Les enfants sont étonnants, ils savent s'adapter bien plus vite que les adultes. » Scarlett faillit sourire, mais les dernières paroles de Malachi la firent blêmir bien brusquement.

Evangeline. Ses doigts se crispèrent nerveusement sur le carnet de santé du petit, qu'elle posa dans un coin avant de tendre les bras au dessus du bureau pour poser ses mains sur celles de Malachi. Elle savait. Comme tous les membres d'Uprising, elle savait que la femme de Malachi avait été froidement assassinée quelques semaines plus tôt, laissant un trou béant dans la poitrine du jeune homme et un atroce traumatisme. Scarlett avait fait de son mieux pour être présente pour lui, mais elle ne possédait hélas pas le don de réparer les cœurs brisés, ni même de ramener les morts à la vie. C'était monstrueux, c'était injuste... c'était Radcliff. « Malachi... Je suis désolée, je suis tellement désolée... » Elle ne savait pas quoi dire d'autre, quoi dire de plus. Elle n'avait pas de remède miracle, tout juste sa volonté de l'aider à surmonter cette terrible épreuve, tout en était bien placée pour savoir que non, le temps ne guérissait pas toutes les plaies ; que non, il n'était pas toujours possible de laisser le passé où il était pour aller de l'avant. Scarlett, elle, avait perdu son bébé plus d'un an auparavant, et songer à sa fille et au père de cette dernière lui faisait encore l'effet d'un coup de poignard en plein cœur. Elle soupira, inspira à fond. « Si je peux faire quoi que ce soit pour toi... Je t'en prie, n'hésite pas. Et je ne parle pas des soins de Peter, je veux dire... Si tu as besoin de moi, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, je suis là. » Elle pressa doucement les mains du mutant entre les siennes, tentative très probablement vaine de le rassurer. Les rires de Peter leur parvenaient de la pièce d'à côté, et d'une certaine façon cela rendait les choses encore plus difficiles. L'innocence d'un enfant avait une espérance de vie limitée dans une ville comme Radcliff. « Tu as le droit de craquer », reprit-elle calmement, sans quitter son ami des yeux. « Ce n'est pas parce que tu as Peter que tu n'as pas le droit de te laisser aller. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, et je sais que ça ne résoudra rien... Mais si cela peut te faire du bien, même un tout petit peu, il n'y a aucune honte à exprimer ta peine. Tu passes ton temps à t'occuper des émotions des autres... Je t'en prie, n'en néglige pas les tiennes. »


Dernière édition par Scarlett Faust le Sam 16 Jan 2016 - 9:43, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi]   Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi] Icon_minitimeJeu 14 Jan 2016 - 11:31

Scarlett & Malachi & Peter
 




Dire que Malachi était au bout du rouleau était un euphémisme : les nuits lui paraissaient encore plus longues que les jours, plus solitaires aussi, terrifiantes. Quand il fermait les yeux, il voyait le corps froid de sa femme sur une table en inox, un sac d’autopsie remontant sur sa poitrine nue, ses cheveux blonds en halo autour de son visage pâle, presque gris sous la lumière crue des lampes de la morgue de l’hôpital. Dans sa mort elle avait retrouvé son apparence originelle, celle dont il était tombé profondément inexorablement amoureux quinze ans auparavant. Il n’avait pas pu en supporter d’avantage, et s’était enfui de la salle d’autopsie pour ne revenir qu’avec Néréa, qui convint le médecin légiste de remplir une fausse fiche d’établissement d’identité, pour qu’ils puissent récupérer le corps. Sans ça … sans identité, elle aurait fini à la fosse commune, et Malachi aurait déjà un pied dans la tombe. Déjà qu’il avait une gueule de mort vivant…

- J’espère, mais je ne peux pas lui demander de faire trop de choses illégalement uniquement parce que ma sœur et mon beau frère sont devenus complètement fous… Parce qu’il y a bien un moment où l’on me demandera qui est la mère, et si l’Adn de … D’Evangeline est référencé quelque part, ils auraient tôt fait de remarquer la supercherie …

Il sourit faiblement à la remarque de Scarlett sur la force de caractère de Peter : parfois, il se demandait si le petit garçon ne se doutait pas de quelque chose, inconsciemment, mais qu’il continuait à faire semblant, lui aussi, pour ne pas déstabiliser celui qu’il pensait être son père. Ce ne serait pas le premier enfant à jouer la comédie pour rassurer un parent, et surement pas le dernier. La seule chose qui rassurait Malachi, c’était que les émotions de Peter restaient clairement lisibles et limpides : il se sentait bien avec lui, il était heureux, quoi qu’il se passe dans sa tête. C’était déjà une victoire.
Quand Scarlett lui pris les mains, il retint un grognement nerveux, relevant presque timidement ses yeux cerclés de cernes dans ceux du médecin : il savait ce qu’elle pensait, le sentiment désagréable de la culpabilité de le voir comme ça. A vrai dire, il préférait ne pas en parler, la plupart du temps, histoire de s’épargner les condoléances et le sentiment d’être comme un chiot jeté sur une aire d’autoroute. Il se faisait déjà suffisamment pitié pour avoir besoin de celles des autres en plus de ça. Il soupira en tentant un pâle sourire :

- Je sais, vous êtes tous désolés. Je le suis aussi… Je suppose qu’il n’y a pas vraiment d’alternative à la désolation dans un laps de temps aussi court…

Un mois. Cela faisait pile un mois qu’il était veuf, véritablement, définitivement veuf. Et père. Ça faisait beaucoup, pour une seule personne. Il ne savait pas très bien comment faire son deuil, tout en étant aussi entouré : la première fois, il avait vécu reclus pendant presque deux ans dans son manoir, à écrire sa thèse, à ne sortir que pour quelques conférences et pour ses cours au lycée. Pas de vie sociale, encore moins de vie sentimentale, rien qu’une routine solitaire si profondément ancrée qu’au final, il se levait le matin sans aucune idée originale en tête. Aujourd’hui, c’était différent : il ne pouvait pas se morfondre dans un coin en noircissant des feuilles d’études obscures en écoutant de la musique déprimante. Il devait se lever, s’habiller, être un humaine fonctionnel, un père fonctionnel, un mutant fonctionnel. C’était comme demander à une cafetière en surtension de continuer à faire votre expresso le matin, et sans rechigner je vous prie. Alors il avançait, parfois au radar complet, s’agrippant aux émotions autour de lui pour se souvenir de ce qu’elles pouvaient être, alors que lui-même, dès qu’il était seul, ne ressentait qu’un immense froid intérieur.
Il tourna la tête vers l’extérieur de la pièce en entendant le rire du petit : ce rire là, c’était celui qu’il avait quand on lui faisait des chatouilles, ou qu’on lui décoiffait les cheveux. Il connaissait les moindres variations des éclats de bonheur du petit garçon par cœur à présent, qu’il le veuille ou non. Il serra un peu les mains de Scarlett dans les siennes, se concentrant sur l’aura de cette dernière pour reprendre un peu de contenance. C’était peine perdue : malgré son visage relativement calme, ses mains étaient glacées, tremblantes :

- Je sais. Je sais que je devrais. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire et … *soupir* en toute franchise, je ne veux pas qu’Il me voit comme ça, ni vous autres. C’est déjà suffisamment … Difficile pour moi, mon travail chez les up et m’occuper de Pete’ sont les seuls choses qui me maintiennent vaguement en vie …. Sans tout ça, sans vous tous, je ne tiendrai pas debout… Si je prends du temps pour moi, je vais me mettre à cogiter, à réfléchir et … Je ne crois pas que cela puisse être bénéfique, d’une manière ou d’une autre. *ses mains se raidirent un peu, alors qu’il continuait, presque dans un souffle, le regard dans le vague* Je la vois encore partout dans la maison, quand il n’y a personne dans la pièce. Je la vois lire devant la cheminée, dormir dans mon lit, caresser le chien … son odeur se mêle à celle de la cheminée, il reste de son parfum dans le placard de la salle de bain, son shampoing sur le rebord de la baignoire… C’était comme si elle était partie en voyage un moment, qu’elle pouvait franchir le pas de la porte à tout moment pour se plaindre du jet lag… Si je ne vis pas au milieu des vivants, constamment, toujours, je finirai par rester avec une morte ….




acidbrain
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MessageSujet: Re: Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi]   Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi] Icon_minitimeSam 16 Jan 2016 - 11:18

Une piqure, un bisou et ça repart
MALACHI & SCARLETT

Scarlett était un peu trop bien placée pour savoir que lorsque l'on avait le cœur en miettes, toutes les belles paroles et toutes les bonnes intentions de l'univers n'avaient que peu d'impact et peu de sens. Elle-même avait été complètement imperméables aux tentatives de ses proches de la rassurer – après chaque drame. Et des drames, elle en avait vécu un peu trop à son goût, c'était à croire que sa bonne étoile avait pris des congés pour une durée indéterminée. D'abord ses parents, puis son oncle et sa tête, sa fille... Parfois, elle s'étonnait d'encore parvenir à mettre un pied devant l'autre. Elle avait une certaine rage de vivre et de vaincre, c'était indéniable, mais Seigneur, ce qu'elle pouvait avoir mal lorsqu'elle se retrouvait seule chez elle, recroquevillée sur son canapé avec pour seule compagnie ses souvenirs tintés d'écarlates et ses sombres pensées. Elle savait très bien que l'éternel « je suis désolé » et ses nombreuses variantes était bien souvent les derniers mots que l'on voulait entendre, parce que la pitié était vaine et inutile, qu'elle ne changerait rien à ce qui avait été fait. Elle les avait néanmoins prononcés, désemparée face à la détresse apparente et abyssale de Malachi. Sans doute était-ce un réflexe humain, ancré en tous ceux qui étaient capables de faire preuve de compassion... Scarlett ne dérogeait pas à la règle, elle était connue pour sa générosité débordante, son altruisme sans limites et sa volonté d'aider son prochain. Mais aider des inconnus dont on ne savait rien, c'était toujours plus aisé que d'aider ses proches, ces personnes que l'on côtoyait au quotidien et dont on assistait impuissant à la descente aux enfers. Malachi avait bien raison d'affirmer que la désolation était la seule chose logique qui subsistait si peu de temps après la catastrophe. Elle avait été à sa place un peu plus d'un an plus tôt, elle savait parfaitement que rien d'autre que la douleur n'avait de sens pendant un temps. La douleur... et la colère. Scarlett avait été tellement, tellement en colère, elle d'ordinaire si douce et posée... Elle s'était transformée en furie doublée d'une banshee, toujours à hurler et à pleurer. Au contraire de Malachi, elle n'avait pas trouvé le courage de faire face au reste du monde, elle avait eu l'impression d'être incinérée en même temps que sa fille, et il lui était arrivé de le souhaiter, le plus sincèrement du monde.

Muette comme une tombe, Scarlett écouta les confessions de son ami, son expression affligée s'intensifiant au fur et à mesure qu'il parlait. Que pouvait-elle bien dire ou faire qui ne remuerait pas le couteau dans la plaie ? Chacun réagissait de façon différent à la perte d'un être cher, et si elle estimait que Malachi s'en sortait un millier de fois mieux qu'elle, elle se garda bien de le lui faire savoir, consciente de l'absence d'une quelconque forme de réconfort dans une telle remarque. Il ne servait pas plus de comparer leurs expériences, elles étaient différentes... Toutes deux terribles, et d'apparence insurmontables, toutefois. Pendant un moment, elle se contenta de serrer étroitement les mains tremblantes et gelées du mutant entre les siennes, bâillonnée par son incapacité à trouver quoi lui dire. Il lui fallut une bonne minute pour prendre la parole après son ami, craignant de dire quelque chose de stupide à chaque phrase prononcée. « Tout le monde réagit différemment face à un tel... drame. » C'était un bel euphémisme, mais elle ne voulait pas user un vocabulaire trop agressif, et ce n'était de toute façon pas comme s'il pouvait se demander de quoi elle parlait. « Je sais bien que ça n'a rien à voir, mais quand j'ai perdu ma fille... quand j'ai perdu Violet, j'ai agi à l'inverse de toi. Je me suis isolée, je ne faisais que ressasser sa mort, et tout le reste... Je crois qu'il faut un juste milieu. Si tu fuis trop longtemps tes émotions, elles finiront par te revenir en pleine figure comme un terrible boomerang. Je ne pense pas qu'il soit bénéfique pour toi de te forcer à tout avaler comme ça... A la longue, certaines choses vont finir par te rester en travers de la gorge. » Elle afficha un pâle simulacre de sourire. « Je ne me permettrais jamais de te juger si tu décidais de craquer un bon coup. Personne n'oserait... Nous sommes tous humains, n'en déplaise à certains abrutis, et il y a une limite à ce que nous pouvons supporter sans plier. Ce n'est pas être faible, bien au connaître. » Il n'y avait aucun mal à se laisser aller aux larmes, à hurler à s'en faire éclater les poumons. Elle se moquait bien de ce que l'on pouvait en dire, hommes et femmes étaient égaux dans ce genre de situation.

« Peut-être... Peut-être que tu devrais doucement commencer à emballer ses affaires. » La jeune femme se mordit la lèvre, consciente de marcher sur des œufs tout en étant presque sûre de tenir une partie de la solution. Vivre entouré de tout ce qui vous rappelait la personne perdue, c'était nocif sur le long terme. C'était accepter de vivre avec un fantôme, avec un boulet à la cheville qui vous empêchait d'avancer, d'aller de l'avant. Dans son malheur, elle avait eu de la chance ; Caleb et Evelyn s'étaient occupés de débarrasser la chambre de Violet pendant qu'elle était encore alitée à l'hôpital. Naturellement, retrouver la jolie chambre pour bébé vide en rentrant chez elle avait été un choc, mais si elle avait eu à endurer la vision de ses affaires, elle se serait jetée par la fenêtre à la première occasion. Elle n'insisterait pas, cependant. Elle avait fait sa suggestion, elle n'en ferait pas davantage. En revanche, il y avait bien quelque chose qu'elle pouvait faire pour Malachi et Peter,  le tout était de le convaincre d'accepter son offre. « Venez dînez chez moi ce soir. Je vais m'occuper des vaccins de Peter, et vous pouvez me rejoindre chez moi directement après la fin de mon service, vous êtes ma dernière visite. Je pourrais vous cuisiner quelque chose, et je suis sûre que Peter serait ravi de pouvoir s'amuser un peu avec Daisy. Laisse-moi au moins faire ça pour toi, Malachi. »
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MessageSujet: Re: Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi]   Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi] Icon_minitimeMar 26 Jan 2016 - 22:55

Scarlett & Malachi & Peter
 




Ca le faisait culpabiliser, en réalité, d’étaler ses états d’âme devant Scarlett comme ça. Lui si pudique d’habitude, si serein aussi, il n’avait pas l’habitude de se dévoiler ainsi. Voir que son mal être impactait directement les émotions de la jeune femme lui faisait de la peine, et il se sentait bien égoïste de lui infliger ça, alors qu’elle avait surement bien d’autres choses et personnes plus importantes pour lesquels s’inquiéter. En fait, c’était un peu un cercle vicieux pour le motiopathe : il culpabilisait de s’étendre sur ses états d’âme auprès de ses proches, états d’âme qui le rongeaient dès lors qu’il restait un peu trop seul, sans pouvoir parler à quelqu’un d’autre qu’aux photographies de sa femme. Et quand il revenait en parler … c’était pire. Il ne pouvait que s’identifier aux paroles de Scarlett : lui aussi, la … Première fois, il s’était renfermé sur lui-même comme un crustacé, verrouillant bien sa coquille, enfermé dans son manoir qui était devenu une sorte de forteresse de douleur et de solitude, d’où il ne sortait que pour le travail et les évènements familiaux immanquables. Il avait passé des heures, des jours à fixer le plafond, un verre dans la main, affalé sur son canapé, des nuits à jouer compulsivement des morceaux sans queue ni tête au piano, au saxo, et il avait trouvé un exutoire dans les bars à jazz où il s’oubliait sur scène, pour échouer dans sa salle de classe aux aurores, à dormir sur son bureau jusqu’à quelques minutes avant l’arrivée de ses étudiants. Ça avait duré plus d’un an, cette vie décousue où les nuits et les jours s’étaient suivis sans aucune logique ni fil conducteur. Il était jeune professeur, alors on mettait son comportement un peu étrange sur le compte de son inexpérience, du trac, de la timidité. Sa famille se rassurait en se disant, qu’au moins, il ne vivait plus dans leur petit cocon à Cardiff. Et Malachi se laissa exister sans vraiment vivre, comme attendant que les hunters viennent terminer leur sale boulot. Et puis il y avait eu Viktor. Il y avait eu Octavia. Et tous les autres qui, petit à petit, lui avaient redonné gout à la vie. Lui avait redonné un but, une valeur, une lumière intérieure qui s’était éteinte, longtemps.

- En réalité, j’ai réagi de la même manière que toi la première fois qu’elle est… Que j’ai cru l’avoir perdu. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’à la place du vide que j’ai ressenti la première fois, il y a un … un débordement. Un trop plein. Un trop plein de colère bien sur, d’injustice, mais aussi de … De choses à faire. On avait des projets. Des objectifs pour les Up’, une volonté commune de nous consacrer à la cause, tout entier et … Et m’arrêter, même un peu, ce serait trahir tout ce qu’on avait décidé ensemble, ce serait se détourner de tout le chemin qu’on a fait ensemble et… Je ne peux pas lui faire ça…

Craquer. Savait elle ce que c’était, pour lui, de craquer ? De laisser sa mutation prendre contrôle de lui, de devenir ce vampire émotionnel qui vous draine de la moindre goutte de joie, de bonheur, qui vous laisse vidé d’énergie sans en sentir le moindre effet positif sur sa personne, si ce n’est la satisfaction de ne pas être la personne désespérée dans la pièce. Ïl avait été tenté, parfois, quand son esprit était embrumé par les vapeurs d’alcool et de solitude, de faire subir cela à un barman trop bruyant, une blonde un peu trop enjoué. Au final, il était rentré chez lui avec son cafard, en laissant tous ces braves gens tranquilles. C’était mieux comme ça.

- Il faudrait que je les trie, en effet. En général, quand j’ai des vêtements en trop, ça me sert pour le change des mutants qui passent plusieurs jours à la maison, mais… Je suppose que j’aurais encore un peu de mal à voir quelqu’un d’autre dans Ses vêtements … Je demanderai à Elsa de m’aider à trier tout ça, et à voir si il y a des choses à récupérer sur son ordinateur avant de tout donner … Ce serait pas plus mal … Douloureux, mais pas plus mal …

Elsa. Heureusement qu’elle était là, il se serait senti bien démuni sans elle. C’était impressionnant à quel point ils étaient devenus proches, en si peu de temps. Bon, ils n’étaient pas des rayons de soleil permanents, l’un comme d’autres, mais ils partageaient cette volonté d’avancer et cette peur de la solitude. Ça les soudait, d’une certaine manière.

- Hmmm … Je suppose que ça ferait plaisir à Peter de venir chez toi, ça le changera un peu du manoir, et ça permettra à Elsa de se reposer. Il faut juste que je vérifie qu’il n’y a pas de mission de prévue ce soir, histoire de ne laisser personne coincée sur le palier ce soir …

Il allait vérifier sur son téléphone quand un grand coup résonna dans tout le couloir : surement une porte qui avait claqué ou un objet qui était tombé sur le sol, mais cela se rapprochait du bruit d’un coup de feu. Beaucoup trop pour l’esprit fatigué du motiopathe au bord de la crise de nerfs.
Malachi se raidit, serrant d’un seul coup plus fort la main de Scarlett qu’il tenait toujours dans la sienne. Coup de feu. Pistolet. Mort. Malachi avait toujours eu la phobie des armes à feu, et ça n’allait pas en s’arrangeant en ce moment. Le professeur se mit à trembler, des pieds à la tête, son regard se mettant à clignoter comme les feux de détresse d’une voiture. Feu. Meurtre. Sloane. Evangeline. Mort. Les flashs passaient dans sa tête en déchargeant à chaque fois plus d’adrénaline dans ses veines au sang appauvri par la fatigue. Il se sentait à deux doigts de tourner de l’œil.




acidbrain
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MessageSujet: Re: Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi]   Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi] Icon_minitimeJeu 11 Fév 2016 - 13:56

Une piqure, un bisou et ça repart
MALACHI & SCARLETT

Dans une ville comme Radcliff, un trop-plein de compassion pouvait coûter cher. Scarlett était bien placée pour le savoir, Malachi aussi. Bien trop de drames secouaient la petite ville, il était de plus en plus difficile de garder le compte à jour, de plus en plus difficile de le supporter. La peur, la douleur, les deuils... C'était sans fin, interminable, c'était à croire que Radcliff était une ville maudite tant sa population était malmenée. La plupart des personnes touchées ne méritaient pas de souffrir comme elles souffraient, et parmi cette longue liste de victimes, Malachi. Ce qui lui arrivait n'était pas simplement cruel, c'était parfaitement injuste. Le deuil d'Evangeline, il avait déjà dû le faire une première fois... Seigneur, il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'il donne l'impression d'être au bord du gouffre ! Perdre sa moitié une fois était bien assez dur comme cela, mais deux fois ? C'était atroce, ridicule, intolérable – la liste de qualificatifs était longue. Ce que le jeune homme ressentait, Scarlett comprenait sans comprendre. Chaque peine était différente, propre à la personne qui avait le malheur de la ressentir... Elle le savait, trop bien. Tout comme elle savait que la compassion était parfois le meilleur remède – l'unique remède – contre la tristesse ; la seule chose qui compte encore un peu. Jamais il ne lui viendrait à l'idée de prétendre savoir ce qu'il traversait, mais elle pouvait faire de son mieux pour le soutenir tout au long de la traversée de cette épreuve, comme il l'aurait fait à sa place. « Je ne pense pas que t'arrêter un peu fasse honte à sa mémoire, Malachi. Bien au contraire, je ne crois pas qu'elle souhaiterait de voir te tuer à la tâche ainsi... » Scarlett soupira doucement ; bon sang, ce que c'était compliqué. « Le jour où tu n'en pourras plus, que se passera-t-il pour Peter ? » Elle n'aimait pas à avoir à parler ainsi, mais elle craignait que Malachi ne se pousse involontairement à bout en tentant de garder la tête hors de l'eau. Ne valait-il pas mieux craquer un bon coup avant que les choses ne deviennent tout simplement incontrôlables ? Ce qu'il leur manquait, aux membres d'Uprising, c'était un bon psychologue.

« Ce sera certainement douloureux, oui. Mais très sincèrement, je pense que tu y verras plus clair une fois que tu auras... fait le tri. » Vivre avec un fantôme, ce n'était pas bon. C'était même plutôt toxique, être entouré des affaires de sa défunte épouse ne ferait que le tirer par le fond. Heureusement, il ne serait pas seul lorsque viendrait le moment de débarrasser le manoir des affaires d'Evangeline, Elsa serait là pour lui donner un coup de main. Scarlett aurait bien proposé son aide également, mais à force de trop vouloir bien faire elle craignait de donner l'impression de s'imposer, et ce n'était pas ce qu'elle souhaitait. Trop inquiète, elle avait tendance à trop en faire, sa volonté d'aider son prochain pouvait la rendre un peu excessive et ça n'allait pas en s'arrangeant. « Il ne me semble pas qu'il y ait une quelconque mission de prévue aujourd'hui ou ce soir. Ou alors, je n'ai pas été prévenue... » Ce qui aurait été étonnant. Responsable médecine du groupe, Scarlett était toujours au courant des missions en cours ou prévues, au cas où il lui faudrait intervenir rapidement pour sauver la vie d'un rebelle. Depuis qu'elle avait hérité du poste de Siward,  elle s'était rendue compte à quel point ce dernier était important et essentiel pour Uprising, qui n'aurait pas pu composer sans plusieurs médecins en son sein. Mais à ce rythme, c'était un hôpital tout entier qu'il leur faudrait, car les ressources qu'ils avaient à leur disposition finiraient par ne plus être suffisantes si les mutants et leurs alliés continuaient à revenir de leurs missions en morceaux. La violence n'avait de cesse d'augmenter, et Scarlett peinait à suivre son rythme. « Je vais m'occuper de Peter, faire une ronde de mes patientes et j'aurai ensuite terminé. Disons dix-neuf heures chez moi ? » Elle sourit, ravie que le jeune homme ait accepté son invitation à dîner.

Elle manqua de sursauter lorsque les doigts de Malachi se crispèrent brusquement sur les siens, après qu'une porte ait claqué dans le couloir. Attristée de le voir ainsi, Scarlett vint poser sa main libre sur celle du mutant, ne sachant plus quels mots employer pour le rassurer tant il semblait évident qu'il était au bord de la crise de nerfs. Doucement, elle se défit de son emprise et quitta son siège, pour aller jusqu'à la fontaine d'eau de son bureau, et elle lui remplit un grand verre d'eau fraîche qu'elle posa devant lui. « Ça te fera du bien... Je reviens tout de suite, je vais aller chercher Peter. » Elle posa une main rassurante sur son épaule avant de disparaître un instant dans la pièce de repos, pour en revenir accompagné du petit garçon. Prévenante et attentionnée, elle l'aida à s'installer sur sa table d'auscultation – normalement réservée aux femmes enceintes – avant de se tourner vers son oncle. « Je ne vais pas pouvoir lui faire tous ses vaccins aujourd'hui, ce serait beaucoup trop d'un coup pour son organisme. Il va sans doute falloir que vous repassiez une ou deux fois. Ou je peux venir chez vous après mon service, on fera ce qui t'arrange le mieux. Si ça ne t'ennuie pas, j'aimerais lui faire une prise de sang pour que ma collègue pédiatre y jette un coup d'œil et s'assure que tout va bien. » Scarlett avait beau savoir ce qu'elle faisait, Peter était bien plus âgé que ses patients ordinaires et elle préférait ne pas prendre de risques. « Alors, Peter... Il va falloir que je te fasse un vaccin, tu vas devoir être courageux une minute, d'accord ? Ça risque de piquer un petit peu. Mais une fois qu'on aura terminé, toi et Malachi allez me rejoindre à la maison. Je te ferai un super dessert au chocolat, et tu pourras jouer avec Daisy. Ça te va, comme plan ? »
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MessageSujet: Re: Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi]   Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi] Icon_minitimeLun 15 Fév 2016 - 22:48

Scarlett & Malachi & Peter
 




Evidemment, Scarlett avait raison, c’était même une des personnes les plus raisonnables de l’entourage de Malachi, en ce moment. Il était conscient de tout ce qu’elle disait, sur l’épuisement, sur le fait qu’il devait penser à Peter … Sauf que Peter, il avait toujours une famille. Des vrais parents, une sœur, qui tôt ou tard viendront le récupérer. En tout cas, il l’espérait qu’un jour il puisse retourner vivre dans sa famille, sans craindre le regard des autres. Malachi le garderait auprès de lui le temps qu’il faudra, mais il était conscient que tout ceci était extrêmement fragile.

- Peter n’est pas orphelin, tu le sais bien. Et puis avec le monde qu’il y a au manoir, il y a aura toujours quelqu’un pour veiller sur lui, je ne m’inquiète pas tant pour ça…

Il avait préféré balayer toutes ces éventualités d’un revers de la main, alors qu’elle lui proposait de venir ce soir. Ce soir, pourquoi pas. Il fallait qu’il se fasse violence, un peu, pour sortir, vivre un peu, comme un être humain fonctionnel et normal. Et puis il pouvait le faire pour Peter, il ne doutait pas que cela ferait vraiment plaisir au petit garçon d’aller voir le gros chien de Scarlett, et de veiller un peu plus tard le soir que d’habitude.

- … Bon, bon, ok, tu as gagné, allons y pour ce soir … Mais interdit de mettre les petits plats dans les grands, un repas simple, un thé et basta … de toute façon, Peter a école demain, donc je ne pourrais pas rentrer tard…
Décidément… Il n’y était pas encore que déjà il cherchait des excuses pour ne pas trainer. A croire qu’en effet, il était plus atteint qu’il ne voulait bien le dire.

Et puis la porte qui claque. Les flashs : le feu qui s’échappe du canon d’une arme, un corps féminin qui d’effondre. Du sang, beaucoup de sang, de partout. Le cœur du motiopathe s’emballe comme un cheval effrayé, menaçant de jaillir de sa poitrine. Il essaye pourtant, il essaye de se maitriser, mais c’est plus fort que lui, les tremblements, les larmes qui lui montent aux yeux, et l’angoisse qui lui saute à la gorge pour lui couper la respiration. Alors que Scarlett lui lache la main, il s’agrippe à ses propres genoux, la tête rentrée dans les épaules, le regard rivé sur le sol. Il essayait de respirer, en vain. Il tente de se calmer avant que le petit garçon arrive, accroché gentiment à la main de la rouquine.

Il est plein de bonne humeur Peter, il vient de se faire chouchouter pendant presque une demi heure par les gentilles infirmières. Quand il sera grand, il sera docteur, pour pouvoir continuer à voir les infirmières et sauver des gens. S’il n’y arrive pas, parce que c’est trop dur à l’école, il ferait vétérinaire ou conducteur d’avions, il ne sait pas encore. Mais bon, il a encore le temps d’y réfléchir il parait, parce qu’il est encore petit. Il sourit à Scarlett quand celle-ci , arborant l’air le plus bravache possible d’afficher sur le visage d’un enfant de son âge :

- Je peux même être courageux plus longtemps que ça si tu veux, parce que j’ai pas peur ! des fois je me pique avec les rosiers dans le jardin ben je pleure jamais ! * un immense sourire barra le visage de l’enfant alors que Scarlett lui annonçait le programme de ce soir, serrant ses petits poings pour les secouer d’excitation * C’est vrai on va manger chez toi tous les trois ? et le chocolat, tu vas mettre de la cannelle ou de la vanille ? de toute façon, j’aime les deux. Par contre … *Il fit un geste pour que Scarlett s’approche de lui, cachant son oreille comme pour lui chuchoter à l’oreille* C’est parce que tu lui as fait une piqure aussi à papa qu’il pleure ? ça lui a fait très très mal ? ça me fera moins mal à moi, parce que je suis petit ?


L’enfant fixa la jeune femme avec une légère inquiétude, essayant de ne pas trop regarder Malachi dont les larmes coulaient des joues sans un bruit, s’écrasant sur le tissu de son jean en taches concentriques. Peter songea qu’il était très courageux son papa pour ne pas avoir crié pendant la piqure, si ça lui avait fait mal comme ça. Il irait lui faire un bisou qui guérit après, pour plus qu’il ait mal.


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MessageSujet: Re: Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi]   Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi] Icon_minitimeDim 28 Fév 2016 - 10:19

Une piqure, un bisou et ça repart
MALACHI & SCARLETT

Scarlett avait beaucoup de peine pour Malachi, elle compatissait à sa douleur et espérait sincèrement qu'il parviendrait à trouver le soutien dont il avait besoin auprès d'elle et de leurs amis. Au moins il n'était pas seul, et si ce n'était sans doute qu'un maigre réconfort comparé à la perte tragique d'Evangeline, c'était le genre de soutien qui compterait sur le long terme et l'aiderait à aller mieux. Du moins, Scarlett l'espérait, car elle n'était pas certaine de pouvoir supporter de voir un autre de ses amis craquer sous la pression. Elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander quand ce serait à son tour de flancher, car à Radcliff ce n'était qu'une question de temps avant que les ennuis ne frappent à votre porte – parfois littéralement si le Gunpowder Squad décidait de vous rendre une petite visite. Scarlett avait encore bien du mal à comprendre comment l'on pouvait autoriser des gens si mal intentionnés à s'introduire chez les gens quand bon leur semblait, pour leur faire ce qu'ils voulaient, le tout sans la moindre restriction. C'était terrifiant, et le cœur de la jeune femme faisait toujours un bond dans sa poitrine à chaque fois que l'on sonnait chez elle, d'autant plus qu'elle vivait seule depuis un peu plus d'un an, depuis qu'elle avait quitté Caleb. Il lui manquait terriblement, autant que la sécurité que sa simple présence apportait chez eux. C'était de sa faute si elle n'était plus à l'abri même chez elle, alors elle ne s'en plaindrait pas, quoiqu'elle se soit déjà risquée à aborder le sujet avec Evelyn, la seule qui semblait en mesure de la comprendre. Elles étaient idiotes, l'une comme l'autre, mettre dehors l'homme qu'elles aimaient ne leur avait apporté rien de plus que des problèmes – sans compter ceux qui touchaient directement au cœur.

Avoir Peter et Malachi à dîner lui ferait autant de bien qu'à eux, cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas eu d'invités, qu'elle n'avait pas cuisiné pour quelqu'un d'autre. Pour une poignée d'heures, ils pourraient mettre de côté leurs soucis, s'enfermeraient dans une bulle protectrice le temps de se ressourcer un peu. Scarlett souhaitait pour l'état de son ami s'améliorer, car elle ne savait pas quel comportement adopter avec lui. Comment rassurait-on quelqu'un qui ressentait tout de façon totalement exacerbée ? Comment rassurait-on quelqu'un qui sentait votre malaise comme s'il s'était agi d'un parfum flottant dans l'air ? Dire que la chirurgienne était mal à l'aise aurait été exagérée, mais elle se sentait presque coupable de déborder d'émotions qu'elle communiquerait involontairement au jeune père. Un trop plein d'empathie, était-ce aussi nocif qu'un manque de compassion ? La mutation de Malachi était d'une complexité que Scarlett peinait à saisir, comme de nombreuses autres mutations reposant sur le côté psychique d'une personne. Sa mutation à elle n'était pas bien difficile à saisir, elle était littéralement une bombe humaine, une grenade dégoupillée qui pourrait exploser à n'importe quel moment. Alors elle gardait sa mutation en laisse, mais la crainte de la voir lui échapper un jour ne la quittait jamais. Quand elle avait perdu Violet, elle avait manqué de faire sauter sa chambre d'hôpital, et elle ne devait l'évitement de la catastrophe qu'à la présence de son ancien fiancé. Elle avait vraiment été odieuse avec lui, et il n'avait rien dit. Il l'avait laissée faire, l'avait laissée faire ses crises de nerfs sans broncher. Et guise de remerciements, elle l'avait quitté, plutôt que de l'aider à sauver ce qu'il restait de leur couple et de son avenir.

« Tu es vraiment très courageux, Peter. Un peu comme un super-héros ! Comme Superman. Tu aimes Superman ? Moi je le trouve drôlement cool. » Concentrée sur le petit garçon, Scarlett gardait tout de même un œil sur Malachi, et elle regrettait de ne pas pouvoir se dédoubler pour prendre soin de l'un comme de l'autre. « C'est vrai oui, rendez-vous chez moi ce soir ! Pour le chocolat, c'est comme tu préfères. Ça te tenterait, un gâteau chocolat-vanille ? Ou alors, je pourrais te faire un chocolat chaud avec de la chantilly et de la cannelle. Je pourrais même te faire les deux, si ton papa est d'accord... » Comme beaucoup, Scarlett était folle du petit bonhomme, qu'elle gâtait à la première occasion. Le sourire de la jolie rousse se fana légèrement lorsque Peter l'interrogea quant à la douleur de la piqûre, puisque Malachi pleurait silencieusement. Elle resta songeuse un instant, avant de secouer doucement la tête. « Ne t'inquiète pas. Tu ne sentiras presque rien, c'est promis. Papa est juste... très fatigué. Ça arrive souvent aux grandes personnes. Mais il ne faut pas de faire de souci, d'accord ? Tu vas voir, on va passer une super soirée tous ensemble, Daisy sera contente de pouvoir jouer avec toi. » Ce n'était pas vraiment un mensonge, n'est-ce pas ? Elle ne doutait pas que Peter en sache plus qu'il ne le laissait paraître, mais il était parfois difficile d'expliquer avec de simples mots la gravité de la situation.

Sans se départir de son sourire doux, Scarlett s'éloigna un instant de l'enfant pour préparer son vaccin, vaccin qu'elle avait pu se procurer puisque son collègue lui avait fait une ordonnance un peu plus tôt dans la journée, après que Malachi l'ait appelé pour obtenir un rendez-vous. La seringue prête à l'emploi, elle remonta la manche de Peter et désinfecta sa peau à l'endroit où elle allait piquer. « Tu es prêt ? Tu peux fermer les yeux si tu veux, comme ça tu ne te rendras compte de rien et ce sera vite terminé. » Avec précision et délicatesse, elle fit son vaccin à l'enfant sans qu'il ne bronche, et une fois que ce fut terminé elle ne manqua pas de le féliciter. « Bravo, Peter ! Tu as été super courageux. Je suis sûre que Superman serait très fier de toi. » Pour féliciter le petit garçon, elle attrapa la jarre à cookies qui trônait sur un coin de son bureau et s'agenouilla auprès de Peter pour lui en offrir un. Puis l'air de rien, elle l'invita à retourner jouer dans la salle de repos, dans laquelle étaient entrés deux autres enfants, deux petites filles qui devaient être un peu plus jeunes que lui. Peter occupé, Scarlett retourna s'asseoir à son bureau pour remplir son carnet de santé, qu'elle remit ensuite à Malachi. « Et de un. Tu n'auras qu'à me dire quand ça t'arrange pour les autres. Et puis, si tu as besoin de quoi que ce soit d'autre pour lui, n'hésite pas. Peter est un amour, c'est toujours un plaisir de le voir. Toi aussi, d'ailleurs. » Sans en faire grand cas, Scarlett poussa une boite de mouchoirs vers Malachi, afin qu'il puisse essuyer ses larmes.
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MessageSujet: Re: Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi]   Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi] Icon_minitimeDim 28 Fév 2016 - 18:50

Scarlett & Malachi & Peter
 




Peter hocha vivement la tête, ravi de la comparaison : évidemment qu’il aimait superman, il était quand même super cool et fort ! Bon, après, ce n’était pas son préféré, il n’arrivait qu’en troisième position derrière spiderman et wolverine. Il adorait harry potter aussi, mais ce n’était pas pareil, c’était un sorcier, pas un super héro. Il haussa les épaules comme il avait vu les grandes personnes le faire plein de fois, même s’il ne savait pas trop à quoi ça servait, avant de répondre très tranquillement :

- J’ai dit j’ai pas peur, pis je veux voir comme tu fais, si un jour je dois le faire à quelqu’un au moins je saurais !

Oui parce qu’il serait surement docteur, ou vétérinaire ou dompteur dans un cirque, il avait pas encore choisi. Mais en tout cas dans deux de ces métiers, il fallait savoir faire des piqûres, alors autant en prendre de la graine. Alors qu’il relevait la manche de son tshirt, il plissa le nez en réfléchissant au dessert dont il avait le plus envie. La question était cruciale, il s’agissait de ne pas répondre n’importe quoi :

- Hmmmm j’aimerai bien le gâteau, parce que des chocolats chauds on en boit plein avec Evie et Aurora quand on va au parc, alors que des gâteaux, Papa  a pas trop le temps d’en faire vu qu’il y a toujours plein de monde à la maison… Il peut pas faire de la passiterie pour tout le monde, sinon il serait plus maitre d’école, il serait passitier !

Il avait répondu avec tout le sérieux de la Terre, avant de se mordre le point très fort quand l’aiguille s’enfonça dans la peau. Bon, ça faisait un peu mal quand même, mais pas trop, et puis si ça lui évitait d’être malade, c’était quand même important. Il hocha la tête d’un air grave alors que Scarlett tentait de le rassurer sur l’état de Malachi : forcément qu’il était fatigué, il dormait pas beaucoup et il s’occupait de beaucoup de gens tout le temps, alors forcément, de temps en temps, il pleurait un peu, mais c’était pas grave. Il posa sa petite main dans celle de Scarlett pour descendre de la table d’auscultation, voulant la rassurer à son tour :

- Moi aussi des fois quand je suis trop fatigué je suis grognon, des fois même je suis pas gentil. Mais Papa il est gentil avec tout le monde, même quand il est fatigué, alors c’est normal qu’il soit grognon et triste des fois … Et puis je pense que maman lui manque beaucoup, même si y a Elsa et Tatie Momo à la maison, ben c’est pas pareil, tu comprends ? Merci pour le cookiiiiiiiie !

Attrapant la patisserie, il embrassa la docteure sur la joue avant de trottiner gentiment vers la salle d’attente, sans un regard pour Malachi qui faisait de son mieux pour reprendre ses esprits. Il avait tout entendu, de loin, et s’était concentré sur la voix fluette du petit garçon pour retrouver un semblant de calme. Parfois, il regrettait de ne pas pouvoir agir sur ses propres émotions, effacer la peine, la douleur, la culpabilité qui lui enserraient le cœur depuis des semaines. Il inspira profondément une fois, deux fois, essayant d’appliquer les conseils qu’il avait prodigués des dizaines et des dizaines de fois. Il visualisa sa propre aura, imaginant les couleurs dont elle pouvait être teintée, selon toute vraisemblance, et tacha d’effacer lentement une couleur après l’autre, à chaque respiration. Il tremblait toujours, mais les larmes ne coulaient plus sous ses paupières closes, et c’était déjà ça de pris. Il ne pleurait pas souvent, encore moins en public. En général, il attendait que tout le manoir soit endormi pour pleurer sous la douche, ou dans son lit, sans un bruit. Il prit la boite de mouchoirs avec un pâle sourire, essuyant rapidement le coin de ses yeux avant de se racler la gorge, tachant de retrouver une voix à peu près décente :

- Hum, merci. Je suppose que je vais attendre quelques semaines avant de le ramener, histoire d’espacer les piqûres… Il a beau faire le bravache, il n’aime pas beaucoup ça, comme tout le monde je suppose… * il étira dans un effort les commissures de ses lèvres, avant de secouer la tête* je crois que je suis un peu trop vieux pour que tu puisses me soigner … Et en ce moment, les piqûres, comment te dire… J’ai un peu trop de vaccinées autour de moi pour que ça me donne vraiment envie…

Il leva un regard fatigué vers son amie, remarquant les émotions contraires qui semblaient se débattre en elle :

- S’il te plait, ne t’inquiète pas pour moi. Il y a vraiment, vraiment plus urgent que de s’occuper d’un veuf, vraiment. Je suis un peu fatigué en ce moment, c’est vrai, mais c’est le contre coup, ça ira mieux avec le temps … Je n’ai pas perdu toutes mes raisons de vivre d’un coup, et heureusement pour moi …

Il eut à peine fini sa phrase qu’à nouveau, l’éclat de rire cristallin de Peter se fit entendre dans la salle d’à coté, lui tirant un sourire un peu plus franc : heureusement qu’il était là, ce bonhomme là. Comme à peu près tous les gens capables de rire autour de lui, qui en avait presque perdu son sens de l’humour … Il se leva, lissant les plis inexistants de son pantalon par habitude, avant de ranger le carnet dans sa besace :

- On dit 19 heures pour ce soir ? Tu veux que je ramène quelque chose, une entrée, à boire ?



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MessageSujet: Re: Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi]   Une piqure, un bisou et ça repart [Scarlachi] Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 21:33

Une piqure, un bisou et ça repart
MALACHI & SCARLETT

Le cas de Peter était réglé, restait celui de Malachi... Beaucoup plus épineux. Son mal ne se soignait pas par une malheureuse piqûre, et c'était fort dommage. Scarlett regarda le petit garçon s'éloigner avec un sourire triste aux lèvres, songeant qu'il aurait très certainement été un compagnon de jeu pour Violet si la petite n'était pas née de façon si prématurée. Sa fille aurait eu à peu près le même âge qu'Aurora... A chaque fois qu'elle songeait à la fille d'Evelyn, Scarlett avait un petit pincement au cœur, et cela bien qu'elle tienne à la petite Blackwood comme à la prunelle de ses yeux. Cette entrevue avec Malachi remuait beaucoup de souvenirs et de sentiments qu'elle s'était pourtant efforcée de repousser dans un coin bien sombre de son esprit, à croire qu'en sa présence les émotions débordaient. Étant donné le don qu'il possédait, cela n'aurait guère été étonnant. Ou peut-être qu'elle était simplement particulièrement émotive depuis que sa meilleure amie avait débarqué aux urgences les veines tailladées par un fou furieux, et qu'un jeune homme tout aussi dérangé l'avait menacée de son arme. Ses émotions bouillonnaient, et songer à Caleb n'arrangeait jamais rien. Ajoutez à cela tous les maux de ses amis, et il n'y avait rien de surprenant à ce qu'elle ait les nerfs à vif. Ces derniers temps avaient été éprouvants pour presque tout le monde, mais elle pouvait s'estimer heureuse de n'avoir perdu personne – même si Evelyn était passée à un cheveu de la mort.

Elle laissa Malachi essuyer ses yeux humides sans dire un mot, ni faire la moindre remarque, elle ne savait que trop bien à quel point il pouvait être difficile de retenir ses larmes. « Non, tu as raison, je n'ai encore rencontré personne aimant les piqûres. Mais Peter est vraiment un petit garçon exceptionnel, très courageux. » Et la jeune chirurgienne était contente qu'il soit à la charge de Malachi, car cela lui donnait une raison supplémentaire de garder la tête hors de l'eau, ça et Uprising. Tout ce qu'elle espérait, c'était que le mutant ne se tue pas à la tâche. S'il lui ressemblait ne serait-ce qu'un tout petit peu, il allait s'oublier complètement en s'enterrant sous le travail et les responsabilités. Scarlett eut un petit rire, avant de remettre une mèche de cheveux derrière son oreille. « Effectivement, tu es un peu trop âgé pour figurer sur la liste de mes patients... Mais tu sais, Sheldon me demande de m'occuper de personnes de tout âge, alors si tu as besoin d'un médecin mais que tu ne veux pas passer à l'hôpital, contente-toi de me passer un coup de fil. » Il y avait des personnes pour lesquelles Scarlett aurait fait n'importe quoi, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, et Malachi faisait partie de ces personnes. Son altruisme n'avait pas de limite, Caleb avait souvent plaisanté en disant que ça finirait par causer sa perte. Combien de fois l'avait-elle abandonné en plein milieu d'un repas pour filer à l'hôpital en urgence ? Combien de fois lui avait-elle téléphoné en s'excusant parce qu'elle rentrerait chez eux des heures en retard... ? Le jeune homme ne lui en avait jamais voulu, il l'avait toujours soutenue... Seigneur, ce qu'il lui manquait.

Scarlett soupira doucement, avant de hausser les épaules. « M'inquiéter pour les personnes qui comptent pour moi est mon plus grand talent. Il va falloir que tu t'y habitues. » Si lui sourit, elle ne plaisantait qu'à moitié. Elle savait que ce qu'il traversait était effroyable, alors elle voulait être là pour lui autant que possible, et tant pis si elle donnait l'impression d'en faire un peu trop. Scarlett se leva en même temps que Malachi et posa une main sur son épaule tandis qu'il rangeait le carnet de santé de Peter. Lorsqu'il lui demanda s'il devait amener quoi que ce soit pour le repas, elle secoua vivement la tête. « Rien du tout. Je m'occupe de tout pour le dîner. Venez tous les deux, et sera amplement suffisant. Dix-neuf heures, c'est parfait. » Elle aurait le temps de leur préparer un bon repas, et ils passeraient certainement une excellente soirée. Scarlett avait du moins bon espoir, elle était optimiste. Elle alla chercher Peter, et après avoir enlacé les deux Porter, elle les raccompagna, pour ensuite se lancer dans sa tournée des patientes. Ceci fait, elle put rentrer chez elle pour leur concocter de bons petits plats, songeant que leur visite leur ferait du bien à elle aussi.
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