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 just a little talk ♪ pv malou

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Aaron Trager
Aaron Trager

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SUR TH DEPUIS : 15/05/2016
MessageSujet: just a little talk ♪ pv malou   just a little talk ♪ pv malou Icon_minitimeMer 6 Juil 2016 - 23:49

just a little talk
Malachi & Aaron



En tant que responsable légal d’un bon nombre d’enfants du fait de son statut particulier de directeur d’orphelinat et d’éducateur spécialisé, Aaron est familier des couloirs des différents établissements scolaires de la ville. Plus que familier, même, lorsqu’on se souvient que les enfants au climat familial compliqué cherchent bien souvent à se faire remarquer par tous les moyens, surtout en se heurtant aux formes d’autorité en place, plus pour les éprouver et tester leur solidité que par réelle rébellion. En tant que directeur, donc, Aaron a pu recevoir de nombreuses convocations, d’invitations, d’appels à discussion de la part des enseignants. Et il y est habitué, depuis le temps. S’il ne se considère pas véritablement comme exemplaire, il doit au moins reconnaître en toute humilité ne jamais s’énerver contre ses pensionnaires, même les plus pénibles, tout en réussissant à équilibrer compréhension et sévérité pour les gérer au mieux.

Mais jusqu’à l’année dernière, presque jamais Aaron n’avait dû se déplacer en journée jusqu’au lycée pour sa fille. De même, il n’avait presque jamais été convoqué pour faire un point sur l’indiscipline grandissante de Celeste. Mais en quelques mois… elle s’est rattrapée, cumulant davantage de mots et de mises en garde que l’ensemble des enfants de l’orphelinat. La fin de l’année précédente reste gravée dans la mémoire du directeur alors qu’il observe le téléphone qu’il vient de reposer sur son support. Toute la deuxième moitié de l’année précédente, sa fille lui a échappé. Et il a été bien bête de croire que l’été et la rentrée allaient tourner la page et que tout cela n’allait être rapidement plus que de l’histoire ancienne. Deux, trois semaines que le lycée a repris et déjà voilà qu’elle sèche, voilà qu’elle répond, voilà qu’elle recommence, récidive, usant la patience de son père sans pour autant le faire atteindre ses limites. Las, plutôt, Aaron fixe le téléphone sans parvenir à savoir ce qu’il convient de faire d’autre que de venir au rendez-vous demandé par le professeur d’histoire, par Malachi Porter – et non n’importe quel enseignant. Une moue résignée se trace sur le visage d’Aaron lorsqu’il attrape sa veste, son porte-monnaie et ses clés pour quitter son bureau où il étudiait avec soin les dossiers des parents souhaitant faire une démarche d’adoption depuis le début de la journée. Un soupir, il verrouille la porte d’un tour de clé, par principe, dégringole les marches jusqu’au rez-de-chaussée où il entend les autres éducateurs de l’établissement profiter de l’absence de presque tous les pensionnaires pour faire une réunion et un point sur les semaines à venir. Son pas ralentit par réflexe, il tend l’oreille et… se force à sortir de l’orphelinat.

Un coup d’œil à sa montre, il va être à l’heure, de justesse, s’il ne lambine pas dans la rue ce qui n’est de toute manière absolument pas son genre. Comme prévu, il n’a que deux minutes devant lui lorsqu’il atteint le lycée de la ville. Et ces deux minutes s’évaporent, le temps qu’il en franchisse les portes et atteigne le bâtiment principal. Au moins, il n’a pas à trouver son chemin, c’est déjà ça. Adossé au mur du couloir, il attend que le cours se termine tout en consultant ses mails et en cherchant à ne pas trop penser aux raisons qui ont pu pousser Malachi à le convoquer de la sorte. Il sait que ça concerne Celeste, il sait que ça concerne son changement, brutal, de comportement. Mais il ne sait pas vraiment pourquoi maintenant. Et honnêtement, Aaron craint le pire. Un soupir, il relève la tête pour fixer la porte et comprendre à cet instant qu’il n’a pas de retard bien au contraire et que sa montre, à l’instar de son téléphone, se sont déréglés sans trop qu’il ne sache comment. Un nouveau soupir. Et c’est à cet instant que la sonnerie résonne dans le couloir, le faisant grimacer de surprise. Ses doigts pianotent sur son portable, composent un mail à l’intention d’un des prestataires qui assurent l’approvisionnement de l’établissement en nourriture. Il ne relève qu’à peine la tête lorsque la salle de classe crache des élèves en continu pendant un bref instant, libérés par l’enseignant. Il se contente de froncer les sourcils, repoussant loin, bien loin de son esprit le fait qu’il va certainement devoir justifier sa certaine… passivité face à Celeste.

Il prend son inspiration, le dernier élève sortit, pour verrouiller l’écran et le glisser dans sa poche. Avant de frapper doucement à la porte restée ouverte, pour signaler sa présence. « Bonjour ? » Aaron ne sait pas vraiment à quoi s’attendre et de ce fait, ne sait pas vraiment sur quel pied danser. Celui du père, vraisemblablement, même s’il n’exécute que des pas maladroits à ce sujet depuis quelques temps. « Tu voulais me voir ? Et bien… je suis là. » Il s’éclaircit la voix. « C’est à propos de Joshua ? » L’un de la poignée de nouveaux pensionnaires qui sont scolarisés au lycée. Une solution de fuite, de la part du directeur, une solution maladroite mais à laquelle il n’a pas pu s’empêcher de céder. Pauvre Joshua, si sage, si calme, si gentil, il se retrouve à être le bouc émissaire d’Aaron le temps d’une réunion uniquement pour écarter la discussion loin de Celeste.



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MessageSujet: Re: just a little talk ♪ pv malou   just a little talk ♪ pv malou Icon_minitimeSam 9 Juil 2016 - 20:54

just a little talk
Malachi & Aaron



Malachi avait l’habitude des réunions de parents d’élèves, cela faisait maintenant presque dix ans qu’il les pratiquait. Des parents, il en avait reçu de toute sorte : des angoissés, qui s’inquiétaient de l’avenir de leurs enfants comme si le lycée était un parcours du combattant, un camp militaire où seuls les plus forts pouvaient survivre. Il y avait les conflictuels, ceux pour qui les difficultés de leur très cher rejeton ne pouvait avoir qu’une seule cause : le mauvais travail des enseignants et leur incapacité à exploiter tout l’incroyable potentiel de leur si précieuse progéniture. Enfin il y avait les absents, ou les doux rêveurs, en tout cas ceux qui débarquaient toujours un peu, qui découvraient les choses à mesure du monologue du professeur, jetant parfois des regards perdus vers le tableau noir ou la fenêtre et se demandant bien ce qu’ils pouvaient bien y faire, si leur ado préférait sécher pour aller se dorer la pilule dans le parc plutôt qu’à réviser ses examens de fin d’année. Malachi ne préférait pas un genre à un autre, s’amusant plus des réactions exagérées de certains, et surtout des trésors d’imagination déployés à trouver d’excellentes excuses à la moindre dérive adolescente. C’était d’ailleurs un des thèmes récurrents dans les conversations de la salle des professeurs, et c’était souvent à celui qui avait rencontré le plus grand concentré de mauvaise foi parentale. Malachi en riait à présent, mais se demandait parfois si il serait pareil, quand Peter aurait l’âge de faire de vraies bêtises. Il avait beau se dire que non, il n’était pas dupe : il défendrait le garçon bec et ongles lui aussi si il s’attirait des ennuis un jour, en espérant que ce jour arrive le plus tard possible.

Alors que la sonnerie célébrant la fin des cours retentissait, le professeur d’histoire vérifia la suite de son après midi dans son agenda : ah oui, un rendez vous avec Aaron, qui était surement en train de piaffer d’impatience derrière la porte de la classe : il connaissait le directeur du foyer depuis quelques temps maintenant, d’abord du fait qu’il était le responsable légal de quelques-uns des lycéens d’ici, et ensuite parce qu’il était membre des Uprisings, comme lui. Les deux hommes s’entendaient plutôt biens, malgré le manque de temps passé ensemble, du fait de leurs calendriers respectifs plus que chargés. Pourtant, il était difficile de nier que les similitudes ne s’arrêtaient pas à là : ils étaient tous les deux de jeunes veufs, tous les deux des « protecteurs », d’une certaine manière, et des mutants motiopathes. Cela faisait beaucoup, quand on y réfléchissaient bien, comme si leurs destinées, liée à leur mutation, suivaient la même trajectoire. Malheureusement pour Malachi, ils n’avaient jamais eu véritablement l’occasion de discuter mutation tranquillement, alors que le professeur aurait adoré connaitre le point de vue d’Aaron sur cette dernière, et surtout son ressenti sur cette dernière. Trouver un presque semblable était rare quand on faisait partie d’une infime partie de la population, et l’instinct de chercher de Malachi le titillait depuis qu’il avait appris la nature des capacités du Trager. Mais cette rencontre n’avait pas pour but de causer ressenti et manipulation émotionnelle : non, en cette douce fin d’après midi, ils allaient devoir parler de Céleste, la plus si douce fille d’Aaron et élève de Malachi. Ce dernier invita Aaron a entré enfin dans sa salle, lui serrant chaleureusement la main alors que l’autre entrait timidement, ouvertement mal à l’aise de se trouver là. Il fallait dire que les deux premières années de lycée de Céleste avaient été exemplaires, ou pas loin de ça, alors se retrouver convoqué pour parler de son comportement devait avoir quelque chose d’inédit.

- Oui, merci d’avoir pu te libérer si vite, je sais que ce n’est pas toujours évident pour toi de trouver un peu de temps libre avec ton travail …

Il l’invita à s’installer contre l’un des bureaux, alors qu’il sortait le dossier de Céleste regroupant ses dernières notes, ses absences, mais aussi les différentes appréciations des professeurs depuis le début de l’année. Elles étaient nombreuses, ce qui n’était pas forcément une bonne nouvelle.

- Alors non, je ne suis pas professeur principal de Joshua, je m’occupe de la Terminale de Céleste, alors c’est pour elle que je t’ai appelé. Je sais qu’il est tôt dans l’année, mais je pense qu’il vaut mieux en parler tout de suite plutôt que de laisser la situation dégénérer, tu vois ce que je veux dire.

Il marqua une pause avant de reprendre, préférant ne pas faire mariner Aaron plus longtemps :

- Céleste a été viré du cours de maths deux fois, et une fois du cours de physique chimie. Et pour Clémentine Stevens est juste une crème de professeur, il en faut vraiment, vraiment beaucoup pour la faire sortir de ses gonds. Est-ce que tu sais pour quelle raison pourrait justifier ce… regain d’énergie de la part de ta fille ?

Il avait une idée bien sur, mais il préférait avoir la confirmation de la bouche du principal intéressé. Après tout, ce n’était pas son role de parler au père de la vaccination sauvage de sa fille …



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Aaron Trager
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MessageSujet: Re: just a little talk ♪ pv malou   just a little talk ♪ pv malou Icon_minitimeSam 23 Juil 2016 - 18:19

just a little talk
Malachi & Aaron



Regarder ses mails, regarder le mur, regarder ses messages, regarder les informations, regarder le couloir, regarder la porte… Aaron s’occupe, pendant ses quelques minutes d’avance, suffisamment pour ne pas trop réfléchir à la conversation à venir. Celeste. Sa princesse. Celeste, sa fille. Celeste qui grandit chaque jour, qui s’épanouit chaque jour, qui ressemble chaque jour un peu plus à Chiara, comme une fleur ressemble à sa sœur tout en étant unique. Petite fleur aux épines qui s’acèrent et qu’il ne sait plus comment saisir. Une rose qu’il voit s’éloigner, sans qu’il ne parvienne ni ne veuille se risquer à l’approcher de peur de… de peur de quoi, au juste ? De se heurter à un échec, il faut croire. Jusqu’il y a maintenant quelques mois, jamais Aaron aurait pu penser se révéler être capable d’une tellement lâcheté mais il est bien obligé de se rendre à l’évidence : avec Celeste, depuis qu’elle a commencé à lui échapper, il se comporte en lâche. Rien de plus, rien de moins. Ca lui passera. Il en est certain, il veut en être certain, il veut le croire et s’en convaincre avec l’obstination de celui qui refuse de voir la réalité en face. Pourtant il le sait, il ne le sait que trop bien que ce n’est pas en fermant les yeux que ce genre de chose s’arrange, que ce n’est pas refusant un dialogue qu’il pourrait forcer Celeste à parler, à lui expliquer. Il le sait, il le sent, que le comportement de sa fille est en quelque sorte un appel au secours. Mais… Les élèves sortent, c’est à son tour de rentrer. Et de souffler pour prendre sur lui, pour retrouver un peu de stature, pour se mettre bien évidemment en tête que tout va bien se passer, que d’ici une poignée de minutes, ce sera une poignée de mains qui s’échangera et il pourra rentrer à l’orphelinat gérer les derniers dossiers qu’il lui reste avant la nuit, et… bonjour. C’est, en somme, une bonne entrée en matière, non ?

Ce qui est le plus ridicule dans tout cela, au final, c’est certainement qu’Aaron connait Malachi. Et il le connait même plutôt bien, autant du moins que le lui permettent leurs activités semblables et différentes. Il l’apprécie, d’ailleurs. En tant que motiopathe, en tant que mutant, en tant qu’homme, que professeur, de responsable d’enfants, qu’adulte… c’est un homme qu’Aaron respecte. Infiniment. Mais il ne peut malgré tout pas s’empêcher de fuir. Encore. De trouver en ce pauvre Joshua, adolescent calme, studieux, sérieux, discret, un prétexte et un bouc émissaire bancal sur lequel se poser. - Oui, merci d’avoir pu te libérer si vite, je sais que ce n’est pas toujours évident pour toi de trouver un peu de temps libre avec ton travail… D’un geste de la main, Aaron fait signe que ce n’est pas grave, loin de là, qu’il peut se libérer sans problème dans de telles situations. « Oh, ce n’est rien, c’est tout à fait normal » rajoute-t-il même verbalement tout en tirant une chaise à lui pour s’installer. Un regard anxieux en direction du bureau, il essaye de paraître détaché tandis que ses yeux accrochent, attrapent, décryptent quelques commentaires qu’il regrette bien vite d’avoir lus. - Alors non, je ne suis pas professeur principal de Joshua, je m’occupe de la Terminale de Céleste, alors c’est pour elle que je t’ai appelé. » « Ah. » Il ne pousse tout de même pas le déni à s’en étonner, à singer la stupéfaction et à demander à Malachi ce qu’elle a bien pu faire. Parce qu’il s’en doute. Je sais qu’il est tôt dans l’année, mais je pense qu’il vaut mieux en parler tout de suite plutôt que de laisser la situation dégénérer, tu vois ce que je veux dire. S’il voit ? Un soupir. « Oui, bien sûr » concède-t-il sans trop de conviction, avec dans le regard ce besoin de fuir la conversation et cette complète absence d’envie d’aborder le sujet.

Et pourtant il le faut. Et plus tôt ils l’aborderont dans l’année, plus tôt Aaron pourra se décider à en parler Celeste entre quatre yeux et à la pousser à redevenir l’enfance sage qu’elle était. Avant. Avant quoi ? Il n’en a strictement aucune idée et il ne parvient pas à savoir s’il a réellement envie de répondre à cette question. - Céleste a été viré du cours de maths deux fois, et une fois du cours de physique chimie. Et pour Clémentine Stevens est juste une crème de professeur, il en faut vraiment, vraiment beaucoup pour la faire sortir de ses gonds. Est-ce que tu sais pour quelle raison pourrait justifier ce… regain d’énergie de la part de ta fille ? Aaron ouvre la bouche pour mieux la refermer. Deux fois du cours de maths. Une fois du cours de physique. Depuis combien de temps ont-ils repris les cours ? Deux semaines, maximum. Et déjà trois fois virée de cours, sachant qu’il faut bien évidemment additionner à cela les multiples remarques qui sont inscrites sur le dossier de Malachi… ça fait beaucoup. Ça fait même trop. Et Aaron en a conscience. Bien sûr.

S’il avait été question d’un de ses pensionnaires, Aaron aurait froncé les sourcils, le visage ouvertement agacé et inquiet par la situation et ce qu’il faut en comprendre de l’appel à l’aide du jeune concerné. S’il avait été question d’un de ses pensionnaires, Aaron l’aurait convoqué dans son bureau pour parler d’homme à homme, d’adulte à adulte, de personne responsable à personnage responsable, il aurait creusé pour savoir, quitte à le pousser dans ses retranchements, quitte à se le mettre à dos, juste pour ne pas laisser l’absence de conversation envenimer la situation. Mais là… « Celeste a toujours été une jeune fille bien sage, j’imagine qu’il faut bien qu’elle teste un peu les limites de l’autorité, qu’elle tente de s’affirmer en tant qu’adulte indépendante. Dans tous les cas, je ne pense pas qu’il faille vraiment s’inquiéter, ça va lui passer, j’en suis certain. » Il en est certain… en voilà un beau mensonge. Ca va lui passer… son leitmotiv des derniers mois, qui se multiplie au fur et à mesure qu’il perd de son sens. « Cela dit, je vais lui en parler, ne t’en fais pas. Je lui en toucherai deux mots, pour qu’elle comprenne que ce n’est pas vraiment une façon de commencer l’année. » Il s’apprête à se relever, Aaron, presque aussi vite qu’il s’est assis. Il n’a même pas répondu à la question, en réalité. Parce qu’il n’a pas de réponse. Et que, quelque part, avouer son ignorance à Malachi serait admettre qu’il laisse sciemment traîner tout ça…


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MessageSujet: Re: just a little talk ♪ pv malou   just a little talk ♪ pv malou Icon_minitimeSam 30 Juil 2016 - 23:31

just a little talk
Malachi & Aaron





Malachi ne pouvait qu’observer avec une pointe d’empathie désolée l’air totalement paumé et contrit d’Aaron alors qu’il lui précisait que non, ce n’était pas d’un de ses gosses à problèmes du foyer auquel il faisait référence, mais bel et bien de sa propre fille, sa chere et tendre Céleste, qui n’était justement pas vraiment tendre ni avec ses camarades, ni avec le corps enseignant. Pourtant, il l’avait eu en seconde, l’année précédente, et elle avait beau être un peu bavarde, elle ne s’était jamais montrée aussi … remuante. Enfin, avec lui, ça allait, mais c’était probablement du fait qu’elle était consciente des risques qu’elle encourait à faire la malin en sa présence, mais avec les autres… Elle ne se privait pas. Plutôt l’inverse même.

Le professeur était le témoin privilégié de la décomposition progressive du visage de son interlocuteur, et cela le peinait sincèrement. Aaron était un homme bien, vraiment bien, dévoué à la communauté, corps et âme, qui ne comptait ni son énergie ni ses heures quand il s’agissait d’aider les autres. Peut être était ce un trait de sa personnalité exacerbé par son don, comme lui avait souligné une fois avec pertinence Elsa. Cela expliquerait peut être en effet pas mal de choses. Aussi, la réponse, ou plutôt l’excuse d’Aaron pour justifier du comportement de sa fille ne e satisfit pas vraiment. Pas du tout, en fait. C’était assez surprenant de le voir aussi … Détaché des problèmes qu’avaient provoqué Céleste au lycée. Il fronça les sourcils, avant de reprendre d’un ton calme, mais plus ferme.

- Non, Aaron, elle ne fait pas que tester l’autorité. Elle la malmène, elle la moque, et pire encore, elle la défie et cherche à la dégrader aux yeux de ses camarades. Il y a une différence entre bavarder, s’échanger des petits mots ou envoyer des textos en cours, et enfermer un professeur pendant trente minutes dans le local à poubelle, ou essayer de mettre le feu aux solutions chimiques dans les labos. Ce sont des comportements irrespectueux de l’intégrité des personnes, et ça peut aller très loin.

Il fit une pause, le temps qu’Aaron puisse digérer ces informations. Il était à peu près sur que tout ça, il n’en avait jamais entendu parler de la bouche de sa fille. Alors oui, lui aussi il espérait que cela lui passe. Mais ça paraissait quand même mal engagé.

- Je ne suis pas compétent pour te donner des conseils en matière d’éducation mon ami, mais je crains qu’une simple conversation ne suffise pas. Elle a besoin de se faire secouer les puces, comme seuls ses parents sont en droit de le faire. Et elle a peut être besoin d’aide, aussi. Ce genre de retournement de personnalité et de comportement de la part d’une adolescente, ça peut être un appel au secours, et je suppose que tu t’y connais au moins autant que moi.

Il se tut un instant, incertain de la suite de cette conversation. Il ne voulait pas accabler Aaron, c’était bien la dernière chose qu’il souhaitait même. Cependant, la situation ne pouvait pas rester en status quo, et Céleste risquait plus que quelques heures de colles pour insolence. C’était sa scolarité qui était en jeu.

- Si tu n’as pas envie de m’en parler, je peux le concevoir. Mais si il se passe quelque chose avec ta fille, il faut que vous en parliez et que vous trouviez une solution ou de l’aide si vous en avez besoin.

Il se doutait bien que ce n’était pas qu’une histoire d’adolescence un peu remuante. Céleste était une jeune mutante, et cela avait à son avis une importance dans l’histoire. Laquelle en revanche … Il n’en était pas tout à fait sur. En tout cas, ses paroles avaient fait mouche chez l’homme. Il le voyait au niveau de son palpitant aux couleurs tourmentées.




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Aaron Trager
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MessageSujet: Re: just a little talk ♪ pv malou   just a little talk ♪ pv malou Icon_minitimeSam 20 Aoû 2016 - 14:31

just a little talk
Malachi & Aaron



On pourrait croire qu’à s’occuper d’adolescents, d’enfants, de nouveaux nés même, de pré-adultes enfin, Aaron a l’habitude de s’en occuper et de gérer les situations qui en découlent inévitablement. Et c’est le cas, bien évidemment, sans quoi il ne pourrait clairement pas être à la tête d’un orphelinat depuis plus de onze ans maintenant. Mais… mais lorsque l’on parle de Celeste… il redevient un parent normal, voire pire que ça : un parent aveugle. Même si le qualificatif de borgne lui conviendrait mieux puisqu’il refuse de voir la réalité en face. C’est pour elle que je t’ai appelé. Aaron ferme les yeux, obligé de faire face. Bien sûr, bien sûr qu’il faut s’occuper de tout cela avant que la situation ne dégénère vraiment. D’ailleurs n’a-t-elle déjà pas dégénéré, en quelque sorte ? Le constat que lui expose le professeur d’Histoire est sans appel et Aaron ne peut que soupirer et surtout se taire. Depuis combien de temps les cours ont-ils repris ? Bien trop peu de temps pour qu’une telle accumulation soit acceptable, il n’y a pas besoin de faire des maths pour s’en rendre compte. Et pourtant… et pourtant lorsqu’Aaron se décide à répondre, se décide à parler, il ne parvient qu’à chercher des excuses à sa petite princesse. Celeste a toujours été une jeune fille bien sage, Celeste a perdu sa mère, Celeste est une adolescente qui doit tester les limites de l’autorité, Celeste cherche à s’affirmer comme tous les pré-adultes normaux, Celeste est suffisamment intelligente pour que tout rentre dans l’ordre, pour qu’elle se rende compte de l’importance de ses études, Celeste n’est pas méchante, Celeste… Les sourcils de Malachi se fronce, Aaron sait d’avance qu’il n’a en rien le discours qu’un père devrait avoir et, plus encore, que Malachi ne va pas se faire prier pour le lui faire remarquer. « Non, Aaron, elle ne fait pas que tester l’autorité. Elle la malmène, elle la moque, et pire encore, elle la défie et cherche à la dégrader aux yeux de ses camarades. » Il n’est clairement pas d’accord, Aaron, avec cette interprétation des petits écarts de Celeste. Parce que… parce que si c’est vraiment le cas, alors ça ne lui passera pas, pas tant qu’il n’interviendra pas. Et il le sait, il le sait depuis le début, avec cet instinct forgé par l’expérience. « Il y a une différence entre bavarder, s’échanger des petits mots ou envoyer des textos en cours, et enfermer un professeur pendant trente minutes dans le local à poubelle, ou essayer de mettre le feu aux solutions chimiques dans les labos. Ce sont des comportements irrespectueux de l’intégrité des personnes, et ça peut aller très loin. » Enfermer un profe… « Pardon ? » Le visage du directeur de l’orphelinat se décompose. Celeste a vraiment fait ça ? Et… « Non, ça ne lui ressemble pas, elle est juste légèrement dissipée, elle n’irait pas jusqu’à… » Si. Et ça aussi, il le sait. En d’autres circonstances, il aurait tendance à se prendre la tête entre les mains, le veuf. Pas nécessairement dépassé, mais plutôt… assommé. Coupable aussi. Sauf que là… là… ça lui passera. Il s’accroche à cette idée, avec toute la mauvaise foi du monde. Une élève qui met le feu aux solutions chimiques, c’est un danger, et ce n’est clairement pas sa fille, ça ne peut pas être sa fille, il refuse, même, que ce soit sa fille. - Je ne suis pas compétent pour te donner des conseils en matière d’éducation mon ami,… » « En effet » Il a la voix un peu sèche. Un peu agressive aussi. Mais il se sent coupable. Vraiment. Et il réagit bien mal. « … mais je crains qu’une simple conversation ne suffise pas. Elle a besoin de se faire secouer les puces, comme seuls ses parents sont en droit de le faire. Et elle a peut être besoin d’aide, aussi. Ce genre de retournement de personnalité et de comportement de la part d’une adolescente, ça peut être un appel au secours, et je suppose que tu t’y connais au moins autant que moi. C’est avec un regard froid et le cœur battant la chamade qu’Aaron considère Malachi, attendant la suite. - Si tu n’as pas envie de m’en parler, je peux le concevoir. Mais si il se passe quelque chose avec ta fille, il faut que vous en parliez et que vous trouviez une solution ou de l’aide si vous en avez besoin.

S’il se passe quelque chose ? Un appel au secours ? Il a la gorge nouée, incapable de reconnaître que oui, c’est un appel au secours, et que oui, il le sait au fond de lui depuis le début. Sauf que… « En effet, je m’y connais, et je connais ma fille » Il lutte pour garder une voix posée, qui se ferait d’ailleurs presque moralisatrice voire menaçante. Que Malachi ne se mette pas en tête de lui donner des conseils d’éducation, vraiment. « Une bonne discussion entre quatre yeux et ça lui passera, j’en suis certain je te dis. J’ai géré des cas plus compliqués que ça, et Celeste est ma fille, je la connais. Alors merci pour tes conseils, mais je m’en sortirai, ne t’inquiète pas. » Voilà. C’est dit, c’est fait, Aaron compte même se lever pour sortir de la pièce, se souvenant juste maintenant que s’il peut écouter chez Malachi ses émotions de manière diffuse et surtout son inquiétude, la réciproque ne peut qu’être vraie. Et ça l’agace, ça aussi, ça l’agace pour une fois de se trouver aussi… transparent. Totalement inconsciemment, Aaron commence à retoucher sa propre mélodie pour la transformer selon sa volonté, étouffant tout ce qui ne relève pas de la détermination. « Maintenant tu m’excuseras, c’est très aimable à toi de m’avoir fait venir pour m’expliquer ça, mais j’ai beaucoup de travail, beaucoup à penser, beaucoup à considérer. » Alors si le comportement de Celeste peut trouver un moyen pour s’arranger tout seul,… il est preneur. Vraiment. Il faut qu’il se calme. Aaron n’est pas un violent, il n’est même pas du genre à chercher la confrontation, pas du tout. Mais là… là c’est sa culpabilité qui parle, c’est son inquiétude qui s’agite, c’est sa lucidité quant à la tournure des choses qui s’emballe en son sein pour mieux faire gémir la sonnette d’alarme. « Qu’une chose soit claire, Malachi, je ne délaisse pas ma fille. Et je sais qu’elle va bien. Celeste va bien. » L’affirme-t-il pour le professeur ou tente-t-il plutôt de s’en convaincre ? « Celeste. Va. Bien. Je ne laisserais jamais les choses dégénérées si c’était le cas. Et de toute manière, les choses sont parfaitement sous contrôle. » Des mensonges, des mensonges recouverts de l’âcre goût de la mauvaise foi. Mais qu’est ce qu’il y peut, Aaron, si le déni est sa seule solution de sortie actuellement ? « Tout va très vite rentrer dans l’ordre. »

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MessageSujet: Re: just a little talk ♪ pv malou   just a little talk ♪ pv malou Icon_minitimeMar 30 Aoû 2016 - 22:31

just a little talk
Malachi & Aaron



Malachi sentait que quelque chose clochait en ce moment chez les Tragger, tant au niveau du père que de la fille, mais différemment. Il y avait chez Céleste une colère enfouie, profonde, sous jacente, qui menaçait constamment l’équilibre de son aura, comme le feu sous la glace, un volcan qui fume sans se décider à éructer. Il y avait à l’inverse chez Aaron une sorte de vide, un trou béant qui engloutissait tout, et cela donnait quelque chose d’indescriptible dans l’aura qui recouvrait son cœur, une sorte de filtre, de voile qui atténuait l’éclat de ses émotions. Avait il un problème de santé, psychologique … de boisson ? Malachi ne saurait dire, mais ce binôme là était plus cabossé que leur attitude cabotine le laissait présumer. Céleste n’était pas que malpoli, Aaron n’était pas vraiment démissionnaire : il y avait une fracture, une déchirure plus nette, plus tragique, mais le motiopathe n’avait que des postulats à prononcer, aucune preuve tangible. C’était bien dommage.

Il savait que ses paroles n’avaient pas plus à Aaron, il n’avait même pas besoin de lever le regard dans le sien pour le comprendre : son aura s’était empourpré en même temps que ses joues et Malachi, qui se devinait de plus en plus sensible aux nuances de couleurs, du plisser les yeux, plus à cause de ces dernières que des paroles d’Aaron. Pas besoin de l’écouter sérieusement pour deviner qu’il était vexé. Vexé et inquiet, parce qu’il n’avait peut être pas pris conscience que la situation de sa fille était aussi… préoccupante, mais qu’il voulait sauver les apparences, malgré tout. Comme si les apparences pouvaient tromper les yeux magiques du motiopathe, qui croisa les bras à son tour, alors qu’il voit l’aura de son ami virer du tout au tout en un clin d’œil. C’était une grossière manipulation, lui faisait il vraiment l’affront de s’auto conditionner en espérant le duper ?

- Je ne doute pas que tu sois très, très occupé et pré occupé, Aaron, et je n’ose jamais avancer des accusations aussi déplacées. Céleste n’est pas délaissée, je n’en doute pas une seule seconde, mais cela ne change pas le fait qu’elle ait besoin d’aide, malgré tout.

Et Aaron aussi, de toute évidence, puisque malgré ses rodomontades, il n’avait pas bougé de sa chaise. Si il était si déterminé, pourquoi n’avait il pas déjà pris la porte ? Malachi savait très bien pourquoi. Parce qu’il s’inquiétait, le Padre, et que malgré tout, il espérait peut être que Malachi sache des choses que lui-même ignorait. Il avait bien une petite idée, le motiopathe, mais sans être sur… Une hypothèse inquiétante, incertaine aussi, et il s’en voudrait de l’avancer à son ami sans preuve … Mais pouvait il y avoir vraiment des preuves pour justifier de ce qu’il soupçonnait ? Probablement pas, et c’était bien cela qui le tiraillait un peu, alors qu’Aaron lui assurait, à nouveau sans conviction, que tout allait rentrer dans l’ordre…

- Je vais peut être dépasser les bornes Aaron, et j’en suis désolé d’avance, mais …

Il se tut un court instant, se mordant la lèvre inférieure, comme s’il cherchait les mots adéquats pour trahir sa pensée avant de se lancer dans un soupir :

- … Est-ce que tu as vu ta fille utiliser sa mutation, récemment ? Elle l’utilisait souvent il y a quelques temps, j’avais même du lui dire de faire attention à son utilisation dans l’enceinte du lycée, et c’était bien la seule chose sur laquelle je pouvais la reprendre, et maintenant …
Maintenant il devait la reprendre sur absolument tout, sauf ça. Et puis il avait remarqué ce changement dans la palette émotionnelle de la lycéenne. Quelque chose de subtil, insignifiant à l’œil mal entrainé, mais au sien… Il en était presque sur, surtout ces derniers temps. Mais comment en être certain sans la sincérité de la principale intéressée.

- Je me dois de te le demander, Aaron : est ce que ta fille a été vaccinée ces derniers mois ? Parce que si c’est le cas que cela soit volontaire ou pas, cela expliquerait surement beaucoup, beaucoup de choses... Les sautes d’humeur, la versatilité, l’impatience … Ce déséquilibre émotionnel pourrait être un effet secondaire d’un tel … évènement …

Il allait dire Traumatisme, mais Céleste aurait très bien pu se vacciner elle-même. Il ne connaissait pas suffisamment intimement la demoiselle pour assumer qu’elle ne désirait pas cela secrètement …




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MessageSujet: Re: just a little talk ♪ pv malou   just a little talk ♪ pv malou Icon_minitimeSam 10 Sep 2016 - 10:51

just a little talk
Malachi & Aaron



Il n’a pas terminé sa phrase que déjà, Aaron regretted de se montrer aussi sec et susceptible. Bien sûr qu’il connait sa fille, bien sûr qu’il s’y connait en éducation de jeunes, d’adolescents, d’enfants et surtout dans l’éducation de ceux qui souffrent d’un climat familial instable, mais… mais il est évident que Malachi n’a pas remis ça en cause une seule fois. Alors pourquoi Aaron réagit-il aussi mal ? Parce qu’Aaron a cette conscience aigüe d’être dans le tort et il culpabilise d’être aussi lâche avec sa propre fille. Il la connait, il peut la gérer, il s’en sortira : qui essaye-t-il de convaincre à cet instant ? Certainement pas que Malachi. D’autant plus qu’il n’est pas le seul motiopathe de la pièce et que présentement, il n’y a pas que lui qui doit entendre un ensemble discordant, tiraillé entre l’angoisse, la désillusion, et une peine, une peine qui s’entortille autour de tout pour étouffer l’ensemble. Inconsciemment, Aaron se calfeutre dans ses pensées. Celeste va bien, tout n’est qu’une question de mois avant que la situation ne rentre dans l’ordre, et si Malachi veut bine l’excuser, Aaron est occupé, très occupé. Trop, peut être, pour se permettre de consacrer quelques heures, une demi-journée à sa fille afin de la confronter à ce qui ne va vraiment pas chez elle ? Il n’a pas tellement envie de répondre à cette question. - Je ne doute pas que tu sois très, très occupé et pré occupé, Aaron, et je n’ose jamais avancer des accusations aussi déplacées. Céleste n’est pas délaissée, je n’en doute pas une seule seconde, mais cela ne change pas le fait qu’elle ait besoin d’aide, malgré tout.

Celeste a besoin d’aide. Ce n’est même plus une question, c’est une certitude que le motiopathe énonce. Il ne laisse même pas à Aaron le luxe de considérer ça comme quelque chose d’incertain. Il déteste ça. Il déteste vraiment cette manie qu’à Malachi de l’obliger à regarder la réalité en face, tout en caressant sa susceptibilité, d’une certaine façon. A ses oreilles, les émotions de Malachi sont un ensemble aussi cohérent qu’intuitivement obscur. Aaron n’a pas conscience qu’il peut lire en l’autre plus que la peine, plus que la joie, plus que la tristesse qu’il n’ose pas quantifier. Il n’a pas conscience de ce que son instinct lui souffle, mais il ne peut qu’en tenir compte. Là, par exemple, il sait qu’en restant dans la pièce alors qu’il vient de prendre congé, il perd toute crédibilité. Mais il sait aussi qu’il attend quelque chose venant d’un Malachi pas incertain mais… songeur. - Je vais peut être dépasser les bornes Aaron, et j’en suis désolé d’avance, mais… Oh…

Aaron sait déjà qu’il ne va pas aimer. Son regard se plante dans celui, saisissant, du professeur d’histoire. C’est qu’il le met presque au défi de terminer sa phrase. « Je t’écoute. » Un ton sec, une voix qui claque. Oui, il l’écoute, il l’écoute même attentivement. Il se retient juste, in extremis, que Malachi a déjà dépassé les bornes. Et plus d’une fois. Donc qu’ils ne sont pas à… - … Est-ce que tu as vu ta fille utiliser sa mutation, récemment ? Elle l’utilisait souvent il y a quelques temps, j’avais même du lui dire de faire attention à son utilisation dans l’enceinte du lycée, et c’était bien la seule chose sur laquelle je pouvais la reprendre, et maintenant … C’est un maelstrom de pensées qui envahit Aaron, immédiatement. Un maelstrom qu’Aaron maintient sous son contrôle d’une main de fer due à l’expérience et à l’habitude. Non-violent, choisissant toujours le pacifisme à l’impulsivité et à l’agressivité, Aaron refuse de céder à la facilité. Ce qui ne l’empêche pas de siffler un « Plaît-il ? » qui sonne inévitablement comme une mise en garde. - Je me dois de te le demander, Aaron : est ce que ta fille a été vaccinée ces derniers mois ? Parce que si c’est le cas que cela soit volontaire ou pas, cela expliquerait sûrement beaucoup, beaucoup de choses... Les sautes d’humeur, la versatilité, l’impatience … Ce déséquilibre émotionnel pourrait être un effet secondaire d’un tel… évènement…

Vaccinée. Vaccin. Vaccinée. Le choc coupe le souffle à Aaron qui n’a jamais, vraiment pas à un seul instant, envisagé cette possibilité. Vacciner. « En effet, Malachi, je crois que tu dépasses les bornes. » Vaccinée. L’effroi est tel qu’à cette seule pensée, Aaron souffre d’un vertige presque physique. Sa mutation fait partie de lui. Fait partie de son sang. Du sang de ses parents, de ses grands parents. On ne doit compter chez les Trager qu’un pourcentage infime de non-mutants, et ce depuis des générations. Sa sœur est une mutante, ses neveux sont des mutants, aux dernières nouvelles, son beau-frère est lui-même un mutant. Aaron est incapable d’imaginer que les choses soient autrement. « Celeste n’est pas vaccinée. » C’est une évidence. Et il refuse que la réalité puisse être autre. « Qu’est ce que tu sous-entends, Malachi ? Que je laisserais un Hunter s’approcher de Celeste ? Pire, qu’elle puisse être suffisamment mal dans sa peau pour se vacciner, volontairement ? Celeste est une mutante. Comme tous les Trager. » C’est une évidence. « C’est une mutante, fière d’être mutante, qui restera mutante et ce ne sera jamais pour elle une source de désarroi, tu m’entends ? » Il lutte, Aaron, pour rester calme et surtout rester sourd aux véritables inquiétudes de Malachi, à ses véritables. Et si c’était l’absence de mutation, justement, qui… non. Il en est hors de question. « Je te promets que la situation n’a aucun lien avec sa mutation. Et dans l’hypothèse où un tel scénario serait réel, crois-moi bien que je serais le premier au courant. » Du moins, il l’espère. Il inspire profondément, avant de croiser ses bras sur sa poitrine. « Vous avez eu des cas similaires, dans le lycée, pour que tu t’hasardes à faire une telle remarque ? Est-ce que je dois m’inquiéter pour la santé de ma fille ? »

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MessageSujet: Re: just a little talk ♪ pv malou   just a little talk ♪ pv malou Icon_minitimeLun 19 Sep 2016 - 23:01

just a little talk
Malachi & Aaron



Aaron est tendu, sur ses gardes, et Malachi ne peut pas lui en vouloir sérieusement, c’était bien naturel, comme réaction, plus sain d’ailleurs que ce déni dont il se drapait avec une certaine … opiniâtreté. D’ailleurs, c’est ça qui résonne à ses oreilles, cette certitude mâtinée de ce qu’il essaye de faire passer pour un peu de suffisance, mais face au motiopathe, cela ne suffit pas. Il la voit bien, la panique dans les yeux, dans le cœur de son ami, cette inquiétude croissante, avec un peu de désespoir aussi. Avait il donc si mauvaise conscience, Aaron, pour culpabiliser autant vis-à-vis de sa propre fille ? Plus cela avançait, plus Malachi en était intimement sur : il y avait surement quelque chose de grave la dessus, et il venait de donner un coup de pied dans une fourmilière grouillante mais pour le moment endormie. Elle ne le resterait probablement pas longtemps.

- Tu as très bien entendu ce que j’ai dit, ne me force pas à répéter, ce n’était déjà pas très agréable la première fois…

Il ne l’avait pas dit trop sèchement, mais la mise en garde était perceptible dans son ton un peu professoral, répondant à celui tendu de son ami. On ne tire pas sur le messager, aussi funeste que puisse être le message. Il se contenta d’hausser les épaules alors qu’Aaron confirmait qu’il était allé un peu loin. Il espérait sincèrement qu’il se trompait et qu’il basculait véritablement dans la paranoïa, mais il en doutait quand même fortement : si Aaron préférait faire l’autruche sur les agissements des hunters du coin, lui en revanche recevait plusieurs rapports hebdomadaires détaillant les méthodes de traque et de vaccination, notamment des jeunes mutants, et Céleste pouvait être une proie de choix pour un chasseur expérimenté. Il leva les mains au dessus de la tête en guise d’apaisement, alors que l’homme en face de lui s’emballait plus qu’il ne voulait bien l’admettre. Il était inquiet, le Tragger, mais que pouvait il bien y faire lui ? Malachi se refuser à calmer Aaron de manière unilatérale, par la force. Déjà parce que son ami comprendrait bien vite ce qu’il est en train de faire, et ensuite parce que cela ne ferait pas avancer le débat plus que cela de tout façon.

- Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit Aaron. Je sais bien que jamais tu ne laisserais un hunter touche un cheveux de ta fille. Mais je sais aussi que tu ne peux pas être constamment sur son dos, qu’elle prend le bus pour aller au lycée, qu’elle rentre parfois à pied. Les chasseurs sont comme les prédateurs sexuels et autres détraqués du genre, ils se fondent dans la masse et ils peuvent être n’importe où. Personne n’est à l’abri, jamais. Tu en es aussi conscient que moi, je le sais.

Il se tut un instant, alors que son propre pouvoir tendait naturellement en direction de l’aura tourmentée d’Aaron pour l’apaiser. Il ne voulait pas le faire, mais parfois cela se faisait sans même qu’il le veuille. Et puis avec la fatigue, c’était moins évident de ne pas céder à la tentation de la facilité, parfois. Mais, non, il ne toucherait pas à Aaron, il devait faire preuve de cette honnêteté-là.

- Et si ta fille était une victime Aaron ? Et si elle s’était faite arracher son don, en serait elle moins une Tragger pour autant, comme tu le dis si bien ? Ta fille dégouline le mal être et la colère, et tu le sais pertinemment. Tu sais aussi que cette rage en elle n’a rien à voir avec une simple crise d’ado, et si tu ne le vois pas comme moi, tu le ressens, tu ne peux pas le nier, je ne te croirai pas.

Malachi avait croisé les bras, froncé les sourcils. La mauvaise foi d’Aaron l’inquiétait, et si il avait pu par le passé se montrer plus patient, les effet du vaccin sur sa psyché le rendait moins affable avec ce genre de comportement. Si l’homme en face de lui se voilait la face encore longtemps, ce n’était pas à l’expulsion de sa fille qu’il ferait face, mais probablement à l’implosion du noyau familiale et ça, Malachi se refusait à le laisser faire.

- Dans le lycée, non, pas cette année. Nous avons en revanche eu écho de la vaccination sauvage d’une toute petite fille de quatre, cinq ans, en pleine rue. Il suffit de quelques secondes, une seringue, une piqure dans le bras ou la carotide, la scène peut se passer en public, pour peu que la foule soit assez compacte. Ils sont prêts à tout, Aaron, même à menacer une adolescente pour qu’elle les dénonce pas. Dieu sait si ils n’ont pas fait chanter ta fille pour qu’elle se taise, ce serait si facile. Il faut que tu lui parles, que vous vous parliez, vraiment. Et pour l’amour de Dieu, ne me dis pas que vous le faites déjà, parce que là non plus, je n’en croirais pas un traitre mot, tu l’as dit toi-même, tu n’as pas beaucoup le temps …

Il avait essayé de tourner ça de telle sorte que cela ne ressemble pas à un reproche, il avait vraiment tenté, mais… la détresse de Céleste lui agressait les rétines plusieurs heures par jour, sans qu’il ne puisse s’en détourner. Il ne pouvait pas laisser Aaron faire l’aveugle et le sourd face à la détresse esseulée et auto destructrice de sa fille unique …




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MessageSujet: Re: just a little talk ♪ pv malou   just a little talk ♪ pv malou Icon_minitimeMar 27 Sep 2016 - 22:09

just a little talk
Malachi & Aaron



- Tu as très bien entendu ce que j’ai dit, ne me force pas à répéter, ce n’était déjà pas très agréable la première fois… Aaron ne cille pas, se contente d’accepter la mise en garde pour ce qu’elle est: une mise en garde. A l’image de celle qu’il vient lui même d’adresser à son vis à vis. Une mise au défi de continuer dans cette voie.

Une voie dans laquelle Malachi persiste à s’engager. Le professeur d’histoire vient de mettre les pieds dans un terrain dangereux, un terrain constitué de sables mouvants. Aaron était déjà tendu et sur les nerfs: sa crispation vient de franchir un cap et il ne se fait pas prier pour concéder à Malachi que, effectivement, il vient de dépasser les bornes. Il vient d’aller trop loin, bien trop loin. Chez les Trager, tous sont mutants. Tous, hormis de très, de trop rares exceptions, sont doués d’une mutation. Chiara elle-même était mutante. Celeste est mutante. Il n’y a pas de doute à avoir à ce sujet, il n’y en a jamais eu, et il n’y en aura jamais. L’angoisse et la colère s’entremêlent dans un cocktail explosif, la culpabilité pervertit l’ensemble pour mieux transformer les propos d’Aaron. Et surtout transformer à son oreille ceux de Malachi. Il va trop loin, son ami, en sous-entendant qu’Aaron néglige sa fille, en sous-entendant qu’il la laisserait se sentir mal dans sa peau, rejeter sa mutation, en sous-entendant qu’il la laisserait se vacciner volontairement, rejeter son héritage, en sous-entendant qu’il laisserait quiconque approcher de sa fille sans réagir. Il va trop loin et la réaction d’Aaron en devient excessive, nettement stimulée par la culpabilité qu'il n'arrive plus à ignorer. - Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit Aaron. Je sais bien que jamais tu ne laisserais un hunter toucher un cheveu de ta fille. Mais je sais aussi que tu ne peux pas être constamment sur son dos, qu’elle prend le bus pour aller au lycée, qu’elle rentre parfois à pied. Les chasseurs sont comme les prédateurs sexuels et autres détraqués du genre, ils se fondent dans la masse et ils peuvent être n’importe où. Personne n’est à l’abri, jamais. Tu en es aussi conscient que moi, je le sais. Un long frisson remonte la colonne vertébrale du directeur. Comme les prédateurs sexuels. La comparaison se tient: pire elle est justifiée par la similarité des deux crimes qui en résultent, mais si Malachi pense un seul instant parvenir à contraindre Aaron à ouvrir les yeux en posant cette hypothèse atroce… le père refuse de croire que Celeste ait pu être victime de la folie d'un Hunter.

- Et si ta fille était une victime Aaron ? Et si elle s’était faite arracher son don, en serait elle moins une Trager pour autant, comme tu le dis si bien ? Ta fille dégouline le mal être et la colère, et tu le sais pertinemment. Tu sais aussi que cette rage en elle n’a rien à voir avec une simple crise d’ado, et si tu ne le vois pas comme moi, tu le ressens, tu ne peux pas le nier, je ne te croirai pas. Victime… les mots de Malachi semblent être choisis spécifiquement pour faire écho aux pensées d’Aaron. Victime. Pas sa Celeste. Pas sa princesse. C'est terrible oui. Mais ça arrive aux autres, toujours aux autres, pas à eux. Pas aux Trager. Pas à Celeste. Il secoue la tête, Aaron, de refus. Lentement, sans hâte, posément. Sa colère, comme son inquiétude, il les calme inconsciemment pour garder la tête froide. La douleur de l'absence de Chiara qui, elle, aurait sans nul doute sur gérer tout ça, il l'étouffe comme un trompettiste assourdi son instrument. Garder la tête froide et faire comprendre à Malachi qui est devenu paranoïaque, voilà ce qu'il lui faut faire. Celeste en serait moins une Trager ? La colère d’Aaron fourmille dans son poing tremblant qu’il serre avec conviction. « A ton tour de ne pas me faire dire ce que je n’ai pas dit, Malachi. Me crois-tu aussi fermé d’esprit que je rejeterai ma fille pour cette raison futile ? » Il serre le poing, il serre les dents. Il ne cherche ni à paraître menaçant, ni à se montrer intimidant, le père remis en cause, mais c’est peut être ça qui le conduit à l’être. Dégouline de colère et de mal-être, il a envie de cracher avec mauvaise foi qu’il n’est pas un motiopathe aussi complet que l’autre mutant et que non, il n’en est pas conscient mais qu’il est ravi que l’éminent professeur Porter, maître ès mutation, le lui apprenne. Mais il garde ça pour lui, Aaron, parce qu’il sait non que non seulement il regretterait ses mots immédiatement mais qu’en plus sa remarque serait d’une gratuité sans pareille. Et injustifiée. « Celeste n’est pas malheureuse. Elle est bien dans sa peau. Elle est juste à un instant charnière de sa vie où sa mère lui manque que jamais, voilà tout, voilà ce qu’il se passe. Je n’ai peut être pas une vision des choses aussi complète que la tienne, mais... » mais il arrive à bout d’arguments, Aaron.

A bout de force. Celeste, vaccinée, c’est une souffrance que, lâche comme il se découvre l’être, il doute être capable de supporter. Il a d’autres problèmes, pourquoi faudrait-il qu’on lui impose cela en plus à gérer ? Il ne peut pas tout assumer, Aaron, il ne peut pas tout gérer, il ne peut pas tout encaisser. Il a des limites, de sacrées limites. Alors non, il ne veut pas envisager une seule seconde que cette hypothèse soit l’explication du comportement de Celeste. Il préfère, et de loin, penser que sa fille se révèle juste être mal élevée, qu’elle veut juste lui faire comprendre qu’il n’est pas assez présent pour elle. Il préfère de loin se dire qu’en effet, c’est lui qui néglige sa fille, c’est lui le coupable dans l’affaire et qu’elle veut juste le lui faire payer. Tout, absolument tout, mais pas la vaccination. Et de toute manière, l’hypothèse de Malachi ne tient pas. Ce n’est qu’une pierre jetée à l'aveuglette. Parce que si une telle chose arrivait, Aaron veut croire qu'il serait le premier au courant. N’est-ce pas ? Et cet argument est infaillible, Aaron veut s’en persuader. Alors autant attaquer, autant croiser les bras, autant reprocher à Malachi une possible vulnérabilité des élèves dans l’établissement.

- Dans le lycée, non, pas cette année. Nous avons en revanche eu écho de la vaccination sauvage d’une toute petite fille de quatre, cinq ans, en pleine rue. Il suffit de quelques secondes, une seringue, une piqûre dans le bras ou la carotide, la scène peut se passer en public, pour peu que la foule soit assez compacte. Ils sont prêts à tout, Aaron, même à menacer une adolescente pour qu’elle les dénonce pas. Dieu sait s’ils n’ont pas fait chanter ta fille pour qu’elle se taise, ce serait si facile. Aaron tique instantanément sous la formulation qui ne laisse même plus la place au doute. Sa mâchoire se contracte, il foudroie Malachi du regard. - Il faut que tu lui parles, que vous vous parliez, vraiment. Et pour l’amour de Dieu, ne me dis pas que vous le faites déjà, parce que là non plus, je n’en croirais pas un traître mot, tu l’as dit toi-même, tu n’as pas beaucoup le temps… Et pour la deuxième fois, Aaron tique.

« Dis moi, tu aurais pu me prévenir que c’était mon jugement qui allait avoir lieu, j’aurais convié mon avocat. Il adore ce genre de festivité » La voix sèche d’Aaron est tremblante de nervosité. S’il décroise ses bras, ce n’est que pour mieux appuyer ses mains, et surtout les crisper, sur le dossier de la chaise. S’il reste calme, ce n’est que pour mieux se cacher derrière une agressivité à peine contrôlée. Si un jour, il y a réellement un jugement, sans nul doute qu’Aaron plaidera coupable pourtant. Mais pas ce soir. Pas pris au dépourvu comme actuellement. Pas acculé contre un mur, forcé à regarder la vérité en face et à y chercher une solution, poussé hors de sa zone d’ombre et de confort pour se heurter à la douloureuse réalité. Il se passe une main sur le visage, se contraignant non plus seulement au calme, mais également à la lucidité et au sang-froid. « Est-ce que ce sont des reproches ? Est-ce que tu es sérieux lorsque tu poses l’hypothèse que Celeste puisse, éventuellement » et il insiste sur le terme, « avoir été vaccinée ? Des… » A-t-il réellement envie de parler de ça ? Non. Doit-il vraiment aborder le sujet ? Oui. « Est-ce tout ce dont tu voulais me parler ? » Il prend son inspiration. Sans parvenir à remonter à la surface. Est-ce tout : ce n’est pas qu’il minimise tout ça, Aaron, c’est qu’il tente de garder la tête hors de l’eau.

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MessageSujet: Re: just a little talk ♪ pv malou   just a little talk ♪ pv malou Icon_minitimeDim 23 Oct 2016 - 20:57

just a little talk
Malachi & Aaron



En d’autres circonstances, Malachi aurait surement tenté d’insister, pour pousser l’adulte en face de lui à se rendre à l’évidence, à ouvrir les yeux sur l’urgence de la situation. Seulement voila, avec Aaron, c’était plus compliqué, parce qu’il savait qu’il avait déjà conscience de tout ce que le professeur lui avait annoncé, qu’il l’assume ou non. Cela se voyait, cela se sentait, simplement il avait l’impression que le père de Céleste refusait de s’effondrer devant lui, et il ne pouvait pas lui en vouloir pour cela. Il aurait aimé pouvoir prendre son ami dans ses bras, lui dire que tout allait bien se passer, mais Aaron était bien trop sur la défensive pour permettre une telle intimité. Alors il se contente de le fixer son ami alors que ce dernier serre les poings, serre les dents, jusqu’à ce que son corps ne soit plus qu’une unique boule de tension et d’agacement. A nouveau, Malachi est tenté de le calmer, à sa manière, mais il se retient. Qu’il le veuille ou non, ce n’est PAS fair play.

- Je ne crois rien de tout cela, Aaron, loin de moi cette idée, je te connais assez pour cela.

En tout cas, il l’espérait, vraiment. Malachi écouta les bien maigres arguments de son ami avec un sourire triste, entendu : il savait bien, Aaron, qu’il n’était pas crédible avec ses histoires d’adolescente un peu agitée. Des gamins un peu agités, bien dans leur peau ou non, il en avait des dizaines dans son foyer, il ne pouvait pas faire mine de confondre l’était d’esprit de Céleste avec le leur. Et puis il était lui aussi connecté aux émotions des gens, bon sang, il ne pouvait quand même pas avoir ignoré le mal être de sa fille quand même ! Malachi se refusait d’y croire, il ne pouvait pas imaginer son ami aussi aveugle. Il avait trop foi en lui pour cela, et pourtant.

- Ça ne sert à rien de prendre ce ton là avec moi Aaron, je suis de ton coté, je ne te reproche rien. Je t’informe, juste, au cas où. Si Céleste essaye de te parler, au moins tu ne tomberas pas des nues, c’est quand même important, non ?

Voilà, c’était tout ce qu’il pouvait lui dire. Qu’il était là pour lui, et qu’il espérait que ça irait mieux. Il espérait, vraiment, se tromper lourdement sur la potentielle vaccination de l’adolescente. Il espérait vraiment qu’ils reviendraient le voir, tous les deux, pour l’engueuler pour ce quiproquo et cette frayeur. Et pourtant … Pourtant les présages n’étaient pas favorables, malheureusement. Il secoua la tête de gauche à droite, un peu tristement, avant de replonger ses iris clairs dans celles devenues bien sombres d’Aaron.

- A nouveau, ce ne sont pas des reproches, jamais. Je suis de ton coté, j’espère que tu ne l’oublies pas * il soupire* Enfin, oui, « c’est tout », je suppose que c’est quand même déjà pas mal, n’est ce pas…

C’était un euphémisme, clairement. Malachi se redressa un peu s’approchant d’Aaron et de la porte de sortie
:
- J’espère me tromper Aaron, J’espère sincèrement que tu ais raison et que j’eusse tort, et que tu puisses revenir pour te moquer de moi et de ma paranoïa. J’espère aussi que si tu as besoin d’aide, tu te souviendras que je serais là pour t’assister, si besoin est, en toutes circonstances.

Il avait posé son bras sur celui d’Aaron, avant de lui ouvrir la porte. Ce n’était pas tant qu’il voulait le mettre dehors, plutôt qu’il ne voulait pas le retenir plus si il souhaitait partir. Il espérait sincèrement que son discours avait touché Aaron, et lui avait donné matière à réfléchir. Et surtout, surtout, il espérait que son ami puisse trouver en lui-même le courage de confronter sa fille, et de la tirer de l’isolement dans lequel elle s’enfonçait lentement mais surement …





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MessageSujet: Re: just a little talk ♪ pv malou   just a little talk ♪ pv malou Icon_minitimeLun 7 Nov 2016 - 22:56

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Malachi & Aaron



Aaron aimerait se persuader qu’il est un homme honorable, respectable, avec bien plus de qualités que de défauts, mais il est bien trop honnête pour se leurrer à ce point. Il assume pleinement ses pensées chaotiques, son autorité parfois un peu sèche et sa tendance à être un peu trop silencieux lorsqu’il devrait, bien au contraire, imposer son point de vue. Il reconnaît aussi sans mal être particulièrement désordonné et avoir peut-être, éventuellement, tendance à faire passer son travail en priorité aux dépends de sa propre vie. Ma sa lâcheté, en revanche… sa lâcheté, il a bien du mal à la regarder dans les yeux. Et c’est certainement ce qui fait actuellement le plus mal. Lâche. Véritablement lâche, Aaron contient avec le plus grand mal ses émotions, il les pervertit, il les conditionne pour ne pas les laisser l’envahir. La panique, il l’écrase. L’inquiétude, il la transforme en colère. La détresse… cette détresse, lente et douloureuse, il veut la faire disparaître dans ce poing qu’il serre et ces mots qu’il crache pour toute défense. Qu’est ce qu’il croit, le professeur, le maître ès mutation ? Qu’est ce qu’il croit ? Que le père est capable de rejeter sa fille pour une mutation perdue, si tant est que c’est bien de cela dont ils sont en train de parler ? - Je ne crois rien de tout cela, Aaron, loin de moi cette idée, je te connais assez pour cela. Il secoue la tête, le directeur de l’orphelinat, parce que chaque mot qu’il entend, il le reçoit comme un reproche et comme une nouvelle accusation. Légitimes. Je te connais assez pour cela. Et lui, connaît-il assez Celeste pour pouvoir continuer à affirmer avec force qu’elle va bien, qu’elle n’est pas malheureuse, qu’elle est bien dans sa peau et que rien, strictement rien, de son comportement actuel n’est autre qu’une crise d’adolescence un peu plus douloureuse et insistante que la normale ? Il n’est pas un motiopathe complet, peut être, mais… mais. Il ne sait pas comment achever sa phrase, parce que tous ses propos semblent vains et ne font que mettre en avant l’inéluctabilité de cette conclusion qu’il rejette avec force. - Ça ne sert à rien de prendre ce ton là avec moi Aaron, je suis de ton coté, je ne te reproche rien. Je t’informe, juste, au cas où. Si Céleste essaye de te parler, au moins tu ne tomberas pas des nues, c’est quand même important, non ? Important ? Ne pas tomber des nues ?

A tête reposée, peut être qu’Aaron ne pourra que remercier Malachi de sa prévoyance et pour sa lucidité. A tête reposée, peut-être qu’Aaron verra à quel point son ami n’était pas un ennemi, mais bel et bien un allié sur lequel il pouvait compter, même contre son gré. Mais actuellement… Aaron est incapable de réfléchir posément, incapable de calmer son esprit. Tout juste capable de contenir ses émotions pour ne pas transformer l’ensemble de l’établissement en un récital de tout le répertoire de Mahler, aux Kindertotenlieder particulièrement de circonstance. A tête reposée, peut être qu’Aaron s’en voudra pour ses propos, pour ses réactions exagérées et incohérentes, portées par une anxiété désastreuse. Mais pour le moment, il ne peut que se braquer, se fermer, se crisper. Tout son corps hurle son état de tension, mieux que cette fébrilité émotionnelle qui le force à écouter sa propre mélodie. Il tique, aux réponses de Malachi, il tique, à son vocabulaire, il tique et il se crispe. Sa voix sèche claque dans une acidité qui ne lui ressemble. Son jugement, voilà à quoi il a été invité, de toute évidence. Des reproches, des accusations, voilà tout ce que pour quoi il est venu, apparemment. - A nouveau, ce ne sont pas des reproches, jamais. Je suis de ton coté, j’espère que tu ne l’oublies pas. Enfin, oui, « c’est tout », je suppose que c’est quand même déjà pas mal, n’est ce pas… Les épaules tendues, Aaron fixe Malachi, réellement, pour la première fois depuis bien des minutes. De ton côté. D’une voix acide, il aimerait douter d’un vraiment pour mieux défier Porter de lui prouver une telle loyauté. D’un pas en arrière, Aaron se rapproche de la sortie.

Incapable. Lâche. Il sait qu’il se plonge dans le déni le plus complet mais toutes ses certitudes viennent de voler en éclats, celles qui concernaient Celeste du moins. Par de maladroits rafistolages, il ignorait la fêlure jusque là. Il est contraint désormais de tenir entre ses mains des éclats qu’il ne pourra songer à recoller qu’en regardant Celeste en face. - J’espère me tromper Aaron, J’espère sincèrement que tu ais raison et que j’eusse tort, et que tu puisses revenir pour te moquer de moi et de ma paranoïa. J’espère aussi que si tu as besoin d’aide, tu te souviendras que je serais là pour t’assister, si besoin est, en toutes circonstances. Aaron reste un instant immobile, considérant dans un premier temps le bras de Malachi posé sur le sien dans un geste de compassion et de soutien, puis les yeux clairs, bien trop clairs, du professeur.

« J’espère, Malachi, j’espère pour toi que tu as tort. J’espère pour Celeste que tu as tort. Et j’espère plus encore que nous ne nous reverrons que pour parler de ta paranoïa et de tes suspicions ridicules. » Il ne s’embarrasse pas de sinon, Aaron, il ne se charge pas de ce qu’il adviendra s’il a tort, et Porter raison, parce qu’il refuse de l’envisager. « Dans tous les cas, tu peux être satisfait, Malachi, tu as gagné. Je vais parler à Celeste. Mais je crains que personne n’apprécie la conversation qui résultera de ce tête à tête. Et garde en tête que s’il est arrivé quoique ce soit à Celeste alors qu’elle était sous ta responsabilité, tu pourras effectivement compter sur moi pour me souvenir de toi. »

Il ne s’attarde pas, Aaron, il n’attend même pas de réponse de la part de Malachi parce qu’une réponse n’est souhaitable. Il n’a pas besoin de s’attarder plus. Il n’a qu’une idée en tête, contenir sa mutation qui veut s’imposer sur tout le reste, il n’a qu’un besoin, le directeur, rentrer à l’orphelinat et concentrer ses pensées sur un verre de scotch et sur ses comptes, pour s’y immerger et ne plus penser à tout le reste. La perspective d’une Celeste vaccinée… il doit se convaincre que ce n’est que sottise. Que tout cela n'est qu'un mauvais rêve. Et que Malachi n'est qu'un oiseau de mauvais augure, un alarmiste de premier ordre qu’il fait l’erreur de prendre au sérieux.

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