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 But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha

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MessageSujet: But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha   But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha Icon_minitimeDim 1 Nov 2015 - 1:29

If you loved me, why'd you leave ?
All I want is nothing more to hear you knocking at my door. 'Cause if I could see your face once more, I could die a happy woman I'm sure. When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night, alone, without you by my side. But if you loved me, why'd you leave me ? Take my body, take my body. All I want is, and all I need is to find you ...

Non, Nerea n'était pas en train de fouiner, là, comme ça, en ouvrant tous les tiroirs et tous les placards, en enfonçant sa main jusqu'au fond des bocaux de pâtes et en poussant tous les sacs de légumes congelés pour débusquer ce qui pourrait y avoir été planqué derrière. Elle cherchait juste à récupérer quelque chose lui appartenant, on pouvait donc d'emblée l'excuser d'employer des méthodes peu conventionnelles et assez poussées. Assez intrusives et déjantées, aussi. Son cher père lui avait confisqué les clefs de sa moto il y avait déjà plusieurs semaines, profitant alors du fait qu'elle était alors alitée et hospitalisée, se remettant doucement de son overdose. Oui, en traître, il avait imposé sa loi sur une personne en état de faiblesse. C'était mal, et c'était même puni par la loi. Nerea le savait bien, pour avoir déjà feuilleter des dizaines de foi le code pénal, alors qu'elle s'ennuyait ferme derrière son bureau, au standard du poste de police, ou quand elle avait encore au bout du fil l'une de ces retraitées exigeant que la police vienne intervenir chez elle manu militari parce que le chien des voisins avait dépucelé leur chienne. Mais peut-être qu'elle exagérait un peu, et que de dérober les clefs d'une moto à une jeune fille hospitalisée était bien moins grave que de vider le compte en banque d'une petite mémé en la laissant ruinée et sans le sou. Mais pour la jeune femme, c'était tout de même grave. Parce que c'était sa moto, et qu'elle aimait beaucoup en faire. D'autant plus qu'elle n'avait encore jamais observé l'effet d'enlever son casque en ayant les cheveux coupés au carré. Elle voulait essayer, et elle voulait surtout recouvrer sa propriété, parce que, pour l'instant, à part pousser sa moto, elle ne pourrait pas du tout se déplacer avec l'engin en question. Et puis, même, même ! Même si elle fouillait, elle était quand même ici chez elle, enfin, plus ou moins. Ici, c'était chez son père. Et chez sa copine, et leur fille, aussi. Mais, du coup, par dérivation, c'était aussi chez Nerea. Elle y avait encore une chambre, et était l'une des héritières du Sheriff, alors, ça comptait comme étant chez elle.

Mais sa pêche se révélait infructueuse. Absalon en avait dans la caboche, parce qu'il n'avait sans doute pas assez été frappé sur le crâne pour constater la mort de la majorité de ses neurones, et aussi parce qu'il n'avait que tout juste la quarantaine, après tout. 40 ans, et deux filles, dont l'aînée avait quand même 21 ans. Nerea, en l'occurence. Nerea, qui avait été exclusivement élevée par son père de ses 13 à ses 18 ans, avant que sa belle-mère ne fasse son apparition dans leur vie. Oui, 5 ans, c'était peu, au regard de sa vie, un peu moins de 25%, mais comme il s'agissait des années charnières de l'adolescence, ça comptait au moins pour décuple ! N'empêche que, si elle connaissait d'ordinaire excellemment bien les planques de son père, preuve en était qu'elle avait des lacunes ! Et cela l'emmerdait fortement. Pas qu'elle soit privée de moyen de locomotion, parce qu'elle avait encore le droit de conduire sa voiture, son cher paternel y voyant là un moyen de locomotion bien moins dangereux que la moto. Mais disons que lorsqu'elle avait une idée en tête, et lorsqu'elle avait envie de quelque chose, elle ne lâchait pas le morceau. C'était sans doute tout autant un défaut qu'une qualité, et elle en était consciente. Elle reprenait tout juste le chemin de son emploi étudiant, aujourd'hui, après que son père ait estimé qu'elle devait rallonger son arrêt maladie d'encore plusieurs jours. Et lorsque son géniteur a décidé quelque chose, il est plus que compliqué de le faire changer d'avis. D'autant plus lorsqu'il se pose en tant que sheriff de la ville, et donc votre supérieur hiérarchique même si, comme dans le cas de Nerea, vous n'étiez que standardiste à mi-temps au poste de police. Mais encore une fois, la jeune fille avait su imposer ses désidératas pour user son père suffisamment jusqu'à la corde afin qu'il accepte enfin qu'elle revienne travailler. Elle avait bien repris le chemin des cours depuis plus de deux mois et demi, pourquoi trainer plus à revenir travailler dans un emploi où ses principales occupations étaient de répondre au téléphone, de prendre des messages, de faire des photocopies, de donner des renseignements basiques, de servir le café et de mater les flics dans leurs uniformes bien moulants ? Ça, et puis faire des avions en papier avec les formulaires vierges, et espionner un peu les conversations téléphoniques en interne.

Elle s'agitait en tout sens et elle renâclait, parce que l'heure tournait, et qu'elle devait gérer suffisamment bien son temps pour pouvoir rentrer chez elle munie du trousseau de clefs en question pour ensuite foncer en moto jusqu'au poste, en évitant les excès de vitesse, ainsi que les stop et les feux rouges grillés. Même si son père faisait presque systématiquement sauter toutes ses contraventions, Nerea s'en tirait toujours avec une leçon de morale et un visage des plus mécontents. Déjà qu'aux vues des derniers évènements, son père avait décidé de l'encadrer et de la couver encore plus ... Merci bien, mais l'hiver était sur le point de se finir, et Nerea n'avait pas besoin d'être couvée plus que de raison ! Quoi qu'elle fasse, et quel que soit le degré d'inventivité qu'elle déployait pour retrouver ses clefs, cela ne la menait à rien, si ce n'était à déplacer tout le contenu des placards, rangés si minutieusement par sa belle-mère, et à mettre la pagaille partout où elle passait. D'autant plus qu'elle ne s’embarrassait pas exactement de tout bien ranger derrière elle. Bon, elle avait quand même mis la main sur un morceau de brownie au piment, c'était déjà ça, mais aux dernières nouvelles, les gâteaux au chocolat n'aidait en rien à démarrer une moto, à défaut de ravir vos papilles et de vous caler un peu le ventre. Elle était toute à sa recherche et n'entendit pas les premiers coups de sonnette. A moins que l'on ait frappé à la porte. En tout cas, un bruit la tira de son expédition à la Indiana Jones, alors qu'elle se relevait un peu trop vite et se cognait la tête sous le dessous de l'un des tiroirs des surgelés, qu'elle finit par refermer d'un coup de genou, quelque peu boudeuse et exaspérée. Refermant tant bien que mal tout ce qu'elle avait pu ouvrir sans le fermer, elle finit par se diriger jusque dans le hall d'entrée, là où, contre le mur, reposait une batte de base-ball, placebo comme un autre à une arme à feu du genre carabine censée dissuadé les voleurs. La porte d'entrée n'était pas verrouillée quand quelqu'un se trouvait à la maison, sauf la nuit. Il ne viendrait sans doute à l'idée de personne de tenter de cambrioler le sheriff. Ou alors, c'était juste que Nerea avait encore oublié de barrer derrière elle. Ce qui était fort possible, sauf qu'il lui était personnellement toujours préférable de couvrir ces erreurs par une bonne vieille référence au caractère plus que redoutable et trempé de son père dès lors que l'on n'était ni sa fille ni sa compagne. Son père, son père, en attendant, lorsqu'elle ouvrit la porte, point de faciès typiquement espagnol, point de sheriff, et point d'Absalon, tout simplement.
    « Oui, c'est pourqu... »
En arrêt, elle était littéralement en arrêt. Le souffle coupé, brusquement, le sang qui lui bat dans les tempes, assourdissant tout, à l'exception de ce bruit strident, comme un acouphène. Elle se sent plus légère, comme si son cerveau s'était quelque peu déconnectée des lois du réel et de la gravité. Normalement, c'est ce genre de choses que l'on ressent juste avant de tomber dans les pommes. Sauf que Nerea n'était pas encore devenue une toute petite chose fragile, dénuée de force de caractère et de nerfs suffisamment solides pour tenir. Tenir debout, tenir en équilibre. Tenir la pause, aussi, bouche légèrement entrouverte sur cette question non achevée, et les yeux quelque peu écarquillés. L'une de ses mains maintenant une brise démentielle autour de la poignet de la porte, jusqu'à ce qu'elle en sente presque la matière tenter de se frayer un chemin dans sa peau. Elle ne bouge pas, elle ne parle pas, et, clairement, pour qui la connait suffisamment, ça fait flipper, parce que cela ne lui ressemble pas, pas du tout. Elle qui a toujours du répondant et qui ne se laisse pas démonter. Sauf que, là, on la pardonnera, mais ce n'est pas exactement comme si, en face d'elle, elle avait affaire au couple de retraités du quartier, qui se fait la misère dès qu'ils le peuvent et qui viennent essayer de porter plainte l'un contre l'autre auprès d'Absalon juste parce qu'ils savent qu'ils n'auront jamais le courage de le faire en se rendant jusqu'au poste de police. Sa mère. Ouais, c'est sa mère, enfin, elle croit. La photo qu'elle garde d'elle, unique, est un peu abimée avec les années, et toutes ces fois où elle l'a serrée contre elle. Cornée, aux couleurs un peu passées, aussi. Mais le modèle n'a pas pris une ride ...


Dernière édition par Nerea Castellanos le Sam 12 Déc 2015 - 21:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha   But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha Icon_minitimeVen 13 Nov 2015 - 11:36

You come as some surprise
— nerea castellanos & letha castellanos —
When I hear your voice over the radio from a world away So sweet, Singing out to me I know. It's a lullaby And I'm tangled in thoughts of you, And I'm all alone till you come back home Why don't you come back home ? And when I see the curve of the earth in your willow eyes I'm a rocketeer Coming home after years at the speed of light And suddenly you're there Like a pearl in the palm of the universe. — you got me.

Letha avait fait tellement de fois les cent pas dans son appartement qu'elle en avait probablement abîmé le sol avec ses talons. Depuis qu'elle était arrivée à Radcliff, elle réfléchissait beaucoup à ses retrouvailles avec sa fille, mais il y avait toujours des choses pour la retenir. Quand ce n'était pas à cause du boulot qui lui prenait un temps fou ou à cause d'une grande roue qu'il fallait escalader pour s'en sortir en vie, c'était simplement parce qu'elle avait peur. Ça faisait huit ans maintenant qu'elle n'avait pas vu sa fille et ces trop nombreuses années soulevaient des questions. Est-ce qu'elle se souvenait d'elle ou bien est-ce qu'elle aurait juste l'impression de croiser une inconnue ? Elle n'était pas sûre que son cœur puisse supporter le fait de ne pas être reconnue par sa propre fille. Elle se demandait aussi si elle lui en voulait, peut-être qu'elle pensait que, pour une obscure raison, sa mère avait décidé de l'abandonner. Absalon c'était peut-être le héros dans l'histoire, celui qui était resté à ses côtés du début à la fin, alors qu'elle, elle n'était que cette femme un peu lâche qui l'avait abandonnée. Ce n'était pourtant pas le cas et Letha détestait la simple idée qu'elle puisse penser ainsi. Alors, elle craignait la confrontation, elle repoussait sans arrêt l'échéance, de peur d'être confronté à une nouvelle déception, le genre dont elle ne se remettrait pas. Parce que, pendant huit ans, elle n'avait pas abandonné, elle avait tout mit de côté pour retrouver Absalon et Nerea alors déjà qu'elle avait clairement perdu Absalon – et qu'elle n'avait aucune envie de lui pardonner ce qu'iol lui avait fait – elle n'avait pas envie que ce soit pareil avec Nerea. Elle n'avait pas envie d'être celle dont on ne pardonnerait pas l'absence. Elle aurait tellement voulu être là pour sa fille pendant toutes ces années, mais, on ne lui en avait pas donné l'occasion. Absalon était parti en l'emportant avec lui et Letha elle, elle avait été laissée derrière. Elle ne savait pas pourquoi, les réponses qu'elle avait obtenues, elle lui venaient de Veera, pas d'Absalon lui-même, alors il restait une partie obscure dans cette histoire. Mais il semblait qu'elle s'était retrouvée dans cette situation parce qu'Absalon ne voulait pas la blesser davantage. La bonne blague. Il s'était planté sur toute la ligne l'imbécile. Elle aurait préféré qu'il lui dise la vérité, quelle qu'elle soit, plutôt que de lui retirer sa fille. S'il s'était juste barré parce que leur vie commune ne leur convenait pas, alors très bien, elle aurait pu l'accepter, y en avait d'autres des mariages qui se terminaient en divorce, elle l'aurait accepté et au moins, elle aurait pu refaire sa vie au lieu de simplement se renfermer sur elle même et chercher son époux et sa fille. Les choses auraient pu être différentes avec Mason, si seulement il n'y avait pas eu l'ombre d'Absalon dans leur histoire. Elle l'avait repoussé à cause de ce mariage sans intérêt. Stupide erreur de sa part. Une raison de plus d'en vouloir à Absalon. Il avait détruit sa vie et tout ça pour quoi ? Pour ne pas la blesser ? Quel con.

Cette fois, il fallait qu'elle franchisse le pas, qu'elle fasse un effort pour affronter les choses et assume encore une fois les erreurs de l'homme qui était encore à ce jour – malheureusement – son mari. Si Nerea était en colère contre elle, ce serait de la faute d'Absalon, si elle refusait de lui adresser la parole, ce serait de sa faute à lui, parce qu'un jour, il avait pris une décision particulièrement stupide et c'était elle qui depuis le début devait en assumer les conséquences. Au bout du compte, c'était bien elle qui était malheureuse, pitoyable même. Quarante ans célébrés toute seule au  fond d'un bar quelques jours plus tôt, célibataire, apparemment considérée comme une moins que rien par ses employeurs, pathétique en somme et lui, il était en couple, père de deux enfants, shérif d'une petite ville, certes bizarre et chaotique, mais quand même, au final, il gagnait sur toute la ville, alors qu'elle, elle avait tout perdu. Elle le détestait à présent et elle détestait tout particulièrement l'idée de s'être battue pour leur mariage alors que lui il avait reconstruit sa vie avec tellement d'aisance. Continuer à hésiter avant de retourner voir Nerea c'était une nouvelle fois le laisser gagner et elle ne pouvait tout simplement pas s'y résoudre. C'était de sa fille dont il s'agissait et il ne pouvait pas les séparer indéfiniment. Il fallait qu'elle oublie ses craintes et qu'elle fonce maintenant. Elle poussa un long soupire avant de remplir un verre de whisky, histoire de se donner du courage. Elle avala le liquide ambré d'une traite avant de passer les mains le long de son tailleur pour en effacer les plis inexistants, puis, elle attrapa ses clefs de voitures posées sur la table basse depuis qu'elle était rentrée d'une nouvelle journée infernale passée au commissariat. Cette fois, c'était la bonne, elle allait retrouver sa fille. Elle enfila sa veste, attrapa son sac avant de descendre rapidement de l'immeuble pour rejoindre sa voiture. Elle ne savait pas vraiment où trouver Nerea, parce qu'elle n'avait pas posé la question à Absalon, elle faisait toujours par parler le moins possible à son mari. La dernière fois qu'ils avaient eu une discussion, ça s'était terminé avec elle, lui cassant le nez et vu comment elle était énervée ça aurait pu être pire. Elle n'avait pas non plus chercher l'adresse de sa fille dans les dossiers de la police, c'était carrément intrusif et mal poli. Alors elle allait se rendre jusqu'à chez Absalon, lui, elle savait où le trouver, lui elle avait récupéré son adresse dans un dossier et pour le coup, elle n'en avait pas honte. Elle allait frapper à cette fichue porte, demander ce dont elle avait besoin avant de partir sans cogner sur Absalon. Sans doute que ça allait être compliqué mais elle pouvait le faire. Le tout, c'était d'en avoir la volonté.

Elle avait passé le trajet à essayer de se convaincre qu'elle n'avait absolument pas envie d'étrangler son ex mari et elle n'était pas franchement sûre d'y être parvenue, mais tant pis. Elle se gara rapidement dans l'allée avant de s'avancer vers la porte. Elle resta un moment hésitante devant cette dernière. Ce n'était pourtant pas compliqué, il suffisait d'appuyer sur le bouton pour sonner, un petit geste tellement simple. Et si c'était sa pouf qui ouvrait ? Elle ne la connaissait pas cette fille, sa nouvelle petite amie, mais elle ne l'aimait pas. Normal sans doute, c'était elle qui lui avait pris son mariage, sa famille, sa vie. Difficile de l'apprécier. Quoi qu'elle restait moins blâmable dans l'histoire qu'Absalon. Lui il avait tout les torts. Il avait clairement battu des records niveau connerie. Merde, tous les efforts qu'elle s'était efforcée de faire pour calmer sa rancune sur le trajet avaient vraiment été inefficace. Tant pis. Si elle devait encore lui casser le nez, elle le ferait. Il le méritait de toute façon. Il méritait même pire que ça pour tout ce qu'il lui avait fait subir. Tant pis pour lui, cette fois, elle n'allait pas reculer. Elle expira longuement, cherchant un minimum de courage, puis, elle appuya sur ce petit bouton qui allait sceller son destin. Ce n'était qu'une sonnette et pourtant d'un coup ça semblait tellement plus que ça. Elle avait appuyé, advienne que pourra maintenant. Elle en avait imaginé des trucs pendant les quelques secondes avant que la porte ne s'ouvre, mais pas une seule fois elle avait pensé que ce serait sa fille qui lui ouvrirait la porte. Huit ans s'étaient écoulés et pourtant, impossible de ne pas la reconnaître. Elle ressemblait tellement à son père. La pauvre, pourvu qu'elle n'ait pas hérité de sa connerie hallucinante et son manque de jugement, sinon, elle n'était pas sortie de l'auberge la pauvre. Letha resta bouche-bée devant la jeune femme. Bon dieu, qu'est-ce qu'elle avait grandi et qu'est-ce qu'elle était belle. Et elle, de quoi elle avait l'air là ? D'une débile profonde sans doute. Il fallait qu'elle dise quelque chose, mais son cerveau semblait incapable de faire quoi que ce soit de censé. « Nerea. » Bravo, elle se souvenait de son nom. Y avait forcément mieux à dire que ça pourtant. Elle porta sa main à sa bouche. Elle n'en revenait pas, si bien qu'elle commençait à avoir du mal à respirer. Il ne fallait pas qu'elle fasse un malaise devant sa fille. Il fallait qu'elle se reprenne. « Oh mon dieu. Tu es magnifique et .. et ... » Elle n'avait pas les mots pour continuer sa phrase. Y en avait des choses qu'elle voulait dire, mais pour le moment, elle était trop occupée à retenir ses larmes. Fallait pas qu'elle se mette à pleurer comme une imbécile. « Ton père, il est là ? » Absalon, le sujet qui lui donnait plus des envies de meurtres que des envies de pleurer sur son sort, disons, qu'elle avait passé cette étape. « Pas que j'ai particulièrement envie de le voir. C'était toi que j'étais venue voir … Il t'as pas dit que j'étais dans le coin ? » Sérieusement ? Il n'avait pas pris cinq minutes de sa vie pour lui dire qu'elle était là ? Alors sans doute qu'il ne lui avait pas dit non plus pourquoi elle n'avait pas été là pendant huit ans. Elle allait le tuer, c'était certain, mais pas pour le moment. Pour l'heure tout ce qu'elle voulait, c'était renouer avec sa ville et Absalon ne lui prendrait pas ça, pas cette fois.  

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MessageSujet: Re: But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha   But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha Icon_minitimeMer 18 Nov 2015 - 22:34

If you loved me, why'd you leave ?
All I want is nothing more to hear you knocking at my door. 'Cause if I could see your face once more, I could die a happy woman I'm sure. When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night, alone, without you by my side. But if you loved me, why'd you leave me ? Take my body, take my body. All I want is, and all I need is to find you ...

Non mais, franchement. Dans la part de brownie au piment qu'elle avait engloutie comme une crève-la-dalle affamée depuis des semaines, il n'y avait absolument pas d'herbe, de drogue ou toute autre substance illicite et prohibée. Elle le savait très bien, parce que, d'une, c'était sans nul doute son père qui l'avait cuisiné, ce brownie, sachant très bien qu'il s'agissait là de l'un de ses desserts préférés à elle, et que ne ferait-il pas pour combler et ravir sa chère fille ? Elle le savait aussi très bien, parce que, de deux, Absalon suivait toujours les recettes de cuisine à la lettre, pour être sûr de ne pas se tromper, et la recette, il la tenait d'elle. Elle la lui avait écrite sur un morceau de feuille A4 à petits carreaux, alors qu'il l'avait dérangé devant sa telenovela, en VO, s'il vous plait, un jour qu'elle était malade et donc affalée sur le canapé du salon devant la télé, et qu'elle avait voulu qu'il lui fiche la paix. Comme pour le prendre pour un enfant, ou parce que son cerveau embrumé par la fièvre en avait alors voulu ainsi, elle lui avait plutôt illustrer la recette, avec de jolis dessins d'un œuf, d'un sac de farine, ou encore d'un piment, et des chiffres de quantité, à côté, accompagnés de formules mathématiques. Enfin, plutôt de symboles de multiplication et d'addition. Nerea était donc sûre et certaine que la portion de gâteau chocolaté et pimenté qu'elle avait avalé en quelques secondes seulement était 100% soft et 100% sans drogue. 100% bio, aussi, sans doute, comptes tenus de la propension de la compagne de son père à militer à fond pour le bio, le naturel, et la lutte contre les pesticides, tout ça tout ça. Pas forcément un truc courant aux États-Unis, et encore moins par ici, en plein Kentucky, mais bon, ça passait, c'était pas mauvais, et il paraissait même que c'était excellent pour la santé. Quoi que Nerea semblait dotée d'un métabolisme de fou : la junk food ne ternissait en rien sa silhouette svelte, et elle n'avait ni problèmes dermatologiques, ni capillaires, ni rien du tout. Même si, maintenant, vue de profil dans un miroir, certains trouveraient sans doute à redire à sa silhouette, plus aussi svelte qu'avant. Mais à quoi d'autre s'attendre, quand on a un polichinelle dans le tiroir ? Nerea n'avait pas lâché le sport, donc. Les médecins l'avaient encouragée à continuer au même rythme qu'avant, sans doute parce qu'elle leur avait menti en ne leur disant pas toute la vérité. Ouais, donc, elle leur avait menti, prétendant qu'elle courait de temps en temps, qu'elle faisait aussi quelques exercices cardio, en plus de séance de yoga et de fitness devant la télé, et de parties de Wii enflammées, contre son père, qu'elle battait toujours à plates coutures, ou bien contre sa tante, ou la compagne d'Absalon, aussi. Pas encore contre sa sœur ni sa cousine, cependant, celles-ci étant encore bien trop jeunes pour ça. Oui, Nerea s'accrochait encore au sport, et pourtant, elle voyait déjà sa silhouette changer, se métamorphoser. Commencer à prendre des boobs ne la dérangeait pas trop, mais son petit ventre, là, c'était autre chose ... Quand vous prenez de la poitrine, les gens ne s'interrogent pas vraiment, se disant que vous avez fait de la chirurgie esthétique, tout au plus. Mais un ventre qui s’arrondit, ça laisse peu de doute quant à votre situation ...

Oui, donc, pour en revenir à la situation présente, Nerea était absolument certaine de ne pas avoir ingérer de drogue sans le vouloir. Et puis, elle n'avait pas encore craqué, aujourd'hui, vers une consommation volontaire de substance illicite. Pas d'alcool non plus. Pourtant, la situation était surréaliste. Ou disons plutôt qu'elle était totalement ... Totalement ... Totalement ... En fait, la jeune femme n'avait pas de mot pour qualifier ça. Pour de vrai, d'ailleurs, elle n'avait aucun mot pour rien, là, tout de suite, maintenant. Elle était muette, bouche bée, sur le cul, qualifiez ça comme vous voulez. Elle restait accrochée à la porte, sans réagir. Ou alors elle réagissait trop, mais de l'intérieur. Elle réagissait tellement, dans sa tête, que la course folle de ses neurones et des messages nerveux qu'ils transmettaient conduisait à un embouteillage sans nom, à un réseau neurologie tellement surchargé qu'il était tombé en panne. Pas le blackout total, cependant, parce que son cerveau n'avait pas encore décidé de faire grève, et d'arrêter d'ordonner à ses jambes de tenir le cap et le coup, et de la maintenir debout. De la même façon, Nerea n'était pas tombée dans les vapes. Si, de l'extérieur, on pouvait croire qu'il n'y avait soudainement plus la lumière à tous les étages, la tour de contrôle que représentait son cerveau semblait être épargnée, évitant alors la panne généralisée. Il y avait toujours ses oreilles qui sifflaient, aussi, et ses poumons qui commençaient à la brûler, sans doute parce qu'elle ne respirait pas, et que ça commençait à devenir critique niveau oxygénation. Quelque chose comme ça. Mais, bon, finalement, était-ce si grave que ça ? Après tout, son interlocutrice semblait être dans le même état qu'elle. Son interlocutrice sortie de nulle part, débarquant de nulle part. Il n'y avait eu ni tambour ni trompette pour annoncer son arrivée. Mais, au moins, Letha semblait pouvoir encore parler, elle. Alors, peut-être que Nerea n'avait pas eu le mémo, ou qu'on avait oublié de la tenir informée des derniers évènements. Peut-être qu'elle avait eu tellement la tête ailleurs et à milles choses en ce moment qu'elle était involontairement passée à côté de quelque chose qui lui avait pourtant été signalé ? En fait, elle ne songeait pas trop à tout ça, là, maintenant, son esprit entièrement focalisé sur autre chose, ou alors sur rien du tout, figé par le choc et la surprise inattendue. Parce que c'était une surprise, n'est-ce pas ? Nerea était cependant bien incapable de se prononcer quant à savoir s'il s'agissait d'une bonne ou d'une mauvaise surprise ... En tout cas, les paroles de Letha lui confirmaient bien qu'elle ne se plantait pas, et qu'elle n'hallucinait pas. Qu'elle n'avait pas fait une connexion foireuse entre celle qu'elle voyait là, en chair et en os, devant elle, et celle qui était représentée sur cet unique cliché photographique qu'elle conservait auprès d'elle comme une relique des temps anciens et quasi mythologiques. Face à elle, c'était bel et bien sa mère. Sa mère, quoi ! P*tain de b*rdel de merde ! Elle s'abstint avec difficulté de laisser échapper ces quelques mots de bienvenue d'entre ses lèvres : ça la foutrait mal, quand même, après tout ce temps ... Alors, elle préféra de loin faire "non" de la tête, indiquant par là-même que, non, Absalon n'était point là. Non sans sentir son cœur et ses tripes se serrer de penser, un instant, que c'était lui qu'elle voulait voir, et non pas elle. Pas elle, après tout ce temps, tout ce silence, toutes ces interrogations, toutes ces auto-mutilations psychiques. Ouais, ça lui faisait grave mal au bide, au point de la faire grimacer. ¡ Seriamente ! Un mal de bide qui fut comme une piqure de rappel la ramenant à la réalité. A moins que ...
    « Il est au Poste ... Et il ne m'a rien d... » Et il ne lui avait rien dit. Ce qu'il voulait dire qu'il savait, d'après ce que Letha sous-entendait. A moins qu'elle ne fasse plus que de sous-entendre quoi que ce soit. En fait, elle était carrément en train de lui dire qu'Absalon savait, et que Letha savait aussi qu'il savait. Ce qui signifiait qu'ils s'étaient vus. Et là, tout lui arrivait terriblement en pleine figure. Pas comme un boomerang, mais comme une bonne vieille droite, de celles qui vous font vaciller et vous pètent les dents, et le nez, par la même occasion. Cela lui retournait l'estomac. Elle était restée silencieuse, et puis ensuite elle avait répondu en mode détente et tranquillité, comme si ce début de discussion mère/fille avait tout de normale, d'habituelle, aussi. Et elle réalisait à la fois que sa mère était de retour, si jamais elle était réellement partie un jour. Et que son père était au courant. Et que ses parents s'étaient vus, ou revus, c'était pareil. Et que sa mère n'était pas venue la voir elle, en première. De quoi lui retourner pour de bon l'estomac, et qu'à n'en pas douter, son visage virait à la pâleur quasi létale, elle qui tenait tout de même de son père un certain petit teint hâlé. De quoi lui retourner l'estomac, ouais. De quoi lui donner la nausée. Oui, c'était carrément ça. La nausée. Une nausée la faisant détaler vers le lieu et le plus proche et le plus adéquat pour vomir sans devoir ensuite passer de longues minutes à nettoyer, quitte à bousculer un peu sa mère au passage : le jardin, devant la maison. Sa mère, quoi ! Rien que de penser à ce terme, Nerea sentit son estomac se retourner une dernière fois avant qu'elle ne baptise le gazon de ce fameux brownie au piment qu'elle avait avalé seulement quelques minutes auparavant.


Dernière édition par Nerea Castellanos le Sam 12 Déc 2015 - 21:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha   But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha Icon_minitimeDim 29 Nov 2015 - 14:01

You come as some surprise
— nerea castellanos & letha castellanos —
When I hear your voice over the radio from a world away So sweet, Singing out to me I know. It's a lullaby And I'm tangled in thoughts of you, And I'm all alone till you come back home Why don't you come back home ? And when I see the curve of the earth in your willow eyes I'm a rocketeer Coming home after years at the speed of light And suddenly you're there Like a pearl in the palm of the universe. — you got me.

Après huit ans, revenir vers sa fille, ça semblait plus compliqué que ça en avait l’air. Letha avait hésité tellement de fois. Elle savait que c’était à Absalon qu’il fallait qu’elle s’adresse pour entrer en contact avec sa fille et la simple idée de s’imaginer adresser la parole à Absalon la répugnait et la laisser tomber dans cette rage folle dont elle n’arrivait pas à se débarrasser. Il fallait qu’elle se calme avant de parler à Absalon ou même à Nerea, ça avait été une certitude qu’elle avait depuis de nombreuses semaines maintenant. C’était dur à faire taire cette colère qui la prenait aux tripes depuis qu’elle avait retrouvé Absalon. C’est qu’elle avait passé huit ans de sa vie à le rechercher et qu’elle n’avait jamais abandonné. Y avait eu des moments de doutes. Ces instants qu’elle avait pu passer avec Mason en oubliant volontiers qu’elle était mariée, mais tout lui revenait à la figure au bout du compte et elle se revenait toujours vers les cendres de son mariage. Elle avait repoussé Mason pour ça, elle avait récolté son mépris alors qu’elle s’était surprise à vouloir tellement plus que ça. Huit ans pendant lesquels elle s’était accrochée à ce mariage pour au final s’apercevoir que son époux l’avait abandonnée en prenant leur fille avec lui, puis qu’il s’était enterré dans une petite ville au milieu de nulle part pour fonder une autre famille avec une autre femme. Elle était en colère. Folle de rage même. Ce n’était pas simplement qu’il l’avait trompé, ça elle aurait pu s’en remettre. C’était qu’il avait détruit sa vie. Parce que huit ans c’était long et maintenant, elle avait la sensation qu’il était trop tard pour qu’elle puisse refaire sa vie. Du haut de ses quarante ans, ça semblait compliqué de s’imaginer refaire sa vie. Elle avait tout perdu, parce qu’un beau jour son mari avait décidé de la trahir de la pire façon possible. Elle n’avait aucune idée de ce qui était passé par la tête d’Absalon pour qu’il en arrive là. Ce qu’elle savait, c’est qu’elle avait tout perdu et que renouer avec son passé, c’était difficile maintenant qu’Absalon avait tout réduit en pièces. Alors, elle avait attendu avant de revenir vers Nerea, peut-être qu’elle avait trop attendu, qu’elle avait trop repoussé l’échéance à cause de ses craintes et de toutes les choses qu’elle ignorait, mais elle avait fini par prendre son courage à deux mains. Elle s’était sentie prête à affronter Absalon et pourtant, ce ne fut pas son visage qui se dessina dans l’encadrement de la porte à laquelle elle avait sonné.

Les traits de Nerea qui se dessinaient juste devant elle étaient une véritable surprise. Elle n’avait pas vu sa fille depuis huit ans. A cette époque elle était encore une enfant, même pas une adolescente encore. Une petite fille qui avait tellement changé. Mais elle pouvait encore la reconnaitre, parce que son visage, elle ne l’avait jamais oubliée et elle s’y était accrochée durant toutes ces années. Elle avait bien grandi, c’était normal en huit ans. Elle était devenue une magnifique jeune femme. Elle ressemblait beaucoup à son père, ça avait toujours été le cas. Fallait croire que la génétique avait décidé de faire davantage parler les gens transmis par Absalon que les siens. En la voyant là juste devant elle, Letha avait vraiment envie de pleurer. Elle avait presque l’impression que tout ça n’était qu’un rêve, parce qu’après huit longues années, ça semblait trop beau pour être vrai. Elle se serait volontiers pincée elle-même pour vérifier de la véracité des choses, mais elle n’en fit rien. Dans le pire des cas, si ça devait vraiment n’être qu’un rêve, alors, elle ne voulait pas se réveiller, parce que c’était le plus beau rêve qu’elle n’ait jamais eu l’occasion de faire. Si ça ne devait être qu’un rêve, elle voulait y rester pour toujours parce que c’était tellement mieux que tout ce qu’elle aurait pu avoir dans la réalité. C’était difficile de trouver quoi dire après tout ce temps, d’autant plus qu’elle ne savait pas ce qu’Absalon avait pu lui raconter pour justifier son absence. Un mensonge sans doute, parce qu’il était trop lâche pour admettre qu’il avait simplement décidé de l’emmener avec lui et de s’enfuir à l’autre bout du pays avant de faire en sorte que Letha soit incapable de les retrouver. Elle avait essayé pourtant, pendant huit ans, elle n’avait presque fait que ça. Elle avait cherché, encore et encore, sans jamais baisser les bras, sans jamais croire tout ce qu’on pouvait dire autour d’elle. Elle avait cherché et enfin, elle réalisait que ça n’avait pas été en vain. Elle avait eu raison de continuer à se battre, raison de ne jamais admettre que sa fille était morte, parce qu’elle était bien là juste devant elle. La situation n’avait pas l’air plus facile pour Nerea qu’elle ne l’était pour elle. C’était normal. Huit ans, ce n’était pas rien.

Elle avait pris le temps de regarder la jeune femme de haut en bas. Fronçant les sourcils en voyant son ventre arrondi, mais elle n’eu pas le temps de faire le moindre commentaire. Elle avait reposé les yeux sur le visage de sa fille alors que cette dernière avait pris la parole. Un bout de phrase qu’il n’était pas difficile de continuer. Absalon n’avait rien dit. La prochaine fois qu’elle lui adresserait la parole, elle lui en collerait encore une en plein visage c’était certain. Et si elle lui cassait de nouveau le nez, tant pis pour lui. Lui, c’était son cœur qu’il avait brisé et ça, y avait aucun médecin qui avait été capable de le réparer en huit ans. Elle arqua un sourcil alors que la jeune femme sortait rapidement de la maison pour se précipiter vers les buissons pour rendre son déjeuné. Letha se précipita vers elle, déposant sa main contre son dos. « Est-ce que ça va ? » Franchement ça n’avait pas l’air d’aller, la question était stupide, mais elle n’avait rien trouvé de mieux dans son empressement. Est-ce que ça allait aller, ça aurait été plus adapté, histoire qu’elle sache s’il fallait qu’elle appelle les pompiers ou pas. Quoi que, elle avait juste vomi, les pompiers, ce serait probablement trop. « Est-ce que c’est moi qui te donne envie de vomir ou c’est les nausées ? » Parce qu’elle n’était pas stupide et que vingt-et-un ans plus tôt, elle l’avait eu aussi ce petit ventre arrondi, les nausées abominables et tout le reste. Elle savait ce que ça faisait d’être enceinte, même si ça remontait à loin pour elle. Elle n’avait pas oublié, parce que même si y avait eu des moments particulièrement difficiles dans cette grossesse, elle lui avait offert le plus grand bonheur de sa vie, celui là même qu’Absalon lui avait arraché. « Tu devrais rentrer et t’asseoir un peu. Et puis boire un coup. » Et puis, peut-être qu’elles pourraient parler aussi. Parce que Letha voulait s’expliquer. Quoi qu’Absalon ait pu lui dire, il manquait forcément une partie de l’histoire, elle avait vraiment du mal à imaginer qu’il ait pu lui expliquer ce qu’il avait fait. Peut-être que si ça avait été le cas, Nerea aurait cherché à revenir vers elle à un moment donné. C’était ce que la rousse se plaisait à croire, parce que c’était plus rassurant comme ça et au point où elle en était, elle prenait tout ce qui pouvait la rassurer, parce que ces huit dernières années avaient été un horrible cauchemar. 
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MessageSujet: Re: But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha   But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha Icon_minitimeSam 5 Déc 2015 - 1:39

If you loved me, why'd you leave ?
All I want is nothing more to hear you knocking at my door. 'Cause if I could see your face once more, I could die a happy woman I'm sure. When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night, alone, without you by my side. But if you loved me, why'd you leave me ? Take my body, take my body. All I want is, and all I need is to find you ...

Peut-être avait-elle quelque peu été chanceuse dans son malheur. Nerea s'était retrouvée sans mère à un moment où les attaques pernicieuses, vicelardes et empoisonnées s'étaient faîtes moins nombreuses. Moins naïves et innocemment mesquines, aussi. Quoi que ... Elle avait commencé à vivre ces années de séparations en étant au lycée. Parce qu'elle était déjà brillante pour les études lorsqu'elle vivait encore à Washington, et que cela n'avait absolument pas changé suite à son arrivée à Radcliff. Et ce même si le niveau d'exigence du corps professoral et enseignant n'était pas forcément le même. Après tout, ici, c'était quand même plus paumé que dans la capitale des Etats-Unis itself ! Au lycée, certes, tout le monde est incertain de lui-même. Tout le monde se pose un milliard de questions, voit son corps et son psychisme changer. On se sent dans une certaine insécurité, alors, on a le réflexe d'attaquer l'autre avant qu'il ne nous attaque. C'est en tout cas le genre de théories que développent les psychologues scolaires pour en quelque sorte excuser et justifier la violence physique et morale qui pullule dans les établissements scolaires, quand ils ne sortent pas tout simplement que ce n'est qu'un cap, qu'il n'y a rien d'inhabituel à ça, qu'il faut laisser le temps au temps, et que ça va finir par passer. Nerea n'avait pas vraiment eu à endurer pendant longtemps les plus attaques personnelles de ses camarades de classe. Parce qu'elle était nouvelle, et donc objet des curiosités pendant les premières semaines qui avaient suivies son arrivée dans la petite bourgade du Kentucky. Et puis, elle était plutôt mignonne, les garçons s'étaient déjà intéressés rapidement à elle, sans parler du fait qu'elle était plus jeune d'un an que ceux de sa promo. Elle était rapidement parvenue à conquérir et séduire suffisamment de monde pour grimper parmi l'élite des élèves populaires, ce qui l'avait épargnée des attaques puériles du lycée, parce qu'on n'osait alors pas trop s'en prendre à elle. De la même façon, sa réussite pour les études n'était pas passée inaperçue, et la seule raison qui avait poussée les profs à lui refuser de sauter une nouvelle classe pour finir le lycée à 16 ans et non à 17, cela avait été son attitude. Oui, au final, elle avait provoqué le chaos plus qu'elle ne l'avait subit, même si, dans sa tête, il fallait le reconnaître, ça n'avait plus été tout rose et tout ordonné. C'était à ces instants là que tous ses questionnements sur sa mère, sur ses parents, et sur tout ce qui avait bien pu se passer pour que tout déraille étaient venus la bouffer et la miner de l'intérieur. Il n'y avait pas à dire, cela avait même été sacrément corrosif. Sans doute bien trop pour une jeune fille de son âge. Alors, d'une certaine façon, un certain nombre de personnes n'avait pas dû être très surpris par son overdose il y avait déjà quelques semaines. Les clichés et les idées préconçues ont la vie dure, il faut croire.

Sa mère était belle, très belle, même. Ce qui ne la surprenait pas réellement. Parce qu'après tout, elle était plutôt jolie elle aussi, et que si elle tenait quand même très grandement de son père, elle devait tout de même la touche féminine de ses traits et de ses courbes à sa mère. A moins qu'Absalon ne lui ait caché quelque chose ... Ce qui, finalement, ne la surprendrait sans doute pas plus que ça. En tout cas, non, malheureusement, la jeune femme n'avait pas exactement eu le temps de se livrer à une radiographie en détails de la personne de sa mère, pas plus qu'elle n'avait réellement eu le temps de la détailler entièrement, physiquement, parce que, déjà, son estomac avait fait des siennes. Elle ne savait trop si cela venait du brownie qui serait potentiellement mal passé, ou bien si elle avait chopé un truc, ou si c'était la faute de sa grossesse, ou juste le coup du stress, du choc, et de la surprise limite traumatisante quoi. Ce n'était pas tous les jours, après tout, qu'on se retrouve nez à nez avec un fantôme du passé, sans être prévenue et préparée à ça par avance. Oh, bien sûr, elle avait déjà fantasmé des dizaines de retrouvailles avec sa mère, mais jamais ce n'était survenu ainsi, dans un cadre ou un contexte tels que ceux-ci. Et puis, il fallait bien dire, aussi, que ce genre de fantasme remontait à quelques temps. Parce que, depuis, elle s'était plutôt demandée, à certaines occasions, ce que pourrait bien penser sa mère de son attitude, de son comportement, et de ses penchants. En tout cas, non, décidément non, Nerea n'avait jamais fantasmé les retrouvailles mère/fille dans un contexte au sein duquel elle vomirait ses tripes et obligerait sa mère à la soutenir. Cela donnait sans nul doute une image bien lamentable d'elle-même. Fragile, malade, incapable de soutenir le choc. Ce n'était pas elle. Ce n'était même absolument pas elle, mais présentement, elle était bien incapable de faire autrement que d'attendre que ça passe, non sans sentir une chaude et douce brûlure dans son dos, là où Letha avait apposé sa main. C'était sans doute stupide, sauf si sa mère était dotée du don des mains chaudes, une grande première. Mais, d'une certaine façon, cela réconfortait Nerea tout autant que cela la plongeait dans la honte de l'obliger à vivre une situation telle que celle-ci. Et lorsque la question de Letha fusa d'entre ses lèvres, concernant le principal responsable de cette nausée, Nerea sentit tout son corps se contracter jusqu'au plus profond d'elle-même. Que sa mère puisse se penser principale responsable était très dur à encaisser, parce que Nerea culpabilisait de la positionner bien malgré elle vers de telles pensées. Heureusement pour elle, il n'y eut pas de nouvelle salve de renvois, sans doute parce qu'elle n'avait plus grand chose dans le ventre, ou que son mental était revenu en force et en flèche pour la secouer un peu et faire qu'elle se reprenne. Qu'elle recouvre cette force de caractère qui était plus que la sienne.
    « Naan, c'est pas toi ! ... Ce sont les nausées, je crois ... » La surprise, aussi, peut-être. Le stress également ? Ou peut-être un superbe magma de tout à la fois, du genre combo imprévisible et plus que sismique. Elle avait fini par hocher la tête pour lui indiquer que, c'était fini, que c'était passé. Qu'elles étaient en zone sûre maintenant, quelque chose comme ça. Nerea s'essuya alors la bouche du plat de la main, même si le coup acide des sucs digestifs lui imprégnait le palais, sensation désagréable s'il en était. Et puis, elle se redressait un peu, tout en espérant fort que sa mère ne retire pas sa main de son dos. C'était comme si elle avait besoin de la sentir plus que simplement proche d'elle, mais tout contre elle. Des rares choses qu'elle avait réussi à obtenir de son père, celui-ci lui avait dit, un jour, que, petite, il était difficile parfois pour lui de séparer la mère et la fille, quand Nerea était bébé, mais que c'était une bonne chose. Que le peau à peau était une technique plus qu'approuvée et adéquate, pour resserrer les liens parent/enfant. Une explication obtenue récemment, suite à cette grossesse qui avait été découverte. Absalon ne l'avait jamais encouragée à avorter, d'ailleurs. Mais il n'avait pas à sa disposition toutes les données du problème, son jugement était donc biaisé, sans doute ... Mais qu'en penserait Letha ? « Oui, rentrons. Il y a de sacrés commères dans le voisinage. Il ne manquerait plus qu'on en vienne à dire qu'une diablesse ou qu'une sorcière rousse soit venue me jeter un sort. ... Il y a des imbéciles dans le coin. Tout un paquet. » Elle avait esquissé un petit sourire à sa question, avant de finir par froncer le nez en déplorant le degré de croyances arriérées de certains habitants du coin. Ouais, les petits bleds, ça a ce défaut là aussi. Elle croisait finalement les bras sous sa poitrine, un peu hésitante et balbutiante, et rougissante, aussi. C'était très étrange d'accueillir sa mère ici, chez elle, enfin, chez son père, comme si Letha était une parfaite étrangère alors qu'elle était tout de même sa mère. Cela la mettait un peu mal à l'aise, surtout parce qu'elle savait que la situation était anormale. Finalement, elle l'attrapa par la main, en veillant bien à choisir celle sur laquelle elle ne s'était pas essuyée la bouche, pour finalement mener Letha jusqu'à l'intérieur et refermer la porte d'un petit coup de pied et d'un coup de fesses. Bah quoi, elle n'avait plus vraiment de main dispo ... « Je ... Je suis contente que tu sois là ... Enfin, non, pas contente, je suis plutôt ... Je sais pas comment exprimer ça. Parce que ... Parce que je t'ai attendu tellement longtemps, si tu savais, et Papa ne m'expliquait rien ... » Elle finit par lâcher sa main, pour aller se nettoyer les mains dans l'évier de la cuisine, non sans vite revenir vers elle. Les règles de la politesse, quand même. « Je sais que c'est Papa que tu voulais voir, mais ... T'es quand même contente que ce soit moi qui t'ait ouvert ? » Question naïve, puérile, sans doute, mais Nerea avait le droit de l'être, non, après tout ce temps ? ...


Dernière édition par Nerea Castellanos le Jeu 14 Jan 2016 - 0:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha   But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha Icon_minitimeVen 1 Jan 2016 - 20:19

You come as some surprise
— nerea castellanos & letha castellanos —
When I hear your voice over the radio from a world away So sweet, Singing out to me I know. It's a lullaby And I'm tangled in thoughts of you, And I'm all alone till you come back home Why don't you come back home ? And when I see the curve of the earth in your willow eyes I'm a rocketeer Coming home after years at the speed of light And suddenly you're there Like a pearl in the palm of the universe. — you got me.

Il fallait croire que c’était son jour de chance. C’était ce que Letha commençait à penser, là en face de sa fille alors qu’elle avait cru qu’elle serait obligée de passer par la case Absalon pour pouvoir retrouver Nerea. C’était mieux ainsi, parce que, clairement, affronter Absalon était l’une des choses les plus stressantes qu’elle pouvait avoir à faire dans sa vie. C’était compliqué entre eux à présent et ça n’avait rien de vraiment surprenant. Il ne l’avait pas simplement laissée tomber ou abandonnée, il l’avait complètement trahie. Elle le détestait pour ce qu’il avait fait et elle n’était pas bien sûre de pouvoir lui pardonner un jour son geste. Il était parti sans lui donner de raison et en emportant leur fille avec lui. Il l’avait privée de son enfant pendant tellement d’années, alors qu’elle était sa mère, celle qui l’avait portée et qui l’avait mise au monde. Il n’en avait rien eu à faire de ce qu’elle pouvait ressentir. D’après Veera, il avait agi de la sorte afin de la protéger. C’était une blague de bien mauvais gout d’après Letha, parce qu’il ne savait pas de quoi il l’avait protégée. Il l’avait simplement faite souffrir comme elle n’avait jamais cru pouvoir souffrir et surtout elle n’avait jamais pensé que lui, il pourrait lui faire autant de mal. Elle l’avait tellement aimé pendant tant d’années. Elle avait cru que c’était réciproque, mais il fallait croire qu’elle s’était bien trompée. Absalon n’en avait probablement jamais rien eu à faire d’elle pour oser la traiter comme il l’avait fait. S’il avait vraiment voulu la protéger, alors, il se serait donné la peine de demander le divorce plutôt que de partir comme il l’avait fait en faisant en sorte qu’elle ne puisse jamais le retrouver. Elle le détestait à présent, alors éviter une confrontation avec lui, c’était un véritable soulagement. Elle savait qu’à un moment où à un autre elle n’aurait pas le choix, notamment parce que son entrevue avec Veera ne suffisait pas. Elle voulait entendre le pourquoi du comment de la bouche d’Absalon, pas seulement de sa sœur. Il n’y avait probablement aucune chance pour que ça rende les choses plus claires pour elle, mais elle en avait besoin. Cependant, pour l’heure, elle n’était pas prête, alors, plus elle pouvait repousser l’échéance, mieux c’était. Pour elle comme pour lui dans le fond, parce qu’elle avait cette envie irrépressible de le cogner pour le moment. Alors, c’était beaucoup mieux que ce soit Nerea qui ait ouvert cette porte.

C’était bizarre de revoir Nerea ici, maintenant, après toutes les années qui s’étaient écoulées. Mais c’était définitivement mieux qu’Absalon. Elle avait déjà plein de questions qu’elle mourrait d’impatience de lui poser et elle ne saurait même pas par laquelle commencer. Il y avait son ventre arrondi qui l’interrogeait et pas qu’un peu. Mais elle pouvait mettre de côté l’idée d’être déjà sur le point d’être grand-mère pour s’interroger sur sa vie. Comment ça allait, qu’est-ce qu’elle faisait. Huit ans s’était long, elle en avait des choses à rattraper. Mais elle ne savait clairement pas par où commencer. Elle voulait l’écouter tout lui raconter en détails même si ça devait prendre une éternité. C’était qu’elle était ravie de la revoir sa fille et que le stresse qu’elle ressentait auparavant commençait peu à peu à s’évanouir pour se transformer en véritable satisfaction la rendant particulièrement dynamique. Alors, elle aurait pu l’écouter parler pendant toute la nuit si ça avait été nécessaire, elle avait l’impression qu’elle ne tomberait plus jamais de sommeil tant elle se sentait énergisée d’un coup. Elle en oubliait tout le reste. Radcliff et ses problèmes n’avait plus la moindre importance en cet instant. Tout ce qui comptait, c’était Nerea. Elle avait imaginé ce moment tellement fois ces huit dernières années, qu’elle avait bien l’intention de le savourer, de ne pas en perdre la moindre miette. Ça semblait tellement surréaliste qu’elle se demandait parfois s’il ne s’agissait pas d’un rêve de plus à venir ajouter à la longue liste de tout ceux qu’elle avait déjà fait jusqu’à présent. Mais pourtant, elle était bien réveillée et Nerea était bien là, en face d’elle, malgré toutes ces années perdues. Letha savait à présent qu’elle avait eu raison de s’accrocher avec force à ses convictions. Elle avait eu raison de ne jamais abandonner, parce que c’était parce qu’elle n’avait jamais lâché l’affaire qu’elle avait pu venir jusqu’à Radcliff. Ce n’était pas pour le fbi qu’elle était venue jusqu’ici, ça ce n’était qu’une excuse. C’était parce que ses recherches l’avaient menée jusqu’ici. Elle s’était servie du chaos qui régnait en ville comme d’un prétexte pour garder son boulot même en partant à l’autre bout du pays. Puis, ça les avait bien arrangé au fbi, ils arrêtaient pas de dire que c’était mieux qu’elle prenne du recul, qu’elle se laissait trop influencée par ses émotions et tout un tas de bordel comme ça. Ils pouvaient parler, dire ce qu’ils voulaient, d’habitude, ça l’agaçait, là, elle n’en avait vraiment plus rien à faire.

La nausée qui s’était emparée de Nerea l’avait certainement ramenée à la réalité. Elle s’était précipité vers la jeune femme, même si dans le fond, il n’y avait rien à faire pour aider, lors de ce genre de problèmes. Letha le savait pertinemment, après tout, si elle n’était pas passée par là précédemment, Nerea ne serait pas là à l’heure actuelle. Heureusement que ce n’était que les nausées qui étaient responsables des vomissements de la jeune femme. Letha fut soulagée de l’entendre que ce n’était pas elle le problème. Elle resta cependant proche de sa fille, n’osant même pas retirer sa main qu’elle avait posée contre son dos. Elle était si proche d’elle en cet instant, c’était presque irréaliste. Là encore, elle aurait pu pleurer de joie si elle ne s’efforçait pas de se retenir avec autant de force qu’elle le pouvait. Letha fronça les sourcils suite aux paroles de la jeune femme. « J’ai l’air d’une sorcière ? » Elle jeta un rapide coup d’œil aux vêtements qu’elle portait et à première vu, le tailleur, ça ne faisait pas trop diabolique. Mais dans le fond, Nerea avait probablement raison, les gens étaient un peu bizarre dans le coin, elle avait eu l’occasion de le remarquer à de nombreuses reprises alors qu’elle feuilletait les rapports de police de la ville. Finalement, elle avait suivit sa fille à l’intérieur de la maison. La main dans la sienne, c’était presque bizarre et pourtant il s’agissait de sa fille. Fille qu’elle n’avait pas revue depuis tellement d’années. Elle esquissa un léger sourire plein de compassion. « On est deux dans ce cas alors. Faut croire que ton père n’a jamais été très doué pour les explications. » Il n’avait rien expliqué à personne apparemment. Il s’était barré avec Nerea mais n’avait pas dit pourquoi ni à sa fille, ni à son épouse. Il méritait plus qu’un simple coup de poing dans le nez. Elle soupira légèrement alors que sa fille s’était éloignée dans la cuisine. Elle attrapa un cadre photo posé sur le buffet, Absalon, sa nouvelle compagne et leur enfant. Une belle petite famille. Elle avait envie de balancer ce cadre au sol et de le piétiné à coup de talon, mais elle le reposa rapidement alors que Nerea revenait vers elle. Elle s’avança vers sa fille pour venir poser ses mains sur ses épaules. « Je suis vraiment heureuse que ce soit toi qui ais ouvert la porte. J’étais venu voir ton père pour qu’il me dise où je pouvais te trouver. » Du coup ça l’arrangeai que ce soit elle qui ait ouvert plutôt que son imbécile de père. « Vaut mieux pas que je le vois de toute façon. La dernière fois je lui ais cassé le nez. » Elle grimaça légèrement, pourtant elle ne s’en voulait pas une seule seconde, elle avait toutes les raisons du monde de lui casser le nez et même plus que ça, vu comment lui, il avait décidé de lui briser le cœur. « Je suis tellement désolée tu sais. J’aurais voulu venir te voir plus tôt, dès que j’ai enfin réussi à vous retrouver, mais j’avais tellement peur que ton père t’ait dit que je t’avais abandonnée ou ce genre de chose, que j’avais vraiment peur de ta réaction. » Passer huit ans à chercher sa fille pour constater qu’elle la détestait, elle ne l’aurait pas supportée, alors, il lui avait fallu du temps et de nombreux conseils avant d’oser enfin franchir le pas. Maintenant, c’était fait et elle ne le regrettait pas.
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MessageSujet: Re: But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha   But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha Icon_minitimeJeu 14 Jan 2016 - 0:58

If you loved me, why'd you leave ?
All I want is nothing more to hear you knocking at my door. 'Cause if I could see your face once more, I could die a happy woman I'm sure. When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night, alone, without you by my side. But if you loved me, why'd you leave me ? Take my body, take my body. All I want is, and all I need is to find you ...

Tout ceci avait toujours été bizarre, d'aussi loin qu'elle s'en souvenait. Sans doute pour la simple et bonne raison qu'il y avait ce flou plus que gaussien, ce brouillard, cette mémoire qui flanchait et était tout sauf fidèle à la réalité des choses et des évènements tels qu'ils s'étaient passés et déroulés. Nerea n'avait jamais été dupe, parfaitement consciente qu'elle était de l'anormalité de la chose. Avoir la mémoire qui flanche, et qui avait des limites, ce n'était pas son habitude. Elle était capable de se souvenir de bien des choses, n'avait jamais eu à relire ses cours des dizaines de fois pour les mémoriser. Elle était assez physionomiste, avait un sens pour les détails (parfois trop, même ...), et pour tout ce genre de trucs quoi. Elle avait une mémoire photographique, se souvenait de trucs nuls et sans intérêt assez souvent, ce qui lui permettait quand même de temps en temps de pouvoir répondre aux questions de jeux télé, affalée sur le canapé, sous un plaid, tout en mangeant des céréales avec un peu de lait chocolaté tout autour. Pourtant, concernant les treize premières années de sa vie ... Disons que ce n'était pas le noir complet, parce que, là, franchement, ce serait effrayant, mais disons que certaines zones étaient toutes brumeuses. Comme un focus mal effectué, sur une photo. Ou comme de l'eau balancée sur une peinture, brouillant tout et produisant un magma de couleurs plutôt que la moindre forme définie et distincte. Elle savait pourquoi tout ceci était ainsi, du moins, elle pensait savoir et pensait comprendre. Son père n'y était sûrement pas pour rien. Mais, dans le même temps, elle se disait qu'elle aussi avait dû s'y mettre, parce que ... Parce que, d'une certaine façon, elle s'était convaincue, elle-même, que c'était normal. Ou quelque chose comme ça. En fait, en vérité, elle évitait de penser à tout cela. Parce que cela lui donnait la migraine d'essayer de faire place nette et de reconstituer le puzzle de ses souvenirs survivants, de ces sensations qui émergeaient de tout ce flou, aussi. Cela lui donnait la migraine, et cela lui donnait mal au bide, aussi. Parce qu'elle entrait en contact avec les petits tours de passe-passe de son père, sans doute, ainsi qu'avec les propres siens. Leur don respectif avait cet effet là, quand vous tentiez d'y résister, ou d'en faire disparaître les effets. D'une certaine façon, cela avait contribué à rendre Nerea telle qu'elle avait été durant son adolescence. Et cela n'avait en rien simplifié les relations père/fille, et avait de plus mis un sacré coup à sa propre confiance en elle. D'une certaine façon, elle avançait à cloche-patte, d'emblée, avec l'absence de sa mère. Et la sensation n'en était qu'augmentée, voire même décuplée de par le simple fait qu'il y avait cet absence d'éléments, de souvenirs, ce vide, ce flou, et ce refus masochiste d'accepter tout en se laissant bercer par quelques persuasions de normalité. Oui, ça avait été le fouillis dans son esprit, et ça l'était encore, par bien des aspects. Sans parler du fait que, pour réussir à réellement savoir qui elle était elle-même, et bien ce n'était pas gagné, avec de telles bases ...

Elle se retint de s'appliquer à elle-même un face-palm en voyant et en entendant la réaction de sa mère à sa petite plaisanterie faisant référence au degré de stupidité et de croyance arriérée d'un bon paquet des gens du coin, ceux qui se disent natifs d'ici depuis des siècles et donc des Radcliffiens purs jus. Ouais, et bien à force de baigner dans leur jus, le résultat final n'est pas fameux, sans parler des tendances parfois limite incestueuses qui avaient dû traîner dans le coin au tout début, quand il n'y avait que 10 colons se battant en duel et refusant de mélanger leurs gènes avec les vrais gens du coin, c'est à dire les populations amérindiennes. Au final, on a bien dû se marier pas mal de fois entre cousins, ce qui expliquerait qu'à force, bah on nait avec des cases en moins. En tout cas, sans tomber à plat ou provoquer des retrouvailles écourtées, la petite pique de Nerea vis à vis de ses voisins n'avait pas excellemment bien fonctionné auprès de Letha. Oh shit ... En règle générale, la jeune femme était plutôt du genre à laisser les gens mariner dans leur erreur et leur méprise et leur incompréhension. Tout ça parce qu'au final, ça lui faisait une belle jambe de savoir s'ils avaient tout compris ou non, et puis, parce qu'après tout, il n'y avait aucun grand dessein commun entre eux, alors, les laisser plantés sur le bord de la route, pendant qu'elle, elle continuait d'avancer et que, eux, ils continuaient d'attendre voir passer le train, ça ne la dérangeait pas plus que ça, la Miss. Mais Letha était complètement hors catégorie, elle. Et Nerea s'emmêlait déjà les pieds alors qu'elle essayait d'établir un contact entre elles. Pas que sa mère le lui refuse, ce contact, ou qu'elle ne fasse rien pour aller elle aussi en ce sens, ou bien encore qu'elle soit venue pour tout autre chose, du moins, aux dernières nouvelles. Mais, bon, la jeune femme avait voulu détendre un peu les choses, sans doute, lui montrer que c'était cool entre elles, qu'il n'y avait pas de rancœur, de détestation, ou de cul coincé, des trucs comme ça. Alors, contrairement à ses habitudes, elle se souciait réellement de remettre les choses dans leur contexte, ou plutôt d'expliquer ce qu'elle avait voulu dire, après avoir un peu écarquillé les yeux et avoir piqué un petit fard. Paraît-il que sur son teint quelque peu hâlé de par ses gènes hispaniques, ça lui allait plutôt bien, mais, là, tout de suite, comme ça, de son esthétisme, Nerea n'avait rien à faire ! Même si, bon, ne pas être trop vilaine ou trop peu soignée, ça devait quand même rassurer sa mère sur le fait qu'elle n'avait pas pondu un troll ou une pouilleuse.
    « Non, c'est pas ce que j'ai voulu dire. T'es super canon, encore plus que sur ma photo, et pourtant, t'as vieilli ! Enfin, je veux dire, t'as plus le même âge que sur la photo et ... Je m'embrouille là, hein ? » Elle posa une main soudainement un peu moite sur sa joue, en fermant les yeux et en prenant le temps de respirer. « Ce que je voulais dire, c'est que les gens d'ici font vite des conclusions hâtives avec le moindre élément un peu différent ou hors norme qui leur tombe sous la dent. Il y a pas mal de vieux qui parlent à Papa comme s'il ne comprenait pas l'anglais, en articulant et en parlant bien fort, et en ne conjuguant pas leurs verbes, et en le tutoyant. Alors, puisque, toi, tu as les cheveux roux ... Tu sais quoi, oublies, j'ai pas du tout eu l'intention de te traiter de sorcière, j'te promets. » Elle tenta de lui adresser le sourire le moins rouge de honte que possible, avant de lui prendre la main et de l'entraîner à sa suite à l'intérieur du domicile familial.
Oui, donc, à entendre sa mère, c'était bien ce qu'elle pensait. Qu'il y avait anguille sous roche, gravillon sous le pavé ou le caillou. Que quelque chose clochait, et qu'au final, la situation n'avait absolument rien de normal. Nerea s'en était sans doute toujours doutée, et c'était peut-être pour ça que son propre esprit, aidé de son don, avait fait en sorte de rendre tout cela le moins pénible possible. Même si difficultés et embûches il y avait quand même eu, de par le fait de ne pas savoir, de ne pas comprendre, mais au fond, tout ce magma de trucs effacés et toutes ces sensations étranges n'avaient pu qu'influer indirectement. Elle ne s'était encore rien pris de front, en pleine face, du moins, pas concernant ce qui avait bien pu se passer il y avait 8 ans de cela. Son père ne l'avait jamais envoyée sur de réelles fausses pistes, en fait. Sans doute parce qu'il l'aimait suffisamment pour ne pas être cruel avec elle et la laisser se faire d'affreux films qu'il aurait lui-même initié. Mais, dans le même temps, il l'avait toujours dirigée vers des impasses, de douces fins de non recevoir, ce qui, dans les faits, n'était peut-être pas une solution plus recommandable. Il lui avait servi quelques incitations à attendre d'être plus grande pour comprendre, lui avait distillé quelques clichés bien sentis concernant la complexité qu'était la vie d'adulte, et le côté éphémère que pouvaient prendre certaines histoires. Il lui avait aussi dit que tout ceci n'était que des histoires d'adulte, que c'était compliqué, et qu'elle ne devait pas se faire un sang d'encre pour tout ça parce que personne n'était mort. Ca, il ne lui avait dit qu'une fois, sans doute parce qu'il avait compris que de botter en touche en lui disant que, puisque Letha était tout autant en vie qu'elle et lui, et bien il fallait arrêter de vouloir comprendre, et arrêter de lui poser des questions, à lui. Nerea n'avait pas trop bien digéré la technique, cette fois-ci, et le mur bordant l'escalier s'en était souvenu et s'en souvenait encore de par le fait qu'un enduit avait été posé sur le trou, mais que ce dernier était encore là, juste dissimulé, en fait. Oh, et puis, Absalon avait mystérieusement retrouvé l'un des pneus de sa voiture de fonction crevé. Même si, là, pas vue, pas prise, Nerea avait pu bénéficier de la présomption d'innocence. Si sa mère non plus n'y comprenait rien, à tout ça, depuis 8 ans, ce n'était pas bon signe, non ? En tout cas, cela signifiait qu'elles butaient toutes deux sur un os, l'une comme l'autre étant incapable de renseigner l'autre et de combler les trous, de reconstituer par elles-même, ensembles, le puzzle que tout ceci constituait. En revenant dans le salon après s'être lavée les mains, Nerea surprit le mouvement de sa mère qui reposait le cadre sur le buffet. Mais elle ne releva pas, pas plus qu'elle ne feignit de n'avoir rien vu. La jeune femme se disait juste que ce n'était pas franchement le sujet à aborder maintenant. Parce que cela n'était pas facile, et qu'en plus de ça, ce serait comme balancer de l'acide citrique sur leurs retrouvailles, en risquant de tout désintégrer et de tout désagréger. Et puis, de toute façon, Letha apposant une main sur chacune de ses épaules, c'était bien plus intéressant et vivifiant. Elle en avait rêvé, de ce contact, et s'en serait fait saigner les lèvres d'embrasser cette unique photo qu'elle possédait de sa mère, si seulement il était possible de s'ouvrir la pulpe des lèvres contre du papier photo ... Son cœur fit un bond, non retenu, et qui lui remonta presque jusque dans la gorge quand elle apprit de la propre bouche de Letha que cette dernière avait principalement mis les pieds ici parce qu'elle était à sa recherche. Nerea se disait que ça voulait dire ce que ça voulait dire, que sa mère était bien plus qu'incline à revenir dans sa vie, ou plutôt à la faire y rentrer à nouveau, elle. Ce qui, parallèlement, jetait de plus en plus l'opprobre sur Absalon qui avait décidément dû merder en long en large et en travers, et surtout, en grand, il y a 8 ans ! Preuve en était, Letha confessait lui avoir pété le nez, en guise de retrouvailles.
    « C'était toi, alors ? Je crois qu'il a eut trois versions différentes. Qu'il s'était pris une porte. Qu'il y avait eu un mauvais mouvement de son partenaire d'entraînement à la séance de self defense mensuel. Et puis, aussi, au final, après que je lui ais fait la remarque de l'incohérence de ses explications, qu'il avait eu affaire à un sujet coriace. J'en avais déduis qu'il parlait d'un mec qu'on a foutu en tôle, mais, non, c'était toi, donc ... » Et, là, tout de suite, telle mère telle fille, Nerea avait une grande envie d'en coller une à son père, genre, une énorme. Ou, pire, de lui coller son pied dans cet endroit si sensible et si à fleur de peau de l'anatomie masculine. Elle avait de l'entraînement, en plus, dans ce domaine, et ça ne datait pas réellement d'hier mais plutôt du temps du jardin d'enfant, quand le fils Bolton avait voulu l'embrasser de force pour jouer au petit dur. En réaction aux propos suivants de sa mère, Nerea se saisit de l'une des mains de cette dernière, pour la poser contre sa joue, histoire de s'y appuyer un peu. Un geste on ne pouvait plus naturel et instinctif, que l'on a surtout quand on est encore enfant, avant qu'on se farde de tout un tas d'inhibitions et de fierté mal placées. « Nan, je te jures, il m'a rien, mais alors rien dit du tout. Enfin, si, mais pas concernant tout ça, et pas te concernant toi. ... On parlait pas beaucoup de toi, parce qu'il répondait jamais, ou toujours à côté, et que j'ai beau être un brin maso, au bout d'un moment, ne pas arrêter de se casser les dents et de sentir mon cœur me faire mal, ça m'a suffit ... Mais, au moins, il ne m'a jamais dit que tu voulais plus de moi, ou que tu regrettais de m'avoir eu si jeune alors que vous n'étiez pas préparé à ça. Il a été clean, au moins pour ça ... » Cependant, Nerea oscillait tout de même entre vouer son paternel à la mort par souffrances éternelles, ou à la mort nette et précise. Sur le moment, bien sûr ... Concrètement, elle était à milles lieues de réellement souhaiter la mort de son père, bien évidemment. « Je suis désolée aussi ... J'aurais dû te chercher. Avec la technologie, on fait des miracles, et puis, j'avais ton prénom, une photo de toi, aussi, à défaut de me souvenir de ton nom de jeune fille, et de tout le reste. Ma mémoire est ... Je me souviens de mon premier petit amoureux, de l'horrible puéricultrice qui passait son temps à vouloir me débarbouiller en pre-school, parce qu'elle pensait que j'avais les joues sales, pas assez blanches comparées aux autres. Je me souviens d'avoir pleurée dans les bras de Papa pour le World Trade Center. Je me souviens de ma chambre, à Washington DC, mais, dès que cela te concerne toi ... Y a rien, ou c'est tout flou, et ça me fait mal au crâne. Mais j'aurais dû me forcer et m'accrocher ! ... Parce que j'ai tellement eu besoin de toi, et que j'en ai tellement voulu à la terre entière ! Et parce qu'à cause de ça, tu retrouves ta fille enceinte, et toute jeune ex-junkie ... » Pour l'overdose, et le sale connard d'ex Hunter, on verra ça plus tard, n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha   But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha Icon_minitimeMar 9 Fév 2016 - 20:24

You come as some surprise
— nerea castellanos & letha castellanos —
When I hear your voice over the radio from a world away So sweet, Singing out to me I know. It's a lullaby And I'm tangled in thoughts of you, And I'm all alone till you come back home Why don't you come back home ? And when I see the curve of the earth in your willow eyes I'm a rocketeer Coming home after years at the speed of light And suddenly you're there Like a pearl in the palm of the universe. — you got me.

Ces huit dernières années, avaient été un véritable cauchemar pour Letha. Elle s'était retrouvée seule du jour au lendemain, loin de sa fille, loin de son mari, avec la certitude qu'il leur était arrivé quelque chose, mais qu'elle pourrait les retrouver si elle s'en donnait la peine. Alors, elle n'avait jamais laissé tomber. Elle s'était accrochée, tant bien que mal, elle avait continuée, persuadée qu'elle finirait bien par les retrouver, même si on lui disait de laisser tomber, même si chaque échec lui brisait un peu plus le cœur, elle avait continué. Elle avait su qu'à un moment, elle y arriverait. Souvent, on l'avait prise pour une folle, parfois même on avait douté de sa capacité à continuer son boulot tant il avait semblé qu'elle s'enfonçait dans une histoire qui n'avait pas de sens. Mais elle avait eu raison. C'était à Radcliff qu'elle avait fini par obtenir des réponses à ses questions. C'était presque une évidence, elle savait que c'était dans cette petite ville, perdue au beau milieu du Kentucky, qu'Absalon était né, alors qu'il y soit retourné, ça n'avait rien de surprenant. Elle aurait sans doute dû comprendre ça plus tôt. Mais elle ne doutait pas une seule seconde qu'il ait pu utiliser son pouvoir pour la maintenir loin d'eux. Elle connaissait son pouvoir, elle savait ce qu'il était, elle avait toujours su. Ça n'avait jamais été un problème pour elle. Transmutant, pas transmutant, aux yeux de Letha, c'était du pareil au même. Alors, elle avait toujours accepté Absalon tel qu'il était. C'était ça l'amour d'après elle. Un sentiment qu'elle avait continué de ressentir pour lui, quand bien même ça n'avait pas dû être beaucoup réciproque pour lui parce qu'il n'avait pas hésité à la tenir à l'écart, à l'abandonner et à faire de sa vie un enfer. Il pensait bien faire, c'était ce que Veera lui avait fait comprendre. Tous les deux, ils pouvaient bien se la garder leur bonté débile, parce qu'ils ne l'avaient pas aidée. Ça avait été plutôt le contraire. On l'avait laissée derrière comme si ça n'avait pas d'importance, comme si elle pouvait vraiment passer à autre chose, quand bien même c'était de sa fille dont il était question. Qu'il demande le divorce pour partir avec quelqu'un d'autre, qu'il la trompe même, elle aurait été capable de l'accepter, peut-être même de pardonner, un jour, mais là, ce qu'il lui avait fait, c'était pire que tout et elle ne pouvait définitivement pas oublier et encore moins pardonner.

Au moins, maintenant, elle avait retrouvé Nerea. C'était une bonne chose. Elle avait perdu huit ans et c'était affreux. C'était huit ans qu'elle ne retrouverait jamais. Mais, au moins, elle avait du temps devant elle maintenant. Elle avait la volonté de rattraper le retard, elle voulait retrouver cette fille qu'elle avait perdu depuis trop longtemps. Ça l'aiderait, c'était certain, à panser les maux de son cœur. C'était comme si elle retrouvait son souffle après avoir manqué d'air pendant trop longtemps. Elle avait beau être nerveuse, elle se sentait bien. Soulagée d'un poids qu'elle était épuisée de porter. Retrouver Nerea, c'était faire un pas en avant et elle en avait vraiment besoin. Ça irait mieux maintenant. Elle pouvait même garder espoir de reconstruire un peu sa vie, ce qu'elle s'était interdit de faire pendant trop longtemps. Sa priorité, ça avait toujours été Nerea et Absalon. Maintenant, Absalon, c'était une histoire qu'elle voulait oublier, elle le détestait. Mais il y avait Nerea. Elle n'avait retrouvée et elle ne semblait pas lui en vouloir. C'était rassurant, elle avait eu tellement peur qu'elle refuse de lui parler, persuadée que sa mère l'avant lâchement abandonnée, quand bien même c'était loin d'être le cas. Un sourcil arqué elle essayait de suivre les propos de sa fille sans vraiment savoir où cette dernière allait. Y avait pas à dire, elle avait forcément vieilli depuis tout ce temps, même si elle n'aimait pas forcément qu'on le lui rappelle, elle pouvait difficilement le nier. « Je vais me contenter de retenir canon, quand bien même je peux difficilement nier le reste. C'est pas tous les jours qu'on me dit que je suis canon. » Quoi que, ça devait bien arriver, les fois où elle restait trop longtemps au bar et que les vieux relouds venaient l'emmerder. Mais, venant de type complètement bourrés, elle avait tendance à penser que ça n'avait pas beaucoup de valeur. « Pas de soucis, j'ai compris l'idée. Au moins, je ne suis pas la seule à trouver que les gens d'ici sont un peu bizarres. » Tout à Radcliff était bizarre d'après Letha. Elle n'avait pas l'habitude des petites villes de campagnes. Letha c'était une femme de la ville, mais bon, ce n'était pas ce changement radical le plus bizarre. Le plus bizarre c'était les meurtres, les explosions et toutes les autres conneries du genre qui, malgré leur violence, semblaient n'alerter personne. Y avait tellement de trucs qui n'allaient pas dans cette fille, c'était complètement fou.

Rentrée à l’intérieur, de la maison, elle avait commencé à observer les lieux, les photos qui rendaient compte des nombreuses années de bonheur auxquelles, elle elle n'avait pas eu le droit. Ça lui donnait encore plus envie d'aller voir Absalon pour lui coller un deuxième coup dans le nez. Elle lui en voulait tellement de lui avoir fait subir tout ça. Et pourquoi ? Elle n'en savait toujours rien, elle n'était pas sûre d'avoir envie de savoir. Tout ce qu'avait pu lui dire Veera sur la question avait suffi à l'énerver, alors dans doute qu'il fallait mieux qu'elle n'entende pas tout ça directement de la bouche d'Absalon. Elle risquerait de lui casser autre chose que le nez si jamais elle devait de nouveau s'adresser à lui. Elle était en colère, vraiment en colère. Elle avait beau chercher quelque chose qui pourrait expliquer son comportement, elle ne trouvait rien. Parce qu'y avait rien de censé pour expliquer ce qu'il avait pu faire. Fallait croire qu'il avait juste pété un câble du jour au lendemain, perdu la raison et fait n'importe quoi. Ça semblait presque la seule chose de logique pour expliquer tout ça. « Ouais c'était moi et il mériterait un deuxième coup, rien que pour avoir cherché des excuses débiles pour essayer d'expliquer ça. » et un troisième pour la peine qu'il avait pu lui faire. Elle avait vraiment envie de le frapper, de déverser ses nerfs sur lui. Il le méritait, y avait pas à dire. Après tout ce temps à la laisser dans l'ignorance, il méritait qu'elle le prenne pour un punching-ball. Il aurait même dû venir vers elle pour se proposer de lui servir de punching-ball. Au moins, il n'avait jamais raconté d'histoires débiles à Nerea, c'était déjà ça. « Je suis vraiment désolée. Je ne peux pas t'offrir plus d'explications. J'ai vraiment aucune idée de pourquoi il est parti comme ça et j'ose pas aller lui parler. On est censé bosser ensemble et je trouve toujours un bon moyen de pas lui adresser la parole ... » Y avait toujours un intermédiaire entre elle et le shérif. Ça faisait pas très professionnel, mais bon, c'était mieux pour tout le monde d'après elle. « Fawkes. C'est ça mon nom de naissance. » Elle adressa un sourire à sa fille, elle pouvait lui rafraîchir la mémoire sur tout ce qu'elle voulait, suffisait qu'elle pose la question et elle se ferait un plaisir de lui répondre. « C'est pas de ta faute tout ça Nerea. Maintenant, c'est fini. J'te laisserai plus jamais okay ? » Parce qu'elle ne pouvait pas ramener ces huit longues années qu'elles avaient perdues, mais elle pouvait au moins promettre que maintenant elle serait toujours là. « Ex junkie ? » Elle arqua un sourcil, elle n'était pas là pour juger des erreurs de sa fille, mais ça la rendait bien curieuse tout ça. « Je juge pas, promit. Jveux juste savoir ce que tu as pu vivre ces huit dernières années. » Elle déposa avec tendresse une main sur le ventre de la jeune femme. « Et savoir comment il est arrivé là celui-là. Ça doit être un truc de famille de faire des enfants jeunes. Mais personnellement, j'ai jamais regretté de t'avoir eue. » Même si on lui avait souvent dit que c'était trop tôt, qu'elle ne s'en sortirait jamais, elle y avait cru elle et elle l'avait aimée de tout son cœur ce bébé qu'elle avait mis au monde. Assez pour ne jamais laisser tomber, assez pour se battre jusqu'au bout et enfin réussir à la retrouver.

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MessageSujet: Re: But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha   But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha Icon_minitimeLun 29 Fév 2016 - 21:58

If you loved me, why'd you leave ?
All I want is nothing more to hear you knocking at my door. 'Cause if I could see your face once more, I could die a happy woman I'm sure. When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night, alone, without you by my side. But if you loved me, why'd you leave me ? Take my body, take my body. All I want is, and all I need is to find you ...

Elle était suffisamment sociable pour savoir comment parler aux gens et enclencher une discussion pour faire connaissance, merci bien, mais là, il s'agissait de sa mère, face à elle, et ça faussait tout. Parce que de parler à sa mère, ça, elle ne savait pas faire, pour la simple et bonne raison qu'encore une fois, elle ne se souvenait pas d'avoir eu une mère, et qu'elle avait toujours refusé que quiconque occupe cette place. Personne n'avait essayé, d'ailleurs, et fort heureusement, parce que ça aurait été l'enfer sur terre, sinon, et elle, elle aurait aisément endossé le rôle de Lucifer ! Alors, elle s'emmêlait les pinceaux, était sans doute trop franche et pas assez réfléchie dans le choix de ses mots. Faire des courbettes, envelopper ses paroles de papier bulle et de mièvreries, elle ne savait pas faire, mais elle devrait peut-être un peu être moins elle-même avec sa mère, quand même, au risque de voir cette dernière détaler en courant ! Quoi que : si Letha était venue se fourrer dans ce guêpier qu'était Radcliff, ça voulait sans doute dire qu'elle n'avait pas l'intention de repartir aussi vite qu'elle était arrivée. Mais, même, elle pourrait décider de l'éviter, et faire comme si de rien n'était, comme si Nerea était une parfaite étrangère, et tout ça, quoi. Radcliff, c'était pas Washington, mais c'était quand même suffisamment vaste, en aires et hectares, pour faire en sorte de ne pas croiser quelqu'un, et puis, même, rester indifférent et prétendre ne pas voir les gens qu'on ne voulait pas voir, même quand ils étaient juste face à nous, c'était facile, quand on était décidé à agir ainsi. ... Oui, l'esprit de Nerea tournait en tout sens, alors qu'elle essayait de rassembler toutes les pièces qu'elle possédait du puzzle de sa vie, sans bien réussir à suffisamment bien tout emboîter pour que ça forme un truc entièrement cohérent et tout à fait compréhensible. Y avait encore de sacrés trous ... De toute façon, elle se faisait souvent des films, avait une imagination débordante, et pas vraiment de restrictions de ce côté là. Mais, malgré tout, elle se savait aussi suffisamment capable de se reposer sur son ressenti pour comprendre que Letha n'était pas le genre de femme qui s'effraie d'un rien, qui tient à ce que tout respecte à la lettre des codifications qu'elle aurait préalablement établi. Nerea ne sentait pas ce genre d'aura là émaner de sa mère, mais, après tout, elle n'avait pas senti le danger venir de Lui. Et elle pouvait blâmer la drogue autant qu'elle le voulait, il n'en demeurait pas moins qu'elle s'était ramassée en beauté ... En tout cas, elle voulait se focaliser sur ce qu'elle voyait, sur ces premières impressions qu'elle ressentait. Et les paroles de sa mère à l'encontre de son père ne la menèrent pas à voir en elle une femme indigne qui osait s'en prendre à son héros. Nerea n'avait jamais adulé Absalon, bien qu'elle ait toujours pris sa défense, se réservant le droit exclusif de faire de sa vie un enfer. Ouais, en tant que sa fille, c'était son privilège à elle, et à personne d'autre, même si, là, elle était prête à partager le bonus avec sa mère. Une mère dont elle espérait avoir hérité du caractère, de ce côté là aussi, à défaut de lui ressembler physiquement. Quoi que ... Sa féminité, c'était d'elle la tenait, sans nul doute, tout comme son teint moins hâlé que celui de son père. Comme un café caramel, dans lequel on aurait rajouté du lait ...
    « Je suis volontaire pour lui coller une droite, moi aussi. Y a pas de raison, après tout. Et puis, je ne ressemble pas encore trop à un culbuto, j'arriverais à ne pas perdre l'équilibre ... »
En tout cas, si elles pouvaient se liguer pour cogner Absalon, sans doute devraient-elles surtout se liguer pour le faire parler. Après tout, qu'est-ce qu'il avait à y perdre, maintenant ? Enfin, si, il avait carrément à perdre l'affection de sa fille, et ça, Nerea était sûre que ça ne comptait pas pour rien, à ses yeux. Faire du chantage, elle connaissait, et si elle n'était jamais passée à l'acte net et définitif, avant ça, c'était parce que sa principale phase rebelle avait éclaté alors qu'elle était encore mineure, et qu'elle n'aurait jamais pu obtenir son émancipation, à l'époque. Après ça, ça s'était un peu calmé, et elle avait fini par être trop amoureuse pour vouloir se polluer la tête avec ça, la drogue lui servant de palliatif, en quelque sorte. Mais, maintenant ... Maintenant, elle avait retrouvé sa mère, et ne risquait donc pas d'être seule, toute seule, si elle choisissait de tourner le dos à son père si jamais ce dernier continuait de garder bouche cousue et de botter en touche. Il leur devait des explications, ou ce serait une fin de non recevoir. Nerea s'en sentait capable, même si, elle ne se voilait pas la face, ça lui ferait quand même foutrement mal au cul. Un père, on en n'a qu'à, et même si le sien avait merdé, il avait quand même été un bon père. Un père qui ne l'avait jamais cognée, qui avait toujours pris sa défense, qui lui avait toujours acheté ce qu'elle voulait, fournit un toit sans tuiles qui fuient et sans coupure d'électricité pour cause de factures impayées. Quand même ... En tout cas, tout ça, elle verrait ça plus tard. Là, elle retrouvait sa mère, et c'était tout ce qui devait principalement importer.
    « Fawkes ? » La jeune femme fronça quelque peu les sourcils, amusée et un peu perplexe. Ça sonnait ... Ça sonnait pas trop commun, comme nom. Elle savait que Letha était Australienne, un des rares trucs que son père avait daigné lui dire, pour un travail sur la génétique, quelque chose comme ça, quand elle était encore au lycée. « Letha Fawkes ... Nerea Castellanos-Fawkes ... Nerea Fawkes-Castellanos ... » Elle prenait quelque peu ces intonations d'accent que ses grands-parents avaient, et en jouaient un peu. « Je m'entraîne, si jamais Papa est trop con et que je choisis de partiellement le renier ... » En tout cas, la suite des propos de sa mère lui tira une grande bouffée d'émotion, qui l'inonda et l'irradia dans tout le corps et lui compressa un peu le cœur. Et ce qu'elle avait le droit d'avoir à nouveau 5 ans et de se réveiller d'un cauchemar pour mieux être réconfortée et rassurée par sa maman ? ... Elle agrippa cette main posée sur sa joue, avant de regarder Letha droit dans les yeux, sans ciller. « T'as pas le droit de me laisser, de toute façon ... J'connais ton nom, maintenant, alors, si tu me laisses, j'te traquerais et je te retrouverais, où que tu sois. ... Je vais avoir besoin qu'on m'apprenne à allaiter et à changer des couches, après tout ... » Et elle avait surtout besoin d'avoir une mère, sa mère, à elle et à elle seule, à moins que Letha n'ait eu d'autres enfants, et ce bien qu'elle doive encore être légalement mariée à Absalon. Nerea lui en voudra pas, sans doute, après tout, 8 ans, seule, c'était ...
C'était normal, sans doute. Ou pas. Nerea ne se penchait pas sur la question, pas encore, même si, en réalité, elle l'avait déjà fait, des dizaines de centaines de fois. La nuit, quand elle était seule, le plus souvent. Elle se posait milles et une questions sur sa mère, à défaut de réellement en savoir beaucoup à son sujet. Pour combler les vides, son esprit s'aventurait vers des contrées fantasmées, où elle créait une vie à cette mère qui n'était pas là et qu'elle n'avait plus, à cette mère si absente de ses souvenirs, sans que cela ne soit logique ou normal, voire même compréhensible. Elle se demandait comment elle allait, si elle pensait à elle, si elle avait eu d'autres enfants, tous ces trucs là, quoi. Mais maintenant qu'elle la voyait ... Nerea aimait à se dire qu'on ne peut pas juger rien qu'au premier regard, et qu'en se fiant uniquement aux apparences, il est impossible d'en savoir beaucoup sur la vie de quelqu'un. Pourtant, il y avait ce truc inqualifiable, sur lequel elle ne pouvait pas exactement mettre le doigt, qui la poussait à croire qu'il n'y avait qu'elle, Nerea, qui était née des entrailles de Letha. Que sa mère n'avait pu avoir d'autres enfants parce qu'elle était en manque de sa fille, et qu'elle ne pouvait pas avancer sans l'avoir retrouvée. Après tout, Letha lui avait confié être venue pour elle, pour la retrouver, elle, alors qu'Absalon n'était que le messager capable de la renseigner à son sujet, en plus d'être le responsable de cette césure, de cette séparation non voulue de par et d'autre concernant la mère et la fille. En tout cas, quand même, ça aurait pu être normal que Letha refasse sa vie. Tout comme c'était sans doute normal qu'elle se questionne sur la vie de sa fille durant toutes ces années de séparation, d'autant plus que Nerea lui tendait des perches, ou, à défaut, quand elle évoquait certains trucs de sa vie qui ne pouvaient qu'amener Letha à s'interroger et à se questionner. Ce n'était cependant pas exactement facile d'y aller à cœur ouvert, de tout lui dire, parce que cela impliquait des montages d'informations préalables, pour bien tout remettre en contexte et pour que ça tienne la route. C'était ces trucs là qui faisaient qu'à deux situations identiques, genre, la drogue, on n'avait jamais le même résultat, ni les mêmes enjeux, et encore moins les mêmes motifs en amont. Cette main, tendre, sur son ventre, la perturbait. Sans doute parce qu'elle n'avait jamais laissé quiconque s'aventurer à un tel geste, et qu'en plus de ça, elle, elle était loin de se réjouir de sa situation. Que Letha se sente assurée de la bonne nouvelle que représentait cette grossesse, c'était quelque peu perturbant, oui, pour la principale intéressée, à savoir Nerea, donc. Est-ce que c'était un truc de famille, aussi, de faire un gosse avec un type qui s'avérait capable du pire ? Certes, Nerea n'irait sûrement pas jusqu'à dire qu'Absalon et Lui se valaient, qu'ils se ressemblaient, et qu'ils étaient du même moule, de la même trempe. Mais son père avait quand même fini par faire n'importe quoi, quand même ... Cependant, non, ils n'étaient pas semblables, sûrement pas, même. Aux dernières nouvelles, Letha n'avait jamais manqué d'être assassinée par son mari, et celui-ci n'avait jamais eu des desseins létaux à son encontre ...
    « Peut-être que ... Peut-être qu'on devrait s'asseoir, parce que tout ça n'a rien d'un conte de fée, et que ... Que je serais peut-être plus à l'aise assise ... » Alors, elle se dirigea vers l'espace canapé, où elles pouvaient s'installer toutes les deux sans se sentir à l'étroit, ou mal à l'aise. La compagne d'Absalon veillait toujours à ce que leur lieu de vie soit le plus propre possible, alors, il n'y avait pas trop de risques de s'asseoir sur un restant de burritos qu'Absalon n'aurait pas fini. Principalement, aussi, parce qu'il ne laissait jamais une miette de tous ces mets hispaniques dont il raffolait au moins autant que sa fille : ce serait du gâchis, selon ses dires ... Finalement, Nerea choppa un coussin, un qu'elle plaça sur son ventre, l'encerclant de ses bras, avant de tourner le regard vers sa mère. Respirer, c'était la solution pour que tout aille bien, que la tête ne lui tourne pas, et pour qu'elle ne s'embrouille pas dans ses explications, n'est-ce pas ? Malgré tout, c'était loin d'être un exercice confessionnel des plus simples, de part toute la merde que cela allait remuer, et parce que cela risquait de les placer toutes deux dans des situations qu'elles auraient de loin préférer éviter. Même si, pour Nerea, il ne s'agirait jamais que de situations précédemment vécues, et éprouvées ... « J'en ai beaucoup, beaucoup voulu à Papa de ne rien me dire, de ne rien m'expliquer, de me laisser avec toutes ces incompréhensions, et ce bazar dans ma tête. Je n'ai pas été une ado' facile, ça, non, c'était même tout le contraire. J'étais précoce, surdouée, qu'il disait, le psy' du lycée, et j'avais de gros soucis relationnels avec l'autorité. J'avais ... J'avais un père si différent de tous ces pères de famille, parce qu'il avait pas encore 40 ans que je finissais déjà le lycée en même temps que je soufflais mon 17e anniversaire. Un père qui était figure d'autorité, ici, aussi. Et j'avais pas de mère ... J'ai ... J'ai été une vraie peste, une tornade, incontrôlable, insaisissable, une vraie plaie, aussi. ... Je suis comme Papa, tu sais. Avec un ADN 2.0, avec le gène X qui s'incrustait dans l'équation. Je m'en suis servie des milliers de fois, sans doute ... Ca m'a aidée à tenir la distance, j'imagine ... » Est-ce que Letha savait, au moins, ce qu'était Absalon ? Ou est-ce que ça aussi, il le lui avait cachée ? ... « J'étais incapable d'avoir un petit copain pour longtemps, et incapable aussi de ne m'en contenter que d'un, souvent. Je repoussais mes limites, je testais tout ce qu'on nous interdisait, et en senior year, j'ai touché à la drogue, pour voir. Et je suis tombée dedans, progressivement. J'ai été amoureuse, très amoureuse, d'un gars que je pensais super, mais qui a choisi de croire ce qu'il voyait plutôt que de me croire moi. J'ai foncé tête la première dans la gueule d'un grand méchant loup en blouson de cuir et super caisse, pour défier mon ex, et pour faire chier le monde, aussi. Et avec lui, la drogue devenait une routine plus qu'habituelle, comme dans un ménage à trois. Jusqu'au jour où ... » Ses ongles s'enfoncèrent dans le coussin, inconsciemment, alors qu'elle reprenait sa respiration, bruyamment, comme après avoir eu la gorge entravée. « Jusqu'au jour où je me suis réveillée au service réa', pour qu'on m'apprenne que j'avais fais une overdose, et qu'en plus de ça, j'étais enceinte. ... J'ai pas voulu avoir un enfant, du moins, pas si jeune, pas maintenant, et pas avec Lui, même si, ça, je ne l'ai compris que depuis. Je suis coincée, maintenant, je suis obligée d'aller jusqu'au bout, mais après ça ... »
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MessageSujet: Re: But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha   But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha Icon_minitimeDim 27 Mar 2016 - 14:55

You come as some surprise
— nerea castellanos & letha castellanos —
When I hear your voice over the radio from a world away So sweet, Singing out to me I know. It's a lullaby And I'm tangled in thoughts of you, And I'm all alone till you come back home Why don't you come back home ? And when I see the curve of the earth in your willow eyes I'm a rocketeer Coming home after years at the speed of light And suddenly you're there Like a pearl in the palm of the universe. — you got me.

Letha n’avait jamais baissé les bras, malgré les épreuves, les difficultés et les moments qui avaient parfois semblés complètement insurmontables, elle s’était accrochée. Elle avait toujours cru qu’elle finirait par retrouver son mari et sa fille. Ça l’avait souvent faite passée pour une folle aux yeux de certains, une désespérée pour d’autres. Qu’importait. Elle n’avait pas pu se résoudre à simplement abandonner et continuer sa vie comme si de rien n’était. Ça aurait pu être une bonne chose peut-être, que de ne pas s’accrocher à ce mari qui l’avait injustement laissée tomber. Elle aurait pu être heureuse avec quelqu’un d’autre, si seulement elle s’était autorisée à vivre. Elle aurait peut-être pu construire quelque chose avec Mason au lieu de le jeter dès qu’elle avait senti les choses devenir de plus en plus sincères entre eux, avec comme seul prétexte celui d’un mari qui pourtant avait lâché le navire. Et Mason, il l’avait dit ; s’il était encore en vie de toute façon, il ne méritait pas qu’elle s’accroche à lui comme ça, parce que ça voudrait dire qu’il l’avait tout simplement abandonnée. Il avait eu raison, même si elle avait cherché à le nier pendant un moment et qu’elle avait encore assez d’orgueil pour ne pas aller retrouver son collègue et le lui confesser. Mais y avait pas eu qu’Absalon dans l’équation. Y avait eu Nerea. Sa fille, cette petite fille qu’elle aimait tant et qui lui avait tant manquée pendant toutes ces années. Elle avait eu cette sensation ancrée au fond de ses tripes qu’elle n’avait pas le droit d’être heureuse tant qu’elle n’aurait pas retrouvé sa fille. Elle n’aurait pas pu refaire sa vie avec qui que ce soit ou envisager d’avoir d’autres enfants sans savoir où était sa fille. Ça aurait peut-être été comme la trahir et elle ne pouvait pas se le permettre. Elle s’était condamnée elle-même à une vie de misère pendant ces huit dernières années et peut-être qu’elle ne pouvait pas se contenter de ne blâmer qu’Absalon pour tout ça, mais qu’il fallait aussi qu’elle se remette en question. Mais, quand elle retournait le problème dans sa tête et elle le faisait à l’infini depuis qu’elle était arrivée à Radcliff, elle en arrivait toujours à la conclusion évidente que si Absalon n’avait pas agi de la sorte, elle n’en serait pas là aujourd’hui. C’était lui le point de départ de ses malheurs, lui qu’elle avait pourtant tant aimé et qu’elle avait continué d’aimer pendant les huit dernières années, alors même que lui, il l’avait complètement oubliée.

Maintenant au moins, elle pouvait passer à autre chose, même si ça s’annoncer compliqué alors qu’elle entamait sa quarantième année de vie et qu’elle n’avait été avec personne pendant tellement longtemps qu’elle ne savait plus ce que ça faisait. Et puis, y avait toujours Mason dans un coin de sa tête, quand bien même lui, il devait la détester pour l’avoir jeté comme elle l’avait fait. Ou bien il s’en était remis. De toute façon, ce n’était pas le genre d’homme à s’accrocher avec ardeur à une femme. C’était du moins l’idée qu’il dégageait, celle sur laquelle elle se reposait sans doute pour moins culpabiliser. La réplique de sa fille lui arracha un sourire. « Ce serait pas très correct de frapper ton père. » Elle haussa légèrement les épaules avant de continuer. « Alors que frapper son ex, je vois pas où est le mal. » Surtout quand l’ex en question s’était comporté comme Absalon. Il était vraiment temps pour elle de retirer la bague de fiançailles et l’alliance qui ornaient encore son annulaire gauche. Elle n’avait jamais osé les retirer si bien qu’elle se demandait si elle n’allait pas devoir couper le doigt avec pour les retirer. Un jour, faudrait qu’elle ose franchir ce pas, parce qu’elle ne pouvait pu rester accrochée à cette histoire. Peut-être bien qu’il faudrait qu’elle divorce et qu’elle reprenne son nom de jeune fille. Fawkes. Ce serait bizarre quand même, parce que Castellanos, c’était le nom de sa fille, c’était aussi le nom qu’elle portait depuis des années. C’était agent Castellanos qu’on employait pour s’adresser à elle au boulot, et c’était le nom inscrit sur son badge. Changer de nom du genre au lendemain, ça ferait bizarre. « Tu devrais peut-être garder Castellanos. Ça sonne bien quand même, Nerea Castellanos. » Ça avait toujours été son nom, celui qu’ils avaient indiqué sur son certificat de naissance. C’était comme ça qu’ils avaient choisi de l’appeler des années plus tôt, ce serait bizarre de changer aujourd’hui. Un sourire se dessina sur ses lèvres suite à la réplique de la jeune fille. Non, elle ne la laisserait pas tomber, c’était une promesse qu’elle faisait et qu’elle avait bien l’intention de respecter. Y avait rien qui pourrait encore l’éloigner de sa fille. « Promis, je ne te laisse pas. Et je ferais de mon mieux pour t’aider, même si depuis 22 ans, j’ai certainement perdu un peu la main. » Elle n’avait pas eu d’autres enfants après Nerea, ils en avaient parfois parlé avec Absalon, mais vu comment il était parti, ça ne s’était jamais fait. Alors les couches, l’allaitement, ça remontait à loin dans son histoire à présent.

Elle avait suivi sa fille jusqu’au canapé pour écouter son histoire d’une oreille attentive. Elle n’était pas surprise qu’elle ait pu avoir été dépistée surdouée par le psy, elle tenait ça d’elle sans doute. Letha elle avait été une gamine intelligente, plus que la plupart des gamins de son âge, si bien qu’elle avait sauté deux classes, qu’elle était arrivée toute jeune aux États-Unis, avec ses rêves et ses ambitions. Et comme elle avait tendance à aller trop vite dans sa vie, elle avait eu un bébé âgée de tout juste dix-huit ans. Fallait croire qu’y avait beaucoup de choses que Nerea avait prises chez elle. Sans doute pas physiquement, elle n’avait pas ses yeux clairs ou ses cheveux roux. Elle avait les yeux et les cheveux foncés de son père. Apparemment, elle lui avait également pris son gène mutant. Ce n’était pas vraiment une surprise. Elle avait toujours su ce que son mari était et ça ne lui avait jamais posé le moindre problème. Ça ne lui en posait pas non plus si sa fille en avait également hérité. Et tout ce que sa fille lui racontait, ça l’énervait encore plus contre Absalon, il l’avait laissée chuter. Il avait probablement entrainé sa chute en l’arrachant à ses racines des années plus tôt. Elle déposa une main compatissante sur celle de la jeune femme en face d’elle. « Je suis vraiment désolée que les choses aient tournées comme ça. » Elle le pensait sincèrement, elle aurait tellement voulu que les choses puissent être différentes, mais, l’une comme l’autre, on ne leur avait pas laissé le choix. « Ça va mieux maintenant, jveux dire, pour la drogue ? » Elle avait bien parlé d’ex-junkie, mais c’était une question qu’elle se sentait obligée de poser, un début sans doute. » J’étais jeune aussi quand je t’ai eue. Beaucoup trop jeune. J’étais à la fac et trop ambitieuse pour laisser tomber les études. T’imagine même pas le nombre de personnes qui m’ont dit que je n’y arriverai jamais. Y a des moments où moi-même j’y croyais plus. Et c’était peut-être plus facile parce qu’y avait au moins ton père pour me soutenir. Mais que le gars en question il soit pas là, ça change rien. Ton père, il a beaucoup de défaut, mais il te laissera pas tomber. Et maintenant que je suis là, moi non plus. T’es pas toute seule. » Elle serait peut-être mieux entourer qu’elle ne l’avait été elle. Après tout, ses parents à elle, ils vivaient en Australie et ils avaient été les premiers à dire que ça ne marcherait jamais cette histoire. « J’ai eu beaucoup de doutes et j’avais pas non plus prévu d’avoir un bébé à dix-huit ans, mais la première fois que j’t’ai tenue dans mes bras, ça a été le plus beau jour de ma vie. Je regretterai jamais de m’être battue jusqu’au bout pour arriver à être maman tout en réussissant les études. Même si ça a été vraiment super compliqué. » Elle voulait entrer dans le FBI et elle avait un bébé sur les bras, alors ouais, elle avait galéré, mais elle avait réussi et ça avait été vraiment formidable. « Tout va bien se passer, tu verras. » Encore quelque chose qu’elle pensait du fond de son cœur, parce qu’elle l’aiderait coute que coute dans cette épreuve et parce qu’elle savait à quel point être mère, c’était la plus belle des choses, même quand on était trop jeune, pas assez prêts et que ça pouvait ressemblait à une montagne impossible à gravir.
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MessageSujet: Re: But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha   But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha Icon_minitimeSam 16 Avr 2016 - 3:35

If you loved me, why'd you leave ?
All I want is nothing more to hear you knocking at my door. 'Cause if I could see your face once more, I could die a happy woman I'm sure. When you said your last goodbye, I died a little bit inside. I lay in tears in bed all night, alone, without you by my side. But if you loved me, why'd you leave me ? Take my body, take my body. All I want is, and all I need is to find you ...

Cela avait un petit quelque chose de surréaliste, au final. Et on avait beau déjà le savoir, après l'avoir compris assez rapidement pour certains et plus lentement pour d'autre, et bien ça ne changeait en rien le fait que, quand ça vous tombait dessus, vous vous retrouviez comme un con à vous demander comment, quand, pourquoi, et tout le reste. La vie avait la capacité de se la jouer upside down en un tour de main. Tout se retrouvait chamboulé, bouleversé, sans dessus dessous en une fraction de seconde. Un instant, votre destinée allait dans un sens, celui d'après, ... Celui d'après, rien n'était plus pareil. Juste avant d'ouvrir la porte d'entrée, Nerea ne se serait absolument pas attendue à tomber nez à nez avec sa mère. Ou plutôt, elle ne se serait pas attendue à la voir venir jusqu'ici, après tout ce temps. Elle en avait rêvé, plus d'une fois, bien sûr que oui, mais cela ne changeait en rien le fait qu'elle ne s'était absolument pas attendu à ce que leurs retrouvailles surviennent là, maintenant, dans un contexte tel que celui-ci. Au final, elle avait presque oublié tout ce qui avait précédé cet instant, aujourd'hui. Presque, seulement, parce qu'elle n'avait tout de même pas perdu ses capacités cognitives et réflectives. Son cerveau ne s'était soudainement pas gélifié sous prétexte qu'elle venait de retrouver sa mère, il y avait des limites tout de même. Alors, oui, elle se souvenait qu'initialement, elle avait ramener jusqu'ici ses petites fesses, devenues plus grosses de par sa grossesse, pour venir chercher ses clefs de moto, confisquées par son cher père. Mais, là, honnêtement, de sa moto, des clefs, et d'à peu près tout le reste, elle n'en avait strictement plus rien à faire ! Car, oui, carrément, elle plaçait sa mère over the top concernant l'importance qu'elle revêtait pour elle. Alors, peut-être qu'elle s'emballait, mais, clairement, on le lui pardonnerait, non ? Cela faisait tant d'années ... Tant d'années qu'elle l'attendait, qu'elle l'espérait, qu'elle la fantasmait et qu'elle la rêvait. Et puis, elle avait bien le droit de ne plus entièrement avoir les deux pieds sur terre. Ça aussi, on le lui pardonnerait. De toute façon, Nerea faisait souvent les choses en s'en arrogeant le droit et en se disant qu'on le lui pardonnerait bien, et que si ce n'était pas le cas, et bien tant pis. Tant qu'il n'y avait pas mort d'homme après tout !

Il était quelque peu complexe pour Nerea de suivre le fil de ses propres pensées, d'y faire le ménage, et de réussir à ne pas se chopper de migraine. Pourtant, elle ne souffrait d'aucun réel mal de tête, présentement. Et puis, d'ordinaire, ses pensées, c'était toujours un peu le bordel, alors, au final, cela n'y changeait pas grand chose. Si ce n'était que, peut-être, là, pour une fois, elle avait une bonne excuse. Ce n'était pas tous les jours que l'on retrouvait sa mère, après 8 ans de séparation, surtout suite aux circonstances dont elles étaient, après tout, toutes deux victimes. Le bourreau, le responsable, ce n'était pas auprès d'elle qu'il fallait les chercher. Encore une fois, au bûcher Absalon ! L'Inquisition avait sans doute fait bien des ravages chez ses ancêtres espagnols, alors, au final, peut-être cela ne le dépayserait pas tant que ça ! ... C'était sans doute absolument affreux de penser ça, comme ça et à ça, comptes tenus du fait qu'il s'agissait tout de même de son propre père, et que Nerea vannait aussi ses propres ancêtres, pour le coup ! Mais bon, là encore, sans doute lui pardonnerait-on. Elle avait bien les nerfs, bien la rage, et du sang hispanique dans les veines ! Quoi qu'à en voir sa mère et à entendre le récit de ses dernières prouesses, sans doute les Australiens n'étaient-ils pas en reste non plus de ce côté là. C'était peut-être la chaleur et le désert intérieur de leur île continent. Ou pas. De toute façon, c'est mal, n'est-ce pas, que de catégoriser les gens et de les définir selon des critères clichés qui devaient tout expliquer et tout régenter dans leur vie. C'est mal, et en règle générale, Nerea déteste ça. Mais là, c'était sa life, elle avait bien le droit de s'auto-vanner, et ceux à qui cela déplaisait fortement, ils n'avaient qu'à aller se faire ... Hein, voilà, vous avez compris. En tout cas, oui, elle soutenait sa mère à 100%, pour le coup, concernant ce point dans la gueule qu'avait reçu Absalon. Il le méritait bien. Et même si Nerea était frustrée que sa mère lui déconseille de tenter l'expérience, alors qu'elle ne se privait pas de quelque peu faire la moue, dans le fond, sans doute comprenait-elle. Ou pas, en fait. Mais elle était en tout cas aussi 100% d'accord avec le fait qu'on avait bien le droit de laminer son ex. Le sien, si elle le tenait, là, face à elle, elle lui ferait les pires horreurs possibles. Elle l'émasculerait, elle l'éviscérerait, elle le ferait démembrer, et ensuite ... Ensuite, on allait s'arrêter là dans les envies de meurtre, car, à cet instant précis, elles étaient impossibles à mettre en œuvre, faute du dît ex qui n'était point là. De la même façon, si Nerea était majeure, et donc en âge de pouvoir changer son nom de famille ou son prénom sans avoir à requérir l'autorisation de ses parents, les deux parents en question ne pourraient visiblement que s'y opposer. Et il était vrai que, malgré sa fureur contre son père, en ce moment même, Nerea appréciait plus qu'un peu la sonorité et la consonance de son patronyme additionné à son prénom. Cela faisait exotique, et ça lui avait toujours bien sonné à l'oreille, depuis toujours.
    « J'imagine que vous avez dû passer des heures avec Papa pour trouver un prénom qui aille bien avec mon nom de famille ... Et c'est vrai que, même avec les commentaires racistes et les blagues censés être drôles de par leur référence à The Evil Within et un quelconque lien de parenté entre Sebastian Castellanos et moi, j'ai pas réellement envie de changer de nom de famille. Je suis juste super énervée contre Papa, en fait. C'est dégueulasse ce qu'il nous a fait ! » Et voilà qu'elle avait le même raisonnement qu'une gamine de 7 ans se plaignant de l'injustice de la vie et partant dans des réactions bien trop excessives.
Les mots fusaient, sortaient, là, comme ça. Pas exactement pêle-mêle, parce que Nerea essayait de faire sens, tout de même. Elle en avait besoin, pour ne pas avoir à tout répéter, et pour éviter de désorienter Letha au risque de l'inquiéter plus que de raison. Quoi que tout ce qu'elle apprenait devait tout de même bien l'inquiéter. Voire même la faire culpabiliser, alors que ce n'était pas le but recherché et poursuivi par Nerea. Tout sauf ça, d'ailleurs, ou presque. Elle pourrait chercher à arrondir les angles, à ne pas être aussi véridique que les faits le demandaient. Mais Letha avait le droit de savoir sans qu'on la ménage ou qu'on lui mente. De toute façon, Nerea n'avait pas eu la moindre volonté d'aller dans un autre sens que celui de la vérité. Nerea parlait, encore et encore. Elle avait besoin que tout sorte, peut-être parce que c'était un peu thérapeutique que de savoir qu'elle permettait ainsi à sa mère d'être autant au courant que son père des récents évènements. Elle lui permettait d'être sur le même pied d'égalité qu'Absalon, et ça, sans doute, ça devait être bien. Dans le même temps, elle avait conscience que de s'arrêter en chemin ne placerait aucune d'entre elle dans une position des plus agréables. En tout cas, elle ne redoutait pas que sa mère lui retourne une droite, mais, quand même, elle redoutait tout de même un peu sa réaction. Elle ne voulait pas la voir hurler, s'en aller, ou quoi que ce soit du même style. Elle voulait qu'elle reste auprès d'elle, limite qu'elle lui fasse du chocolat chaud avec des marshmallows. Limite, le chocolat chaud, elle le voulait en mode fait maison. Avec du bon lait, et une tablette de chocolat fondue à la casserole. Et les marshmallows, elle les voulait avec le moins possible de matière OGM et chimique, si jamais c'était possible. Pendant qu'on y est, elle aimerait aussi gagner un million de dollars, mais ça, ça tenait du rêve. Surtout que, dans le fond, elle n'était pas vénale, et l'argent, cela ne lui faisait pas tourner la tête. Même si on pouvait en faire pas mal, des choses, quand on avait un compte en banque des mieux garnis ! Et même si Nerea n'avait pas son chocolat chaud accessoirisé, elle avait tout de même le droit à un geste d'affection et de compassion de la part de sa mère. Limite, elle s'en serait bien mise à ronronner ! Et, évidemment, Letha avait des questions. Ce qui était naturel. Et il était tout autant naturel pour Nerea que d'y répondre. Surtout lorsque cela contribuait à la rassurer sur un point quelque peu épineux et potentiellement anxiogène.
    « J'y ai pas retouché depuis mon réveil à l'hôpital. Papa ne me le pardonnerait pas. Je crois que je lui ai fais très peur. »
Concernant la suite ... Concernant la suite, Nerea avait les oreilles et les yeux grands ouverts. Elle était déjà quelque peu informée de certains éléments antérieurs à sa naissance, mais des informations supplémentaires n'étaient jamais inutiles. Surtout quand cela lui permettait de combler les vides, de se reconstituer un passé, en quelque sorte. Nerea espérait bien un jour être en mesure de se rappeler du plus de choses possibles, mais pour l'instant, c'était loin d'être évident. Les gens ne la croyaient pas quand elle leur avouait son impossibilité à se souvenir de sa vie à Washington DC. Et elle évitait de s'étaler sur le sujet, de toute façon. Parce qu'il était impossible pour elle de leur expliquer que son père et elle étaient en partie responsables de tout ça du fait de leur don. Du fait de cette mutation présente dans leur ADN qui leur permettait de faire des choses que d'autres ne pouvaient absolument pas faire. Mais Nerea ne perdait pas l'espoir qu'elle parvienne à contourner sa propre persuasion qui l'avait comme poussée à se protéger, à embrumer tous ses souvenirs des temps d'avant pour ne pas la faire souffrir. A moins que le traumatisme d'avoir été déracinée sans prévenir, et privée de sa mère, n'ait également contribué à tout foirer de ce côté là ! Il y avait sans doute un milliard d'explications. Et il n'était absolument pas temps de penser à tout ça là, tout de suite, maintenant ! Elle préférait, et de loin, écouter sa mère lui parler, à coeur ouvert, de sa propre expérience. Nerea s'était découverte encore plus irascible depuis le début de sa grossesse. Elle fuyait comme la peste les produits pour bébé, changeait immédiatement de chaîne lorsqu'elle tombait sur une pub de ce genre, et elle gueulait comme pas permis contre quiconque tentait de lui causer grossesse et maternité. Mais avec Letha, c'était différent, tout comme avec certaines autres personnes. Letha, elle, elle avait le droit. Elle était sa mère, après tout, alors, cela lui offrait de sacrés privilèges. Et puis le bébé dont elle lui parlait, c'était elle, c'était Nerea. Pas un énième merdeux baveux dont elle ne savait rien et ne voulait rien savoir. Évidemment, cela changeait tout. Absolument tout.
    « Papa m'a toujours juré tout ce qu'il en savait que j'étais pas forcément prévue aussi vite au programme, mais qu'il ne pourrait jamais dire que je n'étais pas voulue ou désirée. Parce que malgré vos doutes, vous vous aimiez, et que je suis juste arrivée plus tôt que prévu dans vos vies. Bon, après, il m'a aussi certifiée que j'étais le plus beau des bébés, mais je ne le crois pas suffisamment objectif sur ce point. » Il était temps de livrer ses craintes, ses réelles craintes, non ? Qui mieux que sa mère pour les comprendre, étant plus ou moins passée par là elle aussi ? « Le père et moi, on ... On n'est plus ensembles, et c'est finalement un connard fini, alors, ce bébé, c'est un bout de lui, à 50% le rejeton de ce connard quoi ... Et ... Et j'ai tellement de questionnem... » Un bruit sourd se fit entendre, faisant quelque peu sursauter Nerea. Enfin, sursauter, non. En fait, elle se redressa simplement, son dos se tendant au maximum alors qu'elle tournait la tête en direction de la porte d'entrée. Juste à temps pour la voir s'ouvrir, alors que, par réflexe, sa main se posa d'emblée sur celle de Letha. Se crispant presque, d'ailleurs. Et ce alors que son rythme cardiaque s'accélérait. Pourquoi ils devaient venir tout gâcher ? Pourquoi ils devaient venir s'immiscer dans cet instant retrouvailles, pile au moment où Nerea ouvrait grand la porte sur ses ressentis et son état émotionnel ?! « Qu'est-ce que vous faîtes là ? » Son père, sa belle-mère et sa petite soeur venaient de rentrer, et cela mécontentait Nerea. Tout en la stressant. Letha risquait de fuir, et ... Et elle la comprendrait, tout autant qu'elle en serait attristée. C'était comme si on leur volait leur moment privilégié, comme si Absalon tenait tant à continuer de les séparer. Nerea partait dans la psychose, évidement, mais bon, l'idée était là. Alors, elle se tournait vers Letha, en se mordant le coin de la lèvre inférieure. Son regard en disant bien long sur ce qu'elle pensait, Nerea enjoignait tout à la fois sa mère de rester et de partir, pour qu'on ne leur gâche pas leur moment. Pour qu'elles puissent continuer à dialoguer, et pour qu'elles puissent n'avoir à rendre de compte à personne et ne pas avoir à tout stopper et à s'obliger à sourire et à discuter avec eux comme si de rien n'était ...

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MessageSujet: Re: But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha   But if you loved me why'd you leave me ? ⚔ Letha Icon_minitimeLun 13 Juin 2016 - 16:55

You come as some surprise
— nerea castellanos & letha castellanos —
When I hear your voice over the radio from a world away So sweet, Singing out to me I know. It's a lullaby And I'm tangled in thoughts of you, And I'm all alone till you come back home Why don't you come back home ? And when I see the curve of the earth in your willow eyes I'm a rocketeer Coming home after years at the speed of light And suddenly you're there Like a pearl in the palm of the universe. — you got me.

Letha se souvenait plutôt bien des longues discussions avec Absalon concernant la venue du bébé. L’organisation qu’ils avaient dû mettre en place quand elle était tombée enceinte et que ça semblait complètement fou de mettre au monde un bébé alors que l’un comme l’autre, ils étaient encore étudiants avec tous les deux la volonté de filer à l’académie du FBI, aussi vite que possible. Ça avait été une période vraiment stressante dans sa vie. Elle, y avait la moitié de sa famille qui était à des milliers de kilomètres de là, en Australie. Elle était jeune, vraiment trop jeune d’après ce qu’en disaient la moitié des personnes qu’elle connaissait. Y en avait eu tellement pour lui dire qu’elle n’y arriverait jamais, que ce serait trop compliqué et qu’au final, elle finirait femme au foyer parce qu’elle ne pourrait jamais poursuivre ses rêves tout en élevant un enfant. Mais Letha, elle avait décidé qu’elle y arriverait alors elle s’était donné les moyens d’aller jusqu’au bout. Elle n’avait jamais laissé tomber, elle s’était accrochée et avec l’aide d’Absalon, elle avait réussi. Elle était entrée au FBI, elle avait eu sa fille et elle n’avait jamais eu l’impression d’être une mauvaise mère. Elle avait tout fait pour que ses deux vies marchent parfaitement et elle y était arrivée, jusqu’à ce qu’Absalon décide de tout détruire. Ça avait été bien à l’époque où il était encore là. Ils avaient été un couple solide. Ils avaient toujours très bien fonctionné ensemble, alors ça avait été une bonne raison, pendant ces huit dernières années de croire qu’il lui était arrivé quelque chose, qu’il y avait une bonne explication à tout ça. Qu’il ne s’était pas juste barré avec leur fille en la laissant derrière. C’était Mason qui avait eu raison quand il lui avait dit que si son mari était encore en vie, c’était qu’il s’était barré pour refaire sa vie loin d’elle et qu’elle ne devrait pas s’interdire d’en faire autant. Mais ça avait été dur à admettre à l’époque. Maintenant, elle comprenait et elle regrettait amèrement d’avoir trop pensé à lui, alors même qu’à en juger la vie qu’il affichait aux quatre coins de cette baraque, lui, il l’avait rapidement oubliée. C’était injuste. Est-ce qu’elle en avait conscience cette fille avec qui il avait eu un autre enfant, qu’il était encore marié ? Est-ce qu’elle savait qu’il s’était barré avec sa fille en laissant sa femme derrière lui ? C’était n’importe quoi cette histoire et y avait encore tellement de choses qu’elle ne comprenait pas.

C’était regrettable que les choses aient pris une telle direction, parce que dans tous les souvenirs qu’elle avait des moments passés avec lui, elle savait qu’elle avait été heureuse et elle avait toujours cru qu’il l’était aussi. Et puis s’il ne l’était pas pourquoi est-ce qu’il ne s’était pas contenté de demander le divorce ou de la tromper avec une autre à la limite ; ça aurait été plus acceptable que ce qu’il avait fait. Il avait ruiné huit ans de sa vie, il l’avait empêchée de voir sa fille grandir. Elle le détestait pour ça, alors même qu’elle avait passé tellement d’années à l’aimer, à se battre pour les sentiments qu’elle avait pour lui. Il ne méritait rien de tout ça. Mais elle n’avait pas non plus envie que Nerea se mette à le détester elle aussi. Il était son père et elle n’avait pas envie d’être de ses parents qui commencent à se battre pour être celui qui avait le plus d’affection de leur enfant. Non c’était son père et elle ne voulait pas qu’elle lui en veuille de trop pour cette histoire. C’était à elle, Letha, de le détester pour ce qu’il avait pu faire. A elle de lui envoyer une nouvelle claque en pleine tronche si jamais l’occasion se représentait, parce qu’il le méritait, vu comment il avait pu la faire souffrir. Mais ça n’avait pas toujours fonctionné comme ça entre eux deux. Bizarrement se souvenir du moment où ils avaient dû choisir le prénom de leur enfant, ça lui arracha un sourire. « Ouais, ça n’a pas été facile de choisir, on a eu notre lot de dispute à ce propos. » Elle avait toujours penché pour des noms plus anglo-saxons alors qu’elle venait d’Australie elle, et lui il avait toujours voulu un nom plus espagnol. C’était lui qui avait gagné. Mais Nerea Castellanos, ça sonnait bien, vraiment bien. Pour ce qui était du reste de la référence, elle ne pouvait pas dire grand-chose étant donné qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce sont sa fille pouvait être en train de parler. Non, Letha, elle n’était pas du genre à jouer aux jeux vidéo. Mieux valait éviter de lui mettre une manette entre les mains, parce qu’elle serait une véritable catastrophe. Du coup, lui parler d’un jeu vidéo, c’était comme lui parler en chinois. Alors elle laissa ça de côté ne voyant pas l’intérêt d’essayer de comprendre la référence, ça la dépassait complètement de toute façon tout ça. « Ouais, c’est dégueulasse … » Elle laissa échapper un léger soupire. Le pire dans l’histoire c’est que les années qu’elles avaient perdues, elles étaient définitivement derrières elles et qu’elle n’arrivait pas à trouver de bonne raison à tout ça. Ce serait plus simple sans doute si elle demandait des explications à Absalon, mais elle n’était pas certaine d’être complètement prête à écouter ce qu’il pouvait avoir à lui dire.

Elle préférait encore parler avec Nerea pour le moment, essayer de comprendre ce qu’elle avait pu vivre et cette histoire de drogue n’avait rien de rassurant. Est-ce qu’elle serait tombée là-dedans aussi si leur famille était restée soudée ? Si Absalon n’était jamais parti à l’autre bout du monde et que Letha avait été dans la vie de sa fille pour la voir grandir ? C’était une question à laquelle elle n’aurait sans doute jamais de réponse. De simple et si qui ne mèneraient nulle part. Elle avait fait peur à son père, ce n’était pas étonnant, si elle avait été là, elle aurait été morte de trouille elle aussi, mais si elle n’y avait pas touché depuis, c’était une bonne nouvelle. « C’est déjà une bonne chose. Pour le coup, on peut comprendre ton père … » Parce que s’inquiéter pour sa fille, ça au moins, c’était le genre de comportement qu’elle pouvait comprendre, c’était un comportement normal au moins. Les doutes de Nerea quant à sa maternité, ils étaient normaux aussi. Elle pouvait les comprendre, même si elle au moins, elle avait eu Absalon à ses côtés. Mais elle n’avait pas eu ses parents, fallait croire qu’on ne pouvait pas tout avoir. « Ouais, tu étais le plus beau bébé du monde. Mais on t’aimait et on t’aime toujours, alors le chamboulement dans nos programmes respectifs, ça n’a jamais été un problème. » Ils avaient eu des plans dans lequel le bébé arrivait bien après, mais ils avaient été imprudents et elle était tombée enceinte, mais les choses étaient restées parfaites et ils avaient fini par se marier et par entrer au FBI, ils n’avaient pas fait les choses dans l’ordre, mais ce n’était pas grave. Elle écouta ce que sa fille avait à dire sur le père du bébé, avant que la porte d’entrée s’ouvrant ne s’ouvre. Elle n’avait pas envie de se retrouver bien longtemps dans la même pièce que qu’Absalon ou sa petite-amie, ou les deux, comme c’était le cas alors qu’ils débarquaient, avec leur fille en plus. « Je vais y aller … » Elle laissa échapper un soupire avant de se pencher vers sa fille pour lui répondre dans un murmure que son père n’entendrait – peut-être – pas. « Ton père est un connard fini et on est plus ensemble, ça nous empêche pas d’être fier de toi et de t’aimer et puis t’es pas toute seule. » Elle lui adressa un sourire avant de se lever du canapé. « Je suis vraiment heureuse de te retrouver Nerea. » Elle attrapa son sac pour en tirer un calepin et un crayon, notant son adresse et son numéro de téléphone dessus, avant d’arracher la page pour la donner à Nerea. « Tu peux m’appeler ou passer quand tu veux. C’est pas grand-chose cet appartement comparé à ma maison à Washington, mais j’aurai toujours de la place pour toi. » Elle lui adressa un nouveau sourire avant de la prendre dans ses bras encore une fois, puis de la lâcher, pour enfin quitter cette maison, elle ne pouvait vraiment pas rester plus longtemps que ça dans la même pièce qu’Absalon.


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