Sujet: let me know you (alatur) Mar 8 Mar 2016 - 20:23
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Alana & Artur
Les yeux fixés sur le bâtiment, Artur prit le temps de respirer. Et de sourire. Un petit sourire, satisfait. Mesquin, aussi. Détendu, pleinement détendu, il réajusta sa cravate, repositionna ses lunettes de soleil et s’assura dans le reflet d’une voiture que rien de sa mise ne laissait à désirer. Ce n’était pas tous les jours que l’on avait l’occasion de rencontrer sa demi-sœur pour la première fois. Ce n’était pas tous les jours, non plus, que l’on avait l’occasion de pénétrer dans la propriété et la demeure des Callahan, famille qui avait l’avantage, aux yeux de l’Irlandais, d’être aussi éminemment respectable que peuplée de Hunters redoutables. C’était Ciaran qui lui avait soumis l’idée, sur un ton badin. Une idée qui avait fait son chemin dans l’esprit du plus jeune avec la viscosité du poison dense, tâchant ses artères et sa réflexion comme pour mieux les pervertir. S’annonçant à la porte, Artur insistant sur deux choses : son nom de famille et le nom de famille de son supérieur direct chez les Hunters. Kingsley Moren. Un nom certes moins imposant que celui des Callahan mais qui avait presque autant d’influence que celui de l’avocat. Sans attendre que le portail ne s’ouvre en entier, Artur s’immisça dans la propriété, se concentrant sur son attitude, sa démarche, le port altier qu’il s’imposait pour ne pas dépareiller dans l’atmosphère de la demeure.
Demi-sœur. Sa rancœur n’avait d’égale qu’en sa colère et son mépris, tous trois domptés par une volonté de faire aiguisée par son récent succès. Moira, Moira était inaccessible. Hors de vue depuis sa mort et la discussion qu’ils avaient réussi à avoir malgré leur père, elle était hors de portée à présent et Artur ignorait même où elle se trouvait à présent. Andreas, en revanche… le petit sourire d’Artur alla en s’accentuant en songeant que son père n’était désormais plus une menace, du moins pas sur le plan de la dégénérescence. Ils avaient joué, un jeu serré, et Andreas avait perdu, battu par son propre fils. Si Artur en était fier ? Plus que fier même. Satisfait, aussi humble qu’un paon blanc se pavanant dans les allées d’un manoir, il avait dans sa silhouette l’assurance d’un vainqueur. Moira, hors de portée. Andreas, hors d’atteinte et hors-jeu. Ne restait, finalement, qu’Alana a définitivement écarter de la partie. Ne restait, au final, que cette sœur non désirée, cette intruse dans la famille qui risquait à terme de le reléguer de fils cadet à parasite. Porteuse du gêne, au moins avait-elle fait l’effort d’être vaccinée pour se placer à mi-chemin entre Moira la prodige et Artur l’handicapé dans la hiérarchie familiale qui devait subsister dans l’esprit d’Andreas.
Ce qu’Artur était venu faire ici ne tenait qu’à une poignée de mots et un mélange complexe de sentiments aussi malsains que dangereux : la curiosité, tout d’abord. L’envie de connaître celle qui était son aînée, celle qui était aux antipodes de ses convictions. La colère, ensuite. La colère d’être obligé de l’accepter alors qu’il ne voulait pas d’elle, d’être contraint de la voir porter le nom des Kovalainen alors qu’il était juste incapable de lui accorder ce droit. La rancœur, enfin, à la seule idée de la savoir mutante, même ex-mutante. A la prise de conscience de plus en plus inévitable qu’il était le seul humain de la famille, le seul humain de la fratrie. Les doigts d’Artur partirent en direction de son cou, glissèrent une fraction de seconde le long des maillons de sa chaîne, comme s’il craignait de la tirer et d’échouer sur cette alliance qui y était accrochée. Depuis que son père la lui avait donnée, elle ne le quittait. Pas même la nuit, pas même sous la douche, c’était de loin son bien le plus précieux désormais et l’existence d’Alana était, aux yeux d’Artur, un crachat jeté au visage de sa mère. Rancœur. Colère. Curiosité : on le guida dans les couloirs du manoir en direction d’un étage, d’une suite de pièce, au travers d’un salon et finalement à la porte d’une chambre.
Sa sœur. Sa demi-sœur. L’inconnue. Maintenue à distance par Andreas, inévitablement au courant de l’allégeance de son petit-frère. L’intruse. Un murmure : Artur assura au Hunter qui l’avait mené jusque-là qu’il serait prudent, bien évidemment, et qu’il rapporterait, bien évidemment encore, toute information potentiellement récoltée quand bien même ce n’était pas là son objectif. Une pensée pour Moira, et il laissa l’autre ouvrir la porte : Artur glissa prestement dans la salle, levant les mains en signe de paix, dans un petit sourire. Il avait l’air inoffensif, le petit frère, à première vue. Personne ne l’ayant jamais rencontré ou ne pouvant lire dans ses pensées ne pouvait, en même temps, comprendre que ce sourire et ce naturel avenant cachait autre chose. Se tournant en direction du Hunter, Artur soigna son apparence, modula sa voix, commença avant même de parler à manipuler son environnement. C’était son don, c’était l’un de ses rares points forts. « Je ne risque rien, et elle ne risque rien. Est-ce que vous pouvez nous laisser seul ? » Politesse, humilité, un léger humour : à première vue, oui, Artur était quelqu’un de très bien. Quelqu’un d’adorable, de sympathique, quelqu’un dont on ne se méfiait pas. Pas suffisamment. La porte refermée, le sourire du brun manqua de fléchir dans un aléa parfaitement contrôlé. Il regarda la pièce, observa le mobilier, revient sur la mutante. L’ex-mutante. « Alors c’est toi, ma seconde grande-sœur ? Je suis Artur, Artur Kovalainen, le fils d’Andreas. » Une voix douce, presque timide. A son image. Et des mots qui en sous-entendaient longs, comme une maladresse de sa part. Le fils d’Andreas. L’unique fils d’Andreas. Le vrai fils d’Andreas. Et une seconde sœur. Une seconde sœur, pâle copie de la vraie, sombre ersatz de sœur, simulacre malgré elle.
En d’autres circonstances, si ses pas ne l’avaient mené vers la génétique, la biologie cellulaire et la police scientifique, Artur aurait fait un parfait politicien. Parce que ses sous-entendus, il les glissait à l’oreille de ses pairs sans donner même l’impression de s’en rendre compte. Comme s’il n’avait pas conscience de l’impact de ses mots, du sens qu’on pourrait leur prêter. Sa force résidait dans cette manipulation poussée à l’extrême, hypocrisie des pensées et des actes. Rien, tant qu’il gardait le contrôle, ne pourrait faire comprendre à Alana qu’il était autre chose qu’un jeune homme discret, presque effacé, légèrement timide mais poli et sûr de lui. D’un mouvement de menton, il désigna la porte par laquelle il venait d’entrer. « J’aurais aimé que l’on se croise dans d’autres circonstances mais… je n’en ai pas eu l’occasion. Malgré tout… ça, ça te dit que l’on fasse connaissance ? » Il insuffla un peu d’espoir dans sa voix, comme s’il doutait une seule seconde qu’elle lui refuse ce qu’elle n’avait pas le choix d’accepter. Avait-elle, de toute manière, une autre solution ?
Sujet: Re: let me know you (alatur) Mer 16 Mar 2016 - 21:36
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Les jours se suivaient et se ressemblaient tous. Elle était coincée dans cette pièce et ne pouvait en sortir que pour de rares occasions où elle était suivie comme un fugitif. Tout ce qu'elle savait de l'extérieur c'était qu'il y avait des élections en cours et il lui était impossible de participer. Non seulement de voter mais de se présenter comme en 2014 contre Lancaster. Elle était la seule qui osait se présenter contre lui et maintenant, il serait totalement libre de faire ce qu'il voulait. C'était pour ça qu'elle avait été kidnappée et les chasseurs ne l'avait jamais plus dégoûtée que maintenant. Ils avaient besoin de l'enfermer ici pour s'assurer qu'il n'ait pas d'opposition. C'était dégoûtant. Certes, elle pouvait se compter heureuse de ne pas être enfermée dans un sous-sol mal entretenu. Chanceuse dans sa malchance... Si son ravisseur croyait qu'elle allait le remercier pour cela, il se trompait. Là-bas, dehors, la ville continuait d'avancer sans elle, coincée entre ses murs, incapable de se battre contre le maire comme elle le faisait depuis longtemps. Et elle savait que pour ses élections, elle aurait été élue. Elle n'avait plus son pouvoir et Lancaster avait transformé la ville en camp de concentration pratiquement. Prendre la place du maire lui aurait été facile mais à la place, elle était séquestrée ici avec l'atroce idée qu'il allait reprendre son poste à la mairie sans problème. Elle ignorait qu'elle n'était pas la seule qui allait se battre alors elle désespérait seule dans cette chambre à se rouler les pouces. La Kovalainen était entendue sur le lit à observer le plafond quand elle entendit de l'activité derrière la porte. Elle se redressa et sauta hors du lit pour s'éloigner. Elle ne comptait pas se faire tuer ou torturer ou elle ne savait quoi sans se battre. La porte s'ouvrit et entra un jeune homme élancé les mains levées pour montrer ses intentions pacifiques. Alana fronça les sourcils. Elle ne le connaissait pas, ne l'avait jamais vu avant et il n'avait rien du propriétaire des lieux. Un petit sourire sur ses lèvres, une assurance qu'il dégageait aussi... mais la Kovalainen restait méfiante. Elle travaillait dans un milieu de vipères et de menteurs, elle savait en repérer un. L'ancienne mutante croisa les bras sur sa poitrine, incertaine de la suite.
Gardant le silence, l'irlandaise n'avait aucune intention de parler ou quoi que ce soit s'il était là pour l'interroger. « Alors c’est toi, ma seconde grande-sœur ? Je suis Artur, Artur Kovalainen, le fils d’Andreas. » Les yeux ronds, Alana l'observa de la tête aux pieds. Alors c'était lui Artur que son père lui avait averti d'éviter. Un chasseur. Il venait ici pour se moquer d'elle ? Pour la sortir de là ? Quoi... Alana peinait encore à croire qu'elle avait son petit frère devant elle pour la première fois. « J’aurais aimé que l’on se croise dans d’autres circonstances mais… je n’en ai pas eu l’occasion. Malgré tout… ça, ça te dit que l’on fasse connaissance ? » Les circonstances étaient loin d'être idéales pour un réunion de fratrie perdue. Autour d'un café, d'un dîner, cela aurait été normal quoi que gênant. Mais ici, dans cette prison alors que lui se présentait en se pavanant, c'était carrément le genre de scénario qu'elle n'aurait jamais pu imaginer. « Alana Kovalainen-Mactyr... mais j'imagine que tu le savais déjà, ce qui fait de moi ta grande soeur ouais... à ce qui paraît. Et pas la peine de faire semblant, Artur. Je sais que tu es un chasseur... sinon comment tu te serais présenté ici. » Son ton s'était durci à mesure que les mots glissaient de ses lèvres. Il voulait faire connaissance... Eh bien, elle n'avait rien à lui dire. Le brun perdait son temps s'il croyait que l'ancienne mutante et lui pourraient bien s'entendre. Une partie d'elle aurait voulu avoir un petit frère adorable, qu'elle pourrait mieux connaître mais le savoir hunter la dérangeait profondément. « Pourquoi tu es là ? Qu'est-ce que tu veux ? Je doute fort que c'est juste pour faire connaissance. » Sauf s'il était là pour la sortir de là, elle ne voulait rien savoir. Andreas l'avait averti sur son frère et ce n'était pas parce qu'il lui avait dit de tenir ses distances qu'elle l'avait fait. C'était parce qu'elle ignorait comment elle assimilait toute cette histoire. En rencontrant son père, elle n'avait pas pensé plus loin et maintenant qu'elle avait son frère en face d'elle, elle peinait encore à croire qu'ils avaient le même sang. Ou du moins la moitié. L'analysant de plus près, elle devait bien avouer qu'il ressemblait beaucoup à leur père.
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Artur Kovalainen
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Sujet: Re: let me know you (alatur) Mer 30 Mar 2016 - 0:38
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Alana & Artur
Il était confiant, Artur. Et il avait de quoi. Le vaccin avait mis son père hors jeu pour le moment, malgré tous les soutiens qui pleuvaient pour les dégénérés depuis l’élection de la petite arriviste, il n’avait jamais été aussi bien protégé par la conviction profonde qu’il maîtrisait tout. Qu’il contrôlait tout. Jusqu’à cette perle de sueur qui s’échappe de ses cheveux, se perd dans sa nuque, lorsqu’on le guide dans les méandres du manoir Callahan. Andreas, battu. Moira… perdue. Alana… Une inspiration, Artur détendit chacun de ses muscles avec la minutie d’un sportif de haut niveau. Cette le petite joute verbale à venir n’était rien, strictement rien comparée à celle négociée face au patriarche Kovalainen mais il n’était pas pour autant question de sous-estimer celle que l’on pouvait, à tort selon Artur, qualifier d’aînée. Après tout, si lui était capable de battre son père à son petit jeu, pourquoi ne serait-elle pas elle non plus une joueuse ? La manipulation, sans être l’apanage de tous les Kovalainen – Moira en était l’exemple même avec sa naïveté désopilante – était dans leur gêne malgré tout au même titre que ce gêne mutant qui avait si vicieusement passé son chemin en ce qui le concernait.
Et de manipulation, il allait une nouvelle fois être question dans les heures à venir. La porte s’ouvrit, Artur se glissa dans la salle avec toute la discrétion dont il était capable. Peu remarquable, calme, posé, timide et légèrement en retrait, Artur était la personne même qui disparaissait à l’instant où il le décidait. Sauf qu’en l’occurrence, il ne souhaitait pas disparaitre, il ne voulait qu’une seule chose : plaire à sa sœur. Sa demi-sœur. L’amadouer, apprendre à la connaître, trouver ses faiblesses, mieux cerner ses attentes pour savoir exactement ce qu’il convenait d’en faire par la suite. Son père n’était plus là pour empêcher cette rencontre, Moira n’était plus là pour le gifler, Ellie… Inutile de songer à elle pour le moment. Un murmure, Artur se défit sans problème du cerbère. Ce n’était de toute manière pas comme s’il risquait quoique ce soit. Politesse, humilité, c’était un mélange complexe de vulnérabilité qui se dessiner sous les mots d’Artur. Patience, mensonge, hypocrisie et manipulation, voilà ce qu’il tissait sous ses interventions prudentes. Puis l’attaque. Sifflante comme le serpent. Vicieuse, sinueuse. Une voix timide, deux phrases innocentes masquant l’iceberg. Une accusation. Alors c’est elle, l’intruse, le parasite qui vient se greffer à leur famille déjà atrophiée ? Lui, c’est Artur, le fils. L’handicapé. Le malaimé, le fils d’Andreas et non de papa. Sans laisser le temps à l’autre Kovalainen de répondre, il croisa son regard. Effacé, timide, il ne lui suffit au final que d’une phrase pour se fondre dans la peau de celui qu’il voudrait être dans un autre monde. Un frère, normal, face à une sœur, normale aussi. Pas de mutation, pas de demi. Pas de manipulation, non plus, pas de cette hypocrisie qui suintait chacun des pores de sa peau. « Alana Kovalainen-Mactyr... mais j'imagine que tu le savais déjà, ce qui fait de moi ta grande soeur ouais... à ce qui paraît. Et pas la peine de faire semblant, Artur. Je sais que tu es un chasseur... sinon comment tu te serais présenté ici. » Une petite moue, il se défait d’un premier masque, fait tomber le petit frère qui n’aura pas survécu bien longtemps finalement. Le ton de sa sœur s’est durci, le visage d’Artur perd lentement de cette innocence affectée qu’il lui avait pourtant offerte de son plein gré, comme en signe de bonne volonté. « Pourquoi tu es là ? Qu'est-ce que tu veux ? Je doute fort que c'est juste pour faire connaissance. » Lentement, il l’observa. Patiemment. Minutieusement. Hunter, donc, son père avait déjà vendu la mèche. Je doute fort que ce soit juste pour faire connaissance. Un sourire s’étira sur le visage d’Artur lorsqu’il répéta cette phrase à mi-voix, comme pour la faire resurgir entre eux. « Et pour quoi d’autre serait-ce, au juste, Alana ? » Son sourire devint narquois, il recula, se posa contre le mur avant de croiser les bras. « Tu ressembles à Andreas, directement dans l’agression. Je comprends mieux pourquoi il ne voulait pas que je te voie. Il y a quelque chose d’incroyablement dérangeant à voir les vices d’un homme se retranscrire dans sa progéniture. » Artur était amer, de plus en plus d’ailleurs. A chaque fois que le prénom de son père ressortait dans la conversation, il était amer de toute manière. Combat achevé, père vaincu et pourtant le fils était toujours perdant. « Que je sois un hunter, que tu fusses une mutante, pourquoi est-ce si important, pour toi ? N’ai-je pas juste le droit de saisir la première occasion venue pour faire connaissance avec une sœur dont je ne veux pas mais que l’on m’impose ? » La voix d’Artur reste posée, égale, s’acidifie pourtant d’une colère contenue. Amer, amertume. Déception, aussi. « Tu ne me connais pas et pourtant, il t’a suffi d’une poignée de seconde pour te faire une opinion sur moi ? » Il fit volteface pour poser sa main sur la poignée de la porte, comme dans un ultimatum. Confiant en arrivant, Artur ne vibrait plus à présent que d’une déception amère à l’idée de se voir rejeté en continu par l’intégralité de sa famille. L’une de ses mains glissa à son cou, caressa la chaîne qui portait depuis trop de semaines à présent l’alliance de sa mère. « Quelle piètre politicienne fais-tu, à juger ainsi les gens sans leur laisser la moindre chance. » Un murmure. Honnête ? Ce qu’il pouvait faire de mieux compte tenu de la situation.
Sujet: Re: let me know you (alatur) Jeu 28 Avr 2016 - 1:22
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Sa première rencontre avec son petit frère, elle ne l'aurait jamais imaginé ainsi. En se réveillant ce matin-là, elle n'aurait pas imaginé non plus avoir de la compagnie. L'isolement la rendait folle et même les livres qu'on lui avait donné pour passer le temps n'arrivaient pas à lui changer les idées. Elle accueillait la venue d'Artur avec joie par contre, même si elle ne le montrait pas du tout. Au contraire, elle se montrait méfiante. La croyait-il assez idiote pour avaler aussi facilement cet acte de petit frère discret. Timide, voir inoffensif ? Bien vite, elle comprit qu'elle avait eu raison, son attitude changeant du tout au tout. « Et pour quoi d’autre serait-ce, au juste, Alana ? » Bonne question... Elle l'ignorait, elle n'avait pas le pouvoir de lire les pensées mais présentement, elle aurait trouvé cela bien utile. Pour le moment, elle ne pouvait que se fier à ce qu'elle voyait. Un jeune homme qui changeait d'attitude et allait s'appuyer au mur en croisant les bras.
Le langage corporel en disait souvent bien plus long sur une personne que les mots et la Kovalainen comprit tout de suite en le voyant croiser ses bras sur sa poitrine qu'il commençait à se fermer. Qu'il n'avait plus rien du petit frère ouvert et prêt à accueillir une aînée dans la famille qu'il avait paru être en entrant. « Tu ressembles à Andreas, directement dans l’agression. Je comprends mieux pourquoi il ne voulait pas que je te voie. Il y a quelque chose d’incroyablement dérangeant à voir les vices d’un homme se retranscrire dans sa progéniture. » De cela, Alana crut comprendre que le père et le fils n'étaient pas en bon terme. Du moins, c'était ce qu'elle en déduisit le temps de quelques secondes avant qu'Artur n'ajoute. « Que je sois un hunter, que tu fusses une mutante, pourquoi est-ce si important, pour toi ? N’ai-je pas juste le droit de saisir la première occasion venue pour faire connaissance avec une sœur dont je ne veux pas mais que l’on m’impose ? » Il s'était déplacé vers la porte et avait posé la main sur la poignée. Alana l'avait observé avec un petit mouvement vers l'avant, juste avant de se raviser. Elle ne voulait pas qu'il parte. D'abord parce qu'elle détestait être prisonnière ici, et seule par dessus tout à s'ennuyer plus les heures passaient. Mais aussi parce qu'une partie d'elle voulait le connaître ce frère qu'elle s'empressait à rejeter. Coincée entre deux positions. L'une pour cette haine viscérale des hunters et tout ce qu'ils faisaient subir à cette ville. Et l'autre moitié désirant plus que tout connaître sa famille. Pas seulement la connaître en réalité.
Elle voulait être acceptée, aimée. Mais alors comment cela pourrait être possible alors que le jeune homme était chasseur et elle une fervente défenseure de ses semblables. Il avait beau demander quelle était la différence, elle était importante. Parce que c'était difficile d'ignorer une idéologie - un dégoût de l'autre camp - qui faisait partie d'eux depuis plus d'années qu'ils ne pouvaient le réaliser au profit d'un lien familial qu'ils venaient tout juste de se découvrir. « Tu ne me connais pas et pourtant, il t’a suffi d’une poignée de seconde pour te faire une opinion sur moi ? Quelle piètre politicienne fais-tu, à juger ainsi les gens sans leur laisser la moindre chance. » La blonde rigola un peu. Politicienne. Elle ignorait si elle l'était encore, les hunters comme lui l'avait kidnappé pour s'assurer qu'elle ne se présente pas contre Lancaster aux présentes élections. La dernière fois, elle avait perdu mais cette année, rien n'était plus si sûr pour le maire anti-mutant. Il était bien vrai qu'elle jugeait vite le jeune homme et cela n'avait rien à voir avec ce qu'elle faisait pour gagner sa vie. La belle en avait seulement marre des masques et des faux-semblants.
Elle en avait marre de se battre pour un monde meilleur si tout ce qu'elle recevait en retour c'était la mort de sa mère, des balles de hunters qui lui arrachent son pouvoir et la découverte d'une famille déchirée. Et puis Alana ne tournait que rarement autour du pot, ce n'était pas nécessairement de l'agression. « Je suis pas ici pour gagner des élections. En fait, j'veux pas être ici, on m'a kidnappé, Artur. Alors étonnes-toi pas si j'suis déjà dans l'agression ou appelle ça comme tu veux. » C'était pas si étonnant de la voir agir comme un animal en cage puisque c'était exactement ce qu'elle était. Ou du moins, c'était ainsi qu'elle se sentait. Pouvait-il vraiment lui reprocher ? « Écoute, t'as raison, je sais rien sur toi, sauf que tu es chasseur alors c'est normal que je me méfie. Tu pourrais être là pour me tuer pour ce que j'en sais. » Parce que la dernière fois qu'elle avait croisé la route de hunters, ils avaient tenté dans la tuer pendant la conférence presque un an plus tôt. « Tu dis que tu veux apprendre à me connaître, découvrir cette soeur qu'on t'impose mais tu as une drôle façon de le montrer. Juste dans le choix de tes mots. Imposer... Ça montre que tu veux clairement pas de moi dans la famille. » Elle pouvait comprendre que découvrir l'existence d'une demie-soeur pouvait être déconcertant mais bêtement, elle avait espéré qu'elle serait acceptée.
Or, s'il avait l'impression qu'elle s'imposait sur la famille, ça voulait dire que ce n'était pas gagné avec le cadet. Sonya était morte, elle venait de voir entrer son père dans sa vie et maintenant y'avait Artur. Lui, dont elle ne savait pas quoi penser. Entre désir de lui donner une chance et cette haine sourde pour les terroristes dans son genre. Pour tout dire, il n'avait pas l'air d'un chasseur sanguinaire. Si son père ne lui avait pas déjà dit ce qu'il était vraiment, elle se serait probablement laissée berner par l'attitude doucereuse du jeune homme et n'y aurait vu que du feu puisqu'elle désirait réellement connaître une famille qui puisse l'accepter. Artur aurait facilement put faire ce qu'il voulait d'elle. Malheureusement pour lui, elle savait alors s'il désirait réellement apprendre à la connaître, il allait devoir faire plus que simplement le dire. Des paroles en l'air, elle n'en avait pas besoin.
Dernière édition par Alana Kovalainen le Mar 31 Mai 2016 - 22:27, édité 1 fois
Artur Kovalainen
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Sujet: Re: let me know you (alatur) Sam 7 Mai 2016 - 0:02
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Alana & Artur
On aurait pu croire, connaissant un peu Artur, que sa première rencontre avec sa sœur inconnue, non désirée, non acceptée, aurait été minutée et préparée dans les moindres détails avant même qu’il ne songe à franchir le portail de la propriété des Callahan. On aurait pu croire, aussi, que complètement détaché de sa demi-sœur, fier d’avoir mis son père à terre de la sorte, il n’aurait aucun scrupule à la manipuler, la détester et ruiner tout ce qui pouvait la lier, artificiellement ou non, biologiquement ou non, aux Kovalainen. Mais la vérité, c’était qu’Artur n’était déjà plus le même qu’il y avait de cela quelques semaines et que l’influence d’Ellie sur sa vie, sa manière d’être et d’appréhender les choses pouvait déjà se ressentir. Parce que s’il maintenait avec toujours autant de maîtriser un contrôle parfait sur ses gestes, ses émotions et ses mots, l’impulsivité sincère commençait lentement mais sûrement à le ronger. L’amertume, à s’imposer. L’agacement, à s’infiltrer dans ses veines au même titre que cette constante exaspération qui le consumait depuis peu à la moindre mention de sa famille. Sourire narquois, moue nonchalante, ses bras croisés parlèrent davantage que ses mots quant à ce retrait qui s’imposa brutalement face à l’attitude d’Alana. Son agressivité ressemblait bien trop à celles opposées par Andreas et Moira. Son comportement, cette façon de vouloir le forcer à laisser tomber son masque ses hypocrisies… son épiderme se crispa comme sous un vent frais alors que le petit frère concédait quelques vérités d’une voix clairement dégoûtée. Elle ne dépareillait vraiment pas chez les Kovalainen, cette intruse. Il laissa, bien malgré lui, la déception se distiller dans sa voix posée, laissa ses jambes le guider vers la sortie, laissa son amertume s’intensifier jusqu’à devenir palpable. Et une attaque, la dernière. Vicieuse par son honnêteté, violente par son murmure. Une attaque, un ultimatum calculé et minutieusement pesé avec un certain espoir. Elle ne le connaissait pas. Et peu importaient les mensonges proférés par leur parent commun, peu importaient, au final, les vérités jetées sur les épaules du cadet de la famille, Alana ne le connaissait pas, ne pouvait se targuer de le connaître et ce simple fait ne pouvait que jeter le doute et le trouble dans son esprit.
La main posée sur la poignée, Artur attendit. Qu’elle se rétracte, qu’elle tende la main, qu’elle fasse elle-même le geste de le retenir, de lui laisser une chance. Pour qu’elle ne puisse s’en prendre qu’à elle-même par la suite. Si Artur avait conscience qu’à ainsi jouer avec les autres, avec leurs réactions, qu’à ainsi millimétrer ses mots et ses gestes il se perdait à chaque fois un peu plus dans un rôle qui l’enferme ? Non, bien évidemment qu’il ne s’en rendait plus compte, et ce depuis longtemps. Sans le savoir, il laissait le piège des mensonges et de la manipulation resserrer sa prise sur ses bras, sur son torse, mordre sa chair et la lacérer de cicatrices. Sans le savoir, à se jouer ainsi des autres, c’était lui qui perdait à son propre jeu et s’enfonçait toujours plus loin vers le point de non retour. Et face à Alana, en lui tournant le dos pour simuler un départ qui n’en était pas un, Artur se ligotait jusqu’au sang dans une hypocrisie qui ne pourrait, à terme, que pourrir un peu plus ces liens artificiels qu’il créait autour de lui. Et il ne le savait pas. Ne le savait plus. S’était persuadé qu’il n’avait pas d’autre solution, que le cercle vicieux ne pouvait plus être rompu et qu’à présent il ne pouvait que complexifier encore et encore le maillage des mensonges qu’il tissait avec lui avec la patience d’une araignée. Et la toile vibra, fière de sa proie, lorsque la voix d’Alana finit par s’élever. « Je suis pas ici pour gagner des élections. En fait, j'veux pas être ici, on m'a kidnappé, Artur. Alors étonnes-toi pas si j'suis déjà dans l'agression ou appelle ça comme tu veux. » Artur profita de lui tourner le dos pour laisser un sourire narquois s’épanouir sur ses lèvres, sourire qu’il effaça dans son intégralité lorsqu’il fit lentement volteface, s’adossant au montant de bois pour mieux croiser à nouveau les bras sur sa poitrine. « Écoute, t'as raison, je sais rien sur toi, sauf que tu es chasseur alors c'est normal que je me méfie. Tu pourrais être là pour me tuer pour ce que j'en sais. Tu dis que tu veux apprendre à me connaître, découvrir cette soeur qu'on t'impose mais tu as une drôle façon de le montrer. Juste dans le choix de tes mots. Imposer... Ça montre que tu veux clairement pas de moi dans la famille. » Une grimace, il concéda un « Touché » français teinté de son accent irlandais qu’il laissait fleurir par petite touche, comme pour rappeler, inconsciemment bien évidemment, à Alana qu’elle n’était pas de son sang. « Je suis désolé de faire preuve davantage de curiosité que d’enthousiasme, davantage de sincérité que d’hypocrisie et de diplomatiquement correct comme certains pourraient être tentés de le faire » Oh, Artur le savait, qu’il représentait dignement un hôpital se moquant de la charité la plus élémentaire, bien que l’expression soit savamment ironique dans son cas, mais… dans la pièce, il était le seul à le savoir. Et Alana ne pouvait déceler dans sa voix le chant doucereux du mensonge quand même Moira n’avait pas su le déceler pendant bien trop d’années. « Et je m’étonne davantage qu’une politicienne comme toi, parce que tu es politicienne, n’essaye pas de t’épargner cela, je m’étonne davantage de te voir à ce point perdre le contrôle sous prétexte qu’un enfermement te rend à tes instincts les plus primaires. Tu n’es pas une bête en cage, Alana. Et je ne vais pas t’abattre, » surtout pas, ton cadavre ne me serait d’aucune utilité compléta-t-il en pensée alors que ses lèvres s’arquaient d’un petit sourire et continuaient d’elles-mêmes, malgré l’appellation si poétique de chasseur que l’on nous a donnée et qui aurait pu le laisser supposer. » Il secoua la tête, comme blessé par une telle insinuation alors qu’il avait sans remord envisagé ce cas de figure plus d’une fois depuis qu’il avait appris l’existence de cette demi-sœur non désirée.
Un soupir, Artur se demanda si un jour son jeu d’acteur lui permettra cet Oscar qu’il mérite, et plutôt deux fois qu’une. Se détachant de la porte, il s’avança vers Alana, avec la prudence d’un dompteur devant un fauve. Sans appuyer son attitude, mais en la laissant clairement s’afficher pour que l’autre perçoive la comparaison sans être capable pour autant de déceler chez son petit frère d’intentions clairement moqueuses. Le secret de la manipulation, c’était au final d’être suffisamment discret pour que même si la personne s’apercevait de quelque chose, elle ne pourrait émettre le moindre reproche et surtout, en pourrait que douter du caractère volontaire de tout cela. S’avançant vers elle, donc, une main légèrement devant lui comme pour mieux parer une attaque agressive du chaton, Artur la contourna et tirant une chaise sur laquelle s’appuyer. Ses deux mains s’emparèrent du dossier, tandis qu’il levait les yeux vers l’autre Kovalainen de la pièce. « Recommençons donc au début, maintenant que tout quiproquo est levé. » Tourner en dérision, sans le vouloir, l’attitude sa sœur. Se planter en gentil frère, qui accordait le pardon sans attendre, qui tendait une main chaleureuse, qui faisait un pas en avant sans contrepartie, qui tournait la page le premier. Il tendit une main qu’il souhaita la plus pacifique possible. « Artur Kovalainen, ton petit frère. Né à Pékin, ingénieur, grand lecteur et suffisamment discret et asocial pour qu’on l’oublie facilement. » Il la regarda dans les yeux, laissant une étincelle de malice. « Et contrairement à ce que certains croient, membre d’une justice égale et impartiale qui ne souhaite que le juste jugement des crimes, la prison pour les coupables et les dédommagements pour les victimes, que la juste répartition des biens et les récompenses selon le mérite. Ce que beaucoup ont tendance à oublier, en prenant ce qu’ils considèrent comme leur revenant de droit sans tenir compte de l’importance du mérite dans la vie et la grandeur. »
Sujet: Re: let me know you (alatur) Mar 31 Mai 2016 - 22:26
Let me know you
— artur & alana —
Places, places, get in your places, Throw on your dress and put on your doll faces. Everyone thinks that we're perfect. Picture, picture, smile for the picture. Pose with your brother, won't you be a good sister ? Everyone thinks that we're perfect, Please don't let them look through the curtains.
Contrairement à ce que l'on pouvait croire de la jeune femme, elle n'avait rien d'une manipulatrice. Elle était politicienne, certes, mais elle détestait mentir à ses électeurs. Et elle n'avait pas besoin de le faire. Elle n'avait jamais cherché à se cacher, ni cacher ses convictions ou sa mutation. Au final, ce qu'elle avait cru qui lui aiderait à gagner la confiance des habitants de la ville avait été sa plus grande faiblesse. La savoir mutante, qu'elle pouvait tuer d'un simple toucher si elle se mettait en colère avait suffit à retourner la population contre elle. Du moins, la plupart. Elle avait eu quelques supporteurs mais sinon, l'ignorance et la peur de ce que les humains ne comprenaient pas avait suffit à faire entrer Lancaster à la mairie. Alors, les menteurs, elle arrivait à les reconnaître à des kilomètres à la ronde. Maintenant qu'elle savait qu'elle devait se méfier d'Artur, elle voyait très bien que chacune de ses paroles étaient tournées de façon à la manipuler. Alors malheureusement pour lui, elle ne le laisserait pas se servir de ses mensonges pour... elle ne savait quoi. Elle ignorait complètement ce qu'il désirait d'elle. « Je suis désolé de faire preuve davantage de curiosité que d’enthousiasme, davantage de sincérité que d’hypocrisie et de diplomatiquement correct comme certains pourraient être tentés de le faire. » Voilà, les bases étaient mises. Il ne voulait pas d'elle dans la famille. Un pincement au coeur et l'ancienne mutante fit mine de rester imperturbable même si elle se sentait blessée. En temps normal, elle aurait tenté de le faire changer d'avis, de gagner son affection mais elle n'était plus certaine que c'était ce qu'elle voulait. Et elle n'était pas aveugle, elle voyait bien qu'elle aurait probablement lamentablement échoué dans une telle entreprise. Heureusement qu'Andreas l'avait accepté dans la famille, lui, sinon elle aurait été réellement détruite. Sa mère venait de mourir, elle se trouvait une famille et pourtant, rien ne semblait plus compliqué que maintenant. Au final, elle aurait peut-être mieux fait de ne jamais les contacter... Un mystère qu'elle ne découvrirait jamais maintenant qu'elle avait Artur devant les yeux qui restait contre la porte, doigts sur le métal froid. « Et je m’étonne davantage qu’une politicienne comme toi, parce que tu es politicienne, n’essaye pas de t’épargner cela, je m’étonne davantage de te voir à ce point perdre le contrôle sous prétexte qu’un enfermement te rend à tes instincts les plus primaires. Tu n’es pas une bête en cage, Alana. Et je ne vais pas t’abattre, malgré l’appellation si poétique de chasseur que l’on nous a donnée et qui aurait pu le laisser supposer. » Il revint vers elle, abandonnant du même coup la poignée de la porte pour aller s'installer à la chaise du bureau. Alana restait à côté du lit, l'observant sans le quitter des yeux. Elle n'ajouta rien à ses paroles, ne voyant pas l'utilité à chercher à se justifier. Politicienne ou pas, elle restait sur ses gardes et se permettait de juger rapidement. Était-ce si rapidement ? Après tout, Andreas avait averti l'irlandaise de se méfier du jeune homme. Elle n'était pas là pour prouver quoique ce soit à Artur alors s'il trouvait qu'elle agissait comme une bête en cage, grand bien lui fasse.
Elle n'allait pas changer son attitude simplement car il trouvait que ça ne correspondait pas au personnage d'une politicienne. « Recommençons donc au début, maintenant que tout quiproquo est levé. » Ce n'était vraiment le cas, Alana ne se trompait pas à se méfier et elle le savait. Cette situation n'avait rien d'un quiproquo mais elle ne releva pas la remarque, se demandant bien ce que le jeune homme allait ajouter ensuite. Et il lui fit un résumé bref de sa naissance et de sa personnalité. Discret et asocial. Il était tout le contraire de son aînée puisqu'Alana était flamboyante, pétillante. Même de ce côté là, ils ne pouvaient pas être plus différents. Artur se lança ensuite dans un grand discours. Membre d'une justice égale. Victimes, répartitions, récompenses. De bien belles paroles pour un chasseur. Il aurait fait un bon politicien, elle devait bien lui donner cela. Était-ce comme cela que Lancaster avait borné tant de gens depuis si longtemps ? La question se posait. Mais à présent, Alana avait son frère sous les yeux et elle n'arrivait pas à croire comment il pouvait être aussi naïf. Naïf de croire qu'elle avalera ses paroles comme une simple suivante. Oui, elle voulait connaître son frère. Oui, elle espérait encore - et de façon stupide - qu'il y avait encore une chance de former une famille. Mais plus il parlait et plus elle réalisait que ce ne serait jamais le cas. « Tu t'es pratiqué dans le miroir avant de venir pour me sortir tout ça ? » Aborder le sujet des mutants éveillait toujours les passions de la vaccinée. Elle allait toujours défendre ses semblables. Ses points de vue. Peu importe ce qu'Artur pouvait se dire pour pour s'endormir la nuit, jamais Alana n'allait avaler de telles paroles. Le monde était injuste, alors le jeune homme ne pouvait pas faire partie d'une justice égale qui n'existait pas. Ce n'était qu'une utopie qu'il s'imaginait... « Justice... elle était où la justice quand tes copains chasseurs ont essayé de me tuer l'an dernier, tuant des innocents au passage ? Elle est où la justice de m'avoir enlevé mon pouvoir sans me demander mon avis. » Elle marqua une pause pour croiser les bras sur sa poitrine et se mettre à faire les quatre cents pas dans le petit espace de la pièce. Elle n'aimait pas ce genre de discussion. Mais elle ne pouvait pas laisser son cadet avoir un tel discours... ça la répugnait. « Je sais pas si tu es au courant, mais pour qu'il y ait justice et égalité, il faut un procès. Et dans un procès, chacun des partis doit faire valoir son opinion. Vous... vous condamnez sans même prendre en compte tous les faits. » Ça faisait des années qu'elle se battait sur cette question et elle en avait des arguments pour défendre les mutants. Ce n'était pas pour rien que les chasseurs étaient considérés des criminels officiellement. « Dans cette histoire, c'est toi le terroriste, Artur. D'ailleurs, pourquoi t'es devenu chasseur ? Un mutant t'a enlevé ton jouet préféré quand t'étais gamin et maintenant tu veux tous nous faire regretter ? » Elle s'adressait à lui comme si elle parlait à un enfant et elle le faisait exprès. Elle voyait bien le dégoût qu'elle lui inspirait même s'il clamait voir repartir à zéro. Et Alana n'allait jamais faire semblant que tout allait bien... même si son voeu le plus cher était d'avoir une famille unie. Un rêve pour une prochaine vie...
Artur Kovalainen
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Sujet: Re: let me know you (alatur) Dim 12 Juin 2016 - 9:45
let me know you
Alana & Artur
Il y avait quelque chose de désespérant dans cette façon qu’avait Artur de constamment considérer les autres comme des débiles ou des agresseurs, de constamment voir ses relations sociales comme des attaques dirigées contre lui et comme des flèches n’ayant pour seul but que de le faire tomber et ployer le genou. Il y avait quelque chose d’infiniment arrogant et égocentrique dans cette manière de penser, d’autant plus que c’était un phénomène totalement inconscient de sa part. Des politiciens, des hommes paranoïaques, des manipulateurs hypocrites et des maniaques, finalement, la famille Kovalainen en hébergeait un certain nombre, plus qu’il n’y paraissait. Il n’y avait qu’à voir l’attitude du frère et de la demi-sœur mis face à face pour s’en rendre compte, il n’y avait qu’à observer ce jeu qui se mettait en place entre les deux, un jeu de mensonge et d’apparence, un jeu d’ombres et de lumière, un jeu de mimes chinois, un jeu de marionnette, un jeu silencieux, un jeu doucereux sous couvert d’une discussion de ce qu’il y avait de plus normal en somme. Agression cachée, remarques acides, amertume à peine voilée, poison dans un verre d’eau sucrée, déception affichée, sincérité brutale et coupante, hypocrisie mielleuse : les goûts et les textures étaient mêlées pour former un hors-d’œuvre à la hauteur des plus grands chefs de Paris.
Sauf qu’Artur savait désormais qu’il pouvait déployer tout son talent en matière de manipulation, il ne parviendrait pas à extraire des pensées d’Alana les graines de méfiance semées par Andreas. Il le savait, il le voyait dans les mots de la jeune femme, il le voyait dans son attitude, il voyait, avec une clarté limpide, évidente et agaçante, que son père était passé par là et avait encore une fois veillé à lui mettre des bâtons dans les roues. Si Artur avait pu concevoir le moindre remord à l’idée d’avoir vacciné son paternel, c’était impossible face à cette constatation de s’abaisser à une telle culpabilité. Au contraire. Il fallait qu’il garde en tête que désormais, la guerre était déclarée entre lui et l’autre homme des Kovalainen. Une guerre froide, une guerre d’influence, une guerre à laquelle le fils était si sensible que son orgueil mêlé à son esprit de compétition le rendait bien plus que redoutable. Il fallait qu’il détruise les liens qui reliaient Alana à Andreas, et qu’il le fasse dès à présent. Et si son père avait chuchoté à la politicienne de se méfier du fils, il était du devoir d’Artur de murmurer des mises en garde à l’encontre du père. Ce n’était, finalement, que justice et logique. Mettre les choses à plat. Mettre les choses en lumière en exacerbant les ombres. Mais pour ça…
Recommençons donc au début, se délesta-t-il. Recommencer depuis le début, effacer l’ardoise en posant l’éponge dans la main d’Alana, tenter, encore une fois, de tendre une main amicale dans la direction de cette demi-sœur qui, de toute évidence, était aussi pétrie de préjugés que le premier des imbéciles. Petit frère, né à Pékin, en quelques mots, Artur tenta de résumer avec justesse, et un grand soin dans le choix de ses mots, celui qu’il était et surtout, celui qu’elle avait besoin de connaître. Discret, asocial, tout cela n’était que vérité. Membre d’une justice égale… il y croyait, vraiment. Une sincérité déstabilisante, un soupçon de franchise dans une huile graisseuse et douce de mensonge. Un soupçon de franchise qu’il ne tarda pas à payer. Comme toujours. « Tu t'es pratiqué dans le miroir avant de venir pour me sortir tout ça ? » Les lèvres d’Artur s’agitèrent d’un petit tic de mécontentement, transformé de justesse en un sourire crispé. Comme toujours… comment Moira voulait elle qu’il accepte de laisser de côté ses mensonges lorsqu’on le rabrouait de la sorte à la moindre tentative d’honnêteté ? Comment Ellie pouvait elle réclamer de sa part une absence de distorsion de la réalité lorsqu’on le giflait de cette manière lorsqu’il s’hasardait sur un terrain hostile ? « Tout à fait, tu m’as percé à jour » L’amertume était elle perceptible dans sa voix ? Certainement que non. Les gens étaient bien plus prompts à croire ce qu’ils voulaient entendre qu’à lui accorder le moindre bénéfice du doute. Innocente jusqu’à preuve du contraire, voilà qui ne marchait que pour les mutants, ces pauvres êtres persécutés qui, parce que des humains craignaient le pouvoir destructeur dont ils s’étaient trouvés pourvus dans un cycle illogique d’évolution, avaient tous les droits. Innocent jusqu’à preuve du contraire, voilà bien sûr ce que l’on accordait les yeux fermés aux pyrugistes qui n’avaient pas encore mis feu à des bâtiments habités, mais ce qui, dans un même temps, était refusé aux petits frères sous prétexte qu’ils étaient des Hunters. Artur serra les dents à cette pensée, muselant sa colère et sa jalousie avec une main de fer, conservant sur son visage détendu un sourire presque naturel. « Justice... elle était où la justice quand tes copains chasseurs ont essayé de me tuer l'an dernier, tuant des innocents au passage ? Elle est où la justice de m'avoir enlevé mon pouvoir sans me demander mon avis. Je sais pas si tu es au courant, mais pour qu'il y ait justice et égalité, il faut un procès. Et dans un procès, chacun des partis doit faire valoir son opinion. Vous... vous condamnez sans même prendre en compte tous les faits. » Un tic perturba une nouvelle fois la mâchoire du plus jeune. Chacun des partis doit faire valoir son opinion ? « Dans cette histoire, c'est toi le terroriste, Artur. D'ailleurs, pourquoi t'es devenu chasseur ? Un mutant t'a enlevé ton jouet préféré quand t'étais gamin et maintenant tu veux tous nous faire regretter ? » Un tic se jeta sur son visage, comme une pierre dans un lac étal. Ondula sur ses yeux. Pinça ses lèvres. Et une déception douloureuse traversa ses pensées alors qu’il écoutait avec une attention toute particulière les arguments de la jeune femme qui se fragilisaient entre eux. D’une voix douce, dénuée d’agressivité, Artur finit par articuler lentement. « Je suis donc le terroriste ? Et toi la bienfaitrice, j’imagine. En revanche, je ne vois soudainement plus la justice, le procès, l’égalité dans le chacun des partis doit faire valoir son opinion. Ai-je agressé les mutants, Alana ? Viens-je de les mettre dans un même sac pour les critiquer dans un seul ensemble ? » Ses doigts s’accrochèrent au dossier de la chaise, alors qu’il s’y appuyait comme pour dissiper une soudaine tension dans ses épaules. « J’ai l’impression de gaspiller ma salive à chaque fois que je me retrouve à avoir ce genre de discussion. Parce que continuellement, sous prétexte que vous êtes les pauvres maltraités de l’histoire, c’est vous qui avez raison et j’ai forcément tort. Depuis que je suis entré dans cette pièce, tu me rejettes, tu me repousses, tu me critiques et tu m’agresses sous prétexte qu’Andreas t’a dit que j’étais un Hunter. Comment m’a-t-il dépeint ? Comme un monstre qui se jette sur tous les mutants qu’il croise pour les égorger et qui dessine sur des toiles avec le sang de ses victimes pour refaire la tapisserie de son salon ? » La colère recommençait à fourmiller sur son épiderme. « Tu te plains d’en absence de justice, mais cette absence de justice tu t’en fais justement l’investigatrice en ce qui me concerne parce que j’ai le malheur d’être dans le mauvais camp. Tu aurais peut être préféré que j’agisse de la même manière, j’imagine, et que je ne veuille pas faire ta connaissance sous prétexte que tu n’as pas les bons gènes. Ou que tu les as trop. Mais je vois autre chose que la mutante lorsque je te regarde. Toi, tu ne vois pas plus loin que cette merde qu’Andreas t’a foutu sur les yeux. » Il cracha, Artur, il cracha le nom de son père autant qu’il cracha le mot merde, comme si les deux n’étaient voués qu’à se retrouver liés. « Où était la justice lorsque des chasseurs t’ont agressée ? Je n’en ai aucune idée. Mais je vais te retourner la question : où est la justice lorsque tu me condamnes sans même savoir ni vouloir savoir mes raisons ? Où est la justice lorsqu’on me met sur une affaire de meurtre, où la personne a vu sa peau être rongée par l’acide parce qu’un mutant psychopathe avait envie de s’amuser ? » Artur se redressa, plongeant son regard glacial dans celui de sa demi-sœur, de cette énième déception charriée par le sang Kovalainen. « Tu vas peut être me dire que c’était sûrement un pauvre petit mutant qui avait vu sa famille être tuée par un hunter et donc qu’il avait tous les droits du monde pour faire ça et se venger ? C’est comme ces pères qui conspuent sur leur fils sous prétexte qu’ils ne sont pas mutants et qui ont fait des choix différents des leurs. C’est comme ces pères qui font tuer leurs femmes parce qu’ils sont incapables de masquer leurs meurtres. »