Sujet: ≈ a dame to kill for (rhaeven) Mar 23 Fév 2016 - 17:29
a dame to kill for
— loeven & rhaena —
Take me over the walls below, Fly forever. Don't let me go, I need a savior to heal my pain When I become my worst enemy. Take me high and I'll sing, you make everything okay. We are one in the same oh, you take all of the pain away. Save me if I become my demons.
Elle avait perdu le collier. Le collier et la clé. Ce qui l'affectait plus qu'elle ne voulait bien l'admettre. Probablement lors d'une de ses chasses. Cette clé que Loeven lui avait donné et qu'elle aurait probablement dû refuser mais elle en avait été incapable. Il avait prétendu que c'était seulement au cas où. Que ce serait plus pratique bien qu'elle avait sentit à travers ce petit geste quelque chose de plus. Pratiquement une demande en mariage pour la vipère aux murs de glace qui entouraient son coeur. Pourtant, elle n'avait pas refusé et c'était surprise à porter la petite chaîne à chaque jours depuis. Comme si c'était sa plus précieuse possession alors qu'elle possédait des boîtes à bijoux remplies de colliers valant plus cher que l'appartement du jeune homme, elle n'en doutait même pas. Pourtant, elle n'était pas sentimentale la Dryden. Elle aurait dû jeter le collier sur son bureau et l'oublier là. Ne prendre que la clé, au cas où comme il avait dit. Mais non, elle avait gardé le bijou sur elle la plupart du temps et maintenant, dans la folie de ses nuits de violence, elle l'avait égaré. Elle était arrivée à l'appartement, avait salué Aspen qui faisait la cuisine avant de se diriger à la salle de bain et de réaliser en passant la main à son cou dans un automatisme pour enlever le collier avant de prendre une douche qu'il n'y était plus.
Après avoir demandé à sa colocataire si elle avait vu le fameux bijou, elle ne put qu'en arriver à la conclusion que dans l'action, il avait dû se briser. Elle espérait que cela ne briserait pas sa couverture, que personne ne l'ait trouvé et tente de retrouver sa propriétaire. Surtout, elle n'avait plus de clé pour entrer dans l'appartement du Dickens quand elle le voulait. Elle enfila un simple pull noir, un jeans et ses talons hauts dont elle ne se passait jamais et prit la direction de l'appartement du mutant. Elle espérait qu'il ait un autre double et qu'il ne fasse pas grand cas du fait qu'elle avait perdu la première copie. Elle ne voulait surtout pas qu'il pense que c'était parce qu'elle s'en fichait. Elle avait été imprudente, voilà tout. Ce qui semblait être sans cesse le cas ses derniers temps. Une preuve de plus que la solitude vaut mieux que la compagnie des gens. À force de côtoyer Loeven, elle allait finir par se tuer et il était hors de question d'arrêter de tuer les hunters. Elle avait encore trop de rage au ventre, surtout avec le meurtrier de son père qui ne voulait pas simplement crever. Que toute cette histoire soit enfin réglée. Plus elle s'approchait de l'appartement du grand brun, plus elle redoutait le moment de se retrouver devant lui. Peut-être bien qu'elle ferait mieux d'lui dire qu'elle ne voulait plus jamais le revoir. Qu'il se tienne loin d'elle. Pour leur bien à tous les deux. Pour éviter qu'elle ne s'éprenne encore plus et qu'elle n'ouvre encore plus son coeur qu'elle a pris tant de soins à fermer à tout amour, et toute amitié. Rhaena n'avait rien de cette fille qu'on amène au cinéma et que l'on présente à ses parents. Elle en faisait sa fierté. Les belles histoires d'amour rose bonbon lui donnait la nausée et elle ne voulait même pas s'imaginer avoir l'air aussi ridicule que cela.
Seulement, quand elle pensait à Loeven, elle avait l'impression de s'en rapprocher de plus en plus. Alors, plus ses pas la rapprochaient de l'appartement de Loeven, plus la brune était tentée de rebrousser chemin. Ou bien de continuer, d'avancer et d'aller mettre fin à tout contact avec lui. De façon claire. Il méritait au moins cela plutôt que de s'remettre à l'éviter comme elle avait pu le faire quelques semaines auparavant. Cette conviction la prenait de plus en plus mais quand elle arrivait devant la porte de sa demeure, tout s'écroula. Parce que la porte était ouverte. Elle n'avait pas l'air défoncée mais clairement, l'intérieur avait été mis sans dessus-dessous. Elle s'était arrêtée et analysait chaque détails pour commencer lentement à s'alarmer. Quelqu'un s'était introduit chez lui, elle le savait. Un hunter probablement, peut-être celui qui lui avait filé entre les doigts quelques jours plus tôt. Peut-être était-ce lui qui avait trouvé sa clé, que c'était en se battant contre lui que le collier était tombé... L'homme avait sûrement réussi à retracer la clé et l'appartement à qui elle appartenait. Avait-elle mis Loeven en danger ? Tant de questions qu'elle n'eut pas le temps de répondre, percevant un fracas dans l'appartement.
Certaine qu'il était arrivé quelque chose au mutant, Rhaena sentit son coeur manquer un battement alors que son sang s'mettait à brûler dans ses muscles. On lui avait déjà pris son père, il était hors de question qu'on lui arrache Loeven. Elle ne laisserait jamais une telle chose arriver. Soudain poussée par une colère noire, elle se précipita à l'intérieur en direction du fracas qu'elle avait entendu plus tôt. La danse folle dans laquelle son coeur s'engageait était la seule énergie dont elle avait besoin pour avancer. Dents serrés, poings refermés jusqu'à en faire pâlir ses jointures, Rhaena ne réfléchissait plus, l'esprit orienté vers une seule chose ; la violence. Faire regretter à celui ou ceux qui s'trouvaient juste de l'autre côté du mur de s'en prendre au Dickens. Elle n'avait aucune arme sur elle, encore moins de lames. C'était pas comme si elle en avait eu besoin seulement pour rendre visite à Loeven et maintenant, elle en regrettait cette décision. Mais comme elle était aveuglée par la hargne, elle n'eut pas le temps de s'en inquiéter outre mesure. Bientôt, elle se retrouva dans la cuisine. Apparemment vide lorsque soudain, elle sentit un violent coup lui heurter l'arrière du crâne. Regard voilé d'étoiles et le monde qui sembla disparaître sous ses pieds, elle fut projetée par avant, heurta la table avant de s'effondrer sur le sol. Confusion, sentant l'arrière de sa tête lui faire atrocement mal, elle passa sa main dans ses cheveux pour y sentir un liquide poisseux lui couvrir les doigts. Ce fut la voix de l'attaquant qui la ramena à la réalité. « Alors c'est toi, Viper ? Dryden... L'assistante du maire. Wow, je m'en attendais pas, j'vais au moins te donner ça. » Elle prit quelques secondes pour essayer de retrouver ses esprits et ouvrit les yeux sur l'homme qui venait de l'assommer.
C'était bien le chasseur qu'elle avait laissé échapper quelques jours plus tôt, et il avait le collier d'où pendait la clé entre ses doigts qu'elle mourrait d'envie d'lui casser. « T'as oublié ça je pense, la dernière fois qu'on s'est vus. » Ajouta-t-il avec un sourire mauvais sur les lèvres. Cependant, il perdit bien vite son sourire alors qu'il s'abaissait à son hauteur pour la surplomber de façon menaçante. « T'as tué pas mal de mes amis, sale garce. J'vais te le faire regretter. » Sur le point de répliquer de façon provocante comme à son habitude, l'homme avait sorti une lame si rapidement de sa ceinture qu'elle se trouvait déjà plantée dans sa jambe avant que la brune ne réalise ce qui se passait. Rhaena laissa tomber un grognement de douleur, de rage, de détresse entre ses mâchoires crispées par la vive douleur qui perçait sa chair et ses muscles. Plaquant ses mains sur le couteau enfoncé dans sa cuisse, le chasseur attrapa cependant Rhaena par les cheveux et la hissa sans aucune délicatesse sur une des chaises de la cuisine, lui liant les mains du même coup derrière le dos. Le couteau toujours bien en place dans sa chair, chaque mouvement la faisait plus souffrir que le précédent jusqu'à ce que l'agresseur la retire violemment de sa cuisse pour la menacer de son bout pointu dangereusement près de sa gorge. La jeune femme tenta de se reculer le plus qu'elle pouvait, sentant la lame bien trop près de sa gorge même si elle ne la touchait pas. Plutôt que de l'égorger, là sur place, l'inconnu lui envoya un nouveau coup au visage qu'elle encaissa du mieux qu'elle pouvait. Elle ne voyait plus très bien, trop confuse pour garder contact avec la réalité à tel point qu'elle ne capta pas les nouveaux mots du chasseur. Tout ce qu'elle perçut, c'était une silhouette apparaître derrière l'épaule de son agresseur qui posait une nouvelle fois la lame à sa gorge, sur le point de l'enfoncer bien profondément cette fois.
Dernière édition par Rhaena Dryden le Mer 16 Mar 2016 - 21:50, édité 1 fois
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Sujet: Re: ≈ a dame to kill for (rhaeven) Mer 24 Fév 2016 - 5:07
blink your eyes just once and see everything in ruins
Y avait un truc qui clochait — il le sentait. Depuis qu’il s’était levé, depuis qu’il était parti travailler, un sale goût lui restait collé au palais. Le nœud au cœur et les sourcils froncés, sans vraiment savoir ce qui pouvait bien le tracasser. Le genre de sensation qu’il connaissait— le genre d’impression qui ne présageait rien de bon. Pourtant, pas le choix de faire comme si de rien n’était. Pas le choix de continuer à travailler, et de faire au mieux pour être payé la somme convenue. Pas le choix de continuer à sourire aux clients, et de continuer à vendre. Mettre de côté ce mauvais pressentiment, et essayer de faire comme si de rien n’était. Pourtant, même une fois son chiffre terminé, la boule dans le ventre ne l’avait pas quitté. Il s’était arrêté dans un bar sur le chemin de retour, avait tranquillement siroté un verre. Une éternité qu’il n’avait plus pris le temps de faire ce genre de choses — mais à ce moment précis, en passant devant l’enseigne, ça l’avait toqué. Il était entré, s’était assis. Avait commandé, avait payé. Il avait bu, prenant son temps, regardant les quelques ouvriers ayant fini leur journée et traînant dans un coin. Observant le monde qui allait et venait, sans le moindre pli d’inquiétude sur le front, sans le moindre nuage noir inexpliqué pour entacher leur journée. Et il les enviait, sans même savoir pourquoi son instinct faisait naître en lui cette once de jalousie.
Il faisait beau, il faisait bon. Il était rentré à pied, avait laissé le soleil lui caresser le visage en espérant peut-être que cela le détendrait. Mais rien à faire ; impossible de faire dégager cette peur inexpliquée qui lui opprimait davantage le cœur, à mesure qu’il approchait du bloc d’appartements où il vivait. Il fouillait ses pensées, retournait son esprit à la recherche d’une image ou d’un son qui aurait pu provoquer ça. Une menace, peut-être ? Une voiture qui l’aurait suivi ? Un type qui serait venu un peu trop souvent à la quincaillerie, et qui aurait eu tendance à l’observer ? Il avait beau chercher, rien ne venait. Et là où il aurait dû s’en retrouver rassuré, il n’en était au contraire qu’un peu plus inquiet, à chaque seconde qui passait.
Ses pensées s’envolèrent un instant, s’égarèrent. Ce genre d’accès instinctif ne présageait généralement rien qui vaille. C’était la même espèce que celui qui lui avait tordu les boyaux avant de découvrir le cadavre de Lyanna. Un peu avant ça, il avait ressenti une pointe très similaire au cœur, au moment où Jillian s’ôtait la vie. Et si la machine à remonter le temps s’acharnait à continuer de chercher, elle trouverait exactement le même repli gênant au fond de son esprit, au moment où ses parents avaient eu l’accident qui leur avait coûté la vie. Jamais il n’avait cru bon de prétendre à un sixième sens ; ce genre de choses, il n’y croyait pas. C’étaient des ragots, des racontards bon-enfants, pour justifier des pensées infondées. Il était trop pragmatique pour croire à ce genre de choses. Trop pratique pour oser s’avouer qu’il était possible de sentir les mauvais coups de la vie arriver. Il croyait en son instinct, croyait en la survie et la conservation ; ce en quoi il ne croyait pas, par contre, c’était les prédictions.
Mais peut-être aurait-il dû. Peut-être la vie s’amusait-elle, après tout, à le forcer à reconnaître les occurrences et les coïncidences trop fortes pour en être. Car le malaise ne le quitta pas alors qu’il approchait de son appartement — seul lieu au monde, peut-être, où il se sentait en sécurité. L’inconfort se mit au contraire à grandir, jusqu’à devenir étouffant. Et lorsqu’il vit la porte entrouverte, enfoncée, serrure défoncée, il sentit son sang se glacer. Il se figea, se mouvant au plus près du mur, s’approchant à pas bien plus silencieux et précautionneux. Des bruits de voix lui parvinrent. Puis un cri qui, lui, réchauffa subitement le sang gelé. Et soudainement, prudence ne fut plus mère de sûreté. La flamme de l’adrénaline inonda ses veines, se propagea dans la moindre parcelle de sa carcasse ; ses doigts se mirent à picoter. En quelques pas rapides, il fut dans la cuisine, d’où provenait la voix. « Dis-moi au revoir. » La lame qui fuse vers une peau trop fragile et trop blanche. Pas le temps de réfléchir — et d’ailleurs plus la capacité de le faire. Au revoir.
Poignet, épaule et nuque craquèrent de concert. Avant que le mutant ne puisse se rendre compte de ce qu’il venait de faire, le corps s’effondrait sur la chasseuse, puis tombait à terre. Le couteau glissa au sol ; il s’en saisit, enjambant le corps avec empressement. Une main douce se coula dans la masse de cheveux bruns, soulevant délicatement la tête de la Dryden vers lui, tandis que la seconde tranchait les liens qui la retenaient. Le sang se faufila sur ses doigts, mais il ne la lâcha pas. Laissant le couteau retomber au sol, il prit le soin de la ramener vers lui, s’assura qu’elle ne tombe pas. « Rhaena ? Hey. Hey. Regarde-moi. Rhaena. » Un pouce sur une joue, des yeux qui cherchaient avec désespoir les iris capables de le faire chavirer d’un battement de cils. Le cœur incapable de calmer ses battements empressés, l’adrénaline peinant à retomber. Ne réalisant pas encore ce qui venait de se passer, ni la portée que son geste aurait. Cherchant avec empressement l’attention de ce visage pour qui il avait effacé les quelques traces d’intégrité qui lui restaient.
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Sujet: Re: ≈ a dame to kill for (rhaeven) Mer 16 Mar 2016 - 21:49
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— loeven & rhaena —
Take me over the walls below, Fly forever. Don't let me go, I need a savior to heal my pain When I become my worst enemy. Take me high and I'll sing, you make everything okay. We are one in the same oh, you take all of the pain away. Save me if I become my demons.
La douleur était fulgurante dans sa cuisse mais elle était assez confuse pour en supporter les souffrances sans s'évanouir. Dire qu'elle allait mourir comme ça, sur le plancher de la cuisine de Loeven avait tout pour être ironique. Elle, la reine des glaces qui avait refermé son coeur du moment que son père était mort, elle allait le rejoindre après s'être laissée envoûter par le Dickens. Elle aurait dû résister davantage et ne pas succomber aussi facilement aux avances du grand brun. Pour leurs biens à tous les deux. Elle savait que toute cette histoire allait mal se terminer. La brune se fichait bien de ce qui pouvait lui arriver là, maintenant, mais elle ne supportait pas l'idée qu'il puisse être arrivé quelque chose au jeune homme. Ou plus tard... Peu importe, être près d'elle, c'était se mettre en danger. Et maintenant, elle pouvait aussi dire adieu à la vengeance. Son orgueil piqué à vif de ne pas pouvoir amener le Lynch dans la tombe avec elle. Lui en sûreté avec son don de dégénéré. La vipère, toujours calculatrice et prudente. avait laissé ses émotions prendre le dessus et elle en payait maintenant le prix.
Son jeans, elle le sentait devenir poisseux de son sang alors qu'elle attendait d'un instant à l'autre à sentir la lame trancher sa gorge. Se préparant à s'étouffer de son propre sang... pourtant la coupure ne vint jamais. Sa vision devint plus nette pour reconnaître Loeven dans le dos de l'agresseur alors qu'elle entendait un craquement sonore et fatal. Le chasseur s'écrasa sur elle, lui arrachant un grognement de douleur. Le corps sans vie glissa et s'écrasa au sol aux côtés de Rhaena ne réalisant pas ce que Loeven venait de faire. Oubliant pendant un instant que de son don, il pouvait disloquer les corps, ce qu'il venait de faire pour la sauver. Tout s'était passé si vite et sa plaie la tiraillait tellement qu'elle ne pensait plus clairement. Le hunter état mort, le regard de la belle baissé sur son cadavre et le collier qu'il tenait toujours dans ses doigts crispés. Quand elle sentit la main de Loeven se glisser dans sa nuque, Rhaena sursauta légèrement avant de tourner un regard vide sur lui. « Rhaena ? Hey. Hey. Regarde-moi. Rhaena. » Peut-être bien qu'il l'avait libérée de ses liens, ce qui était certain s'était qu'elle put ramener ses mains devant elle et s'accrocher aux épaules du mutant pour ne pas perdre contact avec la réalité. Il la ramenait vers lui, l'enveloppait de ses bras autour de son corps engourdi mais la brune s'effondra malgré tout au sol en tant de quitter la chaise.
Loeven la retenait et elle s'appuya contre lui alors que sa jambe la brûlait de mille feux pour lui rappeler la plaie importante. Reprenant lentement ses esprits, elle tenta d'évaluer les dégâts et comprit bien vite que la coupure de sa cuisse ne saignait pas assez pour indiquer une blessure mortelle peu importe ce qu'elle ferait. Cependant, elle ne désirait pas se vider de son sang et il fallait à tout prix arrêter l’hémorragie. « Lo... Loeven... Que... Argh. La serviette. » Elle pointa le tissu qui servait d'ordinaire à essuyer la vaisselle et attendit que le brun la lui ramène pour ensuite l'enrouler autour de sa cuisse fermement et appuyer avec force. Serrant les dents pour ne pas laisser la douleur se traduire par des gémissements, elle posa à ce moment les yeux sur le cadavre pour une seconde fois. Et cette fois par contre, la révélation la frappa, le choc lui coupa le souffle bien plus que n'importe quelle douleur. Loeven l'avait sauvée. Loeven avait tué alors qu'il avait répété à de nombreuses reprises qu'il n'utiliserait jamais son don ainsi. Loeven qu'elle avait corrompu... Tout était de sa faute... La bien se fichait bien de la mort du hunter, il l'avait mérité... mais elle n'arrivait pas à croire que c'était de la main du Dickens. Pour la sauver. Elle. Un geste lourd de conséquences et de significations cachées. Il tenait assez à elle pour ignorer cette promesse qu'il s'était fait à lui-même de ne jamais tuer avec son don, trahissant ainsi ses valeurs pour elle. Rhaena n'arrivait pas à se faire à l'idée.
C'était tellement irréel. Une déclaration de ses sentiments bien plus tangible que de simples mots. Un acte grandiose mais des plus lugubres pour déclarer un amour qu'elle ne se croyait pas mériter. Pas à ce point. Lentement, elle ramena son regard sur le mutant et le plongea dans le sien, bouleversée. « Tu l'as tué... pour moi... Je - Je comprends pas. » Bien sûr qu'elle comprenait, elle ne voulait juste pas accepter le fait qu'il puisse tenir à elle à ce point. Elle, elle tuerait une armée de chasseurs pour lui s'il le fallait mais c'était dans sa nature... elle était une tueuse alors rien d'étonnant dans un tel geste. Mais venant de Loeven, c'était une autre histoire. « Je... J'avais perdu ta clé... Je croyais qu'il s'en était pris à toi mais il m'a pris par surprise. Je - Je suis désolée. » La Dryden s'accrochait toujours à ses larges épaules, ses doigts crispés sur son chandail avant de passer une main tremblante le long de sa mâchoire. La douleur de la plaie dans sa cuisse n'avait plus d'importance, ni même celle à l'arrière de son crâne qui l'élançait. Ce qui importait, c'était Loeven et ce qu'il venait de faire pour elle. La réalité les rattraperaient bien assez vite et pour une seconde, elle se perdit dans son regard pour assimiler ce geste presque plus important qu'une demande en mariage à ses yeux. Et soudain, elle avait atrocement honte d'elle-même, de sa faiblesse et de son imprudence qui avait mené le brun à devenir un meurtrier, comme elle...
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Sujet: Re: ≈ a dame to kill for (rhaeven) Sam 26 Mar 2016 - 5:50
Depuis la seconde où il avait perçu le cri, il lui semblait ne pas avoir repris contact avec la réalité. Son esprit d’ordinaire si calme et ordonné, réfléchi et structuré, avait perdu pied. Il s’était laissé guider par son instinct, contrôlé par sa pulsion. Il avait cessé de retourner dans un coin de sa tête les situations, et avait agi. Mué par une force qu’il ne s’expliquait pas, il avait finalement commis l’irréparable. Un acte qu’il s’était toujours refusé à faire, et qui le poursuivrait sans aucun doute pour le reste de son existence, quelle qu’en soit les conséquences directes. Pourtant, il n’arrivait pas à se reconnecter au monde qui l’entourait. Ses mots étaient bien les siens, et chaque geste tendre qu’il posait envers Rhaena était parfaitement mesuré. Mais une pièce du puzzle manquait. Une chose sur laquelle il fermait les yeux pour le moment, tournant le dos au corps qui s’étendait à leurs pieds. L’urgence, c’était elle. Ça l’avait été, dès le moment où sa voix lui était parvenue de l’extérieur de l’appartement. Et ça l’était toujours, maintenant la menace éliminée et les choses quelque peu retombées. Le contact avec la réalité et l’acte barbare perpétré se faisait, lentement mais sûrement. Il tentait encore de le mettre de côté, de centrer toute son attention sur les gestes et les mots de la Dryden. Chaque chose en son temps. Et pour l’instant, c’était la serviette.
S’il l’avait retenue de justesse lorsqu’elle avait tenté de se lever, il ne prit pas le pari de la laisser debout seule le temps qu’il n’aille chercher ce qu’elle demandait. Pas besoin de rajouter une chute à son inquiétude atteignant déjà de malheureux plafonds : il la fit se rasseoir, lentement et précautionneusement, avant de faire volte-face et de franchir de quelques pas pressés la distance qui le séparait de ladite serviette. Il la décrocha d’un rapide coup de poignet et la rapporta à la jeune femme, la laissant prendre l’initiative de compresser elle-même la plaie. Si elle était en mesure de s’atteler à ce genre de premier geste de secours, il était préférable qu’elle le fasse ; lui aurait eu trop peur de ne faire qu’empirer les choses, et la douleur particulièrement. Il s’occuperait d’autres soins s’il le fallait ; pour l’heure, elle semblait s’être parfaitement débrouillée avec ce qu’elle avait sous la main.
Accroupi face à elle, incapable de la lâcher ses yeux, il finit cependant par l’abandonner l’espace de quelques secondes, attrapant le cadavre du coin de l’œil. Ses iris se détournèrent rapidement, alors qu’elle reprenait la parole, énonçant un fait qu’il aurait de toute évidence préféré oublier. Quelques battements de cils — des paupières closes un peu trop longtemps pour être un simple et innocent battement. Lorsque ses yeux croisent à nouveau les siens, il sent un étrange point de chaleur lui engourdir la nuque. La connexion avec la réalité s’est finalement faite, et il ne peut le nier. Il se serait bien passé de se faire rappeler l’horreur, mais le déni n’était pas une solution, et il en avait une absolue conscience. Qui plus est, si une part de lui regrettait déjà et aurait tout fait pour changer ce qui s’était passé, une autre ne parvenait pas à ressentir de l’amertume pour ce geste qui avait sauvé la vie de la belle. Une troisième, elle, tremblait déjà des conséquences de tout horizons, mais faisait face. Après tout, il ne connaissait aucun mutant capable de lui faire remonter le temps. Il n’avait lui-même pas cette capacité — pourquoi se torturer et refuser d’admettre les faits ? Il avait tué. Il avait tué pour elle. Sans hésiter, sans ciller. Les principes balancés par la fenêtre pour les beaux yeux qui le consumaient depuis quelques mois déjà. Et désormais, il n’avait plus qu’à l’accepter, et en payer les frais.
Il déglutit, doucement. Peinant à maintenir le regard de la belle, mais s’y forçant. Ne pas fuir le contact visuel, ne pas flancher. Ç’aurait été admettre sa honte, admettre qu’elle l’avait poussé à ce qu’il haïssait plus que tout au monde. Elle ne l’avait pas forcé, ne lui avait pas demandé. La situation n’avait pas été mise en scène à cet effet, et elle aurait certainement tout fait pour le convaincre d’être fidèle à lui-même et à sa déontologie si le dilemme s’était présenté et qu’ils avaient eu l’occasion d’en débattre au moment donné. Oui, mais voilà : cet instant n’avait pas été. L’urgence avait été de mise, et il avait agi pour son bien-être — pour elle. Elle n’y était pour rien. Elle ne lui avait rien demandé. Et fuir ses iris n’aurait servi à rien. Pour toute réponse, il laissa donc son regard envelopper celui de la belle, sincère et rassurant. Oui. Je l’ai tué. Mais lorsqu’elle enchaîna, se confondant en excuses et explications, il secoua brièvement la tête. « Ne t’excuse pas… » Sa main avait instinctivement trouvé celle de la jeune femme. Ses doigts effleurèrent les siens, quelques instants. « C’est pas ta faute. Je savais à quoi je m’engageais en te laissant ma clé. » Un sourire mi-figue mi-raisin, une vaine tentative de la rassurer. « Tout va bien. » Non. Ça ne va pas. Et ça risque de ne pas mieux aller demain, avec tout ça.
Il prend une rapide inspiration, regarde le corps à leurs pieds. Un instant, il songe à s’emparer de la clé pour la lui rendre ; mais bien rapidement, l’idée lui apparaît comme futile et déplacée. Ils ne peuvent pas rester ici, pas avec ce qui vient de se passer. Et au-delà de cela, même : il ne peut pas rester vivre là. Pas avec tout ça. « Faut qu’on parte d’ici. » Les mots se sont glissés hors de ses lèvres sans qu’il ne s’en rende compte. Ses yeux peinent à quitter le cadavre, alors qu’il sent son cœur se remettre à battre furieusement dans sa poitrine, et le point à l’arrière de sa nuque revenir. Détourner le regard. Essayer de penser à autre chose. De se concentrer sur quelque chose d’autre. Sur elle. « On ne sait pas s’il a prévenu ses copains de sa destination, on ne peut pas courir le risque. » Les questions s’accumulent dans son esprit. Comment va-t-il récupérer ses affaires, une fois parti ? Va-t-il seulement pouvoir remettre les pieds ici ? Pouvoir garder une vie normale, pour les prochaines semaines ? Y a-t-il eu d’autres témoins ? Rapidement, il tente de les chasser. De garder l’essentiel à l’esprit. Elle. « Tu peux marcher ? » Sans lâcher sa main, il se redresse. Ses doigts glissent le long du bras de la jeune femme, passent derrière ses épaules pour la soutenir. Si elle n’y arrive pas, il usera de son don. Si elle n’y parvient pas, il l’aidera comme il le pourra. L’important, pour le moment, c’est de partir d’ici. Loin de ce chaos, loin du danger. Loin de ce corps, et de tout ce qu’il va déchaîner à leur suite.
Loin de ce meurtre qui, à chaque seconde, rendait le cauchemar un peu plus réel.
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Sujet: Re: ≈ a dame to kill for (rhaeven) Jeu 28 Avr 2016 - 0:04
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La nausée, la honte... Oui, honteuse qu'une vie fut arrachée aujourd'hui, autrement que par sa main. Le chasseur, tué par le don fabuleux de Loeven. Un don qui n'avait jamais servi à des fins aussi funestes. Comment avait-il pu faire cela ? Comment avait-il pu oublier ses principes pour une vipère comme elle ? Pendant quelques instants, elle aurait voulu qu'il lui hurle à la figure. La repousse, lui dise à quel point elle le dégoûtait. Cependant, il semblait bien plus se préoccuper du fait qu'elle était blessée que du cadavre à leurs côtés. Mais pas elle... La Dryden, c'était tout ce qu'elle voyait. Un corps disloqué pour la sauver - elle. La belle n'aurait jamais cru s'retrouver dans une telle situation. La honte, le regret, la peur... l'amour. Des sensations nouvelles que seul le Dickens arrivait à faire naître au plus profond d'son coeur pourri. Elle ne se permettait pas de regretter un meurtre. Elle ne se permettait pas de craindre la mort à chaque fois qu'elle partait en chasse. Et voilà plus de six ans qu'elle ne se permettait pas d'aimer. Mais Loeven, à ce moment précis, lui rejettait toutes ses émotions interdies à la figure et elle était totalement impuissante face à tout cela. Un monde sans dessus-dessous. Irréel.
Peut-être bien qu'elle rêvait, plongée dans un cauchemar et se réveillerait seule - ou accompagnée d'un inconnu - dans son lit. Preuve que Loeven l'obsédait jusque dans ses songes. Pourtant, la douleur était bien réelle, le corps bien réel aussi et déjà en train de pourir sur le sol de la cuisine. Plus réel encore, c'était le geste que le grand brun venait de commettre pour elle. Pourquoi ? Elle voulait comprendre. Elle en avait besoin. Pourtant, elle savait pourquoi, il avait toujours été clair sur ses sentiments pour elle. La brune était simplement une fuyarde qui n'voulait pas de cette réalité. Elle ne voulait pas voir qu'à cause d'elle, Loeven avait maintenant un meurtre sur les mains. Sale.... Elle se sentait sale. Impure. Malgré tout, le mutant continuait de la regarder avec tendresse, à essayer d'ignorer le corps sans vie. Qu'il arrête à la fin ! Il devrait la détester, lui reprocher tout. Absolument tout. Le fait qu'elle continuait à se montrer évasive sur ce qui les liaient. Le fait qu'elle avait été imprudente et par conséquence, il avait tué. Le fait qu'elle n'était pas une fille bien. Pas pour lui. Pour personne en fait. Et elle avait eu beau lui répéter inlassablement, il avait tout de même réussi à faire tomber les barrières de la belle. La tendre au piège. Pourtant, la voilà qui s'excusait, marmonnait des mots qu'elle ne s'était jamais entendue dire aussi sincèrement. « Ne t’excuse pas… » Fidèle à lui-même, il continuait de la supporter, d'endurer la froideur de son coeur et de le réchauffer malgré toute la volonté qu'elle mettait à l'enfouir dans la glace.
Ses doigts se glissant entre les siens l'apaisèrent inconsiemment. Elle devait retrouver ses moyens, ne plus laisser une chose pareille arriver. « C’est pas ta faute. Je savais à quoi je m’engageais en te laissant ma clé. » La clé... L'objet de tous ses malheurs. L'objet auquel elle était restée attachée ces dernières semaines comme si sa vie en dépendait. Si attachée qu'elle le portait même lors de ses choses. L'heure qui avait coûté la vie à ce chasseur. « Tout va bien. » Tout va bien... Tout va bien... Elle essayait d'assimiler les mots du jeune homme, de répondre à son sourire mal assuré... par un sourire tout aussi peu assuré. Tout va bien... Elle n'avait jamais eu à réconforter quelqu'un. Même adolescente, ça n'avait jamais été dans sa nature et la brune n'avait pas connu d'amis ayant vécu de grands drames. Abigail, cette gamine choyée qui ne connaissait pas les ennuis qui venait avec la vie. Mais Rhaena, elle avait appris à la dur ce que c'était de vivre. De voir l'être le plus cher à ses yeux lui être arraché. Elle n'aurait pas supporter qu'il arrive quelque chose à Loeven et voilà où cela les menait. Pour la première fois, elle laissait quelqu'un s'incruster derrière le mur... elle n'aurait pas supporté qu'il meure lui aussi. Elle ignorait si elle pourrait prendre plus de violence encore dans sa vie. Plus de hargne et de haine dans son coeur qui en était déjà rempli.
Tout va bien... Tout va bi... Non, ça ne va pas. La belle n'était pas aveugle. Elle le voyait bien dans les yeux envoûtants du mutant qu'il n'allait pas bien. Elle le voyait dans son regard et chaque muscle de son corps accroupi devant elle. Elle le ressentait jusque dans ses trippes. Elle l'avait obligé à se salir les mains de sang. Il devait être dégoûté, perturbé. Tout cela à cause d'elle. Il soupira et jeta un coup d'oeil au cadavre. « Faut qu’on parte d’ici. On ne sait pas s’il a prévenu ses copains de sa destination, on ne peut pas courir le risque. » Une petite vengeance personnelle, voilà ce que tout ça était. La vipère doutait bien que le chasseur aurait voulu partager le sang de la belle avec aucun autre de ses collègues. Mais Loeven avait raison, elle ne pouvait en être certaine. Il fallait cacher ce meurtre. Caché le rôle de Loeven dans ce qui venait de se passer. Tout prendre sur son dos pour au moins lui enlever un poids de plus. Et puis... elle avait de l'expérience en la matière. N'était pas dirigeante de criminels qui le voulait.
Sur ce, il se redressa pour venait la cueillir sous le bras et l'aider à fuir cette satanée cuisine. « Tu peux marcher ? » Hochant la tête à l'affirmative... Cependant, la Dryden l'ignorait, bien franchement. La plaie était profonde mais pas fatale. C'était au moins cela d'gagné. Avant de se relever avec l'aide du brun, elle s'assura de bien enrouler la serviette pour empêcher le sang de couler à flots. Une fois exécutée, elle s'appuya sur Loeven et essaya de se lever de nouveau. Une douleur fulgurante lui perça la chair et elle dû se mordre la joue, serrer les dents pour s'assurer de ne pas s'en plaindre. « Ça va... J'vais m'en sortir. » S'empressa-t-elle de dire doucement voyant l'inquiétude dans le regard du grand brun. Elle fit un pas, deux pas. Elle s'assura d'attraper la collier et la clé que le cadavre avait toujours entre les doigts et le fourra dans sa poche. Même si elle en aurait plus besoin, ça restait un cadeau. Un objet précieux qu'elle ne comptait plus jamais égarer. Puis, elle essaya de marcher le plus prudemment possible pour ne pas empirer sa blessure mais une fois devant la porte, la douleur était trop forte pour passer inaperçue. Rhaena se stoppa lentement, toujours accroché à Loeven comme si sa vie en dépendait. « Attends. » Elle s'appuya sur le mur juste devant la porte d'entrée de l'appartement, le temps de reprendre son souffle. Et son courage aussi. Celui d'endurer le mal qui lui déchirait la peau d'sa cuisse mais aussi celui de son coeur qui saignait encore de voir ce que Loeven avait fait à cause d'elle. Elle mit un peu de pression sur sa cuisse avant de lever son regard clair sur le mutant toujours à ses côtés. Elle releva son menton du bout de ses doigts ensanglantés pour qu'il la regarde dans les yeux.
Rhaena détestait l'voir comme ça. À s'inquiéter pour elle, se corrompre pour elle - à cause d'elle. Ce qui venait de se passer dans la cuisine, jamais cela n'aurait dû se produire. Cependant, elle ne comptait pas le laisser seul. Jamais. Plus jamais. « Hey, hey. Regarde-moi. » Un ordre et une douceur tout à la fois. Deux mondes qui s'entrechoquaient. « Merci. » Respirant le plus normalement possible pour reprendre son souffle et endurer la souffrance dans sa jambe, elle reprit en se voulant la plus rassurante possible. « Merci... J'vais m'occuper du reste. » Du corps, des indices, de tout. Elle allait appeler ses hommes de main, ou Jai. S'assurer que tout cela disparaisse. Un événement destiné à être oublié bien qu'elle se doutait bien que pour le Dickens cela resterait imprégné à sa mémoire pour le reste de ses jours. « Une fois loin d'ici, je vais m'assurer que tout se passe bien. » Que lui aille bien, plus que elle. Plus que sa blessure à elle. Oui, le réconforter, voilà ce qu'elle allait faire même si elle était médiocre en la matière. Douée pour tuer, mais démunie face à des tentatives de rassurer quiconque. C'était la moindre chose à faire, après ce qu'il venait de faire pour elle. Un geste qui en disait plus que de simples mots. Jamais elle ne serait capable de lui rendre l'appareil.
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Sujet: Re: ≈ a dame to kill for (rhaeven) Sam 7 Mai 2016 - 5:03
Les sourires mentaient, mais pas les yeux. L’homme souffrait de tout ce qui venait de se passer, et faire comme si de rien n’était n’effacerait rien. Mais pour le moment, se morfondre était loin d’être une priorité. Le temps de se blâmer viendrait bien assez tôt ; et pour l’heure, la seule urgence était de mettre la blessée à l’abri. Sa blessée. Son cœur battait chaque fois qu’elle le regardait, bien qu’il eût été incapable de dire si c’était d’amour ou de peur. Ses sentiments pour elle étaient plus intacts que jamais ; mais ce qui restait de son intégrité, lui, s’était retrouvé sérieusement ébranlé par tout ce qui venait de se passer. Et il avait beau tenter de faire le tri des informations, essayer à tout prix de se focaliser sur la plaie de la belle, et sur la douce chaleur qui émanait toujours de son corps, rien ne parvenait à le happer suffisamment pour empêcher les réguliers coups d’œil au cadavre étendu à leurs pieds. Tout semblait l’y ramenait, inlassablement, furieusement. Et chaque fois qu’il y jetait un regard, aussi rapide soit-il, il ne pouvait retenir la colère qui montait. Une colère sourde, uniquement dirigée contre lui-même, et contre son incapacité à mettre temporairement les choses de côté. À oublier qu’il venait de tuer, pour se focaliser sur elle, et sur sa jambe blessée.
Il avait essayé de lui faire croire que tout allait bien — que tout irait bien. Mais en vain. Il n’était pas lui même assuré de ses paroles, et il voyait au sourire forcé de la jeune femme qu’elle n’y croyait pas plus. Pourtant, ils n’auraient pas le choix. Pas le choix de s’en sortir, et de partir d’ici ; pas le choix de tourner le dos à cette scène macabre, et de trouver quelque part où se réfugier. Chez elle ou à l’hôpital, peut-être. Elle tente de lui faire croire qu’elle est capable de se déplacer, tente de poursuivre l’illusion qu’il essaie d’instaurer en se relevant, appuyée sur lui, et en posant son pied blessé à terre. Et il sent son poids s’affaisser contre son épaule, le Dickens, alors que sa main la retient avec empressement, mue par un réflexe de protection qu’il ignorait avoir intégré. « Doucement… Accroche-toi. » Un instant, il songea à utiliser son don ; à la soutenir contre son gré, à la contraindre à marcher sur une jambe uniquement, et à s’accrocher à lui comme si sa vie en dépendant. Néanmoins, il se retint. Il se souvenait de la réaction de la brunette, la seule fois où il avait osé user de sa mutation sur elle. Il s’était promis de ne jamais recommencer — et le lui avait en quelque sorte promis, à elle aussi. À cette heure, les circonstances exceptionnelles lui auraient peut-être permis de fermer les yeux sur cette parole, et d’agir sans se soucier des conséquences. Mais un tel don s’accompagnait d’une nécessité du respect d’autrui et de sa volonté ; si Rhaena voulait qu’il l’aide, elle le lui demanderait. Pour l’heure, il ne risquait que de lui faire mal sans le vouloir, et il considérait sans grande peine qu’elle souffrait déjà assez comme cela. Et qui plus était, plus longtemps son don resterait désactivé, mieux il se porterait.
L’idée tendait à se faire progressivement un chemin dans son esprit, à mesure qu’il accompagnait la belle vers l’entrée de son appartement. Il savait que, quelque soit son appréhension, il n’aurait pas le choix : à un moment ou un autre, il lui faudrait l’utiliser à nouveau. Cette chose faisait partie de lui ; il avait toujours su que s’il le voulait, il serait capable de tuer. Ne l’avait jamais fait, mais l’avait toujours eu à l’esprit. Et maintenant que c’était arrivé, il lui semblait entrevoir sa mutation sous un nouveau jour. Comprendre d’autant mieux les pensées et les peurs de certains, en réalisant la facilité avec laquelle il lui était capable d’ôter des vies sur son passage. S’il avait été moins concentré, sûrement en aurait-il frissonné ; mais pour l’instant, seule la démarche boitillante de la jeune femme appuyée contre son épaule lui important vraiment.
Et soudain, elle s’arrête. Il pensait être en bonne voie, pensait pouvoir quitter cet appartement sans se retourner, et se réfugier quelque part où son meurtre ne le suivrait pas. Mais elle s’arrête — pourquoi elle s’arrête ? Ses yeux se relèvent vers elle, la dévisagent sans comprendre. Sa mâchoire se serre quelque peu, alors que l’anxiété à l’idée d’une telle proximité du cadavre le gagne. Les doigts sous son menton, son cœur qui s’emballe. Il grimace légèrement, sans même s’en rendre compte ; ses traits se crispent, ses yeux cherchent un point d’ancrage, un peu plus loin. Mais il n’y a rien ; rien d’autre que la voix de la jeune femme, dernier port à bien vouloir accueillir son cœur de naufragé, dernier refuge où la mer ne venait pas le faire tanguer à lui en donner la nausée. Et alors qu’elle le lui ordonne, ses yeux se plongent dans les siens. Lueur désespérée, et pourtant si douce à la fois ; il l’observe, la belle vipère, raison de tous ses tracas, cause de tous ses maux. Le simple mot qui s’échappe d’entre ses lèvres lui tire un sourire léger, alors que sa main vient attraper celle de la jeune femme, la faisant glisser jusqu’à sa joue. Le contact le rassurait. Et finalement, son regard cessa de trembler. Ses prunelles s’enfoncèrent dans celles de la belle, alors qu’elle poursuivait. Et lorsqu’elle eut terminé, le sourire qui s’était peint sur ses traits s’était quelque peu étalé. Il secoua doucement la tête, lâchant sa main. « T’en fais pas pour moi, ok ? » J’suis grand. J’sais me débrouiller. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait tenté de lui faire passer le message. Et même si elle était persuadée qu’il ne savait pas y faire, qu’il ignorait tout de ce train de vie mouvementé et sanglant qu’elle pouvait mener, il n’en avait pas moins vécu en fuite pendant plusieurs années. Y avait des choses qui se perdaient pas, des réflexes qu’on n’oubliait pas. Et laisser la merde derrière soi pour éviter de se faire attraper faisait partie de ces réflexes acquis à la dure durant ses mois de cavale. « J’te fais confiance pour pas me dénoncer. Pour le reste, on se débrouillera. » Un sourire encore un peu plus large, alors que ses doigts viennent chercher l’angle de sa mâchoire. Il ne réfléchit pas, l’écossais, approchant son visage du sien pour l’embrasser. Ses paupières qui se ferment, ses lèvres qui se scellent aux siennes. L’espace d’un instant, son cœur ne se soulève plus de peur ou de culpabilité ; l’espace d’un instant, il se contente de la mêlée des sentiments, et de la chaleur rassurante de sa protégée. Aussi rapidement qu’il s’est approché, il s’éloigne ; son bras revient se glisser sous ses épaules, sa main se pose sur ses côtes. Il prend garde à ne pas la briser, prend garde à ne pas la brusquer. « Faut y aller. T’es prête ? » Pas le temps d’attendre une réponse. Il se remet à marcher, la tenant contre lui sans la moindre volonté de la laisser filer.
Tourner autour du problème, ne pas accepter que les choses seraient beaucoup plus compliquées ; faire le tri des priorités, tant qu’il le pouvait. Il la revoit fourrer la clé dans sa poche, malgré l’évidence de l’obsolescence dans laquelle ce présent venait de tomber : il ne serait plus question de mettre les pieds ici, plus question de s’approcher. Pas tant que les choses ne se seraient pas calmées. Pas tant que la tempête ne serait pas retombée. Retomberait-elle seulement un jour ? Pour la première fois, il se prenait à douter. Les convictions émoussées et le cœur en ruine, dévasté par un geste qui le poursuivrait, lui semblait-il, à jamais.
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Sujet: Re: ≈ a dame to kill for (rhaeven) Lun 13 Juin 2016 - 18:55
a dame to kill for
— loeven & rhaena —
Take me over the walls below, Fly forever. Don't let me go, I need a savior to heal my pain When I become my worst enemy. Take me high and I'll sing, you make everything okay. We are one in the same oh, you take all of the pain away. Save me if I become my demons.
Encore et toujours, elle plongeait son regard dans le sien. Elle essayait d'y comprendre ce qui avait pu se passer par la tête du Dickens pour trahir tout ce en quoi il croyait simplement pour la sauver. Pour elle... Elle. Une sombre âme qui déteignait sur la sienne. Il avait beau lui répéter. Encore et encore qu'elle était importante pour lui... la belle ne voyait pas comment elle pourrait être importante pour quiconque. Elle n'allait que lui faire du mal, qu'elle lui avait répété. Et à présent, c'était exactement ce qui se passait. Elle l'avait prévenu et maintenant, il était trop tard. Trop tard pour reculer, elle l'avait involontairement transformé en tueur. Elle pourrait s'excuser pendant une éternité et cela n'enlèverait aucunement toute la culpabilité qu'elle sentait peser sur ses épaules. Et pourtant, ce n'était pas elle qui venait de tuer le hunter. Oh... comme elle aurait préféré être celle avec les mains pleines de sang plutôt que ce soit Loeven. « T’en fais pas pour moi, ok ? » Plus facile à dire qu'à faire... D''ordinaire, elle ne s'en faisait pour personne. Elle aurait parfaitement été du genre à refuser toute aide et ne pas accepter qu'elle lui devait la vie. Mais c'était Loeven, un ange au milieu de l'enfer qu'était l'existence violente de la vipère. Il faisait preuve de tellement de douceur et de patience avec elle que la belle ne pouvait que faire une chose. Tomber sous le charme. Être incapable de détourner les yeux de lui, ni même ses pensées. Il n'y avait pas une seule journée où elle ne pensait pas au jeune homme. Il lui arrivait même d'oublier le fantôme de son père pendant quelques instants. Ça lui faisait peur à la tueuse. Pourtant, il était là, à prendre soin d'elle alors que le sang tâchait son jeans et qu'elle peinait à marcher. Et elle savait qu'il n'avait pas besoin d'elle. Elle savait que c'était un grand garçon mais elle ne pouvait s'empêcher de lui jeter ce regard inquiet qui brillait dans ses iris claires. Il n'avait aucune idée à quel point elle se sentait mal. Elle se sentait mal car elle pouvait ressentir le malaise qu'il vivait à avoir tué. C'était elle la meurtrière... pas lui. Il venait d'utiliser son don pour arracher une vie et Rhaena le connaissait à présent assez pour savoir que c'était contre sa nature et toutes ses idéologies. Elle venait de salir son coeur trop pur pour le sien, elle en était certaine. « J’te fais confiance pour pas me dénoncer. Pour le reste, on se débrouillera. » Pourquoi elle le dénoncerait. Elle ne voulait pas qu'il ait des ennuis. Il était bien le seul à qui elle ne voulait aucun mal. Le seul dont elle se préoccupait du sort avant son propre bien. Parce qu'étrangement, Loeven arrivait à ramener cette petite tendresse qu'elle avait perdu dans sa vie. Quand elle était avec lui, elle avait l'impression pendant un instant de retrouver Abigail Duncan... cette partie d'elle qu'elle croyait enterrée en même temps que son père.
Elle n'eut pas le temps de le rassurer, que ce qui venait de se passer dans cet appartement resterait entre eux, il venait sceller ses lèvres aux siennes. Un geste qui prit la belle au dépourvu mais l'envahit d'un sentiment rassurant. Comment pouvait-il lui faire cet effet au juste ? Comment d'un simple contact de sa lippe sur la sienne pouvait chasser toute la douleur qui la tiraillait dans sa plaie et celle qu'elle ressentait de le savoir meurtrier comme elle... à cause d'elle... Il ne s'attarda pas bien longtemps, car après tout, le cadavre du chasseur pourrissait encore dans la cuisine de l'autre côté du mur. Il était préférable de ne pas s'attarder et la vipère avait besoin de retrouver un semblant de calme pour soigner son corps meurtri. « Faut y aller. T’es prête ? » Il avait passé son bras sous ses épaules pour la soutenir et semblait tenter de s'assurer qu'il ne la briserait pas. Mais la belle en avait besoin de plus pour briser. Et son orgueil lui hurlait de ne pas laisser les gémissements de douleur quitter ses lèvres sur lesquelles elle gardait encore le goût de celles du jeune homme. « Oui, allons-y. » Elle fit un petit hochement de tête et le laissa la porter. Ensembles, ils quittèrent ce endroit qui ne rappelait que le corps sans vie qui y gisait. Une fois hors de l'immeuble, Rhaena se sentit plus légère. La mort ne la dérangeait pas. Elle n'était pas triste du sort du chasseur. Elle était anéantie d'avoir été celle qui a corrompu le coeur de Loeven. Pour la première fois, elle se sentait hantée par un cadavre... et ce n'était même pas l'un des siens. Tout ce qu'elle touchait finissait par mourir et l'intégrité du Dickens n'y avait pas échappé. Jamais elle n'aurait dû le laisser entrer dans sa vie, dans son coeur et pourtant, elle était là, elle s'accrochait à lui alors que le sang continuait de tâcher son jeans pendant qu'ils fuyaient cette scène de crime qui allait les hanter tous les deux. Pour deux raisons bien différentes et pourtant, si identiques...