Sujet: laugh for me. feat Bucky&&Mina Jeu 15 Oct 2015 - 23:09
laugh for me.
Bucky H. feat. Mina L.
The first stab of love is like a sunset, a blaze of color -- oranges, pearly pinks, vibrant purples...
« Bonne soirée! »Tu souris telle une enfant, polis, délicate telle une fleur, comme toujours et ce malgré ce travail ingrat de caissière de nuit. Les clients te jettent à peine un regard et ceux qui prennent la peine de le faire semble davantage vouloir te braquer que d'être réellement courtois avec toi. Mais tu t'en moque, tu veux de l'argent, tu veux sortir de ton appart', tu veux découvrir le monde avec ton propre regard et puis soyons honnêtes, la nuit les gens sont bien plus intéressant que la journée. Des drogués, des SDF, des membres de gangs, la ménagère alcoolique qui vient acheter sa drogue discrètement, tu aimes les observer, tous et leur inventer une vie et une personnalité en fonction de ce qu'ils paraissent être. Tu as d'ailleurs toujours ton calepin à dessin entre les mains, dessinant presque frénétiquement sans les quitter des yeux, tu fais des croquis de personnages que tu intégreras dans ton histoire en t'inspirant de ses inconnus, des vilains, des gentils ou de simple figurant pour combler les vides, peu importe, ils auront tous leur place, parce que c'est toi qui décides. C'est peut-être ça que tu aimes le plus dans cette BD que tu dessines, le fait de tout contrôler, de ne rien cacher, de faire ce que tu veux sans demander l'autorisation à qui que ce soit, c'est toi Dieu avec ton petit crayon mal taillé... À cette pensée tu secoue la tête, te rendant compte de la bêtise de cette idée. Non non, hors de question de commencer à devenir mégalomane, tu as déjà du mal à cacher toutes tes petites pensées de vilaine petite fille, alors si en plus tu commences à souffrir du complexe de Dieu, t'es pas rendu ma grande. Un peu de self contrôle. Tu dois te reprendre, tu ne peux pas te laisser aller comme ça, alors tu fais comme à chaque fois, tu souris à ce vieux sans abri étrange qui semble piquer une bière de plus, comme si le monde était parfait, comme si tout un tas de licornes te tournaient autour, tout va bien. Tu es gentille. Tu es une bonne personne. Tout le monde doit le croire, toi la première, en tout cas, le temps de découvrir qui tu es vraiment et pour l'instant, ça n'a rien d'évident.
« Hey Eggsy, va jeter les poubelles. » Il te sort de tes pensées et pas avec un sourire avenant. Tu détestes ça. Quand on te donne un ordre. Dans ta tête une espèce de bombe nucléaire explose à chaque fois qu'on te parle comme ça. Tu hais qu'on régisse ta vie, comme si elle n'était pas assez contrôlée comme ça. Pourtant, comme toujours, tu souris, tu hoches la tête et tu suis les ordres. Bon petit soldat que tu es. Tu n'arrives pas à hurler. Tu n'arrives pas à t'attaquer à qui que ce soit. Chaque fois que tu y pense, une petite voix vient te murmurer que c'est mal, que tu n'es pas ainsi, que tu fais partie des gentils tout simplement. Ta conscience te contrôle autant que ta jumelle, tu le sais et comme d'habitude tu ne fais qu'une seule chose pour y remédier : Rien. Enfin, si, tu dessines sur une feuille de papier la vie et les choix que tu aimerais faire sans te soucier de cette foutue voix, c'est tout. Courage, courage, courage, le mot qui ne fait que raisonner dans ton esprit sans vraiment faire son œuvre, comme à cet instant précis, alors que tu fais ce qu'on t'a ordonné de faire, poubelle en main, debout devant la porte arrière de l'épicerie. Tu es statique, tu l'observes cette entrée et ton imagination fait alors ce qu'elle fait toujours : elle te retourne le cerveau. Tu te rappelles de tous ses films idiots que tu regardes, des probabilités qu'il y a pour qu'une personne mal attentionnée t'agresse dans cette ruelle sombre où son caché les poubelles. Tout est possible dans ton esprit. « Techniquement, le fait d'y penser, ça doit réduire grandement les chances que ça arrive... » Tu te parles à toi-même, pour te rassurer, ce qui ne marche pas vraiment pour être honnête. Tu pousses alors la porte grinçante, laissant simplement ta tête dépassée, pour vérifier cette rue venteuse si mal éclairé. Personne. Tu inspires. Tu expires et te voilà dehors, dans le froid, inquiète à l'idée de te faire poignarder pour un sac de détritus ou pire.
Tu t'en débarrasse d'ailleurs rapidement, peu désireuse de passer plus de temps dans cette rue si glauque, tu veux rentrer, t'asseoir à nouveau et juger les gens qui passent tout en souriant poliment. Pas très glorieux comme passe-temps, encore une fois tu le sais mais ça ne t'empêche pas de continuer de le faire. Surement aurais-tu encore cogité sur ta méchanceté latente si un bruit étrange ne s'était pas fait entendre soudainement, te stoppant dans ton élan, surprise, tétanisé. « Heu... y a une caisse pleine d'argent à l'intérieur, les caméras marchent pas et le seul gars censé protéger tout ça vaut pas grand-chose. Enfin je dis ça comme ça...» sait-on jamais, peut-être qu'en leur donnant une autre cible ils vont disparaitre et faire comme si tu n'existais pas... comme un peu près quatre-vingt-dix pour cent des gens que tu rencontres en fait...
Dernière édition par Mina Lehtonen le Ven 16 Oct 2015 - 19:12, édité 1 fois
Avi Ashcroft
MEMBER - join the evolution.
MESSAGES : 1435
SUR TH DEPUIS : 12/10/2015
Sujet: Re: laugh for me. feat Bucky&&Mina Ven 16 Oct 2015 - 2:47
your tears are all the pay i'll ever need
----------------------------------------------
when the devil is too busy, and death's a bit too much. they call on me, by name you see, for my special touch. to the gentlemen, i'm misfortune. to the Ladies, i'm surprise. but call me by any name anyway it's all the same. and it's so easy when you're evil. this is the life, you see, the devil tips his hat to me. i do it all because i'm evil and i do it all for free w/mina lehtonen & bucky hershey.
Une caresse, subtile, le toucher glacé qui heurta la surface de papier ; il était roux, le visage aux traits imprécis. Tantôt il avait revêtu l’apparence de la proie au faciès apeuré – la seconde d’après, il avait acquis la position de force. Il savait c’que ça racontait ; dérangé, peut-être, mais pas stupide. Il doutait franchement du fait d’être dérangé également : quelle était la clairvoyance que les autres jugeaient, après tout ? Qui était là, pour faire son procès, ici, ce soir ? Le jeune homme s’était sorti de toutes les situations possibles et imaginables – il en était même arrivé à laisser une petite trainée de cadavres sanguinolents ; à qui le trouverait. Personne ne l’faisait ; le Père avait été bon pour cacher ses traces : qui donc remonterait douze ans en arrière (et plus encore) pour retrouver le petit rouquin qui avait subitement disparu de la surface de cette bien vaste planète ? Personne. Personne – nan, il n’était qu’un fantôme, planant silencieusement et subrepticement sur la ville de Radcliff : Rad-quoi ? Ici, là, ailleurs. Nulle part. Tout c’qu’il savait, c’était qu’il était libre, libre et dominé par une jouissance à nulle pareille : désormais, dans la bicoque vide où il avait grandi, Bucky arpentait les larges espaces d’un pas guilleret, sautillant ; l’ultime provocation fichée entre les côtes d’il ne savait qui : quelques centimètres précis pour atteindre les battements précipités du cœur dans sa cage thoracique. Où était pourtant, le visage paternel qui l’avait emporté ? Non, noooon, Alexander Callahan n’avait pas encore fait demi-tour pour voir si son petit prodige était l’auteur des méfaits qu’on rapportait, presque en dixième page du journal local, tant cet endroit semblait être le cul du Diable. Il allait devoir perfectionner son jeu, améliorer son niveau : et il disposait désormais de toutes les libertés possibles et imaginables pour agir à sa guise. Et prendre ces décisions fondamentales qui changeraient bien des choses. L’était-il, libre ? A nouveau, il égara une œillade curieuse et rageuse tout autant, vers les pages abimées de la bande dessinée qu’il avait ramenée avec lui – presque sa seule compagnie, un murmure de vie qui se répercutait sous les hauts plafonds du manoir qui l’abritait. Lui, seul, et tous les secrets qui avaient constitué son existence toute entière. Y’avait quelque chose de dérangeant, d’affreusement dérangeant dans les dessins qu’il continuait d’observer, encore, encore, encore. La mélopée qu’il envoyait aux pages sans vie, dans l’espoir qu’elles lui répondent – qu’elles lui donnent ce qu’il désirait si ardemment. Comme ça, sur un plateau d’argent, il aimait se servir plus qu’autre chose : se tuer à la tâche… ça commençait à l’épuiser. Allait-il vraiment devoir aller à la source du problème, lui-même ? Bucky n’aimait pas les problèmes, il détestait même cela – sa nature quelque peu patiente et altruiste s’était envolée avec le don qui avait pulsé dans ses veines, le jour où Père avait décidé de se débarrasser de lui, comme s’il n’avait été qu’un objet usagé. Moué. Il détestait les problèmes ; c’était comme quelque chose qui s’était glissé en lui à force de calquer son attitude sur celle de l’homme qui l’avait élevé. Ou quelque chose dans c’genre là.
Furieux tout autant qu’impatient, il attrapa d’une main impérieuse les pages qui l’intéressaient, les arrachant une par une ; les dessins loin de ses yeux, il semblait déjà se détendre – à peine, pourtant : la fissure entre ses sourcils n’avait pas bougé, et trahissait de ces préoccupations que bien trop peu de gens avaient pu décrypter. Et ils n’étaient plus là, désormais. Non, non, non ; ils avaient tous fait un bout de chemin conséquent, pendant que lui-même, avait moisi au fin fond d’une cellule capitonnée à l’asile à l’extérieur de la ville. Quelle injustice. Et c’en était trop pour lui ! Après avoir passé de longues secondes – trop longues – couché en travers du canapé luxueux posé au milieu de la pièce, Bucky se retrouva sur ses pieds, en un mouvement à peine, chacun de ses os semblant se réveiller d’une inaction épuisante. Il s’plaisait pourtant volontiers à bouger, désormais, à force d’avoir passé de trop nombreux jours les bras attachés derrière son dos, ses mouvements infiniment rendus plus difficiles par les liens qu’on lui avait imposés. Jour, après jour, après jour. Après jour. Le froid n’avait que peu d’incidence pour lui, à croire que le sentiment glacé n’pouvait plus passer sous sa peau, tant il était mort de l’intérieur ; si seulement. Les mains dans les poches, comme s’il s’apprêtait à faire ses courses, Bucky parcourut ainsi des centaines de mètres, des centaines et des centaiiiines sans sentir la moindre fatigue le ralentir. Oh non, allait-il devoir une nouvelle fois, prendre une de ces décisions qui lui déplaisaient, tout autant qu’elles l’amusaient ? Elle avait un joli minois, pourtant, la créature aux yeux de braise et à la chevelure de jais ; une certaine beauté qu’il n’pouvait pas qualifier – elle le mettait en appétit, l’avait amusé, en un autre temps. Mais… mais ? Devait-ce être fini ? Il n’pouvait pas laisser qui que ce soit, comme ça, dans son sillage, si apte à reconnaître son visage. L’était-elle ? Oui, oui ; n’importe quelle personne avec deux neurones saurait que c’était une évidence. Le personnage calqué sur les pages de la bande dessinée lui ressemblait à s’y méprendre ; c’en était presque flatteur. Et dire qu’il allait devoir être méchant – sans doute. Y’avait de quoi croire qu’on lui forçait la main, indéniablement : qu’était-ce d’autre, que de mettre un meurtrier en scène au beau milieu d’une bande dessinée publiée sur le grand marché ? Un meurtrier avec son visage à lui, commettant les mêmes actes que lui. Oui, il s’souvenait bien avoir planté cette bouteille brisée dans le cou de sa victime ; il se souvenait du sang, abondant : le corps humain était une véritable corne d’abondance. Toujours une quantité non négligeable de tripes, de sang, de gore et de puanteur ambulante. D’la chair, quelques liquides vitaux, des os pour tenir le tout ; définitivement, la seule notion qui pouvait lui échapper, c’était cette petite humanité brillant dans leurs yeux. A tous. Tous. C’qui les rendait si braves, si impétueux. C’qui l’avait rendue, elle, si stupide. Et on finirait forcément par tout lui reprocher à lui : que pouvait-il y faire, si une idiote jugeait judicieux de l’espionner pour après mettre en dessins chacun de ses actes ? C’était presque rageant ! A quoi bon l’espionner, le fantasmer ? C’était ennuyeux, tout ça ; barbant au possible, comme les semaines qu’il avait passées là, dans c’foutu petit magasin, requin aux dents acérées parmi les petits poissons. Prêt à les dévorer, en un saut, mais il s’était forcé à ne pas le faire – pour la bonne forme. Ou en tout cas, jusqu’à c’que… jusqu’à c’que cette nuit-là arrive.
S’il avait eu de quelconques regrets par rapport à ça, Hershey n’les avait pas saisis, dans le flot d’adrénaline qui avait mis son corps et son esprit en ébullition. Oh oui, il aimait le meurtre, le pouvoir qu’il pouvait détenir en ses mains ; comme ça – pourquoi faire la vie, s’il n’y avait pas un quelconque délice dans le fait de la prendre ? Oh et puis, il n’avait pas b’soin de justifier. Pas au monde, pas à elle, l’outrageuse aux mains de fée, qui retraçait sa vie piteuse avec un p’tit peu plus de piment, sur des pages imprimées. Grandiose. Risible. Monstre tapis dans l’ombre, chasseur ayant trouvé sa proie – presque uniquement à son odeur, à sa présence, l’aura qui englobait tout son petit corps ; Bucky avait observé la petite humaine faire son œuvre. Ses mouvements charmants, la danse des sens – serpent caché dans son dos, il avait laissé sa langue glisser sur ses lèvres, un ricanement racler les fonds de sa gorge. Assez, pour alerter la petite créature, la faire se stopper là, sur place ; paralysée, immobilisée par un poison pire que tout le reste. La peur, cette traitresse servile. « Heu... y a une caisse pleine d'argent à l'intérieur, les caméras marchent pas et le seul gars censé protéger tout ça vaut pas grand-chose. Enfin je dis ça comme ça... » raide comme un bâton, il sortit de sa cachette ; là, fiché dans le dos de la petite fille, ses yeux sombres s’accrochant à la silhouette de celle qui ne l’avait pas encore vu. Voulait-elle le vexer, en le comparant à un vulgaire voleur à l’étalage ? Il en lâcha un rire, sans pouvoir se retenir – question décence, il était carrément indécent, pas besoin de se poser de question, de ce côté-là. « Owwww. » lâcha-t-il d’une voix de miel, le ton moqueur ; en quelques foulées gracieuses, il avait atteint le dos de la brune, là, juste par-dessus son épaule : pouvait-elle le sentir, si proche d’elle ? P’tètre bien. « C’est bien gentil de penser à moi. » il sembla réfléchir un instant, suspendu à une réflexion qui n’appartenait qu’à lui. « C’est vrai que j’pourrais utiliser une rentrée d’argent. » de tels songes réalistes ne le préoccupaient que trop rarement : il avait écouté les autres, appris la façon dont les codes du monde moderne marchaient – et il avait décidé de s’en passer. Et comme si c’était la chose la plus normale à faire, l’acte le moins provocateur qui soit, il abattit ses mains sur les épaules du petit corps fait de chair juste devant lui ; Mina. Minou, minouille, minouche ; ça lui f’rait presque penser à un chat, un petit matou agressif dans lequel il donnerait volontiers un coup de pied. Et dire qu’elle allait le forcer à l’faire. « Détends-toi un peu, on dirait que t’es toute stressée. » c’n’était pas de l’attention quelconque, probablement surtout une provocation ; de ses doigts, il massa vaguement les épaules osseuses de la brune. Pour une seconde, voire deux, pas plus – il n’était pas venu pour ça, ça c’était sûr. « Tu t’souviens de moi, hein ? J’allais presque gagner l’titre d’employé du mois. » lança-t-il à l’adresse de sa vis-à-vis, au moment de la contourner pour passer devant elle ; enfin. L’observer, retrouver son si joli visage ; lui sourire, pour quelques secondes, l’illusion indispensable pour apaiser la proie. Avant d’abaisser les masques, balayer tout espoir – les traits de son visage s’affaissèrent, au moment où il dévisagea la jeune femme. « J’ai un problème, Love. » et ça avait tout l’air de vraiment le préoccuper : elle était son problème. Trop curieuse, ou juste là au mauvais endroit, au mauvais moment : c’était elle qui en paierait le prix. Pas lui.
Invité
Invité
Sujet: Re: laugh for me. feat Bucky&&Mina Ven 16 Oct 2015 - 20:21
laugh for me.
Bucky H. feat. Mina L.
The first stab of love is like a sunset, a blaze of color -- oranges, pearly pinks, vibrant purples...
Voleur. Assassin. Ou même clochard. Mina ignore qui se cache dans les ombres de cette ruelle, tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle aurait dû voir le coup venir, après tout, la malchance semble lui courir après depuis quelque temps et sa maladresse légendaire ne fait qu'accentuer davantage cette guigne à laquelle elle ne peut échapper. Alors, se faire agresser dans une rue mal éclairée, ça semblait presque normal, attendu. Et puis ça met du piment dans la vie non? Après tout, c'est ce qu'elle cherche la petite brunette trop curieuse, des aventures extraordinaires, des surprises à foison, alors certes, se faire poignarder n'est surement pas la destination paradisiaque à laquelle elle aurait pensé en premier, mais il faut bien admettre qu'une petite partie de son esprit, qu'un infime morceau de son petit coeur étrange, était excitée face à cette situation. Elle allait pouvoir en parler dans sa BD, crier au monde qu'elle, Mina Lehtonen, et personne d'autre, avait été victime d'un voleur en série, elle allait pouvoir en rajouter une couche, parler de son courage face à l'agresseur, de son talent pour le combat au corps-à-corps, aussi faux soit-il, bref, elle allait ENFIN avoir quelque chose à dire, une chose qui ne la concerne qu'elle. Car il faut bien le dire, toute sa vie tourne autour de sa gémellité avec Jema, elle n'est qu'un double de cette dernière, celle qui ne s'est pas faite vaccinée, qui aurait dû disparaître et qui pourtant était là bien vivante, bien réelle. Pour combien de temps? C'est la question qui la taraude chaque jour un peu plus, craignant de se voir subitement s'évanouir dans la nature, être effacé de la surface de la Terre, comme un simple effet secondaire temporaire. Pour pallier cette crainte, elle laisse son imagination se perdre dans les méandres du bien et du mal, incapable de faire un choix entre les deux, incapable de dire exactement qui elle est, quel genre de personne elle veut être. Tout ce que Mina sait, c'est que demain, elle pourrait ne plus exister, mais que malheureusement son manque de courage l'oblige à ne jamais profiter du moment présent. Le pire était d'en être consciente et de ne rien faire pour.
Enfin bref, elle est prête à cet instant. Effrayée, évidemment, surtout par ce rire surgit tout droit des enfers, mais la belle espère que quelque chose va surgir de l'ombre. Alors, elle observe, à la fois curieuse et apeurée, telle une biche un peu cinglée qui se sait prise au piège et qui pourtant s'amuse à narguer les chasseurs. Le pire étant, encore une fois, qu'elle a conscience de ce petit grain d'insanité qui hante son âme, mais comme toujours, elle ne semble pas faire grand-chose pour y pallier. La brunette se contente d'attendre, d'écouter, surprise, immobile. Cette voix, elle semble la reconnaître, sans pour autant pouvoir mettre un nom dessus. La tête penchée sur le côté, toujours ce frisson parcourant son échine, Mina reste statique, écoutant sans rien dire, frissonnant face à la voix moqueuse de ce sombre inconnu, son coeur palpitant en rythme avec les mille et une images qui parcourent son esprit, domptés par son imagination. « Owwww. [...] C’est bien gentil de penser à moi. [...] C’est vrai que j’pourrais utiliser une rentrée d’argent. » Est-ce vraiment un voleur? Le timbre de sa voix, ses mots, tout semble crier l'inverse, ce qui, oui, il faut bien l'admettre, titillait l'intérêt de l'ancienne mutante. « Détends-toi un peu, on dirait que t’es toute stressée. » Il se rapproche. Beaucoup trop. Tapis dans son dos, posant le bout de ses doigts sur ses frêles épaules pour... la masser légèrement, l'espace d'une seconde, assez pour qu'Eggsy arque un sourcil, surprise, mal à l'aise. Un masseur en série? Ça elle ne s'y attendait pas vraiment.
« Tu t'souviens de moi, hein ? J’allais presque gagner l'titre d’employé du mois. » Il se dévoile le gougnafier et là c'est le drame ou plutôt la déception. Elle le reconnaît, comment aurait-elle pu l'oublier, cela étant, et ceci dit en toute intimité, la jeune femme avait espéré tomber sur quelqu'un d'autre, sur un inconnu total qu'elle aurait pu apprendre à déchiffrer, à connaître, à fantasmer, comme elle le fait si souvent depuis quelques mois. Bucky. Buckouille. Buckynounet. Lui, elle le connaissait, à sa façon. En tout cas, elle en savait assez pour savoir une chose : il est perché, beaucoup trop haut. Et c'est surement ce qu'elle apprécie le plus chez lui, malgré le fait qu'il s'amuse à assassiner des gens le soir venue, tout du moins, il l'avait fait une fois, sans en ressentir aucun remords, elle n'en avait en tout cas vu aucun dans son regard et ça aussi, entre nous, ça lui plaisait, même si tuer les gens n'était pas sa tasse de thé, loin de là. Il était libre, libre de faire ce qu'il voulait, libre de tout et pour ça, elle l'enviait, l'admirait, d'une certaine manière. Malsain. « ... Oui … je m'en souviens... » La déception se lit sur son visage. La curiosité aussi. Toujours autant perdu entre deux extrêmes, du Mina tout craché.
Il parle à nouveau, son visage change. Beaucoup trop à son goût. « J’ai un problème, Love. » UN problème? De tête la belle aurait pu lui faire une liste bien plus longue de ses petits soucis. Entre ses cheveux, sa manie de tuer les gens ou même celle de se tapir dans l'ombre à la nuit tombée, Bucky est plutôt servi niveau problème. « Ben je suppose que se cacher dans un coin d'une ruelle sombre en pleine nuit, c'est déjà un problème en soi... » Ceci dit avec autant d'innocence que d'arrogance, un exploit dont elle seule était capable, perdu entre les ombres et la lumière, entre le bien et le mal. Si seulement elle savait ce qu'il a dans sa poche, si seulement elle savait que l'un de ses secrets n'en était plus vraiment un. Si seulement oui. Tendre naïveté. « Enfin... Je peux t'aider avec... ton problème peut-être... ? » Elle n'y croit pas. Car honnêtement, elle n'a pas envie de l'aider à changer quoi que ce soit, elle le trouve très bien comme il est et si son problème est futile et inutile, alors notre Eggsy ne verra aucun intérêt à le soutenir, tout du moins dans une partie de son esprit, une autre à envie de l'aider, de se rapprocher de lui et puis quoi qu'il en soit, il est évident que dans les faits, que ça lui plaise réellement ou non, elle l'aidera. Petite fille soumise et polie qu'elle pense devoir être.
Sujet: Re: laugh for me. feat Bucky&&Mina Sam 17 Oct 2015 - 1:11
your tears are all the pay i'll ever need
----------------------------------------------
when the devil is too busy, and death's a bit too much. they call on me, by name you see, for my special touch. to the gentlemen, i'm misfortune. to the Ladies, i'm surprise. but call me by any name anyway it's all the same. and it's so easy when you're evil. this is the life, you see, the devil tips his hat to me. i do it all because i'm evil and i do it all for free w/mina lehtonen & bucky hershey.
Nuit. Ö douce nuit, enchanteresse nuit. Le terrain de jeu adéquat au fou qui se lovait dans son esprit ; décor parfait pour des retrouvailles. Une nuit presque aussi belle, que le visage délicat de la petite fleur égarée au détour d’une rue. Il avait appris à apprécier ces heures plongées dans les ténèbres, ces instants pendant lesquels la lune était maîtresse du firmament, spectre accroché parmi les étoiles, cette grosse boule blanche qui diffusait une lueur presque réconfortante sur les pauvres minables humains ci-bas. Elle n’était pourtant qu’un spectateur immobile, qui n’faisait rien, observait la vie qui fourmillait sur cette bien vaste planète : assez tôt dans sa vie, Bucky Hershey avait su ce qu’était la gravitation, qui maintenant la lune, petit satellite posé dans le ciel, en orbite autour de la Terre. La force de deux corps qui s’attirent l’un l’autre, une alchimie qui dépassait l’entendement, toutes les lois du monde des humains – parce que la lune, les étoiles, le vaste océan universel qui les entourait – était bien plus vaste que tout le reste. Plus vaste qu’eux deux, cette pitoyable nature humaine qui était scotchée à la surface terrestre ; nulle part ailleurs. La réalité. Imprenable maître de tous les destins. Et dans tout ça, l’ennui. L’ennui, l’ennui, l’ennui. L’ennui d’un monde aux limites bien posées ; toute une société à laquelle il n’avait que trop peu goûté. Tant mieux. Difficile d’oublier un être comme lui – un électron libre, qui naviguait parmi la foule en y laissant son empreinte, d’une quelconque manière. Faire partie du lambda, de la masse confuse, c’n’était pas son genre : et les créatures trop curieuses l’apprenaient bien souvent à leur dépend. Peut-être avait-il un quelconque mal à compenser, douze années passées dans le vide d’un monde bancal qui s’était volontiers débarrassé de lui ; le génie devenu fou, avec les années, l’enfermement. Ou tout simplement à cause d’un petit cocktail, palpitant dans ses chairs, profondément incrusté en lui : il avait su trouver sa mutation, parmi les gènes de son corps, et l’effacer comme il aurait changé la couleur de ses cheveux, ou sa taille. Ou n’importe quoi d’autre. Dommage, dommage, il avait fallu que ce n’soit qu’une vague destructrice, amenant des effets dramatiques à la cause assassine – et simplement un triste constat, ici, maintenant. Face à face. La brune tant habituée à avoir hanté son dos, ne semblait guère ravie de voir la situation être inversée – lui, caché dans un recoin d’une rue sombre, à laisser de petites œillades curieuses traquer la fuyarde. La faiblarde, minuscule vie qu’elle représentait. Et les petits échos qu’elle faisait bien malgré elle ; quelle idiote dessinait sa vie dans une bande dessinée, franchement ? Au moins aurait-elle pu avoir la bonne idée de teindre les cheveux de son personnage, quelque chose d’un minimum censé qui lui aurait compliqué la tâche – l’arôme délicieux d’une petite traque, d’une vague hésitation au moment de se trouver là. Devant elle. Mais non, mais non – c’en était presque déjà barbant, et c’était comme si la déception se lisait aussi sur son visage à elle. Triste. Triste ; lui qui aurait voulu qu’ils s’amusent plus que de mesure – autant prendre du plaisir dans les sales tâches qu’il se devait d’accomplir. Pour la prospérité.
« ... Oui … je m'en souviens... » il en sourit jusqu’aux oreilles ; au point d’en être poli au possible, si seulement ça ne lui donnait pas une allure plus sinistre encore. Oh oui, il aimait marquer les esprits ; ces quelques petits cerveaux faiblards qu’il avait rencontrés depuis qu’il était sorti des quatre murs misérables où on l’avait laissé. Là. Bon à crever. La mort, toujours le même point sur lequel ils étaient bons à atterrir – elle, lui, eux, tout le monde. « Ben je suppose que se cacher dans un coin d'une ruelle sombre en pleine nuit, c'est déjà un problème en soi... » oh oui, elle était amusante ; elle lui ferait presque regretter ce qu’il était venu faire – si seulement, il était capable de ressentir le moindre regret à l’égard de qui que ce soit. Non, c’n’était pas son genre, ça ne l’avait jamais été ça, vaccin ou non. Ça n’changeait rien, ça n’changerait rien ; il pouvait rire aux éclats à sa petite pique, qu’elle finirait malgré tout avec un coup de poignard entre les côtes, pour lui apprendre les bonnes manières. Ne pas espionner les gens, par exemple, elle s’était déjà rendue compte d’à quel point ça pouvait être déplaisant : n’est-ce pas ? « Now, now, ne sois pas si désobligeante. » tout autant que la compassion, la vexation lui échappait de bien des façons ; tout ce qu’il était capable de retenir, c’était la rage bouillonnante qui s’éveillait en lui à chaque fois qu’il ressassait quelques grains de passé. Un jadis auquel la petite créature brune n’appartenait pas – trop bonne, trop absente, trop banale pour y avoir trempé d’une quelconque manière. Il en avait presque perdu le fil de la conversation, son regard s’égarant un instant dans le néant de la nuit, avant que la voix de sa compagne d’infortune ne vienne le rappeler à l’ordre. Quelle bonne âme elle était. « Enfin... Je peux t'aider avec... ton problème peut-être... ? » et la petite humaine lui sembla subitement si fragile, prête à se briser en mille morceaux malgré l’acerbe de ses mots, ces petites moqueries qu’elle ne pouvait retenir ; Bucky la dévisagea, penchant la tête sur le côté comme s’il se retrouvait devant le plus abstrait des tableaux. Et il détestait l’abstrait, tout ce qui s’en rapprochait de près ou de loin ; la nature humaine en premier lieu, cette petite âme scintillant au fond des yeux de sa vis-à-vis, juste sous les rayons d’un lampadaire aux éclats jaunâtres. Qu’est-ce qu’il aurait donné, pour la lui ôter, ici, maintenant – sans autre forme de procès que le courroux impétueux d’un Diable de qui elle avait eu le malheur de croiser le chemin. « Aw, mais oui que tu peux aider, Darling. » il s’approcha d’un pas, on ne peut plus formel, droit comme un « i », comme l’aurait fait un soldat qui se présente à son supérieur ; le sourire en plus, parce qu’il se plaisait à être cette âme si plaisante à côtoyer – ou presque. « En vérité tu es… la pièce centrale de tout mon problème. » comprenait-elle déjà où il voulait en venir ? Probablement pas, beaucoup d’idées devaient se bousculer dans son petit cerveau, et Minouche perdait pieds. Il se pencha malgré tout vers elle, si près d’elle qu’il put dévisager chacun des traits de son si joli, gracieux, grandiose visage. Entendre son souffle, entre ses lèvres ; saisir ses sentiments au fond de ses yeux – sans se donner la peine de les décrypter. « Et ne mens pas. Je sais que c’est toi. » il en aurait presque été dramatique, apposant son index au niveau de la clavicule de la jeune femme, la désignant comme la coupable de tous leurs maux. Les siens à lui, du moins. Et dire que tout aurait pu être plus simple – si simple. Il serait arrivé, serait reparti ; un claquement de doigt, ombre subtile dans sa vie : tentait-elle de l’y retenir, d’une quelconque manière ? Lui, le meurtrier qu’elle avait dessiné en quelques traits enjôleurs, les mains noyées dans le sang, le visage dénué de toute honte. Lui, le corps qui se collait au sien dans une danse… brûlante. Accroché aux images qu’il avait gravées dans son cerveau tant il les avait observées, Buck’ sembla pensif un moment, toujours aussi près de la brune, sans même songer à ces règles élémentaires concernant l’espace privé – d’elle, et de qui que ce soit d’autre. « Comment tu vas faire, pour dessiner c’que je vais te faire, dans ta p’tite BD, dis-moi ? » lâcha-t-il, d’une voix suave, presque celle d’un séducteur aux mots de miel ; enfin, après de longues secondes à n’être que silence, mystère. Extrêmement fidèle au Bucky qu’elle dépeignait sur ce fond de fantaisie qui n’était guère sa vie. Sa vie à elle, pour avoir croisé la sienne, se finirait ici, dans une ruelle pourrie – avec la mort pour seule compagnie. Peut-être bien lui offrirait-il un baiser, comme la faucheuse qui l’embrassait déjà dans son grand voile noir ; rien que pour la forme. Et parce qu’elle en crevait d’envie. Il y mettrait tout son amour : de ses doigts ayant trouvé le manche du vulgaire couteau de cuisine qu’il avait emmené – presque un signe que ce n’était qu’à moitié prémédité. Et qu’il avait pris la première arme décente qui lui était venue sous la main. Il était venu équipé, c’était déjà ça ; teinté d’un mi-opportunisme qui avait fini par lui sourire. « N’t’enfuis pas, s’il te plait. Je déteste courir. » elle lui devait bien ça.
Invité
Invité
Sujet: Re: laugh for me. feat Bucky&&Mina Dim 18 Oct 2015 - 12:03
laugh for me.
Bucky H. feat. Mina L.
The first stab of love is like a sunset, a blaze of color -- oranges, pearly pinks, vibrant purples...
« Now, now, ne sois pas si désobligeante. » Eggsy ne sait pas comment se comporter face à Bucky, elle n'a jamais su, même lorsqu'il travaillait ensemble. Il semble perdu entre deux mondes, un peu comme elle, sauf que de son côté elle ne s'amuse pas à découper des gens en morceaux la nuit tombée. Et puis, il est plus facile de déchiffrer ce qu'elle veut faire comprendre, les sentiments derrière ses sourires, aussi factice soient-ils. Lui, tantôt il sourit poliment, tantôt il ressemble à Hannibal Lecter, d'ailleurs c'est cette pensée qui traverse son esprit, Bucky devait être le fils caché d'un bisounours et du cannibale si célèbre. Drôle de mélange, à la fois effrayant et réellement intéressant. Il faut qu'elle arrête ses conneries la belle, se sentir emplis d'une telle curiosité pour un homme qu'elle a vu assassiner de sang-froid plusieurs personnes c'est franchement glauque. Pourquoi Mina n'avait-elle tout simplement pas appeler la police? Ou quelqu'un? Ou n'importe qui? Elle-même n'était pas sûre de le savoir. La belle avait vu en lui ce qu'elle ne serait jamais, un personnage libre de toute entrave, ne cédant à aucune culpabilité, laissant libre cours à ses envies sans se soucier du bien-être des autres ou du qu'en-dira-t-on. Un idéal pour cette femme coincée entre ce dont elle rêve et ce qu'elle peut concrètement faire, coincé dans une relation fraternelle dont elle n'a jamais voulu malgré l'amour inconditionnel qu'elle porte à sa « jumelle » . C'est peut-être ça le secret de Bucky. N'aimer personne. Dit comme ça, ça sonne comme une tare, comme le début d'un mauvais film, l'homme qui n'aimait personne, mais en toute honnêteté, Eggsy pensait sincèrement que la vie devait être plus simple sans attache, moins douloureuse.
Bucky était finalement un test sur le terrain pour elle. La brunette voulait voir où ça le mènerait à vivre ainsi, comment il allait évoluer, si au final le rouquin allait simplement tomber un jour dans les ombres, dépressif et détruit par ce manque d'affection. Ou peut-être allait-il continuer de vivre tranquillement, comme il le souhaite, parce que vivre ainsi, ça fait partie de sa personnalité. Qui sait. En tout cas, elle voulait voir ce qui allait se passer pour lui, peut-être aussi parce qu'elle avait développé une certaine admiration pour cet homme, pourquoi pas même une affection malsaine. La femme qui aime trop. « Aw, mais oui que tu peux aider, Darling. [...] En vérité tu es… la pièce centrale de tout mon problème. » Elle penche à nouveau la tête sur le côté, réflexe incontrôlé qu'elle a lorsqu'elle réfléchit à quelque chose, essayant de comprendre où il veut en venir. Pourquoi serait-elle devenue subitement un problème à ses yeux? Savait-il qu'elle avait été témoin de ses crimes? La belle ne voyait que ça comme explication, mais elle se refusait à l'admettre, à comprendre comment il aurait pu découvrir sa curiosité. Ce serait trop compliqué à gérer, son esprit commence pourtant à trouver des excuses, à chercher une échappatoire, alors que ses lèvres restent statiques, son regard posé sur lui, à la fois curieuse d'entendre la suite et effrayée par les réponses qu'il s'apprête à lui apporter. « Et ne mens pas. Je sais que c’est toi. » Il est proche, beaucoup trop proche. Et le faux drame qu'elle perçoit dans sa voix ne la rassure pas vraiment, elle sent à cet instant, lorsqu'il pose son doigt sur sa clavicule pour la designer coupable de tout, que Bucky a un plan précis dans la tête, qu'il n'est pas venu ici juste pour parler. Quelque chose se trame et il y a de plus en plus de chance pour qu'elle ait vu juste et pour qu'il soit au courant de ce qu'elle a vu. C'est mauvais. Mauvais pour elle. Car connaissant l'animal, il ne laisserait sans doute pas s'enfuir la biche témoin de son crime. « Je vois pas de quoi tu parles... » Tente-t-elle de rationaliser naïvement. Pourtant, elle le sait, ça ne changera rien à ce qu'il a dans la tête.
« Comment tu vas faire, pour dessiner c'que je vais te faire, dans ta p'tite BD, dis-moi ? » Le train en direction de « OMG » va bientôt partir, il desservira « Je suis dans la merde », « Cours pour ta vie » et « pourquoi je n'ai pas mieux fermé mon sac à main? » . Oui, Mina est clairement mal à cet instant. Elle vient de comprendre qu'il a dû lire l'une de ses œuvres, celle qu'elle avait si stupidement perdue quelque temps auparavant. Pourtant, elle prend toujours soins de ses affaires, mais là, pour une raison qui reste un mystère, ses bouts de papier, cette BD si sanguinolente et pleine de vérité lui avait échappé, tombant apparemment dans les mains de ce cher Bucky. Autant vous dire que tout de suite, à ce moment précis, quelque chose bug dans son esprit, on le voit dans son regard, elle réfléchit trop vite, trop de pensées se bousculent dans sa tête, trop de choses arrivent en même temps. Trop pour qu'elle réponde quoi que ce soit, de toute façon, son regard en dit bien assez long. Encore davantage lorsque son vis-à-vis laisse apparaître cette arme vulgaire avec laquelle, c'est certain, il ne compte pas faire des sushis. A-t-elle peur? Ce n'est pas vraiment ça. Depuis la vaccination, Eggsy s'attend à mourir du jour au lendemain, se considérant comme une copie, un effet secondaire qui doit disparaître un jour ou l'autre. Alors non, la mort au final, je crois qu'elle s'y est préparée il y a quelque temps déjà. Alors que ressent-elle face à cette disparition violente imminente? Elle l'ignore, voilà, tout simplement. Elle n'arrive pas à déchiffrer réellement ce qu'elle ressent, de la déception, de l'amertume, de la culpabilité, de l'excitation, Mina ne se connaît pas assez en tant qu'être vivant à part entière pour savoir ce que son cœur lui dicte dans ce genre de situation. Et c'est bien ça le drame de sa vie.
« N’t’enfuis pas, s’il te plait. Je déteste courir. » Sa tête se penche de l'autre côté, toujours en pleine réflexion, ou pour mieux observer cette lame qui s'enfoncera bientôt dans sa chair, ce qui n'est pas vraiment le genre d'instant hot dont elle avait rêvé avec lui. « Moi non plus... Et puis en talon et en robe, c'est compliqué, je vais tomber et je vais m'écorcher les genoux, je déteste avoir les genoux écorchés... » Ok, un gars vient clairement de lui faire comprendre qu'il va la tuer avec une certaine violence et elle s'inquiète de voir ses genoux écorchés? Apparemment, il n'y a pas que dans l'esprit de Bucky que quelque chose cloche. De plus sa voix est naïve, douce, comme si elle n'avait pas réellement conscience de ce qui se passe. « Donc, tu vas me tuer ici... maintenant et dans ta tête ça sonne comme la bonne idée pour pas que … je raconte tes aventures sanglantes... ? Tu as réfléchi à comment ça va se passer après? Parce que t'as dû le voir, j'ai beaucoup d'imagination et de mon point de vue, tu attiras davantage l'attention sur toi en me tuant … laisse-moi t'expliquer... » Du bout du doigt, elle éloigne légèrement la lame du couteau, sans pour autant bouger, simplement pour se donner plus d'espace durant une minute. « La police va s'intéresser à ma disparition, ils vont interroger les gens que je connais et honnêtement, je connais peu de monde ici, à part ceux avec qui je travaille... ou avec qui j'ai travaillé... De plus, au magasin, tout le monde a remarqué que je t'observais souvent, en plus t'es roux, tu marques les esprits, alors ton nom et ta description viendront sur le tapis, c'est sur. Sans parler du fait que j'ai plein de croquis de toi chez moi... Ils vont tomber dessus. Alors que si tu réfléchis... J'ai pour l'instant rien dit de ce que j'ai vu, parce que j'ai pas envie d'attirer l'attention... Donc, on pourrait envisager l'option deux, celle qui... tache le moins.... en plus cette robe est toute neuve... » Elle ne semble pas très assurée dans sa façon de parler, maladroite, comme une enfant qui tenterait d'éviter une punition ou te cacher une bêtise, se stoppant régulièrement et brièvement pour jauger les réactions de son camarade et reprendre son souffle. Elle essaie de monopoliser la conversation, de ne pas le laisser répondre tout de suite, d'affirmer son point de vue, sans vraiment y croire. Malgré tout, il faut bien admettre qu'elle n'a pas tout à fait tort...
Sujet: Re: laugh for me. feat Bucky&&Mina Lun 19 Oct 2015 - 17:15
your tears are all the pay i'll ever need
----------------------------------------------
when the devil is too busy, and death's a bit too much. they call on me, by name you see, for my special touch. to the gentlemen, i'm misfortune. to the Ladies, i'm surprise. but call me by any name anyway it's all the same. and it's so easy when you're evil. this is the life, you see, the devil tips his hat to me. i do it all because i'm evil and i do it all for free w/mina lehtonen & bucky hershey.
Travailler l’avait amusé – pendant un temps. Un petit avant-goût de c’que serait la vie, s’il n’avait été qu’un gamin lambda, né dans une ville minable, promis à une existence sans vague. Les vagues, c’était quand même vachement mieux. Oui, oui, malgré tout ce qu’il avait déjà eu le loisir de traverser, l’adrénaline, l’aventure – le plaisir pur et dur le subjuguaient bien plus que le simple arôme de… blah. Y avait-il un quelconque mot, pour qualifier quelque chose d’assommant, barbant, déprimant, répétitif et prévisible tout à la fois ? C’avait été ça, la petite frêle saveur qu’il avait ressentie lorsqu’il s’était donné la peine d’être normal – parmi la foule des petites gens qui vaquaient sur cette vaste planète en n’faisant rien. Rien de bien constructif, du moins. C’avait été là, deux mondes qui étaient entrés brutalement en collision, jusqu’à l’explosion littérale des sens : il avait fallu qu’il déraille, oui, évidemment, le pauvre il perdait pieds bien trop souvent. Et il avait fallu qu’elle le voie… non, elle n’aurait pas pu vaquer à ses petits loisirs minables de brunasse comme les autres. Nooooon. Mais qu’advienne que pourra, ce s’rait elle qui en payerait le prix fort – pas lui ; pas encore du moins, pas alors qu’il avait encore beaucoup de choses à faire. Toute une tranche de liberté à saisir entre les mains de ceux qui voudraient l’en priver. L’appétit de la vie, peut-être bien qu’on pouvait appeler ça comme ça – ce s’rait ça qui coûterait son âme à la frêle, fragile, docile créature qui se trouvait devant lui. Définitivement, le hasard de cette soirée était de son côté : Buck’ n’avait eu qu’à attendre, comme un animal tapis dans les fourrées. Et elle était sortie, elle s’était elle-même offerte à cette destinée qu’il lui avait lui-même dessiné, bien loin des pages blanches du papier qu’il lui avait dérobé. Non, ici, c’n’était pas l’univers d’une bande dessinée dont elle était l’héroïne – c’était la réalité, pure, dure, tranchante. Glaciale, comme la lame du vulgaire couteau qu’il égarait bien trop près de ses chairs à elle. Ici, son cou ; il suffisait qu’il lèche sa gorge du tranchant de l’arme pour qu’elle se vide de son sang – lentement, mais toujours plus rapidement que s’il frappait là, juste sous sa poitrine, au niveau de son estomac. Une mort, lente, une agonie douloureuse et qui ne dirigeait que vers une seule issue : la mort, inévitable. Et il y avait le cœur évidemment – tant de symbolique, la pompe qui alimentait tout le corps. Nah, c’n’était qu’une mort éclair, rapide et presque sans douleur aucune. « Je vois pas de quoi tu parles... » il roula des yeux, signe criant de l’agacement qu’elle venait d’éveiller en lui : barf, il n’manquait plus que ça, qu’elle le prenne pour un crétin et nie tout en bloc – franchement, pour qui elle le prenait, hein ?! Rien que pour ça, il l’aurait volontiers découpée en petites tranches : lui taper sur le système, c’n’était pas la bonne solution, ne le savait-elle pas déjà ? Elle avait vu, pourtant, le sort désastreux qu’il avait réservé aux quelques clampins minables qui étaient venus lui courir sur le haricot y’a pas si longtemps que ça, dans cette même petite boutique qui faisait comme si de rien n’était. Le sang, les cadavres, les chairs qui se désintégraient sur le sol carrelé ; elle avait tout dessiné avec un réalisme vivide, palpable. Clairement, elle n’avait pas les moyens, physiques ou quels qu’ils soient d’autres, de nier, ou d’éviter ce qui allait arriver.
Elle le comprit bien assez vite, sans doute ; au moment où dans ses petits yeux noirs se lisaient les mécanismes de la logique qui se mettait en route : OMG, oui, en effet. L’imprudente avait flirté trop intensément avec un Diable dont elle ne connaissait ni les limites, ni les motivations. Ni le véritable caractère, probablement : était-il seulement comme le fou furieux qu’elle avait dépeint dans ses vulgaires petits dessins ? Etait-il plus ? Etait-il… apte à répondre aux délicieuses supplications qui n’avaient jamais passé ses lèvres rosées ? Elle n’savait pas, n’saurait probablement jamais. Indéchiffrable, voilà ce qu’il était, pour elle, pour lui-même. Pour l’reste du monde. C’était ça la beauté, de voir sa conscience, sentir sa raison s’effondrer sur place à cause d’une minuscule, stupide, pitoyable seringue. Elle mourrait pour sa stupidité, et courir n’servirait à rien – ça n’ferait que le fatiguer, et l’énerver d’autant plus. Etait-ce pourtant, dans la nature humaine, que d’accepter le destin qui se profilait si proche, à l’horizon ? L’omniprésence de la mort, ici, là, fiché juste dans le dos d’une innocente petite bestiole ? « Moi non plus... Et puis en talon et en robe, c'est compliqué, je vais tomber et je vais m'écorcher les genoux, je déteste avoir les genoux écorchés... » elle avait au moins cette petite saveur délicieuse, ce petit plus qui lui arracha un ricanement – presque aussi naturel que lugubre, si seulement ils n’avaient pas été noyés dans la pénombre de la nuit tombée, ignorés du reste du monde. Seuls, avec juste entre eux, le glacial d’une arme blanche ; celle qu’il tenait lui, pour lui prendre la vie à elle. « T’as bien raison. Et puis… » il lâcha un soupir, émit ce mi-souffle, mi-sifflement dont il avait le secret, et pourrait rappeler à s’y méprendre un cobra en pleine séance de charme – presque de quoi le détourner de son objectif principal. Oui il aimait le fait que le hasard fasse si bien les choses, que Minouche soit si bien présentée pour affronter la mort – quelle chanceuse, celle-là. « J’adore cette robe... et ces chaussures. T’aurais dû les mettre plus souvent. » comme quoi, elle n’aurait plus beaucoup l’occasion de les mettre désormais ; c’n’était pas faute d’avoir été reluquée dans tous les sens déjà, l’œillade nerveuse de Hershey naviguant ici et là, l’expression carnassière de ses pulsions, accrochée à sa bouche. Mais ça n’pouvait rien changer ; non, non, il n’était après tout, pas là parce qu’il en avait envie, mais plus parce qu’il en avait le devoir. Pour la prospérité, sa préservation, conserver fermement cette liberté si durement acquise : aussi conquis était-il, aussi jolie, sexy, affolante était-elle, elle n’pourrait pas la lui prendre. Non, jamais. Ni Minouche, ni personne d’autre. Le comprit-elle, envers et contre tout, derrière l’expression naïve de son joli minois ? Quand même, il espérait qu’elle n’allait pas s’mettre à pleurer, c’était là encore une chose qu’il détestait. Courir, les pleureuses, les crieuses. Les… chieuses ? « Donc, tu vas me tuer ici... maintenant et dans ta tête ça sonne comme la bonne idée pour pas que… je raconte tes aventures sanglantes... ? Tu as réfléchi à comment ça va se passer après? Parce que t'as dû le voir, j'ai beaucoup d'imagination et de mon point de vue, tu attiras davantage l'attention sur toi en me tuant… laisse-moi t'expliquer... » il soupira, signe évident qu’il n’avait sûrement pas écouté un dixième des mots qu’elle venait de lâcher, vaguement convaincue elle-même par le long speech dans lequel elle allait se lancer. Buck’ n’avait pourtant rien perdu de son sourire grandiose, l’expression très peu distinguée de l’empressement qu’il ressentait – l’appel, hypnotique, du sang et de la liberté à sa forme la plus suprême qui soit.
Qu’elle lui explique, donc, c’était toujours préférable aux pleureuses/crieuses/chieuses et ainsi de suite. Il en arrivait presque à être patient, à faire preuve de bonne volonté, papillonnant dans l’ombre face à la petite Mina qui allait bientôt s’mettre à trembler comme une feuille. « La police va s'intéresser à ma disparition, ils vont interroger les gens que je connais et honnêtement, je connais peu de monde ici, à part ceux avec qui je travaille... ou avec qui j'ai travaillé... De plus, au magasin, tout le monde a remarqué que je t'observais souvent, en plus t'es roux, tu marques les esprits, alors ton nom et ta description viendront sur le tapis, c'est sur. Sans parler du fait que j'ai plein de croquis de toi chez moi... Ils vont tomber dessus. Alors que si tu réfléchis... J'ai pour l'instant rien dit de ce que j'ai vu, parce que j'ai pas envie d'attirer l'attention... Donc, on pourrait envisager l'option deux, celle qui... tache le moins.... en plus cette robe est toute neuve... » et blah et blah, blah. Blaaaaaaaah. Elle était amusante, mais avait perdu la bonne volonté du jeune homme à mi-chemin ; déjà, il avait recommencé à l’examiner, ses prunelles accrochées à sa gorge, la jugulaire qui pulsait distraitement au rythme du pouls précipité de brunasse. Là, là, il suffisait d’une toute petite incision bien placée. Et bon dieu, qu’est-c’qu’il avait envie de la poignarder maintenant, sans pitié, sans retenue, sans état d’âme. « Hmhmmm… » lâcha-t-il finalement, semblant mi-pensif face à ce qu’elle venait de blablater. Pourtant, malgré les apparences, dans la nuit brillait à nouveau la lame de son couteau, qui vint passer là, juste au-dessus de l’épaule de la brune, caressant suavement sa peau, comme l’aurait fait n’importe quel amant brûlant avec une poigne de fer. Pour trouver sa gorge, le métal froid touchant sa peau comme l’aurait fait un baiser passionné, un baiser papillon apposé ici pour la faire trembler de plaisir – et non pas d’un effroi disgracieux et traitre. Naon, depuis bien longtemps déjà, Bucky ne pesait plus le pour et le contre, ne calculait plus ses gestes ; à quoi bon ? « Ou… » ajouta-t-il enfin, son visage tordu par ce qui semblait être une grande difficulté à trouver ses mots. « Ou… imaginons, j’te tue, comme ça. Aucune preuve, aucun témoin. Aucun élément. Aucuuuuun, rien. Et tout c’que les incapables de soi-disant flics dans cette ville feront, c’est classer l’affaire. Parce qu’ils sont trop occupés avec les dégénérés tu vois, l’obsession du maire. J’crois que tu pourrais hurler là, maintenant, ils se foutraient royalement de toi. C’est la vie chérie. » la vie à Radcliff du moins, il fallait espérer que ça puisse être différent quelque part ; pour le bien de l’humanité. « Ouuuu… » ajouta-t-il à nouveau, sans laisser à son interlocutrice le temps de tressauter, d’avaler un souffle de vie ultime. Il venait de lécher du plat de sa lame la joue de la brune, le dessin sculptural de son joli visage d’ange déchu. Aussi vivement qu’il l’avait sorti pour en imposer la présence froide à la pauvre Mina, Bucky envoya valser son vulgaire couteau de cuisine, le bruit métallique se répercutant dans la rue. « J’peux tout à fait choisir une façon d’faire tout aussi efficace… Mais plus propre en effet. » il devait au moins lui reconnaître ça : pourquoi tacher cette si jolie robe ? Cette peau de soie ? Ce si joli minois de chaton ? Il en avait pourtant fini de jouer ; elle le comprit bien assez vite, lorsque dégénéré jusqu’au bout des doigts, il empoigna brutalement sa gorge, la secouant sans aucune difficulté dans un volte-face brutal, brûlant, qui l’abattit dos contre le mur le plus proche ; coincée entre son bourreau et une frontière d’asphalte. Noooon, non il n’éprouvait aucune peine, aucun scrupule, aucun état d’âme à la dévisager, d’un air dément alors même qu’elle était si… impuissante. La prise meurtrière de ses doigts, s’était pourtant relâchée, sa main glissant malgré tout sur les contours doucereux de sa gorge, sur le velours de sa peau – pas de quoi la tuer, pas encore. « Qu’est-c’que tu m’veux, hein ? » cette phrase prononcée avec tant de sérieux le fit presque passer pour quelqu’un de sain d’esprit ; si seulement tout son corps, tout son visage ne trahissaient pas d’une folie destructrice. « Pourquoiii donc est-c’que tu t’balades avec des croquis de moi ? T’es juste conne ou tu t’ennuies à mourir, hein ?! » il lâcha un ricanement, atroce tant il était moqueur, « P’tèt bien que t’es suicidaire. Ou qu’t’as aucun instinct de survie… » Ou… il se rapprocha, si près d’elle, chaque parcelle de son corps, de son âme mutilée et polluée par les ténèbres, mêlées avec son aura si pure, si délicate. Si fragile : une simple pression de ses doigts, pour dix, vingt, trente secondes, et elle ne serait plus qu’un souvenir. « P’tèt bien que ça t’excite ? » et ce même rictus au coin des lèvres, ses dents carnassière venant mordiller sa lèvre, l’animal en soif de chair humaine éveillé dans ses tripes ; sous ses phalanges il sentait la vie, furieuse vie de l’humaine triste et délaissée – oui, il n’en doutait pas. La vie normale, c’était tellement merdique, que certains étaient prêts à faire n’importe quoi, pour goûter à l’arôme du danger. Goûter au fil fragile du désespoir, suspendu aux prunelles de quelqu’un d’autre. Lui, par exemple.
Invité
Invité
Sujet: Re: laugh for me. feat Bucky&&Mina Sam 24 Oct 2015 - 11:23
laugh for me.
Bucky H. feat. Mina L.
The first stab of love is like a sunset, a blaze of color -- oranges, pearly pinks, vibrant purples...
« T’as bien raison. Et puis… [...] J’adore cette robe... et ces chaussures. T’aurais dû les mettre plus souvent. » Sa façon de le dire laisse sous-entendre qu'elle n'aura plus trop l'occasion de le faire. Il est glauque ce type. Il parle de la mort d'une personne comme s’il récitait une liste de courses, tout va bien dans le meilleur des mondes. Faut dire que c'est aussi ça que Mina apprécie chez lui, le fait de n'avoir aucune limite, aucune restriction, il fait ce qu'il a envie de faire, sans se soucier des conventions ou des règles. Bon d'accord, la belle n'est pas forcément pour le meurtre sanglant d'innocentes (ou non) personnes, mais il faut admettre que sa folie à quelque chose d'attrayant, d'attirant, de presque magnétique pour la petite demoiselle frustrée et emprisonnée qu'elle est. Une vie embourbée dans des principes moraux qu'elle tente d'ailleurs de sauver, car même si elle s'est convaincus du côté éphémère de sa vie, la sauver, lui faire gagner quelques minutes, quelques heures, quelques jours, voir quelques mois ne lui déplairait pas tant que ça. Alors, l'innocente essaie, élabore un long discours tout en comprenant, entre chaque petit silence et regard qu'elle pose sur son assaillant, qu'il n'est pas très réceptif à ses dires. Bien au contraire, elle sent qu'il s'en moque, ce qui au fond, n'est pas si surprenant que ça. Après tout, la Lehtonen le connaît maintenant, assez en tout cas pour savoir que penser aux conséquences ne semble pas vraiment faire partie de son anatomie, en tout cas, il n'avait pas l'air de s'en soucier lorsqu'il a décidé de tuer ces personnes ce soir-là, sans aucune réflexion, sans aucune retenue.
Sa lame effleure sa peau telle une caresse désagréable, le froid la fait frissonner. De peur? Difficile à dire. D'excitation? Qui peut savoir. La seule chose importante, c'est que Mina ne le quitte pas du regard, perplexe, attendant une réponse, l'observant, mi-pensif, comme s’il réfléchissait à son prochain geste sans vraiment y songer, difficile à cerner ce jeune homme. Quand on pense l'avoir percé, il en remet une couche, s'enrobe de mystères et d'incompréhension, encore un trait de caractère qu'elle apprécie chez lui. Il ne doit jamais s'ennuyer. Quel chanceux il est, même s’il ne devait sans doute pas s'en rendre compte. « Ou… imaginons, je te tue, comme ça. Aucune preuve, aucun témoin. Aucun élément. Aucun, rien. Et tout c'que les incapables de soi-disant flics dans cette ville feront, c’est classer l’affaire. Parce qu’ils sont trop occupés avec les dégénérés tu vois, l’obsession du maire. J’crois que tu pourrais hurler là, maintenant, ils se foutraient royalement de toi. C’est la vie chérie. » C'est la vie. Quelle phrase accommodante, réponse à tous les problèmes du monde. Trop simple pour réellement plaire à Mina. C'est peut-être d'ailleurs ça son problème, aimer les choses compliquées même quand la simplicité est de mise. Elle reste statique. Attentive. Presque curieuse. Toujours trop. « Ouuuu… » La lame glacée vient redessiner son visage, léchant sa joue. Elle grimace légèrement, davantage gêné par le froid que par le fait qu'il pourrait très bien la tuer d'une seconde à l'autre, la poignarder, ou peut-être est-ce de la peur qu'elle ressent au fond de son coeur, sans vraiment pouvoir l'expliquer, comme si les sentiments lui étaient impossibles à comprendre, trop nouveau pour elle, pour celle qui n'a jamais ressenti par elle-même.
« J’peux tout à fait choisir une façon d’faire tout aussi efficace… Mais plus propre en effet. » Eggsy suit le chemin du couteau alors qu'il vient s'écraser au sol, plus loin, dans un bruit métallique déplaisant. Elle ne s'y attendait pas, mais étrangement, ça ne la rassure pas tant que ça, car la belle se doute bien que Bucky n'a nullement besoin d'une lame pour faire du mal. Ses doigts sur sa gorge, cette force qu'il utilise pour la plaquer au mur, l'étouffant l'espace d'un instant, le prouve bien assez. Il veut faire ça à l'ancienne. Tant mieux, elle sera sans doute plus jolie à son enterrement, moins abimée, plus vivante, d'une certaine façon évidemment. Car oui, à cet instant précis, la jeune femme ne craint pas de le penser : c'est la fin. Il ne la laissera pas en vie, il n'a aucune raison de réellement le faire et sa folie semble suffisante pour lui donner le droit de le faire. Tant pis. Elle aura vécu assez longtemps pour... bon, pas pour faire grand-chose, mais quelques années de plus ne lui donneront de toute façon pas plus de chances de s'améliorer. Elle abandonne donc toute idée de se battre, ses mains se poses par réflexe sur les siennes comme pour les repousser, toutefois, elle n'y met aucune force, aucune motivation, comme s’il ne s'agissait qu'une caresse innocente. Après tout, ça ne servirait à rien et ça l'ennui d'avance de devoir songer à un moyen de survivre pour vivre une vie qui la révulse de plus en plus. Aucun intérêt.
« Qu’est-c’que tu m’veux, hein ? »Drôle de question. Et puis honnêtement, pas sûr qu'elle est la réponse, elle a déjà tellement d'interrogations en tête. « Pourquoiii donc est-c’que tu t’balades avec des croquis de moi . T’es juste conne ou tu t’ennuies à mourir, hein ?! » Il rit. Un rire effrayant. Indescriptible. Et comme d'habitude, une pensée complètement débile vint à l'esprit de Mina : Elle se demande s’il s'entraine à rire de cette façon, s’il prend des cours, s’il répète le soir, devant son miroir. C'est tout elle ça. Peu importe la situation, son cerveau part toujours en sucette, son imagination se pose des questions farfelues sur des détails dont tout le monde se moque, auxquels personne ne pense. Perdu. Volage. « P’tèt bien que t’es suicidaire. Ou qu’t’as aucun instinct de survie… » Son questionnement continue. On le voit d'ailleurs sur son visage. Elle penche à nouveau la tête sur le côté, légèrement, autant qu'elle le peut, oubliant l'emprise de Bucky sur sa délicate petite gorge, puis elle réfléchit à cette pensée qu'elle vient d'avoir... Elle réfléchit trop cette enfant, sans pour autant répondre à quoi que ce soit. C'est le drame de son existence.
« P’tèt bien que ça t’excite ? » Cette question l'interpelle et l'a sorti de sa torpeur. Hors de question qu'il croit ça, que ce soit vrai ou non, tout ce qu'elle sait, c'est que c'est mal, mal d'apprécier ce genre de situation, mal de ne pas considérer Bucky comme un maniaque qui tue des innocents, mal de vouloir à tout prix vivre quelque chose de plus fort qu'une routine dont elle n'a jamais voulu. Alors, elle oublie la dernière question posée, elle se concentre sur les autres, espérant qu'il oublie, qu'il ne remarque pas son manque de peur et cette excitation qu'elle ressent à l'idée du danger et plus encore. « Je fais des croquis de tout le monde, de n'importe quoi, j'y peux rien... mais je suppose que je suis un peu tout ce que tu viens de dire à la fois... Chacun son truc... » Conne. Qu'elle s'ennuie. Suicidaire et sans aucun instinct de survie. Oui, c'est sur, ça la résume assez bien. Trop et pas assez en même temps. Il manque l'essentiel, son manque de discernement, sa tolérance extrême, presque malsaine et cette excitation qu'elle veut trop souvent ressentir. Embarrassée, Mina tente de s'éloigner de lui, ce mur dans son dos l'en empêche, évidemment, mais la belle essaie tout de même, reculant sa tête, poussant au maximum la petite distance qui les sépare, simplement pour ne plus ressentir cette curiosité qui la dévore, cette pourtant agréable sensation qui la tiraille et qu'elle sait de mauvais augures. Elle ne doit pas être ainsi. C'est tout. C'est mal.
Sujet: Re: laugh for me. feat Bucky&&Mina Mar 27 Oct 2015 - 19:41
your tears are all the pay i'll ever need
----------------------------------------------
when the devil is too busy, and death's a bit too much. they call on me, by name you see, for my special touch. to the gentlemen, i'm misfortune. to the Ladies, i'm surprise. but call me by any name anyway it's all the same. and it's so easy when you're evil. this is the life, you see, the devil tips his hat to me. i do it all because i'm evil and i do it all for free w/mina lehtonen & bucky hershey.
Qu’était-ce donc, ce qui brillait au fond des prunelles sombres de la petite humaine ? Elle, accrochée aux volontés empoisonnées de son bourreau, Minouche – dont la vie courait à toute allure dans les veines vaguement cachées sous sa peau blanche. La victime était presque impérieuse, imprévisible ; elle accrochait le regard du Hershey avec excès, il n’analysait, l’analysait à l’étouffer de la prescience de son œillade. Ses prunelles, brûlant sa chair opaline à mesure que les secondes s’épaississaient, les songes se multipliaient – les pulsions traversaient son corps capricieux. La faiblarde créature en était presque devenue une poupée de chiffon, soumise aux doigts qui faisaient ployer sa peau, aux intentions de l’assassin qui comptait le temps qui lui restait : lui, l’empereur de la vie et de la mort ; Bucky, qui aurait si volontiers laissé la brune continuer son errance, son chemin tortueux dans la vie misérable et inintéressante qui l’entourait. Ni la Lehtonen, ni les quelques délices d’une existence normale n’avaient réussi à retenir les instincts meurtriers qui habitaient son esprit sociopathe : l’illusion de banalité avait toujours été vouée à finir fracturée en mille morceaux, mais il se serait presque attendu à disparaître sans avoir à faire trop de vague. Sans avoir à trop attirer l’attention : l’imprudente proie allait à l’encontre de toutes ses attentes, et mettait en péril sa liberté tout autant que chacun des actes qu’il avait accomplis jusque-là. Idiote, pauvre petit automate paralysé par l’ennui, qui se vouait à la poursuite d’un idéal qui n’existait pas : le roux qu’elle avait dépeint dans ses bandes dessinées fantasmées n’avait rien à voir – rien – avec celui qui s’accrochait si avidement à sa gorge, celui qui pouvait sentir sous la chair de ses doigts, sa respiration capricieuse trahir ce cœur qui battait si fébrilement au fond de son poitrail. La pauvre petite biche, avec ses grands yeux brillant dans la nuit ; allait-elle seulement comprendre qu’elle s’y était frottée jusqu’à s’y brûler, s’y consumer ? Ses mots finirent par éveiller la fierté du petit moineau piégé sous la force de sa poigne, il sentit Mina esquisser une défense silencieuse à travers tout son corps, protestation qu’elle ne saisit sûrement qu’à peine elle-même, mais qui déjà, lança un rictus électrique tout le long du visage du maître de la situation. Oh oui, la pauvre, pouvait se grimer de tous les apparats possibles et imaginables, Minouche devait savoir qu’elle était comme un livre ouvert, une pitoyable petite existence sans la moindre volonté : une humaine dont l’âme transcendait tout, et trahissait chacun des petits songes qui alimentait son cerveau, là, à peine caché derrière les os de son crâne, et les apparences polies desquelles elle s’habillait si bien. La brune était jolie, oui oui, dans sa belle robe, avec ces charmantes chaussures – engageante pour n’importe qui qui s’y laisserait berner. Pas lui, pas l’être sans âme qui venait de s’apposer à sa vie dans un souffle chargé de poison mortel : Buck’ n’avait jamais été de ces insectes sociabilisant avec les autres. Au contraire, on l’avait toujours aisément considéré comme un gamin asocial, un petit capricieux qui n’faisait qu’au gré de ses envies, et était presque capable d’étouffer un autre gosse du quartier parce que celui-ci avait froissé sa bonne humeur. L’erratique gosse de Glendale avait été dominé et maîtrisé par Callahan pendant des années – plus d’une longue, interminable, épuisante décennie. La bête était lâchée désormais, et ce soir – ce soir – c’était à la gorge d’une fille sans histoire qu’elle s’était accrochée.
« Je fais des croquis de tout le monde, de n'importe quoi, j'y peux rien... mais je suppose que je suis un peu tout ce que tu viens de dire à la fois... Chacun son truc... » charmant petit ange qui se débat inutilement ; en son for intérieur, elle n’a sûrement aucune envie de s’échapper qu’il n’a l’intention de la lâcher. Non, non ; nooooon. Le pouvoir qu’il avait désormais décidé d’attraper au vol, de faire résonner à l’esprit de sa biche si fragile, il n’est pas prêt de le relâcher. Au contraire, l’abdication sans mot de Mina lui arracha un ricanement, l’extase flûtée caressant sa gorge à mesure qu’il se penche vers elle, se rapproche – rapproche encore, jusqu’à humer son parfum, sa senteur paniquée. L’aura, charmeuse et charmante, qu’elle porte sur ses épaules ; oui, la brune n’était pas comme ces pathétiques pleureuses qui en seraient réduites à supplier pour sauver leur vie, à l’instant précis. Différente, voilà ce qu’elle était – un peu comme lui ; était-ce pour autant voué à les mettre sur la même longueur d’ondes ? Il restait clairement le maître de l’âme fragile de sa victime et elle… elle, elle demeurait sans arme, sans défense, sans réplique cinglante, sans issue. Elle n’était pas bien talentueuse comédienne, pas douée pour nier, pas assez agile pour fuir. « Owww, Darling… tu devrais faire attention à qui tu essayes d’insulter, là. » un nouveau un ricanement, qui lécha l’épiderme sur son cou, jusqu’au creux de son oreille ; et quels étaient ces frissons, ces émois par lesquels elle répondait sans le vouloir ? Du désir ? De la peur ? L’un et l’autre lui suffisaient facilement, il s’en nourrissait tout autant qu’il était prêt à dévorer son âme toute entière. Mais plutôt que de continuer à abattre chacune des barrières de la brune, il revint lui faire face, observant les profondeurs abyssales de son regard désespéré – pauvre petite, uniquement entourée des ténèbres. Celles de la nuit, les siennes à lui. Celles de l’appel lascif qu’elle lui avait lancé, persuadée qu’il ne le saisirait jamais – voilà que sa petite imprudence se retournait contre elle, à travers un tout nouvel horizon. « On sait tous les deux c’que tu as vu. Que tu m’as vu- » et du bout de ses doigts, leur empreinte, leur embrassade, Hershey dessina une zone à la surface de sa gorge, juste là où pulsait à toute vitesse son pouls paniqué, excité, happé par son récit. « quand j’ai tranché la gorge de l’autre connard. Juste là. » les souvenirs lui étaient délicieux, et il les avait vécu, revécu sans fin dans sa tête, presque grâce à elle et à ses si gracieux dessins. « Ou quand j’ai poignardé le deuxième… juste là. » et sans considération aucune pour l’intimité de la jeune femme, la décence et les règles de bienséance qu’on avait tant essayé de lui faire entrer dans le crâne, il avait laissé sa main glisser, sa main caresser. Au niveau de la clavicule de la brune, tout le long de son buste pour trouver le creux mortel de son estomac, juste sous les collines délicieuses de sa poitrine. « Est-c’que tu sais, combien de temps il a mis à mourir ? » le premier avait eu une agonie rapide et sèche comme le coup brutal que le Hershey lui avait enfoncé dans la gorge. Mais le deuxième- le deuxième avait encore été occupé à ramper et à se noyer dans son propre sang quand le roux avait décidé de laisser ses victimes derrière. Oui, c’était une mort lente, infiniment patiente et inévitable, qui était arrivée dans son sillage pour prendre les deux âmes échouées qu’il avait laissées sur le carrelage. « Et toi- » il ricana à nouveau, un rire franc qui pourrait lui venir s’il regardait le film le plus comique de l’histoire du cinéma. « tu t’es juste dit qu’y’avait rien de plus intelligent à faire que tout dessiner, et laisser trainer tes papiers pour que n’importe qui s’en saisisse. » il avait eu de la chance de les trouver lui. Elle, un peu moins, et tout le manque de considération qu’elle avait mis dans cet acte stupide, elle allait le regretter.
« Est-c’que tu fais beaucoup de croquis de gens en train d’en tuer d’autres ?! » à nouveau, tout l’éclat dément dans ses iris venait de retrouver le regard presque éteint de la jeune femme face à lui, accrochée à son souffle, accrochée à ses exigences. Mais elle avait épuisé sa volonté ; oui, Mina n’était pas très futée de se jouer de lui et Mina avait commis sa dernière, ultime, fatidique erreur. La relâchant enfin de ses deux mains, Buck’ recula d’un pas, lui faisant pourtant déjà le signe de ne pas bouger d’un pouce – un faux mouvement, et flottait dans l’air la promesse qu’elle le regretterait. Aujourd’hui, demain – dans dix ans, il n’la lâcherait pas. Autant abréger ce petit jeu. D’une de ses poches, il tira les morceaux de papiers traitres, les dépliant avec un soin maladif, tout l’attachement qu’il avait pu ressentir à leur égard – c’n’était pas le cas pour leur auteure disgracieuse qui ne l’avait que trop espionné ; et retenait dans une part de son âme, le destin d’un Bucky qui n’avait aucune, aucune – aucuuuuune – envie de dépendre de la bonne volonté de qui que ce soit. Oui, les témoins d’un crime, c’était toujours très embêtant. « Tu sais, si tu m’aimais bien… suffisait de l’dire. » un nouveau rire, clairement moqueur ; ouais, ça aurait été tellement plus simple si elle n’avait pas été une idiote dotée d’un crayon pour dessiner tout c’qu’elle voyait. Mina était vraiment différente, mais dans l’imprévisibilité d’un instant, c’n’était pas nécessairement une bonne chose. « Maintenant, tu m’as juste énervé. » la sentence passa ses lèvres, aussi glaciale que la nuit qui les avait avalés. « Alors qu’est-c’que j’fais, avec les gens qui m’énervent, hein ?! » sans autre forme de procès, il balança les pages blanches couvertes de traits de crayon, en direction de la jeune femme ; qu’elle les ramasse, qu’elle crève avec, qu’elle les oublie. Qu’elle fasse c’qu’elle voulait. « Mais t’sais, il faudrait que ce n’soit pas oublié… que tout ça, c’est de ta faute. » sa stupidité, sa médiocrité à comprendre des choses si élémentaires, tant de facteurs qui faisaient que Minouche s’était elle-même dessiné une cible dans le dos. Et lui, pauvre victime des circonstances, il devait pallier aux problèmes – avec les moyens dont il disposait. « Alors ? Hein ? Dis-moi, qu’est-c’que j’devrais faire ?! » oh il savait très bien c’qu’il devait faire – le doute ne le paralysait pas, au contraire, toute une folie démentielle grandiose jouait désormais avec ses nerfs ; une symphonie délicieuse qu’il voulait faire durer. Coûte que coûte. M’enfin, le destin de la brune au minois si charmant était déjà scellé, et il n’y avait probablement rien qui n’pourrait l’inverser, désormais.
Invité
Invité
Sujet: Re: laugh for me. feat Bucky&&Mina Sam 31 Oct 2015 - 11:28
laugh for me.
Bucky H. feat. Mina L.
The first stab of love is like a sunset, a blaze of color -- oranges, pearly pinks, vibrant purples...
Mina tente de sauver les apparences, de cacher ses sentiments qu'elle a si honte de voir palpiter dans chaque parcelle de son corps, mais c'est peine perdu, il semble lire en elle aussi facilement qu'il égorge les gens. Peut-être est-ce de sa faute? Devrait-elle apprendre à canaliser ce qu'elle ressent, à cacher cette honte qui l'anime parfois? Sans doute oui, mais plus facile à dire qu'à faire et de toute façon, comment dissimuler ce qu'on peine à comprendre? Impossible. Surtout pour elle. Alors, la belle le sait, ça ne sert à rien d'essayer, malgré cette tentative désespérée et ce rire qu'il laisse éclater le lui fait bien comprendre. Elle est à sa merci et tout ce qu'elle peut faire c'est subir en lançant, quand elle le peut, quelques petits pics sanglants sans grand intérêt jusqu'au moment où il décidera d'en finir. Et ce n'est finalement pas si terrible que ça, Eggsy allait avoir le droit à la mort fantastique dont elle rêvait, on parlerait des semaines durant de la disparition tragique de cette jeune fille sans problème et de la violence de sa mort. Peut-être même que des gens s'amuseraient à déposer des bouquets de fleurs dans cette ruelle sombre, avec des dessins d'enfants et des phrases stupides en souvenir d'une femme qu'ils n'ont jamais vraiment connue. Ouais, ce serait pas mal si ça se passait comme ça, ont la reconnaîtrait enfin pour qui elle est, sans être dans l'ombre de qui que ce soit, elle deviendrait Eggsy, dans la mort certes, mais au moins, elle aurait réussi ce qu'elle semble incapable de faire de son vivant. C'est la pensée lugubre qui traverse son esprit sinueux alors que Bucky continue de rire, de parler sans vraiment être écouté par la belle, cette dernière trop obnubilée par la façon dont on se souviendra d'elle une fois partie.
« On sait tous les deux c’que tu as vu. Que tu m’as vu- » C'est l'empreinte de ses doigts sur sa peau qui la réveille, la sort de ses songes. Eggsy tente vainement de reculer, par réflexe, mais sans vraiment y parvenir, coincé entre le mur et cet amas de folie qu'est Bucky. De toute façon le veut-elle réellement? S'enfuir? S'éloigner de cette situation pourtant si dangereuse? Pas si sûre que ça au vu des frissons qu'elle ressent à ce contact éphémère qu'il lui offre. Angoisse. Plaisir. Excitation. Surprise. Mina ressent trop de choses pour réellement savoir ce qu'elle veut, c'est un peu comme dans sa vie de tous les jours, son indécision est l'épicentre de son existence. « quand j’ai tranché la gorge de l’autre connard. Juste là. » Elle le sent dans le timbre de sa voix, dans ce sourire qu'il ne peut cacher, que Bucky prend du plaisir à se remémorer ses instants sanglants dont il a été le héros. Une partie d'elle-même voit cette joie lugubre d'un mauvais œil, mais une autre n'y voit qu'une seule et unique chose, comme toujours, la liberté. La liberté qu'il s'impose, celle dont il profite, se moquant royalement des autres. Et comme d'habitude, elle se sent mal à l'aise de ressentir ça, de ne pas voir simplement l'horreur de ses gestes, d'y voir un côté positif. Pensée malsaine. « Ou quand j’ai poignardé le deuxième… juste là. » Il continue de la titiller, de la pousser au bord d'un précipice qu'elle se refuse à sauter, mais dont elle désire pourtant ardemment trop se rapprocher. Sa pseudo caresse continue son chemin jusqu'à son estomac, elle ne tente même plus d'y échapper, Mina a compris que ça ne servait à rien, elle le laisse faire, l'écoute, le ressent, sans le quitter des yeux, silencieuse, faussement impassible. C'est tout ce qu'elle peut faire.
« Est-c’que tu sais, combien de temps il a mis à mourir ? » Non, et honnêtement, elle ne préfère clairement pas savoir. « Et toi- [...] tu t’es juste dit qu’y’avait rien de plus intelligent à faire que tout dessiner, et laisser trainer tes papiers pour que n’importe qui s’en saisisse. » Oui bon, dit comme ça, c'est sur que ça a l'air con. Carrément même. « C'est juste des dessins et c'est le seul que j'ai perdu... de toute façon, qui irait croire tout ça, il suffit de regarder le reste de mes dessins pour savoir que c'est juste... des histoires fantastiques... personne n'y aurait prêté attention... » C'est pas faux. Si Bucky avait eu le privilège de lire le reste de sa BD, il aurait sans doute remarqué le manque total de réalisme de la plupart des situations et puis, quand bien même quelqu'un d'autre serait tombé dessus, elle aurait simplement clamé avoir mis la tête d'une connaissance au centre d'une histoire vraie, sans pour autant refléter une quelconque totale réalité. C'est sans doute pour ça qu'elle ne comprend pas pourquoi il est si agacé et aussi sans doute parce que de son côté, elle aurait été flattée qu'on la dessine de cette façon-là. « Est-c'que tu fais beaucoup de croquis de gens en train d’en tuer d’autres ?! » Mina ne prend même pas la peine de répondre. De toute façon, c'était sans doute une question rhétorique qui ne méritait aucune réponse. Alors, elle reste silencieuse, elle l'observe s'éloigner et comprend vite qu'elle ne doit pas bouger au risque de le regretter. La belle s'exécute comme elle le fait si souvent. Puis les responsables de tout ce bordel font leur apparition, les feuilles de papier où survit le souvenir intense de son crime. Il les sort de sa poche, avec une attention particulière.
« Tu sais, si tu m’aimais bien… suffisait de l’dire. » Elle aurait voulu laisser échapper un rire moqueur, mais la belle se retient. Comme si Bucky était le genre de gars qu'on approche facilement. Déjà bien avant de connaître ses penchants meurtriers, Mina avait compris qu'il n'était pas comme les autres, différent, impossible à approcher pour la petite fille sans intérêt qu'elle était. Alors non, clairement, que ce soit le cas ou pas, elle n'aurait jamais pu simplement le lui dire. « Maintenant, tu m’as juste énervé. [...] Alors qu’est-c’que j’fais, avec les gens qui m’énervent, hein ?! » Un scrabble ? Encore un pic qu'elle se retient de lancer, observant les dessins virevolter négligemment jusqu'au sol humide et sale de cette ruelle sombre. Il croit quoi? Qu'elle va les ramasser? Et puis franchement, il pourrait avoir un peu plus de respect pour son travail, il n'a sans doute pas idée du temps qu'elle a mis pour rendre ses œuvres si vivantes. Enfin, Eggsy suppose que l'art, c'est pas trop son truc, lui, il semble trop bourrin pour comprendre quoi que ce soit, preuve en est, il n'a sans doute vu en ses dessins que la preuve matérielle d'un crime, sans y apercevoir la brillance des traits, la perfection des détails. Voilà bien la première et peut-être unique chose qu'elle peut lui reprocher. « Mais t’sais, il faudrait que ce n’soit pas oublié… que tout ça, c’est de ta faute. [...] Alors ? Hein ? Dis-moi, qu’est-c’que j’devrais faire ?! » SA faute? Et puis il veut quoi exactement? Qu'elle lui donne le mode emploi sur comment la tuer sans laisser de trace?
Elle aurait voulu dire quelque chose, essayer de défendre sa position, mais dans un bruit métallique désagréable, la porte arrière du magasin s'ouvre, laissant apparaître le buste d'un des employés, surement inquiet -enfin, c'est un grand mot- de la disparition de Mina. « Eggsy, tu fais quoi? T'es morte? » Il rit doucement, remarquant alors la présence de Bucky, sans dire un mot, le regardant à peine. « Pas encore. » Rétorque-t-elle en lançant un regard lourd de sens à Bucky. « J'arrive dans un petit moment... je prends une pause... » Il ne demande pas vraiment son reste et referme la porte, surement parce qu'elle prend rarement voir jamais de pauses contrairement à lui et qu'il aimerait encore profiter de sa trop grande gentillesse pour couvrir ses retards. Et puis entre nous, il s'en fout sans doute un peu de ce qu'elle fait ou pas. La seule chose à retenir, c'est qu'elle aurait pu hurler à l'aide, crier au meurtre, assez pour faire fuir Bucky ou en tout cas pour le pousser à se concentrer sur une autre cible, mais non, Mina avait décidé, décrété à cet instant, que ne rien dire était la meilleure option pour elle. C'est donc vrai, elle n'a aucun instinct de survie. « Bon... » Elle repose son regard sur le rouquin-trop-téméraire. « C'est quoi la logistique maintenant? Tu me tues? Tu me tabasses? Tu me tortures? Ou on fait un scrabble? Moi j'en sais rien, j'ai juste super froid, un peu faim au passage, alors quoi que tu décides de faire, fais le maintenant, qu'on en finisse. » L'ennuie la gagne un peu. Elle le sait, il va lui faire du mal, la tuer au pire des cas, la torturer au mieux, alors bon, qu'il le fasse. De toute façon, quoi qu'elle dise, il ne l'écouterait pas, alors qu'il s'amuse et advienne que pourras. Elle trouvera bien un autre rouquin sexy et un peu bizarre avec qui s'amuser de façon moins sanglantes si elle survit.
Sujet: Re: laugh for me. feat Bucky&&Mina Dim 1 Nov 2015 - 1:15
your tears are all the pay i'll ever need
----------------------------------------------
when the devil is too busy, and death's a bit too much. they call on me, by name you see, for my special touch. to the gentlemen, i'm misfortune. to the Ladies, i'm surprise. but call me by any name anyway it's all the same. and it's so easy when you're evil. this is the life, you see, the devil tips his hat to me. i do it all because i'm evil and i do it all for free w/mina lehtonen & bucky hershey.
Ils pouvaient être de marrantes créatures, parfois, les humains. Charmantes, délicieuses, revêtant des apparences doucereuse : la froideur de la banalité coulant sur eux comme le temps qui courait partout autour de leurs bien frêles silhouette. C’était comme ça qu’il voyait Minouche : pauvre, petite, pathétique Minouche, prisonnière désespérée dans une vie qui sonnait aussi faux que ses petits mots aux abords de ses lèvres tendues. Il y avait de ces émois, de ces trahisons qui n’étaient que traitrises, grandiloquentes mélodies vouées à s’envoler dans l’air ; s’écraser, contre les tympans de ceux qui savaient les saisir – ici, là, lecteurs avides des âmes qui glissaient entre leurs doigts. Mina était si facile à lire ; un livre ouvert, sur des pages imagées d’une misère pitoyable – elle criait famine d’autre chose, hurlait des tréfonds de ses prunelles noires, l’appel vers quelque chose d’autre. Quelqu’chose qui n’voulait pas d’elle, visiblement, car la pauvre p’tite était toujours là, dans sa boutique merdique, vouée à sortir les poubelles, à prendre la place des autres pendant leurs pauses indéfiniment trop longues. Ugh, qu’est-c’qu’ça avait pu lui taper sur l’système ça, l’abus désastreux de ces imbéciles qui lui tapaient sur l’épaule comme s’il avait été leur meilleur pote : l’ingrat déchet humain qui avait apposé la moindre attention sur lui, n’avait fait qu’éveiller un profond dégoût en le Hershey, une bile acide qu’il aurait volontiers déversée, au milieu d’autres pulsions bien plus sanglantes et meurtrières. Des torrents de sang vermeil, voilà pour ainsi dire, c’qu’il aurait dû laisser dans son sillage : ç’aurait infiniment plus efficacement attiré l’attention du père fuyard qu’était Callahan. Et lui, lui ça l’aurait diverti et sustenté plus qu’de mesure. Peut-être de quoi apaiser sa faim de chair fraiche, l’appel lancinant du meurtre accroché à sa peau – peut-être ; ils n’en auraient jamais la réponse, n’est-c’pas ? La petite brunette n’aurait pas pu mettre sur papier les péripéties de l’assassin assoiffé, s’il avait agi tel quel en tout cas ; crevée, égorgée comme un vulgaire animal, elle n’aurait plus pu prendre un putain de crayon entre ses doigts pour dépeindre une vérité sanguinolente – presque culpabilisante tout autant que chantante, gracieuse, enivrante. Oh oui, il pourrait apprécier la chose, lui d’mander à sa sculptrice favorite, de dépeindre ses exploits encore, encore sous toutes leurs formes possibles et imaginables ; jusqu’à c’que ça en devienne grivois, diabolique, noir comme les tréfonds de leurs âmes. Leurs âmes, à eux deux, oui, celles qui communiquaient d’un assentiment ténébreux sous les frissons ravageurs à l’échine de la brunette. Minouche, guère trouillarde, mais plutôt trahie par d’autres électricités statiques, ravageuses et généreuses – écorchant ses lèvres rosées comme le sang des victimes. Victime, elle en représentait une parfaite, là juste sous ses doigts, soumise à la poigne de ses attaques, la caresse de ses moqueries : de bien des façons, Minouche était une poupée de chiffon qui subissait sans même tressaillir – mais pour lui, là, accroché à sa chair juste au travers le tissu de sa si jolie robe, elle n’était que de ces humaines grivoises, hypnotisées par un serpent dansant juste devant elles.
Raison et déraison s’alignaient et flirtaient ensemble dans un match impétueux, saisi uniquement par le voile noir de la nuit, et le large manteau de la Faucheuse déjà accrochée à leur sillage ; à la gorge même de l’humaine délicate, et les secondes de vie qui s’échappaient d’entre sa petite bouche si acerbe. La gamine était pointilleuse, presque emmerdante ; oui, certes, au moins elle répondait un tant soit peu à l’interrogatoire grivois qu’il lui offrait – mais pfff, quel pathétisme. Là, collée dos contre le mur, pas même capable de gigoter comme un poisson désespéré à la recherche d’eau pour respirer. Noooon, Minouche était tristement inactive, ses grandes billes brunes embrassant la destinée qu’il lui avait toute désignée, avec une lassitude déprimante. Oui, oui, voilà, déprimante, c’était l’mot – pas étonnant qu’avec tout ça, elle n’ait aucune peur de l’imminente embrassade de la lame glaciale d’un couteau. Est-c’qu’elle pouvait au moins savoir, qu’avant la mort toute simple, y’avait la douleur, l’agonie, la peur incontrôlable glissant dans les chairs ? Ça n’semblait pas être dans ses préoccupations premières – l’imbécile. « C'est juste des dessins et c'est le seul que j'ai perdu... de toute façon, qui irait croire tout ça, il suffit de regarder le reste de mes dessins pour savoir que c'est juste... des histoires fantastiques... personne n'y aurait prêté attention... » ses yeux roulèrent dans leur orbite, Buck’ affichant vertement l’indifférence qu’il éprouvait à l’égard des piètres arguments de son interlocutrice – elle-même, avait si peu d’conviction, que ça lui donnait presque envie d’tout laisser tomber, d’passer son chemin sans se retourner ; ugh, était-ce vraiment elle qui avait dessiné tout ça ? Toutes ces fantaisies diverses et variées ? La brune semblait fade, si fade pourtant. « Eh beh, t’aurais pu faire l’effort de ne pas les perdre en premier lieu. T’sais, c’est pas très pratique pour les gens que tu décides de dessiner comme ça, faisant tout et n’importe quoi. » il papillonna des yeux d’un air équivoque, comme s’il s’apprêtait à lui livrer une confidence. « T’sais bien, y’a certaines choses pour lesquelles t’étais plutôt explicite. La moindre des choses aurait été d’demander avant. » demander s’il pouvait éprouver un quelconque intérêt pour la chose – ugh, pas elle en tout cas, la petite miséreuse sans saveur qu’il tenait en joue : il en était presque à désirer qu’elle s’mette à crier au meurtre, geigne et chouine comme le ferait n’importe quelle idiote. Qu’elle court, qu’elle fasse quelque chose, Bon Dieu ! Ce soir, c’n’était que déception sur déception – et la traque n’avait définitivement aucune saveur. Ugh, il s’était attendu à mieux, tellement mieux, idéalisant presque l’instant, tel un amant préparant un rendez-vous romantique, des retrouvailles dignes des plus grandes histoires passionnelles qui soient. Cette fille n’était pas passionnelle, elle était un tas de mélasse emballé dans une jolie robe, toute sa substance livrée à du vulgaire papier blanc plié en quatre, maintenu secret dans un p’tit coin de son sac, un minuscule, insignifiant, ignoré carnet de croquis de merde. Voilà, ils en avaient fait l’tour, et Bucky arpentait à nouveau un pas avec la ferme volonté d’en finir – une bonne fois pour toutes, enfin ; la porte de l’arrière-boutique s’ouvrit pourtant, interrompant les préludes, alors même qu’ils commençaient tout juste à devenir plaisants. Putain, quelqu’un devait l’détester ce soir. « Eggsy, tu fais quoi? T'es morte? » Dans la pénombre, le dégénéré ne put que soupirer, roulant des yeux dans une expression quasi-théâtrale de son agacement : le commun des mortels et leurs infimes préoccupations pour leurs semblables. Ouais, fallait s’demander si la p’tite brune frêle qui jetait les poubelles était encore vivante, mais n’rien faire d’autre, et repartir.
Encore un crétin, peuplant la planète des crétins. Et eux, seuls à nouveau – dans un sourire d’assentiment, Hershey dévisagea la brune ; était-elle vraiment pitoyable à c’point ? Allait-il franchement s’abaisser à tuer une fille qui transpirait autant l’désespoir, hein ? Etait-il dev’nu ça, un ange gracieux offrant le Salut de la mort à quelqu’un qui n’avait rien d’autre que ça à attendre de la vie. « C'est quoi la logistique maintenant? Tu me tues? Tu me tabasses? Tu me tortures? Ou on fait un scrabble? Moi j'en sais rien, j'ai juste super froid, un peu faim au passage, alors quoi que tu décides de faire, fais le maintenant, qu'on en finisse. » aux petites piques de la brune, il plissa les yeux ; blessé, pour la première fois tout autant que ce que les apparences laissaient entendre. « Oh, j’t’ennuie peut-être ? » lâcha-t-il d’une traite, ses dents carnassières dévorant ses lèvres sèches ; c’était elle l’ennui sur pattes, pas lui. Lui, il n’était que fun et liberté, vie effervescente – elle, elle était un trou béant, noir et possédant la capacité extraordinaire d’absorber tout le fun des choses. Même le meurtre, c’est dire. « Parce que tu vois, dans ma définition, c’est plutôt toi qui fous l’humeur en l’air. » en quelques pas en arrière, il arpenta l’espace qui le séparait du couteau qu’il avait si volontiers balancé un peu plus tôt : la lame d’aluminium brilla sous la lumière jaunâtre du lampadaire au bout de la rue, éclairant un instant le sourire que Hershey avait conservé sur le visage. « T’sais, j’te pensais un peu plus… » il haussa les sourcils, se lançant dans un déhanchement qui aurait pu désigner les mots aventureuse ou fun. « Mais bhhhh, t’as presque réussi l’exploit d’me faire tomber en dépression, Minouche. » il ricana, parce que c’était le fait le plus incroyable qui soit – presque d’quoi rendre Mina indispensable à la vie du roux ; si seulement ça pouvait l’intéresser un tant soit peu d’être un gros dépressif ambulant. C’qui n’était pas l’cas, jusqu’à preuve du contraire ; lui, il aimait bien trop la vie pour finir comme ça. « J’commence à croire que j’te rendrais une faveur, en te tuant ici, maintenant – dans les ordures. » aussi bas, voire plus bas que terre, dans des circonstances encore plus désastreuses que celles connues par les deux connards qu’il avait égorgés ici-même, dans ces alentours. Ugh, Mina et son arôme familier, elle ressemblait un peu à Callahan quand il avait toutes ses responsabilités pesant sur ses épaules ; définitivement l’genre d’humains qu’il voulait éviter. Suspendue dans l’air, la lame assassine du poignard glissa entre les doigts du dément qu’il était, Buck’ s’amusant à jongler, encore et encore avec l’arme si disgracieuse qu’il crevait d’envie de planter dans les boyaux de la brune. « Darling, tu es siiiiiii triste. » lâcha-t-il dans un éclat de voix moqueur – plus cruel sans doute que tout c’qu’il avait lâché jusque-là dans tout leur entretien ; car c’n’était que vérité, toute nue et exposée sans aucun état d’âme en plein dans le visage de la brune. Elle était triste, et pathétique, et inutile ; à des kilomètres de c’t’héroïne qu’elle s’idéalisait – c’était ça, la différence entre eux deux. Buck’ ressemblait à s’y méprendre, au fou assassin qu’elle avait dessiné sous les traits de son crayon – dans sa vie, fantaisie et réalité se mêlaient. Dans celle de Minouche, mehhh, fantaisie n’était qu’un lointain rêve pour éloigner la nostalgie, la mélancolie. Avec la même embrassade que celle de la lame de son couteau, qui retrouva de son arête émoussée le creux du cou de sa vis-à-vis, Buck’ se pencha vers elle, flirtant avec l’ineffable tristesse – à croire qu’elle était un Détraqueur, jusque dans son regard – si près qu’il pourrait décrocher aux lèvres aux chairs rosées de la petite humaine, des fruits aux délices empoisonnés. « Pas étonnant que tu passes ta vie à fantasmer. » et elle n’faisait probablement rien d’autre ; elle n’faisait que frissonner sous son regard, trembler sous le contact de ses mains en prétendant que c’n’était rien d’autre que le froid. Le goût du risque n’existait pas chez elle, elle se flétrissait simplement dans le rien-du-tout du Radcliff tout autour d’eux ; définitivement, ils n’avaient rien des deux amants enflammés qu’elle avait si avidement idéalisés dans ses pitoyables dessins empreints de morosité.