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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeSam 31 Oct 2015 - 21:24

133483
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeDim 1 Nov 2015 - 2:24

Citation :
Frederick Lloyd,John Samuel Hanson
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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeDim 1 Nov 2015 - 6:58

¯\_(ツ)_/¯
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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeDim 1 Nov 2015 - 12:50

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Beatrix Lecter
Beatrix Lecter

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MESSAGES : 819
SUR TH DEPUIS : 10/05/2014
MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeDim 1 Nov 2015 - 15:57

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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeDim 1 Nov 2015 - 22:36

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Avi Ashcroft
Avi Ashcroft

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MESSAGES : 1435
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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeLun 2 Nov 2015 - 0:20

Citation :
133772
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Octavia Lovecraft
Octavia Lovecraft

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MESSAGES : 1346
SUR TH DEPUIS : 11/10/2014
MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeLun 2 Nov 2015 - 22:56

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MESSAGES : 45269
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeMar 3 Nov 2015 - 0:37

Citation :
Treize ans plus tôt, Alec aurait eu toute une liste d’activités qu’il faisait et qu’il estimait fun lorsque le sommeil ne pointait pas le bout de son nez. Jeune, il pouvait l’admettre sans aucune difficulté, il avait vécu sa vie toute entière à cent à l’heure, s’accrochant à chaque souffle de substance comme si la mort pouvait frapper sa vie du jour au lendemain. Non pas qu’il ait toujours été particulièrement lugubre – au contraire, le Lynch avait surfé sur la vague plus qu’autre chose, repoussant toujours ses limites en s’répétant que rien n’pourrait lui arriver pire que la mort. Cette même mort qui l’attendrait au tournant, qu’il le veuille ou non, un beau jour sans crier gare. Il avait toujours aimé avoir un certain contrôle sur sa vie, les jours qui passaient, les secondes qui flirtaient avec le danger : quitte à crever pour avoir vécu un jour, autant que cela soit en faisant un saut en parachute, plutôt qu’en traversant la rue pour aller chercher le pain. Nombre de ses croyances d’autrefois s’étaient effondrées, aussitôt avait-il retrouvé les corps sans vie de ses parents ; ça n’avait pas été le cas de celle-ci – pire encore, celle-ci avait plus vivement que jamais fait partie de chaque brin de ses journées. Sur le terrain, la mort avait débordé dans tous les recoins, ses ténèbres embrassant le sillage du Lynch tout autant que celui de sa victime – un match de destin à destin, que le chasseur avait souvent – toujours – remporté. Désormais, le jeu était triqué, les dés étaient pipés, et Alec n’était plus que la vague image de celui qu’il avait été, y’a un an à peine. Un vrai chasseur, quelqu’un qui croyait sans faillir à la cause à laquelle il s’était voué – certainement pas un dégénéré, infesté par le même mal que ses ennemis, trop occupé à prétendre que ça n’arrivait pas, pour affronter un tant soit peu les conséquences de tout cela. La vérité était aussi disgracieuse qu’évidente ; le chasseur n’voulait pas voir son monde s’effondrer plus avant, il n’voulait pas remettre en question chaque petit élément qui avait composé les treize dernières années de sa vie. Son amitié avec Felix – puisque lui, il détestait clairement les transmutants depuis sa plus tendre enfance. Le respect immuable qui le liait aux Lecter. Ainsi que chacun des cadavres sanguinolents qu’il avait laissés derrière lui ; l’évidence était là tout autant que la capacité surnaturelle du jeune homme à réparer ses cellules – c’qu’il pouvait faire, était monstrueux et dangereux, peu importait la façon dont il appréhendait la chose. La présence de Calista apaisait quelque chose en lui – toujours, quoiqu’elle fasse ou quoiqu’elle dise. Ces aspects de sa personnalité qu’il avait trouvés si bizarres en premier lieu, désormais, il lui semblait impossible d’imaginer la blonde effervescente sans tout cela. C’était ce qui allégeait le poids de la mission, du devoir qu’il s’était fixé en prenant les armes – car oui, quelque part, lui faisait partie de ceux qui avaient besoin d’une vague distraction, d’un mince filet de lumière dans leur quotidien, pour laver un peu le sang à leurs peaux, et étouffer les monstres grondant dans leurs entrailles. De plus en plus, les chasseurs épousaient pleinement les démons du meurtre sans état d’âme, ce qui ne faisait que rendre plus perfide et violente, la lutte dans laquelle ils s’étaient lancés. Ca n’avait pas été ces sentiments-là, qui avaient alimenté les entrailles du Lynch – ou si tel avait été le cas, Carlisle Lecter avait rapidement mis les choses au clair. La chasse n’était pas à propos de vengeance, de violente gratuite et sadique ; ça devait rester un acte empreint d’une certaine noblesse, d’une profondeur d’âme – il était question ici d’aider autrui, non pas de s’acharner sur des victimes qui n’avaient pas choisi leur sort.

Bien des chasseurs auraient dû suivre les préceptes du patriarche Lecter, fut un temps ; probablement que le paysage de Radcliff serait bien différent aujourd’hui, si tel avait été le cas. Et pourtant, il était difficile pour Alec – complètement hypocrite – de blâmer ceux-là qui appartenaient à ces rangs dans lesquels lui-même s’était engagé ; par soif d’aider plus qu’autre chose. Thaddeus Lancaster aurait pu, à un certain moment, être la voix de la sagesse, la main ordonnatrice à même de ramener un quelconque équilibre – si ce n’est dans le monde, au moins à Radcliff et dans les esprits des gens, ces humains perdus au milieu, happés sans s’en rendre compte par des conflits plus vastes qu’ils ne le seraient jamais. Mais le maire avait fini par être grisé par l’ambition (ou probablement l’avait-il toujours été, sans qu’Alec n’y cherche quoique ce soit avant ce soir) et la destruction pure et dure avait suivi. Calista en avait toutes les preuves désormais, confirmant des doutes qui étaient sans doute nés bien avant la visite de la Wolstenholme. Depuis un certain temps déjà, le Lynch se plaisait à être distant, méfiant à l’égard de tous ceux qui posaient un regard sur lui, arguaient trop longtemps une œillade méfiante (ou autre) à la surface de son visage. Ses propres collègues, quelques-uns de ses amis et alliés de toujours. Il y avait eu cette famille, pourtant, en laquelle il aurait voulu ne jamais se sentir perdre foi : ceux qui l’avaient ramassé en miettes, et avaient fait de lui l’homme qu’il était aujourd’hui. Déterminé, froid, noble, impétueux. Juste, bien plus juste que beaucoup des protagonistes de cette bataille sans fin qui déchiquetait les rues de Radcliff. Ouais, c’n’était pas pour autant qu’il avait un quelconque pouvoir, une quelconque autorité lui permettant de se mettre à sauver des vies, au gré de ses envies. C’était ça aussi, d’avoir accepté depuis longtemps l’influence et les droits de la mort : Lynch faisait déjà partie de ces gens qui avaient décidé de se soulever, et d’agir contre les menaces nées avec les transmutants. En plus des victimes qu’il apportait à la Mort elle-même, il n’pouvait pas se permettre d’aller vaquer dans les hôpitaux, injectant son sang à ceux qu’il jugerait dignes de survivre. C’n’était pas comme ça que le monde marchait ; c’était du moins ce qu’il s’exécrait à se répéter, peu désireux de tomber dans un cercle vicieux d’arrogance. « Ouais, si j’le décidais, j’pourrais sortir dans la rue, aller dans l’hôpital du coin, et complètement vider les couloirs de celui-ci rien qu’en injectant quelques gouttes de mon sang dans chacune des victimes. » était-ce pourtant la solution à tout ? Alec n’voyait pas les choses comme ça – pour l’instant. Et pourtant, si treize ans plus tôt, il avait pu avoir sa mutation, et arriver à temps pour ses parents, n’aurait-il pas été prêt à défier toutes les lois de la nature pour les sauver ? « C’est c’que tu déciderais de faire, toi, si t’avais ce pouvoir ? » il n’voulait pas s’élever comme ça, mais serait probablement hypocrite de prétendre qu’il ne se jetterait pas sur une seringue, quelque chose, n’importe quoi pour injecter son sang dans les veines de Calista pour la sauver, en un clin d’œil, si quelqu’un s’pointait par cette porte pour lui tirer dessus. « J’suppose que le plus simple serait que personne n’te tire dessus, de toute manière. » il chassa la vague ombre qui avait gagné son être dans un sourire adressé à la chasseuse à ses côtés ; s’il pouvait, il trouverait tous les moyens possibles et imaginables pour éviter à Calista de finir comme ça, sous les coups de feu imprévus de quelqu’un. Qu’elle le veuille ou non ; plus qu’ils n’étaient prêts à se le dire, leurs destinées s’étaient entremêlées l’une à l’autre lorsqu’il lui avait livré son secret à lui. Lorsqu’ils s’étaient rencontrés, tout simplement.

Heureusement, ils étaient plus enclins à parler de ces choses dont Alec n’connaissait pas grand-chose ; ils étaient devenus si bons pour éviter les sujets qui fâchaient : probablement que d’un commun-accord, ils auraient préféré parler de Thaddeus et de ses magouilles pendant des heures encore, plutôt que d’aborder ce malaise qui bordait leurs lèvres lorsque leurs mots se suspendaient, ou leurs paupières, dès que leurs regards flirtaient trop avidement ensemble. Tous les deux, à s’parler comme si de rien n’était, ils étaient bien plus doués en distractions qu’ils n’semblaient vouloir le dire – une vague tentative ici et là, des sarcasmes pour effacer la gêne d’un instant qui s’était déjà envolé, l’impression d’être à l’aise avec la proximité de leurs corps, sans même vraiment l’être. « Ouais, un truc vraiment fun, comme regarder des vidéos de chat sur youtube ? » ou peut-être bien qu’il devrait se mettre à faire des vidéos de lui en train de faire du sport, pour les mettre sur youtube – ça représentait un bon compris, n’est-ce pas ? Une moquerie glissant entre sa bouche, Alec lança un regard en biais à la blonde à ses côtés. « T’as aucune idée d’à quel point ma définition du fun a toujours été différente de la tienne. » et pourtant, il en avait connus, des moments funs que la jeune femme jugerait volontiers imprudents. Jeune jet-setteur qu’il avait été, il avait commis tous les excès, était même allé en prison à une époque, pour être ressorti assez vite par son père et ses relations – ainsi qu’un bon chèque de caution. Alec connaissait le fun ; il avait indéfiniment flirté et dansé avec celui-ci. « Je sais pertinemment que je n’manque rien avec le Seigneur des Anneaux. Tu sais, j’crois que ce serait probablement le meilleur moyen de m’achever. Tu t’rends compte que, les uns après les autres, ils font presque dix heures, ces films ? » dix heures, soit presque une journée : qui pouvait bien avoir une journée à gaspiller à regarder de tels films ? Calista, évidemment, mais c’n’était pas une si grande surprise que cela. Elle passait bien des heures entières collée à un écran d’ordinateur, à faire des trucs qu’il n’connaissait pas, qu’il n’maitriserait jamais ; peu importait s’il était destiné à vivre pour l’éternité, jamais il ne parviendrait à avoir assez de patience (et de bonne volonté) pour apprendre les rudiments de l’informatique. Ces machines lui tapaient sur le système, c’était tout ce qu’il avait pu retenir de cela. Perfide traitresse, qui glissa sur son visage sans qu’il ne le veuille et sans qu’il ne puisse la retenir, une ombre caressa les traits de son faciès à la sentence de Calista. Il n’était pas vieux, évidemment, c’n’était qu’une histoire de petite pique – ça le ramenait pourtant à ces craintes viscérales qui ne trouvaient aucune réponse, aucun apaisement. Aussi vieux pouvait-on le juger aujourd’hui, il était destiné à n’avoir plus que cet âge désormais : trente-trois ans pour toujours, tout juste bon à voir des gens à qui il tenait – à voir Calista, se faner. Calista, pour l’temps que ça durait. Quitterait-il un jour son existence à elle sans se retourner, préférant largement la force de l’abandon à l’immuabilité du temps qui passait ? Il n’pouvait se résoudre à tout ça, il devait trouver une solution, quand bien même celle-ci lui échappait inlassablement. « J’suppose que t’es destinée à m’rattraper. » lâcha-t-il finalement, pour sauver les apparences plus qu’autre chose. « Est-c’qu’y’a un quelconque côté positif à ça ? » ajouta-t-il enfin, lèvres pincées, sourcils arqués dans une vague curiosité – quoique Calista puisse dire, Alec n’y trouverait sans aucun doute pas le moindre réconfort ; c’est pas comme s’il avait déjà cherché, dans un coin de sa tête. Lui qui n’était pas de nature très sociable, ceux qui gravitaient dans sa vie n’avaient sans doute pas idée d’à quel point ils étaient uniques, indispensables – et qu’il en crèverait de les perdre, d’une quelconque manière. De la perdre elle, quand bien même les apparences avaient si souvent été trompeuses ; si les choses devaient fonctionner comme ça, Alec était prêt à accepter n’importe quelle autre dégénérescence que celle qu’il avait aujourd’hui en lui, cette perfide traitrise qui l’avait figé au temps. Seul, éternel, déjà mélancolique – à en casser l’ambiance.
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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeMar 3 Nov 2015 - 12:36

134221
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Seth Koraha
Seth Koraha

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SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeMar 3 Nov 2015 - 13:09

Depuis Katrina, les fêtes n’avaient plus tout à fait le même goût à la Nouvelle-Orléans. Le Carnaval mettrait du temps avant de redevenir la célébration qu’il était autrefois, et tant que le Tueur au Puzzle serait en liberté, personne n’irait vraiment s’amuser l’esprit serein. Il n’y avait qu’à voir les annonces qui avaient été faites pour cette soirée d’Halloween : pas de fêtard isolé, pas de traîneries trop tard le soir, prévenir un proche ou un ami de sa destination, bref, s’assurer qu’en cas d’enlèvement, l’alerte soit lancée rapidement. La sécurité avait été assurée ce soir, malgré toutes les affaires en cours, et quelques policiers en civil se mêlaient à la foule, plus discrets que leurs collègues en uniforme qui patrouillaient dans les rues bondées de la capitale de cœur de la Louisiane. Jacob louvoyait entre les passants, feignant de n’être qu’un badaud parmi d’autres, alors qu’en réalité ses yeux bleus scrutaient les participants à la fête. Quelle était la probabilité pour que l’un d’entre eux soit un criminel, dangereux ou de seconde main ? Combien de voleurs à la tire dans ce groupe gigantesque ? Combien de futures victimes potentielles du psychopathe qui sévissait depuis deux ans ? Et si le psychopathe en question était lui aussi venu célébrer Halloween ? L’inspecteur Ahriman avait beaucoup de questions, mais peu de réponses. Aussi restait-il sur le qui-vive, professionnel jusqu’au bout. Il lui sembla reconnaître quelques têtes ça et là, mais sans plus. Et de toute façon, il n’était pas là pour faire la causette à une quelconque connaissance. Il était au travail, et il prenait sa tâche à cœur.
Hors de question de laisser la soirée dégénérer.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeMer 4 Nov 2015 - 2:56

Citation :
Caresse servile tout le long de son dos – le long de son âme, la colère était une fidèle alliée. Un spectre fiché dans ses chairs, duquel il avait toujours été habité ; quelque part, humain, le feu de sa hargne attisé par un patriarche qui l’avait utilisée, s’en était sustenté inlassablement. Pour vingt-six longues années, on avait choisi pour Cesare ce qu’il devait détester, ce qu’il devait accomplir, ce à quoi il devait aspirer. Isolde avait eu raison, jusqu’à un certain point ; le fils DeMaggio n’avait, pendant longtemps, pas été le maître de sa propre destinée. L’évidence lui avait semblé plus cruelle que jamais, lorsqu’il avait confronté ses points de vue à ceux que la transmutante lui lâchait, lors de leurs moments de confidence. C’était, au final, la seule chose vraie qu’il y avait eu entre eux : au milieu des mensonges du jeune homme en mission, des illusions qu’ils s’étaient constitués ensemble dans leur tête ; l’âme d’une vérité plus lumineuse que toutes les autres auparavant, avait été ce qui avait, d’instinct, éveillé le cœur glacé du chasseur. Il avait franchi avec elle, ce pas inédit qu’il avait cru lui être inaccessible, pour toujours – le Cesare qui ne s’était cru que maudit, DeMaggio jusque dans les fondements de son âme, avait tâté du bout des doigts d’autres chemins. Ses chemins, ceux qu’il aurait volontiers choisis, si on lui en avait laissé la possibilité – vingt-cinq ans plus tôt, lorsqu’il prenait son premier souffle de vie. Ou même y’a quelques mois à peine, plutôt que de tout détruire. Et pour le Rafael avait passé un quart de siècle à apprécier chaque contour et chaque limite du pouvoir qu’il avait eu sur son fils : définitivement, la chute avait dû être grandiose tout autant que déplaisante. Les conséquences des actes inconsidérés du fils ingrat n’avaient pas tardé à tomber ; sur Aria, plus vivement que sur le traitre lui-même : ça ressemblait typiquement à ce que faisaient les monstres dans les histoires sempiternelles pour détruire les ambitions du héros. Mais Cesare n’était pas un héros, il n’avait jamais prétendu en être un : n’était-il encore que l’esclave de son père ? L’asservi au sang qui était le sien, dominé par l’appel de la mort qui avait imbibé son âme toute entière ? Il y avait une détermination farouche qui pulsait dans ses veines à la vitesse de l’éclair, l’élan de la rébellion qui dictait sûrement sa venue jusqu’ici. Ou peut-être plus un besoin de s’assurer qu’il était toujours là, survivant malgré le champ de ruines qu’était devenu toute sa vie : au moment de sombrer plus profondément que jamais, n’était-il voué qu’à redevenir le bon soldat de son père, ou pouvait-il trouver un quelconque moyen de continuer ? Cette réponse fluctuait au rythme des états d’âme qui traversaient l’être tout entier du transmutant ; il n’savait pas, n’savait plus, tant ses assurances lui échappaient comme l’air entre ses doigts. Croire avoir l’contrôle sur sa vie lui semblait bien souvent n’être qu’une illusion ; une volition tenace à laquelle il voulait se vouer plus que tout au monde. Qu’est ce qui pouvait le retenir maintenant ? C’n’était pas comme si son père allait pouvoir sortir Aria d’un coin de la pièce pour le menacer à nouveau, le soumettre à ses petites exigences perfides à nouveau. Cette nuit pourtant, à l’entrepôt, Rafael et Isabella n’avaient sûrement fait que rappeler au fils parjure, ses promesses d’autrefois.

Quoiqu’ils aient fait, peu importait le chemin parcouru et les meurtrissures laissées dans leur sillage, tous deux restaient les parents ; ceux qui avaient vu les progénitures grandir, s’émanciper. Être dans toute leur splendeur. Et Rafael le lui rappela d’une bien cruelle façon, l’ironie glissant sur sa langue comme le venin meurtrier d’un serpent dangereux. Tout DeMaggio qu’ils étaient, les deux protagonistes de cette farce avaient bien souvent appris à utiliser les faiblesses de leurs adversaires comme des épées tranchantes, justicières, à leur façon ; tout ceci n’en était que plus vrai désormais que père et fils se dévisageaient avec la haine de deux prédateurs ennemis, jetés à la gorge l’un de l’autre. Voués à se haïr, à se détruire, et chaque élément de leur passé constituant une énième corde à leur arc ; ils en avaient, des morceaux dévastés de passé en commun – de ces états d’âme recelés que l’un et l’autre pouvaient avidement lire dans les prunelles de son vis-à-vis. Etait-il venu s’échouer, comme le digne fils qu’il était, prêt à se livrer corps et âme à la volonté du père dans l’espoir d’une quelconque aide ? Quand bien même il s’opposait farouchement à ce principe, en apparences, les sarcasmes du chasseur trouvèrent un écho désagréable dans les tripes du jeune homme. Ses poings se serrèrent imperceptiblement, la frontière tranchante de ses ongles s’enfonçant rageusement dans la chair de ses paumes. Ce retour aux sources n’était pas aussi vivifiant qu’il ne l’aurait imaginé – maintes fois pourtant, Cesare s’était vu si aisément achevé ses deux parents, sans faillir, sans s’faire trahir par le moindre sursaut d’humanité. Parricide, matricide ; peu importaient les horreurs qu’il devait affronter désormais, dans ses cauchemars, ses rêveries, la construction de ses plans revanchards, le fils tant adulé à une époque, s’était révélé être le bourreau idéal. Si seulement. Tout ceci semblait n’être que le credo tout entier de son être, la réponse idéale à toutes les tâches qu’il manquait à accomplir avec une quelconque dignité ; si seulement il avait été différent. Plus brave, pour arracher sa sœur d’entre les mains ensanglantés de leurs parents, chassant Aria de cette vie à laquelle elle avait tant aspiré – l’idiote, si occupée à vouloir satisfaire des êtres qui ne ressentiraient jamais rien d’autre que du dédain à son égard. Tous ces maux que sa sœur avait dû subir, des décennies durant : tout ça pour ça, tout ça pour ça. Pour être appelée une dégénérée, considérée comme une erreur pour l’éternité désormais ; et leur père, respirant toujours l’air, avalant des bouffées d’existence pour lâcher sa haine, ces mots traites jusqu’au visage de celui qui était venu réclamer justice. Ou revanche ; depuis longtemps, les concepts de bien et mal étaient floués pour le fils DeMaggio. Qu’il en soit ainsi, et advienne que pourra. C’n’était pas comme s’ils pouvaient jouer à armes égales d’une quelconque manière, si Cesare était venu habillé tout entier de ses ressentiments les plus vifs ; Rafael revêtait si aisément le visage du monstre, l’attitude d’une créature qui n’avait rien d’humain. Bien moins que tous ceux dont ils avaient amoncelé les cadavres, père et fils ensemble, lancés dans des chasses qu’il avait tant crus destinés à sauver le monde. Sauver le monde ; sauver Isolde. L’ombre qui glissa sur son faciès au moment où son géniteur évoqua la blonde, n’eut rien de semblable probablement, à tous les démons qui avaient débordé de lui jusqu’alors. Lui revenait la discussion qu’il avait eue avec Skylar à ce sujet ; il ne manquait qu’un faux pas, pour que son père tombe sur Isolde, et découvre la vérité que le fils ne prononcerait jamais. Jamais, parce qu’il avait un minimum d’instinct, et qu’il valait mieux ne pas imaginer ce que quelqu’un comme Rafael DeMaggio ferait du savoir que son sang perpétué dans une nouvelle lignée était destiné à vivre, quelque part. Hors de portée. Hors de portée tant que Cesare vivrait, survivrait avec la présence glaciale de ses convictions fichées dans son âme.

N’y avait-il qu’un bon choix à faire dans tout cela ? Est-c’que tout n’était que désolation et chaos à ce point ? Le fils n’voulait pas y croire, pas au moment de rageusement dévisager son père ; celui-là même qui reprenait trop aisément le contrôle de la situation. Face à lui, le pathétique adversaire qui demeurait silencieux face à chacune de ses attaques. Le pitoyable frère incapable de venger sa sœur sans avoir à ployer l’échine face à l’influence perfide de ses parents – de leur père. Cesare, condamné à être enchainé aux siens, quoiqu’il fasse, quoiqu’il arrive ; enchainé à un patriarche qui n’avait aucun respect pour lui, pour Aria, pour ce lien immuable qui aurait dû les connecter pour le restant de leurs jours. Si seulement. Oui, si seulement, le premier d’une longue chaine d’entre eux – si seulement ils n’avaient pas été des DeMaggio, si seulement Rafael n’avait pas été Rafael. Et dire que la faute lui retombait sur les épaules – à lui, le frère qui se lynchait jour et nuit pour avoir failli, alors même que leur père les observait avec tant de dédain. C’n’était donc ça, qu’une histoire de fierté, de curiosité maladive ; la répétition incessante de l’égo des DeMaggio, de l’héritage familial et de toutes ces conneries. Là, dans c’décor, ses yeux noirs fichés dans ceux si familiers de son père, Cesare revoyait chaque élément de sa vie défiler sur le voile de ses paupières – tout ça, vain. Vain ; parce qu’il n’avait pas bougé d’un pouce, toujours asservi aux mots qui s’arrachaient d’entre la bouche de son père, à devoir refouler sa rage, à devoir ravaler la hargne qu’il ressentait en l’entendant prononcer de telles paroles. Sur Aria, toujours sur Aria, imperceptiblement à jamais un élément de chantage, un point sensible sur lequel le père jouait – jouait jusqu’à en faire monter une bile acide au bord des lèvres du jeune homme. Déloyal c’était l’mot : tout était déloyal entre eux, ils n’avaient jamais été une famille, jamais été père et fils. Rafael était le déloyal des deux, Rafael était celui qui les avait détruits de part en part, de A à Z, depuis le commencement de tout. Rafael était celui qui avait pris Aria comme un jouet amusant, le baladant d’un coin à l’autre des affres de l’Enfer, de ces actes les plus innommables et monstrueux à l’achèvement pur et dur de tout c’qu’y lui restait. Hier ç’avait été Aria, et demain ce serait qui ? Ce serait quoi ?! Isolde, leur fille, sa vengeance ? Acculé ; consommé sous les moqueries du patriarche, consumé par la fureur, Cesare n’avait qu’à peine senti l’électricité glaciale qui vint tendre l’entièreté de son corps, arrachant à ses chairs, ses muscles crispés des supplications qui ne faiblissaient guère à mesure que les minutes s’allongeaient. « Non. » lâcha-t-il finalement entre ses mâchoires scellées, les mots bourdonnant avec la même intensité que le sang qui battait à ses tempes, le torrent qui éloignait toute clairvoyance de l’esprit du jeune homme – si aisément attisé, persécuté. Il y avait toujours eu un Diable en les entrailles du fils né avec tant d’innocence, vingt-six ans plus tôt ; ce monstre qui avait commis toutes les atrocités possibles et imaginables sans sourciller, la créature alimentée par le paternel, qui aujourd’hui s’émancipait plus loin encore que tout ça. Plus loin que les frontières d’une simili-humanité qui n’en valait plus la peine. « Non. Non. Non ! » beugla-t-il presque comme un dément, comme s’il s’agissait de la rébellion qu’il avait refoulée encore et encore en lui ; la frontière inébranlable qui n’aurait jamais dû faiblir – jamais, tout simplement parce qu’elle aurait protégé tant de vies, aurait préservé Cesare de commettre tant d’actes qu’il regrettait amèrement aujourd’hui.

Ce soir, ici, sous l’œillade impérieuse du paternel, sa rage était sienne, motivée uniquement par le feu qui le consumait lui, et non pas l’homme qui avait dicté chacune de ses volontés dans sa progéniture comme s’il s’agissait simplement d’un bon soldat. Et elle dépassait de loin tout ce qu’il avait toujours pu ressentir ; c’était un incendie sans cesse renouvelé, qui réduisait en miettes tout c’qui survivait, autour de lui. Et il semblait se matérialiser là, juste là, en plein cœur de la demeure sacrée ; sous les pieds de Cesare, tout le sol sembla trembler, les murs de la maison frissonner – chaque fondation métallique, chaque élément de tuyauterie répondant à la vague de protestation qui émanait du monstre qu’il était devenu. Dégénéré, incontestablement - mais plus loin encore que ça. Il lui aurait été difficile d’imaginer, pendant un temps de sa vie qu’il puisse détester quelqu’un plus vivement encore que les transmutants – cette chose qu’il était lui-même devenu. Les circonstances lui avaient prouvé tort, et il était maintenant seul, tout juste bon à récolter les morceaux. S’il fallait que ce soit le cas, alors il s’assurerait d’en déguster chaque miette, chaque cendre ; porteur de chaos jusqu’au bout. Il lui suffit à nouveau d’un geste, pour que le métal glacial réponde à son appel – son père avait toujours été infiniment fier de son appartenance à l’armée, conservant les plaques de son régiment accrochées à son cou comme un ornement à même de prouver sa valeur. Sa soi-disant supériorité ; qu’il en soit ainsi, gronda la furie fichée si profondément en lui. Les muscles de son bras vibrant sous un effort imperceptible, Cesare n’obéissait plus qu’à une froide détermination, la volonté d’accrocher coûte que coûte l’attention de son paternel. Quoi de mieux que de le faire par la douleur, pure et dure, insaisissable et impossible à stopper – une leçon que son géniteur lui-même lui avait apprise. Quel audacieux pouvoir avait-il là, de transformer les trophées soigneusement conservés par son père, en d’incandescentes brûlures à travers toute sa peu, là, presque au creux de sa gorge : rendues armes dangereuses sous l’influence du fils, les fines plaques de métal mangèrent peu à peu la peau, les chairs du si fier soldat – s’il le voulait, rien que par la force de sa volonté, la marche impétueuse de son esprit, il pourrait finir par les enfoncer jusque dans son cœur, ou les faire glisser tout le long de son tronc pour l’éventrer, ou lui trancher la gorge pour en finir vite – si vite. Trop vite. Force contre force, détermination surnaturelle contre la faiblesse du corps humain dans toute sa splendeur, Cesare se nourrissait avidement de chaque sensation qu’il tirait de cet instant. Ces imprenables secondes de pouvoir, qui s’allongeaient, s’étendaient ; son palpitant, lui, était déjà parti dans une valse toute nouvelle, la hargne renouvelée par cet instant pur et dur. Le seul qui parvenait à l’atteindre à nouveau. « J’pourrais te tuer maintenant, et personne n’en aurait rien à foutre. » grogna-t-il entre chaque implacable détermination guidée par les fibres de son corps tout entier ; de la tête aux pieds, Cesare sentait émaner ce grandiose pouvoir qu’il avait toujours craints. Contrairement aux apparences, le DeMaggio ne s’était jamais donné la peine d’acquérir un certain contrôle de sa dégénérescence, s’acclimatant à celle-ci dans le limite du possible pour se sauver la vie ; mais maintenant qu’il la sentait couler avec hargne dans toutes ses veines, il se rendait compte de l’ampleur de la chose. L’ampleur de la monstruosité. Et toutes les idées qui se faisaient un chemin jusqu’à son esprit étaient si tentantes ; entre ses doigts, les insignifiantes plaques honorifiques de son père devenaient semblables à de fines lames de poignard qui s’enfonçaient, patientes et affamées, chaque fois un peu plus juste sous la peau du chasseur – plus loin, plus loin, tranchant chair et muscles, pour des secondes papillonnant, pulsant en lui avec la force d’une éternité toute entière. « Alors tu f’rais certainement mieux d’la fermer- » l’air brûlant dans sa gorge, le fils n’en avait cure pour l’heure, de verser le sang du paternel juste d’un claquement de doigt comme ça, résonnant sèchement dans l’air – un énième mouvement de doigt, un saut de détermination et tout pouvait être fini – si seulement.

Sous la poigne invisible de la tare du fils, le métal assassin semblait probablement peser une tonne, une prescience invisible qui clouait Rafael sur son vulgaire fauteuil ; ce qu’il aurait volontiers imaginé comme le trône de la victoire. Ce que Cesare pouvait aisément transformer en lieu où il pousserait son dernier soupir. « J’vais trouver qui a fait ça, tout seul – et j’l’interrogerai, et j’le tuerai. J’m’en fous si ça doit m’prendre cinquante ans, si j’dois y passer ma vie ou si j’dois crever dans l’procédé. » un énième mouvement du doigt et il captura le regard de son père dans une nouvelle morsure glaciale dans sa chair, sanglante. Sanglant lui-même, jusqu’au bout de ses mains moites, dévorées par la hargne. « Et si tu t’mets sur ma route, j’te jure que j’te tuerai une bonne fois pour toutes. A la loyale. » souligna-t-il, un sourcil s’arquant sur son visage lugubre, déformé par la rage. Ou peut-être devrait-il le faire maintenant, histoire d’être débarrassé ; la conviction passa ses lèvres dans un frisson « J’suis sûr qu’tu t’étais dit que ce s’rait plus facile de s’occuper d’Aria en premier, hein ? Qu’c’était plus simple de l’utiliser comme tu l’as toujours fait. » les ténèbres le rattrapant, gagnant tout son esprit en plus que son visage, ses prunelles braves accrochées à celles de son père. « J’suppose que t’avais tort, t’aurais dû en finir avec moi d’abord. » contre toute attente, il en vint même à lâcher un ricanement à cette idée. « Faut croire que t’as plus rien pour m’tenir en laisse maintenant. » plus rien pour sauver sa peau, plus rien pour s’en servir de bouclier et protéger sa misérable existence. Elle revint à nouveau, la conviction désireuse d’en finir – Cesare sembla noyé par celle-ci, comme pris dans un torrent de doutes à nouveau. Il était venu pour en finir, après tout. Il avait égaré ses pas jusqu’ici avec cette idée en tête. Le visage d’Aria accroché à son cœur, les mots de Skylar virevoltant dans son esprit. Et Isolde, quelque part ; le devoir immuable de la protéger. Elle, maintenant que c’était tout ce qui lui restait. Aux abysses noirs et torturés de son regard, se mêla l’éclat de quelques larmes aux abords de ses paupières, traitresses échouées apportées par tous les fantômes qui emplissaient son âme toute entière ; ou résultat criant de la hargne convulsive de chacun de ses muscles, Cesare lui-même ne savait pas, et quand bien même il était le premier spectateur de ces démons se battant avec rage en lui, Rafael n’avait sûrement aucun moyen d’interpréter tout cela non plus. Aussi vivement que cela avait commencé, tout s’envola ; la prescience électrique de l’air glissant dans le néant, le transmutant lâchant sa prise meurtrière et invisible sur tout ce qui l’entourait – des douleurs toutes nouvelles dans le corps, l’impression nauséeuse au bord des lèvres. Aurait-il seulement pu aller plus loin ? Il y avait toujours eu cette chose – cette loyauté, cet honneur bien loin de toute notion de respect ou d’amour, qui avait empêché Cesare d’embrasser pleinement ce démon. Le masque du transmutant qui haïssait tout autour de lui, au point d’en arriver à renoncer à tout, à toute ultime lueur, allant jusqu’à tuer son père, laissant son cadavre derrière comme si de rien n’était. « J’étais pas v’nu pour t’annoncer la mort d’Aria. Ni pour te d’mander ton aide. » l’évidence sous-entendue. « Au moins tu peux plus la toucher. Mais j’sais c’que tu lui as fait. C’que vous lui avez fait pendant des mois. Elle voulait v’nir en finir avec toi. Avec vous deux. » ajouta-t-il, sourire torve accroché aux lèvres. « J’ai toujours pensé qu’on valait mieux qu’vous. Mais j’détruirai cette famille jusqu’au bout rien qu’pour vous l’faire payer. » peu importait qui avait tué Aria, si Rafael avait lui-même infligé le coup de couteau mortel, s’il avait guidé les choses depuis l’ombre. Cesare avait manqué à bien des devoirs vis-à-vis de sa cadette ; il n’avait que trop failli. « Qu’est-c’que t’en dis, tu crois qu’Lancaster sera content d’apprendre que tu files ton fric à Sheldon Smith ? » incendié, aveuglé par cette colère presque délicieuse et enivrante, qui lui donnait plus d’assurance que jamais, le DeMaggio se révélait être le digne héritier de son père, de tous les instincts sadiques qu’il lui avait enseignés. Dommage pour eux, ils étaient désormais dans deux camps diamétralement opposés, voués à se détruire l’un l’autre.
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeMer 4 Nov 2015 - 22:12

Malek
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: ☆ le ctrl+v.   ☆ le ctrl+v. - Page 10 Icon_minitimeVen 6 Nov 2015 - 1:30

Citation :
Paumé ; il l’avait été avant de se pointer jusqu’ici, devant la porte de la jeune femme. Il l’avait été bien avant la mort de sa sœur, le chaos qu’il avait lui-même semé avec Isolde. Cesare était en réalité, complètement happé par la réalité de son existence depuis des années déjà ; cinq longues années d’errance pendant lesquelles il s’était raccroché à ces assurances passées, sans qu’elles ne riment plus à rien en ses entrailles. La chasse n’avait plus été accomplie par conviction, mais pour sauver sa propre âme ; les paroles du père n’avaient plus éveillé de frissons de gloire le long de son échine, mais des relents d’effroi sur tout son être. Et lors de ces nombreuses épreuves, il avait à de nombreuses occasions espéré que Skylar se trouverait là, au détour d’un moment de désespoir, pour l’aider d’une quelconque manière – était-ce un sentiment égoïste ? Le DeMaggio n’en avait aucune idée ; tout c’qu’il savait, c’était qu’il ne s’était pas senti le droit de mettre cette responsabilité, ces secrets sur le dos d’Aria. Quelque part, dès cette époque-là, il avait lui-même brisé quelque chose entre sa sœur et lui ; et désormais, il n’pouvait qu’en porter le poids des conséquences. Ca l’abattait chaque jour un peu plus, à chaque souffle se trouvant un chemin jusqu’à ses poumons – Cesare cherchait inlassablement dans le fil de sa vie, le moment où tout avait basculé, où il avait déraillé et où, s’il revenait en arrière, il serait prêt à tout remettre à zéro. Plus que jamais désormais, happé par un nuage de doutes et de tortures silencieuses, le chasseur révisait sa vie de A à Z – simplement pour découvrir qu’il l’avait déjà haïe à de nombreuses reprises. Et que, curieusement, la seule erreur qu’on jugeait qu’il avait commise, était la chose la plus stable de son existence. Isolde. Tout ce qu’ils avaient vécu ensemble, un chemin tortueux, certes, baigné dans les mensonges indicibles du DeMaggio, de tout ce qu’il n’avait pas daigné dire à la blonde en la dévisageant dans leurs tête-à-tête. Avait-il eu peur de la perdre, tout simplement ? Peut-être ; encore une fois, égoïste. Tout ce qu’il avait ressenti avait pourtant été infiniment réel, infiniment plus réel que tout c’qu’il avait connu auparavant : même son attachement envers Skylar, seule petite lueur dans le chaos aujourd’hui, n’avait jamais été égal à cet amour incommensurable avec lequel il s’était accroché à la transmutante. Jusqu’à ce qu’ils s’en étouffent, s’en consument, et regrettent chacun d’avoir croisé le chemin de l’autre ; ça aussi, même sans le vouloir, sans même le voir, ses ennemis le lui avaient arraché. Oh, sûrement que le coup avait tout autant savamment évalué par ses parents, lorsqu’ils lui avaient présenté l’ultimatum qui avait marqué un tournant définitif dans son histoire avec la jeune femme. Aria contre Isolde ; quelque chose du genre. Et pendant si longtemps, le grand-frère avait été déterminé, acceptant son choix et les conséquences de celui-ci sans ciller ; tout ça pour ça. Ces quatre mots emplis d’ironie ressemblaient au credo quotidien que le DeMaggio portait, seul, sur ses épaules désormais. Tout ça pour ça et si seulement : tant de synonymes de regrets, d’amertume, de rancœur, de rage refoulée. Au matin à peine naissant sur la ligne d’horizon, Cesare paraissait presque paisible sous les yeux de sa meilleure amie d’enfance : pourtant, derrière le miroir de ses prunelles noires, se jouait tout un autre combat. De volonté meurtrie à une autre, les froides pensées du jeune homme glissaient ici et là, dans ces quelques recoins qui n’avaient plus qu’une vague importance.

Il aurait pu s’mettre à compter silencieusement tous ceux qui comptaient encore dans son existence ; ils étaient si peu nombreux pourtant, que c’en était désolant. Le tribut de celui qui passe sa vie à courir, sans doute – celui qui n’avait que trop souvent évité les confrontations, et advienne que pourra. Il s’était imaginé les conséquences de ses actes, ne retomber que sur lui, comme s’il était le centre de gravité de tous les martyrs possibles et imaginables – la réalité était toute autre. Encore une leçon qu’on tentait d’lui faire entrer dans le crâne : ses parents, les autres, ou même le Destin tout court, un quelconque Dieu accroché au Ciel qu’il irait arracher de son piédestal pour brusquement le ramener sur Terre. Il y avait de ces projets, qui se construisaient dans la marche incessante de l’esprit du chasseur ; d’ces idées qui se répétaient sur le voile de ses paupières – convictions glaciales qui pulsaient dans ses veines, et forçaient son corps à continuer de fonctionner, quand bien même il n’en avait plus la foi. Peu importait qui lui avait pris Aria, il n’lâcherait pas, il n’avait pas l’droit de lâcher. Pour l’heure, avachi sur un canapé qui n’était pas le sien, à renifler avidement l’odeur de l’aspirine au fond de sa tasse, il n’payait pas de mine, et n’attirait probablement rien d’autre qu’une vague de pitié désastreuse. Quelle belle image de la revanche à l’état pur, sans conteste. Il n’y aurait sûrement qu’à elle, qu’à Skylar qu’il se livrerait tout entier, brisé de A à Z : qu’elle utilise ces faiblesses à sa guise, ou qu’elle le réconforte, il n’semblait pas en avoir grand-chose à faire. Mais derrière le mur imprenable des apparences, depuis l’instant même où il l’avait retrouvée au détour de cette ruelle poisseuse, le chasseur savait que Skylar ne lui ferait pas de mal, n’en avait pas la foi et pas la volonté quoiqu’il en soit. Il pouvait venir ici, nu de la tête aux pieds (au sens figuré), son âme toute entière exhibée aux yeux de la jeune femme, qu’elle n’en ferait rien. Rien d’autre que d’parler, avec ces mots qui transpiraient une conviction qu’il avait senti lui échapper : y’avait pourtant eu, dans la vie de la transmutante monstrueuse aussi, ces moments d’abandon où elle aurait voulu tout lâcher. S’laisser bouffer par la peur viscérale qui siégeait en son être depuis plus longtemps qu’elle ne l’aurait imaginé. Un sentiment que le Cesare d’autrefois n’aurait jamais pu comprendre ; un sentiment qu’le Cesare d’aujourd’hui partageait âprement. Il se sentait impuissant tout autant qu’enchainer à des craintes qui n’auraient jamais dû être les siennes : car curieusement, y’avait un phénomène qui faisait que, plus la liste des gens auxquels on tenait s’écourtait, plus on avait peur de les perdre. Il en vint presque à enfin accepter, cette vérité imprenable ; Isolde était enceinte. Enceinte. Le mot lui écorcha les lèvres pour la première fois depuis que la blonde furibonde lui avait appris la nouvelle au beau milieu d’une dispute vouée à les faire exploser littéralement. Elle le détestait. Une part de lui la détestait. Mais un jour, leur enfant était voué à voir le jour dans c’monde profondément dévasté. Dévasté à cause des gens comme Isolde ; des gens comme son père à lui. Des gens comme Cesare. Quelle victoire, quelle beauté, quel idéalisme. Y’avait sûrement des milliers de couples, à travers le monde, qui rêvaient de connaître le même sort que celui qu’Isolde et Cesare partageaient, sans pour autant se soutenir l’un l’autre. Mais c’était sur eux qu’c’était tombé. Sur eux, sur la ville de Radcliff, une transmutante folle-furieuse, et un dégénéré né d’une famille de chasseurs extrémistes et fous. Cet enfant était marqué par le sceau de la malédiction avant même de voir le jour. Comme Cesare, vingt-six ans plus tôt ; un jour, l’innocence de sa fille serait offerte pour être sacrifiée.

Les mots de Skylar, il s’les était déjà répétés des millions de fois : putain. Putain en effet. Qu’est-c’qu’il pouvait faire ? Qu’est-c’qu’il y avait à faire ? Evidemment, Isolde lui avait annoncé la nouvelle bien trop tard pour qu’il ait son mot à dire sur quoique ce soit – l’fait qu’il préférerait sortir de la vie de cet enfant sans se retourner, le fait qu’il préférerait savoir cet enfant en-dehors de Radcliff, plutôt que voué à crever sous les bombes des transmutants, ou les attaques assassines de Lancaster et de ses chasseurs. Aussi ardemment qu’il n’voulait pas faire partie du projet grossesse de la Saddler, l’inverse était identique. « Qu’est-c’que tu fais, hein Sky ?! » lâcha-t-il presque trop brusquement, au moment de l’observer du coin de l’œil, en train de passer ses deux mains sur l’visage. Dans un ricanement jaune, il n’put s’empêcher d’ajouter, avant même qu’elle n’ait réagi : « Tu vas m’faire la leçon de morale comme si j’étais un lycée de quinze ans qui venait de mettre une fille enceinte ?! » fallait-il que quelqu’un lui fasse la morale, à lui ? Et dire qu’Aria, elle, avait sûrement écumé bien plus de lits que lui, et qu’elle n’avait jamais fini avec un bébé sur les bras. L’agacement, aussi rapide et impétueux eut-il été, s’envola bien assez vite, dans un soupir. « Tu crois qu’y’a quelqu’un d’mieux placé que moi pour savoir c’que ça fait, de vivre dans c’monde-là ? Cet univers ? Ou avec DeMaggio comme patronyme ? » tous ces mots qu’il aurait voulu – dû – gueuler en plein visage d’Isolde, il les lâchait à Skylar, quand bien même elle n’était nullement concernée par la chose. Elle détestait sûrement les mômes, et elle n’avait fait qu’lui ouvrir la porte, après tout. Cesare abandonna – sans aucune peine – sa tasse de chocolat chaud, censée être réconfortante. « J’ai tué des gens qu’elle connaissait, Sky’, j’ai tué des dizaines de personnes pour récupérer ma sœur. » ajouta-t-il d’une voix qui se serait voulue plus ferme, plus déterminée. Et non pas emplie de ce regret incessant, qui le ramena au dernier face à face avec la blonde : car ou du moins, c’était c’qu’il avait cru. Il avait, certes, tué tous les autres mais ç’avait toujours été le nom d’Anthea qu’Isolde lui avait craché en plein visage, comme une énième gifle qu’elle envoyait pour siffler l’air. Cette même Anthea qui était toujours vivante, finalement. « Et j’lui ai dit, j’lui ai dit j’sais pas combien de fois qu’elle finirait par tuer des gens. Vraiment tuer des gens. Et elle a continué à poser des bombes partout, à faire c’qu’elle voulait soi-disant pour régler le problème plus vite et donner un meilleur monde à sa fille- » il en aurait ricané d’ironie, si l’ironie elle-même ne s’était pas retournée contre lui. « J’peux pas m’empêcher de penser qu’sans elle, et sans ses cons de terroristes et ces putains de bombes, Aria serait… » il se tut, suspendu au fil de ces mots qu’il n’prononçait pas, parce qu’ils étaient aussi douloureux qu’un fer chauffé à blanc fiché droit dans ses tripes. « Au final, elle a fait que rendre tout pire pour sa fille. » finit-il dans un marmonnement amer, optant enfin pour le chocolat chaud, en avalant une gorgée dans l’espoir infime (et infondé) que c’en chasserait la bile à sa bouche. « Elle veut pas m’voir. Et j’veux pas la voir, Sky. » quand même bien survivait en lui le besoin incessant de savoir comment elle allait, c’qu’elle faisait, c’qui lui arrivait. De près, de loin, peu importait, Cesare participait toujours à quelque chose dans la vie d’Isolde. « Et j’vois pas en quoi c’est pas la meilleure chose que j’pourrais faire. Y’suffirait que j’me pointe à la maternité pour que c’bébé devienne la cible préférée de mes parents. Ou de n’importe quelle putain d’personne dans cette ville qui a une quelconque raison d’m’en vouloir. » ça faisait un certain nombre de gens ; sûrement autant qu’Isolde, mais autant n’pas multiplier la malchance de cette môme par deux, non ? « Juste… j’sais pas c’qu’y va arriver. » il se passa une main sur le visage, désormais plus seul que jamais, il n’pouvait pas s’imaginer passer la semaine sans crever d’une quelconque manière. « Si quelque chose m’arrive, Sky’... j’avais, j’avais juste besoin d’en parler à quelqu’un, j’suppose. » et qu’elle fasse ce qu’elle voudrait de l’information ; c’n’était pas comme s’il avait quoique ce soit de valeur à léguer à cet enfant. Hormis ses flingues, une belle façon d’commencer sur le même chemin que son propre père à lui. « C’est sûrement pas c’que t’aurais voulu entendre si tu voulais que l’humeur générale s’arrange. Mais au moins, les vides sont comblés maintenant. » marmonna-t-il comme une vague excuse ; car ouais, s’il avait prononcé le mot désolé un peu plus tôt, c’n’était pourtant pas dans ses habitudes, et ce serait sûrement la seule fois que la Cunningham parviendrait à le lui arracher. A la commissure de ses lèvres, il tenta un vague rictus, sourire empli d’une nostalgie immuable.
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