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Il paraît qu'il faut commencer les histoires par  il était une fois, mais on sait tous que la vie n'est pas un conte de fée, elle n'est même pas un beau roman,, ni une pièce de théâtre, c'est la merde la vie. On doit  se débrouiller pour avancer, c'est chacun pour soi et je peux vous dire que personne ne vous fait de cadeaux. Je ne vais pas raconter mon histoire en vous faisant LA leçon de moral du mois, je ne serais pas la mieux placée je pense. Il faut  que j'arrive à rassembler les éléments importants qui ont fait que je suis cette personne aujourd'hui. Autant vous dire que ça peut virer dramatique comme cocasse ou drôle rapidement. Mais je ne vous en dis pas plus et j'espère que vous ne vous endormirez pas trop en lisant cet écrit, on a tous, à notre manière, envie de laisser une marque de nous, je ne veux pas mourir sans que l'on sache qui  j'étais, qui je suis. Les temps sont trop rudes, c'est risqué de tout dans cette ville et je vous avoue que je me demande encore pourquoi j'ai accepté de m'installer ici, si seulement j'avais su...


Je m'appelle Samuelle Kyla Murphy. Samuelle c'est un prénom mixte, mes parents ne sachant pas à ma naissance si je serais une fille ou un garçon ont opté pour un prénom qu'on peut porter aussi bien au féminin qu'au masculin et au final, je l'aime bien, parce que je crois que peu de personnes le porte et que je peux être en un sens unique. Bien que tout le monde le soit. Kyla c'était le prénom de ma grand-mère, elle est morte juste après ma naissance et je ne garde donc aucun souvenir d'elle. Alors que ma mère voyait la vie en elle grandir, ma grand-mère voyait la vie en elle diminuer, elle était atteinte d'une tumeur au cerveau qui lui a été fatale. Dans une lettre qu'elle m'a laissée, elle me dit que j'ai été la plus belle chose que la vie a pu lui offrir après son propre enfant et c'est beau. Je me dis que la vie en elle qui s'est envolée, est peut-être en moi, l'étincelle du destin, allez savoir. Je vous avais prévenu, on trouve du  dramatique dans tout ça. Enfin bref si je commence à faire aussi long pour expliquer mes deux prénoms, on est  mal barré et vous allez vous tirer avant la fin du récit, ça serait vraiment dommage. Enfin bref, je suis née à la Nouvelle-Orléans, mes parents s'y sont rencontrés sur les bancs de la fac, c'est assez commun il faut l'avouer mais je crois que c'est l'amour le plus fidèle et le plus beau que j'ai vu, ils sont un véritable modèle. Ma mère étudiait la littérature française et mon père plutôt l'histoire mais, les deux peuvent se relier apparemment. Aujourd'hui ma mère est professeur de français dans un lycée à la Nouvelle-Orléans et mon père un journaliste de l'histoire qui fait pas mal d'article dans des livres ou magasines spécialisés. J'avoue avoir été une de ses premières fans et ma mère m'a aussi transmis le virus de la culture française et des livres qui vont avec donc si vous êtes français et perdu, je suis la femme de la situation, je peux parfaitement vous parler, mais je doute que cela soit utile dans une ville comme Radcliff. Mais ne sait-on jamais.

Rapidement ma vie de petite fille unique et pourrie gâtée c'est terminé, une carrière qui n'aurait pas fonctionné de toute façon, tout le monde le sait. A deux ans je suis devenue grande soeur, un rôle que j'ai pris avec le plus grand des sérieux. Attention on ne touche pas à mon petit frère. Mes parents l'ont appelé Thomas, je crois que c'est en parti à cause de Thomas Jefferson, l'un des premiers présidents des Etats-Unis, mon père a une de ses passions pour les présidents Américains depuis l'Indépendance, il pourrait vous les citer comme ça, comme s'il récitait l'alphabet. Moi j'en suis bel et bien incapable mais, pourquoi pas ? Thomas est un petit blond que j'adore et très vite on est devenu comme inséparable. Je crois qu'il y a toujours une certaine jalousie qui s'installe lorsqu'on voit l'attention des parents va notamment sur le petit frère, moi j'ai ressenti ça, puis en grandissant, lorsque j'ai joué les grandes soeurs, les babysitteurs aussi, faut le dire que j'ai pris conscience que mon rôle était de le protéger, sans trop en faire non plus. La complicité c'est installé et la confiance aussi. J'adore mon frère et finalement je suis bien contente de ne pas avoir terminé en fille unique. On a grandi ensemble et le peu d'écart entre nous était parfait. Mais on grandit tous et j'ai été la première à m'éloigner. Je ne m'en suis même pas vraiment rendu compte, j'ai commencé l'université avant lui, pour moi c'était le journalisme, je crois que je voulais y mêler les deux passions que mes parents m'ont transmises, la littérature et l'histoire, le journalisme c'est savoir raconter les bonnes histoires au monde, je crois que l'idée était plutôt bonne, non excellente, aujourd'hui je le sais, j'adore mon métier. Deux ans plus tard mon frère choisissait une voix totalement opposé à la mienne, il a choisi aussi la distance, l'envie d'indépendance étant plus forte que tout, il est parti étudier le base-ball à l'université de Yell avec une bourse en sport. Je me souviens avoir été tout de même très fière de lui, bien que nos passions nous éloignent j'ai continué à l'admirer mais, en secret. C'est là, le rôle parfait de la soeur je crois.

Deux ans sont passés. Je valide ma licence en journalisme, il me restait encore deux ans pour valider le master dont je rêvais et tenter d'intégrer un grand journal papier. Seulement un événement m'a fait aussi prendre conscience que je n'étais pas toute seule. Tommy a fait une chute lors d'un tournoi de base-ball. Je ne sais plus le terme exacte, je ne suis pas très médecine, une rupture des ligaments croisés, le genou, bref finit la carrière de futur joueur de base-ball dans une grande équipe, son rêve tombait à l'eau et j'ai compris qu'il avait aussi besoin de moi pour s'en remettre. Merde parfois la vie est injustice, il était jeune et il aurait pu faire de grandes choses dans le milieu du sport. Notamment j'ai appris une chose assez importante qu'il m'a confié, le pourquoi du comment il était aussi doué en sport. Sa mutation. Pourquoi je ne pas y avoir pensé ? Il était tout simplement impressionnant durant un match. Des réflexes parfaits, rapides et forts. Un véritable félin. Sa blessure l'a immobilisée durant plusieurs mois, et pour ne pas être découvert en tant que mutant, il a fait comme n'importe qui, il a laissé tombé le sport enfin presque, il s'est réorienté pour enseigner. Sur le coup, je l'ai mal pris, il le savait depuis l'adolescence et il ne m'avait rien dit, pourquoi ? N'étais-je pas digne de confiance ? Et puis même nos parents, pourquoi ne pas leur en avoir parlé ?   On aurait pu l'aider et le soutenir. J'étais déçue. Enfaîte je ne sais pas si apprendre la mutation de Thomas a déclenché la mienne. Il est vrai que je me suis posée pas mal de questions, pourquoi lui et pas moi ? Alors qu'on commençait à entendre de plus en plus parler de ça, j'étais presque jalouse de ne pas être exceptionnel moi aussi. Seulement j'ai parlé ou du moins pensé trop vite parce que très de temps après, j'ai compris que j'étais bien sa soeur et que moi aussi je n'étais pas tout à fait humaine. Voir pas du tout et que ce pouvoir c'était déjà manifesté. Je n'étais sûre de rien mais, après un test, j'ai compris qu'à 17 ans mon pouvoir s'était manifesté. Cette journée horrible où j'avais appris que le garçon que j'aimais, m'avait trompé et qu'on lui disant d'aller mourir il l'avait réellement fait. Comme si n'était plus lui-même. J'ai refait le test avec un étudiant de ma promo et en me concentrant il a fait tout ce que je voulais durant un moment. C'est assez étrange de pouvoir avoir un tel pouvoir, je me suis sentie supérieure, j'ai un peu pété les plombs aussi en voulant en jouer un peu trop avant de voir que cela causait la perte des hommes que j'envoûtais. D'ailleurs je ne sais pas pourquoi les femmes ne sont pas réceptives, autant vous dire que lorsque j'ai tenté de gruger à McDo pour ne pas payer, la vendeuse m'a pris pour une folle et j'ai dû payer un gros plateau, j'étais pourtant sûre de moi. J'en ris aujourd'hui mais, sur le coup j'étais vraiment rouge de honte. Il m'a fallu un moment, un long moment même pourquoi mais, ce don oscillait entre ma voix et mon regard. Si un homme plonge son regard dans le mien ou l'inverse je peux faire de lui ce que je veux, c'est le principe de la sirène et ma voix continue la chose, parfois je n'ai pas besoin du regard mais l'hypnose fonctionne juste avec ma voix, je suis une sirène, c'est dingue mais j'attire les hommes et si je ne défais pas mon sort, les hommes se retrouvent dans ses situations dangereuses pour pouvoir m'aider. Je ne veux plus de morts. Et je fais en sorte que cela n'arrive plus, cela demande une certaine attention de tous les instants.

On finit presque par oublier que l'on est différent et on mûrit, on apprend à se servir de son pouvoir. Pour ma part j'ai commencé à faire ma vie. A la fin de ma dernière année j'ai rencontré Lucas. Beau, grand, un regard un peu mystérieux, avec du caractère, l'homme parfait que j'ai toujours cherché. Lucas et moi cela a tout de suite été une évidence. On s'est rencontré dans un bar étudiant, je crois que j'avais trop bu et un type ne voulait pas me lâcher. Il est arrivé naturellement, il a posé son bras sur mes épaules et s'est fait passé pour mon copain. Le choc, je suis presque sûre que l'aurait pu me débarrasser du lourd avec mon don mais saoule j'ai tendance à ne pas trop m'en servir. Je bois rarement, je déteste les lendemains de cuite et ce lendemain n'a pas échappé à la règle, migraine et... inconnu dans mon lit ? Lucas était allongé tout habillé à côté de moi toute habillée, ce qui m'est largement rassurée. Des brides de la soirée et de la nuit me sont revenues. J'étais trop saoule pour rentrer seule, même en taxi, alors il m'a raccompagné à mon petit studio (un peu en bazar faut le dire, parce que je ne suis pas une fille qui aime l'ordre, un bordel organisé a toute son importance), bref, on est rentré et je crois qu'on a pris un dernier verre, avec ma mère qui passe toujours deux semaines dans les vignobles français avec mon père tous les deux, j'ai une petite réserve de bons vins. Cette nuit-là, on a entamé une bonne bouteille de Cognac qui a littéralement dû m'achever. Je pense qu'on a dû s'endormir sur mon lit sans rien venir voir. Résultat, une gueule de bois carabiné et un type dans mon lit. Je ne l'ai pas réveillé dans la foulée, je suis allée chercher deux verres d'eau et deux aspirines supposant qu'il n'apprécie pas le maux de tête qu'il aura aussi. Une cuite au Cognac quelle idée ! Bêtement je l'ai regardé dormir, il semblait si apaisé que j'ai hésité à le réveiller. Finalement, il a dû sentir mon regard et il a commencé à sortir de son sommeil et à s'étirer, paniquée je suis partie me planquer dans la salle de bain. Manque de peu j'étais largement grillée. La honte - encore. Lucas est moi on s'est revu, puis revu, puis embrassé, puis on l'a fait, c'était parfait, une impression de vivre une idylle. Je savais que ce n'était pas mon don,  qu'il était comme immunisé. Je suis tombée amoureuse et à la fin de mon cursus on a fini par partir ensemble. Il a trouvé un boulot à Louiseville et j'en ai fait autant. On vivait une belle histoire, la seule tâche s'était ma mutation que je gardais secrète, juste par peur de son regard.

Pour moi Lucas était l'homme de ma vie, celui dont je voulais des enfants, depuis que j'aurais suivi à l'autre bout du monde. Même lorsqu'il a été muté à Radcliff je l'ai suivi. Faisant d'abord des allés retour pour être présente au boulot, j'ai fini par être une correspondante pour le principal journal de Louiseville mais, aussi correspondante pour d'autres journaux. Effectivement la crise de Radcliff intéresse la presse, vous savez qu'on est aux Etats-Unis, comment douter que les journaux ne se régalent pas d'un bon scandale ? Je fais donc des articles pour de grands journaux mais, pas tout le temps, je suis principalement la journaliste "choc" de Radcliff et je suis presque sûre que mon audace ne plaît pas beaucoup au Maire qui aurait voulu mettre une personne rangée et gentille qui ne va que dans son sens, mais une chose qu'il doit savoir, dans le journalisme on prône principalement l'actu vraie et ce que qui se passe ici doit être révélé monde entier. Je suis plutôt fière de mon parcourt professionnel. Seulement il a empiété sur ma vie sentimentale, mon engagement pour les mutants à commencer à poser problème et Lucas a commencé à se poser des questions. Pourquoi ? Pourquoi n'aurais-je pas le droit de les aider ? Cela ne semblait pas vraiment à son goût. Je me suis quand même décidée à lui parler de ce que j'étais. Différente, j'ai beau en être fière, mon don seule ma famille est au courant, je n'en parle pas parce que les gens auraient peur de ne plus être eux-mêmes à mes côtés. Je veux qu'on me voit comme je suis... enfin presque. C'est aussi un moyen d'être en sécurité, je ne veux pas être la prochaine cible d'un hunter un peu trop cinglé. La réaction de Lucas n'a pas été celle que j'imaginais. Il est parti en claquant la porte. J'ai pensé que l'annonce après tant de temps pouvait largement bouleverser. J'étais loin  d'imaginer qu'après avoir été distant pendant plusieurs jours, dans mon sommeil il me vaccine. Je me sers souvent de mon don au boulot, je sais que ce n'est pas vraiment moral mais, il faut savoir se faire une bonne place. Je n'aurais pas décroché mes emplois de consultantes pour de grands journaux je suppose. Je ne remets pas mes compétences en doute, mais je suis sûre que je n'étais pas la première sur la liste. Et si je n'étais pas à la hauteur, on m'aurait appelé pour me virer depuis un moment. Bref

Ma vie a pris un nouveau tournant à ce moment-là. Lucas a disparu de mes écrans radars sans une explication. J'aurais aimé pouvoir lui dire toute la haine que j'éprouvais pour lui mais, je n'ai pas la moindre idée d'où il peut être. On avance comme on le peut. Mon boulot me prend pas mal de temps. Juste après le départ de mon compagnon, j'ai décidé de m'engager. Je l'ai toujours plus ou moins été, seulement j'étais toute seule avec mes pauvres articles qui n'aident pas autant que je le voudrais. Le groupe des Uprisings m'ont ouvert les portes, je partage leur idéologie et j'aime l'action. Il faut des gens pour défendre aussi bien les mutants que les humains je crois, je ne suis pas une pro mutant, tout le monde a le droit de vivre et il faut se bouger et je suis plutôt fière de moi. Cela m'aide à remonter la pente. Je suis aussi engagée dans une chose qui me tient à coeur. J'aide le foyer de Radcliff, j'ai toujours adoré les enfants, j'en ai toujours voulu mais, je ne sais pas si ma vie, ma condition de  mutant me permettra un jour d'avoir mon enfant à moi. Alors, je me rends utile avec des enfants. Généralement je suis avec les plus jeunes. La plupart d'entre eux en voient beaucoup trop pour leur âge. Notamment le petit Joey, sa mère était une mutante, elle a été tuée sous ses yeux alors qu'il n'avait pas trois ans. Les médecins pensent même qu'il a été vacciné mais,  ne semble sûr. Le petit ne parle plus, a tendance à faire pipi au lit et des cauchemars. Il me rappelle que lors de la vaccination secrète de Lucas j'ai appris que j'étais enceinte. Je le sais, car le vaccin m'a fait perdre cet enfant, ce qui n'est pas plus mal, car il n'aurait pas grandi dans de bonnes conditions. Joey je le considère comme mon petit, j'aimerais pouvoir l'adopter, j'y songe de plus en plus, il ne parle qu'à moi et son psy, seulement être mère célibataire pour adopter n'est pas la meilleure des qualités. Je ne suis pas une mutante recensée alors je doute qu'on puisse me reprocher cela, je tiens à ce que ça reste secret. Les dossiers pour lancer la demande sont sur mon bureau, j'ai tellement peur que ce soit un échec. Et puis j'ai peur pour lui... ma vie risque d'être mouvementée, je ne peux tout de même pas le laisser tomber, ce petit a besoin de moi. Comme Lockart. Un ami que j'ai rencontré en emmenant Joey chez son psy, j'ai commencé à discuter avec lui dans la salle d'attente... il semble être un homme plein de surprise. C'est le mot, je m'inquiète pour lui, je n'ai plus de nouvelles de lui et je devrais me renseigner pour trouver son adresse et débouler sans prévenir pour savoir ce qui se passe. Je n'ai pas beaucoup d'amis ici, mais Lockart en est devenu un et je n'ai pas l'intention de le laisser tomber. Je ne dois laisser tomber personne.