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 (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you

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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeVen 20 Fév 2015 - 1:06


the saddest word, in the whole wide world
can you lie next to her and give her your heart as well as your body. and can you lie next to her and confess your love as well as your folly. and can you kneel before the king, and say i'm clean. but tell me now, where was my fault in loving you with my w h o l e heart. a white blank page and a swelling rage. you did not think when you sent me to the brink. you desired my attention but denied my affections w/isolde saddler & cesare demaggio.

Le noir s’était plongé dans l’ambré ; Cesare, son regard absorbé par l’alcool scintillant au fond de son verre, cherchant désespérément à se raccrocher à quelque chose. Les minutes, les dizaines de minutes avaient glissé hors du temps, hors de son esprit, hors de lui-même sans qu’il ne les voit défiler : déjà, la nuit dehors s’était faite épaisse, renforcée par l’hiver qui allongeait ses longs doigts blancs sur la ville de Radcliff. Ici, les ténèbres de la nuit étaient plus épaisses que n’importe où ailleurs ; étouffantes et déroutantes, si profondes qu’elles ressemblaient à des abysses. Peut-être était-ce cela, tout ce qui entourait le jeune homme : un gigantesque trou noir dans la réalité, qui absorbait peu à peu toute substance de vie. Si seulement. Ce n’était aucun phénomène physique contre lequel il pouvait lutter, qui l’avait amené ici, vissé sur cette chaise, retournant les événements des semaines passées : lui qui avait hurlé après sa sœur parce qu’elle était sortie de leur chambre de motel sans le prévenir pour quelques minutes à peine, voilà qu’il était assis, ici, désemparé, depuis bien trop longtemps. Fais ce que je dis, pas ce que je fais – comme avait relevé Aria dans une œillade furibonde, ses yeux si clairs flirtant à la surface du visage de son aîné : les circonstances faisaient que Cesare se retrouvait en charge ; en charge de leur vie, et de leur survie. Alors même qu’il ne savait pas quoi faire d’une seconde à l’autre, d’une aube vers la suivante. Volontiers, il laissait le désarroi peser sur son quotidien et chaque parcelle de son esprit, comme si cela lui permettait de faire pénitence d’une quelconque manière – comme si cela n’était pas tout simplement misérable, mais repentant également. Sans doute que ses croyances auraient dû le guider entre les murs épais et froids d’une église, pour se confesser sur les péchés qui pourchassaient son être, pourrissaient son âme de l’intérieur : Cesare restait cependant vertueusement muet quant à ce qu’il avait fait. Quant aux cauchemars qui le pourchassaient, lui, dans l’imprenable de la nuit. Il était celui qui devait veiller sur sa sœur, celui qui devait s’assurer qu’ils vivent tous les deux. Celui qui ne laissait guère transparaître le doute sur son visage, si ce n’est à ces futiles, fébriles instants où Aria détournait le regard, et ignorait au combien les traits de son visage s’affaissaient ; au combien la piqure d’une assurance virulente revenait s’éveiller à lui. Il n’avait pas le droit d’être en vie, d’être ici. Pas le droit parce qu’il n’y avait qu’une part de lui qui regrettait ce qu’il avait fait, l’autre se persuadant qu’il n’avait pas eu le choix. L’autre se persuadant que c’était ainsi et qu’il le referait, sans ciller ; parce qu’Isolde en valait la peine. Parce qu’Aria en valait la peine. Parce qu’il avait presque été quelqu’un de bien, sans le devenir profondément. Qu’est-ce que cela aurait pu changer, au fond ? Dans la balance qui s’était constituée à l’esprit, au cœur, à la déraison de Cesare, toutes les vies de cette planète pouvaient valoir celle d’Aria. Celle d’Isolde. Pour la survie de qui avait-il troqué celle de dizaines de transmutants ? Le fils des DeMaggio avait déjà abandonné ces songes inutiles depuis bien longtemps : il l’avait fait, et c’était ce qui hantait sa raison. Sa conscience. Foutue conscience qui se rappelait à lui mais qui l’avait désertée la première lorsque l’ultimatum de ses parents s’était présenté à lui : elle avait bon dos, la conscience, à le torturer à présent qu’il avait fait un choix. Seul. Plus seul que jamais. Ses doigts s’étant crispés, serrés autour du verre devant lui, Cesare se décida enfin ; le froid dans ses mains fut bien vite effacé par la brûlure de l’alcool glissant dans sa gorge, et se répandant dans tout son corps comme pour le réveiller. Rien ne valait un bon verre d’alcool pour se remettre les idées en place : un, ou plus encore. Perdre le fil du temps lui avait fait perdre le fil de tout ce qu’il avait ingurgité au milieu de ses songes, toujours plus noirs, toujours plus tortueux.

« Je peux savoir ce que tu fous ?! » Aria l’avait interrompu alors qu’il avait été occupé, penché sur un sac pour tenter d’y mettre de l’ordre : dedans, il y avait les résidus de sa vie en tant que chasseur. Ces vieux poignards tranchants et glacés, les armes lourdes qu’il avait eues avec lui au moment de disparaître de la vue de ses parents ; à croire que, si brisés qu’ils avaient été par la vie, les deux chasseurs qu’ils étaient n’avaient même pas pensé aux précieuses munitions qu’il perdait aux mains de leurs deux indignes enfants. Des transmutants. Ce songe le fit frissonner ce soir aussi, le dégoût remontant dans sa gorge, habitant chaque fibre de son être – il détestait ce qu’il était devenu, et le doute que cela avait amené dans son existence. Noir. Blanc. Gris. Tant de nuances de gris, de ténèbres et de lumière qu’il n’aurait jamais cru trouver où il les avait trouvées. Dans ses parents, torturant sa sœur à cause de la mutation de ses gênes. Dans Isolde. Isolde. Sa chevelure blonde, respirant sous le soleil, qui se faisait peu à peu, elle aussi, avalée par les ténèbres ; la raison, toujours cette raison, qui le torturait. Lui disait que jamais il ne la reverrait. Que c’était mieux ainsi, quand bien même ça lui brûlait les entrailles toutes entières, et lui donnait envie d’arracher à mains nues cette substance traitresse qu’était son âme, quelque part en lui. Peut-être était-ce le sang dans ses veines. Le cœur au fond de sa poitrine. La faiblesse qu’elle avait éveillée en lui, cet instant où il l’avait vue, et avait cessé de ne penser qu’à lui. Qu’à Aria. Qu’aux ambitions de ses parents. « Je sais pas. » avait-il reconnu d’une voix neutre, au moment d’attraper son sac de munitions, accrochant une arme à sa ceinture, cachant la lame glacée d’un poignard au niveau de sa cheville, l’autre à son flanc. Il avait ignoré les protestations de sa sœur, ses mains fines, fermement accrochées à son bras, à sa veste. A rien du tout. Il avait tout simplement abandonné Aria derrière lui, dans cette chambre de motel où elle devait faire les cent pas à l’heure actuelle. Il avait foutu ses munitions sur le siège passager, passant au volant de sa voiture sans se retourner. Sans se retourner sur sa sœur ; son dernier éclat de famille, cette dernière âme qui s’accrochait à lui, et alimentait encore son cœur du sentiment d’appartenance. De compter. Elle allait le détester, cracherait sa haine sur lui aussitôt qu’il rentrerait ; s’il rentrait. C’était surtout le devoir de se souvenir, qui avait ramené Cesare à sa condition de chasseur, à ce que ses tripes lui dictaient de faire – ça aurait pourtant dû être plus que ça. Génétique, hérité de ses parents. Contrairement à cette mutation répugnante qui ne venait de nulle part, sans crier gare, et avait frappé la dernière génération des DeMaggio. Lui qui avait été né pour être un chasseur, lui qui avait été entraîné toute sa vie durant pour exterminer, craindre, détester les  mutants. Voilà qu’il était l’un d’eux. Voilà qu’il sentait peser sur ses épaules la présence de l’une d’eux. Isolde. Isolde et son regard plein de haine, Isolde et ses paroles. Tout autant de parasites qu’il avait besoin de chasser, à grands coups de couteaux, de combats et de risques inconsidérés. La noyer dans son sens du devoir, l’oublier dans l’imprudence. Crever, pourquoi pas, si cela lui permettait de la laisser derrière lui. Elle semblait être un spectre accroché à ses baskets, prêt à le suivre où qu’il aille, quoiqu’il fasse : au fond de son verre de whisky, il eut presque le sentiment de sentir à nouveau la brûlure provoquée par les yeux de la blonde, transperçant sa chair comme la plus tranchante des lames. Si seulement. Il avait presque été un digne fils pour les DeMaggio.

Abandonnant une boule de papiers qui avait tout pour ressembler à une poignée de dollars pour payer ses consommations, Cesare quitta le bar miteux et ses sempiternels songes, ses pas retrouvant instinctivement la voiture à quelques mètres de là. Au moins savait-il une chose ; ses réflexes de chasseur ayant repris leurs droits, Cesare avait préparé son excursion avec soin, observant maintes fois les lieux avant de se décider, laissant défiler sous ses yeux hagards toutes les nouvelles des événements qui avaient déchiré la foule de Radcliff. Il savait où il allait – non pas ce qu’il y ferait, une fois arrivé. Peut-être se contenterait-il de se fondre dans le néant, pour simplement observer. Peut-être déciderait-il par automatisme, de faire demi-tour sans se retourner. Peut-être tuerait-il, comme c’était écrit en lui depuis des années déjà – comme il l’avait déjà fait, excellant dans le domaine de la chasse à l’homme comme à celle de la chasse au gibier. Les kilomètres se fondirent dans le temps, défilant à toute vitesse eux aussi : ligne jaune après ligne jaune, Cesare avait laissé la ville de Radcliff derrière lui, balayant volontiers le sentiment de soulagement que cela éveilla en lui : Aria et lui avaient déjà décidé de rester dans cette ville, au cœur des événements de celle-ci. Cette ville où leur famille se trouvait, où leur famille les chercherait, sans conteste. Quitter Radcliff reviendrait à prendre la fuite, devant la menace de leurs parents. Ou face à leurs démons. Et quand bien même la liberté les appelait, leur tendant des bras presque affectueux, Cesare et Aria tenaient encore bon. Peut-être pour rien. Il abandonna sa voiture sur le bord de la route, à plus d’un kilomètre de la destination : la dernière chance de faire demi-tour se rappela à lui, alors qu’il était sans doute passé de tard à tôt, minuit ayant sonné depuis bien longtemps déjà. Pourtant, ni épuisement, ni lassitude quant à son entreprise stupide n’avait pris Cesare jusque-là : il ne se voyait pas rentrer dans la chambre de motel qu’il partageait avec sa sœur, pour se coucher dans son lit et s’endormir paisiblement. Sans doute que tuer, l’odeur du sang, l’acte en lui-même, de l’aiderait guère plus, tant sa vision de la chasse aux transmutants avait changé à présent. Bien malgré lui : il aurait voulu, pouvoir continuer à les considérer comme des animaux, comme un danger pour la société. Comme des êtres qui ne méritaient pas mieux, tant ils menaçaient quotidiennement de glisser dans la vie simple de gens ordinaires pour leur dérober leur bonheur. Assis dans la pénombre de la voiture pour de longues minutes, le jeune homme avait ouvert le sac de munitions qu’il avait emmené avec lui, chargeant une seconde arme pour la prendre également, non sans pour autant s’encombrer de choses inutiles. Le nécessaire de survie des chasseurs, il l’avait, en ces instincts qu’on lui avait inculqués depuis trop longtemps pour qu’il ne se souvienne du début de son lavage de cerveau. La gorge sèche, regrettant subitement d’avoir quitté sa place au bar et son verre de whisky, Cesare frissonna sous le froid de la nuit, marchant seul. Seul, encore. Sur des centaines de mètres, près d’un kilomètre en à peine une demi-heure, le vent griffant son visage ayant eu pour effet drastique de le réveiller une bonne fois pour toute. Encore pour cette journée, il passera une nuit courte, se constituant de deux heures tout au plus, prétendant au visage de sa sœur que tout allait bien. Aux abords de la base militaire encore largement éclairée par des faisceaux de lumière tournant ici et là, Cesare préféra le couvert des arbres bordant l’endroit, ces quelques réminiscences de nature qui pourraient presque donner à l’endroit une allure moins morbide. Presque. Pourtant, cette base transpirait le louche, le mortel. Le danger. L’adrénaline. Egoïstement, tout ce dont Cesare avait besoin pour se perdre dans ces vieux réflexes qui seraient à même d’évincer totalement Isolde. Et les visages des autres. Leurs spectres, sortant de la pénombre pour le poursuivre. Capables de lire en lui au point de savoir qu’il ne pouvait pas, ne pouvait pas regretter son choix.

Dix, peut-être vingt minutes passèrent sans que rien ne se passe, avant que Cesare ne se décide à quitter son poste d’observation pour entrer dans l’action, escaladant rapidement derrière un des camions militaires qui s’était engagés dans le chemin qui menait à l’entrée, il n’eut aucun mal à échapper à la vigilance des gardes, lassés sans doute par le long travail qu’ils avaient à accomplir à une heure pareille de la nuit. Si quelqu’un pensait justifié de les payer vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour faire leur travail, c’était que quelque chose se tramait ici, et que les militaires et autorités alentours craignaient que des choses n’arrivent autour de cet endroit. Ces gens étaient-ils seulement de taille pour faire face à des mutants, quels qu’ils soient ? Après tout, d’un simple geste de la main, Cesare aurait pu les priver de leurs armes, rendre celles-ci parfaitement inutiles – il aurait pu, sans doute, préférer une des autres entrées du bâtiment, les hauts barbelés qu’il aurait pu écarter de son chemin : plongé dans le déni, le jeune homme se raccrochait surtout à ses talents de chasseurs, aussi risquée soit l’opération à présent. C’est sans la moindre encombre qu’il toucha le sol, les deux conducteurs du camion ayant abandonné leur cargaison le temps d’aller signer le reçu ; avant de se fondre dans l’ombre, Cesare n’eut qu’à assommer l’un des gardes de nuit, agissant silencieusement et agilement. Pourquoi tant de mascarade alors qu’on l’aurait accueilli à bras ouverts, s’il s’était présenté comme un chasseur ayant envie de s’attaquer sans réfléchir au premier transmutant qui passerait dans le secteur ? Son problème demeurait toujours dans ses gênes : il n’était ni un chasseur, ni un transmutant, forcé d’être dans ce no man’s land qu’il aurait bien cédé à qui le voulait. Blanc. Noir. Dichotomie. Et aucune nuance de gris. Presque. Enfilant la veste qu’il avait prise au garde assommé, Cesare se laissa aller à parcourir en quelques foulées rapides les vastes espaces ouverts de la base, tentant de lutter contre la curiosité qui le taraudait, la possibilité à portée de main : entrer dans les lieux grâce à la carte d’accès qu’il avait dérobée, et voir ce qui se passait là-dedans, ce qui se tramait au cœur de l’organisation militaire. C’était le transmutant qui avait vécu au côté d’Isolde et des autres, qui en avait envie. Le chasseur. Le chasseur… c’était une autre histoire ; il saisit dans un coin de son champ de vision une chevelure blonde, se glissant discrètement parmi la noirceur de la nuit. Son cœur manqua un battement, pour le court instant où il se crut poursuivi par une vision traitresse, la présence d’Isolde dans son esprit, se matérialisant devant ses yeux, rien que pour ses yeux. Ce n’était pourtant pas le cas. Les mains de Cesare trouvèrent toutes seules l’arme à feu qu’il avait à la ceinture, l’attrapant entre ses doigts, chaque bribe de son attitude transpirant le calme calculé qu’il avait habituellement, lorsqu’il était en chasse. Aussi discret, silencieux, que vif, Cesare n’eut aucun mal à se fondre dans le chemin discret de la silhouette blonde à quelques pas de lui ; une intruse sans conteste, puisqu’il reconnaissait dans son attitude celle qu’il avait à l’instant précis. Tout s’enchaîna en une fraction de seconde, au moment où Cesare allait bondir pour attraper le bras de l’étrangère et lui faire faire face, une alarme assourdissante retentit sur toute la base, tendant immédiatement l’air. Ils ne purent bouger qu’un cil, avant que Cesare ne se laisse guider par ses instincts, bondissant immédiatement sur la blonde à quelques pas de lui, prêt à lever son arme et profiter du bruit, de l’agitation pour faire ce qu’il avait à faire ; jusqu’à ce qu’il ne la reconnaisse. Son visage, son regard. Elle le transperça en une fraction de seconde, le paralysant dans un vide qui n’appartenait plus à cette base, ni au présent. Allait-il laisser sortir le moindre son de sa bouche ? La fraction de seconde suivante lui parut durer des heures, avant qu’un faisceau de lumière n’éclaire son visage à lui, et celui d’Isolde, au poignet de laquelle il avait accroché une prise plus forte qu’il ne l’aurait voulue. Sans prendre le temps de réfléchir, il se baissa dans le refuge qu’elle avait eu avant qu’il ne l’intercepte, l’entrainant avec lui. Ils étaient si près l’un de l’autre, l’air brûlant dans les poumons de Cesare, sa froideur gagnée par de la fierté déplacée ; silencieux, il ne daigna pas regarder la blonde à côté de lui plus qu’il ne l’avait déjà fait jusqu’alors, préférant se concentrer sur les dangers imminents qui menaçaient d’arriver, d’un coin ou de l’autre de la base. « Qu’est-ce que tu fous ici ? Tu ne devrais pas être là. » marmonna-t-il, toujours sur le qui-vive, sans avoir remarqué que sa main pourrait, dans une certaine mesure, finir par briser le poignet de son démon, d’Isolde, tant il serrait fort ; tant elle était réelle. Là, face à lui, l’irradiant de sa présence.


Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 21 Avr 2015 - 2:45, édité 2 fois
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeVen 27 Fév 2015 - 12:59

No time for love, No time for hate.
CESARE DEMAGGIO & ISOLDE SADDLER
Tough girl In the fast lane. No time for love, No time for hate. No drama, no time For games. Tough girl Whose soul aches. I'm at home On my own Check my phone, Nothing, though Act busy Order in Pay TV It's agony. I may cry, ruining my makeup, Wash away all the things you've taken. I don't care if I don't look pretty. Big girls cry when their hearts are breaking. Tough girl, I'm in pain. It's lonely at the top, Blackouts and airplanes. I still pour you a glass of champagne. I'm a tough girl Whose soul aches. ~ big girls cry.

Assise dans sa voiture à l'arrêt, Isolde avala le reste du dîner qu'elle s'était préparé. On était bien loin du plat gastronomique, elle s'était contentée de s'arrêter dans une pâtisserie de la ville pour acheter quelques cochonneries, faire le plein de chocolat avait toujours été essentiel pour elle et les événements récents qui marquaient sa vie n'avaient en rien arrangé la gourmandise dont elle faisait part. Sa grossesse récente ajoutée au chagrin de la perte de ses amis, à la culpabilité d'avoir donné à Cesare toutes les clefs nécessaire pour pouvoir les détruire, lui donnait envie de se noyer dans la nourriture. Elle ne pouvait pourtant pas céder à ses envies. Elle avait une mission à accomplir et elle devait aller jusqu'au bout, elle le devait à toutes les personnes qui avaient donné injustement leurs vie pour la cause qu'elle avait choisi de défendre. Elle le devait à Anthea et à son père, tous les deux étaient morts à cause d'elle, à cause de ce qu'elle était alors qu'ils n'étaient que des humains. Ils étaient morts à cause d'elle alors qu'ils avaient été les personnes à qui elle tenait le plus. Elle ne pouvait pas baisser les bras, ce serait trahir leur mémoire et détruire tout ce pourquoi ils étaient morts. C'était avec cette idée en tête qu'après sa journée passée au commissariat, la blonde s'était rendue jusqu'à la base militaire non loin de Radcliff. Elle savait qu'ils étaient en lien avec les hunters et s'il y avait bien un endroit où pouvaient être menées les recherches sur le NH24, ça devait être ici. Ce vaccin était une arme qui les arrangeait bien, un moyen d'arrêter les transmutants, de les soigner comme ils se plaisaient à le dire. Mais elle n'avait pas l'impression d'être malade, elle n'avait pas besoin d'être soignée. Aucun d'eux n'en avait besoin, elle détestait cette idée de vaccin et elle pendait qu'en arrêtant ou en bloquant les recherches et la fabrication de ce pseudo vaccin, ce serait déjà une petite victoire sur les hunters. Seule ça semblait compliqué, cependant, elle se fichait des risques qu'elle prenait, elle avait l'impression de ne plus rien avoir à perdre. Elle devait continuer seule, elle avait déjà laissé trop de personnes mourir à sa place, alors maintenant, elle agissait seule. Elle avait perdu son groupe et faire confiance à quelqu'un d'autre après ce qui s'était passé avec Cesare lui semblait impossible. Elle lui avait fait confiance, elle l'avait même aimé et tout ça pourquoi ? Pour qu'il la trahisse de la pire façon possible. Il l'avait trahie elle ainsi que tous les membres du groupe, mais aussi tous les transmutants. Il était comme eux et pourtant, il travaillait pour les hunters. C'était stupide d'après elle. Combien leur faudrait-il de temps pour le tuer lui aussi? A moins qu'ils se contentent de le vacciner pour qu'il soit de nouveau normal. Il aidait les mauvaises personnes. Elle se détestait pour l'avoir aimé et pour être incapable de l'effacer de sa mémoire quand bien même il avait tué ses amis. L'enfant qu'elle attendait était – malheureusement – de lui, alors plus les jours passaient, plus cette vie grandissait en elle, moins elle arrivait à oublier le jeune homme. Un soupire passa le seuil de ses lèvres alors qu'elle balançait le sachet de son donuts sur le fauteuil passager. Des jumelles en mains, elle observa la base militaire puis, jugeant que le moment était venu, elle quitta sa voiture, noua ses cheveux en un chignon rapide avant d'enfiler une blouse blanche et de mettre des fausses lunettes sur le bout de son nez avant d'attraper un gros sac noir qu'elle avait dans le coffre. Rapidement, elle se précipita vers la base et cachée, elle attendit que les portes ne s’ouvrent sur une personne pour l’assommer, lui piquer son badge et le planquer dans un coin plus loin, avant de rentrer dans la base.

Elle avançait avec prudence dans la base, elle savait qu'il ne faudrait pas longtemps avant que quelqu'un ne remarque une intrusion, elle devait faire vite. Elle avait étudié les plans de la base pendant suffisamment longtemps pour savoir où elle allait. Marchant rapidement, elle passait simplement pour une scientifique un peu pressée. Elle voulait juste atteindre les laboratoires et détruire un maximum de vaccin. Son sac contenait assez d'explosif pour rayer complètement les laboratoires de cette maudite base, mais elle n'était pas certaine d'avoir le temps nécessaire pour tout placer. Cette mission elle l'avait eu en tête plusieurs mois plus tôt, le plan avait été parfaitement échafaudé, au moins pour plusieurs personnes, mais elle était seule à présent, alors il fallait qu'elle fasse avec. Nerveusement, elle passa son badge à l'entrée d'une porte mais l'accès fut refusé. Merde. Ils avaient dû retrouver le type qu'elle avait assommé, sans doute aurait-elle dû prendre le temps de le cacher dans son coffre. Elle soupira, ignorant presque la sonnerie stridente qui retentissait juste au dessus de sa tête. Il n'était pas question de faire marche arrière. D'un geste rapide elle donna un coup de coude contre le panneau de contrôle de la porte, le cassant avec facilité grâce à la force dont elle était dotée. La porte s'ouvrit et elle s'efforça de rester aussi discrète que possible, longeant les murs, marchant particulièrement rapidement. Elle pouvait le faire. Elle y était presque elle le savait. N'hésitant pas à assommer les gardes qui gardaient les portes pour arrêter l'avancé de l’intrus à travers la base, elle faisait son chemin, elle y était presque, alors quand elle senti une présence dans son dos, elle s'apprêta à s'attaquer à la personne ne question, comme elle l'avait déjà fait avec plusieurs gardes depuis qu'elle était entrée dans la base. Personne ne s'attendait à ce qu'une fille comme elle puisse être dotée d'autant de force, son pouvoir était un véritable avantage pour elle. Pourtant, reconnaissant le visage de celui qui lui faisait face, la jeune fille se contenta de reculer d'un pas. Elle avait la soudaine impression d'être paralysée. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Cesare était la dernière personne qu'elle voulait voir en cet instant. Sa présence n’aurait pourtant rien dû changer à son plan, alors, pourquoi est-ce qu'elle s'arrêtait bêtement comme ça ? Bêtement elle se laissait faire alors qu'il avait attrapé son poignet et qu'il la forçait à venir avec lui. Le souffle coupé elle avait l'impression d'être incapable de réfléchir. Il fallu qu'elle entende le son de la voix du jeune homme pour revenir à la réalité. « Qu'est-ce que ça peut te faire ce que je fais ici ? Ce n'est pas comme si ce que je faisais de ma vie avait pu t’intéresser un jour ! » S'il avait rejoint son groupe ce n'était qu'en tant qu'espion, alors ce qu'ils essayaient de faire, il devait certainement s'en foutre comme de sa première chemise. D'un geste brusque, elle récupéra son poignet, elle avait plus de force que lui et il aurait dû le savoir, il savait ce dont elle était capable si elle le cachait assez bien en société, au sein de son groupe, c'était une force dont ils avaient besoin, alors elle n'avait eu aucune raison de s'en cacher. « Est-ce que tu vas essayer de m'arrêter ? » Sans vraiment réfléchir, elle posa la main sur son arme de service qu'elle portait à la ceinture, elle se voulait prête à riposter s'il tentait quoi que ce soit, utiliser une arme était stupide, surtout face à lui, mais c'était un réflexe qu'elle tenait de son boulot, cette arme était une bonne façon de se défendre, même si elle était meilleure à mains nues, on lui avait toujours dit qu'une arme permettait d'arrêter rapidement son adversaire et là vu que le temps était compté, elle avait besoin d'être rapide. Il fallait qu'il dégage de son chemin avant qu'on leur tombe dessus.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeDim 15 Mar 2015 - 4:40


the saddest word, in the whole wide world
can you lie next to her and give her your heart as well as your body. and can you lie next to her and confess your love as well as your folly. and can you kneel before the king, and say i'm clean. but tell me now, where was my fault in loving you with my w h o l e heart. a white blank page and a swelling rage. you did not think when you sent me to the brink. you desired my attention but denied my affections w/isolde saddler & cesare demaggio.

Ils avaient été éphémères, purement éphémères, ces moments où il avait cru pouvoir caresser avec honnêteté chaque parcelle de bonheur qu’il avait connue avec Isolde. Chaque baiser avec elle, chaque caresse sur sa peau, chaque regard dans sa direction avait fait traverser mille douleurs par sa peau. Il avait pensé à Aria, quelque part, qui, qui sait, lui tournerait le dos pour ce qu’il était en train de faire. Il avait pensé à ses parents, qui lui tourneraient surement le dos, quoiqu’il fasse ; s’ils découvraient un jour ce qu’il était réellement. Il avait pensé à lui-même, oscillant entre le désir de fuir la jeune femme, et de ne plus jamais la quitter. Egoïstement, alors que ça mettait sa vie en danger, alors que ça mettait tout ce en quoi Cesare avait toujours cru, sur une balance, sur un fil menaçant de se déchirer au moindre coup de vent. Il avait surtout pensé à Isolde, accrochée à l’affection d’un mensonge pur et dur, qui, un jour, lui échapperait d’entre les doigts, et deviendrait cendres dans son cœur. Isolde n’avait jamais été une mutante, Isolde n’avait jamais été une ennemie qu’il avait été né pour exterminer ; elle avait été une personne à part entière, capable d’éveiller ces relents d’âme qui n’avaient eu de cesse de torturer le jeune homme. DeMaggio jusqu’au bout des doigts, sans cesse hanté par ce qu’il devait faire, ce qui coulait dans ses veines comme le réflexe simple de respirer. Elle avait échappé à toutes les lois naturelles qui régissaient habituellement l’univers du chasseur qu’il était ; ni dans le noir, ni dans la lumière – simplement dans la clarté de chaque élément de ce monde, humaine et si humaine qu’il n’avait eu aucun mal à sentir dans chaque fibre de son corps résonner les sentiments qui avaient si aisément glisser entre eux. Sans le moindre mot. Comme d’un commun accord scellant leurs destinées, rattachant leurs êtres l’un à l’autre sous l’impulsion d’une force bien supérieure à ce qu’ils ne seraient jamais. N’étaient-ils que des pièces d’échec, placées selon la volonté d’un Destin tortionnaire ? Sa mère appellerait cela Dieu ; Dieu qui les ramenait face à face en ce jour, Cesare plus que jamais exposé au regard furibond de la jeune femme. Quelque part, égoïstement, stupidement, il se plaisait à croire que la haine de la blonde indiquait qu’elle ressentait, au moins, encore quelque chose à son égard. Qu’il occupait ses songes, d’une quelconque manière, de la même façon qu’elle hantait les siens. Spectre imprenable. Satin à son âme. Isolde avait marqué ce tournant décisif sur lequel le fils DeMaggio ne pourrait jamais mettre de nom ; l’instant critique où une part de son esprit avait embrassé l’idée de trahir sa famille, puisque c’était ce qu’il était. Une trahison, tâche terne dans l’héritage précieux des siens, la branche branlante de l’arbre généalogique aux racines si profondément ancrées dans le sol. Se pencher sur cette vie de paria, en imaginant l’obtenir grâce à Isolde, avait été bien plus facile que de se dessiner à l’avenir, seul et marqué à tout jamais comme la honte de sa famille. Il n’était pas seul à présent ; avec Aria, Aria et leurs hantises.

Mais c’était différent ; et jamais Cesare n’avait ouvert sa bouche en présence de sa sœur pour énoncer le nom de la jeune femme qu’était Isolde, ni expliquer d’une quelconque manière ce qu’elle avait représenté pour lui. Ce qu’elle représentait encore, malgré tout. Elle le détestait ; il chérissait pourtant dans son for intérieur tout ce qu’elle lui avait fait comprendre, ou tous ces desseins qu’il avait cru pouvoir choisir avec elle. Mais aujourd’hui, la ténacité d’Isolde à être fidèle à ses croyances, alimentait la haine et la colère qu’elle avait à son égard : et il avait fallu que le chasseur s’y retrouve brusquement confronté, sans même s’y attendre. Certainement pas en s’y préparant : et jusqu’au bout, il savait que chaque œillade d’azur était plus douloureuse que tous les coups qu’il avait pris dans sa vie. Tant de choses se passaient autour d’eux, des silhouettes se pressaient et accéléraient le pas, et déjà la base militaire bourdonnait d’une activité nouvelle, en plein milieu de la nuit. A cause de lui. A cause d’eux deux. Mais le risque de se faire prendre appartenait à une autre dimension, une toute autre vie, et la peur qui menaçait de fondre sur lui, ne rattraperait jamais qu’une seule part de son âme, sans jamais complètement l’engloutir. En comparaison de tous les autres ressentiments qui le torturaient sous la surface inexpressive de son visage, la peur était de loin celle qui perdait le match ; Cesare saisissait pourtant au vol tous ces instincts qui lui permettaient de laisser ses yeux sombres se dérober de leur vision initiale, observant chaque recoin de terre autour d’eux plutôt que le masque glacé que portait Isolde. Mettre des fausses lunettes et revêtir une blouse blanche n’avait en rien empêché le jeune homme de la reconnaître en un seul coup d’œil, et il se demandait presque à qui était destinée cette mascarade, significative d’une vaine tentative à se fondre dans la masse. Si elle n’avait pas été arrêtée jusque-là, c’était peut-être parce qu’on l’avait simplement ignorée, mais il était fort possible qu’Isolde ait été démasquée à peine avait-elle fait le premier pas ici. L’heure n’était pas au débat, et Cesare n’avait même pas envie de formuler une telle pensée sur les façons de faire de la jeune femme. Il l’avait même laissée reprendre son poignet, non sans ressentir ses entrailles se resserrer sous la sécheresse de ses actes, sous l’impérialité de ses mots. Toute tentative de tenir tête à Isolde était vaine - voire même, risquée. Lèvres serrées, gorge sèche, Cesare demeura muet de longues secondes – leurs regards, leurs esprits étaient de toute manière absorbées de plus en plus à chaque seconde par le risque d’être là, qui se multipliait à mesure que la base s’armait contre d’éventuels intrus dangereux. Dans l’équation, Isolde était sans aucun doute l’intruse dangereuse, venue ici avec la ferme intention de nuire à cette base. Cesare, quant à lui, n’avait qu’un vague intérêt à l’égard de cet endroit, si ce n’est sa forte probabilité à attirer des transmutants assoiffés de vengeance. Des transmutants qui l’attaqueraient sans hésiter une fois qu’ils croiseraient son chemin – des transmutants qu’il aurait tous les prétextes du monde d’abattre s’il en avait l’occasion. Un moyen de se donner bonne conscience ; quand bien même cette idée lui paraissait à présent être un fieffé mensonge, une traitrise de plus à ajouter à sa longue liste. Envers qui ? Lui-même ? Isolde ? Curieusement, ne venaient pas au bord de ses lèvres les mots pour expliquer ou justifier à son interlocutrice ce qu’il avait fait, ou pourquoi il l’avait fait. Peut-être parce qu’il savait qu’elle ne le croirait jamais, ne l’écouterait même pas. Et s’énerverait, menaçant de démolir chaque parcelle de cette base, ou de réduire en bouillie son crâne.

Quoique. Il était déjà sorti vivant des précédentes entrevues qu’il avait partagées, et était née en lui l’assurance qu’il n’avait pas à craindre pour sa vie quand il était face à Isolde. Malgré son caractère de feu, malgré l’aversion qui griffait chaque mot qu’elle prononçait. Peut-être que si elle savait pour Aria, pour ce que ses parents avaient menacé de lui faire – de leur faire, à elle et Isolde -, elle verrait les choses différemment. Se justifier n’était pas une perspective qui l’attirait particulièrement. Il encaissait simplement ; silencieux et indéchiffrable, jusqu’à ce qu’elle ne lui pose une question, nette et précise. Tranchante, comme le ton de sa voix. Tranchante, comme l’assurance qu’elle le détestait et que jamais ce sentiment ne changerait. Il ouvrit la bouche, sans savoir quoi dire : il aurait été prêt à bondir, lever son arme à nouveau si qui que ce soit d’autre avait posé la main sur une arme à feu juste en face de lui. Avec Isolde, c’était différent. Jamais il ne pourrait, jamais il ne voudrait – alors à quoi bon prétendre ? « Tu vas me tirer dessus ? » répondit-il simplement, pesant ses mots comme s’ils avaient tout le temps du monde. Ce serait stupide. Et elle ne le ferait pas ; il en avait l’injuste conviction dans les tréfonds de son âme. C’était injuste, parce que c’était tout ce qu’il méritait. Tout ce dont elle aurait besoin, peut-être, pour achever de faire son deuil. Obtenir justice. Ou vengeance. Mais c’était lui. Et c’était elle. Ils étaient coincés dans ce cercle vicieux. « Fais ce que tu veux. » termina-t-il, presque plus pour prononcer ces mots et voir quels effets ils avaient ; elle n’avait pas besoin de son autorisation. Sans doute répondrait-elle cela, même, profitant de l’occasion pour ajouter une salve de répulsion dans sa face, par la même occasion. Elle n’en eut pas le temps – il eut, à vrai dire, tout juste une fraction de seconde pour voir ce qui arrivait dans un coin de leur champ de vision. Un type qui leva son arme, criant un avertissement mais tirant aussitôt dans leur direction ; sans vergogne, sans une once d’hésitation, il attrapa une prise ferme sur le bras de la jeune femme face à lui, l’envoyant s’écraser sur le sol sans la moindre délicatesse en même temps que son autre main s’était levée, fendant l’air et stoppant net la progression de la balle. Il avait cru l’avoir ratée, pour un clignement d’œil ; aucune douleur, aucune mort ne vint, et Cesare ne laissa pas la moindre chance à l’homme de réitérer son attaque. La balle tirée par le soldat lui-même le transperça au niveau du cou, après avoir fait volte-face, projetant agonie et sang, et réveillant en ses instincts de chasseur un sentiment d’urgence plus fort que jamais. Il s’accroupit pour se retrouver au niveau de la blonde ; « Peu importe ce que tu veux faire, fais-le vite. Et je viens avec toi. Tu peux prendre la peine de perdre les minutes qu’il te reste à argumenter contre, ou montrer le chemin. » voilà où ils en étaient. Dans la pénombre, Cesare observa le visage d’Isolde, cherchant quelque part quel impact avaient pu avoir son ton ferme ou ses mots, décryptant déjà le court duel qui se jouait dans l’esprit de la jeune femme. Pouvait-elle seulement prétendre lui faire confiance ? Il y avait eu un temps, pourtant, où ils avaient fait une excellente équipe – complémentaire et irréprochable. Comme pour se racheter, pour croire qu’il n’avait pas tout détruit entre eux, Cesare voulait croire que ce lien existait toujours pour les rassembler.


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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeDim 22 Mar 2015 - 22:43

No time for love, No time for hate.
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Tough girl In the fast lane. No time for love, No time for hate. No drama, no time For games. Tough girl Whose soul aches. I'm at home On my own Check my phone, Nothing, though Act busy Order in Pay TV It's agony. I may cry, ruining my makeup, Wash away all the things you've taken. I don't care if I don't look pretty. Big girls cry when their hearts are breaking. Tough girl, I'm in pain. It's lonely at the top, Blackouts and airplanes. I still pour you a glass of champagne. I'm a tough girl Whose soul aches. ~ big girls cry.

Isolde avait décidé de poursuivre son chemin seule. Elle avait la conviction que c’était le seul moyen qu’elle avait pour s’en sortir. La blonde avait déjà perdu trop de monde autour d’elle, à commencer par sa mère, dès ses premiers instants de vie. Son père, il y avait de ça quelques années, mort pour la protéger des Hunters. Anthea par la suite, ses amis avec elle, parce qu’elle avait fait confiance à la mauvaise personne. Seule au moins, elle savait qu’elle n’allait pas se heurter à une nouvelle déception, elle savait qu’elle n’allait pas ressentir son cœur se briser en des millions de morceaux alors qu’elle enterrerait une nouvelle personne, elle ne sentirait pas la rage s’envahir de chaque parcelle de son corps en remarquant qu’on l’avait de nouveau trahie. Avait-elle vraiment besoin de quelqu’un dans le fond ? Elle en doutait. Elle avait toujours été très indépendante. Elle n’avait besoin de personne et certainement pas de celui qui l’avait trahie. Tout aurait été plus simple si Cesare n’avait jamais croisé sa route. Elle ne se serait pas attachée à lui, elle ne lui aurait pas offert la possibilité de détruire les siens et elle ne serait pas enceinte. Il lui arrivait parfois de détester le destin, le hasard ou dieu seul savait quelle connerie dans le genre, pour les avoir poussé un jour à se rencontrer. Sa vie était bien mieux avant qu’il n’y mette les pieds. Maintenant il ne lui restait plus rien. Elle n’arrivait même pas à s’accrocher à cet enfant qui grandissait en elle. Elle savait très bien qu’avec des parents comme elle et Cesare, il y aurait de fortes probabilité pour qu’il soit un transmutant. Elle n’était pas sûre d’avoir envie de mettre au monde un enfant qui allait passé sa vie à être traqué par les hunters. Le fait était qu’elle se serait pas toujours là pour le protéger, et si elle devait mourir comme son père à elle, dans une dernière tentative de le protéger. Et si elle devait mourir comme sa mère, en le mettant au monde ? Qu’est-ce qui arriverait à cet enfant ? Cette question s’imposait souvent à son esprit et chaque fois elle y songeait, elle sentait comme un frisson lui traverser l’échine. Elle ne savait pas de quoi serait fait le futur, mais il lui faisait terriblement peur, bien plus qu’elle n’était prête à l’admettre. Souvent, elle faisait en sorte de passer pour une fille infaillible, qui n’avait peur de rien, une femme forte, mais ce n’était qu’une façade qui dissimulait bien des craintes et cette grossesse imprévue ne faisait qu’en rajouter quelques une à la liste. En plus de craindre d’être incapable de protéger son enfant, elle avait peur d’être incapable de savoir comment l’élever. Est-ce qu’elle avait vraiment ça en elle ? Certain disait que la fibre maternelle était innée chez une mère, elle avait quelques doutes là-dessus. Si tel avait été le cas, elle serait déjà en train de veiller avec soin sur cet enfant et non pas en train de risquer leurs vies à tous les deux pour aller tenter de faire exploser une partie des vaccins contre les transmutants que les scientifiques avaient conçus. Elle n’arrivait même pas a mettre les besoins de cet enfant avant les buts qu’elle s’était fixé, c’était dire à quel point elle allait être une mère pitoyable. Elle se maudissait pour ça, tout autant qu’elle maudissait Cesare pour l’avoir mise dans cette situation. Si au moins il avait été encore à ses côtés, peut-être que les choses auraient été plus simples, mais non, il fallait qu’il n’ait été qu’un traitre. Maintenant elle était seule et elle préférait encore profiter de cette solitude pour agir comme bon lui semblait plutôt que de s’apitoyer sur son sort.

Infiltrée dans la base militaire, elle n’avait pas pensé qu’elle mettrait si peu de temps avant de se faire repérer. Tant pis, il n’était pas question qu’elle s’enfuie comme une lâche, elle avait une mission et elle irait jusqu’au bout. Habillée telle une scientifique, elle espérait que sa couverture puisse tenir encore quelques temps, elle n’avait pas besoin d’une éternité, juste le temps de d’entrer dans le laboratoire et de poser sa bombe. Dix minutes, cinq minutes ? Peut-être même moins si elle faisait vite. Il fallait qu’elle fasse vite. Mais il fallait croire que la jeune femme était dotée d’une poisse légendaire. Elle ne tarda pas à reconnaitre Cesare qui venait de l’intercepter. Pourquoi lui ? Il était probablement la dernière personne qu’elle avait envie de voir en cet instant. Depuis qu’il avait littéralement fait exploser ses amis, il était toujours la dernière personne qu’elle voulait voir. Il n’était qu’un traitre et malheureusement en cet instant, il semblait également être son seul allié dans cette base. Mais comment lui faire confiance après ce qu’il avait fait ? Est-ce qu’elle ne ferait pas mieux de s’en débarrasser ? La main sur son arme, elle hésita quelques secondes avant de laisser tomber, lâchant la crosse de son pistolet. « A quoi bon ? Tu peux arrêter la balle et je n’aurais fait que perdre mon temps. » Elle laissa échapper un léger soupire. Du temps, elle n’en avait pas tant que ça, alors autant essayer d’en économiser le plus possible, en plus, ça lui éviterait d’utiliser une balle pour rien. « Ce que je veux, c’est que tu dégages de mon chemin. » Elle avait une mission, alors qu’est-ce qu’il venait l’emmerder ? S’il voulait l’arrêter, il l’aurait déjà fait, il serait déjà en train de la conduire tout droit à ses amis les hunters, si tant est qu’elle n’ait pas résisté, ce qui était quasi-impossible. Elle n’allait pas se rendre. Sans vraiment comprendre ce qui lui arrivait, elle se retrouva à terre, sa colonne vertébrale heurta de plein fouet le sol gelé de la base, rendant son dos douloureux, comme si elle avait besoin de ça pour avoir mal au dos, elle n’était qu’au début de sa grossesse, mais plus son ventre s’arrondissait, plus  elle sentait le poids de ce dernier pesé dans sa colonne vertébrale. La chute avait été brutale et douloureuse, si bien qu’elle porta instinctivement sa main à son ventre pour s’assurer que tout allait bien. Tout allait bien. Elle n’était pas médecin, elle n’avait d’ailleurs aucune connaissance dans le domaine, mais elle savait que ça allait, après tout si elle était en train de faire une fausse couche elle le sentirait. C’était probablement la première fois qu’elle s’inquiétait pour sa grossesse. Surprise par sa propre réaction elle fixa Cesare quelques secondes sans rien dire avant de réaliser qu’il fallait qu’elle se ressaisisse. « Je n’ai pas vraiment le choix hein ? » Elle laissa échapper un soupire avant de se redresser. « Après tout, tu es particulièrement doué quand il s’agit de faire exploser les choses. » Elle récupéra le sac qu’elle avait fait tomber dans sa chute avant de commencer à avancer, un pas, avant de se retourner vers Cesare, le pointant d’un index accusateur. « Trahi moi encore une fois et je te le ferais regretter ! » Elle était sérieuse. Il lui avait déjà pris tout ce qu’elle avait de plus cher dans la vie, elle avait déjà toutes les raisons du monde de vouloir lui faire regretter, mais ce n’était ni l’endroit ni le moment adéquat pour là. D’un geste las, elle colla son sac la poitrine du jeune homme. « Et rend toi utile, prend ça. » Elle refit un nouveau pas avant de s’arrêter. « Attention, c’est explosif. » Elle n’était pas sûre que ce soit la peine de le préciser, il avait dû comprendre après tout qu’il s’agissait de faire exploser quelque chose. « Je vais faire sauter leur idiotie de remède. » Précisa-t-elle quand même, regrettant ses mots une seconde à peine après les avoir prononcés. Pourquoi est-ce qu’elle lui faisait confiance au point de lui dire son plan, il aurait très bien pu la suivre sans rien demander après tout. Au moins, maintenant qu’il savait, il pouvait l’accompagner jusqu’au labo sans poser de questions, ou la trahir, elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre avec lui.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeMer 25 Mar 2015 - 0:08


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can you lie next to her and give her your heart as well as your body. and can you lie next to her and confess your love as well as your folly. and can you kneel before the king, and say i'm clean. but tell me now, where was my fault in loving you with my w h o l e heart. a white blank page and a swelling rage. you did not think when you sent me to the brink. you desired my attention but denied my affections w/isolde saddler & cesare demaggio.

Une part de ténèbres avait toujours fait partie de la vie de Cesare ; dans son nom, au plus profond de ses origines, il n’avait jamais été quelqu’un destiné à la normalité. Quitter les rangs des DeMaggio pour avoir une vie normale n’aurait jamais été une opportunité qu’on lui aurait offerte – il n’y avait qu’à voir, après tout, la vitesse à laquelle son père avait désiré tout lui apprendre sur les rudiments de la traque aux transmutants. Au combien Cesare avait été jeune lorsque son père lui avait fait livrer son premier combat au corps à corps ; dans le noir de la nuit, quand il veillait alors qu’Aria s’agitait dans son sommeil, poursuivie par ses cauchemars, le chasseur s’était déjà remis à questionner sa vie de A à Z. Avait-il seulement aimé un jour être un chasseur ? Ou n’était-ce tout cela que le résultat de l’éducation de son patriarche ? Le désir, le devoir naturel de n’importe quel enfant, de satisfaire ses parents ? Tout un cocktail explosif de souvenirs ne cessait de lui éclater au visage à chaque fois qu’il songeait à sa famille – la pseudo-stabilité offerte par les DeMaggio, tant que l’on restait dans les rangs : après tout, sans l’existence de leur mutation, Aria et Cesare auraient tous les deux eu une destinée bien tracée. Profondément gravée dans le marbre, jusqu’au jour de leur mort : c’est ce que fera leur père jusqu’au moment d’expirer. Ce que fera leur mère par loyauté. Il était curieux parfois, de constater, tout ce que le désir d’appartenance pouvait engendrer comme monstres. Ceux qui acceptaient volontiers d’être des terroristes extrémistes, dans un camp comme dans l’autre, rien que pour ne pas se sentir totalement vide. Etait-il vide ? Résistait en lui la flamme rebelle de sa survie, le désir de vivre envers et contre tout – malgré les spectres de visage qui venaient le visiter à chaque fois qu’il battait des paupières. Cesare se souvenait encore bien de l’odeur âpre qui avait navigué dans ses poumons pendant des jours après l’explosion du bâtiment – l’arôme indélicat, répugnant de la chair calcinée. De la mort. Il fut un temps où, plus jeune, il n’avait même pas pris le temps de peser la mesure de ses actes, ni même quelle souffrance avait pu être infligée à ceux qu’il avait traqués avec tant de talent. Il était bon à ce qu’il faisait ; indéniablement. Eduqué par son père, exposé comme la fierté de la famille, le fils aîné avec toutes ses promesses, Cesare s’était révélé être un joyau parmi les monstres, juré à être couronné roi des monstres un jour ou l’autre. Avec toutes les gouttes de sang qui entachaient désormais son âme, qu’est-ce qui pouvait lui le raccrocher au désir de vivre ? A l’étincelle encore présente dans ses yeux ? Il savait, c’était une évidence. Aria ; Aria était sa raison de vivre, Aria l’avait toujours été. Avec sa sœur, il avait oublié les bleus qui couvraient son corps, les cris d’agonie qu’il avait entendus comme de douces mélodies pendant son enfance. Avec sa sœur il avait effleuré le fait d’être vivant, humain. Elle ne l’avait jamais vu comme un possible prix à exposer aux autres, ni comme un meurtrier en puissance, ce qu’il était pourtant – quand il prenait Aria dans ses bras, elle ne tressautait pas d’horreur en imaginant les quantités de sang qu’il avait fait couler dans le néant. Quand elle était perdue, c’était vers sa main qu’elle se tournait. Aria ne pourrait pas vivre dans un tel monde sans lui ; et l’inverse était plus vrai que n’importe quelle loi naturelle.

Tout comme elle ne pouvait empêcher ses cauchemars de la hanter, Aria ne pouvait retenir Cesare lorsqu’il était décidé à passer la porte de leur chambre de motel pour disparaître sans un mot. A chaque aube, il revenait, sans rien dire ni pour s’expliquer, ni pour se faire pardonner. Elle ne disait mot pendant toute une journée, avant que finalement leur relation ne reprenne le dessus. Il avait répété la même action à l’infini, disparaissant sans crier gare et la laissant toute seule avec ses cauchemars – peut-être un jour, la cadette des DeMaggio finirait-elle par comprendre qu’il en avait besoin. Ou peut-être l’avait-elle déjà compris, déterminée à ne pas l’accepter malgré tout. Après tout, à aveuglément osciller entre deux camps, il mettait leur vie en danger : un jour ou l’autre, soit leurs parents soit des transmutants revanchards viendraient lui faire la peau – et un jour, toutes les conséquences de ses actes finiraient par lui exploser en pleine tronche. Il le savait ; tout ce qu’il désirait au fond, c’était de ne pas entrainer de victimes collatérales avec lui. Surtout pas sa sœur. Surtout pas Isolde. Encore une fois elle avait fait basculer tout ce pour quoi il était là ; les choses auraient été bien plus simples, toujours de noir et de blanc, s’ils ne s’étaient pas rencontrés. Si elle n’avait pas été là, pile dans le groupe de transmutants qu’il avait été destiné à trahir et tuer. Quelque part, l’utopie de leur idylle n’avait été promise qu’à être temporaire dans la loi du destin. Cesare avait toujours su que sa famille ne le laisserait pas faire marche-arrière dans le procédé d’extermination de ces transmutants. Qu’ils le feraient eux-mêmes s’il le fallait – et quelque part, la mort par le feu, aussi atroce avait-elle été, aurait été préférable à tout ce que les parents DeMaggio auraient trouvé à faire. Ils avaient dépassé tout un niveau d’atrocité, embrassant définitivement ce qu’ils étaient, quitte même à délaisser leur rôle fondamental de parents pour continuer la chasse. Traquer leurs propres enfants ; torturer leur propre fille pour servir leurs desseins. Tant de vérités qui pesaient sur le nom, sur la responsabilité d’être né DeMaggio – tant de choses qu’Isolde ne saura jamais, et qu’il ne prononcera guère à haute voix. Parler n’était pas le fort du jeune homme, quelque chose qu’il n’avait jamais appris à faire : même dans les moments les plus sombres de leur solitude, à Aria et lui, ils se contentaient de se tenir la main, d’écouter la respiration de l’autre dans le noir. Ils ne parlaient pas, ne se livraient pas. N’étaient pas vraiment des âmes ouvertes sur le monde ; Aria avait pourtant, peut-être de quoi avoir un avantage sur son frère, en son don qui lui faisait parfois littéralement perdre la boule. Mais même, il espérait au moins qu’elle ne se servait pas de son don d’empathie pour essayer de le décrypter là où il préférait largement garder pour lui, ses hontes, ses hantises, le poids de tout ce qui le poursuivrait toujours. Sacrifier le beaucoup pour sauver simplement l’âme de sa sœur. Une équation parfaitement déséquilibrée pour beaucoup – une évidence qui avait toujours vibré dans ses veines, aux yeux du jeune homme. Et même pas pour Isolde il viendrait à regretter d’avoir choisi sa sœur. Et pourtant, rien que sa présence suffisait à secouer tous les fondements des croyances de Cesare. Ses mots étaient aussi douloureux que des milliers de lame glissant pernicieusement sous sa peau - il était un grand habitué de la douleur, de toute manière.

Hissant sur son épaule le sac qu’elle lui avait donné, Cesare prit le temps de peser la moindre de ses paroles, d’avaler les couleuvres avant de la suivre. Ils n’avaient pas beaucoup de temps, comme il l’avait relevé, et en arrivant au niveau d’Isolde, son premier instinct fut de rabattre sa main sur son arme, resserrant ses doigts autour de celle-ci pour riposter en l’annonce d’une moindre attaque. En quelques pas, ils atteignirent une nouvelle porte – Cesare tira de sa poche la carte électronique qu’il avait lui-même subtilisée : il se doutait qu’Isolde en possédait une également, mais autant multiplier leurs chances par deux – il était fort possible que l’un d’eux ait déjà été débusqué, c’était après tout, un moyen comme un autre de prouver qu’une équipe avait tout pour être plus efficace qu’un rebelle se lançant tout seul dans une vendetta. Dans le bip de la porte se déverrouillant, Cesare ne put retenir un regard en biais en direction de la jeune femme, comme pour souligner l’évidence qu’il ne prononcera jamais à haute voix. Ici, ils étaient indispensables l’un à l’autre, et sans lui, elle n’aurait pas été apte à faire trois pas de plus dans cette base – du moins, pas sans tout défoncer sur son passage. Dans les couloirs de la base, le silence ne manqua pas d’éveiller tous les instincts du chasseur – à droite, à gauche, personne ne semblait prêt à leur bondir dessus. « Est-ce que tu sais au moins faire exploser les choses ? » marmonna-t-il vaguement pour ne pas être entendu par une autre oreille que celle de la blonde à ses côtés. Isolde avait tout du caractère impulsif et enflammé d’une revancharde – à cause de lui, sans aucun doute. A cause de ce qu’il avait fait. Ça ne changeait rien à l’évidence qu’elle ne voulait pas voir : cette façon d’agir la ferait mourir plus vite qu’elle ne le pensait, et c’était bien la dernière chose que le chasseur voulait. Qu’elle-même, pouvait vouloir, malgré ce qu’elle pensait : après tout, si elle devait mourir ce soir, le choix de Cesare aurait été vain, et les dizaines de transmutants crevés dans cet entrepôt n’auraient jamais obtenu la moindre justice. Où était-elle, de toute manière, cette justice ? Vraiment dans quelques remèdes ? « Je veux dire, faire exploser quelque chose sans mourir dans le procédé. » ajouta-t-il avant qu’elle n’ait pu ouvrir la bouche, comme pour souligner de façon subtile ce qu’il ne dirait pas, ce qu’il pensait tout bas. Ce n’était plus sa place d’officiellement s’en faire pour la vie d’Isolde – c’était pourtant encore une de ses préoccupations élémentaires, sans quoi, il ne serait pas là. Détruire les remèdes contre la transmutation n’avait aucun intérêt à ses yeux, si ce n’est celui de priver à des gens probablement désespérés, la chance de redevenir normaux. Car contrairement à ce qu’Isolde avait eu l’habitude de côtoyer, Cesare en avait vu, de ces transmutants incapables de faire corps avec leurs dons, de ces gens dangereusement mortels envers toute personne qu’ils croisaient. Deux mondes, deux opinions qui s’entrechoquaient avec ardeur, une préoccupation qu’il garda pour lui, encore pour une seconde. « Mourir pour empêcher un traitement qui pourrait aider des gens de sortir, voilà la dernière chose que j’ai envie de faire. » elle le trouverait sans doute égoïste de prononcer de telles paroles – il n’en avait pas le droit, évidemment. C’était surtout la vie d’Isolde qui le préoccupait plus que la sienne – mourir pour la cause des transmutants serait peut-être un bon moyen de faire amende pour tous les actes qu’il avait commis à leur égard. Un jour ; certainement pas tant qu’Aria était encore en vie et en danger.  


Dernière édition par Cesare DeMaggio le Mar 21 Avr 2015 - 2:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeJeu 2 Avr 2015 - 12:34

No time for love, No time for hate.
CESARE DEMAGGIO & ISOLDE SADDLER
Tough girl In the fast lane. No time for love, No time for hate. No drama, no time For games. Tough girl Whose soul aches. I'm at home On my own Check my phone, Nothing, though Act busy Order in Pay TV It's agony. I may cry, ruining my makeup, Wash away all the things you've taken. I don't care if I don't look pretty. Big girls cry when their hearts are breaking. Tough girl, I'm in pain. It's lonely at the top, Blackouts and airplanes. I still pour you a glass of champagne. I'm a tough girl Whose soul aches. ~ big girls cry.

Contrairement à ce qu’on pouvait penser, Isolde n’était pas stupide. Ses actions n’étaient pas dénuée de sens et peut-être qu’il était difficile pour certaines personnes de comprendre ce qu’elle faisait. Au sein de son groupe, elle avait réussi à trouver des personnes qui pouvaient la comprendre. Trop longtemps Isolde avait cru qu’elle devait se cacher, faire comme si elle n’était qu’une humaine parmi tant d’autres, se fondre dans la masse des autres habitants de la ville de Radcliff. Jamais elle n’avait eu pour ambition de faire du mal à qui que ce soit, elle avait juste tenté d’avoir une vie normale. Les efforts qu’elle pouvait faire pour y parvenir n’avait pas d’importance pour les Hunters. Elle était une transmutante, elle était dangereuse, telle était la façon de penser, alors à quoi bon continuer à se taire et à se cacher ? Quoi qu’elle fasse, on essaierait toujours de l’éliminer et d’éliminer ceux qui tenteraient de la protéger. Ils avaient tué son père sans aucune raison valable et personne ne semblait avoir la volonté de se dresser contre cette injustice. On avait exécuté des innocents sur la place de publique de radcliff, rien n’arrêtait les hunters. Il fallait bien que quelqu’un quelque part tente de faire quelque chose et c’était ce qu’elle essayait de faire, ce qu’ils avaient essayé de faire avec son groupe. Ils voulaient défendre les transmutants contre l’injustice du monde, c’était un combat qui en valait la peine et Isolde avait bien l’intention de le continuer. Elle ne voulait pas croire que ça puisse être vain. Aujourd’hui, c’était elle qui montrait con mécontentement face à toute la merde que les hunters pouvaient faire et peut-être que demain, ce serait d’autres personnes qui se lèveraient face à cette injustice. Ce qu’elle faisait, ce que le groupe Uprising faisait, ce n’était pas vain. Ce n’était pas non plus qu’une lubie de gamine complètement inconsciente. Elle prenait des risques certes, mais elle savait ce qu’elle faisait. Elle n’était pas rentrée dans cette base en était persuadée qu’elle n’en ressortirait pas, elle avait minutieusement élaboré son plan, apprenant la carte des lieux par cœur pour mieux pouvoir s’y repérer. Elle savait à peu près le temps qu’elle avait pour installer son explosif et quitter la base. Elle n’était pas venue jusqu’ici en improvisant totalement. Elle avait tout prévu, si ce n’est la présence de Cesare sur les lieux. Elle se serait bien passée de cette rencontre, mais avec ou sans lui, elle irait jusqu’au bout de son plan. Elle ne savait pas franchement pourquoi il voulait l’aider, après tout, elle avait bien compris qu’il était clairement dans le camp opposé, il aurait dû vouloir protéger cette base et ce qu’elle pouvait contenir. Il devrait vouloir protéger le monde de la menace qu’elle représentait. Les hunters étaient tellement persuadé que les mutants étaient dangereux, ils avaient tellement voulu véhiculer cette idée, qu’il était temps de leur montrer ce qu’ils avaient créé. Elle était dangereuse à présent et ils étaient responsables de ce qu’elle était devenue. Est-ce qu’elle était plus dangereuse qu’eux en revanche, c’était discutable.  Ils étaient les monstres dans l’histoire et Cesare était l’un d’entre eux. Ils étaient deux forces qui s’opposaient, des ennemis en somme, alors pourquoi est-ce qu’il voulait l’aider ? Ce n’était pas comme s’il avait été capable d’avoir la moindre pitié envers elle ou envers ses amis ; leurs amis.

Lui faire confiance une seconde fois était probablement l’idée la plus stupide qu’elle ait eue depuis longtemps. Mais il y avait quelque chose en elle, entre eux, qui l’empêcher de se méfier de lui comme elle se serait méfiée de la peste. Elle lui faisait encore confiance après tout ce qu’il avait pu faire et elle savait au fond d’elle que c’était stupide. Il l’avait déjà trahie une fois, qu’est-ce qui l’empêcherait de recommencer ? Certainement pas cet enfant, fruit de leur passé commun qui grandissait entre ses entrailles puisqu’il n’était pas au courant de son existence. Alors qu’est-ce qui pouvait le retenir ? L’idée d’être responsable de la mort d’une dizaine de personne croyant en lui ne l’avait pas dérangé, alors aujourd’hui, il pouvait bien la livrer aux hunters ou la descendre d’une balle dans la tête dès qu’elle en aurait le dos tourné. Elle préférait ne pas y penser, annonçant simplement que s’il la trahissait une nouvelle fois, elle le lui ferait regretter. S’il se contentait de lui tirer une balle dans la tête quand elle ne ferait pas attention à lui, il y avait peu de chance pour qu’elle soit capable de le faire regretter, quoi qu’il finirait bien par apprendre qu’en la tuant, il avait également tué leur enfant, s’il avait un minimum de cœur – ce dont elle était capable de douter parfois – il regretterait son geste. Elle le regarda déverrouiller la porte qui leur bloquait la route, jetant un coup d’œil devant elle, elle constata qu’il n’y avait personne. La voie était libre, pas de temps à perdre, elle s’engagea dans le couloir en restant sur ses gardes. « Je ne suis pas stupide. Je n’ai pas prévu de crever ce soir dans cette base pourrie si ça peut te rassurer. Je sais ce que je fais. » Elle avait toujours su ce qu’elle faisait et jusqu’à présent, elle s’en était toujours bien tiré, pourtant elle n’était pas à son coup d’essai. Il aurait dû le savoir. La seule erreur qu’elle avait commise dans ses actions contre les hunters, ça avait été de faire confiance à Cesare, et voilà qu’elle recommençait. « Personne ne t’as obligé à me suivre. Tu n’as pas à risquer ta vie pour une cause qui n’est pas la tienne. » Elle ne l’était pas puisqu’il préférait encore tuer des transmutants plutôt que de les aider c’était du moins ce qu’il avait prouvé en exterminant les membres de son groupe. En agissant ainsi, il ne pouvait sans doute pas comprendre pourquoi elle voulait détruire ces remèdes. « Aider les gens hein ? J’ai l’impression que leurs remèdes ont plus l’air d’une dose de merde qu’autre chose. » On parlait d’effets secondaires plutôt encombrant, pas ça n’avait pas d’importance, mieux valait souffrir de n’importe quel autre chose que d’être transmutant. « Si on était accepté, on aurait pas besoin de remède. » Remède était un mot qui parlait de lui-même. On les voyait comme des gens anormaux, des gens malades qu’il fallait soigner. Mais ce n’était pas le cas, ils étaient comme n’importe qui d’autres, mais ça personne ne voulait l’admettre. « Je peux comprendre que certains veuille se débarrasser de leurs pouvoirs. Je ne suis pas débile. Mais est-ce qu’ils le font parce qu’ils ont peur ou parce qu’ils ne peuvent vraiment pas vivre avec ça ? » Il y avait sans doute des deux. Mais combien d’entre eux s’étaient précipités vers le remède dans le simple but d’avoir accès à une vie normale où ils ne seraient pas chasser comme du gibier ? Elle préférait ne pas connaitre les chiffres. Ce n’était pas normal, ce n’était pas à eux de changer ce qu’ils étaient mais aux gens de les accepter et de les laisser vivre. « On ne devrait pas avoir à subir un traitement pour pouvoir marcher dans la rue sans avoir peur de se faire tuer. On n’est pas malades et on n’est pas nécessairement dangereux. On n’est pas ceux qui tuent injustement des innocents. » On. Elle ne savait plus si elle parlait des mutants en général ou d’eux deux, comme dans une volonté de lui faire comprendre qu’il avait choisi le mauvais camp. Sans doute qu’il y avait des deux. Il était transmutant, il aurait dû être de leur côté. « C’est un message. Même si on faisait sauter toute la base, il y aurait encore de leurs pseudo-vaccins sur le marché. » Ce n’était pas en détruisant la ressource de remèdes qu’ils possédaient ici que ça allait changer quelque chose. Si un transmutant voulait une dose de vaccin demain, il pourrait s’en procurer malgré ce qui se serait passé ici. Elle le savait et elle ne faisait pas ça en sachant que c’était inutile. Il y avait un but derrière, un message qu’elle voulait faire passer et elle espérait qu’il puisse se faire entendre. Arrivée à une seconde porte, elle colla son dos au mur avant de jeter un coup d’œil au jeune homme. « Encore deux portes comme celle-ci et on y sera. On aura cinq minutes pour quitter la base avant que ça n’explose. Ils vont sûrement verrouiller la base quand ça aura pété, il faudra faire vite, mais en passant par l’ouest, ça devrait le faire. » Elle avait fait le calcul avant de venir, cherchant la sortie la plus rapide pour ressortir du laboratoire. Son badge en main, elle s’apprêtait à le passer pour ouvrir la porte, mais elle se stoppa dans son geste, le regard posé sur Cesare. « Est-ce que tu le prendrais toi, ce remède ? » Ce n’était ni le moment, ni l’endroit pour s’intéresser au sujet, mais c’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle sache. Est-ce qu’il détestait assez les transmutants pour accepter le remède ? Est-ce qu’il maudissait assez tout ce qu’elle pouvait représenter pour en arriver là ? Au fond d’elle, elle espérait encore qu’il soit différent des autres et qu’il puisse accepter tout ça, mais il avait tué les leur alors pourquoi verrait-il les choses autrement ?
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeMer 8 Avr 2015 - 16:30


the saddest word, in the whole wide world
can you lie next to her and give her your heart as well as your body. and can you lie next to her and confess your love as well as your folly. and can you kneel before the king, and say i'm clean. but tell me now, where was my fault in loving you with my w h o l e heart. a white blank page and a swelling rage. you did not think when you sent me to the brink. you desired my attention but denied my affections w/isolde saddler & cesare demaggio.

Ce qu’il avait vécu, les conséquences de ses choix ; tant de poids que Cesare avait décidé de porter seul. Il avait toujours été une âme accrochée à la solitude, esseulé dans sa jeunesse par tous les secrets, toutes les responsabilités qui allaient de pair avec son nom de famille. DeMaggio ; ç’avait toujours été une fierté pour lui, synonyme d’appartenance. D’héritage, de responsabilité. Tout comme Aria s’était efforcée de ne pas le détester ou l’envier pour ce qu’était sa vie, il avait fait son possible pour balayer, parfois, la jalousie qu’il éprouvait à l’égard de son indépendance. Affrontant son imprudence, cachant ses défiances et protégeant son innocence. Toujours Aria. Aria avant tout. Quel piètre travail avait-il accompli jusqu’à aujourd’hui. Finalement, tout ce qu’elle avait ignoré avait fait d’Aria une proie. Un gibier que leurs propres parents avaient pris en chasse, capturé et enchaîné. Qu’ils auraient tué, sans doute, s’ils ne lui avaient pas trouvé meilleure utilité. En aurait-il mieux valu ainsi ? Egoïstement, Cesare affirmait que non. Mais dans un monde où leurs propres parents voulaient leur mort, qu’y’avait-il encore pour eux ? Bien souvent, en songeant au chemin qu’il avait parcouru, Cesare pensait à ce qui aurait été différent, s’il avait affronté les choses autrement. S’il n’avait jamais accepté les desseins de ses parents, fuyant les siens à la première occasion. S’il avait choisi de révéler l’existence de sa mutation à ses parents. Ils l’auraient tué sur place sans conteste ; mais au moins n’aurait-il jamais fait un seul pas pour entrer dans la vie d’Isolde. Il aurait volontiers accepté la sentence qu’ils auraient apposée sur son âme. Jamais les transmutants n’auraient été autre chose que des monstres à ses yeux. Et jamais il n’aurait rappelé la trahison et à la haine à qui que ce soit – personne d’important, du moins. Car de la même manière que ses propres parents avaient découvert sa monstruosité – la monstruosité d’Aria – les enfants tant aimés avaient fait face à la part d’ombre de leurs parents. La force avec laquelle ils agissaient, haïssaient les transmutants au point d’en venir à se détourner de la chair de leur chair. Torturer Aria, menacer Cesare ; certes, les enfants DeMaggio avaient toujours été élevés à la dure, et le patriarche n’avait jamais mâché ses mots lorsqu’ils avaient été en entrainement, lancés à toute vitesse sur la voie de la chasse sans pitié. Tout ceci n’avait pourtant rien d’égal aux quelques ultimes paroles lancées que Cesare gardait en mémoire, à chaque fois qu’il pensait à ses parents – le regard qu’ils avaient attardé sur lui, le manque total de compassion qu’ils avaient pu avoir à l’égard de ces gens-là. Ces gens que Cesare avait choisi de tuer, si cela pouvait protéger sa sœur et Isolde. Des vies dont il ne connaissait rien. Ou leurs propres enfants. Il était curieux, finalement, de constater combien les gens avaient un talent pour sélectionner ce qu’ils voulaient de la bonne parole ou de l’ordre naturel ; car si, après tout, la transmutation était le résultat d’une évolution génétique, n’était-ce pas l’œuvre de Dieu, ou la résultante d’un hasard de la nature ?

A ces paroles, récemment éveillées à l’esprit de Cesare, se mêlaient les mots qu’il avait toujours entendus de la part de ses parents – ou même, l’expérience qu’il avait eue au fil des ans. A de bien nombreuses reprises, le patriarche des DeMaggio avait pu prouver à son fils combien les transmutants pouvaient être mauvais ; Cesare en avait affronté une bonne poignée, tuant sans pitié bien trop jeunes des monstres qui auraient tôt fait de l’exterminer sur place s’ils en avaient eu la chance. Il le savait. Au fond, même pour lui, les nuances de gris étaient difficiles à accepter, à encaisser – les transmutants n’étaient pas tous des monstres, mais guère plus des saints. Et les chasseurs n’étaient certainement pas des bons samaritains cherchant à sauver le monde. En questionnant tout ce qui faisait la base de son existence, le jeune homme en était arrivé à graviter autour de ses motivations d’autrefois : s’était-il seulement vu, un jour dans sa vie, comme un héros ? Avait-il tué un transmutant un jour en le regardant droit dans les yeux, sans être une seule fois hanté par l’éclat ultime de ses prunelles ? N’était-il qu’un psychopathe sans remord comme son père ? Il n’avait guère trouvé d’autre moyen pour parler de son géniteur, alors même qu’il avait patiemment pansé les plaies d’Aria, écouté les rares récits qu’elle avait la volonté de lui conter, encaissé encore et encore tout ce que ses erreurs avaient amené. A défaut de faire pénitence en rampant au sol affligé par la douleur, ou en pourchassant ses parents pour les étriper, Cesare fuyait la chambre qu’il partageait avec sa sœur ; à de nombreuses reprises il l’avait fait déjà – pourtant, ici, alors qu’il se retrouvait piégé entre cette base et la présence d’Isolde, il ne cessait de désirer retourner auprès de sa sœur. Il n’avait pas peur de mourir, ici, ce soir, et d’abandonner sa sœur ; c’était simplement qu’entre la sentence d’Isolde et celle d’Aria, il ne savait guère laquelle choisir pour désigner la plus douloureuse. Le prix de son absence au côté de sa sœur, qui avait coûté à celle-ci son intégrité, sa sécurité – combien de fois Aria avait-elle frôlé la mort, valsé avec celle-ci en résistant difficilement à la tentation de se faire entraîner par la grande Faucheuse ? Ou le prix de sa présence ; au combien Isolde désirait ne jamais avoir croisé sa route ? Le feu de l’action s’avérait finalement être un bon moyen d’éviter tout face à face, toute discussion à cœur ouvert qu’aucun des deux ne désirait avoir. Peut-être bien qu’Isolde ne désirait pas savoir quels choix avaient été forcés à Cesare ; et le chasseur lui-même, n’avait guère envie d’avouer avec quoi il avait été forcé à jouer Dieu. Qu’elle l’accepte ou non, qu’elle puisse le comprendre ou non ; Cesare n’avait nullement l’intention de s’excuser d’avoir choisi la survie de sa sœur à la survie de personnes qu’il n’avait pas mis d’efforts à connaître. Choisir lui avait été imposé, et l’avait répugné ; mais le choix en lui-même avait été une indéfectible évidence. Ils ne sauraient jamais d’accord sur bien des choses, sans doute – avec du recul, Cesare en arrivait à se demander ce qu’il avait pu faire, ou dire, pour un jour attirer l’attention d’Isolde sur lui. Dans le groupe, il s’était tout juste contenté d’être présent à de nombreuses reprises, marmonnant parfois de quoi aider, mais oubliant bien vite qu’il avait besoin d’être crédible – la plupart du temps, le chasseur avait laissé son regard s’aventurer de silhouette en silhouette comme s’il avait cherché à les sonder. Isolde avait été la première dont il avait gratté plus que la surface – dont il avait voulu gratter plus que la surface. Mais l’expérience avait fini par leur faire comprendre que ça n’avait été qu’une erreur.

Et pourtant, ils avaient été une équipe redoutable, rôdée à la perfection ; Cesare et Isolde, tous les deux fonctionnant l’un avec l’autre, jamais l’un contre l’autre – tout ce qui s’était érigé entre eux avait sans doute été surtout instinctif et la réalité s’infiltrait de toutes parts désormais. Détruire ces remèdes n’était pas sa cause, en effet ; le DeMaggio avait bien du mal à deviner quelle était sa cause désormais, mais s’il y avait bien quelque chose qu’il pouvait regarder comme une noble cause c’était le désir de certains de soustraire ce monde, cette société à une guerre ouverte. Si les transmutants continuaient d’exister, les chasseurs continuaient d’exister également. Deux camps toujours promis à se déchirer, quitte à entraîner avec eux tout ce qu’il pouvait y avoir d’autre dans le monde – dommage collatéral, disait-on. Les mathématiques avaient toujours régi la vie de Cesare ; le cœur, battant, vibrant, fort et impérieux, avait été le moteur d’Isolde. L’était, encore aujourd’hui. Elle avait une âme, il n’était que sécheresse ; et au fond de ses entrailles Cesare sentit la gravité ses faire étouffante – la réminiscence de pourquoi il avait tant trouvé en Isolde. « Que les gouvernements ou la société reconnaissent l’existence des transmutants ne changera rien ; il y aura toujours des gens pour les chasser. » parler d’eux comme des étrangers était une habitude qui lui collait à la peau – et à laquelle Cesare s’accrochait comme à son âme. A son identité de chasseur. Cette appartenance qu’il répugnait. Et pourtant les fondements de son héritage. Sa vie. Sa façon d’être. Il détourna le regard un instant, accablé par les remords pourtant, de cette fois-ci manquer à un devoir qui lui paraissait essentiel ; faire taire les doutes qu’Isolde avait à son égard. Peut-être venait-il de lui crier en plein visage qu’il n’était pas un transmutant, et qu’il ne se voyait pas tel quel. Avec elle à ses côtés, ça lui avait paru parfois être une évidence facile à accepter : de nouveau seul, la nature des DeMaggio reprenait ses droits, le contrebalancement de deux forces destinées à ne jamais avoir quoique ce soit en commun. Il savait de quoi il parlait ; aucune déclaration étatique ou aucun traité officiel ne viendrait le protéger lui ou sa sœur du courroux de leurs parents. Il avait connu, il avait vu, il avait été de ces familles de chasseurs extrémistes déterminés à détruire tous ceux qui étaient différents. « Ce n’est pas une histoire d’accepter, ou de se cacher. La situation ne s’arrangera pas, et combien de morts faut-il qu’il y ait encore pour que ça s’arrête ? » était-il seulement le mieux placé pour avoir ce langage ? Isolde aura tôt fait de le rappeler à l’ordre, sans doute. Cesare ravala ses mots, les réalités qui avaient défilé devant ses yeux, et auxquelles Isolde était demeurée aveugle sans aucun doute. Dehors, il y avait des transmutants malintentionnés, des hommes et des femmes possédant le pouvoir d’écraser, détruire et exterminer des masses de population en un mouvement de doigt. Isolde était de ces êtres se battant pour des causes nobles ; mais que serait-il arrivé à ces hommes si elle avait décidé de tracer son chemin en brisant la nuque de chacun de ceux qui se dresseraient sur sa route ? Parmi les chasseurs et parmi les transmutants, il y avait des êtres capables de fonctionner et de penser ainsi.

Calquant ses pas sur l’allure de la jeune femme, Cesare laissa le silence s’installer à nouveau, écoutant d’une oreille les directives de sa compagne de route, de l’autre, tout ce qui les entourait. Personne ne semblait les avoir suivis jusqu’ici – ou peut-être bien que les renforts les attendaient simplement au niveau des laboratoires vers lesquels ils se rendaient. Irrémédiablement, ils finiraient par rencontrer une résistance – c’était une base militaire après tout, et ils n’avaient pas exactement été les intrus les plus discrets qui soient. L’empressement se mêlait à l’adrénaline, et déjà tous les instincts du chasseur pulsaient dans ses veines ; l’arme prête à riposter, Cesare désirait plus que jamais écourter leur visite ici. Un désir qui ne semblait être guère partagé par Isolde, qui s’interrompit, suspendue dans ses intentions par une question qui semblait s’écraser dans l’air comme un couperet : était-ce donc cela qu’elle comptait tant savoir ? Pour une seconde à peine – ce qui lui parut bien plus long – le jeune homme observa son interlocutrice, oubliant ce pour quoi ils étaient là, au beau milieu d’une base remplie d’ennemis qui n’hésiteraient pas à les tuer sur place s’ils se faisaient prendre. Une part de lui connaissait la réponse à cette question, et l’acceptait volontiers. L’autre part était d’ores et déjà prise dans une tempête de doutes : l’assurance qu’il la perdrait si l’évidence venait à franchir ses lèvres. Ne l’avait-il pas déjà perdue, de toute manière ? Un regard en arrière, et Cesare s’approcha, pour venir supplanter la jeune femme, prendre sa carte d’accès. « Tu ne le ferais pas, toi ? Si ça pouvait arrêter tout ça, empêcher des gens de mourir. Si ça pouvait te permettre d’oublier… laisser tout ça derrière ? » son destin de chasseur, ce qu’il avait dû faire pour en devenir un, respecté et en qui l’on avait toute confiance ; Cesare n’en avait jamais parlé à Isolde – la jeune femme ignorait tant de parts de sa vie qu’elle n’avait sans doute aucune idée de tout ce dont il parlait. De cette fameuse nuit, sans aucun doute. Mais si seulement ç’avait pu être la seule, pesant de la sorte sur sa conscience. Ni chasseur, ni transmutant : en retrouvant sa sœur, en la sentant vivante et si précieuse à ses côtés, Cesare avait découvert le prix à payer pour n’importe quelle vie, l’implication dans l’un ou dans l’autre des camps. Aria ne méritait pas ça. Et Isolde n’avait pas mérité de le rencontrer lui : de voir cette malédiction frapper sa vie. Le sort des DeMaggio, et de tout ce qui leur était imposé. Fuyant sa réponse, ou toute sentence supplémentaire, Cesare passa la carte pour ouvrir la porte, s’engouffrant dans le second couloir ; « Ce n’est pas comme si je m’étais intéressé à la question ; si c’est vraiment des doses de merde, il vaudrait mieux les éviter je suppose. » après tout, force était de constater que, dans cette société si haineuse des transmutants, qui pourrait bien investir des centaines de milliers de dollars pour sauver des gens déjà jugés et condamnés par le reste du monde ? Peut-être bien que tout ceci n’était que de la poudre aux yeux ; rares étaient les choses auxquelles Cesare pouvait se fier encore aujourd’hui : il savait au moins pour quoi il était là. Ce n’était pas pour le remède, ni pour chasser. Juste pour répondre à l’appel lascif d’un destin particulier.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeMer 22 Avr 2015 - 14:03

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Tough girl In the fast lane. No time for love, No time for hate. No drama, no time For games. Tough girl Whose soul aches. I'm at home On my own Check my phone, Nothing, though Act busy Order in Pay TV It's agony. I may cry, ruining my makeup, Wash away all the things you've taken. I don't care if I don't look pretty. Big girls cry when their hearts are breaking. Tough girl, I'm in pain. It's lonely at the top, Blackouts and airplanes. I still pour you a glass of champagne. I'm a tough girl Whose soul aches. ~ big girls cry.

Jamais Isolde n’avait eu peur de ce qu’elle était. Son père avait toujours été là pour faire taire ses doutes et la rassurer. Il avait été celui qui lui avait fait comprendre qu’elle était ce qu’elle était et qu’elle n’avait pas à avoir honte de ça. Elle avait toujours été parfaite dans les yeux de son père, qu’importait la mutation qu’elle pouvait porter en elle. Il lui avait de nombreuses fois répété qu’elle était sa plus grande réussite et que cette mutation n’avait pas d’importance. Les hunters lui avaient pris son père. Il n’était pourtant qu’un homme innocent, un humain et non pas un monstre, puisque c’était ainsi qu’ils jugeaient les transmutants. Ils l’avaient tué sans le moindre scrupule, sans le moindre remord, simplement parce qu’il avait voulu la défendre. Ce n’était pas d’elle que le monde devait avoir peur, mais bien des hunters. Elle ne comprenait pas pourquoi les transmutants étaient les monstres et les hunters les sauveurs de l’humanité. Tout ce qu’elle avait fait depuis qu’elle avait mis en place son groupe, c’était essayer de défendre les siens. Faire comprendre aux hunters, au reste du monde sans doute qu’on ne pouvait pas s’attaquer aux transmutants impunément. Peut-être qu’elle n’avait fait que tenir davantage l’image des transmutants, mais est-ce qu’ils devaient vraiment rester à se faire tuer sans jamais riposter ? C’était une guerre qui se jouait et il était hors de question pour elle de voir son camp tomber sous les balles des hunters sans jamais riposter. Les monstres, s’étaient eux et si personne ne voulait entendre raison, alors elle était prête à lutter toute seule. Elle n’avait plus personne de toute façon, encore une fois les hunters étaient arrivés pour arracher des vies innocentes et personne ne faisait rien. Ce n’était peut-être pas Cesare en particulier qui méritait de payer pour ce qu’il avait fait. Elle lui en voulait tout autant qu’elle en voulait à tous les autres hunters et à ceux qui avaient réussi leur mettre des idées aussi stupides au fond du crâne. Elle en voulait probablement au monde entier et cette haine qui coulait dans ses veines ne la mènerait sans doute qu’à sa propre mort, mais ça n’avait pas d’importance. Plus rien ne semblait en avoir. Elle avait perdu son père aux mains des hunters, elle avait perdu Anthea à cause d’eux. Elle avait tout perdu et d’autres perdraient tout après elle si personne ne faisait rien. Seule, est-ce qu’elle pourrait vraiment être utile ? Elle ne savait pas vraiment, mais elle jugeait qu’il valait mieux agir que de rester dans son coin à se tourner les pouces. Sinon pourquoi est-ce qu’Anthea et le reste du groupe seraient morts ? Ils avaient tous eu des but, des volontés, des idéaux et elle ne pouvait pas laisser tout ça s’envoler. Ils ne méritaient pas qu’elle laisse tout tomber. Si elle devait mourir au combat, au moins, elle aurait essayé de faire quelque chose. C’était la guerre et à ne rien faire, les transmutants finiraient par être éradiqué. C’était d’un génocide dont on parlait et que de trop nombreuses personnes refusaient de voir. C’était l’Histoire qui se répétait encore et toujours et l’humanité ne semblait pas à même d’apprendre des erreurs du passé. Isolde avait choisi de ne pas rester à rien faire pendant que les siens se faisaient tuer. Cette action dans cette base ce n’était pas grand-chose, mais c’était déjà quelque chose. Elle avait la volonté de voir les d’autres transmutants accepter ce qu’ils étaient et se battre pour ce qui semblait être le plus légitime des droits : la vie. Ce n’était qu’une petite action parmi tant d’autre, mais c’était déjà quelque chose et elle espérait au fond d’elle que ça pouvait faire la différence. Mais, quelqu’un comme Cesare ne pouvait certainement pas comprendre. Alors pourquoi suivait-il ses traces dans cette base ? C’était un véritable mystère pour elle. Elle ne le comprenait sans doute pas plus qu’il ne la comprenait elle.

Il y aurait toujours des gens pour les chasser. Il avait raison sur ce point, il y avait des personnes qui ne pouvaient pas accepter la différence, mais on parlait quand même d’une chasse à l’homme, il y avait bien quelqu’un, quelque part capable d’entendre raison, capable d’empêcher le massacre, de le limiter au moins. Les hunters tuaient gratuitement et combien d’entre eux terminaient derrière les barreaux ? Elle travaillait pour la police de Radcliff, elle était bien placée pour savoir qu’il y en avait peu qui terminaient au fond d’une cellule, c’était pourtant là la place des meurtriers. Un homme comme Thaddeus Lancaster avait sa place en prison et pourtant il était intouchable, il se prenait pour un Dieu, celui qui avait le pouvoir de vie et de mort sur toute la population de la ville, celui que l’ont ne punirait jamais pour ses crimes et pourtant il avait les mains qui baignaient littéralement dans le sang des transmutants. C’était injuste, le monde était injuste et qu’est-ce qu’il fallait faire alors ? Accepter les massacres et se taire parce que de toute façon, ça ne s’arrêterait jamais ? C’était impensable pour Isolde. Elle n’avait de toute façon jamais été très douée pour regarder les choses sans rien faire. Il y avait des meurtriers dehors et leur place était en prison ou six pieds sous terre – s’il fallait en arriver là – où ils ne pourraient plus s’en prendre à des innocents. Le monde ne changerait pas parce qu’elle, petite habitante de Radcliff avait décidé de faire quelque chose, mais peut-être que, parce qu’elle avait décidé de faire quelque chose, d’autres en ferait de même et là les choses pourraient changer. Elle était peut-être ambitieuse et idéaliste mais elle voulait continuer d’y croire. » Il y aura toujours des gens pour nous chasser, tu as raison. Mais on peut mourir bêtement en les laissant agir ou mourir en essayant de changer les choses. Peut-être qu’en essayant on peut y arriver. » Il y avait de toute façon plus de chance d’arriver à quelque chose en essayant plutôt qu’en restant les bras croisés à regarder les choses rester telles qu’elles étaient. Il y aura toujours des morts, c’était la guerre. Mais est-ce qu’on devait simplement attendre que tous les transmutants soient éliminer ? Ça semblait parfaitement injuste. « Tu as tués des gens Cesare et personne ne va te juger pour ça, alors qu’on va aller tuer quelqu’un capable de guérir d’autres personnes en prétendant qu’il est plus dangereux que toi. C’est injuste. » C’était un exemple parmi tant d’autres, il y avait des tas de personnes avec des dons parfaitement inoffensifs et qu’on abattait dans raison. « Tous les transmutants ne sont pas dangereux, mais tous les hunters le sont. Ce sont eux les monstres, pas nous. » Eux, nous, elle ne savait plus vraiment dans quel camp mettre Cesare, elle avait cru qu’il était avec elle, mais il semblait qu’il était plutôt avec eux et pourtant, il était en train de l’aider, c’était à ne plus rien comprendre. « Tu te souviens peut-être d’Anthea, elle était humaine. Elle est morte pendant l’explosion. » Qui était dangereux alors ? Qui jugeait tuer des transmutants parce qu’ils étaient des monstres mais tuait aussi bien des humains sans s’en soucier. « Ils ont tué mon père aussi, il était humain. Juste un père essayant de protéger son enfant. » Elle laissa échapper un soupire en repensant à Anthea et à son père, se mordant violemment l’intérieur de la joue pour ne pas se mettre à pleurer comme une idiote. Elle était beaucoup trop sujette aux émotions depuis qu’elle était enceinte. Maudites hormones, ce n’était pas le moment de venir l’emmerder. Il fallait qu’elle se ressaisisse et qu’elle avance, ce qu’elle ne tarda pas à faire.

Ils étaient arrivés jusqu’aux laboratoires de la base sans encombres, mais de toute évidence, ça n’allait pas durer éternellement on allait leur tomber dessus, c’était certain, c’est pourquoi ils allaient devoir agir rapidement et prudemment. Ce serait peut-être le moment idéal pour Cesare pour la trahir si tel était son objectif, alors elle avait plutôt intérêt à rester vigilante. Elle avait beau espérer qu’il ne la trahirait pas, il l’avait déjà fait une fois, alors pourquoi est-ce qu’il ne recommencerait pas ? C’était une question à laquelle il était le seul à pouvoir répondre et puisqu’elle n’avait pas la capacité de sonder son esprit elle n’était pas sûre de pouvoir comprendre ses intentions. S’arrêtant devant l’une des portes, elle s’était permise de lui poser au moins l’une des questions qu’elle avait sur le cœur, ce n’était peut-être ni l’endroit, ni le moment idéal pour ça, mais c’était peut-être sa seule occasion de savoir, un moyen comme un autre d’essayer de comprendre où est-ce que son allégeance allait. Vers elle, vers les hunters, vers les gens de cette base ? Elle n’en savait absolument rien et elle ne le saurait probablement qu’au moment venu. « Ma mutation c’est une partie moi, je n’y renoncerai pas, même pour faire plaisir aux hunters. Je ne veux pas oublier ni laisser tout ça derrière moi. » Elle ne pouvait pas oublier ses amis, Anthea ou même son père. Elle ne pouvait pas renoncer à ce qu’elle était, ce serait laisser les hunters gagner et pour elle c’était simplement inenvisageable. Haussant les épaules elle suivit Cesare dans le couloir qu’il venait de déverrouiller. « J’ai entendu dire qu’il y aurait des effets secondaires, ce n’est pas recommandable. » Les gens parlaient et elle connaissait un certain nombre de transmutants qui avaient pu témoigner de changements peu désirables depuis qu’ils avaient pris le vaccin. C’était un détail que les hunters n’avaient pas jugé bon de retenir. Ce n’était pas important, au moins, ils n’étaient plus des mutants. Tournant rapidement à l’angle d’un couloir, elle se retrouva en face d’un militaire qu’elle ne tarda pas à assommer d’un simple coup de coude dans le nez, sa force était un avantage dont elle n’avait pas honte de profiter. « Faut se dépêcher, ils ne vont pas tarder à se pointer en grand nombre. » Sur ses mots, elle accéléra la marche se précipitant vers la porte suivante, celle qui menait au fameux laboratoire où se trouvaient les stocks de vaccin. « Il est tard, logiquement il ne devrait plus y avoir personne à l’intérieur du laboratoire. » Elle avait surveillé les allés et venus des scientifiques dans la base pendant des jours alors elle était à peu près sûre d’elle. « Mais les militaires vont arriver et je préfère autant qu’on évite de les tuer. » Elle n’était pas venue ici pour tuer des militaires qui n’avaient pas grand-chose à voir dans toutes ces affaires, alors elle souhaitait vivement quitter les lieux sans avoir besoin de tirer sur du monde. « J’ai volé quelques trucs avant de venir … » Sur ces mots elle désigna le sac qu’elle avait confié à Cesare, qui contenait bien plus que quelques explosifs. L’avantage de travailler au commissariat c’était qu’elle avait accès à l’armurerie et il y avait un tas de choses là-dedans y compris des grenades aveuglantes qu’elle avait planqué dans le sac avant de partir. Ce n’était pas la première fois qu’elle volait du matériel à la police, mais pour l’heure, elle était bien loin de se soucier des conséquences de ses actes. Elle n’était sans doute pas la seule à le faire vu le nombre de fois où on signalait du matériel manquant, à croire qu’il y avait des hunters dans les forces de l’ordre, ce qui n’avait rien de bien surprenant dans le fond.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeLun 27 Avr 2015 - 18:30


the saddest word, in the whole wide world
can you lie next to her and give her your heart as well as your body. and can you lie next to her and confess your love as well as your folly. and can you kneel before the king, and say i'm clean. but tell me now, where was my fault in loving you with my w h o l e heart. a white blank page and a swelling rage. you did not think when you sent me to the brink. you desired my attention but denied my affections w/isolde saddler & cesare demaggio.

Découvrir le monde vu à travers Isolde avait été, en quelque sorte, une révolution à l’esprit de Cesare. Les rares points de vue qu’il s’était imposés dans sa vie, n’avaient jamais été différents du sien au point de tout changer, tout remettre en question : sa sœur avait été éduquée de la même manière que lui, et les rares connaissances qu’il avait eues n’avaient jamais eu la moindre parole pour faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre. A vrai dire, le DeMaggio ne s’était guère laissé l’occasion de voir les choses différemment, à l’époque où il n’avait été qu’un chasseur, persuadé dans chaque fibre de son âme de faire les choses bien, et d’assurer une meilleure destinée au monde des humains. Son père avait toujours présenté les choses ainsi, la famille DeMaggio comme une défenseuse du monde actuel, sacrifiée sur l’autel d’un monde meilleur – combien de fois Cesare avait-il désigné son père comme un héros, dans un coin de sa tête ? Chacun grandissait avec ses héros : son héros à elle, Isolde en avait déjà parlé à Cesare, en quelques occasions, quelques mots jetés ci et là à l’oreille du chasseur, qui avait senti ses entrailles se serrer sous plus de questionnements. La blonde et toutes ses croyances avaient fait leur entrée dans l’existence du jeune homme au moment critique – à l’époque où tout se craquelait dans son esprit, et Isolde s’était glissée par une de ces fissures, pour non pas trouver un chemin vers son esprit, mais vers son cœur. Ce même cœur de glace qui avait inlassablement repoussé nombre de ressentiments : Cesare avait appris qu’ils n’étaient que faiblesse, et qu’une fois enchaîné à celle-ci, il ne pouvait se défaire de son emprise, toujours obligé de ployer l’échine, de battre en retraite. De se laisser dominer par quelqu’un, un ennemi ou un adversaire qui s’avérerait ne pas être aussi plein de bons sentiments que lui. Les avertissements de son père, il en prenait pleinement conscience depuis des jours maintenant, depuis qu’il culpabilisait, non pas pour son âme à lui, mais à cause d’Isolde. Depuis qu’il n’osait plus laisser Aria lui échapper de sous les yeux, dévoré par la peur brûlante de ne plus jamais la revoir : ça le rendait plus froid encore qu’à l’ordinaire, irritable et agressif, autrement déterminé à protéger ses faiblesses, qu’elles le veuillent ou non. C’était bien pour ça qu’il était toujours ici, non pas simplement parce qu’il avait poursuivi un mutant qui s’était avéré être un ennemi qu’il ne pouvait pas abattre – mais parce que c’était Isolde, et parce qu’il n’aurait pas pu se détourner simplement d’elle, la laisser continuer son chemin sans s’en soucier. C’était ce qu’il faisait lorsqu’il piquait une crise de colère en plein visage de sa sœur lorsqu’elle sortait en douce au milieu de la nuit, ou ne rentrait jamais aux heures dites, les rares fois où l’aîné lui offrait quelques miettes de liberté. Il ne se fourvoyait que très peu des reproches qu’Aria lui faisait dans ces circonstances, ou même des piques envoyées par Isolde – peut-être la blonde avait-elle le sentiment que ses attaques ricochaient sur un homme plus imperméable à ses ressentiments qu’elle ne l’aurait cru – il en faisait simplement abstraction pour le moment, leur laissant toute l’occasion de le rattraper tôt ou tard.

Confronter honnêtement son point de vue à celui d’Isolde était quelque chose de nouveau ; autrefois, Cesare s’était toujours accroché au devoir de ravaler ses véritables opinions pour ne jamais trahir sa véritable nature. Le temps faisant, tantôt soumis aux propos de la jeune femme, aux croyances d’autres gens encore, à des connaissances toutes nouvelles, Cesare s’était laissé prendre au jeu, quitte à y laisser des plumes. Peut-être bien qu’au fond, la Saddler ne s’était jamais confrontée au véritable homme qu’il était, aux véritables assurances que l’on avait construit dans son esprit, pendant toute sa vie. Ce qu’il savait, c’était ce qu’il avait toujours su : ses parents avaient choisi de le renier, plutôt que d’accepter le fait que ses gênes aient fait de lui un transmutant – ils avaient choisi de torturer Aria et de l’utiliser comme rat de laboratoire plutôt que de laisser leur soi-disant devoir de chasseurs de côté. C’était toute leur vie, à la manière dont c’était toute sa vie à lui : aurait-il pourtant, tourné le dos à sa propre progéniture si le rôle de bourreau avait été le sien ? Aurait-il tourné le dos à ses parents s’ils s’étaient révélés être des transmutants, malgré les apparences ? Il lui était difficile de juger, difficile de haïr, quand bien même chaque réveil paniqué de sa cadette le rappelait à l’ordre, et lui faisait songer à toutes les atrocités qu’Aria gardait secrète, persuadée que cela aidait son frère à ne pas culpabiliser. Comme s’il ne le faisait pas déjà assez comme ça, tournant dans sa tête tous les scénarii possibles et imaginables pour mettre en image ce que sa sœur avait vécu. Seule. Parce qu’il avait manqué à son devoir ; parce qu’il avait laissé la faiblesse glisser bien profondément dans son esprit. Au final, ses parents s’étaient même assurés d’empoisonner chaque souvenir qu’il avait en compagnie d’Isolde : quand il songeait à la jeune femme, à un moment particulier de leur autrefois, sa sœur surgissait soudainement à sa mémoire, et il se demandait si à cette époque elle avait encore été saine et sauve. Ou si, au contraire, elle avait déjà été transformée en victime de leur colère. Revenir en arrière était impossible. Changer les choses était impossible : tout comme il ne pouvait pas changer ce qu’il était, ce qu’on lui avait appris toute sa vie, ce sur quoi était construite toute sa conscience du monde. Aria avait eu une chance de voir les choses différemment, de voir le monde pour ce qu’il était, vaste et différent ; Cesare n’avait désiré connaître de son existence uniquement son devoir de chasseur, la cause des DeMaggio, et la fierté de son père. Un devoir presque génétique, aussi profondément gravé en lui que les codes génétiques qui faisaient de lui un monstre. Il était évident que ce n’était pas dans cet univers-là, qu’Isolde avait grandi, et tous les deux s’engageaient là dans la discussion qui traçait leurs chemins opposés. Elle qui avait grandi fière de ce qu’elle était, Cesare qui n’avait été destiné qu’à profondément détester ce qu’il était promis à devenir. Eux, nous, ils, nous. Il s’était perdu dans la fine frontière qui séparait en lui ces deux vérités fondamentales, et c’était là une faiblesse à nouveau, une toute nouvelle lâcheté que de ne guère vouloir choisir.

Peut-être bien qu’il s’offrirait volontiers aux chasseurs pour poursuivre ce qui avait été toute sa vie jusque-là. Ou peut-être bien qu’il ne supportait plus cette idée, le devoir de massacrer des vies humaines pour des raisons qui lui avaient semblé être légitimes à une époque. Face à la jeune femme, il n’avait guère envie de les défendre, persuadé subitement qu’elles étaient désuètes et stupides. Aucune déclaration officielle, aucun décret de lois n’empêcherait les parents DeMaggio de poursuivre leur indigne progéniture, mus par le désir de la réduire en néant – ça, il le savait. Pour ce qui était du reste, sans doute qu’Isolde n’avait qu’à peine conscience d’au combien elle avait tout changé, tout renversé à l’esprit du chasseur qu’il avait été. L’ordre établi avec précision par le patriarche DeMaggio n’était plus qu’un flou qui ne franchissait plus les lèvres de Cesare pour justifier ses actes et ses choix. Les principes de la chasse reposaient sur le fait de ne pas voir les transmutants autrement que comme des menaces, des animaux à abattre : tout ceci avait changé aussitôt qu’il avait commencé à accepter l’idée de laisser Isolde entrer dans sa vie. Parfois il s’était dit qu’elle était une folle idéaliste. D’autres fois qu’elle ne connaissait rien à la réalité de la vie. Et encore d’autres fois, que peut-être, elle avait raison, d’une certaine manière. Peut-être bien, qu’un jour ou l’autre, il serait jugé par une cour suprême pour les crimes qu’il avait commis – ce qu’il savait en tout cas, c’est que tous les jugements du monde ne pourraient pas être pires que tous ceux qu’il avait déjà affrontés. Le sien, celui de sa sœur, celui d’Isolde. Et même celui de ses parents. Qu’ils soient fous ou non, ils le regardaient désormais comme un monstre, une infamie née de la digne lignée des DeMaggio, la fin de tout ce en quoi ils avaient cru en lui. Là où Isolde se disait avoir été l’espoir, l’éclat de bonheur dans la vie de son père, l’existence de Cesare se limitait à la honte, le rejet, la malédiction suprême. Opposés, même jusque-là. Muet depuis trop longtemps, le chasseur écouta les instructions d’Isolde sans dire le moindre mot, les sens toujours aux aguets, en l’attente fébrile que quelqu’un ne leur tombe dessus : jusqu’à maintenant, leur voyage avait été trop calme pour qu’il n’y ait pas quelque chose qui se profile à l’horizon. Sans se faire prier, Cesare ouvrit le sac qu’Isolde lui avait confié, il en sortit quelques-unes des grenades dont elle avait parlé ; il en donna deux d’entre elles à Isolde, glissant la dernière dans sa poche, avant de capturer le regard de la blonde pour finalement ouvrir la bouche : « Ta cause est ta cause. Pas la mienne. Je ferai ce que j’ai à faire pour rester vivant. » et la garder vivante elle, quand bien même elle ne voudrait pas de son aide dans ce cas-là ; il garda donc ces mots pour lui, rechargeant son arme pour rendre ses paroles plus explicites – sans doute qu’elle n’y croyait pas non plus, mais toute lutte s’accompagnait d’une certaine quantité de sang sur les mains. Il en avait déjà des litres, Isolde n’en avait pas assez pour voir les choses telles qu’elles étaient. Si elle ne voulait pas les tuer, ce n’était pas leur cas à eux, et elle peut-être serait-ce une chance pour elle d’être accompagnée ce soir, de quelqu’un qui était prêt à faire ce qu’elle ne voulait pas faire. Après une longue seconde, il ajouta finalement : « Je me souviens d’Anthea. Et des autres. Je les connaissais tous. » du sac, il sortit un explosif, qu’il glissa dans son autre poche, observant Isolde pendant une seconde. « Je sais ce que j’ai fait. Et je sais pourquoi je l’ai fait. J’ai besoin du jugement de personne. » sans autre forme de procès, il tendit le sac à sa vis-à-vis, surveillant les alentours d’un rapide regard. « T’as eu de la chance d’être née où tu es née. Peut-être que t’as besoin d’un monstre dans ta vie. » qu’elle le veuille ou non. C’était un rôle que Cesare était plus enclin à porter, vrillant son regard noir dans les yeux clairs de la jeune femme – un monstre, guère un chasseur, ni un transmutant. L’appellation lui collait à la peau, quoiqu’il en soit, prononcé avec haine par ses parents, avec cette rancœur indéniable par Isolde. Sans laisser le temps à la jeune femme de répondre, il tira la carte d’accès qu’il avait avec lui, prêt à ouvrir la porte.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeVen 22 Mai 2015 - 14:21

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Aujourd’hui tout était censé séparer Isolde et Cesare, à commencer par cette rancune sans nom qui bouffait peu à peu le cœur de la jeune femme. Elle lui en voulait pour ce qu’elle avait fait, c’état un fait qu’il serait stupide de chercher à nier, et pourtant elle était là, à faire de nouveau équipe avec lui, presque comme si tout ça n’avait pas d’importance. Elle ne savait pas ce qui la poussait encore à marcher aux côtés du jeune homme, la logique aurait voulu qu’elle l’assomme pour continuer sa route sans se poser de question. Il ne méritait pas mieux que ça. Il avait tué ses amis, il était un hunter, il était ce qu’elle méprisait le plus dans le monde, alors pourquoi est-ce qu’ils étaient là à explorer cette base côtes à côtes ? C’était de la folie. Elle en avait conscience au fond d’elle, elle devenait folle pour arriver à faire de nouveau confiance au jeune homme malgré tout ce qu’il avait pu faire. Elle avait hâte de quitter cet endroit, comme si s’éloigner de cette base allait pouvoir rendre les choses plus faciles, la ramener à un éclair de lucidité dont elle avait bien besoin. Elle voulait rentrer chez elle à présent, réfléchir à tout ça au calme, sans être obligée de focalisée son attention sur tout ce qui l’entourait, sans être obligée de constamment chasser les pensées qui envahissait son esprit afin de pouvoir rester concentrée et ne pas se faire tuer. Elle voulait également prendre ses distances avec Cesare, sa présence à ses côtés, c’était ce qui troublait le plus son esprit et elle voulait se débarrasser de tous les doutes qu’il réussissait à glisser en elle. C’était tellement plus simple quand loin de lui, elle pouvait aveuglément prétendre le détester de tout son être. A ses côtés, ses certitudes s’ébranlaient petit à petit. Combien de fois est-ce qu’elle avait pu se jurer que si elle tombait de nouveau nez-à-nez avec Cesare, elle le tuerait sans autre forme de procès puisque c’était ce qu’il méritait ? Elle avait arrêté depuis longtemps, c’était une promesse qu’elle s’était faite un bon nombre de fois alors qu’elle pleurait encore Anthea. C’était une promesse à laquelle elle avait déjà failli. Qu’est-ce qu’elle penserait de ça Anthea ? Qu’est-ce qu’elle dirait en la voyant faire de nouveau équipe avec l’homme qui l’avait tuée ? C’était une question qui n’avait pas beaucoup de sens dans le fond. Morte, enterrée six pieds sous terre, Anthea n’avait plus le loisir de juger des actions de sa meilleure amie. Elle ne pouvait plus juger de rien parce qu’il l’avait tuée. Cesare l’avait tuée et elle au lieu de faire ce qui était nécessaire pour venger son amie, elle se balader presque bras dessus, bras dessous avec celui qui l’avait tuée. Elle était pitoyable et tellement stupide. Mais à part Cesare qu’est-ce qu’il lui restait ? Rien de plus que des souvenirs de personnes réduites en cendres. Elle avait tout perdu alors, sans doute qu’une partie d’elle essayait encore de se rattacher à Cesare, de garder un peu de tout ce qui avait été bien dans sa vie plutôt que de sombrer au fond du désespoir, c’était stupide et elle voulait couper ce lien qui la reliait inéluctablement au jeune homme, mais comment ? Avec l’enfant qu’elle portait au fond de ses entrailles, Cesare aurait toujours un poids dans son existence. Elle pouvait bien fuir, se cacher, nier l’évidence et s’enfermer dans son appartement, ça ne changerait absolument rien à ça, ils étaient liés pour le restant de leur vie.

Cependant, ça, le jeune homme ne le savait pas, alors pourquoi est-ce qu’il voulait l’aider alors que ce n’était pas son combat ? C’était un mystère, une question à laquelle Isolde n’avait pas de réponse et peut-être qu’elle n’en aurait jamais. Ce qu’il faisait n’avait pas plus de sens que ce qu’elle faisait. Elle ne pouvait pas expliquer pourquoi elle lui faisait confiance alors était-il capable d’expliquer pourquoi il risquait sa vie pour l’aider ? Il avait tué ses amis, il avait trahi sa confiance alors ça n’avait aucun sens. Tout ce qui était en train de se jouer entre eux dans cette base n’avait aucun sens. Ce qui en avait en revanche – au moins aux yeux d’Isolde – c’était la raison qui l’avait poussée à s’infiltrer dans cette base. Détruire quelques vaccins, ce n’était pas grand-chose et ce n’était certainement pas ça qui allait arrêter qui que ce soit. Ça n’allait rien changer, juste peut-être ralentir un peu les fournisseurs qui seraient rapidement en rupture de stock pendant quelques jours, mais après, tout rentrerait dans l’ordre et c’était à peine si on retiendrait cette petite explosion au fin fond de la base militaire à la sortie de cette petite ville perdue qu’était Radcliff. Certains s’en souviendront pourtant. Les hunters, il ne leur faudrait pas longtemps pour comprendre que c’était l’œuvre d’un transmutant mécontent qui leur disait qu’il se fichait bien de leur vaccin. C’était sa façon de les provoquer tout en appuyant le fait qu’elle était fière d’être ce qu’elle était et que personne ne viendrait lui ôter ça. Elle n’avait pas à avoir honte d’être différente, au contraire, sa différence c’était ce qui la rendait exceptionnelle. C’était ce que lui avait si souvent dit son père, ses paroles avaient fait naitre en elle une confiance inébranlable. Il était fier de ce qu’elle était et il lui avait appris à en être fière elle aussi. Elle était orpheline parce que les hunters lui avait pris son père, elle ne les laisserait pas gagner, c’était impossible. « T’es bien le seul à savoir pourquoi tu l’as fais. » Il n’y avait bien que lui qui comprenait ses actions. Isolde avait beau tourner le problème dans sa tête, ça n’avait pas de sens, la seule réponse qu’elle avait à ses questions était mise à mal par le comportement de Cesare dans cette base. Il y avait une donnée qui lui échappait et sans laquelle elle était incapable de comprendre les motivations du jeune homme. Elle ne voulait pas croire qu’il avait agit de la sorte juste pour la sauver, il la connaissait assez pour savoir qu’elle n’aurait jamais voulu ça. Ça n’avait pas vraiment d’importance, elle n’avait pas besoin de comprendre pour se dire qu’un jour, ce serait elle qui ferait exploser les Demaggio, se venger de Cesare n’était peut-être pas évident, mais les autres imbéciles de sa famille, c’était une autre histoire. Récupérant son sac, la jeune femme haussa les épaules. « J’avais déjà quoi faire niveau monstres. Je ne pensais pas que tu viendrais t’ajouter à cette liste. » Au contraire, elle avait cru qu’il serait celui qui ferait disparaitre les démons de son passé, ceux qui la hantait depuis la mort de son père, ceux qui l’empêchait d’avancer dans la vie. Elle s’était trompait, il n’était qu’un monstre de plus dans sa vie.

La porte ouverte, ils n’avaient pas beaucoup de temps pour agir. Il fallait faire vite, détruire les vaccins et s’en aller, ça ne paraissait pas bien compliqué dit comme ça. Restant concentrée sur ce qu’elle avait à faire, elle posa les explosifs qu’elle avait encore à sa disposition sur l’un des stocks de vaccins, faisant assez confiance à Cesare pour qu’il en fasse autant avec ceux qu’il avait. Elle avait suffisamment bien calculé son coup pour savoir qu’elle aurait le temps d’avoir seule alors à deux, ça devrait aller d’autant plus vite. Les grenades servirent à éloigner les militaires qui arrivaient pour les stopper. Les explosifs mis en place, il ne leur restait plus qu’à quitter les lieux, elle avait sa voiture planquée quelques mètres plus loin, ça devrait leur permettre de s’en aller rapidement. Bien que lui laisser le volant n’était pas forcément la meilleure idée qu’il soit, elle ne possédait pas son permis, elle l’avait raté à chaque fois qu’elle l’avait passée. Elle et les voitures, ça ne faisait pas bon ménage, elle avait souvent entendu dire que c’était parce qu’elle était une femme, quelle belle connerie. Enfin, ça n’avait pas d’importance en cet instant. Il fallait quitter la base et rapidement, avant qu’elle ne soit verrouillée. Elle avait étudié les plans, elle savait par où passer, alors, malgré les soldats décidés à leurs barrés la route, ils avaient réussi à s’enfuir rapidement de cette maudite base, entendant derrière eux, le bruit de l’explosion qu’ils avaient provoquée. Arrivée jusqu’à la voiture, la jeune femme se débarrassa bien vite de son costume ridicule avant de balancer le sac quasiment vide dans le coffre. Tirant les clefs de la voiture de sa poche, elle les agita devant Cesare. « Tu veux conduire ? » Elle n’osait pas dire que ça l’arrangerait, mais il devait bien s’en douter, il la connaissait et il avait certainement déjà eu l’occasion de constater, qu’elle n’avait pas me permis, c’était à se demander si elle n’avait pas volé cette voiture. Elle appartenait à son père, elle n’était plus toute jeune, mais au moins, elle lui assurait de pouvoir se barrer d’ici plus vite qu’avec ses pieds. L’amener jusqu’ici n’avait déjà pas été facile, l’agent de police qui conduisait très mal et sans permis, c’était ironique, si elle pouvait éviter de risquer de se faire attraper par ses collègues pour une infraction qu’elle serait incapable de comprendre, ce ne serait pas franchement plus mal.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeMer 10 Juin 2015 - 3:06


the saddest word, in the whole wide world
can you lie next to her and give her your heart as well as your body. and can you lie next to her and confess your love as well as your folly. and can you kneel before the king, and say i'm clean. but tell me now, where was my fault in loving you with my w h o l e heart. a white blank page and a swelling rage. you did not think when you sent me to the brink. you desired my attention but denied my affections w/isolde saddler & cesare demaggio.

Poser des bombes avait un étrange écho dans son passif avec Isolde. La blonde en était sans doute conscience, elle aussi – quelque part, dans la tension, demeurait cette scène qui repassait en boucle sans doute tout autant dans l’esprit de l’un et de l’autre. L’adrénaline prenait le pas sur tout le reste, sur l’instant, ou même sur la méfiance que la transmutante pouvait ressentir à l’égard du reste du monde : Cesare savait bien qu’il avait pu, avec le temps, de faire un chemin dans l’esprit de la jeune femme au point de gagner sa confiance – ça avait été sa mission, en quelques sortes. Ce qui subsistait entre eux était pourtant plus que les bases consolidées par un chasseur en mission, quand bien même c’était la seule vérité qu’Isolde était prête à voir : le transformer en monstre manipulateur était sans doute la meilleure réponse qu’elle avait trouvé, plutôt que d’accepter le silence de plomb dans lequel se plongeait Cesare quant à expliquer pourquoi il l’avait fait. Il y avait un fond de vérité, dans les quelques petits indices qu’elle avait saisis au vol – il l’avait fait pour elle, pour lui sauver la vie. Parce que c’était ainsi qu’il fonctionnait, et qu’on lui avait toujours appris à fonctionner : les tripes, les instincts avant le reste, la famille, le devoir immuable et innommable d’un lien qui se créait sans qu’on le veuille. Peut-être n’était-ce pas là, l’essence de ce qui pouvait constituer un bon soldat : c’était pourtant ce qui faisait un bon chasseur chez les DeMaggio – quelqu’un capable de sauter au milieu du chaos pour sauver un des siens, quelqu’un capable de tuer dans l’idée d’un devoir qui surpassait tout le reste. Le devoir d’arracher une petite victoire à ses parents, d’arracher Aria de leur emprise empoisonnée. Les avait-il cependant sauvées, toutes les deux ? La transmutante était sans doute devenue un gibier de choix dans la liste des DeMaggio, et Aria n’était devenue qu’une insolente et impulsive créature, repoussant toutes les aides que pouvait bien lui proposer son aîné. Leurs deux vies ne tenaient qu’à un fil – une volonté qui dépassait de loin les désirs de Cesare. Il se contentait simplement d’agir avec les circonstances, s’adapter : il était venu ici pour tuer un transmutant et il se retrouvait à poser des charges explosives pour faire passer un message et brûler quelques petites fioles de liquide. Si Isolde ne s’était jamais attendue à ce qu’il devienne un démon de son existence, il ne s’était jamais attendu, lui non plus, à ce qu’elle devienne une hantise d’un tout autre genre. Isolde était, en quelque sorte, l’incarnation de la vérité qui avait frappé Cesare en plein visage – une vérité du moins, celle de l’autre camp. Celle qui le voyait lui comme un monstre. A sa manière, elle était, elle aussi, un monstre aux yeux du DeMaggio, quand bien même leurs origines, leur héritage, leurs savoirs, les pousseraient tous les deux à avoir une définition bien différente du mot monstre. De son expérience, Isolde était prête à jurer par tous les dieux que les chasseurs étaient tous des monstres, et les transmutants des êtres abusés et maltraités par les circonstances. Et la blonde demeurait aveugle, toujours plus aveugle à l’autre côté du tableau : les transmutants qui étaient de vraies menaces, les transmutants qui devraient recevoir de toute urgence une seringue remplie de ce truc dans le bras histoire de ne plus être des menaces sur pattes. Peut-être bien, que dans la balance de l’humanité, Cesare avait tué plus d’innocents que de meurtriers – il fuyait cette évidence plus même que le jugement d’Isolde ou ses propres parents. Elle avait ses démons, il avait les siens.

Les explosifs presque mis en place, on ne tarda pas à venir les emmerder : par la porte d’où ils étaient passés, une poignée de soldats entra, tous armés jusqu’aux dents, et pourtant incapables d’arrêter ce qui allait arriver. Par-dessus la tête de Cesare, les balles sifflèrent, les avertissements résonnèrent contre les parois de la base : les minutes passées semblèrent être de petites secondes rapidement envolées, l’action faisant palpiter les cœurs à toute vitesse, supprimant les démons et les questionnements de l’un et de l’autre. Une balle repoussée par Cesare vint s’écraser dans la cuisse d’un des soldats, les autres disparaissant sous la fumée d’une grenade envoyée à l’aveuglette. Dans la cohue, Cesare retrouva Isolde, posant sa main sur le bras de la blonde pour la tirer avec lui sans même s’en rendre compte – au moment de survivre, ils n’étaient plus Cesare et Isolde, hantés par leurs regrets et leur rancœur. Passer les prochaines minutes, partir d’ici et ne pas passer l’arme à gauche, étaient ce qui importait. Chaque seconde les rapprochait de l’explosion, et au milieu de la cohue, les dernières balles et éclats de voix résonnant au-dessus de leur tête, Cesare et Isolde retrouvèrent l’extérieur, l’air froid qu’ils avaient abandonné un peu plus tôt, glissant à nouveau à travers leurs poumons. A bout de souffle, Cesare ne se laissa guère le temps de reprendre sa respiration : d’une œillade par-dessus son épaule, il put voir les gardes qui les talonnaient gagner à nouveau sur eux. Cette fois-ci, il n’établit aucun contact physique avec Isolde, préférant reprendre leurs bonnes vieilles habitudes, et incitant la blonde à avancer sans mot, sans toucher, simplement avec un geste entendu de la main – c’était après tout, à elle de guider. La crosse de son arme devenue moite entre ses mains, le DeMaggio la serra plus fermement alors qu’il rejoignait la pénombre, l’abri des arbres sur les talons de la transmutante : le rythme soutenu qu’ils conservèrent leur permit de mettre un maximum de distance entre eux et la base militaire avant que le fracas de l’explosion ne résonne dans la nuit. Cesare se força à faire volte-face, n’ayant aucun mal à distinguer les langues de flamme et les nuages de fumée au milieu de la nuit noire – était-ce vraiment ça, le genre de message coup de poing qu’il fallait faire passer ? Sans doute qu’il n’était pas la personne la plus légitime qui soit, pour questionner les motivations d’Isolde à ce point : le silence dura, s’étendit entre eux, entrecoupé seulement par leurs souffles se superposant l’un à l’autre – ils n’étaient qu’assez prudents, après tout, rien ne disait que personne ne tentait de les suivre à travers la forêt. Le chasseur ne pouvait s’empêcher de se retourner régulièrement, inspectant avec attention les alentours, chacun de ses sens en éveil – ces réflexes sempiternels, inculqués par son père, revenant en lui avec une facilité déconcertante. Leur phare dans les ténèbres, ce fut la voiture d’Isolde – du moins, la voiture qu’elle avait l’habitude d’utiliser, les rares fois où elle décidait d’aller complètement à l’encontre de l’ordre des choses et de son incapacité matérielle à conduire une voiture. Il ne savait pas d’où elle venait, et il s’en était toujours foutu : d’Isolde, il n’avait pas vraiment eu besoin de connaître son passé pour la connaître elle. Du moins, pas au départ, pas avant que ça ait une importance. Arrêté à hauteur du véhicule, Cesare en profita pour lancer une dernière œillade circulaire, ultime sécurité dans des circonstances qui pouvaient s’annoncer bien plus hostiles que ce que laissait annoncer le lourd silence qui planait depuis qu’ils s’étaient assez éloignés de la base pour ne presque plus rien entendre.

Ce n’est qu’après de longues secondes qu’il laissa retomber son bras, défaisant le cran de sécurité de son arme, pour avaler une profonde bouffée d’air. Pour mieux se retrouver face à Isolde, une Isolde qui, tout autant qu’elle prétextait vouloir être loin de lui, n’était pas encline à l’abandonner ici. Au fond, ça n’aurait pas eu d’importance pour sa survie – sa voiture à lui n’était pas beaucoup plus loin. Un argument qu’il ravala, quand bien même il s’était toujours senti viscéralement incapable d’aller loin sans sa bagnole : c’était un héritage familial, comme tout le reste en lui. Quelque chose qu’il devrait rejeter, en toute logique, mais à laquelle il était curieusement attaché. Décrochant un regard amusé – presque anecdotique – à la blonde, Cesare vint prendre les clés qu’elle lui tendit, rangeant son arme à sa ceinture par la même occasion. « T’es venue en voiture, vraiment ? » malgré la nuit autour d’eux, Isolde pouvait sans doute remarqué le rictus au bord de ses lèvres, ou même le sarcasme dans sa voix – il n’avait pas le droit de juger, encore une fois, dirait-elle volontiers. Ce n’était qu’à peine un jugement, de toute manière. Sans dire autre chose, ni même attendre de réponse de la jeune femme, il rejoignit le siège conducteur de la voiture, mettant le contact pour démarrer. Ils rejoignirent la route en quelques secondes à peine, direction Radcliff, et Cesare construisant déjà dans sa tête toutes les façons possibles et imaginables de revenir chercher sa bagnole : avec un peu de chance, les autorités de la base la retrouveraient avant lui, et il serait aisément suspecté d’avoir fait exploser la base – à moins que le poids de cette responsabilité ne retombent sur ses parents, ceux à qui était officiellement la voiture. Finalement, ce n’était peut-être pas une mauvaise chose, de la laisser derrière. Les calculs en tout genre bourdonnant dans son esprit encore assommé par l’intensité de l’explosion qu’ils avaient laissé derrière eux, Cesare ne chercha guère à briser le silence, ses yeux noirs vaquant plus souvent vers les rétroviseurs à la recherche de menace que vers Isolde pour déterminer son humeur. Il l’avait aidée, après tout, et la base avait bel et bien explosé – au moins pouvait-elle encore lui confier un minimum de confiance pour les minutes qui restaient. Avec toute la mauvaise foi dont elle pouvait faire preuve, la transmutante ne pouvait au moins pas nier ce qui venait d’arriver – quand bien même elle était incapable de l’expliquer. « Donc, je t’amène où ? » finit-il par demander, d’une voix tout à fait neutre, décrochant pour une seconde à peine son regard de la route pour chercher la blonde : peut-être bien qu’elle ne voulait pas qu’il la ramène en bas de chez elle pour lui dire au revoir comme dans les films romantico-niais qui faisaient ricaner le DeMaggio et sa sœur, dans ces rares moments de légèreté qu’on leur octroyait. Ou peut-être vivait-elle désormais dans une planque remplie d’explosifs et d’emplacements à faire exploser, qu’elle n’avait pas du tout envie qu’il voit – qu’importe, encore une fois, il s’adaptait à elle. Acceptait, quand bien même ce n’était pas son habituel talent.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeLun 15 Juin 2015 - 21:44

No time for love, No time for hate.
CESARE DEMAGGIO & ISOLDE SADDLER
Tough girl In the fast lane. No time for love, No time for hate. No drama, no time For games. Tough girl Whose soul aches. I'm at home On my own Check my phone, Nothing, though Act busy Order in Pay TV It's agony. I may cry, ruining my makeup, Wash away all the things you've taken. I don't care if I don't look pretty. Big girls cry when their hearts are breaking. Tough girl, I'm in pain. It's lonely at the top, Blackouts and airplanes. I still pour you a glass of champagne. I'm a tough girl Whose soul aches. ~ big girls cry.

La mission qu’elle s’était confiée pour cette soirée était désormais accompli, ce n’était pas grand-chose. Ce n’était qu’un petit message qu’elle voulait faire penser, elle voulait qu’on sache que les vaccins n’étaient pas une solution au problème. Les transmutants n’étaient pas un problème. Elle comprenait que certains mutants puissent vraiment avoir besoin de ce vaccin, qu’ils ne pouvaient plus vivre avec leur pouvoir, mais ce n’était pas l’idée qu’il y avait eu derrière la conception de ce produit. Les hunters n’avaient pas envie de créer un vaccin pouvant aider les transmutants en ayant le plus besoin, ils en avaient besoin pour éliminer ce qu’ils prenaient pour une maladie. Une tare, quelque chose de dangereux. Isolde savait pourtant qu’il y avait des pouvoirs qui étaient de véritables dons, des miracles qui, si on les acceptait pouvaient faire des choses formidables. Il y avait des gens capables de sauver d’autres personnes, où était le danger là ? Ils pouvaient agir pour sauver des personnes, et on voulait leur faire croire qu’ils étaient dangereux ? Personne n’était dangereux tant qu’il avait son don sous contrôle, tant qu’il choisissait de ne pas l’utiliser pour faire le mal. C’était difficile à comprendre chez les hunters, impossible même. Pourtant, un humain armé d’une arme à feu pouvait facilement être plus dangereux qu’un homme capable de créer des explosions dans le creux de ses mains. C’était une évidence aux yeux d’Isolde, mais les hunters ne partageaient pas son point de vu et ils étaient clairement plus dangereux que la plupart des gens qu’ils abattaient dans un pseudo besoin de protéger l’humanité. Les transmutants n’avaient pas nécessairement besoin d’un vaccin pour leur ôter ce qu’ils avaient de particulier. Ils avaient besoin d’être acceptés pour ce qu’ils étaient, aidés plutôt que rejetés et les plus dangereux, ceux qui tuaient pour le plaisir, ils avaient leur place en prison, au même titre que n’importe quel autre meurtrier. Ils étaient tous humains, pas plus dangereux les uns que les autres à cause d’un gène muté, mais à cause des choix qu’ils pouvaient faire. Etre un transmutant ce n’était pas être malade, contrairement à ce qu’on voulait bien leur faire entendre. Etre un transmutant n’était pas un problème. Isolde ignorait si quelque part au fond de cette base militaire il y aurait quelqu’un pour comprendre le message, est-ce qu’ils étaient des militaires au service de l’état, ce même état qui avait juré de protéger les transmutant, ou est-ce qu’ils n’étaient qu’une bande de hunters déguisés en militaire et léchant le cul de Thaddeus Lancaster sans se poser de question ? Elle n’en savait rien dans le fond, cette ville était pleine de secrets et de mensonges, il était difficile de démêler le vrai du faux. Les évidences étaient sans cesse dissimulées aux yeux du public et les histoires qu’on servait visaient systématiquement les transmutans, histoire qu’ils deviennent des monstres dans l’imagination des habitants de la ville, mais les véritables monstres, c’étaient ceux qui contrôlaient les choses, ceux qui mentaient, déformaient les choses et tuaient sans se soucier des conséquences. Les transmutants n’étaient pas dangereux, ils n’étaient pas ceux qu’ils faillaient détester, ni ceux qu’il fallait abattre. Isolde avait encore l’espoir de pouvoir faire passer ce message d’une façon ou d’une autre, peut-être en frappant plus fort qu’une petite explosion dans la base militaire. Il fallait qu’elle voit plus grand, elle le savait pertinemment.

Pour l’heure, il fallait déguerpir, quitter la base militaire avant qu’on ne leur tombe dessus, profiter de la panique à l’intérieur pour s’enfuir discrètement. Avec cette vieille voiture qu’elle avait eue bien du mal à conduire jusqu’ici. Elle en avait suivit des leçons de conduite au cours de sa vie, elle avait essayé plusieurs fois d’obtenir son permis de conduire, mais sans succès. Il y avait quelque chose qui lui échappait dans la conduite. Aucune personne censé n’accepterait de donner le permis à une fille comme elle c’était certain. Elle s’était faite une raison au fil des années. Cependant, elle estimait qu’elle avait les bases, alors il lui arrivait de prendre le volant de temps en temps, pour aller d’un point A à un point B le plus rapidement possible. Elle y était arrivée pour le coup, avec difficultés certes, mais elle y était arrivée. Si Cesare pouvait conduire pour le retour, ça l’arrangeait forcément. Elle serait capable d’écraser une petite vieille sur un passage piéton en confondant la pédale d’accélération et celle pour freiner. Elle leva les yeux au ciel suite à la réplique du jeune homme. Oui elle était venue en voiture et ça n’avait clairement pas été facile. Mieux valait qu’il garde ses réflexions pour lui. Elle ne devait pas être la seule personne au monde à avoir un sérieux problème avec les voitures après tout. Elle grimpa côté passager sans oublier de claquer avec force la porte derrière elle, comme pour partager son mécontentement. Ils s’éloignaient de la base et bientôt elle était loin derrière eux, à présent invisible, c’était mieux ainsi, plus ils seraient loin mieux ce serait. Isolde avait encore bien des choses à accomplir, elle ne pouvait pas se permettre de se faire prendre di rapidement. Elle ne savait pas encore ce qu’elle ferait la prochaine fois, elle avait encore des tonnes de dossiers à éplucher en long en large et en travers pour savoir exactement où frapper, mais c’était certain que c’était loin d’être son dernier mot, c’était plutôt la première action d’une longue liste qu’elle avait à accomplir. Il fallait bien que quelqu’un bouge, que quelqu’un fasse quelque chose pour faire en sorte que les gens se lèvent contre les hunters et si personne d’autre qu’elle ne voulait bouger alors qu’il en soit ainsi. Elle allait agir de façon bien plus efficace qu’Uprising. Qu’ils perdent leur temps à poster des messages débiles sur un blog c’était leur problème, mais ça n’allait rien changer à ce qui était en train de se passer en ville. Les chasseurs lisant ces messages devaient au contraire bien se marrer devant l’absurdité des actions menées par Uprising. C’était certain que ce n’était pas eux qui allaient un jour arrêter les hunters, arrêter Thaddeus Lancaster et toutes les conneries qu’il pouvait faire. Le regard rivé par la fenêtre elle haussa légèrement les épaules. « Chez moi, si ça ne t’ennuie pas. » Ou même si ça l’ennuyait d’ailleurs. Il savait très bien où elle habitait et pour l’heure, il n’y avait qu’un seul endroit où elle avait envie d’aller et c’était chez elle, plus précisément sur son canapé, se vautrer là-dedans quelques minutes pour se détendre, ça ne pouvait pas lui faire de mal, bien au contraire. Un peu de détente avant de replonger le nez dans ses dossiers, ce serait forcément appréciable. Elle attrapa la boite de Donuts qu’elle avait laissé trainée sur le tableau de bord pour en attraper un. « Tu veux un Donuts ? » Elle n’aimait pas forcément partager ses pâtisseries, surtout depuis qu’elle était enceinte et qu’elle passait le plus clair de son temps à se gaver de sucreries bien grasses, mais il l’avait aidée et d’après elle, ça valait bien un donuts, même si cependant, l’aide qu’il lui avait apportée aujourd’hui n’allait pas suffire effacer la rancœur qu’elle éprouvait à son égard.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeMer 8 Juil 2015 - 20:40


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can you lie next to her and give her your heart as well as your body. and can you lie next to her and confess your love as well as your folly. and can you kneel before the king, and say i'm clean. but tell me now, where was my fault in loving you with my w h o l e heart. a white blank page and a swelling rage. you did not think when you sent me to the brink. you desired my attention but denied my affections w/isolde saddler & cesare demaggio.

Les mètres défilaient sous la lumière jaunâtre des phares ; malgré l’inconnu et la précipitation, Cesare avait déjà le sentiment de connaître cette route par cœur : il l’avait soigneusement observée, dessinée dans son esprit pour préparer son intervention aujourd’hui. Rien ne s’était passé comme prévu : il avait fallu que ce soit sur Isolde qu’il tombe ici, dans cette base militaire à la con. Isolde. C’était toujours elle qui était condamnée à croiser son chemin, tous deux victimes des volontés immuables du Destin. Ou d’autre chose : il n’avait jamais été un grand fan des superstitions en tout genre – chez les DeMaggio, on apprenait que seules importaient les actions qu’on faisait, les âmes qu’on sauvait, les âmes qu’on condamnait – et le Jugement Dernier, un jour ou l’autre. Les croyances religieuses et toutes ces conneries, il les abhorrait au plus haut point désormais : aucun Dieu n’avait pu juger Aria responsable de ce qu’elle était devenue, pas au point de la condamner à ce qu’elle avait dû vivre pendant près d’un an, du moins. Dieu n’était qu’un moyen pour la mère DeMaggio de chasser la culpabilité qu’elle pouvait ressentir, prisonnière dans la vie dans laquelle elle avait élevé ses propres gamins : l’évidence s’était présentée à Cesare à mesure que les jours de séparation s’étaient allongés, amassés les uns sur les autres. La doctrine des parents DeMaggio avait révélé son vrai visage au fils ainé, quand bien même les réflexes d’une éducation soigneusement calculée revenaient au grand galop : s’il n’était pas tombé sur Isolde, il n’aurait pas aidé qui que ce soit d’autre – et aurait irrémédiablement marché à nouveau sur le chemin tout tracé par ses parents. La chasse, la vraie : l’extermination de tout ce qu’il ne pouvait que percevoir comme une menace. Isolde était, quelque part, chanceuse d’être perçue différemment, quand bien même elle était elle-même incapable de voir les choses ainsi : le syndrome de l’unique survivante d’un massacre de masse – sans doute. Les rancœurs étaient là, tendant le silence et rendant l’atmosphère plus électrique : il était plus aisé pour le chasseur d’observer sans cesse le rétroviseur, la route derrière ou devant eux, plutôt que de se concentrer sur la présence de la jeune femme. Et cette ambiance devait plaire à la blonde tout autant qu’elle lui plaisait à lui : tous deux avaient de brûlantes questions, de brûlantes révélations au bord des lèvres, des mots qui ne franchiraient pas la barrière du silence ce soir – parce que c’était mieux ainsi. Parce qu’ils étaient diamétralement opposés, deux électrons fuyant la force de l’un et de l’autre, obligés de se côtoyer de la plus brutale des manières – Cesare était entré dans la vie d’Isolde avait l’assurance qu’il devrait la tuer, un jour. Parce qu’il était un chasseur, qu’elle était une dégénérée. Ou simplement la tuer pour sauver sa propre peau, maintenir l’illusion de ce qu’il était censé être. Le blanc ou le noir dans un monde dichotomique. Il ne l’avait pas tuée, cependant ; il avait même tué pour la sauver, se persuadant que ça revenait à une bonne action, d’une certaine manière. Ce soir encore, alors que, peut-être, la mort d’Isolde lui permettrait d’atteindre un quelconque salut illusoire aux yeux de ses parents, il ne l’avait pas fait. Et serait incapable de le faire quoiqu’il advienne, au combien ils pouvaient se détester, être baignés l’un et l’autre dans la colère, l’incompréhension, les différences. Quelque chose d’autre les avait rassemblés, et continuait de jouer avec eux.

Elle voulait aller chez elle – mais alors que Cesare posait les yeux sur la route, la ville lui semblait encore trop loin : c’était curieux, à croire qu’à l’aller, le trajet avait été beaucoup plus court (voire trop court). Alors que le silence aurait pu retomber pour les kilomètres restants, la voix d’Isolde brisa à nouveau le malaise, forçant le jeune homme à lâcher les yeux de la route, pour l’observer un instant : visiblement, elle avait tout prévu dans sa voiture – même de quoi se rassasier après son petit passage explosif dans la base militaire. Avec toute la quantité d’alcool qu’il avait ingurgitée avant de partir dans sa mission solitaire sans but, ça ne lui ferait pas de mal de manger : il reporta cependant les yeux sur la route, avant de hausser les épaules. « Non. » répondit-il simplement pour éviter d’avouer qu’il ne connaissait pas – et que rares étaient les choses inconnues qu’il acceptait de bouffer. La vie d’un DeMaggio avait toujours été construite pour être la plus morne possible : celle de Cesare, plus encore, puisque son père avait bien assez tôt jugé qu’il n’y avait que lui d’apte à reprendre le flambeau familial. Les fêtes d’anniversaire avec des gâteaux à la crème et les sucreries, ça n’avait pas fait partie de son lot quotidien – de toute manière, quels amis aurait-il pu inviter dans ce genre de circonstances ? L’habitude s’était fait un chemin jusqu’à l’esprit du fils DeMaggio, comme pour tout le reste. La chasse, la solitude, la haine des transmutants, des différences, les leçons de chasse, les entrainements drastiques de son père. Les rares découvertes coupables qu’il avait pu faire, ça avait été loin de la supervision de son père, généralement en compagnie d’Aria, ou quelques autres personnes qui avaient marqué sa vie, et qui étaient désormais bien loin de celle-ci. La forêt qui masquait aisément l’emplacement de la base militaire, s’effaçait peu à peu, pour laisser place à des bâtiments de plus en plus familiers : Radcliff, sa maison tout autant que sa prison, se profilait à quelques kilomètres encore. Cesare jeta un nouveau regard en direction d’Isolde, inspectant la montre à son poignet pour une seconde « On devrait laisser la voiture à quelques rues de chez toi. Tu pourras marcher ? » et il retournerait chercher la sienne ce soir-même : ce n’était pas comme s’il se sentait apte à plonger dans un sommeil serein d’ici peu. Refaire le chemin à pieds lui prendrait sans doute jusqu’au petit matin – Aria serait sans doute réveillée et furibonde quand il reviendrait – mais c’était mieux ainsi. Mieux valait agir par précautions, et ne pas laisser les quelques armes à sa disposition disparaître au profit de la mairie de la ville, ou même des chasseurs eux-mêmes – sans compter qu’il tenait bien trop à sa bagnole pour se sentir tranquille à l’idée de l’avoir laissée là-bas. « Tu devrais effacer tes empreintes, et ramasser ce que tu veux garder. Au cas où quelqu’un ait vu ta voiture, là-bas. » son job de chasseur, ainsi que le secret qu’il avait gardé pendant cinq longues années sur sa mutation, avaient poussé Cesare à être précautionneux à l’excès quand il s’agissait d’effacer toute piste ou tout indice sur son implication dans quelque chose. Isolde était flic, certes, mais pas de ceux qui se trouvaient du bon côté de la barrière pour être protégés par Lancaster, mieux valait qu’elle fasse profil bas : au pire des cas, elle trouverait de quoi faire illusion pour récupérer son véhicule et faire disparaître toute suspicion : de bien des façons, la blonde était une coupable idéale pour certaines personnes – notamment les DeMaggio, qui, quand bien même éloignés de la politique de Radcliff, savaient que leur voix pesait lourd dans le balance des esprits.

« Tu ferais mieux de rien oublier. Au pire, laisse les papiers, tu pourras toujours dire qu’on te l’a piquée. » d’un regard en biais, il trouva la silhouette d’Isolde à ses côtés : peut-être bien qu’elle trouvait sa prudence excessive voire même complètement déplacée puisqu’elle se plaisait à le voir comme un connard qui l’avait toujours manipulée. « J’suis sûr que t’as d’autres choses de prévues, tu peux pas te faire prendre maintenant. » lâcha-t-il finalement, d’une voix neutre pour une seconde, sans pouvoir s’empêcher de reprendre « Et tu dois penser ça en vaut la peine. » non sans une once d’ironie, un sarcasme glacial qui n’était pas destiné à la taquiner cette fois, simplement à revenir sur les doutes qu’il avait émis à haute voix quelques dizaines de minutes plus tôt, au cœur de la base militaire. Quel message avait-elle bien pu faire passer, là ? A quoi ça servait d’empêcher la diffusion de ces vaccins, après tout ? Ceux-ci étaient achetés par dizaine chaque jour dans les pharmacies de la ville, et elle voulait croire que c’était simplement par crainte des Hunters ? Il y avait aussi des gens, qui se débarrasseraient volontiers de leur don quel qu’il soit. S’il n’avait jamais eu le sien, lui, il ne l’aurait jamais rencontrée. N’aurait jamais fait un pas décisif dans sa vie. Quel mal pouvait-elle voir à ça ? Elle ne manquait pas, elle, de montrer son mécontentement à être ici, coincée dans cette bagnole avec lui – et s’il était plutôt conciliant quant à accepter le courroux de la jeune femme, il n’en restait pas moins le Cesare qu’elle avait toujours connu, d’une certaine manière. Fier, et assez orgueilleux pour dire ce qu’il pensait, de but en blanc – tendre l’autre joue lorsqu’il s’en prenait une, il sentait déjà la chose devenir redondante. Depuis plusieurs minutes déjà, ils parcouraient les rues de Radcliff, bien trop paisibles par rapport à ce qu’ils avaient connu en d’autres temps – si le danger n’était pas oppressant et omniprésent dans les rues du coin, les gens n’étaient tout de même pas suicidaires au point de se promener seuls à des heures pareilles ; si bien que le chasseur avait presque des retenues à laisser Isolde rentrer chez elle par elle-même – il en aurait presque eu, s’il n’avait pas la certitude que c’était ce qu’elle préférait. Si ce n’était pas ce qu’il préférait lui aussi ; les luttes incessantes qui l’opposaient à la transmutante s’avéraient plus épuisantes que l’idée de poser des bombes pour faire passer un message. Jamais ils n’étaient nés, avaient été éduqués, ou avaient grandi pour être d’accord, de toute manière.
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeJeu 6 Aoû 2015 - 19:15

No time for love, No time for hate.
CESARE DEMAGGIO & ISOLDE SADDLER
Tough girl In the fast lane. No time for love, No time for hate. No drama, no time For games. Tough girl Whose soul aches. I'm at home On my own Check my phone, Nothing, though Act busy Order in Pay TV It's agony. I may cry, ruining my makeup, Wash away all the things you've taken. I don't care if I don't look pretty. Big girls cry when their hearts are breaking. Tough girl, I'm in pain. It's lonely at the top, Blackouts and airplanes. I still pour you a glass of champagne. I'm a tough girl Whose soul aches. ~ big girls cry.

Le paysage défilait par delà le pare-brise de la voiture. Plus ils avançaient vers la ville, plus ils s’éloignaient de la base militaire, plus Isolde se retrouvait confrontées aux nombreuses questions, qu’elle s’était efforcée de faire taire pendant tout le temps où elle s’était retrouvée avec Cesare dans cette base militaire. Pourquoi est-ce qu’il l’avait aidée ? Ils n’avaient plus rien en commun tous les deux. Leur histoire était terminée et elle n’avait pas envie de lui pardonner ce qu’il avait fait. Pourtant, elle portait son enfant. Mais quand bien même elle lui annoncerait cette nouvelle, qu’est-ce que ça pourrait bien faire ? Elle n’avait pas envie de former une famille avec lui et sans doute qu’il n’avait pas envie de former une famille avec elle. Ils étaient trop différents l’un de l’autre et tout ce qui pouvait les unir aujourd’hui, c’était un bébé dont elle avait du mal à admettre l’existence. Un bébé dont lui ne savait rien et c’était mieux comme ça. Elle lui dirait un jour, c’était une idée qu’elle avait en tête, mais c’était trop compliqué. Là dans cette voiture, elle aurait pu l’informer de cette étrange nouvelle, mais elle n’en avait pas la force. Il semblait que ce n’était pas le bon endroit, ni le bon moment. Elle ne trouverait jamais d’occasion en or de révéler cette nouvelle, leur situation était trop compliquée pour ça. Elle l’avait aimé, c’était certain, mais elle ne savait pas s’il avait partagé ce sentiment, ce qu’elle savait à présent, c’était qu’ils n’étaient plus ensemble. Ils n’étaient plus rien. Il n’avait eu aucune raison de l’aider au beau milieu de cette base, tout comme elle n’aurait certainement pas dû accepter qu’il vienne avec lui. Qu’est-ce qu’elle faisait encore avec lui dans cette voiture ? Pendant quelques secondes, cette idée lui donna la nausée. Elle aurait eu envie de lui demander de s’arrêter, pour descendre avant de descendre en courant. Il avait tué ses amis. Il avait tué Anthea. Qu’est-ce qu’elle penserait si elle les voyait encore ensemble avec ça ? Qu’elle avait eu un rôle dans sa mort ? L’idée la dégoutait. Il avait tué sa meilleure amie ainsi que ses alliés. Elle aurait dû le tuer pour ça et non le prendre comme allié. Ce qui c’était passé dans cette base, ça n’avait aucun sens, aucune logique et elle ne savait pas où est-ce que ça pourrait les mener. Nulle part sans doute. C’était rien qu’une fois, parce qu’il ne lui avait pas vraiment laissé le choix, il avait été dans cette base et il avait décidé de venir avec elle. Mais ça ne se reproduirait pas, dans quelques minutes, ils se sépareraient et elle espérait ne pas recroiser sa route avant des mois. Jamais, sans doute que ce serait l’idéal. Ce n’était plus que quelques minutes qu’elle était obligée de passer en sa compagnie et ensuite, ils partiront chacun de leur côté, comme ils étaient arrivés. Qu’est-ce qu’il avait fait dans cette base militaire avant qu’elle ne le croise d’ailleurs ? Elle n’en avait aucune idée et sans doute que c’était mieux comme ça. Elle n’avait pas envie de connaitre ses plans dégoutant de chasseurs pourri jusqu’à la moelle, ou juste de type bizarre qui ne savait pas vraiment de quel côté se ranger, puisqu’il ne l’avait pas tuée. Pourtant, ce qu’elle connaissait des chasseurs, c’était bien qu’ils n’étaient que des assassins. Des tueurs complètement qui ne faisaient pas dans le sentimental. Alors pourquoi il ne l’avait pas tuée ? C’était sans doute l’une des nombreuses questions avec lesquelles elle irait se coucher ce soir, puisqu’elle n’était pas bien sûre qu’il soit à même de lui fournir une réponse. Ou peut-être qu’en vérité, elle n’en voulait pas.

Elle se considérait comme particulièrement généreuse en lui proposant un donuts, puisqu’il s’agissait probablement de ce qu’elle préférait manger, elle aurait pu facilement n’avaler que ça. Suite à son refus, elle haussa les épaules avant de se concentrer sur son beignet. Tant pis pour lui. Déjà en temps normaux, elle avait l’impression d’avoir tout le temps faim, alors forcément depuis qu’elle était enceinte, c’était pire, c’était plus fort qu’elle, il fallait qu’elle trouve quelque chose à manger dès qu’elle en avait l’occasion. Si bien que l’idée de ne pas partager les quelques donuts restant dans le carton lui sembla plutôt agréable. Ça en ferait plus pour elle et pour le bébé qui grandissait au fond de ses entrailles. Pauvre enfant qui dès les premières heures de sa vie intra-utérine était contaminé à la mal bouffe puisqu’il était hors de question que sa mère change de régime alimentaire. S’il y avait bien une chose qu’elle ne pouvait pas faire, c’était bien ça. Elle termina son beignet avant de poser son regard vers Cesare. « Nan, je peux pas marcher. Je viens de me rendre compte que j’avais perdu mes jambes. » C’était quoi cette question, pourquoi est-ce qu’elle ne pourrait pas marcher d’ailleurs ? Elle marchait tout le temps, elle n’avait pas son permis de conduire, alors elle allait au commissariat à pieds et elle en repartait à pieds tous les jours. Dès qu’elle allait quelque part c’était à pieds. « Evidemment que je peux marcher. » Reprit-elle comme dans une volonté de ne pas se montrer trop désagréable. Pourtant, il devrait savoir que dès qu’un homme lui demandait si elle était capable de faire quelque chose, ça l’agaçait. Elle ne supportait pas qu’un homme puisse sous entendre qu’elle était incapable de faire quelque chose que lui pouvait faire et à force de rebondir sur ce genre de remarque, elle était capable de se vexer pour tout et n’importe quoi. « T’inquiètes pas pour moi, je m’occuperai de cette voiture. » Peut-être même qu’elle finirait par la faire disparaitre au fond d’un lac histoire que personne ne vienne la faire chier avec ça. Ça voudrait dire qu’il faudrait qu’elle conduise encore une fois ou qu’elle demande de l’aide à quelqu’un d’autre, enfin c’était celle de son père dans le fond elle préférait la garder. Quoi qu’il en soit elle avait la situation en mains, elle avait pris soin de mettre une autre plaque avant de la démarrer, c’était surtout cette plaque qu’elle devrait balancer à la flotte dans soute. Elle travaillait pour la police, elle savait à peu près ce qu’elle avait à faire pour ne pas qu’on remette la main sur elle. « Je ne suis plus à mon coup d’essai, je sais ce que je fais. » Elle avait toujours été assez prudente pour ne jamais se faire attraper, ce n’était pas aujourd’hui que ça allait commencer. « Et je sais que ça en vaut la peine. » Il pouvait en douter si ça lui faisait plaisir, c’était le cadet de ses soucis. Elle ne lui devait absolument rien. Elle faisait ce qu’elle pouvait pour qu’il se passe quelque chose dans cette ville, pour que quelqu’un agisse vraiment contre Thaddeus et peut-être que personne ne réagirait jamais à ses appels, mais au moins, elle ne restait pas à se tourner les pouces pendant que Radcliff courrait à sa perte. Et puis s’il fallait qu’elle assassine Thaddeus Lancaster de ses mains, alors elle le ferait. Cet homme était un fléau pour la ville mais aussi pour les mutants, s’il y avait bien quelqu’un qui méritait de mourir, c’était lui. « Y a un vieux parking abandonné pars là. » Indiqua-t-elle en montrant l’endroit du doigt. « Tu devrais t’arrêter là. » Il n’y avait jamais personne dans ce coin de la ville et les caméras de surveillances de ce coin ne marchaient plus depuis des années. C’était l’endroit idéal où laisser la voiture. Elle avait déjà passé trop de temps avec Cesare, c’était le moment pour eux de se séparer, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire, pour elle comme pour lui sans doute.
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitimeDim 6 Sep 2015 - 23:21


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can you lie next to her and give her your heart as well as your body. and can you lie next to her and confess your love as well as your folly. and can you kneel before the king, and say i'm clean. but tell me now, where was my fault in loving you with my w h o l e heart. a white blank page and a swelling rage. you did not think when you sent me to the brink. you desired my attention but denied my affections w/isolde saddler & cesare demaggio.

L’altruisme n’avait jamais été un sentiment qu’il s’était découvert, en cours de route, pour racheter ses actions passées : celui-ci était particulièrement sélectif, réservé à sa cadette, à Isolde, à ses devoirs familiaux. Anciens devoirs familiaux. Dans toute sa vie, sans doute que le fils DeMaggio n’avait eu de cesse de refouler ses ressentiments et ses opinions, pour se conformer à une vision bien précise de ce qu’il était – le bon fils de famille, le clone de son père, héritage d’un long entrainement et d’une éducation savamment construite. Etait-ce tout cela, qui lui donnait à l’instant précis, une patience de fer, face à une Isolde particulièrement récalcitrante ? Il en préférait les mésaventures et le danger de la base militaire, les explosions et les coups de feu qui avaient résonné partout autour d’eux : ne pas parler, était bien évidemment, une option des plus pratiques entre eux – après tout, qu’avaient-ils à se dire ? Têtu tout autant que la blonde à ses côtés, le DeMaggio s’appliquait à ne montrer aucun signe de remord, aucun désir d’exprimer les démons qui le hantaient depuis bien longtemps déjà. Avant de connaître Isolde elle-même : temporairement, la transmutante les avait chassés, offrant à Cesare une vision bien clairvoyante du monde, des libertés qui s’offraient à lui, de toute l’imprudence que pouvait causer le fait de ne penser qu’à soi. N’était-ce pas parce qu’il était resté au côté de la jeune femme et des autres, que ceux-ci avaient été volontiers sacrifiés par ses parents ? Après tout, s’il avait eu le courage, la volonté assez forte pour quitter Isolde sans se retourner, les choses auraient sans doute été différentes – évidemment ? Il était trop tard pour ressentir du regret, des remords – ou même pour les prononcer à haute voix : qu’est-ce que ça ferait ? Ses mots s’écraseraient une nouvelle fois contre la muraille de béton qu’elle avait posée entre eux, l’alourdissant d’une brique à chaque mot qu’elle prononçait. Ouais elle savait marcher. Ouais elle savait prendre soin d’elle. Ouais elle avait pas besoin de lui pour savoir quoi faire. Ouais il pouvait se garer là, point barre. Autrefois, les inquiétudes de Cesare à l’égard de son interlocutrice avaient été bien naturelles – un réflexe qui revenait au galop à chaque fois qu’il l’observait, dans le silence tendu de leur tête à tête. Il aurait donné bien des choses, pour être tombé sur un crétin de transmutant suicidaire ce soir, plutôt que sur la jeune femme. C’était, après tout, pas le bon moment pour qu’elle décide de passer ses nerfs sur lui : l’aider à détruire ses putains de vaccins n’aurait-il pas pu lui acheter quelques minutes de répit ? Toute réponse qu’il offrit aux petites piques de la blonde, fut un long soupir, fortement utilisé par le jeune homme pour démontrer son agacement et sa lassitude – cette même technique qu’il utilisait avec Aria, lorsqu’elle sortait trop souvent, prétextant qu’elle pouvait faire ce qu’elle voulait de sa vie. Alors même qu’ils étaient en danger de mort constant. Et que leurs parents voulaient leur peau, plus que celle de n’importe quel dégénéré de cette planète. A quoi bon formuler une réponse avec des mots ? Si seulement son intention avait été de la rabaisser ou de penser qu’elle n’était pas de taille à marcher – c’était, après tout, une simple question de sécurité. Avec les chasseurs à tous les coins de rue : se croyait-elle invincible au point de pouvoir se soulever contre le reste de la ville, le maire et toutes les autorités qu’il avait sous sa coupe ?

« Si tu voulais tant que ça prouver que tu pouvais te démerder, t’aurais pu conduire toute seule alors. Tu crois peut-être que j’étais venu à pieds là-bas ? » et voilà qu’il rendait les coups, soulignant sa phrase d’un regard en biais – sans doute qu’Isolde trouverait quelque chose à répondre. Ou penserait que comme il avait fait exploser ses amis dans un entrepôt, elle n’en avait rien à foutre de sa voiture – c’était pas son cas à lui. A l’heure actuelle, sa voiture était bien une des rares choses qui faisait la différence entre vie et mort dans son quotidien. Ca, et le sac d’armes qui était dans cette même bagnole. Probablement que l’espace confiné, intime d’une voiture, aurait été le meilleur endroit possible et imaginable pour lâcher ces quelques bombes qu’il gardait soigneusement prisonnières dans son esprit, ces mêmes secrets qui avaient déchiré sa relation avec sa sœur, et avec tant d’autres personnes. A quoi bon justifier ses actes ? Cette évidence ne cessait de revenir à lui ; probablement qu’Isolde avait perdu trop de gens à cause de lui pour même accepter l’éventualité qu’il y avait une quelconque explication à tout cela. Et troquer deux vies contre une dizaine, était-ce une explication valable ? Tous ces questionnements n’auraient jamais effleuré son esprit fut un temps, mais le hantaient inlassablement, en même temps que ses cauchemars, que sa culpabilité, que sa rage. Non, il était clairement plus facile de rester muet, encaisser, s’agacer silencieusement, observer le paysage si familier autour d’eux : Radcliff avait été le territoire de leur fin, ce ne serait rien de plus – pas après tout ce qu’il s’était passé. A quoi bon ? Si elle restait dans sa vie d’une quelconque manière, la blonde serait condamnée à être en tête de liste du tableau de chasse des parents DeMaggio – rien que pour la forme. Et elle ne voulait pas de lui, de toute manière. C’est sans se faire prier, donc, qu’il dévia sa route, comme indiqué par la jeune femme, pour rejoindre le parking qu’elle lui avait montré. Là, il se gara au milieu des quelques autres véhicules, coupant le moteur pour mieux se rendre compte que le vrombissement de celui-ci avait été une bien meilleure compagnie que le vrai silence de plomb. Fuir était la meilleure solution ; comme lorsqu’il était question de préférer poser des bombes dans un entrepôt rempli de vaccins plutôt que d’adresser la parole plus longtemps à la jeune femme. Cesare attrapa les clés, pour simplement les rabattre dans la main gauche de la transmutante, quittant la voiture sans se faire prier. L’air était libérateur, et le chasseur s’octroya le luxe d’en avaler une longue goulée, songeant un instant à s’il était fatigué finalement, ou s’il pouvait repartir pour une nuit blanche, sans se poser de question. Là aussi, il fuyait – les nuits blanches étaient plus faciles à affronter que les spectres qui le rattrapaient à chaque fois qu’il fermait les paupières. La solitude était préférable à la haine d’Isolde. Ou à affronter. D’un mouvement, une œillade par-dessus son épaule, Cesare put deviner la silhouette de la mutante ; seule présence au milieu du silence épais d’une nuit déjà bien froide.  « Fais attention en rentrant. Quand même. » lâcha-t-il presque malgré lui, sans avoir vraiment observé la jeune femme, simplement une précaution, un réflexe duquel il ne pouvait pas se défaire, malgré toute la volonté du monde. Il soupira bien vite, coupant Isolde dans tout désir de rétorquer un énième sarcasme. « Ou t’as qu’à faire comme si j’avais rien dit. » Après tout, elle savait ce qu’elle faisait, elle en était pas à son coup d’essai et il avait fait exploser ses amis, alors à quoi bon, hein ? C’avait été qu’une rencontre hasardeuse, la main du destin leur imposant la compagnie de l’autre. Pas de quoi s’en retourner, sans doute.

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MessageSujet: Re: (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you   (isolde), there'll be black knights and dragons, but i'll always come for you Icon_minitime

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