Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
Elias a 16 ans le jour où il découvre son don. Il a passé une mauvaise journée et rentre tout juste du lycée. Sa mère l'appelle du jardin et il va la rejoindre en soufflant, parce qu'il n'a qu'un envie : aller dans sa chambre, s’aplatir sur son lit et dormir. Mais sa génitrice ne l'entend pas de cette oreille. Le matin même, Elias a oublié pour la énième fois de faire la vaisselle et il se prend un savon pour ça. La colère monte en lui. Il en a plein le nez. Il tente de s'expliquer : il était en retard, il n'avait pas le temps... Mais sa mère ne veut rien entendre. Alors il s'énerve. Et là, quelque chose lâche en lui. Quelque chose qui fait exploser en mille morceaux le pot de fleur dont s'occupe sa mère et dans lequel elle a plongé la main gauche. Ce jour là, elle perd 2 doigts. Et lui, son innocence. Ce jour là, tout a changé à jamais pour Elias.

avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Au cours de sa fuite, Elias a effectivement croisé la route de plusieurs hunters. Mais il ne s'en est jamais vraiment inquiété : il est passé maître désormais pour verrouiller son pouvoir au plus profond de lui et passer pour le plus lambda des hommes. De plus, les hunters lui ont toujours parus être de moindre importance quand on sait qu'on a le Mossad aux trousses. Il se méfie donc d'eux, les surveille du coin de l’œil , mais ne leur prête pas plus d'attention. Pour le moment, il a d'autres chats à fouetter. Cependant, depuis peu, il a commencé à fréquenter les réunions anti-hunters, dans le but de trouver d'autres mutants comme lui à protéger, dans une énième tentative de rédemption. C'est au cours d'une de ces réunions qu'il a fait la connaissance d'Elijah. Et peut être que cet homme particulièrement charismatique radicalisera un peu plus l'opinion d'Elias à ce sujet...

utilisez-vous beaucoup votre don ?
Lorsqu'il travaillait pour le Mossad, Elias utilisait tous les jours son pouvoir sous les directives de l'agence : à lui seul, il était l'une de leurs armes les plus puissantes et meurtrières. Mais depuis qu'il est seul et en fuite, Elias est nettement plus prudent et avare sur l'utilisation de son don : les seuls fois où il en a l'usage, c'est pour s'entraîner lorsqu'il sait qu'il n'y a pas âme qui vive à plusieurs kilomètres alentours. Généralement, il se place dans un champs ou en plein milieu de la forêt et s'exerce à viser des cibles très précises. En dehors de ces moments, il conserve son pouvoir bloqué au fond de lui. Même dans les situations où il s'est senti le plus en danger, il n'y a pas eu recours de peur de blesser des civils en perdant le contrôle comme à Beyrouth.

que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
Pour le moment, il n'en pense pas grand chose. Récemment, il s'est plus ou moins allié à la cause d'Elijah en qui il a retrouvé le leader qui lui manquait depuis son "départ" du Mossad. Pour le moment, les missions qu'il a effectué pour lui restent plutôt soft : il s'agissait plutôt de sauvetages de dernière minute. Mais Elias ne se sent pas près à tuer un hunter, aussi dangereux soit-il. Il estime avoir déjà suffisamment couler le sang. Cependant, pour le moment il soutient ce mouvement. L'avenir nous dira si il prendra la décision de s'y impliquer encore plus ou si, au contraire, il s'en séparera...

PAYS : FRANCIA ! DISPONIBILITÉ : Généralement tous les jours, sauf quand j'ai vraiment, VRAIMENT beaucoup de boulot VOTRE AVIS SUR TH : c'est un magnifique forum et il me tarde de l'éplucher encore plus...    COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : Grâce à Bazzart ! MAIS SURTOUT GRÂCE A CETTE GUEUSE DE NEIR. C'EST BON, CONTENTE ?     PERSONNAGE : C'est un pré-défini invnté par l'adorable atomique   VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Nop, que dalle ! UN DERNIER MOT ? : BANANE FLAMBÉE !

Immobile au milieu des flammes, Elias ne bouge pas. Il observe, silencieusement, la maison finir en cendres, le feu qui dévore avec appétit tous les meubles en bois, qui grignote les rideaux à motifs fleuris. La fumée ne lui pique pas les yeux. Elle n'encombre pas ses poumons. Seule la panique semble être en mesure de le tuer. Elle monte, petit à petit. La peur l'accompagne. La colère aussi. Comment a t-il pu laisser les choses se passer comme ça ? Comment peut-il rester figer ainsi alors que son héritage est entrain d'être réduit à néant devant ses yeux ?

Dès le début, il l'a reconnu. La maison de ses grands-parents, celle qu'ils lui ont légué à Berlin. L'un des seuls endroits au monde où il se sentait un minimum en sécurité, à l'abri de tout. Il a même fait de la cave de la vieille demeure l'une de ses planques (une parmi les 5 autres qu'il a à travers le monde). Cet endroit, c'était le dernier qui le rattachait vraiment à sa famille, sa mère, son passé. C'est ici que sa grand-mère et son grand-père se sont cachés pendant plusieurs mois durant le IIIème Reich avant d'être envoyés au camp de Dachau. Simplement parce qu'ils étaient juifs. C'est également ici qu'il a trouvé refuge après plus d'un an et demi de fuite à travers le monde à tenter d'échapper aux agents du Mossad lancés à ses trousses. Simplement parce qu'il est né mutant. Et qu'il est né dangereux.

Elias ferme les yeux avec force et prend sa tête entre ses mains en serrant les dents. Il a l'impression que son cerveau ne va pas tarder à se dissoudre dans sa boite crânienne. Le sang bat dans ses tempes, le rendant totalement sourd à tout autre bruit. Il n'entend plus le craquement du bois qui plie face à l'assaut des flammes, ni celui des sirènes dans la rue. Seulement le son des pulsions incessantes de son cœur qui semblent se répercuter comme un écho dans tout son corps. Mais soudain, il perçoit quelque chose d'autre. Quelque chose d'humain. Un cri. Elias ouvre les yeux et se redresse. Lentement, il laisse ses mains retomber le long de son corps et se met à chercher comme un fou la personne à l'origine des hurlements en tournant sur lui même, scrutant les flammes autour de lui.

« Il y a quelqu'un ? demande t-il d'une voix forte. Où êtes vous ?  »

Une montée d'adrénaline prend possession de lui. Tous ses sens sont aux aguets : si quiconque est bloqué par le feu, il doit le sauver. Trop de gens sont déjà morts par sa faute : il se supporterait pas d'avoir un décès de plus sur la conscience. Prudemment, il avance entre les débris, évitant habilement les poutres incandescentes qui tombent en morceaux au dessus de lui et se dirige vers la cuisine, là d'où semblent provenir l'origine des cris. Alors qu'il arrive à l'entrée de la pièce, son pied bute contre quelque chose. il baisse la tête et se rend compte qu'il s'agit d'un pot de fleur. Etrange : les seules fleurs de la maison sont disposées sur les balcons des fenêtres du rez-de-chaussée et de l'étage supérieur. Mais, à sa connaissance, il n'y a jamais eu de pot de fleur à l'intérieur de la demeure. Et surtout pas des anémones rouges. Le sang d'Elias se glace subitement dans ses veines. Des anémones rouges. La dernière fois qu'il en a vu, c'était quand il vivait encore avec sa mère en Israël. En fait, c'était même le dernier jour qu'il ait vécu avec elle. De nouveau, il entend le cri. Juste devant lui : strident, empli d'une douleur sans nom. Elias est paralysé. Pourtant, il trouve la force de relever la tête... et de faire face à sa mère qui hurle une nouvelle fois. Elle serre contre elle sa main gauche en sang dont l'ancien agent du Mossad sait qu'il manque désormais deux doigts. Et tout ça, c'est à cause de lui. C'est lui qui a amputé sa mère. Cette dernière lui lance un regard où perce la terreur la plus primitive qui soit. Elle le fixe comme si, à présent, elle avait ouvert les yeux et qu'elle découvrait enfin que son fils est en réalité un monstre.

« Pourquoi ? le questionne t-elle d'une voix entrecoupée de gémissements de douleur. Pourquoi m'as-tu fait ça ? Qu'ai-je fait pour le mériter ? »

Elias ne sait pas quoi répondre. En fait, il ne le peut tout bonnement pas. Aucun son ne parvient à franchir la barrière de ses lèvres et ses yeux sont hypnotisés par le sang qui goûte des plaies à vif le long de l'avant-bras de sa mère. Il n'arrive plus à respirer. L'air lui manque, il suffoque. De nouveaux, ses paupières se ferment alors qu'il étouffe un sanglot et quand il les ouvre, sa génitrice s'est volatilisée. Paniqué, il la cherche du regard et appelle :

« MAMAN ! »

Mais il n'a pas de réponse. Elle a tout simplement disparu. Elias est perdu. Que s'est-il passé ? Où est-elle partit ? Était-ce simplement une hallucination, un rappel de son pire méfait avant de mourir ? Il n'a même pas le temps de chercher un semblant d'explication qu'un autre cri se fait entendre du côté de la chambre d'ami. D'un bond, il s'élance dans cette direction, zigzagant entre les flammes et défonce la porte bloquée d'un violent coup de pied.

« ELIAS ! crie la voix. »

Le mutant s'immobilise d'un seul coup en reconnaissant les intonations de l'auteur de l'appel. Il inspecte la pièce du regard mais ne la trouve nul part. Pourtant, au fond de lui, il sait que c'est elle. Il n'a même aucun doute là dessus. Il retourne dans le couloir et s'élance dans l'escalier en hurlant à son tour :

« RIVKA ! »

Sa partenaire. Une autre personne dont il a probablement détruit la vie. L'épisode de Beyrouth lui revient alors en pleine face et la maison est soudainement submergée par les plaintes et les gémissements des victimes de son erreur. De son explosion. Elias ne sait plus où donner de la tête. Il n'arrive pas à trouver d'où peut bien venir la voix de Rivka au milieu de ce magma de bruit. Tout autour de lui, les voix de ses victimes l'accusent :

« Tout est de ta faute ! C'est toi l'auteur de ce massacre ! Tu dois payer ! »

De tout son être Elias voudrait pouvoir démentir, s'égosiller à son tour qu'il n'y est pour rien, qu'il n'a pas demandé à naître avec ce don maudit. Mais au fond de lui, il sait qu'il ne peut pas être totalement innocent non plus. C'est lui qui n'a pas été capable de se contrôler à Beyrouth. C'est lui qui a provoqué l'explosion qui a coûté la vie à tous ces gens, qu'il l'ait voulu ou non le résultat est le même. Des innocents sont morts. La culpabilité le prend à la gorge, plus violemment encore que lorsqu'il s'est retrouvé face à sa mère. Il a l'impression de perdre complètement pied. Comment peut-il encore chercher à échapper au Mossad après le crime atroce qu'il a commis ? Qui est-il pour juger ne pas avoir à payer pour le meurtre de toutes ces personnes ? Ses mains sont tâchées du sang de tant de monde qu'il peut presque sentir le liquide poisseux couler entre ses doigts. Son regard se pose alors sur les flammes devant lui qui ont presque totalement avalé le premier étage où il se trouve désormais. Qui le pleurerait s'il décidait de s'y jeter ? Sa mère le pense probablement déjà mort à l'heure qu'il est. Il ne sait pas ce que sont devenus ses anciens partenaires. Qu'il brûle ici ou en enfer, il n'y voit pas beaucoup de différence. Car depuis Beyrouth, sa vie est un enfer. Il avait déjà énormément perdu en entrant au Mossad (sa mère, ses amis du lycée, ses idéaux pacifistes). Mais l'épisode au Liban lui a définitivement tout pris. Il n'a plus rien, plus de famille, plus de partenaires, aucune personne de confiance sur qui compter. Il n'a même pas de foyer ou de travail. Tout ce qu'il possède aujourd'hui, c'est sa culpabilité et ses remords qui l'étouffent chaque jour un peu plus. Des souvenirs tâchés de sang (de celui des personnes qu'il aime ou des innocents).

Les flammes semblent avoir redoublé d'intensité. Comme un appel silencieux, une invitation à les rejoindre. Après tout, pourquoi résister ? Qu'est ce qui le retient ? Elias fait un pas vers le feu, comme hypnotisé. Alors c'est ainsi que tout se termine. Il n'aura pas rétablit la paix entre Israël et Palestine. Il ne sera pas devenu paysagiste. Il n'aura pas eu de femme, ni de descendance. Il ne laissera sur terre que le souvenir d'un terroriste et un vulgaire tas de cendre. Il n'aura rien accomplit. Peut être que c'est tout ce qu'il mérite après tout.

« ELI ! »

Elias s'immobilise de nouveau. L'appel de Rivka semblait si proche cette fois ! Il scrute le couloir des yeux et se rend compte que la porte de la salle de bain est ouverte. En quelques pas, il se trouve sur le palier et s'approche lentement de la baignoire pleine. Qui a bien pu la remplir ? Il n'en a aucune idée. Mais sur le moment, il ne s'en préoccupe pas. Car lorsqu'il se penche au-dessus, ce n'est pas son reflet qu'il aperçoit sur la surface plane de l'eau. C'est le visage de Rivka. L'ancien agent a un mouvement de recul provoqué par la surprise avant de se précipiter de nouveau près de l'image de sa partenaire. Elle est exactement comme dans son souvenir. Toujours ses beaux yeux bruns aux longs cils qui sont pourtant assombrit par la chagrin et la déception. De nouveau, le remord lui broie le ventre. Elias tombe à genoux, tend la main et effleure du bout des doigts l'apparition du visage couvert de suie et de coupures de Rivka. Il ferme les yeux, serre les dents et pose son front contre le rebord de la baignoire et suppliant :

« Pardonne moi Rivka... Je ne sais plus quoi faire...
- Tu as promis... »

Ces mots lui font l'effet d'un électro-choc. Brusquement, il remonte la tête dans l'espoir de plonger de nouveau son regard dans celui de la belle israélienne, mais elle a disparu.

C'est vrai. Il lui reste une promesse. Il a promis à Rivka de la retrouver et ce quoi qu'il en coûte. Et il a bien l'intention de respecter sa parole avant de se laisser dévorer par les flammes. Il lance un dernier regard plein d'espoir à la surface de l'eau mais il doit se faire une raison : Rivka, tout comme sa mère quelques minutes plus tôt, s'est envolée. Elias se relève, empli d'une détermination nouvelle et court en direction de l'escalier. Il doit s'échapper de cette fournaise. Mais celui-ci est tellement atteint par le feu qu'il s'effondre avant même qu'il n'ait pu poser un pied dessus. Le mutant tente de trouver une autre issue mais il sait qu'il est bloqué. Sa seule solution est de sauter. Il jette un œil vers le bas, évalue rapidement la puissance nécessaire pour exécuter son saut et se lance. Il atterrit sur le sol et tente d'amortir sa chute en exécutant une roulade mais il a distinctement entendu sa cheville droite craquer de façon sinistre. Elias parvient malgré tout à se remettre debout et se dirige en boitant vers la porte d'entrée de la maison. C'est à cet instant que la poutre soutenant le toit décide de s’affaisser. L'ancien agent lève la tête pour voir l'énorme bout de bois incandescent lui tomber dessus. Avant l'impact, il pousse un hurlement. Pas de peur. Non, un puissant et profond hurlement de frustration, de colère, de haine envers la terre entière, envers le destin qui n'a jamais fait preuve de la moindre once de clémence à son égard. Son cri se répercute dans tout son corps, il ne contrôle plus rien. Et avant de se faire écraser comme un vulgaire insecte, Elias relâche une ultime fois son pouvoir, laissant pour la première fois depuis une éternité libre court à toutes ses émotions. Les meubles, les murs, les fenêtres... Tout explose. La maison est réduite en morceaux.

Et Elias se réveille.

Les yeux écarquillés, il se redresse comme un ressort laissant glisser sa couverture sur son torse. Son front est maculé de sueur, sa respiration saccadée mais pas la moindre trace de brulure. Sa cheville est intacte elle aussi. Mais un coup d’œil dans la pièce informe Elias que si lui est entier, son mobilier, lui ne peut pas en dire autant. La chaise en bois, le bureau et même les fenêtres, tout a volé en éclats. Un fois de plus, il s'est laissé submergé par le réalisme de son cauchemar. Le mutant pousse un soupir dépité. Pourtant, il a le sentiment que ce mauvais rêve n'était pas si néfaste qu'il pourrait le penser. Il lui a fait réaliser que malgré tout, Elias aura toujours un but, tant qu'il n'aura pas retrouvé Rivka. Et cette pensée le rassure. Il n'aura pas à errer comme une âme en peine jusqu'à la fin. Quelque part dans le monde, il sait que sa partenaire l'attend. Et il a bien l'intention de la retrouver.