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| (event) here we are, don't turn away, now. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: (event) here we are, don't turn away, now. Dim 26 Avr 2015 - 0:18 | |
| La fête des fondateurs. Si la connerie n'existait pas, il faudrait l'inventer. Ce fut la seule pensée qui traversa l'esprit de Roman Griske lorsqu'il aperçut la nouvelle dans les pages du journal de la ville. Faisant claquer sa langue contre son palais, le torchon sans intérêt traversa la pièce dans un léger fracas. Il se fichait pas mal de ce qui venait de se briser au sol par sa faute, l'agacement commençait à filtrer chaque litre de sang qui composait son être. Comment était-il censé mettre à mal les mutants et leurs associations incongrues avec ces dizaines, centaines, bientôt milliers manifestations sans importance qui venaient gâcher ses chances ? Se relevant de son siège, l'homme à l'accent sec laissa ses mains venir s'échouer sur les traits de son visage. Il n'avait pas le choix, il devait s'y rendre. L'idée de pouvoir croiser quelques têtes connues était sa seule et unique motivation. Pour preuve, il serait bien le dernier à enfiler un déguisement puéril pour s'y rendre. Se raclant la gorge, Roman se dirigea vers la salle de bain à quelques pas et s'affaira à quitter ses vêtements avant de se glisser dans la douche. L'eau froide roula sur sa peau. Toujours glacée, pour garder la tête froide sur les événements récents comme anciens, pour ne jamais perdre de vue ses objectifs. Le quinquagénaire aimait le froid. Il s'adorait à apparaître avec l'âme de plus en plus gelée au fil du temps. Certains mutants l'avaient gravé dans l'esprit grâce à cela. Et il espérait que, dans quelques jours, lorsque ses pas le guideraient au travers de la foule dans les rues de Radcliff, ces mêmes mutants ressentiraient ce fameux frisson pétrifiant rien qu'en l'apercevant. (…) La musique venait de s'arrêter. Arquant un sourcil, le regard de Roman se dirigea vers l'ancienne source de son. Les personnes supposées s'en charger ne comprenaient pas ce qui venait de se passer, ça se voyait dans leurs regards paniqués et dans leurs attitudes divergentes et indécises. Quelque chose ne tournait pas rond. Puis, soudain, l'explosion retentit. Repoussé au sol, le hunter jura dans sa langue maternelle. S'appuyant au mur derrière lui, sa vue était obstruée par l'immense fumée qui venait d'envahir les lieux. Les flammes allaient tous les tuer. Cherchant du regard Charlotte, le Norvégien constata qu'elle ne se trouvait plus dans les parages et abattit son poing au sol. Il devait la trouver, il ne pouvait pas l'avoir perdue aujourd'hui. Elle était bien plus forte que ça, sa jolie mutante, bien plus forte que ça. Le regard fou, le quinquagénaire se releva péniblement avant de se mettre en quête de sa blonde. « CHARLOTTE ! », hurla-t-il à travers les cris. Personne ne se préoccupait de lui, pas besoin de faire plus attention que nécessaire. Au détour des corps secoués et perturbés, voire blessés pour la plupart, le regard de Roman fut attiré par une silhouette qui le propulsa quelques années en arrière. Alors qu'il se trouvait au sol, tirant une, deux puis trois balles sans succès en direction des mutants qui étaient en train de lui filer entre les doigts. Alors que son dos venait d'être strié par un objet contondant que ce monstre lui avait balancé car c'était bien la seule arme qu'il pouvait prétendre détenir comme lui. Un frisson de bien-être le parcourut. Bref, salvateur, il laissa bien vite place à ce visage ravagé par les années et l'attente d'un tel moment. Il venait de mettre la main sur le seul qui avait réussi à le faire réellement souffrir physiquement dans sa vie et il n'était pas prêt de le laisser partir à nouveau. Ne quittant pas sa proie du regard, Roman poussa plusieurs personnes sur son chemin avant de se trouver à seulement quelques mètres de son dessein. Ce fut ce moment-là que choisit Johan pour se retourner. Croisant ses prunelles inquiètes pour il ne savait quelle raison, un sourire franc et destructeur d'espoirs étira ses lèvres sèches. Un « podonok » lui échappa lorsque le mutant décida de s'enfuir de son champ de vision. Non. Certainement pas. Pas à présent qu'il venait de lui remettre la main dessus et que ce décor apocalyptique lui promettait la plus belle des vengeances. Sauvage, irascible au moindre nouvel obstacle se dressant contre sa volonté, le hunter suivit le parcours effréné du jeune homme jusqu'à l'étage de la bâtisse. Accélérant la cadence, Roman parvint enfin à déposer sa main sur l'épaule de Johan, à enfoncer ses ongles courts dans ses vêtements sous la pression et le repoussa de sa violence naturelle contre le mur le plus proche. Le bruit qu'émit le corps du mutant contre ce dernier arracha un rire à l'ex-russe. « Je croyais t'avoir appris les bonnes manières, Johan. Dans mon pays, quand on reconnaît un vieil ami, on ne le fuit pas... », fit-il de son accent guttural. Posant ses mains sur ses genoux, Roman s'abaissa légèrement en direction du visage tiraillé de son interlocuteur. Puis, se redressant de toute sa hauteur, il ne se départit pas du sourire satisfait qui venait de courber ses traits arides. « ON LE SALUE ! », hurla-t-il brusquement tandis que son pied droit atterrissait dans l'estomac de sa victime sans prévenir, toujours empreint de cette frénésie salutaire qui plaisait tant au quinquagénaire. |
| | | | Sujet: Re: (event) here we are, don't turn away, now. Mar 28 Avr 2015 - 20:15 | |
| here we are, don't turn away, now. Don't you ever tame your demons, but always keep them on a leash. Je me relevais difficilement, le choc m'ayant complètement couché au sol. Je ne savais pas ce qu'il s'était passé pour l'instant. Je ne ressentais qu'une douleur au niveau de la tête et aussi à la jambe. Je passais donc une main sur mon crâne. J'avais sans doute une commotion, mais rien de bien grave. Cependant, lorsque je portais mon regard sur ma jambe droite, je constatais l'étendu des dégâts. Mon costume d'époque était déchiré et ma cuisse ensanglantée. Je tirais un peu plus sur le tissu pour voir la blessure. Ce n'était que quelques égratignures peu profondes apparemment mais qui me prenait entièrement la cuisse. La pierre que j'avais retiré avait de me mettre debout en était bien évidemment la seule responsable. Finalement, je redressais mon visage, apercevant enfin les dégâts. Je constatais alors la puissance de l'explosion, de ce choc qui m'avait balayé quelques minutes plus tôt. Grand artificier, je maîtrisais ce genre de cataclysme sans pour autant n'en avoir fais d'aussi puissante. L'hôtel de ville était détruit et, alors que je balayais du regard les alentours et que je me retournais pour observer l'ampleur de la destruction, je l'aperçus. Il était là, en face de moi, son regard vide de compassion me figeant immédiatement. Son visage hantait mes nuits et mon cauchemar devenait réalité.
Comme l'enfant que j'étais lorsque je l'ai rencontré, je n'attendis pas une seconde pour fuir lorsque ce dernier fit quelques pas pour me rejoindre. Courant à vive allure dans les décombres de la mairie de Radcliff, je réalisais peu à peu l'importance de ce face-à-face. Ma respiration se faisait plus difficile que je ne pus filer rapidement. Après toutes ces années, cet homme me traumatisait encore. Son visage ne s'était jamais dispersé et ses coups jamais oubliés. Ce tortionnaire hantait chacune de mes nuits et m'empêchait bien souvent de dormir convenablement depuis que nous nous étions échappé du laboratoire soviétique. Je savais qu'il avait une dent contre moi, je savais qu'il voulait se venger. Je l'avais lu dans ses yeux. Son comportement, alors que je le fixais et réalisais sa présence aujourd'hui même à Radcliff, m'avait clairement démontré qu'il n'avait rien oublié lui non plus. J'étais le seul responsable de sa blessure lors de notre évasion. Pour sauver mes amis, pour fuir et garantir notre liberté, j'avais utilisé mon pouvoir contre lui, lui infligeant une douleur physique intense par une explosion que j'avais créé dans son dos.
M'arrêtant soudainement pour chercher ma route, je sentis sa main sur mon épaule et, une seconde plus tard, mon corps se retrouva propulser contre le mur d'à côté. De nouveau à terre, je relevais mon visage dans sa direction et le fusillait du regard, constatant son sourire sadique. « Je croyais t'avoir appris les bonnes manières, Johan. Dans mon pays, quand on reconnaît un vieil ami, on ne le fuit pas... » Je tentais de me redresser. Pour lui faire face, pour soutenir ses propos et lui montrer la force et le courage que j'avais acquis durant ces années de liberté. Mais la peur me dominait et, face à cet homme, je ne pouvais rien faire. « ON LE SALUE ! » Le coup qui suivit m'arracha un léger râle. Je me retenais de crier, tellement le coup fut puissant. Mais je ne pouvais lui donner ce plaisir. Je ne pouvais être aussi vulnérable que das le laboratoire alors que j'avais appris à me battre, à me défendre et à faire face aux situations dérangeantes. « Vous ne me faites pas peur ! » Lui lançais-je sur un ton sec, presque convaincant. Alors que je me relevais enfin, un bras sur le ventre, je lui donnais un poing avec la pierre que je venais d'attraper. Sonné, j'en profitais pour charger l'objet avec mon pouvoir et ainsi le lui laisser pendant que je tentais de m'enfuir à nouveau. « Non, il ne m'aura pas. Non, il ne peut pas. Je ne suis plus ce putain de gamin, bordel ! » Commentais-je tout d'abord dans ma barbe avant de terminer avec une voix bien plus forte et portante. Me cachant derrière une porte, je compris immédiatement qu'il ne me lâcherait pas comme ça et qu'il serait à ma poursuite. Ainsi, je me préparais au combat sans en avoir le choix. Si je voulais vivre, je devais passer à l'action, l'attaquer et pourquoi pas le tuer.
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| | | | Sujet: Re: (event) here we are, don't turn away, now. Mer 29 Avr 2015 - 2:56 | |
| Roman savourait cet instant. Un étrange sourire étira ses lèvres, alors que la réponse du mutant ne se faisait pas attendre. Il n'avait pas changé. Tout comme dans les souvenirs du chasseur, où Johan occupait l'espace par son pouvoir et sa présence, aujourd'hui il osait même s'affirmer dans le paysage par la voix. Une bonne nouvelle, une sacrée avancée, un détail que l'ex-russe aurait presque pu apprécier si la haine qui filtrait à cet instant précis dans ses veines n'avait pas été aussi féroce et sauvage. « Voyez-vous ça... », ricana le Norvégien, toujours de son accent guttural. Ce n'était pas une très bonne nouvelle, ça, de ne pas faire peur à un petit mutant comme lui. Quel dommage. Au fond de lui, Roman s'en voulait. Il n'avait pas réussi à laisser ce fameux souvenir impérissable qui faisait regretter à ce monstre d'avoir croisé sa route. L'esprit vengeur, les poings de l'ex-russe se serrèrent. Cependant, avant qu'il n'ait pu s'approcher à nouveau de sa victime, ce dernier projeta quelque chose qu'il n'eut même pas le temps de définir dans sa direction. Repoussé de plusieurs pas, le hunter dût se retenir à la rambarde du couloir où ils se trouvaient, donnant sur la réception chaotique plus bas. Sonné, Roman secoua bien vite la tête, tentant de se remettre les idées en place au plus vite, tandis que son regard noir se mettait à nouveau en quête du visage de Johan. Il ne devait pas le perdre, pas encore. Observant que ce dernier ne se trouvait plus derrière lui, la respiration de l'ex-russe se fit plus sèche. Au loin, les portes se multipliaient. Il allait devoir trouver la bonne et le plus vite possible, sans quoi ses nerfs allaient lâcher. Ses phalanges blanches vinrent s'échouer sur le sang qui se frayait un chemin sinueux sur son front, son sourcil, sa paupière puis sa joue. Inspirant brièvement, un nouveau sourire amusé barra ses traits. Au loin, on entendait les cris des blessés et des pauvres paniqués qui tentaient de leur venir en aide. Par chance, tout ce beau monde ne faisait pas assez de bruit pour masquer sa voix grave à cet étage surélevé de tout ce boucan. D'une main délicate, Roman poussa une première porte, qui le mena sur une salle vide. Laissant son regard glisser sur le long couloir qui se présentait à lui, le Norvégien poursuivit son dessein, ouvrant pièce après pièce chaque chemin possible jusqu'à Johan. « Quel petit coquin tu es, Johan, mais t'as pas passé l'âge de jouer à cache-cache ?! », cria-t-il alors d'une voix qui se voulait plus dure qu'avant, plus énervée et pour sûr nerveuse. Plus les minutes passaient, plus son impatience grandissait. Et Roman Griske n'était pas connu pour en posséder la plus grande réserve. Sa main droite vint repousser son manteau noir en arrière. Déposant sa main sur son arme, il la délogea de son lit. A présent, il avait perdu tout sourire. Ouvrant une nouvelle pièce qu'il ne prit pas la peine d'observer plus longtemps, déduisant qu'elle le mènerait à une nouvelle impasse, ses doigts vinrent s'agripper de façon plus explicite autour de la détente. Roman savait que favoriser une méthode bien plus directe lui avait toujours apporté plus de résultats. La porte suivante se présenta à lui. Visant le bois verni, le hunter fit claquer dans l'air une première balle d'une main leste, qui traversa l'obstacle non loin dans un bruit sourd. « Montre-toi, je m'impatiente ! », avoua alors Roman d'une voix forte, avant de continuer son manège sur une seconde porte, sachant pertinemment que personne en bas n'entendrait quoi que ce soit aux coups de feu qu'il engendrait, tous bien trop occupés à sauver leurs peaux. |
| | | | Sujet: Re: (event) here we are, don't turn away, now. Dim 3 Mai 2015 - 12:22 | |
| here we are, don't turn away, now. Don't you ever tame your demons, but always keep them on a leash. Caché derrière une porte de l'étage, là où personnes ne pourraient nous voir, ni même nous entendre. Je reprenais mes esprits. Le voir et l'avoir en face de moi me perturbait énormément, surtout après les évènements survenus avec ce Malachi Porter. Il m'avait fais vivre ma plus grande peur. Et ma plus grande peur se révélait être cet homme. Ce Roman Griske, ancien soldat soviétique. Il était maître de mes cauchemars et s’immisçait même dans mes rêves. Mes nuits n'étaient jamais tranquille depuis notre évasion du laboratoire. Une nuit tranquille, je ne connaissais pas, et mon ancien tortionnaire y était pour beaucoup. L'affronter n'était pas mon objectif du jour. Thaddeus Lancaster était aujourd'hui ma cible mais les derniers évènements, engendré par cette demoiselle que j'avais aperçu quelques secondes à peine avant l'explosion, avaient changé la donne. Sa présence aussi. Je ne pouvais rester à ne rien faire, à me cacher derrière une maudite porte. « Quel petit coquin tu es, Johan, mais t'as pas passé l'âge de jouer à cache-cache ?! » Mon cœur battait la chamade. Je devais à tout prix me reprendre, lui faire face et l'affronter, même si je n'étais pas encore sûr d'avoir assez de courage pour aller jusque-là. Quoi qu'il en soit, je l'entendais. Il se rapprochait et perdait surtout patience. Ses pas se faisaient plus rudes et le premier tir qui s'en suivit confirma mon idée. Il n'avait pas changé, il était peut-être même pire qu'au laboratoire. « Montre-toi, je m'impatiente ! » Un autre coup retentit. Je ne faiblissais pas. J'affronterai mon bourreau. Je serrais dès lors mes poings, me vidant l'esprit afin d'accomplir un acte héroïque ou carrément stupide.
Le voyant alors dépassé la porte derrière laquelle j'étais, je retenais ma respiration. Je ne voulais pas éveiller ses soupçons et être une cible facile. Ainsi, sans attendre une seconde de plus, je chargeais légèrement mes mains qui scintillaient alors d'une substance violette, manifestation de mon pouvoir explosif. Je me ruais sur lui et lui sautais sur le dos, cherchant à attraper son arme d'une quelconque façon. Mes doigts posés sur son long manteau, ma substance violette commençait déjà à recouvrir son long vêtement. Pris de panique à l'idée de ne pas avoir réussi mon coup, je me reculais rapidement et donnais un coup de pied violent au niveau de son arme à feu pour que cette dernière vole dans la pièce. Puis, je me mis à courir dans le sens opposé pour échapper à l'explosion qui s'en suivrait. Instinctivement, je me jetais à terre, percutant le sol dans le bruit sourd de l'explosion. Je ne réalisais pas encore ce qu'il venait de se produire. Je remarquais seulement la poussière volante, m'empêchant de constater le résultat de mon attaque. Je restais quelques secondes sur le parquet poussiéreux et meurtri d'objets et de briques dus à l'explosion de la mairie. Finalement, je réussis à me relever. Raisonnablement, j'en aurais profité pour fuir, pour m'éloigner de ce type sans même m'inquiéter qu'il soit vivant ou non. Cependant, aussi borné que j'étais, je ne pus déguerpir. Je devais vérifier. Voir son cadavre de mes propres yeux si tel était le cas. Par conséquent, je me mis à faire quelques pas dans cette direction, la poussière volante ne me permettant pas de voir d'où je me tenais. Plus je m'approchais, plus la tension était palpable. Plus j'avançais, plus la peur m'envahissait. « Qu'est-ce que...? » Je venais de percuter son arme avec mon pied. Je me baissais donc pour la ramasser et ne faisais plus attention à mon environnement. Je le croyais mort mais j'aurais dû me douter qu'il ne pouvait rendre l'âme aussi facilement.
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| | | | Sujet: Re: (event) here we are, don't turn away, now. Mer 6 Mai 2015 - 4:31 | |
| Roman aurait dû s'en douter. Au lieu de jouer le zombie en quête de chair fraîche, il aurait dû faire plus attention. Pourtant, on pouvait dire qu'il s'était fait avoir, par le jeune mirliflore que représentait Johan à ses yeux. Il haïssait ce sentiment d'avoir été berné, eu, piégé. Comme si le Norvégien n'était rien d'autre qu'un pauvre bleu sans expérience. Pourtant, ce fut exactement la situation dans laquelle il se retrouva lorsque, la main toujours crochetée à son arme, les bras du mutant s'étaient soudainement entourés autour de lui pour déposer sur son manteau noir, si cher à son cœur battant de si peu de vie, cette matière épaisse, violette et visqueuse dont l'ex-russe n'avait que trop de souvenirs. Une mine répugnée eut à peine le temps de s'étirer sur ses traits que l'explosion le repoussa contre le mur le plus proche, son arme quittant ses doigts dans le même temps. Le quinquagénaire réouvrit péniblement les yeux après de longues minutes. Son torse le brûlait atrocement, tout comme une partie de son visage. Portant une main fébrile à ce dernier, à moitié défiguré, une grimace douloureuse le parcourut lorsque sa peau brûlée resta collée à celle intacte de sa paume. Inspirant et expirant férocement, le sang afflua à ses tempes alors que ses iris glacées se remettaient en quête de Johan. Il ne lui échapperait pas. Pas après ça. Sachant qu'il aurait le temps de souffrir plus tard (et surtout jamais), le Norvégien se releva brusquement avant de battre la fumée qui s'était accumulée autour de lui de ses bras. Se freinant un instant, il entreprit de défaire de sous son talon une fine lame, tranchante à souhait. Ce mutant ne gagnerait pas la partie aussi facilement... Le champ de vision de Roman s'éclaircit enfin, lui offrant la possibilité d'apercevoir Johan penché vers le sol à quelques mètres à peine. Quel idiot. Arrivé près de lui, le hunter crispa sa main sur l'épaule du mutant, avant que son poing corrosif ne vienne à la fois embrasser et mordre ce visage presque angélique. Le quinquagénaire n'avait que faire de ses muscles lui criant le repos tant que son esprit lui hurlait vengeance. Agitant la fine lame sous le nez du mutant, un sourire cruel courba l'échine du hunter. « Pourquoi pas rajouter de belles ailes à ce visage d'ange que tu as... » Roman avait envie de lui laisser cette même marque indélébile qu'il endurait au quotidien à cause de lui. Il esquissa un premier mouvement qui vrilla l'air jusqu'au visage de Johan. C'était tellement salvateur, à la fois si plaisant et tout autant satisfaisant de déceler la crainte et l’arrogance au creux des prunelles de son adversaire. Il n'avait pas toujours été ainsi, Johan, si ses souvenirs étaient bons. L'ex-russe n'avait jamais été expert en poïkilothermie à l'époque où ils se trouvaient encore tous les deux dans le laboratoire russe, bien que pas au même rang de la hiérarchie des lieux, mais il pouvait assurer que les sueurs froides qui parcouraient les corps des pauvres petits mutants enfermés dans leurs cellules de fer glacées se devinaient jusque sur leurs visages défaits. Ils ne s'étaient jamais habitués à leurs lieux de résidence pourtant fort sympathique, quel dommage pour eux. Se reculant du mutant, Roman laissa échapper un rire mauvais. « Tu croyais quoi ? Que jamais tu ne me reverrais ?! », s'écria-t-il en continuant à le menacer de sa lame, le regard fou. « J'oublie peu de choses, Johan », continua-t-il de son accent à couper au couteau, qui s'affirmait toujours plus dans de tels moments de tension. « Encore moins les visages des misérables qui ont croisé ma route. » Crachant au sol le sang qui commençait à trop affluer contre sa langue, l'ex-russe secoua la tête, avant de constater un instant les dégâts qui parsemaient à présent son corps, toujours à cause du même être. « Je vois que le petit ado qui se recroquevillait dans sa cage a bien grandi », pouffa-t-il avec mépris. « Tu veux savoir qui a bien grandi, aussi ? », argua-t-il alors avec une pointe de provocation dans la voix. Oui, lui aussi, il avait ses petites bottes secrètes, celles qui le rendaient pour sûr intouchable dès qu'il les mettait sur le tapis, à part si la personne en face de lui était décidée à perdre pour de bon la vie. Laissant flotter quelques secondes dans l'air, préparant cette sauce piquante à étaler sur les blessures du passé et les souvenirs qui étaient pour sûr ancrés pour un bon moment encore dans l'esprit de Johan, dans le seul but de l'affecter autant physiquement que mentalement dans sa manœuvre du jour, l'ex-russe releva ce regard que personne ne pouvait oublier après l'avoir croisé une première fois vers Johan, toujours ce même sourire narquois aux lèvres, pour ne prononcer qu'un seul mot : « Charlotte. »
20 points ajoutés le 06/05 (équipe 2). |
| | | | Sujet: Re: (event) here we are, don't turn away, now. Mer 6 Mai 2015 - 21:43 | |
| here we are, don't turn away, now. Don't you ever tame your demons, but always keep them on a leash. Penché vers le sol, je ramassais l'arme de mon agresseur. Sans attendre, je la verrouillais et retirais le chargeur. Ce n'était qu'une simple mesure de sécurité afin d'éviter que je ne me mette à danser la coucaracha pour éviter ces balles. Soulagé, je me redressais complétement. Quand je sentis soudainement une main sur mon épaule. Ce balai à chiottes était toujours vivant ! Je n'eus le temps de réaliser sa présence que son poing fracassa ma mâchoire, à tel point que je me retrouvais déséquilibrer sous le choc. Reprendre mes esprits fut bien difficile, mais dans une situation comme celle-ci, je devais rapidement me ressaisir afin de pouvoir me défendre. Il allait de ma vie. J'aperçus alors la lame de Roman, prête à m’empaler, prête à me poignarder. L'inquiétude me rongeait. « Pourquoi pas rajouter de belles ailes à ce visage d'ange que tu as... » Je grognais, le dévisageant d'un regard noir. Si ce dernier avait été une arbalète, l'ancien soldat soviétique serait déjà mort ou agonisant à mes pieds. Je ne pouvais baisser les yeux. L'affronter était une bataille que je devais mener. Le quinquagénaire hantait mes nuits. Dans mes cauchemars, son sourire sadique et ses coups torturaient mon esprit. Je m'étais promis de ne jamais défaillir, d'être toujours à la hauteur et d'affronter ma peur. Hors, ma peur me faisait face et je n'avais d'autre choix que de la regarder dans le blanc des yeux avant de m'en prendre à elle. Je n'étais pas un homme pusillanime et je comptais bien passer à l'acte avec Roman. Le tuer serait une fin délicate pour lui comparé aux années d'enfermement qu'il nous avait infligé.
Je serrais mes poings. Son rire mauvais faisait émerger en moi ce fort sentiment de colère à son égard qui rongeait mon être et mon âme depuis des années à présent. « Tu croyais quoi ? Que jamais tu ne me reverrais ?! » Mes yeux se faisaient plus durs, plus violent. Je le mitraillais du regard tout en observant de loin sa lame avec laquelle il s'amusait devait moi. « J'oublie peu de choses, Johan. Encore moins les visages des misérables qui ont croisé ma route. » « Vous devriez vous regarder dans une glace ! » Rétorquais-je subitement. Mes mots n'avaient guère retenu les ordres de ma raison. Face à ce Griske, je ne pouvais rester de marbre. Il me foutait sur les nerfs et, tel le salamèche que j'étais, je pourrais tout faire exploser si une trop grande colère me prenait. « Je vois que le petit ado qui se recroquevillait dans sa cage a bien grandi. Tu veux savoir qui a bien grandi, aussi ? » Je n'attendais rien de lui. Il n'était que cet ancien bourreau et tortionnaire. Un homme dont j'aurais préféré ne jamais recroisé la route. Mais le destin en avait joué autrement et je me retrouvais, à l'heure où j'allais tué Thaddeus Lancaster, devant la seule personne qui pouvait m'anéantir pour de bon. Il le savait et son petit sourire ainsi que ce visage au regard terrifiant me le confirmait. Il était sûr de lui et cachait encore une carte dans ses manches. « Charlotte. » Ce nom résonna longtemps entre mes oreilles. Cela faisait des années que je n'avais pas entendu parler de la jeune femme. Une des mutantes qui s'était échappée avec nous, une des aliens selon ce cher Roman. Lui qui nous avait toujours considéré ainsi. « Qu'avez-vous fait d'elle ?! » Lui criais-je au visage alors que mes mains se mirent à étinceler de cette substance violette qui caractérisait mon pouvoir.
« Où est-elle ? L'avez-vous tuer ? Êtes-vous finalement ce monstre que j'ai crains durant toutes ces années ? » Cela ne m'étonnerait pas. Roman était un monstre, un compsognathus qui n'aurait de cesse que de traquer les mutants lui ayant échapper au laboratoire. La colère grimpait mais je ne pouvais l'attaquer sans une stratégie divine. Il tenait toujours sa lame. Ainsi, mains dans le dos, je retirais une à une les balles du chargeur. Elles me serviraient d'autant plus car, une fois chargée de mon don, l'explosion en serait bien plus puissante et dévastatrice. Passant enfin à l'action, je lui balançais son arme au visage. « Vous êtes un véritable cauchemar ! Et je me ferais un putain de plaisir à détruire tous vos plans machiavéliques ! » Lui dis-je en même temps. J'écartais alors mes bras et, après avoir pris la peine de ranger la moitié des balles dans ma poche, je chargeais les dernières de mon pouvoir. Donnant toute mon énergie pour que l'explosion soit forte et intense, je finis par les lancer en direction du soldat. « Gardez-la donc votre précieuse vengeance et crevez avec ! »
points ajoutés |
| | | | Sujet: Re: (event) here we are, don't turn away, now. Jeu 14 Mai 2015 - 18:46 | |
| Roman Griske savait comment déstabiliser les âmes. Il excellait dans les révélations soudaines, les termes qui parvenaient à remuer ciel et terre dans l'esprit d'un adversaire, jusqu'à le faire tomber de son piedestal. Dès la naissance, ses parents avaient sous-estimé cet atout sans pareil dont il était doté. De son accent à couper au couteau, l'ex-russe ressentait les frissons qui parcouraient chaque parcelle du corps de son interlocuteur alors qu'il avait osé prononcer l'impensable. Aujourd'hui, en cette belle nuit où tout avait basculé à l'hôtel de ville de Radcliff, le hunter s'était permis de remettre sur le tapis le fait que Charlotte était désormais sienne, s'il pouvait se permettre la dénomination. Ou, plutôt, il s'était autorisé à placer pour la première fois les cartes sur la table, révélant à ce mutant qui l'avait bien connue au laboratoire qu'elle faisait dorénavant partie de son quotidien à lui, et plus au « leur ». Car pour le Norvégien, créer une substance violette et répugnante de ses propres mains, premier exemple lui venant à l'esprit, n'avait rien d'un quotidien mais bien plus d'une tare dont il fallait se débarraser à tout prix et au plus vite. Percevant le cri rauque du mutant au loin, les tympans de Roman bourdonnant toujours après la première salve de masse visqueuse et explosive qu'il avait reçue, son sourire satisfait s'étira encore un peu. Puis, la fameuse question : l'avait-il tuée ? Avait-il fait d'elle une âme errante, un simple fantôme dont seul le souvenir perdurerait dans l'esprit des derniers mutants qu'elle avait croisés en Russie ? Avait-il osé faire une chose pareille ? « On peut dire ça », répondit-il d'un ton grave, l'oeil toujours aussi mauvais et avare de déceler le cœur morcelé qu'il était en train de façonner au creux de Johan grâce à de simples petites révélations. Il savourait, l'ex-russe, ces quelques secondes salvatrices mais surtout délicieuses que provoquait en lui ce face à face tant attendu. « Vraiment ?! », se mit-il alors à rire avec force, ses poumons éprouvant un certain mal à suivre les entrées et sorties d'air brutales que cela engendrait au niveau de sa cage thoracique endommagée. « Mais j’attends que ça Johan, fais-moi rêver ! », poursuivit-il de son ton menaçant, ses mots se découpant bien trop facilement dans l'ambiance sombre et enfumée de l'étage où ils se trouvaient tous deux, tandis qu'au rez-de-chaussée, les cris affolés et autres bruits sourds continuaient de masquer leur affrontement houleux. Pourtant, pour une fois, Roman se dit qu'il aurait mieux fait de bien observer les mouvements du mutant en face de lui plutôt que de se concentrer uniquement sur ce visage qu'il avait mis tant d'années à retrouver. En effet, cela lui aurait permis de ne pas subir une seconde fois une attaque dommageable, alors que son arme atterrissait au niveau de ses pieds et qu'une nouvelle attaque de Johan parvenait jusqu'à lui, explosant en plein vol, combinée au bal de son chargeur. Sous le choc, le Norvégien s'entailla largement la paume avec la lame qu'il n'était pas près de lâcher au creux de sa main droite, tandis que son corps était une nouvelle fois projetée au sol, son corps encaissant le coup comme il le pouvait. Fermant les yeux un instant, le quinquagénaire tenta d'inspirer correctement mais son visage se tordit dans un accès de douleur. Un « Fy faen… » s'échappa de ses lèvres saignantes, tandis que ses traits venaient d'être encore entaillés par une explosion bien plus puissante qu'il ne voulait la considérer. Sentant du sang se former au creux de sa bouche, provenant autant de sa bouche que de celui rampant depuis son nez ou ses arcades sourcilières brisées, l'ex-russe toussa violemment, s'obligeant malgré la douleur et la frustration à se pencher sur le côté pour s'aider à se rehausser sur ses avants-bras. Un sourire mauvais parvint à courber sa gueule cassée. « C'est pas moi, le monstre, Johan, ce ne sera jamais moi ! » furent les seuls mots qui parvinrent à secouer son être, vengeurs, violents, alors que ses iris d'un gris métalique observaient la silhouette du mutant au loin.- Spoiler:
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