Sujet: (event, isolde), you look like my next mistake Mer 6 Mai 2015 - 23:40
all the things you never told me
this world, it isn't enough for me. when heaven is so out of reach. i see you love life more than me. it is never how it should be. i need you to tell me how to be. i'm painting the sky for you and me. so far, i can taste it on your tongue. the words you've said in all the songs I've sung. too late to live any other way, when all I have to give is company. i know, i don't mind being on my own. if I'm not free then what is left of me w/isolde saddler & cesare demaggio.
La vie était grise. Gris merde, grise comme les couleurs d’une plume de pigeon, baignée de bitumes, de grisaille, de froid. De tant de nuances, une fois qu’on se penchait un tant soit peu dessus. Une putain de vie avec quelques pigments de couleur blanche par ici, entachées d’un gris et de noir par-ci par-là : la lumière et les ténèbres entraient en collision à chaque coin de rue, sur le pavé ensanglanté d’une rue. Sous l’épaisseur d’une fumée familière, faite de débris de verre, de cendres encore chaudes d’un autrefois éradiqué. Cesare détestait la vie gris merde, sous un ciel de perle, la nuit grignotant le ciel qui lui revenait de droit, à une telle heure – à la vision manichéenne qu’il avait toujours eue du monde, s’entrechoquait la réalité pure et dure. Les DeMaggio n’étaient pas une armée de sigisbées, faits de courage et de droiture, d’une dévotion immuable pour la cause humaine. Et les transmutants n’étaient pas nécessairement des victimes, des gibiers à chasser, ni des meurtriers en puissance. Le monde n’était pas le résultat d’un équilibre articulé parfaitement par un thaumaturge aux doigts de fées ; il était rude, brut, indécis – et Cesare et sa sœur s’étaient égarés dans celui-ci. Il n’avait toujours pas retrouvé sa sœur, à la place de l’hôtel de ville où il s’était rendu après avoir vu les nouvelles de l’explosion : ici et là, il y avait des âmes pusillanimes qui fuyaient les lieux du crime, couraient à toute vitesse se réfugier loin des dangers – quitte à laisser une poignée de leurs semblables derrière eux. Ce n’était ni la lâcheté, ni l’indifférence qui faisait s’éloigner le DeMaggio du centre-ville bourdonnant d’activité, mais bien un éclat de vérité qu’il cherchait à fuir, tout autant qu’à rattraper. Encore cette nuance de gris, née de deux forces s’opposant diamétralement dans l’esprit du chasseur : ses pas l’avaient pourtant guidé presque d’eux-mêmes.
Etaient-ils des aliens, doués de leurs propres volontés ? En dardant un regard sombre sur le bâtiment à quelques pas de là, Cesare espérait que ceux-ci soient pris d’un autre caprice, et l’emmènent ailleurs. Loin, très loin d’ici. La détermination s’empara de lui cependant, battant à ses veines avec la même force que la peur qu’il avait ressentie lorsqu’il avait mis les choses l’une dans l’autre, en concluant – presque prématurément – que sa sœur était partie à la fête des Fondateurs, et qu’elle se retrouvait en danger. L’était-elle toujours ? La question était là, comme une pluie d’étoiles filantes brillantes, des questionnements qui s’égrenaient dans son esprit, des regrets qui naissaient déjà en lui. Pourquoi était-il parti de la place de l’hôtel de ville avant même d’avoir trouvé sa sœur ? Pour venir ici ? C’était il n’y a pas si longtemps pourtant, à peine une heure plus tôt, qu’il avait été tranquillement installé dans sa chambre, déterminé à rester éveillé jusqu’au retour de sa sœur pour lui passer un savon – s’obligeant à patienter en compagnie d’un bon plat mexicain et des aventures de King Julian et tous les autres stupides animaux qui cherchaient leur chez eux – imbécile de film, qui avait fini par le lasser, jusqu’à ce qu’il zappe sur les chaines d’infos, beaucoup plus réelles que les fantaisies qu’il se bouffait parfois. Chez eux, chez lui. Chez Isolde. Cesare avait grimpé les escaliers deux à deux, sans laisser le temps à ses volontés de s’échapper. Il frappa – ou plutôt tambourina – sur la porte, impatient de la voir apparaître. Pourtant, l’amertume et l’anxiété se mêlèrent au creux de sa gorge, ramenant une bile aussi acide qu’une sauce piquante au bord de ses lèvres. Aucune réponse, pour une seconde de trop : Cesare s’écrasa à nouveau la main contre le bois de la porte, rattrapé par le désir de la réduire en miettes afin qu’elle ne soit plus un obstacle : « C’est moi. Ouvre ou j’te jure- » sa phrase fut interrompue au milieu, sa voix lui manquant subitement alors que la porte s’ouvrait sur une Isolde trop familière. Qu’il ne put que dévisager, la rancœur submergeant tous les autres sentiments. Il savait que c’était elle. Elle qui s’était prônée mieux que les chasseurs et qui avait osé parler de personnes innocentes pour remuer le couteau dans la plaie. Elle qui n’avait toujours eu que des bonnes paroles pour cracher sa morale aux autres. Elle en qui il avait eu confiance. « Dis-moi que c’est pas toi. » prononça-t-il finalement, faiblissant un instant, le temps d’un espoir ; fugace, comme s’il était un zombie soumis au désir de croire encore en elle, de croire qu’il avait pu la connaître. Et avant que la blonde n’ait eu le temps de faire le moindre geste, de lui claquer la porte au nez ou même d’ouvrir la bouche, il fit un pas, plaquant le plat de sa main, la force de son bras contre la porte pour ne lui laisser aucune échappatoire – c’était toujours mieux que de la réduire en miettes.
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Dernière édition par Cesare DeMaggio le Jeu 7 Mai 2015 - 19:37, édité 1 fois
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (event, isolde), you look like my next mistake Jeu 7 Mai 2015 - 13:09
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Enfin rentrée chez elle, Isolde se précipita jusqu’à la salle de bain, se glissant rapidement dans sa douche, elle aurait certainement pu y rester des heures. Assise dans la baignoire, les genoux repliés contre sa poitrine, l’eau chaude glissant sur son corps, elle avait l’impression d’être en train de se débarrasser de tous les évènements de ce soir. Elle avait fait ce qu’il fallait bien que quelqu’un fasse. Elle avait eu assez de preuve pour accuser Thaddeus et les hunters qui travaillaient pour lui, d’un crime pour lequel on avait exécuté un transmutant innocent. L’explosion qui avait suivit avait été nécessaire elle aussi. Son discours n’aurait été qu’un beau discours si elle n’avait pas pu appuyer ses propos avec un évènement qui allait marquer la ville de Radcliff. Attaquer l’hôtel de ville, c’était attaquer Thaddeus Lancaster, attaquer ce pouvoir qu’il s’était octroyé en devenant le maire de Radcliff, un pouvoir qu’il ne méritait pas, un pouvoir que personne n’aurait dû avoir. Cet homme était un monstre sans foi ni loi qui agissait comme bon lui semblait et qui tournait chacun des évènements ayant lieu à Radcliff à son avantage. Il accusait les transmutants à tout va alors que la plupart du temps, c’était les hunters qui fallait pointer du doigt. Ce qu’ils avaient fait été inacceptable et quand bien même faire exploser un bâtiment n’avait rien de franchement noble, c’était un moyen de montrer son mécontentement, le mécontentement d’un grand nombre de personnes qui contrairement à elle, préféraient rester dans leur coin à attendre que les choses passent. Il fallait agir, il fallait bouger et c’était ce qu’elle venait de faire.
L’extermination des transmutants était l’objectif de Thaddeus Lancaster et de son armée de hunters, elle n’avait pas l’intention de le laisser faire. Il voulait la guerre, il allait l’obtenir. Si elle pouvait le tuer de se propres mains, sans doute qu’elle n’hésiterait pas une seule seconde, elle détestait cet homme et tout ce qu’il pouvait représenter. Dans un soupire, elle se redressa pour continuer sa douche normalement et rapidement, avant que l’eau ne devienne froide. Enfilant rapidement un jogging et un débardeur, elle fila à la cuisine pour trouver quelque chose à avaler quand elle fut prise d’un sursaut alors qu’on tapait à la porte. Merde, qui est-ce qui pouvait encore venir l’emmerder ? Elle reconnu la voix de Cesare et laissa échapper un soupire. Elle attrapa un sweet qu’elle remonta suffisamment haut pour cacher les formes naissantes de son ventre avant de se diriger vers la porte d’entrée, balançant plus loin la serviette qui entourait ses cheveux encore humides avant de finalement défaire les verrous de la porte pour faire face au jeune homme. « Quoi, tu vas défoncer ma porte si je n’ouvre pas ? » Elle leva les yeux au ciel avant de soupirer. Manquerait plus que ça tiens. « J’aurais pu penser que c’était toi. » Quoi que lui, il avait fait exploser une pièce pleine de personne, dans le but de les assassiner, elle, elle avait agit au beau milieu de la nuit, lors d’une soirée après avoir laissé un message pour distraire les gens. Elle n’avait pas agit dans le but de blesser ou de tuer des gens et certes, elle préférait éviter de penser à ceux qui auraient eu l’idée farfelue d’entrer à la mairie au beau milieu de la nuit. Le bâtiment était censé être fermé passé une certaine heure après tout. « Qu’est-ce que tu veux Cesare ? » Des confessions, est-ce qu’il en avait vraiment besoin ? Il savait que c’était elle, pas la peine de l’entendre le dire. Des preuves qu’elle avait fait ça pour la bonne cause ? Elle n’avait rien à lui prouver, pas à lui. A personne sans doute.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (event, isolde), you look like my next mistake Lun 11 Mai 2015 - 0:55
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this world, it isn't enough for me. when heaven is so out of reach. i see you love life more than me. it is never how it should be. i need you to tell me how to be. i'm painting the sky for you and me. so far, i can taste it on your tongue. the words you've said in all the songs I've sung. too late to live any other way, when all I have to give is company. i know, i don't mind being on my own. if I'm not free then what is left of me w/isolde saddler & cesare demaggio.
Il avait toujours aimé la façon dont les choses pouvaient être claires et nettes dans sa tête ; Isolde avait tout bouleversé, d’une certaine manière. Peut-être était-ce elle et juste elle, ou peut-être était-ce un procédé qui était né, lentement mais sûrement, cinq ans auparavant lorsqu’il avait découvert l’existence de sa mutation. Elle avait aidé, telle une caresse enfin apposée à son âme qui lui permettait d’accepter ce qu’il était – un monstre, ou peut-être bien quelque chose d’autre. Quelque chose capable de faire bien plus que ce qu’il n’avait jamais accompli dans sa vie, demeurant inlassablement solitaire, fermé au reste du monde, totalement impliqué dans sa destinée de chasseur. Sa destinée de DeMaggio. Rester dans cet océan de certitudes aurait sans doute été la meilleure chose qu’il aurait pu faire : désormais, il se retrouvait en pleines eaux troubles, l’eau glaciale de la réalité menaçant inlassablement de le submerger. Il ne savait plus où il en était – du moins, il savait qu’il ne pouvait guère retourner auprès de ses parents, qui le détestaient désormais. Il ne pouvait pas non plus effacer ce qu’il avait fait. Celui qu’il avait été. Celui qu’il était toujours, dans un fond intérieur soigneusement construit par ses parents : les fondations même de son être étaient comme une maison, polluées de matières premières à même de contaminer chaque mur qu’il construirait pour faire sa vie.
Loin de tout ça, loin de l’emprise de ses parents, il lui avait été facile de distinguer tout cela, du noir encore, du blanc à nouveau – et pourtant, pas dans les camps qu’il aurait imaginés. Tout ceci n’était devenu qu’un épais brouillard gris ; des nuances ténébreuses qui s’épaississaient à mesure que le temps avançait – à mesure qu’il observait Isolde, face à lui, guère défaite par la réalité des choses, ni détruite par ce qu’elle avait fait. Peut-être l’avait-il idéalisée pendant trop longtemps : la blonde lui avait prouvé être une créature insatiable en matière de vengeance ; Cesare avait cru en la clarté de son être, tout le bien qu’elle lui avait amené. Fut un temps. Il avait cru qu’elle avait pensé chacune des paroles mi-haineuses, mi-moralisatrices qu’elle lui avait balancées en plein visage. « Ce que je veux ? C’que je veux c’est savoir ce qui va pas chez toi. » il n’eut pas le temps de soupirer, et il ne détourna guère le regard, quand bien même ce n’était pas l’envie qui lui manquait : soutenir le regard d’Isolde avait quelque chose de déjà vu, d’un face à face où les rôles avaient été inversés, quand bien même les intentions de la jeune femme étaient claires comme du cristal, et que les siennes étaient troubles, même pour lui. « Alors c’est ça ? Tu vas te servir de ce que j’ai fait pour prétexter toutes les conneries débiles que tu fais ? » et il aurait pu s’emporter plus avant, cracher que lui au moins était protégé par son foutu statut de chasseur qui empêchait qui que ce soit de l’incriminer pour quoique ce soit – ce qui n’était pas son cas à elle. L’attitude d’Isolde cependant, ne manquait pas de lui rappeler qu’il n’avait aucun droit de prononcer de telles paroles. Sans doute que tout cela n’était que l’arrière-goût de ce qu’elle venait de faire – qu’Isolde ne mesurait pas encore. Pas encore ce que ça faisait ; finalement un soupir passa ses lèvres, las. « Arrête ce que tu fais, maintenant. Ou j’te jure que je t’arrêterai. » était-il venu pour lui dire cela ? Il ne savait pas, ne savait plus ; Cesare s’efforça de penser à Aria, quelque part, dans les méandres d’un coin de ville totalement détruit par Isolde : oui, pour Aria, peut-être bien qu’il serait capable de remuer vents et marées, quitte à se dresser contre celle qui lui faisait face ici et maintenant. Son ennemie, s’il le fallait. Son autre chose.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (event, isolde), you look like my next mistake Ven 22 Mai 2015 - 13:21
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Cesare était la dernière personne qu’Isolde avait envie de voir ce soir. Il était toujours la dernière personne qu’elle avait envie de voir depuis qu’il avait assassiné ses amis. Elle le détestait et pourtant elle se sentait incapable de faire quoi que ce soit contre lui. Il réveillait en elle une faiblesse dont elle ne voulait plus, cette faiblesse c’était un luxe qu’elle ne pouvait plus se permettre, le monde était en train de s’écrouler et c’était les hunters qui gagnaient, si elle voulait pouvoir changer ça, elle ne pouvait pas être faible. Face à Cesare elle n’était toujours, le simple fait qu’elle n’ait pas cherché à lui faire payer ce qu’il avait fait en était la preuve. Il avait tué ses amis, elle aurait dû vouloir l’abattre de ses propres mains. Qu’est-ce qu’il l’arrêtait ? L’amour qu’elle avait pu ressentir pour lui ? Est-ce qu’elle le ressentait encore aujourd’hui ? Elle se plaisait à dire que non, mais chacune de ses décisions concernant Cesare semblait être la preuve du contraire.
Elle aurait voulu le laisser à la porte. Ça aurait été son droit après tout de ne pas ouvrir la porte au premier type toquant en menaçant d’entrer, qu’on lui ouvre ou pas. Elle aurait pu appeler la police pour ça. Personne ne serait venu, les forces de polices étaient occupées à passer le balai derrière elle. L’explosion les occupait et sans doute qu’elle aurait dû être à leurs côtés en tant qu’agent de police. Elle trouverait bien une excuse pour justifier son absence, à commencer par son ex qui était venu chez elle en menaçant de défoncer la porte. Il voulait savoir ce qui n’allait pas chez elle, c’était l’hôpital qui se fichait de la charité là. C’était lui qui avait un problème pour être autant aveugle aux actions des hunters, aux actions de sa propre famille. Il était comme elle, il aurait dû comprendre, mais non, les hunters valaient forcément mieux que les transmutants dans ses yeux, mieux qu’elle sans doute. « Parce que c’est moi qui fait des conneries hein ? Engager des hunters pour foutre le feu à une maison avec des innocents dedans, avec un bébé, c’est pas des conneries peut-être ? » C’était forcément plus justifier que ce qu’elle avait fait. Elle avait attendu que les employés de la mairie aient quitté leur lieu de travail avant de faire exploser le bâtiment, elle avait profité d’une soirée où les gens étaient en train de se bourrer la gueule à une soirée débile pour agir, mais forcément, c’était moins noble que de coincer une famille dans une maison pour les faire cramer et exécuter en publique le premier mutant passant dans le coin. « Alors arrête-moi maintenant Cesare, parce que j’ai pas fini. » Elle allait faire tomber Thaddeus de son piédestal, elle n’allait pas s’arrêter parce qu’il la menaçait, est-ce qu’il se serait arrêté lui si jamais elle le lui avait demandé ? Elle en doutait fortement. Il était de loin la personne la moins bien placée pour la juger. « Il leur faudra combien de temps à ton avis pour juger que toi aussi malgré ton statut de hunter, tu es dangereux ? On est ce qu’on est et ça ne leur plait pas. Ils n’arrêteront pas tant qu’on ne sera pas tous morts. » Et la seule chose qui pourrait l’arrêter elle à présent, ce serait qu’on la tue. D’un geste las, elle attrapa son arme de service posée sur la table avant de la faire glisser vers le jeune homme. « Si tu veux m’arrêter fait le, mais ne me fais pas perdre mon temps inutilement. » Il était temps qu’il choisisse son camp dans cette guerre, s’il voulait défendre Thaddeus et les hunters, qu’il saisisse sa chance maintenant.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (event, isolde), you look like my next mistake Mar 26 Mai 2015 - 15:14
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Au fond de son poitrail, son cœur battait à toute vitesse, résultat de la marche rapide qu’il avait faite à travers toute la ville pour rejoindre cette rue précise. Cet immeuble, cette porte : se confronter à Isolde n’était pas une partie de plaisir, un duel incessant duquel il se serait volontiers passé – il n’était cependant pas stupide, ni incapable de reconnaître les actes de la jeune femme quand elle décidait de passer à l’offensive. Etait-ce de sa faute, tout cela ? Peut-être bien, après tout, c’était volontiers que la blonde lui crachait sa colère en plein visage, ressassant inlassablement tous les amis qu’elle avait perdus lors de l’explosion qu’il avait lui-même provoquée. La culpabilité était là, lovée quelque part dans son être, soigneusement enrobée de prétextes qu’il s’était inlassablement construits pour accepter ce qu’il avait fait, et encore et encore repousser les démons qui venaient le visiter la nuit. Il avait sauvé Isolde, il avait sauvé Aria, sa propre sœur. Son sang, celle qu’il avait désertée pendant tant d’années qu’il avait découvert sa mutation par le biais de leurs parents – celle qu’il avait tant failli. Quel autre choix il aurait pu faire ? Tous les scénarii qu’il avait construits dans sa tête s’étaient toujours achevés par des conséquences désastreuses – pour lui, pour Aria, pour Isolde, ou même pour ces transmutants qu’il avait parfois, décidé de sauver dans un coin de ses songes. Ce n’était pourtant pas sa tâche en ce bas monde, pas ce pour quoi il était né ; à ses assurances, le devoir immuable qu’il avait à l’égard de sa sœur, s’ajoutaient également les mots de son père, qui continuaient de se frayer un chemin jusqu’à lui, d’une manière ou d’une autre.
Chasseur ou transmutant ? Transmutant ou chasseur ? C’était l’incessante question qui poursuivait le jeune homme depuis six longues années maintenant – cette époque lointaine où il avait tatillonné à essayer son pouvoir dans un coin de sa chambre, planquant soigneusement tout ce qu’il faisait au moindre membre de sa famille. C’était mieux ainsi. Les obstacles qui avaient jalonné sa vie, les hantises qui le rattrapaient à chaque tournant, Isolde ne pouvait rien en connaître : il se souvenait de cette blonde qui parlait de son père d’un œil brillant, d’un air inspiré. Il avait connu ça également, d’une manière bien plus malsaine qu’il ne l’aurait cru, à l’époque. Face au regard furibond d’Isolde, aux reproches tranchants de sa sœur, Cesare continuait de s’accrocher – peut-être bien inutilement – le palpitant menaçant de le lâcher au fond de sa gorge, alors que les minutes s’allongeaient, sans qu’il n’ait aucune idée d’où était sa sœur, ou de quelle folie avait fini par glisser dans les veines d’Isolde. Il savait ce que ça faisait, de tuer ; ce qu’il ne pouvait s’empêcher de considérer comme des humains désormais. Est-ce qu’Isolde savait seulement tous les rouages qu’elle venait d’enclencher en elle-même ? Son regard noir ne s’attarda guère sur l’arme qu’elle lui présenta, le DeMaggio se laissa emporter par la rancœur refoulée qu’il estimait ne pas avoir le droit d’exprimer – d’une foulée, il se rapprocha d’Isolde, sans même tenir compte du fait qu’il franchissait le seuil de la porte de la jeune femme, balayant d’un geste du bras l’arme qu’elle lui tendait avec provocation. « Tu crois que c’est un jeu ?! Qu’est-c’que tu cherches à prouver, hein ? Que t’as raison ? » Aria et Isolde se ressemblaient tellement, impulsives et têtes brûlées, si promptes à blâmer ceux qui ramassaient les morceaux derrière elles.
« Qu’est-c’que tu veux que je dise, hein ? Que pour le moment t’es juste prise dans le coup de l’adrénaline mais que demain, dès que tu te réveilleras et que tu verras ce que t’as fait, ça va te suivre pour le reste de ta vie ?! Parce que c’est ce qui va arriver ! C’est quoi la prochaine étape, tuer le bébé d’un hunter : œil pour œil, dent pour dent ?! Parce que crois-moi, c’est pas des hunters que t’as attaqué ce soir. » il détourna le regard un instant, soupirant dans l’espoir de retrouver ses esprits un minimum, dans le bourdonnement assourdissant que produisait son sang battant à ses tempes. Elle avait peut-être blessé Aria elle-même, voire pire. Pire, il ne pouvait pas être comme ça, face à Isolde, avec cette idée en tête. Comme pour répondre à ses attentes silencieuses, son téléphone bipa au fond de sa poche – Cesare le trouva en une seconde à peine, découvrant un message envoyé par Aria. Dans sa gorge, le nœud qui l’empêchait presque de respirer sembla se défaire quelque peu, tout comme les traits de son visage qui, plutôt que de s’alléger, s’affaissèrent presque : elle n’avait sans doute pas envie de se faire engueuler par téléphone, ce qui justifiait le simple envoi d’un message tout à fait impersonnel. C’était toujours une bonne nouvelle, à même de rendre moins précipitée chaque palpitation de son cœur. A nouveau, il dévisagea Isolde, profitant du silence tendu pour remettre son téléphone dans sa poche, reculant à nouveau du pas minimum qui les avait séparés un peu plus tôt. « Je sais que c’est plus facile pour toi, de penser que t’as tout compris. Mais j’suis pas un chasseur, et je suis pas venu ici pour ça. Tu peux arrêter les speech sur le jour où les gens diront que je suis un monstre, malgré mon statut de chasseur. Je sais qui je suis, et c’que j’ai dû faire, et pourquoi je l’ai fait. J’espère que toi aussi. »
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (event, isolde), you look like my next mistake Mar 26 Mai 2015 - 15:56
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Il fallait bien que quelqu’un commence à faire quelque chose dans cette fichue ville et s’il fallait que ce soit elle, alors ainsi soit-il. Elle avait choisi de ne pas passer le restant de sa vie à craindre les hunters et à se plier à leurs volontés. Il fallait que quelqu’un leur fasse comprendre qu’ils ne pouvaient pas agir comme bon leur semblait sans qu’il n’y ait jamais de conséquences. Elle ne voulait plus rester les bras croisés à voir les dégâts de causaient les hunters. Ce qu’elle avait fait, elle l’avait fait pour qu’on l’entende, pour qu’on comprenne, quelque part dans cette ville, qu’il fallait bouger si on voulait faire changer les choses. Elle se fichait bien de ce que Cesare pouvait bien en penser, elle n’avait pas besoin de son avis ou de son accord pour faire quoi que ce soit. en peu de temps, elle s’était rendue compte qu’il y avait du monde ce soir qui avait vu ce qu’elle avait fait et qui voulaient la suivre dans son mouvement. Elle n’avait pas envie d’entrainer qui que ce soit dans sa mission, mais au moins, on lui avait prouvé que ce n’était pas complètement inutile ce qu’elle avait fait. Elle savait qu’elle aurait des alliés si elle en cherchait et Cesare dans tout ça, il n’était rien. Il n’avait pas son mot à dire sur ce qu’elle pouvait faire, il n’avait d’ailleurs absolument rien à faire chez elle.
Le regard noir planté dans celui du jeune homme, elle sentait son cœur battre à la chamade, la rage s’emparer de son corps. Les poings serrés avec force, elle avait envie de laisser son bras s’écraser contre son visage en employant toutes ses forces et elle n’était pas bien sûre de savoir ce que toutes ses forces voulait dire. « J’ai raison. » Répliqua-t-elle avec détermination. Elle savait ce qu’elle avait fait, elle savait pourquoi elle l’avait fait et elle n’avait pas envie d’argumenter avec Cesare, certainement pas avec lui. Elle soupira comme dans une volonté de se contrôler. Il ne comprenait pas son point de vu, elle ne comprendrait jamais le sien, c’était un dialogue de sourd qui lui faisait perdre son temps et sa patience. « Qu’est-ce que tu en as à faire de ce que je ressentirai demain hein ? » Ce n’était pas ses oignons et ce n’était pas comme s’il s’était un jour préoccupé de ce qu’elle pouvait ressentir, il ne lui avait pas seulement brisé le cœur, une rupture amoureuse, elle s’en serait remise, il lui avait ôté tout ce qu’elle possédait, tout ce dont elle avait pu s’accrocher un jour et ce qu’elle avait pu ressentir à ce moment là, ça n’avait pas dû le déranger outre mesure. « Je sais ce que je fais, t’inquiètes pas pour moi. » Elle n’avait pas besoin qu’il s’inquiète pour elle, elle n’avait simplement pas besoin de lui. « Pourquoi est-ce que tu es venu Cesare ? » Elle voulait une réponse cette fois, elle n’avait pas envie de passer sa soirée à s’engueuler avec lui alors que rien de ce qu’il pourrait dire ne changerait quoi que ce soit et il le savait aussi bien qu’elle le savait.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (event, isolde), you look like my next mistake Mar 26 Mai 2015 - 18:28
all the things you never told me
this world, it isn't enough for me. when heaven is so out of reach. i see you love life more than me. it is never how it should be. i need you to tell me how to be. i'm painting the sky for you and me. so far, i can taste it on your tongue. the words you've said in all the songs I've sung. too late to live any other way, when all I have to give is company. i know, i don't mind being on my own. if I'm not free then what is left of me w/isolde saddler & cesare demaggio.
Il lui était presque difficile parfois, de se souvenir d’au combien les choses avaient pu être différentes entre Isolde et lui, à une autre époque. Une époque où elle avait eu confiance en lui au point de lui confier sa vie, cette époque où le DeMaggio avait presque cru pouvoir échapper au sort immuable que lui imposait son nom de famille. Tôt ou tard, ses parents allaient découvrir sa mutation – cette hantise l’avait poursuivi pendant tant de temps qu’il en avait même oublié Aria, sa propre sœur : des erreurs que Cesare avait payé au prix fort, récoltant une sœur en miettes et noyée dans une haine qu’elle lui vouait désormais, perdant par la même occasion Isolde au beau milieu d’un chemin couvert du sang qu’il avait toujours fait couler. Il ne savait pas vraiment après quoi il courait ce soir, inlassablement – même au fin fond de cette base militaire, où il s’était accroché au devoir d’aider Isolde, quand bien même la jeune femme n’avait certainement pas eu envie de son aide. C’était pourtant ce devoir qui l’aidait à continuer, tout comme l’envie de ressouder les miettes de liens entre sa sœur et lui : dans son monde qui était parti à vau-l’eau des années plus tôt, c’étaient bien ces quelques choses qui lui permettaient encore d’être celui qu’il était. Se confronter au mur de haine et d’indifférence qu’était la blonde, n’était certes pas chose aisée ; il s’y préparait cependant inlassablement, et Isolde en laissait déborder plus qu’elle n’y croyait, sans doute. La façon dont ses poings se serraient, chaque muscle de son corps se crispant face à lui, elle, fichant son regard bleu au fond de ses prunelles : il était loin, le temps où ils s’étaient avidement perdus dans les iris de l’autre pour oublier le reste du monde. Le reste du monde restait une entité impérieuse qui les rattrapait inlassablement : elle la transmutante convaincue, lui, le chasseur aux assurances ancrées dans son esprit depuis sa plus tendre enfance. Il jouait avec le feu, une dégénérée qui n’aurait aucun mal à briser chaque os de son corps avec sa force incroyable – il avait déjà affronté pire, et quelque part, il s’en foutait. Il fit à nouveau ce pas les séparant, pour revenir à sa hauteur, un rictus moqueur, presque amusé passant sur ses lèvres malgré lui. « J’t’ai déjà dit pourquoi je suis venu. » prononça-t-il finalement, dévisageant la blonde sans ciller. « Mais si j’te fais perdre ton temps, pourquoi t’as pas claqué ta porte, encore ? » les secondes s’allongèrent pour un instant, sans qu’il ne lui laisse une chance d’ouvrir la bouche. « Je sais que tu me détestes et que c’est pas prêt de changer, je cherche pas d’excuse pour ce que j’ai fait. Déteste-moi pour le restant de tes jours si tu veux, mais tu sais que j’ai raison. » au fond de sa gorge, palpitèrent une nouvelle fois tous ses sens, chaque fibre de son être, au même rythme que le palpitant gelé dans son poitrail. « Y’a aucun intérêt à faire ce que tu fais si tu deviens un monstre toi aussi. Maintenant, t’es pas celle qui a fait tomber Lancaster de son piédestal, t’es celle qui a blessé et tué des gens pour faire passer un message. » il s’écarta finalement, pour quitter l’appartement de la jeune femme : leur dialogue était voué à sombrer dans le néant, et seul le temps prouverait qui avait tort, qui avait raison dans ce face à face. Qu’Isolde se cache derrière la porte de son appartement verrouillée à double-tour, si tel était son choix ; tôt ou tard pourtant, elle provoquerait la chute de ce monde manichéen auquel elle n’appartenait déjà plus.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (event, isolde), you look like my next mistake Mar 26 Mai 2015 - 20:11
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CESARE DEMAGGIO & ISOLDE SADDLER
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Qu’il s’en aille, c’était tout ce qu’elle voulait. Elle avait des choses à lui dire, des paroles qu’elle serait obligée de prononcer, tôt ou tard. S’il s’en allait, ça réglait le problème. Ça réglait tous les problèmes, aussi ben cette dispute qui n’avait aucun sens que toutes ces choses qu’elle devait lui dire, mais qu’elle n’avait pas le courage d’évoquer. Plus il était loin d’elle, plus les choses semblaient faciles à ses yeux. Sa présence remuait de nombreuses choses en elle, des sentiments dont elle se passerait bien. Il y avait sa rancœur qui ne la lâchait pas, mais il y avait les souvenirs d’un passé qu’ils avaient en commun qui ne cessait de revenir, comme pour lui prouver encore et toujours que les choses auraient pu être différentes, auraient pu être plus belles peut-être, si seulement ils avaient fait des choix différents. Pourquoi est-ce qu’il avait fallu qu’il fasse ce qu’il avait fait ? Pourquoi est-ce qu’il l’avait trahi ? Tout avait été mieux avant cet instant, elle avait tout eu pour elle et maintenant, elle n’avait plus rien. Elle ne voulait pas le voir, elle ne voulait pas argumenter avec lui, elle voulait simplement qu’il disparaisse. Il n’avait rien à faire là et il n’avait aucune raison valable de la juger.
Elle leva légèrement les yeux au ciel. Il lui avait déjà dit pourquoi il était là hein ? Bha de toute évidence, il y avait une large différence entre ce qu’il disait et ce qu’il faisait. Il voulait l’arrêter, mais ce n’était pas en restant devant sa porte en l’engueuler comme si ça pouvait changer quelque chose qu’elle allait s’arrêter. Ce n’était que des paroles sans importance à ses yeux. Il pouvait parler autant qu’il voudrait, le seul résultat serait qu’il aurait considérablement gaspillé sa salive. Isolde était une femme têtue, déterminée et maintenant qu’elle avait décidé de faire quelque chose pour cette ville, elle irait jusqu’au bout, elle n’attendait pas le soutient de Cesare de toute façon. Si elle voulait du soutien, elle savait où aller le chercher et ce ne serait certainement pas auprès de lui. « J’ai pas envie de prendre le risque de te voir la défoncer. » Il l’avait bien menacé de défoncer la porte si elle ne lui ouvrait pas, alors mieux valait prévenir que guérir, lui fermer la porte au nez ça semblait risqué. Elle s’en fichait au final de la porte, dans le fond ce n’était pas très important, mais ce n’était pas lui qui paierait les réparations après et puis elle était polie – plus ou moins – elle n’avait pas l’habitude de fermer la porte au nez des gens et elle n’avait de toute façon pas à se justifier pour ça non plus. Elle haussa les épaules dans un soupire. Il n’avait pas raison. Pas de son point de vu à elle. Ils ne seraient jamais d’accord. « Je suis déjà sûre de connaitre quelques personnes qui ne seraient pas d’accord avec ça. » Elle n’avait pas blessé – et certainement pas tué – des gens pour faire passer un message, elle avait détruit un symbole pour faire passer un message et c’était ce qui comptait, elle avait presque envie de dire qu’on ne faisait pas d’omelette sans casser d’œufs, mais elle garda ça pour elle, espérant encore au plus profond d’elle, que personne ne soit mort dans l’explosion. Il partait, enfin. Pourtant bêtement, elle passa elle aussi le seuil de la porte. « J’ai pas le temps de faire les choses autrement, je ne sais pas comment faire les choses autrement. J’ai besoin que les choses bougent, que les gens se battent pour que le monde soit acceptable pour les gens comme nous. » Elle laissa échapper un soupire tremblant avant de reprendre. « Je veux que notre enfant vive dans une ville sans Thaddeus Lancaster pour tuer les gens comme nous. Neuf mois c’est trop court pour prendre des pincettes. » Beaucoup trop court. Elle n’avait même plus neuf mois à présent, six tout au plus et elle ne voulait même pas penser à ce qui allait arriver quand elle serait à terme de sa grossesse. Elle ne tarda pas à faire quelques pas en arrière pour rejoindre son appartement, fermant calmement la porte de son appartement derrière elle. Maintenant il pouvait partir et ne jamais revenir, ce qu’elle avait à dire était dit.
Cesare DeMaggio
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Sujet: Re: (event, isolde), you look like my next mistake Mar 26 Mai 2015 - 22:20
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Sans se le dire, ils se rejoignaient sur un point : leur conversation ne menait nulle part, tournant inlassablement sur les mêmes points, les mêmes idées. Et Isolde demeurait sourde aux paroles de Cesare, tout autant qu’il s’accrochait ardemment au besoin de rester muet sur tous les non-dits qui continuaient de flotter comme un brouillard épais entre eux deux. Et pourtant, quoiqu’ils fassent, aussi ardent soient leurs désirs de rester loin l’un de l’autre, les détours d’une vie tortueuse les ramenaient inlassablement l’un face à l’autre – en un autre temps, le fils DeMaggio aurait pu parler de Dieu, mais cette croyance s’était envolée de son esprit en même temps que toute la confiance qu’il avait pu placer en sa famille. Peut-être qu’au fond de lui demeurait un certain désir, besoin de ne pas chercher à recoller les morceaux avec Isolde : toutes les vérités éclatantes qu’elle avait eues à lui dire sur ce qu’il avait fait, elle les avait prononcées sans vergogne le soir même où tout cela était arrivé. Et c’était mieux ainsi ; qu’Isolde disparaisse du tableau de sa vie, qu’il se concentre sur Aria, exclusivement Aria, sa sœur, celle qu’il avait délaissée pendant trop longtemps, au point de manquer de si peu de la perdre. Isolde était déjà perdue, si loin, appartenant à un passé duquel il préférait se détourner la plupart du temps, peu désireux de se perdre dans une nostalgie d’une époque oubliée et révolue – un mensonge comme dirait si facilement la jeune femme. Il était sans doute plus facile pour Isolde de le dépeindre comme un menteur de A à Z, plutôt qu’autre chose : au fond, il faisait sans doute partie de tous ces monstres qu’elle avait si froidement nommés juste devant lui. Isolde aussi, avait balayé d’un revers ce qu’ils avaient été, les enterrant sous des prétextes et des accusations qui hantaient les abords de ses prunelles lorsqu’elle posait les yeux sur lui. Couper tout lien avec la transmutante semblait être pourtant une tâche plus ardue qu’il ne l’aurait voulue : il avait pourtant déjà assez à faire, à devoir rattraper les miettes de relation qui subsistaient entre lui et sa sœur – ici, c’était une toute autre histoire. Et la sentence d’Isolde, assénée dans son dos, ne fit rien pour arranger les choses. Leur enfant ? Le nœud réapparut dans sa gorge plus vivement qu’il ne l’aurait cru, coupant brusquement la respiration du chasseur, et laissant son cœur, cavalier solitaire, bondir contre sa cage thoracique. Qu’est-ce que ça pouvait bien vouloir dire ? Etait-ce simplement un moyen pour la jeune femme de le manipuler, asséner ces mêmes mensonges qu’elle croyait qu’il lui avait vendus pendant des mois ?
Il aurait voulu pouvoir se retourner, pour poser ses doutes à haute voix, confronter la blonde face à face. Pourtant les secondes s’étendirent, plus longues qu’il ne les sentit passer, et dans le silence, Isolde referma la porte de son appartement derrière elle, laissant un Cesare noyé dans une chape de plomb plus lourde que toutes les réalités de ce monde. Lui non plus, ne voulait guère envisager donner la vie à n’importe quel être dans ce monde-là ; lui aussi, aurait préféré laisser tout ce qui les liait à un passé qui s’enfuirait peu à peu. Le Destin frappait à nouveau de son art, pour lier deux vies l’une à l’autre, pour une sentence à perpétuité. Dans la pénombre du couloir, Cesare encore paralysé sur place, jeta un regard par-dessus son épaule, n’y trouvant que les ténèbres en écho à son incompréhension. Quelques secondes glissèrent à nouveau, avant qu’il ne fasse volte-face pour affronter la porte fermée de la jeune femme, une vision bien moins désagréable, finalement, que tous les regards qu’elle pouvait attarder sur lui. « J’suis désolé, Isolde. » finit-il par articuler, sans menacer de défoncer sa porte, ni chercher à s’attarder. Il était désolé pour ce qu’il avait eu à faire, qu’elle le croit ou non n’y changeait rien. Désolé d’être entré dans sa vie, au final, toujours accroché au nom de sa famille, à ce que cela aurait impliqué tôt ou tard pour eux deux. Des trahisons, des mensonges, l’idée de ce qu’ils avaient été ternie à jamais. Désolé de s’imposer dans sa vie d’une telle manière, avec un bébé qu’aucun d’eux n’était en état d’assumer. Ce qui avait été fait, dit, était désormais gravé dans le marbre ; il quitta donc le seuil de la porte, pour disparaître dans la nuit, laisser derrière eux à nouveau ces regrets sur lesquels ils ne daignaient guère mettre de mots.
Isolde Saddler
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Sujet: Re: (event, isolde), you look like my next mistake Mer 27 Mai 2015 - 0:01
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CESARE DEMAGGIO & ISOLDE SADDLER
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Tout était dit maintenant et elle ignorait où est-ce que cette histoire allait bien pouvoir les mener. Quand ça concernait sa grossesse, elle ne savait plus rien. Elle n’avait pas pensé que ça lui arriverait, elle n’avait pas envisagé que sa puisse lui arriver avant l’explosion qui avait détruit son groupe, alors après ça, découvrir qu’elle était enceinte de l’homme qui avait tué ses amis, ça avait été une nouvelle des plus perturbante. Elle ne savait pas comment s’y prendre, elle ne savait pas comment réagir. Sans doute que faire exploser une bombe quand on était enceinte c’était loin d’être conseillé, elle n’en savait rien et elle n’allait de toute évidence pas poser la question à son médecin. Elle avait déjà l’impression d’être la pire mère du monde, celle qui cherchait indéniablement à nier l’existence de cet enfant à le cacher comme s’il était sa plus grande honte. Elle était nulle, mais cacher les choses, ça les faisait disparaitre ou au moins ça donnait l’illusion qu’elles avaient disparu et même une illusion suffisait pour qu’elle ait l’impression de retrouver un semblant de stabilité dans son monde. Elle était enceinte et pourtant rares étaient les personnes à le savoir. Au commissariat il y avait Ava, les autres continuaient d’ignorer l’existence de ce bébé au fond de ses entrailles, en dehors du commissariat, il n’y avait pas grand monde non plus. On pouvait aisément compter les personnes au courant sur les doigts de la main. Maintenant il y avait Cesare. Le lui dire à lui, ça rendait les choses tellement plus réelle. Au fond, c’était peut-être à lui et seulement à lui qu’elle avait voulu le cacher pendant tout ce temps. C’était trop compliqué entre eux pour qu’ils aient un bébé ensemble et ce qui était trop compliqué méritait d’être balayé d’un revers de la main ou dissimulé sous des fringues toujours trop amples pour sa corpulence normale. Maintenant, il savait et après ? Elle n’avait aucune idée de la suite des évènements, pas plus de ce que serait le lendemain que la naissance de ce bébé. De retour dans son appartement, elle sentait les larmes monter à ses yeux. Elle se précipita vers la cuisine pour récupérer ce qu’elle était venue chercher avant d’être interrompue par Cesare, un pot de glace dans lequel elle avait l’intention de noyer son chagrin, ses doutes, sa fureur, il n’ya avait rien de mieux qu’un bon pot de glace pour se sentir mieux. Quittant la cuisine, elle reparti vers la porte, se laissant tomber assise contre cette dernière, son pot de glace sur les genoux. Elle ne savait pas s’il allait revenir, sans doute qu’elle n’avait pas envie qu’il revienne. Elle avait sa glace, elle n’avait besoin de rien d’autre. La voix du genre homme se fit entendre. Des excuses, mais pourquoi ? Elle resta silencieuse, alors qu’elle entendait ses pas s’éloigner dans le couloir. Qu’il disparaisse, c’était mieux comme ça, c’était tout ce qu’elle souhaitait. Demain serait un jour nouveau, mais un jour où au moins, elle n’aurait plus à se soucier de comment annoncer ça à Cesare. C’était fait maintenant, à présent, elle n’avait plus qu’à voir comment serait les choses, plus que jamais l’avenir lui semblait particulièrement incertain.
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