Êtes-vous effrayés par l'apparition des transmutants dans la société ?
   Effrayée n'est pas le mot. Parce que je n'ai pas peur d'eux, même si je dois avouer que j'ai un peu peur de ce qu'ils peuvent faire, de ce qui les différencie vraiment des humains. Pour être bien honnête, j'ai surtout peur de constater les dégâts de cette petite guerre qui semble prendre de l'ampleur entre les hunters et les transmutants, de ce que ça peut devenir et faire de cette ville. J'ai surtout peur de constater qu'il n'y a plus aucun endroit où l'on peut être en sécurité ici.

   Que pensez-vous du mouvement terroriste des hunters ?
   Je pense qu'il y a de l'exagération. Je pense que ce n'est pas en tentant d'exterminé ces gens qui sont différents de nous, comme s'ils étaient de la vermine, que nous allons être véritablement en mesure de faire une différence. Ça a souvent été une question de conflit avec Connor d'ailleurs, parce qu'il est beaucoup plus arrêter sur ses méthodes drastiques que moi, et j'ai un brin de la difficulté à comprendre. On était parvenu à un compromis dans le temps, mais je me doute bien qu'aujourd'hui, il ne tient plus la route. Tant pis. Si j'ai pu sauver quelques vies pendant ces quelques années, j'me dis que c'est au moins ça. Si aujourd'hui il a recommencé à tuer, ce n'est clairement plus de mes affaires, même si je reste persuadée que c'est une solution facile et que ce n'est clairement pas la bonne.

   Que pensez-vous des affrontements entre les hunters et le groupe Uprising ?
   Une perte de temps, une perte d'énergie, une perte de ressources et en quelque sorte une perte de notre humanité à tous. Dans les deux dernières années, j'ai été loin de ce combat et je ne peux même pas vous expliquez à quel point ça fait du bien de ne pas avoir à se soucier de cette constante guerre partout où l'on va, de ne pas savoir à qui l'on a affaire, mutant ou humain et de ne pas savoir si une bataille est sur le point de se passer sous mes yeux. Depuis que je suis de retour, j'évite le plus possible de me mêler du sujet. Je demeure neutre, même si vraiment, je ne pense pas que les mutants souhaitent vraiment ce qui leur arrive.

   Que pensez-vous des actions de Thaddeus Lancaster à la tête du Comté ?
   On fait affaire à un gouvernement biaisé avec une idée bien arrêter d'une réalité qui est encore trop complexe pour que l'on puisse être en mesure de s'arrêter sur une seule et simple marche à suivre et être persuadé que l'on a raison hors de tout doute raisonnable. Même si tu sais que c'est essentiel que le gouvernement prenne position dans un tel combat, t'aimerais que ce soit pas si noir ou blanc, parce que franchement, tout est teinté de gris.

PAYS : canada.DISPONIBILITÉ : variable, entre 5 et 7 jours par semaine.VOTRE AVIS SUR TH : COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : par connor et lockhart, les folleuuuuh. PERSONNAGE : semi-scénario de connor qui n'en sera jamais vraiment un. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : écrire ici. UN DERNIER MOT ? : écrire ici.

Tu n'as que huit ans et pourtant tu retiens les larmes qui menacent de couleur le long de tes petites joues rosées parce que pleurer, c'est un signe de faiblesse et les Larsen, ils sont tous sauf faibles. Le problème, c'est que tu te rends bien compte au fil des semaines et des mois qui passent que plus tu essayes, moins tu t'intègres, et ce, dans ta propre famille. Ton frère, il semble tout bien faire du premier coup alors que toi, tu as beau faire de ton mieux, tu n'entends que ta mère te répété encore et encore à quel point tu es médiocre. Médiocre et que c'est une honte pour ta famille, que tu devrais être gênée. Tu l'étais, au début. Mais tu t'épuises, tu t'écoeures. Et les larmes dans tes yeux aujourd'hui, ce ne sont pas des larmes de tristesses, mais plutôt des larmes de fatigue, des larmes qui témoignent à quel point tu en as marre, et tu n'en peux plus. Alors tu arrêtes d'essayer. À ce moment même. Tu cesses toute tentative de te modeler à cette idée préconçue que tes parents ont et tu dis tant pis. Tant pis.



Les dix dernières années ont placé ta révolte et ta désinvolte en premier plan. Tu bois beaucoup trop pour une jeune adolescente de dix-huit ans, mais il n'y a personne pour te dire d'arrêter, du moins personne dont l'opinion est actuellement importante pour toi. Alors tu continues de t'enfoncer sans trop te préoccuper des conséquences. Tu réussis médiocrement à passer tes cours au lycée, tu rentres à des heures impossibles avec l'odeur de la cigarette collée sur tes vêtements et les yeux rouges sangs de cette fatigue et cet alcool que tu accumules sans même t'en rendre compte. Tu sais que tes parents sont sur le point de te mettre à la porte de leur parfaite petite maison avec leur parfait petit fiston, mais ça ne t'atteint pas, jusqu'au moment où tu réalises en totalité ce que c'est réellement, que de vivre par soi-même. Que d'avoir à gérer l'appartement et les factures et l'argent qui rentre. Alors tu essuies cette larme sur ta joue alors que tu bois une énième gorgée de ta bouteille, ta dernière gorgée, avant d'être poussée dans le monde adulte, ce monde réel où tu es forcée de grandir et de comprendre. Comprendre que l'alcool, ce n'est pas ta solution, et qu'il n'est pas ton sauveur. Tu devras te sauver toute seule, comme une grande.



Quand tu vois le petit signe positif, tu paniques. T'as le coeur qui bat comme un fou contre ta poitrine, t'as des idées qui s'entremêlent et qui se choquent encore et encore. Parce que t'es jeune encore, tellement jeune. Du haut de tes vingt-deux ans, avoir un gamin, c'était pas dans tes plans, pas encore du moins. Parce que Connor, il vient tout juste de rentrer dans ta vie, et qu'il s'y fait tranquillement une petite place. Mais un bébé, ça chamboule tout, trop vite, et tu ne sais pas si tu peux, tu ne sais pas si tu veux. Quand tu regardes ta relation avec tes parents, tu te dis que tu ne serais pas capable d'être une bonne mère, que tu ignores comment le faire, complètement. Tu prends une grande respiration, tu tentes de faire le focus. D'imaginer ce que ce serait, que d'avoir Connor derrière toi, pour plus qu'un moment fébrile et tangible. De l'avoir avec toi en tout temps. Dans les hauts et les bas. Avec cette passion et cette fougue que vous dégagez tous les deux, avec cette envie de faire toujours un peu mieux, un peu plus. Un sourire se place entre les larmes. T'as envie d'y croire. De croire que tu n'es pas toute seule, que tu n'as pas à l'être. Amoureuse. Enceinte. Insouciante mais pleine de vie. T'as envie de croire que pour une fois, t'es peut-être enfin sur la bonne voie.



Quand elle te regarde avec ses grands yeux verts et qu'elle coure un peu partout dans la maison, sur ses minis jambes. Tu essayes de capturer chaque moment avec ton appareil photo, ton ami le plus cher et le plus fidèle qui t'offre désormais ton revenu aussi. Alors tu l'as suis partout, un peu comme une maman poule qui veut absolument se souvenir de tout, de chaque moment, de chaque expression faciale, de chaque petit bout d'elle qui semble changer constamment sous tes yeux. Et puis sur les photos, on y voit Connor parfois, derrière ou juste à côté, toujours présent, pas loin, fier et sur lequel tu sais que tu peux dépendre désormais. Sur les murs de votre maison, à côté des nombreuses photos de Mia, on peut y voir les photos de votre mariage, cette journée heureuse et pleine de souvenirs. Et puis tu te dis que c'est peut-être être ça, être heureuse. Avoir les larmes aux yeux, tellement on est bien. Avoir besoin de l'autre, même si ça veut aussi dire se sauter à la gorge parfois, mais ne pas être en mesure de s'éloigner pour autant. Avoir besoin de l'autre pour respirer, pour être bien, tout simplement.



Quand tu entends la voix du prêtre qui parle de cette perte tragique qui est arrivée trop tôt, la perte d'une enfant, comme quoi il faut être fort et soutenir la famille et toute cette bullshit que tu n'arrives tout simplement pas à écouter. Tu n'entends réellement que les gens qui pleurent autour de toi, tu n'entends même plus tes propres sanglots tellement ils se mélangent au reste. Sous la tombe, tu devines un peu trop facilement le corps vide, froid et sans vie de ta fille, ton tout, cette partie de toi essentielle à ta personne. Un accident. Bête et stupide. Et puis d'une seconde à l'autre, elle ne respire plus. Son petit coeur ne bat plus. Ses yeux ne brillent plus à la découverte des beautés de la vie. Tu sens la main de Connor dans ton dos, mais ça ne te procure aucun bien de le savoir là. Parce que tu es loin, tellement loin d'où tu es réellement. Tu voudrais être avec elle, tu voudrais être avec Mia, peu importe où elle. Tu ne veux pas vivre dans un monde où tu n'as pas le privilège de voir ta fille grandir. Tu ne veux pas vivre dans un monde où la vie de Mia s'arrête après huit petites et insouciantes années de vie. Elle méritait plus, tellement plus. Et inconsciemment tu arrêtes de vivre aussi. Tu ne sens plus rien, plus rien du tout.



Les paysages se défilent sous tes yeux, mais tu ne vois rien. En partie à cause de la pluie qui fait des ravages depuis plusieurs jours, mais surtout à cause des larmes dans tes yeux qui n'arrêtent pas de couler, encore et encore, sans même que tu n'en aies le moindre contrôle. Les côtes du Texas te donnent mal au coeur, mais tu évites d'y penser. Tu es loin de la maison, loin de ce que tu connais par coeur, de cette ville pleine de beaux moments et d'horribles souvenirs. Tu ne voulais pas partir, pas vraiment. Mais au bout d'un moment, tu as eu l'impression que tu n'avais pas d'autres choix que de tout plaquer derrière toi, de faire un sac et de dégager de là. Parce que l'ambiance à la maison était trop lourde, bien trop lourde. Les engueulades et les coups de couteaux dans le dos, tu ne pouvais pas en prendre plus, tu ne pouvais tout simplement plus. Alors tu as fais venir les papiers du divorce, sans même en glisser un mot à Connor, ou du moins, ce qui restait du jeune homme que tu avais autrefois aimé, tu les as laissé sur la table de la cuisine, bien en vu, et tu es partie, sans lui laisser un mot de plus, sans aucune explication, même si tu savais trop bien que les explications étaient bien inutiles dans votre situation. La vie avait eu raison de votre fille, et sa mort avait eu raison de vous. Alors depuis quelques semaines, tu parcoures les différents états de ton pays et tu te perds dans les paysages que tu ne regardes qu'à moitié. Tu te cherches dans les hôtels et les chambres où tu dors le soir, tu te cherches dans les bars où tu bois un verre pour tenter de te remonter le moral. Ton appareil photo lui, il reste caché au fond de ton sac, pour la première fois depuis toujours. Tu es incapable de regarder à travers sa lentille et d'y trouver quelque chose de beau, parce que le beau, il est mort avec Mia, comme elle, par accident.



Quand tu sens le vent dans ton visage, cette sensation incroyable que cette impression de voler dans le ciel bleu et sans nuage. Ta course est folle, mais c'est ce qui te fait vivre, encore un peu. tu sais que tu devrais ouvrir ton parachute, que tu as déjà dépassé les mètres de sûreté, que maintenant, tu fonces directement vers le sol à une vitesse ahurissante. Tu devrais ouvrir ton parachute Alana, mais tu n'en as pas envie, pas tout de suite. Tu veux voler un peu plus, t'entends les cris derrière toi, mais tu ne réagis pas, pas sur le moment. Peut-être parce que t'es prête à accueillir la mort, là, maintenant, tout de suite, au beau milieu du ciel, mais bientôt sur le sol. Sauf que comme toujours, tu te résignes, toujours au dernier moment, et tu te laisses flotter jusqu'au sol. Terrifiée à l'idée de mourir, mais incapable de vivre.