Êtes-vous effrayés par l'apparition des transmutants dans la société ?
   Ayant un fond humaniste, malgré les désillusions que chaque jour offre, il m'est impossible de penser que ces apparitions sont dangereuses ou mauvaises. Je les considère comme les avancées technologiques : tout dépend de qui peut en profiter, et du contexte. Mais globalement je me sens plus en danger, plus méfiant. Car si l'humanité peut faire de grande choses, les humains pris un par un peuvent être cruels et effroyables. Surtout lorsqu'ils se sentent persécutés.

   Que pensez-vous du mouvement terroriste des hunters ?
Abject. Si je comprends les motivations de certains, bien qu'elles se basent sur des expériences personnelles, d'autres sont devenus hunters pour s'adonner à leurs plus bas instincts. Tout bas, je suist quand même rassuré de savoir que des personnes sont prêtes à se battre avec les transmutants en cas de problème. J'aurais juste préféré qu'ils soient pour l'heure plus tolérants, moins radicaux. Ce qui a été permis par l'arrivée du sérum. Depuis, j'ai moins d'hostilité envers ce groupe, dont je saluerai presque l'action. Même si l'idée de priver quelqu'un d'une partie de lui-même contre son gré me gêne sur le point éthique.

   Que pensez-vous des affrontements entre les hunters et le groupe Uprising ?
Il ne fallait pas s'étonner de l'apparition d'un groupe en réponse aux hunters. Uprising est une réponse normale à ces attaques. Malheureusement, ces deux groupuscules ont le bras long et leurs affrontements sont devenus le quotidien de grand nombre de personnes. Ou même la fin de leur quotidien. Car les dommages collatéraux existent. Jusqu'à quand durera cette guerre ? En tous cas, je ne suis pas forcément toujours du côté des hunters. Tout dépend de leurs méthodes.

   Que pensez-vous des actions de Thaddeus Lancaster à la tête du Comté ?
C'est rassurant d'avoir un homme qui prend la question au sérieux et qui se rend compte du danger que représentent les transmutants. Il vaut mieux quelqu'un comme lui qu'un grand enthousiaste de la différence. Alors lorsque je dois donner mon avis en public, je suis plus nuancé. Thaddeus Lancaster est un homme probablement plus radical qu'il ne le montre dans ses discours ; comme tout politicien il veut plaire au plus grand nombre.


Note : ces avis relativement neutres vont me permettre, en tant que joueuse, de m'habituer au contexte et à ses subtilités. Il est possible voire probable que l'avis de mon perso évolue rapidement avec mes RP.

PAYS : France. DISPONIBILITÉ : 7/7.VOTRE AVIS SUR TH :   . COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : Une Marelle. PERSONNAGE : inventé. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Nope. UN DERNIER MOT ? :   .

James colla son bras à la fenêtre, au niveau de sa tête, et appuya son front dessus. La pluie ruisselait sur le carreau. Les gouttes se faisaient la course, accélérant lorsqu'elles rencontraient le chemin d'une sœur, tachant avec difficulté de rejoindre leur destination lorsqu'elles ouvraient la voie. L'homme regardait au travers, indifférent à leur compétition. Il était habitué à ce temps maussade. Il pleuvait souvent, chez lui, à Londres. C'en était presque une météo réconfortante.

Il soupira. Dehors, une voiture avança dans la rue, ses phrases se reflétant sur la route mouillée. Amusant jeu de lumières.

Cela faisait un peu plus d'un an maintenant qu'il vivait à Radcliff, mais il avait toujours le mal du pays. Quelle idée d'être venu ici. Si seulement il avait pu être moins fou, moins impulsif, moins naïf... moins amoureux. Il ne se serait pas retrouvé de l'autre côté de l'Atlantique, fauché comme les blés, obligé de recommencer une vie.

Il serra son poing fermement tandis que ses traits se durcissaient, se crispaient. Le regard pointé fixement au loin sur un lampadaire il repensait à cette femme qui l'avait mené ici car elle n'avait su rompre correctement. Il l'avait tant aimé, et pensait que c'était réciproque jusqu'au dernier moment. Elle n'avait jamais montré aucun signe de doute, d'affaiblissement de ses sentiments ou de besoin de recul. Il l'aurait suivi au bout du monde, et c'était plus ou moins ce qui l'avait conduit à Radcliff. Car un jour elle lui avait annoncé vouloir retrouver sa mère, malade. Il avait beau avoir tenté de l'en dissuader, lui conseillant plutôt de faire venir sa mère ici, elle avait maintenu sont envie de partir-là bas. Il lui avait parlé des tempêtes, des naufrages, du feu, des diables, des mirages. En vain. Elle lui avait répondu que c'était difficile pour elle aussi, mais que la famille était trop importante et qu'à son âge, sa mère ne voudrait jamais partir de la maison où elle avait grandit. Que c'était son devoir de l'y rejoindre.

Alors il avait décidé de l'y suivre. Il ne lui avait rien dit, pour lui faire la surprise. Il avait vendu sa voiture, prévenu son propriétaire qu'il quittait son appartement, et acheté un billet d'avion. Sa famille était trop éloignée pour se soucier de lui. Il était plutôt faché avec eux, de toute manière. Sauf avec sa mère, justement. Il l'avait eu rapidement au téléphone. Elle l'avait prévenu, lui avait dit que c'était une mauvaise idée de partir. Qu'il faisait s'apprêtait à commette une terrible erreur. James avait rétorqué qu'il était un grand garçon et qu'il savait ce qu'il faisait. Désormais il volait de ses propres ailes. Enfin, il allait voler des ailes d'acier d'un Boeing 739 piloté par un professionnel, pour être exact. Mais vous voyez l'image.
Du reste, il ne doutait pas un instant de la réussite de son plan. A tel point qu'il ne s'était pas contenté du billet d'avion. Il avait aussi acheté la bague. La bague de fiançailles de sa future Madame Sheffield.

Dehors, des pneus crissèrent. Un piéton venait de manquer de se faire écraser. Le bruit et l'agitation sortirent l'anglais de ses pensées. Il se retourna pour faire face à son bureau. Ce n'était  certes pas un grand meuble en acajou, placé devant une bibliothèque assortie de la longueur du mur, mais il aurait pu tomber sur pire. Lorsqu'il était arrivé en ville, la place de professeur de maths au high school était disponible. Il n'avait pas hésité un instant à postuler, bien qu'il eut préféré être professeur à l'université. Si tel avait été le cas, il se serait probablement servi un whisky pour affronter ses pensées du moment. Mais il ne souhait prendre aucun risque tant qu'il était au lycée, aussi n'avait-il qu'une bouilloire et du thé en vrac dans son bureau.

Le bruit caractéristique de l'eau qui bout se fit entendre tandis que James, silencieux, se remémorait la pire veste de sa vie.

Il avait prévu de rejoindre sa douce une semaine après son départ, n'ayant rien dit à personne pour sa petite idée afin de prévenir tout risque de fuite. Le secret était difficile à garder ; il était très excité à l'idée d'enfin se marier. Le trajet en avion lui parut interminable. Il arriva finalement à Radcliff où le temps était radieux sans être étouffant. James s'y sentit accueilli, il était tout aussi rayonnant que cette météo. Rien ne semblait pouvoir l'atteindre, pas même la perte de sa valise de vêtements. Sautant dans le premier taxi qui lui passa sous les yeux, il rejoignit sa dulcinée à l'adresse qu'elle lui avait transmise pour entretenir une correspondance.

Il versa l'eau dans sa tasse, doucement.

Évidemment, elle ne l'attendait pas. Si elle était partie si loin, ce n'était pas uniquement pour retrouver sa mère. Non seulement elle refusa la demande en mariage, mais en plus elle insulta James. Lui dit qu'il était fou, et qu'elle ne voulait plus le revoir.
Dans les films romantiques, ce genre de plan fonctionnait, pourtant.
Il se retrouva tout penaud dans un pays qu'il ne connaissait pas, seul, et fauché. Impossible de rentrer chez lui en Angleterre : il devait redémarrer une vie ici.


Il avait donc trouvé ce poste de professeur. Ce n'était pas si mal. Cela lui permettait de garder un contact avec la jeunesse, fait intéressant d'un point de vue sociologique. Car cette histoire de transmutants commençait à devenir plus qu'un enjeux du futur, mais l'avenir en soi. Les décisions d'aujourd'hui créeront le monde de demain. La jeunesse était importante, c'était elle qui se retrouvera avec les clefs du monde. Du reste, il tâchait de faire en sorte que chaque jeune se sente bien mais était clairement moins à l'aise dès lors qu'il avait affaire à une mutation. On ne savait jamais de quelle blague on pouvait être la cible...