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 i'm breaking out, last chance to lose control. (charlie)

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MessageSujet: i'm breaking out, last chance to lose control. (charlie)   i'm breaking out, last chance to lose control. (charlie) Icon_minitimeMar 8 Sep 2015 - 2:12


– hysteria –


Je tripote nerveusement un fil décousu au fond de ma poche. Menton bas, regard sur le sol, la tête enfoncée dans les épaules, je trace. Je n’ai pas la moindre envie de m’attarder là ce soir. Pas envie qu’on me tombe dessus, et qu’on me rappelle que je devrais pas être là. Pas envie d’avoir affaire à un clébard enragé de notre bon vieux maire, et à devoir me mettre à tenter de courir plus vite que lui. J’suis pas rapide. J’l’ai jamais été. Ripper, lui, il l’est. Mais j’ai pas envie qu’il sorte. J’ai pas envie de laisser une flaque de sang dans mon sillage pour pouvoir rentrer à l’heure que j’ai envie.

Alors, je trace. J’espère ne croiser personne, et que personne ne me croisera. J’espère n’avoir ni questions, ni regards déplacés. Aujourd’hui, j’suis pas dans mon assiette. J’ai l’impression que je vais m’écrouler, depuis ce matin. Les jambes trop faibles, les genoux qui tremblent. J’ai pourtant eu l’impression de prendre un petit déjeuner copieux. De bien manger, ces derniers jours. Et de n’avoir ni fièvre, ni problème de santé quelconque. Mes autres moi me laissent tranquille, et j’ai l’impression que tout va bien. Oui mais voilà ; mon corps en a décidé autrement. Je ne sais pas si c’est la peur. La peur de sortir ce soir, la peur d’être dans la rue alors que le soleil est couché depuis longtemps. Parce que j’ai raccompagné Sam après la soirée. Peut-être qu’il y a eu aussi la peur de vouloir enfin lui avouer ce qu’elle représentait pour moi ; qui elle représentait pour moi. Mais au bout du compte, je n’ai même pas osé lui avouer. J’ai fermé ma gueule et j’ai souri, en disant que c’était rien. Et on a continué de marcher jusqu’à son immeuble. Je l’ai laissée devant, laissée monter. Et j’ai fait demi-tour. Elle croit que je n’habite pas si loin que ça de chez elle, et que le trajet est bref et sécuritaire. Je ne lui ai pas dit que je créchais à peu près à l’autre bout de Radcliff, et qu’il n’y avait pas beaucoup d’autres chemins en ville où l’on risquait de croiser autant de mauvaises fréquentations. Un jour, je lui dirai peut-être. En attendant, j’ai fait comme d’habitude ; j’ai souri, et j’ai fait profil bas.

J’entends un bruit. Je tourne la tête dans sa direction, et je me fige. En repartant en direction de chez moi, je m’attendais à tomber sur beaucoup de choses. Beaucoup, oui. Mais pas ça.

Mes lèvres s’entrouvrent, alors que je n’ai même pas l’intention de crier à l’aide. Je vois le corps inerte aux pieds de ce brin de femme, et je sens la peur m’étrangler. Me tétaniser. J’voudrais me mettre à courir, et je commence à ordonner à mes jambes de le faire. Mais elles sont lourdes, et refusent de s’articuler. Je vois la fille tourner lentement la tête vers moi. Et mon corps se décide enfin à réagir. Faire un pas en arrière. Un simple pas. Terrorisé. Faible. Les autres m’ont abandonné, et je m’sens seul. Froid. Vide. La mort marche vers moi, et je la regarde venir, sans un bruit.

Incapable de courir. Incapable de crier, ou de supplier. Incapable de réagir.

Incapable de m’enfuir.


(c) elephant song.
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MessageSujet: Re: i'm breaking out, last chance to lose control. (charlie)   i'm breaking out, last chance to lose control. (charlie) Icon_minitimeMer 9 Sep 2015 - 23:41

Ben mon mignon,
t'es pas au lit ?  
C’était une bonne soirée pour Charlie, vraiment. Elle avait passé le début de la soirée à manger des sushis devant une télé réalité débile, avalant le poisson cru au wasabi en gloussant devant les mésaventures des californiennes les plus stupides du petit écran, avant de chausser ses rangers, d’enfiler son manteau noir et de partir braver le couvre-feu à la recherche de sa prochaine victime. Elle avait reçu un message de Roman avec l’adresse de cette dernière, la nature de son don et le niveau d’intervention. Selon les envies de son mentor, Charlie pouvait impressionner une personne, l’interpeler, la vacciner, ou l’éliminer purement et simplement. En général, il avait une prédilection pour les deux dernières options, et ce cas là ne dérogerait pas à la règle : Juliet Todd était une jeune femme célibataire de 26 ans, elle était vendeuse dans une boutique de la ville. Une brune aux cheveux bouclés, au visage classique, quelconque sans être véritablement laide. Une madame tout le monde qui n’en était pas vraiment une en réalité : elle était Terrakynesiste, un don considéré comme particulière dangereux par les autorités de la ville. Aussi, la vaccination n’était pas suffisante pour neutraliser la menace qu’elle représentait : il fallait qu’elle disparaisse, purement et simplement. Seulement voilà, elle était de ces braves citoyens qui respectaient le couvre feu, et par conséquent Charlie devrait la tirer du lit pour l’éliminer proprement à l’écart. Les hunters ne pouvaient pas sérieusement envisager d’aller assassiner les gens chez eux dans leur sommeil, si ça se savait, ce serait la guerre civile en moins de deux. Non, il fallait être plus malin que cela, au moins un tout petit peu. Aussi Charlie avait imaginé un petit stratagème assez bien rôdé : après s’être introduite dans la maison de la jeune femme, elle avait effrayé le chien qui s’était mis à aboyer, réveillant sa maitresse. Charlie n’avait eu qu’à laisser la porte d’entrée entrouverte pour que le stupide cabot s’enfuie en jappant, sa maitresse en pyjama aux trousses.

Quelques minutes plus tard, Mademoiselle Tod s’était retrouvée allongée sur le macadam, ensanglantée, sanglotante. Au-dessus d’elle, une Charlie encapuchonnée lui caressait la joue en chuchotant qu’elle devait se calmer, se détendre, qu’elle n’aurait pas mal comme ça. Elle avait posé sa main libre sur la bouche de la jeune femme pour que celle-ci ne crie pas alors qu’elle enfonçait profondément une aiguille de liquide transparent dans son bras. Héroïne pure. Une overdose assurée, surtout pour une personne clean. Déjà les pupilles de la jeune femme se dilataient, alors que ses muscles se relâchaient totalement, transformant la mutante en poupée de chiffon sur le sol. Charlie rangea sa seringue dans son sac, et fouilla dans celui de sa victime : en bonne jeune femme des temps modernes, Juliet avait un petit couteau dans son sac. Pour se défendre contre un potentiel agresseur, n’est ce pas. Avec un soin tout particulier, Charlie lacéra les avants bras de sa victime avec son propre canif : non seulement elle se viderait un peu plus de son sang, accélérant sa mort, mais en plus cela ressemblerait un peu plus à un bad trip qui a mal tourné. Classique, efficace, le corps serait autopsié à la va vite et l’affaire classée. Rideau, on en parle plus.

Satisfaite de son petit stratagème, Charlie incisa une dernière fois la chaire tiède de Juliet quand un pas se fit entendre au bout de la rue. Terminant son œuvre, elle ne leva la tête qu’une demi seconde après, dévisageant l’individu qui retenait son souffle à quelques mètres à peine d’elle et de son œuvre. Les lèvres de la chasseuse s’étirèrent dans un sourire gourmand de prédateur : même dans l’obscurité de la nuit, elle voyait l’œil de l’inconnu se remplir de terreur, d’une terreur absolue. Cela libérait des décharges d’adrénaline dans le cerveau détraqué de la mutante : il avait peur, oh oui, il avait peur d’elle. Il se pissait même dessus, ou presque, et c’était absolument génial. Il avait intérêt à avoir peur, parce qu’elle était dangereuse, très dangereuse. Elle pouvait le tuer, elle en avait le pouvoir, la capacité, et ça la rendait étonnement euphorique. Se relevant du corps inerte de Juliet, elle commença à s’approcher de Lockhart d’un pas lent, calculé.

- Et bien, qu’avons-nous là … un resquilleur du couvre feu … On est perdu, monsieur ? vous avez besoin qu’j’vous aide à retrouver votre chemin ?

Elle gloussa, un gloussement de petite fille que détonnait de son regard brillant d’un éclat malsain. Un pas de plus et elle se trouvait maintenant face à Lockhart, à moins d’un metre de lui. Il le dépassait bien d’une bonne tête et demi, mais ce genre de détails ne l’avait jamais effrayé, loin de là. Et maintenant, il ne pourrait pas lui échapper, et elle était d'humeur taquine.

- Faut pas avoir peur, je vais pas vous manger … j’ai fini mon repas ya pas longtemps.



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MessageSujet: Re: i'm breaking out, last chance to lose control. (charlie)   i'm breaking out, last chance to lose control. (charlie) Icon_minitimeLun 5 Oct 2015 - 3:27

J’aurais dû marcher plus vite. J’aurais dû rentrer chez moi bien plus rapidement, ou appeler un taxi. Mieux encore : j’aurais dû rester chez moi. Mais je n’en avais rien fait. J’avais décidé de rentrer à pied, malgré la peur, malgré l’avertissement de mon instinct. Et maintenant, je regrette.

Je la vois se redresser et venir vers moi. Et je suis incapable de bouger. Incapable de réagir, ou de faire quoi que ce soit. Incapable de laisser la place à un autre moi. D’ordinaire ils ne me laissent pas le choix ; et là, quand j’ai besoin d’eux, il n’y a personne. Je suis seul, seul avec ma peur et seul face à ce monstre. Je le regarde, ses mains ensanglantées, et dans le cadre de mon champ de vision le corps sans vie qu’elle a laissé. Je me doute qu’il s’agit d’une de ceux qui nous chassent, je me doute qu’elle pourrait me tuer d’un claquement de doigts. Mais je suis incapable de bouger. Incapable de courir, incapable de fuir.

Elle me parle. Et je crois que les mots restent bloqués dans ma gorge. Je crois qu’ils ne sortiront pas, que la peur les en empêche. Je déglutis doucement, sans la lâcher des yeux. Personne ne viendra m’aider. Personne ne viendra l’en empêcher. Et pourtant, contre toute attente, j’entends les phrases. J’entends ma voix, tremblante, comme dépossédée.

« N–Non, j’étais en chemin pour rentrer, excusez-moi, je n’voulais pas… » Pas quoi ?

Les mots meurent, alors que je déglutis à nouveau. J’essaie de recouvrer un semblant de consistance. J’essaie de faire un pas en arrière. Et mon pied obéit. J’en profite pour immédiatement enchaîner avec un second pas. Elle reprend la parole, après cet étrange rire qui me glace le sang jusqu’au fond du cœur. Je sens un frisson dévaler ma colonne vertébrale. Plus que de la peur, c’est un mauvais pressentiment ; cette impression de me retrouver face à un cauchemar. Mon cauchemar. La fin de tout.

« Je n’voulais pas vous déranger. J’dirai rien à personne. J’vous l’promets. » C’est un murmure ; un simple murmure, comme je suis bien incapable de dire quoi que ce soit d’autre. Et je fais un autre pas en arrière. Encore un. Elle s’était approchée, mais elle ne bouge plus. J’en profite pour mettre encore un peu de distance entre elle et moi. Je sais qu’elle lit la peur dans mes yeux. Je sais qu’elle pourrait me dévorer. Me casser le cou d’un simple claquement de dents. Malgré sa petite taille, et malgré sa silhouette frêle. À côté d’elle, je ne suis rien. Rien qu’un morceau de viande sur pattes, qui se promène dans cette ville bien trop impitoyable, et remplie de carnivores. « Je suis désolé… »

Elle ne bouge pas. Elle me regarde, et je crois qu’elle sourit encore. J’ai l’impression de ne plus bien voir, de ne plus bien entendre. La peur commande simplement à mes jambes de s’actionner, et m’aider à m’en aller.

Je pars. Sans courir. Une marche rapide, enfonçant ma tête dans mes épaules. Détalant, m’attendant à tout moment à sentir le couperet s’abattre sur ma nuque. Mais rien ne vient. Rien. Je suis en vie.

Je tremble comme jamais, mais je suis en vie.


{ three weeks later }

Rentrer. Se dépêcher, ne pas réitérer la mauvaise expérience d’il y a quelque temps. Ne pas regarder derrière soi, ne pas s’arrêter. Le couvre-feu n’est pas encore tombé ; depuis deux semaines, je me suis arrangé pour finir plus tôt, ou pour faire les gardes de nuit à la pharmacie. Je ne veux plus prendre le risque de tomber sur des gens qu’il ne faut pas. Je ne veux plus avoir à trembler comme j’ai pu trembler, il y a trois semaine, sans qu’aucune des choses à l’intérieur de moi n’intervienne. La peur au ventre, j’ignore mes pieds qui brûlent et le point de côté qui commence à se faire sentir. Je veux juste arriver chez moi.

Je vois la porte de l’immeuble. J’aperçois, au loin, ce moment où je vais pouvoir enfin me barricader chez moi, et ne plus ressortir avant demain. J’en suis si proche que je pourrais le toucher du bout du doigt.

Mais soudain, je sens que quelque chose ne va pas. Soudain, je tourne brièvement la tête, et je la vois. Ses cheveux aussi blancs que durant cette nuit sans lune, et son regard à vous en glacer le sang. Ou qui, en tout cas, gèle instantanément le mien.

Je la vois, et je sais.
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MessageSujet: Re: i'm breaking out, last chance to lose control. (charlie)   i'm breaking out, last chance to lose control. (charlie) Icon_minitimeSam 10 Oct 2015 - 11:25

It's not you, it's me ... 
Est il nécessaire de vous rappeler à quel point son moment de bonté avait couté à la petite Charlie ? Quand elle repensait à Lockhart –parce qu’elle avait appris par la suite que c’était le nom du gars qu’elle avait laissé vivre –  il y avait un gout de sang sur le bout de sa langue et un peu aussi de métal oxydé. Elle l’avait regretté, amèrement, oh oui, de s’être contentée d’hausser les épaules avant de laisser le petit filer. Ça lui était resté collé à la peau comme un tshirt trempé d’une sueur puante et honteuse, et elle s’était promis de rattraper son erreur. De prouver à Roman, de se prouver à elle aussi qu’elle n’a pas perdu la main, ni son talent de traqueuse exceptionnelle. Alors elle s’était reprise, et s’était mise en chasse, comme un soldat déterminé à accomplir sa mission. Cela aurait été mentir que de dire que Lockhart avait été dur à trouver : désolé camarade, mais tu utilises toujours les memes trajets, aux mêmes heures. Tu as tes petites habitudes, tes biscuits préférés, une façon fébrile de passer ta main dans tes cheveux ou de te mordiller les lèvres quand tu es anxieux. Charlie le sait, elle sait tout de toi, tant elle t’a observé, discrètement, mais avec une récurrence obsessionnelle. Une fois qu’elle sut tout de ta petite vie chiante de mutant ordinaire, elle n’avait plus qu’à choisir, choisir quand ta vie finirait d’être aussi routinière. Quand ta vie finirait tout court d’ailleurs. Roman ne voulait pas de vaccination, non : il voulait de la gorge tranchée, du poumon perforé, du palpitant qui ne palpite plus. Et c’est ce qu’elle lui donnerait ce soir.

Lockhart avait tenté de changer parfois d’itinéraires, de lui faire des petites surprises à prendre des shifts qui n’étaient pas prévus sur la fiche de garde qu’elle avait volé quelques jours avant, mais qu’importe, elle avait fini par trouver le bon moment, le bon endroit. Il passait toujours par le même « raccourci », une petite rue entre deux maisons, d’à peine un mètre de largeur. Le plus fou dans l’histoire, c’est que ce n’était même pas éclairé, ce petit  bout de chemin. Pour un type aussi trouillard, il n’était quand même pas bien prudent. Le passage se trouve dans les 200 derniers mètres avant qu’il n’atteigne la porte de son immeuble banal, ou il doit se prostrer dans son canapé Ikéa en buvant du thé qu’il croit véritablement de bonne qualité. Elle l’entend haleter, il est nerveux, c’est bien. Avec un peu de chance, il se débattra juste ce qu’il faut pour que la police conclue à un vol à l’arraché qui a mal tourné. Elle a enfilé des gants noirs, qui l’empêchent à la fois d’utiliser son don et de disséminer de l’adn un peu de partout. Mais pour un type comme O’meara, pas besoin de sortir l’artillerie lourde. Il est de ces mutants si profondément pacifiste qu’il tenterait de faire les yeux doux à Satan en personne pour l’attendrir, s’en était presque gênant.

Il venait de tourner la tête, seulement maintenant, alors qu’elle se tenait derrière lui depuis bien deux bonnes minutes. Elle vit ses yeux s’écarquiller, et elle devina l’emballement de son cœur dans sa poitrine. Elle ne souriait pas, pas comme la dernière fois, alors qu’elle avançait d’un pas rapide sur lui. Elle n’avait pas besoin de faire dans le spectaculaire. Elle se devait juste d’être efficace. Elle poussa le mutant contre le mur humide avec bien plus de force que le laissait présumer sa petite taille, et posa la lame blanche de son petit cran d’arrêt sur le cou pâle de sa future victime. Une arme de petite frappe, là encore pour orienter la police sur la piste de l’agression crapuleuse.  Elle inspira profondément, puis déversa son regard encore vert dans celui du mutant :

- Ne le prend pas personnellement, vraiment. Tu es juste arrivé au mauvais endroit, au mauvais moment.  Ça m’a créé des ennuis tu sais, beaucoup d’ennuis, sans que tu le veuilles bien sur, mais maintenant je dois réparer … Je Dois le faire tu vois ? J’ai pas le choix … ça va faire mal un peu, mais je vais faire en sorte que ça soit rapide, je te le promet…

Un faible sourire, presque rassurant, peignit la bouche de la jeune femme alors qu’elle enfonçait le premier coup de couteau dans le ventre de sa victime, lui perforant l’intestin. Elle répéta le geste cinq fois, parce que d’après les études faites sur le sujet, les criminels agissant sous l’effet de l’adrénaline ou d’une pulsion violente assènent si coups de couteau. Pour une professionnelle comme Charlie, un seul aurait suffis, mais il fallait que ça ait l’air nerveux, presque baclé. Alors deux, un coup près du foie, trois un qui perce un poumon, pile entre les cotes, quatre, un qui ripe sur la cage thoracique –une fausse erreur de débutant-, cinq, on retourne sur l’intestin, alors que Lockart tressaille dans ses bras, six, elle enfonce le couteau jusqu’à la garde, l’estomac n’y résistera pas, elle le sait. Dans une dernière étreinte, elle serre Lockhart, agonisant, contre elle, respirant son dernier souffle de vie en l’aidant à s’effondrer sur le sol. Elle ne devrait pas pourtant. Elle ne devrait pas l’allonger avec tant de douceur, bien qu’elle ajusta sa position à la perfection. Elle ne devrait pas caresser la joue du future cadavre avec autant de douceur, écartant une mèche mouillée de ses cheveux. Elle ne devrait pas s’excuser, une dernière fois, au creux de son oreille avant de disparaitre. Peut être est elle en train de s’attendrir un peu, Charlie. Mais Lockhart O’Meara ne le saurait jamais …



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MessageSujet: Re: i'm breaking out, last chance to lose control. (charlie)   i'm breaking out, last chance to lose control. (charlie) Icon_minitimeDim 11 Oct 2015 - 3:02

– light a fire –


Je ne l’avais pas sentie arriver. Je ne l’avais pas sentie s’approcher, et lorsque je croise son regard, je sais qu’elle sent mon cœur s’emballer comme si elle le voyait au travers de mes muscles, caché derrière mes os. Je le sais, et je sais aussi que cette fois, elle n'est pas là pour un quelconque passant. Pas de cadavre sur le chemin, personne d’autre dans les environs. Je sais que si elle a attendu que je sois dans la seule rue de mon itinéraire où je pressais toujours considérablement pas, ce n’est pas par hasard. Je sais que cette fois, elle est là pour moi.

Je n’ai pas le temps de laisser la panique me submerger, de laisser un des autres prendre ma place. Le couteau se pose contre ma gorge, et je suis pris au piège. J’entends les mots qu’elle prononce sans vraiment les entendre, avec le fol espoir que si j’arrive à me défendre verbalement, je pourrais peut-être la convaincre de ne rien faire. Le fol espoir que je pourrais m’en sortir.

Mais au moment où j’ouvre la bouche pour la supplier, je sens le couteau pénétrer mon abdomen. Je sursaute légèrement, les yeux écarquillés. La terreur me dévaste, et je vois un clone apparaître dans le dos de la petite meurtrière. Je vois mon double s’approcher dangereusement pour me protéger, et je sens Ripper venir se placer en filigrane de mon esprit, prêt à déborder. Mais alors que j'ai encore l'espoir de m’en sortir, l'espoir qu'ils m'aident à l'arrêter, le couteau sort et replonge. Le sursaut de douleur fait tituber le clone, et le troisième coup de poignard le fait disparaître. Entre les deux, Ripper apparaît ; pas le temps de faire quoi que ce soit que soudain, je ne le sens plus. Plus aucune trace de lui. Comme si l’attaque l’avait tué, comme elle était en train de tuer le corps ; comme elle était en train de me tuer, moi.

Et alors, je sais que c’est la fin. Sans Ripper, je n’ai plus rien. Un quatrième coup, puis un cinquième. Et je sais que le sixième a été porté lorsque que je la vois enfoncer la lame une dernière fois. Mais mon corps, lui, a arrêté de compter. La douleur s’est propagée partout où elle pouvait, et je sens que je n’ai plus la force de rien. J’ai agrippé par réflexe le petit corps qui a signé ma fin, comme pour l’entraîner avec moi dans un monde où, je le sais, elle ne m’accompagnera pourtant pas. Elle vient de m’y projeter mais elle me laissera y aller seul, même si au travers du froid qui m’assaille subitement, je sens ses petits bras se resserrer autour de moi. Plus de couteau pour venir creuser des trous dans ma chair, plus d’attaque meurtrière. Rien qu’une apparente douceur, accompagnant mes genoux dans leur fléchissement, et aidant mon corps à gagner doucement le sol.

Le froid obscurcit mon champ de vision. Je ne sens pas ses doigts sur mon front, ni ses mouvements calmes me placer dans une position des plus décentes. À vrai dire, à part la douleur, je ne ressens plus rien.

Et puis, finalement, même celle-ci s’estompe. Ma poitrine peine à se soulever autant qu’à s’abaisser. Au final je crois qu’elle s'immobilise à son tour, trop fatiguée pour continuer. Mes doigts ont relâché la petite carcasse qui me surplombe, et je ne m’en suis même pas rendu compte. Il n'y a plus rien ; plus rien d'autre que le froid. Jusqu'à ce que, finalement, il ne s'éloigne à son tour.

La nuit me tend ses longs bras doucereux, amicale. Je n’ai pas la force de lui tendre la main et je la laisse venir à moi, sûrement. Les ténèbres ne me semblent soudain plus si effrayants. Dans leur étreinte, il n’y a plus ni frayeur ni tracas. Plus besoin de se préoccuper des autres, de soi ou de demain.

Je ne me bats plus. Pas envie. Plus besoin.

Blotti là, dans l'obscurité, je n’ai plus peur. La vie et le monde se sont désintéressés de moi.

Et je ne suis plus rien.
Enfin.

– the end –


(c) elephant song.
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