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 Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)

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MessageSujet: Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)   Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth) Icon_minitimeJeu 15 Jan 2015 - 10:21

Bob n'aimait pas la ville. C'était même peu de le dire. il y avait du bruit, des gens, de l'agitation. Au delà de tout autre chose, il y avait des regards. Pour un mutant comme Bob, avec des particularités physiques aussi poussés, il était plus que compliqué de ne pas se faire remarquer. Tout ça était sans compté les abrutis finis qui lui rentraient dedans. Bob était donc en état de stress permanent, aux aguets. Il devait surveiller que sa peau était couverte, qu’on ne voyait pas ses yeux et que les striures bleues marbrant son cou étaient suffisamment dissimulées pour passer pour de simples tatouages un peu ratés. Toutes ses précautions ne lui donnaient pas la paix, on n’était jamais à l’abris d’un accident et dans son cas, son haptophobie n’avait rien de truculent. Un simple contact de sa peau sur n’importe quel être vivant et celui-ci était condamné à mort. A une époque, celle où son frère, Danny, était encore en vie, il avait eu accès à un sérum dont il lui restait désormais une ou deux seringues qu’il emportait partout avec lui. Le gros problème de ce sérum était sa violence pour l’organisme et son très faible pourcentage de succès. Une fois sur deux, la personne administrée était susceptible de rester.
Pourquoi, Diable, aller en ville alors ? Parce que tout le monde a besoin d’argent. Voilà pourquoi. Bob s’en passait au maximum et sa condition de chasseur trappeur l’y aidait beaucoup. Il avait un mode de vie très spartiate et il se débrouillait généralement avec ce qu’il trouvait dans la forêt ou avec de la récupération. Pour d’autres choses, il n’avait pas le choix et sa passion immodérée pour les armes blanches n’aidait pas à devenir un blanc dans cette société capitaliste. Il n’était pas spécialement contre ce système, il avait simplement trouvé une autre façon, moins couteuse, de vivre. Ca l’empêchait de croiser d’autres êtres humains et, pour sa tranquillité d’esprit, c’était totalement parfait.
En tant que trappeur, il récupérait les peaux des animaux qu’il chassait et, lorsqu’il ne voyait pas quoi en faire pour lui-même, il les entassait dans un coin et allait les vendre à la fin de l’hiver. Lorsqu’il était à cours d’argent, il en vendait plus tôt. On n’était jamais à l’abri d’un pépin.

Longeant les murs comme un voleur, Bob louvoyait d’un air mauvais, lunettes noires vissés sur le nez, capuches et gants dissimulant les parties de son corps qui n’était pas couvertes par le perfecto râpé qu’il baladait partout lorsqu’il allait en ville. Une cigarette coincée entre ses dents, il avait tout du loubard qu’on avait pas envie d’aller embêter. Naturellement, un certain vide s’était fait autour de lui, suffisant pour apaiser un peu le stress permanent de l’homme. Juché sur son dos, un sac de voyage qui avait connu des jours meilleurs était plein à craquer de fourrures. A sa ceinture, au rythme de sa marche, apparaissait l’éclat luisant et froid de son couteau fétiche. Etonnamment, ce couteau de trappeur n’était pas le plus onéreux de sa collection mais constituait là l’unique cadeau que son grand frère lui eut jamais fait. C’est-à-dire, le seul qu’il ne s’était pas senti obligé de rentre à son propriétaire d’origine.
Quittant enfin les grandes artères surpeuplés de la ville, il bifurqua vers l’est, direction un revendeur de fourrure avec qui il traitait depuis son arrivée à Radcliff. Il appréciait l’homme et c’était la seule personne amicale qu’il connaissait dans le lieu. Il n’était pas le plus sociable des hommes, pis encore, il était terriblement gêné et mal à l’aise face à des gens. Dans ce genre de cas, il ne lui restait que deux solutions : soit il ne disait rien, soit il devenait agressif.

Il se sentait suivi depuis un moment mais le stress permanent dans lequel le mettait sa présence en ville ne l’aidait pas à faire la part des choses, il força la marche et ralluma une nouvelle cigarette.
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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)   Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth) Icon_minitimeVen 13 Fév 2015 - 16:54


SI TU TOUCHES MES FESSES, JE TE BOUFFE LE FOIE
Come and get me, darling ♥
Seth n’était pas vraiment ce qu’on pouvait appeler un homme discret. Il était plutôt du genre à détonner dans le paysage, comme une silhouette colorée se découpant sur une toile de gris et de marrons. Entre son physique particulier qui jurait avec celui de l’Américain rural moyen, ses cheveux qu’il rasait de près ou qu’il laissait repousser seulement pour les coiffer en crête, sa veste en cuir qu’il sortait dès que la température descendait en-dessous des vingt degrés, ses bijoux et ses vêtements aux couleurs souvent vives, on ne pouvait pas spécialement dire qu’il passait inaperçu. Lorsqu’on le voyait ainsi passer de rue en rue, il était difficile de croire qu’il pouvait se volatiliser en un instant et devenir aussi invisible qu’une ombre.
Seth était arrogant, oui, il aimait se montrer, certes, mais lorsque venait le moment de passer sous le radar, il savait quoi faire pour qu’on ne le retrouve pas.
Et aujourd’hui était un jour où il n’avait pas envie de se faire remarquer. Habillé de différentes teintes de gris, sa fidèle veste sur le dos et un bonnet enfoncé sur le crâne, il remontait tranquillement les avenues de Radcliff, mains dans les poches, une cigarette coincée entre ses lèvres. Ses yeux bruns détaillaient les passants qui croisaient son chemin. Le Calédonien s’amusait à parier sur leur véritable nature : cet homme aux cheveux longs et l’air perdu était sans doute un mutant qui contrôlait mal son pouvoir ; cette jeune femme au sourire angélique et aux yeux froids comme la glace était membre des chasseurs qui chassaient tous ceux qu’ils considéraient comme des dégénérés. Ce libraire qui sortait balayer devant sa porte était un humain tout ce qu’il y avait de plus normal, avec des rêves, des peurs et des vices cachés qu’il ne devait même pas confier au dieu qu’il priait la nuit à en juger par la petite croix dorée qui dépassait du col de sa chemise.
Le jeune homme sourit tranquillement, tirant une bouffée de sa cigarette. Radcliff était une mine d’or, une petite ville à la population hétérogène qui s’amusait à se déchirer toute seule. Le racisme des temps modernes, c’était celui dirigé contre les mutants qui semblaient terroriser les braves gens bien pensants qui étaient prompts à juger leur prochain tant que personne ne venait voir chez eux s’ils n’avaient pas des squelettes cachés dans leurs placards. C’était ces gens-là qu’il était facile de flouer, ces gens un peu trop paranoïaques qui s’enfermaient à double tour dès que le jour commençait à décliner sans penser à vérifier qu’ils avaient bien fermé toutes les fenêtres au premier étage.

Seth en était là de ses pensées lorsqu’une silhouette qui lui était vaguement familière se dessina droit devant lui. Haussa vaguement un sourcil, il décida de suivre l’inconnu dont la démarche lui disait quelque chose bien qu’il n’arrivât pas à mettre le doigt dessus.
Ce ne fut qu’à la faveur d’un reflet dans une vitrine que le jeune homme reconnu le visage bougon et la bonne gueule – d’après ses critères – du drôle de personnage aux yeux de grenouille qu’il avait déjà croisé à plusieurs reprises : une fois en le volant, ce qui lui avait valu une bonne droite dans la mâchoire, une autre en venant l’aider dans une bagarre … ce qui lui avait valu une autre bonne droite dans la mâchoire. Parfois, le mutant se demandait comment il avait encore toutes ses dents.
Se sentant tout à coup d’humeur joueuse, il décida de suivre l’homme qui portait sur son dos un grand sac usé dont Seth aurait volontiers exploré le contenu. Il restait à distance suffisante pour ne pas se faire semer et en même temps ne pas se faire remarquer. Il tourna et vira dans les rues de la ville jusqu’à ce qu’enfin ils s’engagent dans des ruelles vides que peu de gens empruntaient. Lorsqu’il fut certain que personne ne pouvait les voir, il se changea en un nuage de sable et fila près du sol, rattrapant rapidement sa cible. Se matérialisant dans son dos, il décida de la meilleure façon d’entrer en scène. Aussi lâcha-t-il un calme mais enjoué :

- Bouh.

Il était absolument tout sourire, même s’il s’attendait à se prendre un nouveau coup ou à se retrouver avec un couteau sous la gorge – voire avec le canon d’un pistolet sous le nez s’il était particulièrement en veine ce jour-là.
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MessageSujet: Re: Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)   Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth) Icon_minitimeMer 25 Fév 2015 - 11:35

Bob n’aimait pas les surprises. En la matière, rien ne transigeait à la règle, absolument rien. Il n’aimait pas qu’on le surprenne de manière général et absolument vaste. Il n’aimait pas qu’on s’invita chez lui sans qu’il soit prévenu avant. Il n’aimait pas croisé une connaissance lointaine en ville sans que cette dite connaissance soit la raison pour laquelle il venait arpenter les rues goudronnées de Radcliff. Ce fut absolument naturellement que lorsqu’il entendit ce « bouh » lancée d’une voix joyeuse, il gronda sourdement, montrant son mécontentement tandis que sa main, leste et disciplinée alla directement chercher la lame qui pendait à son coté et vint se loger sous la gorge de l’importun.
Depuis qu’on lui avait inoculé l’antidote à sa mutation, il était devenu encore plus méfiant. Il n’avait pas choisi d’être traité. Malgré les douleurs qu’avait apporté cette mutation, il considérait que c’était ça, sa forme entière et il était ravi que ça tienne le maximum de gens à l’écart. Ca complétait parfaitement sa dégaine de mec rude qu’il ne fallait pas approché. Le remède avait eu les effets escomptés : plus de striures bleues, plus d’yeux rouges vif et fendu, plus de possibilité de bondir. Parmi tous ses effets qu’il considérait néfaste, il y en avait un qui faisait l’objet d’un débat interne vif : le poison. Certes, il pouvait fonctionner sans ses gants et sans avoir à surveiller qui il touchait et surtout qui s’approchait trop pour sa propre santé mais c’était aussi son ultime rempart contre les agresseurs et les hunters un peu trop entreprenant. Du coup, lorsque les lunettes de soleil de Bob glissèrent, ce ne fut pas des yeux rouges qui foudroyèrent l’homme du regard mais deux billes d’un bleu acier. Bob reconnut parfaitement l’illustre abruti qui avait failli mourir pour un couteau. Un couteau appartenant à Bob… Qui avait donc manqué de le tuer… Parce qu’on ne touchait pas à ses couteaux. C’était un genre de loi universelle applicable même au simple couteau de cuisine. Bob achetait peu mais lorsqu’il achetait, il n’aimait pas vraiment pas qu’on touche à ses affaires. Même avec son accord. Il fronça les sourcils .

« Casse toi. »

Bob se demandait ce que l’homme lui voulait et surtout après quoi il en avait. Si il s’intéressait à ses peaux, ça allait très très mal se passer. Il rajusta le sac sur son épaule avant de repousser l’homme et de reprendre sa route en faisant disparaitre sa lame d’un geste leste. Bordel, fallait-il qu’il tombe sur ce connard dans une ville comme Radcliff… De toute les personnes de cette foutu ville, il avait fallu qu’il tombe sur l’emmerdeur de première qui – il le savait déjà – allait lui pourrir la vie jusqu’à plus soif. Là se trouvait un avantage à ne plus être un mutant : il pourrait lui casser la gueule et s’en sortir seulement avec un peu de prison ou un avertissement… L’idée le séduisait assez malgré tout, il voulait d’abord semer Seth. Il tourna dans une rue, se guidant quasiment comme en forêt (c’est-à-dire grâce au clocher de la ville). Il n’avait pas oublié que Seth l’avait aidé, absolument pas même et c’était ce point qui le foutait d’autant plus en rogne. Il lui en devait une et ça. Quand quelqu’un vous insupportait au point de Seth – et on se demandait bien pourquoi tant de haine – le fait d’avoir une dette faisait partie de ces tabous absolu qu’on cachait dans le fond d’un tiroir sous un tas de colère en attendant gentiment d’avoir oublié que cette dette aie jamais existé. Il tourna à un carrefour et se retrouva nez à nez avec Seth. Il fronça les sourcils et jeta un coup d’œil derrière son épaule pour vérifier si il n’avait pas fait demi-tour par mégarde. La réponse évidente était bien entendu non. Il détailla Seth et finit par lacher.

« Tu veux quoi ? »

Bob enleva ses lunette et étonnamment, ces yeux bleus lui semblait être sa tare. Il en était beaucoup plus honteux que d’avoir jamais eu des yeux rouges.


Dernière édition par Robert Baxter le Mer 4 Mar 2015 - 17:31, édité 1 fois
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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)   Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth) Icon_minitimeMer 4 Mar 2015 - 14:47


SI TU TOUCHES MES FESSES, JE TE BOUFFE LE FOIE
Come and get me, darling ♥
Lorsque le regard de Seth croisa celui de l’homme devant lui, son sourire s’affaissa peu à peu avant de disparaître complètement. Plus que la lame sous sa gorge, plus que l’air particulièrement peu avenant de celui qui la tenait, ce fut la couleur de ses yeux qui le mit mal à l’aise et le fâcha quelque peu. Il s’était attendu à voir des iris rouges et des pupilles fendues comme celles de la grenouille dont il partageait une partie de son code génétique ; à la place, ce furent deux billes d’un bleu intense qui le fixèrent dans les siens.
Le Calédonien fronça légèrement les sourcils. Il n’avait plus rien de son air fanfaron, son habituelle retenue avait laissé place à un drôle de sentiment qui le faisait se sentir étrangement concerné par l’était de ce drôle de personnage qu’il n’avait pourtant croisé que deux fois en tout et pour tout.
Il se laissa repousser et accueillit le « casse toi » sans broncher, le regardant s’éloigner, pensif. Finalement, il décida de se faufiler dans les ruelles, prenant des raccourcis qu’il connaissait maintenant sur le bout des doigts pour les avoir empruntés de nombreuses fois par ennui ou par nécessité.
L’ennui avec les mutations, c’était qu’on ne savait jamais si elles allaient finir par se voir physiquement. Pour certains dons, c’était inévitable. Pour Bob – son nom avait fini par revenir au Calédonien – c’était très difficile de ne pas voir que quelque chose était différent. Entre les marques, les yeux et le poison dont Seth avait déjà fait les frais, sa mutation ne passait pas inaperçue le moins du monde. Et pour qu’il ait à ce point l’air d’un humain lambda, il avait dû lui arriver quelque chose, et ça n’avait rien à voir avec les tours joués par ce mutant farceur qui avait semé la pagaille quelques mois plus tôt. Non, ce changement, le trappeur le devait au fameux vaccin qui avait inondé le marché il y avait déjà trois semaines de ça.
En tout cas, Seth espérait qu’il s’agissait de ce « remède » et pas de ce poison que possédaient les hunters, ce fameux sérum NH25 qui privait définitivement un mutant de ce qui faisait de lui un mutant.
De rue en ruelle, le trafiquant finit par doubler l’ancien homme grenouille et l’attendit au tournant d’un carrefour. Il le détailla rapidement, comme pour vérifier qu’il n’avait pas vu n’importe quoi, qu’il avait manqué les striures marbrant la peau de l’homme et que la couleur de ses yeux n’était que le résultat d’un reflet malheureux qui aurait faussé sa perception. Mais il dû se rendre à l’évidence lorsqu’il ôta ses lunettes de soleil, révélant ses iris tout à fait normaux.

- Tu veux quoi ?

Seth le regarda un moment et finit par demander :

- Tu l’as choisi, ce vaccin, ou on t’a forcé ?

Il n’était pas sûr d’apprécier la réponse dans un cas comme dans l’autre. Et, surtout, il espérait que ce n’était pas un hunter qui lui avait fourni la seringue, auquel cas il savait déjà que le trappeur ne retrouverait jamais son apparence normale – son vrai visage, celui du mutant aux yeux rouges.

- Ca fait combien de temps que t’es comme ça ?

Encore une fois, Seth se sentait très concerné par le sort de Bob. Cela dit, il se sentait concerné par le sort des mutants et leur avenir maintenant qu’il existait, quelque part, un moyen pour effacer leurs pouvoirs.
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MessageSujet: Re: Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)   Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth) Icon_minitimeMer 11 Mar 2015 - 9:14


- Tu l’as choisi, ce vaccin, ou on t’a forcé ?

Lorsqu'il entendit la question claquée, Bob fut incapable d'être acide, incapable de lancer la moindre phrase bien sentie. Il regardait Seth, totalement immobile. Ses nouveaux yeux d'un bleu acier brillaient d'une colère ravalée qui menaçait de transpercer à tout moment mais surtout on y voyait une souffrance d'animal acculé. Il n'avait jamais voulu ça. Il n'avait pas choisi ce vaccin, pas plus qu'il n'avait choisi d'être mutant mais être mutant était naturel pour lui. Il n'en était pas fier mais cette partie grenouille était une partie intégrante de lui. Il haïssait sa nouvelle condition, bien plus qu'il n'avait bien voulu l'admettre. Il se sentait parfaitement nu, incapable de se défendre. Il avait beau avoir détesté le poison qui recouvrait sa peau, il n'avait jamais voulu se retrouver à ce point sans défense. Il n'avait plus les même reflexes, plus les mêmes capacités physiques. Il était diminué, malade, rapetissé et ça le mettait hors de lui.
Il détourna les yeux, les poings serrés, la mâchoire contractée. Le pire dans l'histoire, c'est qu'une fois de plus il se retrouvait dans un truc sans vouloir et ça, ça le mettait en rogne. En arrivant à Radcliff, il s'était promis de ne plus jamais se laisser embarquer comme Danny l'avait fait. Il avait suivi son frère dans ses pires conneries jusqu'à ce que son grand frère fasse son overdose. Il avait pris ça pour de la loyauté, maintenant il prenait plutôt ça pour de la connerie. La drogue, le vaccin... Pour lui s'était le même combat. Tout le monde se jetait avidement dessus mais personne ne savaient ce qui allait arriver après. Bob était particulièrement lucide sur ce point: il se passerait quelque chose. Effet secondaire, défaillance du corps... Il ne savait pas. Le produit arrêtait la mutation, qui savait ce que ça arrêtait d'autre sans que personne ne le sache. Il vivait donc dans une angoisse permanente. Allait-il s'écrouler et mourir comme un con à cause d'un abruti qui pensait devoir soigner chaque mutant qu'il croisait?

- Ca fait combien de temps que t’es comme ça ?

Bob haussa les épaules, désemparé par tout ça. Ca le dépassait tout ça. Tout ce qu'il avait jamais voulu changé dans sa mutation était le poison et encore, il voulait simplement pouvoir le produire ou non selon les situations. Il avait simplement voulu être capable de toucher quelqu'un sans le tuer. A la place, il avait hérité de ça. L'univers se foutait vraiment de sa gueule.

-Pas longtemps...

Il déglutit et regarda autour de lui pour se repérer. Il reprit sa marche en lançant.

-Pas assez pour les effets secondaires...

Il pensait très fort: pas assez pour commencer à mourir à petit feu. Il se dirigea plus lentement vers son point d'arriver, inquiet de ce qui allait lui arriver et surtout comment. Il tourna à l'angle d'une rue et s'arrêta, à l'abri des regards, pour pousser un soupir et essayer de se calmer. Il fallait qu'il se calme avant de voir rouge, il le savait. Il arrivait un moment où sa colère atteignait un tel stade qu'il devenait violent, presque indépendamment de sa volonté et il la sentait monter, prendre de l'importance et gonflée jusqu'à devenir quasiment inarretable. Il regarda la poubelle à coté de lui puis vérifia que personne n'était là. Il se mit à la frapper comme si sa vie en dépendait, comme si cette poubelle lui avait fait du mal personnellement. Il s'arrêta, le tibia probablement en sang. Il ramassa le sac plein de peau qui était tombé de son épaule avant de se tourner pour reprendre sa route mais il se figea net pour la seconde fois de la journée, faisant de nouveau face à Seth. Il plissa les yeux.

-Sans déconné, c'est quoi ton probleme..?

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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)   Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth) Icon_minitimeVen 13 Mar 2015 - 21:09


SI TU TOUCHES MES FESSES, JE TE BOUFFE LE FOIE
Come and get me, darling ♥
Seth ne se prétendait pas expert en relations humaines. Il n'avait aucun don lui permettant de lire dans les pensées des autres, il n'était pas empathique, pas plus qu'il ne pouvait décrypter les minuscules mouvements sur le visage de quelqu'un. Il avait parfois du mal à lire les gens avec lesquels il interagissait, et la plupart du temps, il s'en fichait royalement, suffisamment sur ses gardes avec ceux qu'il jugeait suspicieux pour ne pas avoir à faire affaire avec eux plus longtemps que nécessaire ; et pour ce qui était de son très restreint cercle d'hommes et femmes de confiance, il savait à quoi s'en tenir avec eux et notait rapidement chaque changement d'humeur, chaque différence par rapport à ce qu'il considérait comme leur état normal.
Non, Seth n'était pas franchement doué pour comprendre les émotions d'autrui. Mais il savait reconnaître la colère quand il en voyait, et c'était de la colère qui était présente dans les traits de Bob, suintant de sa peau comme le poison qu'il n'avait plus. Le mutant était persuadé d'y voir aussi un peu de honte, comme si le fait de se retrouver ainsi - de se retrouver humain et juste humain - le mettait plus mal à l'aise que quoi que ce soit d'autre. Il pouvait très bien le comprendre, cela dit : son don faisait partie intégrante de qui il était, et à partir du jour où il s'était manifesté pour la première fois, il lui avait permis de se construire et de devenir l'homme qu'il était aujourd'hui. Si du jour au lendemain il n'était plus homme de sable mais juste de chair, il le vivrait incroyablement mal ; il le prendrait comme une amputation forcée, comme si on lui avait ôté une partie de son coeur. Ce n'était pas une question de fierté de mutant mal placée, c'était juste un fait : ce pouvoir de se changer en sable ou de le manipuler faisait autant partie de lui que ses reins, ses poumons ou ses yeux.
Pas bien difficile d'imaginer ce que ressentait Bob. Pas bien difficile non plus de compatir à sa douleur et à sa colère. Et encore une fois, le Calédonien espérait que ce qu'on lui avait injecté était du NH24, et pas ce redoutable NH25 qui lui aurait assuré une suppression définitive de son côté grenouille. Seth se plaisait à imaginer que quelque part dans le monde, des scientifiques mutants comme humains travaillaient à un antidote. Même s'il savait très bien que ce n'était pas le cas.
Il ne broncha pas lorsque Bob lui répondit.

- Pas longtemps ...

Seth ouvrit la bouche pour demander des précisions, mais le vacciné s'éloignait déjà, se retournant pour ajouter :

- Pas assez pour les effets secondaires.

Le trafiquant haussa un sourcil en le regardant partir. Ces effets secondaires, il en avait entendu parler, mais d'après ce qu'il avait compris, ils différaient pour chacun. Il se demandait à quoi le trappeur aurait droit lorsque les effets du remède se seraient estompés.
Plissant les yeux, le Calédonien attendit que l'homme soit suffisamment loin pour se mettre à le suivre à nouveau. Une fois qu'il avait une idée en tête, impossible de l'en déloger, et il avait décidé qu'aujourd'hui, il suivrait Bob. Au moins, il savait que ce coup-ci, s'il devait se prendre un coup, il ne risquait pas de mourir empoisonné.
Silencieux comme une ombre, il emboîta le pas à cet homme qui avait réussi à éveiller sa curiosité et attirer son attention. Il ne savait pas trop comment le trappeur avait réussi cet exploit, mais il l'avait fait - pour son plus grand bonheur.
Seth manqua malgré tout le perdre durant un moment, jusqu'à ce que de grands bruits et de sourds grondements de colère lui parviennent d'une petite rue non loin. Le mutant s'y dirigea, et trouva le vacciné en train de joyeusement fracasser une poubelle, comme si elle avait été l'unique responsable de son malheur. Le Calédonien haussa un sourcil et croisa les bras avant de s'appuyer contre un mur. Il regardait faire Bob tout en jetant régulièrement un coup d'oeil par-dessus son épaule, vérifiant qu'aucun passant infortuné n'arrive au mauvais endroit au mauvais moment. Il ne sut pas combien de minutes exactement il resta là à faire le guet, attendant que le temporairement ex-mutant finisse de défouler une partie de sa colère ; lorsqu'il en eut terminé, Seth s'approcha de lui.
Leurs regards se croisèrent une fois encore, à la surprise et au grand désarroi de la grenouille qui le fixa en plissant ses yeux désormais bleus.

- Sans déconner, c'est quoi ton problème ...?

Seth sourit et haussa un sourcil.

- De quel problème on parle, là ? Parce qu'il paraît que j'en ai quelques uns.

Il se pencha et ramassa une peau qui était tombée du sac râpé que l'homme portait sur son dos et la lui tendit.

- T'as perdu un truc.

Il glissa ensuite les mains dans ses poches et le détailla un peu mieux que lors de leurs précédentes rencontres. Il ne manqua pas de remarquer la tâche sombre toute fraîche sur la jambe de son pantalon.

- Tu t'es éclaté le tibia, j'espère que tu l'sais.

Il l'observa une nouvelle fois avant de dire :

- Si tu peux survivre avec ça, j'te paye un verre. T'as la gueule de quelqu'un qui a besoin d'un verre.

Et il le pensait sincèrement. Seth était plus sociable qu'il en avait l'air, et s'il pouvait offrir une bière à quelqu'un qui avait l'air d'avoir besoin d'une bière, il le faisait volontiers. Cela dit, il lui arrivait aussi de faire ça de façon purement intéressée, et il y avait malgré tout un peu de ça dans la proposition qu'il faisait à Bob. Il aurait bien voulu en savoir plus sur ce drôle de type à l'expression perpétuellement bougonne, et s'il fallait le suivre ou le traîner dans un bar, alors il le suivrait ou le laisserait dans un bar.
Il ne lui laissait pas spécialement le choix de toute façon.
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MessageSujet: Re: Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)   Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth) Icon_minitimeDim 15 Mar 2015 - 2:09


- De quel problème on parle, là ? Parce qu'il paraît que j'en ai quelques uns.

Bob le détailla et haussa les épaules. Il ne savait pas et quelque part, il était content que quelqu'un l'ai vu s'énerver. Il se rendait  compte comme ça. A quel point il était ridicule. Il le vit se pencher pour ramasser une des peaux tombées de son sac. Il lui tendit, Bob la prit sans lui arracher des mains. Beaucoup moins agressif, bien qu'il ne se rende absolument pas compte de son changement d'attitude. Il hocha la tête pour dire merci. La vérité c'était qu'il était content que quelqu'un lui ai posé les questions qui le taraudait aussi. Il ne croyait pas vraiment qu Seth soit affecté par son sort. Pourquoi l'aurait-il été? Il faisait semblant d'y croire, ça n'était pas plus mal. Ça lui donnait une illusion au loin dans son subconscient qu'il comptait pour quelqu'un, fut-il le premier connard venu. Une douleur irradiait de son tibia par vague successive que seul quelqu'un passer à tabac et habitué à se battre à mains nues comme Bob pouvait ignorer parfaitement. Il rangeait sa peau dans son sac, renouant les liens qui le tenait fermer et le remettant sur son dos.

- Tu t'es éclaté le tibia, j'espère que tu l'sais.

Bob regarda son tibias et détailla la tache sans grande réaction. Oui, il avait mal, oui ça saignait, non il ne pouvait pas s'en occuper. Malgré tout, ses sourcils se froncèrent un peu plus tandis qu'un tic de colère parcouru son visage. Dans ses moments de violence pure, où il perdait le contrôle, il se détestait. Il y voyait des relents de son père, de son frère... Tout ce qu'il avait détesté tout bas tout en suivant le mouvement et dont il avait toutes les difficultés du monde à faire disparaitre malgré l'acharnement avec laquelle il luttait. Il haussa les épaules et dit simplement.

Juste un peu d'sang. C'est que dalle.

Il tapota son pied sur le sol pour faire passer l'engourdissement et s'assurer qu'il pouvait s'appuyer dessus sans risquer de se casser la gueule. Il ne manquerait plus que ça. Il rajusta le sac sur son épaule et sentit le regard de Seth glisser sur lui avec une certaine gêne qu'il ne s'expliquait absolument pas. Il y avait une raison pour laquelle il préférait la tranquillité de sa forêt au tumulte de la ville. Personne ne vous regardait, personne ne vous jaugeait. Ca le mettait terriblement mal à l'aise et éveillait en lui la sensation d'être un bon à rien. Cela avait autant à voir avec son passé plus que mouvementé qu'avec son manque d'éducation. Il n'arrivait jamais à se sentir à la hauteur. Dans la forêt, tout était tellement plus simple. Trouver à manger, trouver à boire, s'occuper des problèmes de la maison, gérer les prédateurs, dormir... Survivre. C'était d'une simplicité bête et méchante dans l'esprit de Bob. C'était un maitre du pistage et il savait trouver son chemin n'importe où, il était capable de repérer tout et n'importe quoi dans les bois et n'avait absolument pas conscience du génie qu'il était dans ce domaine, persuadé d'être parfaitement nul en tout grâce à son père et aussi grâce à son frère.


- Si tu peux survivre avec ça, j'te paye un verre. T'as la gueule de quelqu'un qui a besoin d'un verre.

Bob haussa un sourcils et pour le coup, regarda Seth droit dans les yeux, sans animosité. Est-ce qu'il venait de lui proposer de lui payer un verre pour de vrai?... Bob le considéra un long moment. Était-ce possible que Seth ne soit pas le connard aux mains baladeuses qu'il avait vu jusqu'à présent? Après tout, il n'était pas le mec taciturne et brutal que tout le monde croyait... Il sortit un paquet de cigarettes de la poche intérieur de son cuir et la cala entre ses lèvres avant de l'allumer, la flamme faisant rougeoyer ses yeux bleus. Il recala son sac et d'un mouvement de tête très discret alors qu'il tournait, il l'invita à le suivre. Pas un mot ne sortit de sa bouche, pas une vraie invitation mais pas de refus non plus. C'était le genre de choses que Bob ne savait pas vraiment faire ou du moins qu'il ne savait pas vraiment faire sans se sentir parfaitement ridicule. Il se dirigeait vers son revendeur. Il fallait qu'il livre ces peaux aujourd'hui sinon il louperait une grosse vente et il avait désespérément besoin de cet argent pour faire des réparations nécessaires avant les prochaines grandes pluies. Il marcha une dizaine de minutes, incapable de savoir l'heure qu'il était avec tout ces batiments qui coupait le soleil de sa vue. Lorsqu'il arriva devant il lança sa clope par terre de rage et lança un regard furieux à la grille. Trop tard. Le revendeur avait fermé boutique pour la journée. Pas de vente. Pas d'argent... Ca allait lui couté cher.

-Putain!

Il piétinait sur place essayant de ne pas exploser une seconde fois dans la journée. Son regard tomba sur Seth et refit le chemin jusqu'à la grille. Finalement... Pourquoi pas.

-T'as parlé d'un verre...?

Il renifla, pas sur d'être vraiment super chaud pour cette idée mais il valait mieux boire un coup avec quelqu'un plutot que de rester dans son coin à peter un cable et finir par taper sur tout et n'importe qui, juste pour se calmer.
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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)   Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth) Icon_minitimeDim 15 Mar 2015 - 21:02


SI TU TOUCHES MES FESSES, JE TE BOUFFE LE FOIE
Come and get me, darling ♥
Lorsque Bob releva la tête pour le regarder dans les yeux, Seth soutint son regard sans ciller. Il eut l’impression que cette offre de lui payer un verre, bien peu de gens l’avaient fait à la grenouille. Cela dit, avec le venin qu’il exsudait d’ordinaire, il ne devait pas avoir spécialement l’occasion d’entrer en contact avec qui que ce soit – ou de vouloir le faire. Petit à petit, le Calédonien commençait à comprendre certaines choses. Il allait mettre le temps avant d’avoir toutes les cartes en main, et il mettrait le temps également à comprendre tout ce qui avait pu se passer dans la vie du trappeur pour qu’il soit comme il était aujourd’hui. Mais il y arriverait. Il avait bien envie d’en savoir plus sur ce drôle de type qui, finalement, avait l’air de bien regretter sa mutation.
Il le regarda s’allumer une cigarette et lui faire un discret signe de tête avant de s’éloigner. Seth sourit et, mains dans les poches de son pantalon, lui emboîta le pas. Il ne lui avait pas explicitement dit de le suivre, mais il ne lui avait pas explicitement dit l’inverse non plus. De toute façon, même lorsqu’on lui disait non, il avait tendance à passer outre ce refus. Le trafiquant parcourut les rues de Radcliff en compagnie du vacciné silencieux, jusqu’à ce qu’ils arrivent à leur destination. Le trafiquant connaissait cette boutique pour y être allé une paire de fois, aussi bien pour acheter que pour vendre. Et visiblement, le fait qu’elle soit déjà fermée énerva grandement Bob.

- Putain !

Seth haussa un sourcil en le voyant faire, se demandant ce qu’il y avait de si dramatique à devoir attendre quelques jours avant de vendre ses peaux. S’il y avait une urgence, cependant, il comprenait un peu mieux cette colère. Il le regarda l’observer lui, puis regarder la grille devant la porte d’entrée.

- T'as parlé d'un verre ...?

Le Calédonien hocha la tête.

- J’ai parlé d’un verre.

Il fouilla dans la poche de sa veste et en sortit son paquet de cigarettes. Il en prit une pour lui et la coinça entre ses dents avant d’en proposer une à Bob, puis rangea le paquet, alluma son petit bâton de nicotine et s’éloigna en faisant signe à l’homme de le suivre. Ils n’étaient pas loin d’un bar qu’il fréquentait régulièrement et où ils pourraient se poser dans un coin tranquillement si le trappeur n’avait pas envie de se mêler au reste de la foule. Tout en marchant, Seth réfléchissait à un sujet de conversation. Il avait un peu de mal à savoir ce qu’il pourrait dire qui pousserait Bob à articuler plus de deux phrases. Mais il finirait bien par trouver.
Puis il eut une idée. Il tourna la tête vers lui.

- Si t’as besoin d’argent rapidement, j’peux m’occuper de tes peaux si tu veux. Ça m’étonnerait que j’arrive pas à trouver un acheteur.

C’était l’un des dons du Calédonien : il pouvait vendre n’importe quoi à n’importe qui. Tout ce qui lui passait entre les mains – armes, bijoux, bibelots, médicaments et tant d’autres choses encore – trouvait un acquéreur. Il était incroyablement doué pour le négoce et ses arguments de vente étaient parfaitement ficelés. Et il s’arrangeait toujours pour fixer un premier prix assez haut au cas où la partie adverse décide de le négocier. S’il était obligé de le baisser, il le vendait à un prix normal, sinon, il faisait des bénéfices non négligeables. Et il trouverait bien quelqu’un à qui vendre les peaux et fourrures de Bob pour une jolie petite somme.
Ils finirent par arriver devant le bar. Seth finit sa cigarette et laissa tomber le mégot au sol avant de l’écraser sous sa chaussure, puis poussa les portes de l’établissement. Un certain brouhaha lui parvint, mais il savait aussi qu’on était loin d’atteindre un pic de fréquentation. Il salua rapidement le barman qui commençait à le connaître à la longue, et alla s’asseoir au bout du bar avant de commander deux bières.
Il laissa Bob s’installer à côté de lui et le détailla à nouveau avant de sourire finalement.

- C’est marrant, la dernière fois qu’on s’est croisés dans un bar, j’ai pas le souvenir que ça se soit spécialement bien terminé.

Ca avait même dégénéré en baston générale, au plus grand bonheur de Seth qui avait pu se défouler un peu ce soir-là. Et il avait appris le nom de l’homme avec qui il allait boire aujourd’hui, ce qui était un plus non négligeable.
Il prit son verre lorsqu’il arriva, trinqua rapidement avec Bob et but une longue gorgée avant de soupirer d’aise. Il n’était pas spécialement mécontent d’être assis devant une pinte, et la compagnie aurait pu être bien plus désagréable. Il se tourna vers ladite compagnie.

- Tant que j’y pense, si jamais t’as besoin d’un truc – à acheter ou à revendre – hésite pas à venir me voir.

Il sourit, la fine barbiche noircissant son menton venant accentuer son sourire.

- Et ça ira probablement plus vite si tu passes par moi, d’ailleurs.

L’illégalité n’avait pas que du mauvais. Entre autres avantages, les déboires administratifs n’existaient plus et les transactions se faisaient beaucoup plus rapidement. Pratique quand on avait besoin de trouver ou de se débarrasser de quelque chose très vite.
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MessageSujet: Re: Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)   Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth) Icon_minitimeJeu 19 Mar 2015 - 18:06


   

   
Bob & Seth
Si tu me touches les fesses, je te bouffe le foie. 'Cause fuck you, that's why!
   

   


- J’ai parlé d’un verre.

Bob hocha la tête, soulagé que cette proposition existe car elle signifiait aussi une perspective joyeuse dans une journée un peu merdique. Il regarda Seth fouiller ses poches, se demandant bien ce qu'il allait en sortir. Il haussa un sourcils en voyant la cigarette devant lui, un peu perplexe. C'était déjà arrivé qu'on lui donne des cigarettes- en de très rares occasions qui ne devaient pas aller plus loin que les doigts de la main  de Bob. Il la prit, circonspect, et l'alluma avalant une large bouffée. Il suivit Seth, toujours aussi méfiant envers le reste du monde. Il se demandait si l'endroit en question était fréquenté, si il allait être suffisamment à l'aise pour ne pas être bêtement agressif comme il l'était lorsque la pression était trop forte. Il se rendait bien compte qu'il ne pouvait pas envoyer chier l'homme qui lui avait offert un verre. Seth n'était pas aussi con qu'il le pensait et il commençait à réaliser qu'il s'était trompé sur le mutant. Il avait l'air d'être quelqu'un qui comprenait les choses sans qu'on ai besoin de parler. C'était une donnée qui rassurait un peu Bob vu le nombre de choses qu'il ne disait pas. A commencer par ce qu'impliquait le fait qu'il ne vende pas ses peaux. Il imaginait que pour quelqu'un d'aussi cosmopolite que Seth, ça n'avait rien de bien grave. Pour Bob, c'était totalement désastreux. Cet argent devait lui donner la possibilité de retaper la toiture qui commençait sévèrement à prendre cher. Il savait déjà que d'ici les prochaines pluies, il se retrouverait les deux pieds dans l'eau et une fois que l'intérieur serait trempé, toute la maison deviendrait insalubre.

- Si t’as besoin d’argent rapidement, j’peux m’occuper de tes peaux si tu veux. Ça m’étonnerait que j’arrive pas à trouver un acheteur.

Bob s'arrêta et pencha la tête sur le coté, surpris. Il détailla Seth sans rien dire. Est-ce qu'il venait de se proposer pour les vendre? Pourquoi diable se proposait-il pour les vendre? Personne, à part les professionnels, ne s'était jamais proposer de faire ça... Pourquoi quelqu'un voulait-il l'aider. C'était absolument saugrenue. Il continua de marcher derrière Seth, le suivant dans le bar, il ne prêta absolument pas attention aux personnes présentes autour. Il se contenta de suivre, d'observer Seth. Il se demandait si il pouvait lui faire confiance. Il n'avait pas le choix, cela dit, si il perdait sa maison à cause d'une pluie soudaine, il aurait un  problème bien plus gros que de faire confiance à un homme qui l'avait volé par le passer. Il s'assit à coté de Seth et laissa l'homme commander les deux bières sans calculer un traitre mot de ce que disait l'homme. Il avait perdu de son air bougon, on le sentait en train de réfléchir. Trop surpris par une proposition qu'il n'avait pas spécialement prévu. Il n'était pas habitué à la gentillesse. Il n'était pas non plus habitué à ce qu'on le dépanne d'une manière ou d'une autre. Du coup, il se retrouvait totalement perplexe face à un Seth qui ramait tout ce qu'il pouvait pour communiquer avec un Bob complètement muet qui, de toute façon, ne l'entendait absolument pas. L'ex mutant était loin d'être bête, il n'était pas surdoué mais il savait réfléchir. Il était pragmatique et faisait en sorte d'agir au mieux de la situation.
Il devait reprendre les faits: Il avait des problèmes de toiture assez graves, il n'avait pas un dollars de coté, rien à vendre de valeur chez lui qui pourrait trouver acquéreur rapidement, excepté la vielle moto qu'il avait retapé et dont il était totalement hors de question qu'il se sépare. Restait alors les peaux qu'il avait chassé ses derniers mois... Le tanneur ne serait pas ouvert avant plusieurs jours. Deux options s'ouvraient à lui à partir de là: soit il prenait le risque d'attendre que le tanneur ouvre une nouvelle fois, soit il prenait le risque de se  faire pigeonner par Seth. Il trinqua d'un air absent et  but sa pinte d'une traite sans même réaliser. Il continua de réfléchir un long moment avant de se tourner vers Seth qui le regardait étrangement. Il n'y prêta pas attention et dit.

"- Quand tu dis rapidement...?"

Il plissa les yeux et renifla un peu. Il regarda autour de lui, réalisant où il se trouvait pour la première fois depuis qu'ils s'étaient assis au bar. C'était beaucoup  plus classe que tout les bars qu'il avait jamais fréquenté. Il déglutit, pas spécialement à l'aise. Il finit par regarder Seth une nouvelle fois.

"- Si j'te fais confiance, tu me la feras pas à l'envers, hmm?"

Fallait-il qu'il ai besoin de cet argent pour envisager réellement de faire ça. Il refléchit encore un moment et finit par dire.

"-Il m'en faut au moins $1300... Sinon ça vaut pas l'coup."
 

Il se tut une nouvelle fois et regarda son verre vide. Il ajouta, un peu gêné de dire ça.

"- Si j'les ai pas demain, c'est la merde."
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Dernière édition par Robert Baxter le Jeu 2 Avr 2015 - 9:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)   Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth) Icon_minitimeSam 21 Mar 2015 - 13:05


SI TU TOUCHES MES FESSES, JE TE BOUFFE LE FOIE
Come and get me, darling ♥
Seth arrêta de parler assez rapidement en ne voyant aucune réaction de la part de Bob. Il haussa un sourcil et le détailla avant de remarquer son air étrangement absent. Il ne savait pas depuis combien de temps il était perdu comme ça dans ses pensées, ni s’il avait entendu un traître mot de ce qu’il venait de lui dire. Le Calédonien but une nouvelle gorgée de sa bière en l’observant, plissant légèrement les yeux, puis commença à lever la main pour le secouer un peu – ou l’agiter devant son visage jusqu’à ce que ça finisse par provoquer une réaction. Il n’eut pas le temps de mettre son geste en pratique cependant : l’ex grenouille attrapa sa pinte et la vida d’une traite sans broncher. Seth le regarda faire en haussant un sourcil, se demandant s’il allait s’arrêter avant d’avoir fini son verre, et en se demandant aussi jusqu’où allait sa résistance à l’alcool s’il était capable d’en boire autant d’un coup sans flancher. Il inscrivit cette question dans un coin de sa tête, se disant qu’il y regarderait de plus près dès que possible.
La performance du trappeur n’en restait pas moins impressionnante malgré tout.

- Bonne descente …

Bob se tourna finalement vers lui après être sorti d’il ne savait quelle pensée.

- Quand tu dis rapidement...?

Le trafiquant le laissa s’interrompre et regarder tout autour de lui, comme s’il se rendait compte seulement maintenant de l’endroit où il se trouvait. Seth pencha la tête sur le côté, se demandant quel genre d’endroit il pouvait bien fréquenter en temps normal pour réagir aussi violemment à un bar qui, certes, n’était pas en ruines ni noir de crasse et d’ivrognes, mais qui était loin d’être un bâtiment de grand standing. Cela dit, il ne pouvait pas vraiment faire de commentaire à ce sujet vu les lieux qu’il visitait de temps en temps, pour le travail ou par nécessité.
Il soutint le regard de Bob lorsqu’il se tourna vers lui une fois encore.

- Si j'te fais confiance, tu me la feras pas à l'envers, hmm ?

Le Calédonien sourit et secoua la tête.

- J’arnaque pas les fournisseurs, c’est mauvais pour les affaires.

Et, dans son cas, c’était mettre sa vie en danger, mais à ce stade, ce n’était plus qu’un menu détail. Les cibles de ses arnaques étaient très particulières, généralement des clients impatients qui lui portaient sur les nerfs suffisamment rapidement pour qu’il choisisse de les flouer de quelques billets supplémentaires. Ses préférés étaient ceux qui venaient à lui en étant persuadés de connaître son travail mieux que lui, d’être des spécialistes de tous les produits qu’il mettait à la vente alors qu’en réalité ils ne savaient absolument rien. Eux étaient les plus drôles à faire tourner en bourrique.

- Il m'en faut au moins $1300... Sinon ça vaut pas l'coup.

Seth siffla entre ses dents et sourit. 1300 dollars, c’était une jolie somme. Et vu le personnage, il doutait que ce soit pour le plaisir de remplir son compte en banque.

- 1300 balles, hein … A qui tu dois autant d’argent ?

Il avait lancé ça sur le ton de la plaisanterie, pour la simple raison que beaucoup de ceux qui venaient vers lui pour une revente en urgence avaient besoin de l’argent qu’ils en tiraient pour éponger une dette qui leur apporterait beaucoup, beaucoup de problèmes autrement.
Il ne pensait pas vraiment que Bob avait un souci de ce genre. Il ne savait pas non plus pourquoi il avait besoin d’autant d’argent. Au final, il ne savait pas grand’ chose de ses motivations tout court. Mais il lui avait proposé un service et il le ferait. Malgré sa grande gueule et son caractère de chien, Seth restait un homme de parole.

- Si j'les ai pas demain, c'est la merde.

Le trafiquant haussa un sourcil et finit son verre. Il fit signe au barman et commanda deux bières une nouvelle fois avant de se tourner vers le mutant vacciné.

- D’ici demain, ça va être juste … J’en tirerai maximum 700 dollars, sauf si y a un gros acheteur dans le lot, mais j’en doute un peu.

Il réfléchit rapidement, tapotant son verre du bout des doigts au rythme d’une musique qu’il avait souvent entendue sans se rappeler ni où ni dans quelles circonstances. Trouver quelqu’un à qui revendre les peaux pour un joli prix, c’était tout à fait faisable, là n’était pas la question. La question, c’était de savoir qui pourrait payer suffisamment cher pour obtenir la somme que voulait Bob pour le lendemain. Il lui aurait demandé de revendre des bijoux ou des armes, les choses se seraient passées beaucoup plus simplement. Mais là, pour des peaux et des fourrures, ça allait se corser un peu. Juste un tout petit peu.
Seth haussa un peu les épaules et sourit.

- Ou alors, on va faire comme ça : demain, je te file l’argent que j’ai réussi à récupérer, et l’avance qu’il faudra pour faire 1300.

Il se tourna vers lui.

- Et si jamais je suis pas remboursé de ce que je te donne, tu me devras un service.

Il ne savait pas encore quoi comme service, mais ce dont il était certain, c’était qu’il le lui demanderait, peu importe qu’il récupère son argent ou non.
Il but tranquillement le verre rempli qu’on venait de poser devant lui.
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MessageSujet: Re: Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)   Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth) Icon_minitimeVen 3 Avr 2015 - 15:06


 

 
Bob & Seth
Si tu me touches les fesses, je te bouffe le foie. 'Cause fuck you, that's why!
 

 


- D’ici demain, ça va être juste … J’en tirerai maximum 700 dollars, sauf si y a un gros acheteur dans le lot, mais j’en doute un peu.


Bob grimaça un peu. Calculant rapidement si il pouvait optimiser les dépenses pour ne pas dépasser cette somme. C'était moitié moins que ce dont il avait besoin. C'était un problème, un sacré problème, même. Il savait que pour trouver de bon acheteur, il fallait du temps. Bob ne l'avait pas. Pas de créancier en vue mais la perspective de retrouver sa cabane infiltrée par les moisissures n'avait rien de réjouissant. Bob n'avait pas une vie confortable au sens de n'importe qui mais un environnement sain était une chose sur laquelle il ne plaisantait pas. La raison à cela était simple: s'il tombait malade, personne ne relevait les pièges, si personne ne relevait ces pièges, il n'y aurait pas d'animaux, pas à manger et pas de fourrures et finalement pas d'argent. Il était donc vital, qu'il garde une maison saine, à l'abris de l'humidité et de toute espèce de champignons ou moisissures. Il détailla son verre et l'attaqua plus tranquillement que le premier. Il réfléchissait: non, ça ne rentrerait pas avec 700 dollars... Il soupira et passa la main sur son visage. C'était exactement pour ces raisons que, parfois, il détestait sa condition. Il aurait bien aimé faire autre chose ou plutôt, il aurait aimé avoir le choix de faire autre chose mais sans éducation minimum, difficile de prétendre à quoique ce soit d'autre. Il lui fallait au moins 1000 dollars... Au moins, ça. 1300 lui permettrait d'isoler et de faire quelque chose de plus solide, de plus résistant et qui, par extension, lui couterait moins cher. Il pesta un peu, s'insultant presque. Pourquoi avait-il trainé? Pourquoi n'avait-il pas vendu tout ça hier? Il avait fait choux blanc ce matin, rien de bien grandiose et les peaux avaient été prêtes dès la veille. Il avait pensé ne pas être en retard et pourtant, il se retrouvait à discuter avec un trafiquant qui avait déjà tenté de le voler. Il se sentait parfaitement stupide et crédule.

- Ou alors, on va faire comme ça : demain, je te file l’argent que j’ai réussi à récupérer, et l’avance qu’il faudra pour faire 1300.


Bob haussa les sourcils et tourna la tête vers Seth. Pourquoi le calédonien ferait-il ça? En gros, si les prévisions du trafiquant était justes, il allait lui prêter 700 dollars. Comme ça. Pour la beauté du geste...? Personne ne faisait ça. Personne n'acceptait des trucs pareils, c'était parfaitement ridicule. Bob fronça les sourcils et but sa bière en silence. Il y avait forcément une contre partie, il suffisait d'attendre suffisamment longtemps pour l'entendre. Il le savait. Il laissa Seth lui faire face et continuer sa phrase. Bob s'en sentit presque détendu. Il allait savoir le fin mot de l'histoire et saurait à quoi s'en tenir.

- Et si jamais je suis pas remboursé de ce que je te donne, tu me devras un service.

Bob n'aimait pas ça du tout. Il fronça les sourcils et posa son verre pour détailler Seth. Quel genre de service pourrait il bien lui demander? Cela valait-il le coup de se retrouver à disposition d'un personnage aussi chafouin que Seth. Il  regarda autour de lui, remarquant que le bar se remplissait à vu d'œil. C'était une sale journée pour les agoraphobes comme Bob... Il se tendit sensiblement et finit par demander.

-Quel genre de service.

Il avait déjà dû des services à des gens et vu le milieu dans lequel il avait trainé, ça n'avait jamais été très joli: Passage à tabac, récupération de matériel louche, surveillance, passage de drogue... Il avait passé sa vie à rendre des services à son frère pour l'avoir sauver de la mort, à son père pour le laisser vivre sous le même toit que lui... Bob était donc très méfiant lorsqu'il s'agissait de devoir de service à qui que ce soit. Il savait parfaitement une chose, cependant, lorsque quelqu'un proposait ce genre de chose, nulle doute que même si l'argent était là, il devrait malgré tout un service. Voilà qui prêtait à réfléchir... Bob vida son verre en réfléchissant, silencieux un assez long moment avant de regarder Seth.

-Tu peux avoir la somme pour demain?...

Il pencha la tête sur le coté, murmurant plus pour lui que pour n'importe qui d'autre.

-Après demain, y aura des averses... Tout doit être fini avant...


Si Seth était capable de ça, si jamais il était réellement possible de lui trouver cet argent alors le service  n'était pas cher payé. En cas de gros dégâts, il ne pourrait pas se permettre de reconstruire sauf en coupant des arbres dans la foret, impliquant de louer un matériel qui lui couterait beaucoup plus cher que ce qu'il pouvait se permettre.
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MessageSujet: Re: Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth)   Si tu touches mes fesses, je te bouffe le foie (pv Seth) Icon_minitimeMar 7 Avr 2015 - 1:47


SI TU TOUCHES MES FESSES, JE TE BOUFFE LE FOIE
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Plus la conversation avançait, plus Seth voyait Bob se tendre. L’homme était encore plus méfiant qu’il ne l’avait cru, et le trafiquant pensa un moment que sa proposition allait être refusée sèchement – mais il était également conscient que cette vente comptait énormément pour l’ex mutant et qu’il ne pouvait pas se permettre d’être tatillon sur la question. Et s’il voulait son argent le lendemain sans faute, il lui faudrait passer par Seth. Le mutant était vantard et orgueilleux, mais il n’avait pas forcément toujours tort de l’être ; il avait un don pour les affaires, aussi illégales soient-elles, et il trouverait un acheteur pour ces peaux et ces fourrures. Il n’était pas sûr d’avoir la somme demandée dans les prochaine vingt-quatre heures vu le timing très serré dont il disposait, mais il en obtiendrait suffisamment pour ne pas avoir à mettre beaucoup de sa poche.
Il était également très sérieux sur l’offre qu’il avait faite : il prêterait les dollars qui manqueraient pour arriver aux 1300 que Bob espérait tirer de son travail. Mais plutôt que de jouer au bon petit mafieux et d’exiger un remboursement avec des intérêts colossaux, Seth préféra lui réclamer un service. Un simple service auquel la grenouille ne pourrait se soustraire, et il savait pertinemment qu’il honorerait sa part du marché.

- Quel genre de service ?

Le trafiquant sourit et haussa plusieurs fois les sourcils, l’air malicieux.

- Tu verras bien.

Les talents de Bob pourraient toujours lui être utiles d’une manière ou d’une autre ; il ne savait pas encore comment, mais il y réfléchirait et se souviendrait de lui en temps et en heure. S’il était très réticent à l’idée d’avoir la moindre dette envers qui que ce soit, il s’assurait qu’on paye toujours celles qu’on avait envers lui. Il ne faisait pas la charité, sauf à de très rares exceptions. De manière générale, il n’appréciait pas spécialement qu’un contrat ne soit pas respecté par les deux parties, bien qu’il n’était pas rare qu’il s’amuse avec les mots et les termes pour mener son client en bateau. Il avait déjà manqué se faire prendre à son propre piège, et il en était devenu encore plus méfiant, s’arrangeant pour toujours être en position de force. Et dans ce cas précis, il l’était complètement.
Le Calédonien but tranquillement une nouvelle gorgée de bière, soutenant le regard de Bob lorsqu’il se tourna vers lui.

- Tu peux avoir la somme pour demain …?

Le trafiquant commença à hausser un sourcil et s’apprêta à lui assurer une fois encore qu’il aurait ce qu’il lui faudrait le lendemain lorsqu’il parla à nouveau, beaucoup plus doucement, à tel point qu’il faillit ne pas l’entendre au milieu du brouhaha qui s’était installé avec l’arrivée des nouveaux clients du bar.

- Après demain, y aura des averses ... Tout doit être fini avant ...

La curiosité de Seth fut piquée au vif. Il aurait bien voulu savoir de quoi parlait le trappeur, pour quelle raison il était tant inquiété par la pluie et ce qu’elle aurait bien pu déranger dans ses affaires. Le mutant passa la main sur son menton, faisant crisser sous ses doigts la petite barbe noire qui lui obscurcissait le bas du visage. Il comptait bien se renseigner davantage sur son camarade d’infortune.
Il finit par sourire et le regarda droit dans les yeux.

- Je fais pas de promesses en l’air. T’auras ton argent demain.

Il vida son deuxième verre de bière et le reposa devant lui. Mentalement, il était déjà en train de dresser une liste de tous les acheteurs potentiels auxquels il aurait pu vendre les peaux de Bob. Sortant son téléphone, il fouilla dans ses contacts et s’occupa d’envoyer quelques messages.

- Et vu que t’avais pas l’air d’écouter tout à l’heure, je te le redis : si tu cherches un truc précis et que t’es pas sûr de le trouver, viens me voir et je te le trouverai.

Il lui sourit, malicieux. Il se plaisait à croire qu’il pouvait dégoter à peu près tout et n’importe quoi. Il prenait le temps d’entretenir les relations qu’il avait tissées durant son errance aux Etats-Unis, et si elles pouvaient lui permettre de monter toujours plus haut, alors il ne les considérait pas comme une perte de temps ou de moyens.
Du coin de l’œil, il vit de nouveaux groupes arriver et prendre place dans le pub qui commençait vraiment à devenir animé. Il savait pertinemment que Bob n’aimerait pas ça ; les quelques fois où il l’avait vu interagir avec la foule ne s’étaient pas spécialement bien passées, quand il n’avait pas tout simplement longé les murs pour rester le plus loin possible de n’importe qui.

- On finit de discuter de ça dehors, c’est trop bruyant dans le coin.

Il sortit de sa poche trois billets de dix dollars et régla leurs consommations. Il avait promis de payer sa tournée et il l’avait fait sans broncher. Après tout, il appréciait suffisamment l’homme pour accepter de lui payer quelques bières, et si ça pouvait le pousser à lui faire un peu plus confiance, alors tant mieux.
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