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 "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)

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MessageSujet: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 15:55

camille sapiens westerfield
All the world's a stage.
NOM : Westerfield PRÉNOMS : Camille, dit Sapiens. Un prénom qu’il chéri car il dénote de l’originalité de ses parents. Un prénom à la fois doux et puissant, un prénom qui mêle en lui le féminin et le masculin, un prénom qui a permis au jeune Westerfield de ne jamais se sentir obligé d’être homme s’il n’en avait pas envie. Son surnom, il l’a choisi lui-même, désireux de pouvoir adopter un patronyme qui lui convenait. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 5 Novembre 1973, à Norwich, en Angleterre ÂGE : 41 ans qu’il foule cette terre. Et il se sent bien mieux en ce début de quarantaine que lorsqu’il en avait vingt, contrairement à l’idée communément admise que les vingt ans sont les plus belles années d’une vie. Il s’assume avec plus de facilité et a déjà fait son bout de chemin. Il est vrai que son corps récupère peut-être un peu plus moins vite de ses soirées d’excès, mais il s’en accommode plutôt bien. ORIGINES : Canado-britanniques. NATIONALITÉ : Britannique et amoureux de son pays. Il s’est installé aux Etats Unis d’Amérique peu après avoir obtenu son A-level et n’est plus retourné vivre dans son pays natal depuis lors. STATUT CIVIL : En couple avec une femme trop jeune, avec qui il vit désormais. MÉTIER : Ancien professeur de danse, puis de théâtre, il a quitté son dernier poste pour les yeux d'une belle brune et a monté son petit théâtre indépendant dont il est l'actuel Directeur. Comédien, metteur en scène et auteur-compositeur-interprète à ses heures perdues. ORIENTATION SEXUELLE : Hétérosexuel. TRAITS DE CARACTÈRE : Camille est avant tout un grand passionné de théâtre et d’arts de la représentation en général. La mimèsis est pour lui bien plus qu’une notion qui s’exprime au travers du prisme de la fiction, c’est une philosophie de vie. Il imite et semble être en représentation chaque jour de sa vie et il est parfois compliqué de décerner le vrai du faux lorsque l’on se retrouve face à lui. Il s’investit corps et âme dans la gestion de son théâtre et la création de son art, tout comme il mettait une énergie débordante à enseigner auparavant. En dehors de sa passion de l’art, c’est un grand séducteur. Il a mis du temps à se rendre compte de l’effet qu’il pouvait avoir sur autrui et, bien qu’amoureux de Lucile, il continue à vouloir charmer son entourage. Il a arrêté de boire en partie car lors de ses moments d’excès, il lui arrivait de déraper, ce qui était difficile de cacher à sa compagne, vu sa mutation. Très cultivé, il a un art de la phrase certain et aime aller aux concerts, au cinéma et voir des expositions. C’est un être profondément provocateur et irrévérencieux, qui aime choquer les bonnes mœurs par les mots, plus que par ses actions. MUTATION : L'hemokinésie, le contrôle du sang par la pensée. Une sorte de déviation de l'aquakinésie... mais au lieu de s'appliquer à toutes formes d'eau, elle ne s'applique qu'au contenu aqueux de l'être humain, le sang, ce qui le répugne profondément. AVATAR : Nikolaj Coster-Waldau. CRÉDITS : tumblr & eden memories


THE FUTURE IS HERE

nothing left to say
001. bien qu'il n'était pas alcoolique, il abusait un peu en soirée et a donc décidé de ne plus boire du tout. Cela fait trois mois qu'il s'en tient à sa promesse. 002. fume régulièrement du cannabis. 003. a un groupe de musique rock alternatif/chansons à texte, en écrit les paroles et la musique. 004. chante un peu comme Tom Waits, mais en moins prononcé. 005. tique un peu quant à la différence d’âge qu’il y a entre lui et Lucile, sa fiancée et ancienne étudiante. 006. l’a demandé en mariage en lui écrivant une chanson bien moins provocantes que les autres, où il n'était pour une fois pas question de nones, de fausse commune et des romantiques déchus. Bien qu'il fut question de se pendre. 007. se fait d’ailleurs charrier par ses amis en rapport à l’âge de Lucile. 008. A toujours rêvé de fonder son propre théâtre pour y jouer ses pièces et celles de dramaturges expérimentaux. 009. S’est en quelque sorte servi de l’excuse de ses sentiments envers son élève pour sauter le pas et quitter un emploi qui lui convenait, certes, mais qui commençait à avoir un arrière-goût de trop peu. 010. a, depuis qu’il n’est plus professeur de théâtre, un rythme de vie décalé, sortant tard et dormant la matinée.

Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
Une goutte de sang tombée au sol, suivie de sa jumelle, puis d’une troisième… toutes accompagnées de leurs parentes, jusqu’à ce qu’on petite flaque naisse à côté de son pied gauche. Une blessure insignifiante qui a l’apparence d’une coupure bien plus importante qu’elle ne l’est en réalité. Un enfant qui pleure. Il a mal. Il est vexé, surtout. Vexé d’être tombé, même s’il s’est vite relevé. Il ne veut pas tâcher le sol du parvis de sa maison. Il y pense, fixant la petite flaque, quand celle-ci s’évapore, sans qu’il y prenne garde. Sa main se lève pour saisir son menton dans une expression d’incompréhension. Ses doigts touchent alors un visage innocent de toute trace sanguinolente. Sa blessure a coagulé, rien qu’en y pensant. Les jours passent, l’enfant est inquiet. Un jour d’hiver, il peste que le sang arrive si froid jusqu’aux extrémités de son corps que sont ses mains et ses pieds. À peine l’idée lui eut effleurée l’esprit qu’un sang chaud vint revigorer ses membres, malgré le froid glacial et le ciel enneigé. D’autres expériences suivent celle-ci jusqu’à la nuit où, par curiosité, l’enfant cherche à savoir si cette étonnante capacité peut se répercuter sur autrui. La découverte est un choc, il la cache à tous. La seule maîtrise qu’il a de son don est de réussir à ne jamais s’en servir involontairement, et, à la limite, de l’utiliser pour réguler la propre température de son corps. S’il devait un jour s’en servir sur autrui, ça le mènerait sans doute à la catastrophe, n’ayant pas voulu s’entraîner à un acte aussi répugnant que le contrôle du sang.

avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Camille croit se souvenir d’un épisode un peu douteux lorsqu’il était sous l’effet combiné de l’alcool et du cannabis, mais il n’est sûr de rien. Si cette soirée-là, au bar, il a bel et bien rencontré un hunter, ce dernier ne s’est pas montré agressif envers le comédien et cherchait un autre mutant. Mis à part cette confrontation à cette réalité malheureuse des hunters, il n’a jamais eu affaire personnellement à eux et s’en trouve fort satisfait. Il faut dire qu’il est d’une discrétion à toute épreuve sur son don et que n’étant pas actif dans la démonstration de son don, il ne serait même pas la cible prioritaire des hunters s’ils venaient à le vouloir… du moins c’est ce qu’il pense. Il a également ouï dire que certains mutants étaient convoités par les hunters, leur don pouvant leur servir – comme quoi, l’idéologie a ses limites – et il a peur que l’un deux se rendent compte que, bien utilisé, sa maîtrise du sang par la pensée puisse être particulièrement efficace.

utilisez-vous beaucoup votre don ?
Très rarement et lorsqu’il l’utilise ce n’est que sur sa personne, pour aider son sang à coaguler plus rapidement lorsqu’il se blesse ou encore pour réguler la température de son corps, ce qui se révèle diablement pratique en hiver. Mais le reste du temps, il fait profil bas et, d’ailleurs, les rares fois où il l’utilise, il le fait de telle sorte que nul ne puisse s’en rendre compte. Même sa fiancée ne le sait pas, bien qu’elle n’ait sans doute pas manqué de remarquer la température toujours très confortable du corps de son amant lorsqu’ils tombent tous deux dans les bras de Morphée.

que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
Que ce n'est pas en formant un groupuscule radical qu'on endiguera un autre groupuscule radical... C'est une méthode qui n'a jamais fait ses preuves et qui continuera à se fourvoyer dans l'échec à coup sûr. Camille a tendance à porter un regard cynique sur le monde, il est de ceux qui lorsque tout va mal en rajoute une couche par les mots, pour au final suggérer, par une métaphore glissée au milieu d'un texte sombre, une lueur d'espoir qui lui suffit pour ne pas perdre pied. Uprising est autant une erreur que le sont les hunters, et ce sera sûrement à cause de la confrontation radicale entre ces deux manières de pensée que le monde deviendra bien plus manichéen qu'il ne l'est déjà. Dommage, mais inévitable selon le chanteur.

nienna - jade - 21

PAYS : France. DISPONIBILITÉ : Une fois par semaine.VOTRE AVIS SUR TH : Intrigant (bam, comme ça, c'est vague). COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : Par Lucile de Vigan. PERSONNAGE : scénario non officiel de Lucile. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Je répondrai bien des choses, mais en toute honnêteté, j'ai la flemme. UN DERNIER MOT ? : Bananaphone.



Dernière édition par Camille Westerfield le Mar 6 Jan 2015 - 0:43, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 15:55

C’est presque un acte politique
sodomisez un catholique
Maman m’a sorti à cinq heures. Ce n’était pas une phrase pour commencer une histoire. Pourquoi Maman plutôt que Génitrice ? Pourquoi à cinq heures plutôt qu’à six, à sept, soyons fou, à dix… après tout, l’horaire de sa naissance n’était pas sûr. C’était idiot de vouloir commencer un récit par une phrase si arbitraire. Camille sourit dans le vide, tirant une bouffée, respirant à plein poumon le poison de fumée. Il se souvenait d’un cours, dans ce passé reculé où il était encore étudiant, où on lui avait parlé de cette fameuse phrase : La Marquise sortit à cinq heures et de ses enjeux. Allez savoir pourquoi, mais ça l’avait marqué. Il reprit son stylo pour finir son texte, non sans descendre deux gorgées de thé noir épicé.

Deux jours plus tard, du bruit. Un brouhaha monstre. Dans un petit bar hétéroclite, des petits groupes parlaient, échangeaient. On buvait, on se marrait, on s’insultait aussi, un peu. L’alcool ne faisait défaut à personne et l’ambiance était des plus familières. C’est dans cet environnement festif, cette licence suggestive des nuits de bar, que le groupe allait se produire ce soir-là. Assis à une table en terrasse, un pétard tournant de lèvre en lèvre, rituel habituel avant chaque prestation, le groupe prenait du retard si bien que Lucile et un autre ami non musicien les charriaient à tour de bras sur leur manque de ponctualité. Vingt minutes de retard, qu’est-ce que c’était ? Rien, une broutille. En se levant, Camille se baissa vers sa jeune compagne pour l’embrasser sur le front en lui caressant les cheveux. On entra alors dans le bar et on s’installa sur la scène improvisée sans se presser. En prenant la parole, Camille endossait un rôle, son alter-ego scénique, un être cynique, égocentrique et provocateur à l’extrême.

« – En cette soirée d’hiver balbutiant, moi, Sapiens, je promets de ne foutre plus qu’en cul ! Celui, généreux, de notre lumineuse saxophoniste, Ruth Brokehill. Celui, gras, de notre fantasque bassiste, Terry Willis. Celui, éculé, de notre libidineux guitariste, Chad Edgerton. Ou encore celui, répugnant, de notre fétide batteur, Doug Hopton. À l’appel de leur nom, chacun effectuait une révérence, bancale, parfaite, excentrique, millimétrée, grotesque ou encore distinguée, peu importait, le sourire était là. Notre première chanson s’intitule Ses petites entrailles, ou l’aventure de ma naissance. La mélodie s’éleva, les percussions suivirent et, enfin, la voix, rocailleuse, profonde, de Camille.
– Maman m’a sorti à cinq heures,
Ma caboche passa son con,
La saxophoniste s’arrêta soudain, le silence se fit et elle poussa un cri, proche de celui qu’on imagine aisément entendre à un accouchement, avant de reprendre le morceau. Cris de douleur feinte qui continuèrent à ponctuer le morceau çà et là
– Dans l’antichambre du catholicon
Etait né le pécheur.

Ah ! Qu’il est bâtard, jugea l’accoucheur.
Oh ! Qu’il est salopard ce tarascon.
Ah ! Quel large laideron.
Oh ! Quelle ignoble douleur.

Maman, bientôt les funérailles,
Ma corde passa à la cisaille.
Dans le creux de ses entailles
Etaient nées ses petites entrailles
Le bassiste acheva le morceau, abruptement, sans que quiconque ne s’y attende. Camille repensait à sa petite maman et au bébé qu’elle avait fait naître. S’il était plutôt satisfait de son physique maintenant adulte, bambin, sa tête disproportionnément grande par rapport au reste de son corps était d’une laideur innommable. Le groupe enchaîna avec Maman dans papa, chanson sur l’enfance du chanteur du groupe éponyme. Bien moins structurées, les paroles semblaient se dérouler comme un méli-mélo des pensées de l’adulte actuel comme de l’enfant déchu.
– C’est un vélo rouge, c’est une moto verte, c’est un soldat bleu, c’est un cahier jaune. Pas d’écharpe rose, pas de dinette violette. Je ne saurai dire ce qui a cloché, je ne saurai voir ce qui les ennuyait. Je voulais seulement une de ces poupées. Je voulais seulement un peu de paillette. De quoi faire briller, ma tête d’enfumé. De quoi illuminer, une chambre morose. C’est un bateau, un ballon, une épée, mais pas de diadème, ni de souliers vernis. Maintenant, je comprends. Maman dans papa, c’était pas normal. Maman dans papa, c’était à l’envers. Ils cherchaient toujours à se rassurer. Ils voulaient seulement ne pas s’exposer. Maman dans papa et papa a joui.
Alors qu’un homme, clairement alcoolisé, répétait à tue-tête, qu’il appréciait le morceau à chaque fois que le tempo se faisait accéléré, Ruth lui asséna un coup brusque et gratuit car il criait bien trop près de ses oreilles à son avis. Le vieux bougre se recula au moment où la dernière note s’élevait du saxophone, juste avant que Camille ne commence à chanter a cappella le décès de son père, les fameux asticots, paroles écrites et prononcées face à tous lors de l‘enterrement du dit parent.
– Je regarderai descendre ton corps
Entouré de tous ces pécores
Qui furent tes amis, de ton vivant
Et pleurent désormais… émouvant.

Je couinerai un peu, parfois
Parce que c’est ce qu’on attend d’moi
Qu’ils me regardent méprisants
J’étancherai ma soif sur ton linceul… Alcoolisant

Je tresserai un tricot
Des blancs et pullulants asticots
Qui fêtent ton corps nourrissant
Leurs familles, leurs cousins… vivifiant.

Je les encule, tu sais bien ce que je pense
J’avais pour père l’alcoolodépendance
Qui me souriait tel un mendiant
Cherchant l’affection de son fils… bienveillant.
C’est par une remarque désobligeante, mais bien entendu ironique, sur la relation amoureuse de son batteur avec une femme mariée que Camille amena la chanson suivante : Grand Palace racontant les années d’études de Camille, le théâtre de rue, les soirées sans queue ni tête de sa jeunesse.
– Nous étions à deux jours de la rue du Grand Palace
Par un chemin depuis fort longtemps oublié
Nous devions cheminer
Gueux, représentants d'une sous-classe
Il pleut dans le Grand Palace
Ça n'a aucune importance
La pluie est bonne pour nos plantes
On ne peut pas en dire autant de nos murs

Il fut un temps
Ce souvenir me revient
Où l'on ne pensait plus qu'au Grand Palace
Et à l'utopie et à nos envies

En bas du Grand Palace, notre scène
Décors de carton, mais personnage incarnés avec passion
Nous ne sommes pas dans le monde pour être parfaits
Nous sommes dans ce monde pour faire les mauvais choix
Me comprends-tu ?
Pour vivre comme ça vient
Un pas de côté. Deux. Trois. Quatre.
Et faire les poubelles

Il fut un temps
Ce souvenir me revient
Où l'on ne pensait plus qu'au Grand Palace
Et à l'utopie et à nos envies.

Et ce Grand Palace, comme une promesse
Auquelle on a tourné le dos
Suivant la logique de ce concert autocentré sur sa vie par le prisme des paroles choisies avec soin, Camille en arrivait maintenant à parler de son entrée dans le monde du travail, moment délicat pour quiconque aime sa liberté, malgré la précarité qu’elle implique. Mettre en caisse, titre révélateur, rapporté au cercueil morne et triste de cet univers du labeur rébarbatif, du moment où il était devenu Professeur de Danse, puis de théâtre... Bien entendu, il avait toujours enseigné avec passion, entrain, mais il n’en restait pas moins que les horaires et les contraintes de l’enseignement ne lui seyaient guère.
– C’est un équilibre incertain
Entre des clous en fer
Et quatre planches de pin.
Après quelques somnifères,
On accepte n’importe quoi
Et on oublie un temps ses rêves.
On s’enferme dans sa mauvaise foi,
Jusqu’à ce qu’on se mette en grèves
Pour ressourcer ses idéaux
Puis finir par suivre le rafiot.
S’enfermer dans le monde du travail,
Se dire que ça vaut l’aliénation,
Se dire que ça paye les victuailles,
Et que ça reste dans notre passion.
Comme on a soif et que vous êtes un public chiant, on va s’éclipser en espérant que vous serez plus en forme au second set. Allez donc vous enivrer un peu ! »

Sur ces mots, Camille se fraya un chemin jusqu’à Lucile, écartant sans trop de mal les gens sur son passage, le groupe s’éparpilla, saluant des têtes connues dans les bars. Il était assez anxieux mais le cachait aisément, souriant naturellement ou continuant parfois à agir comme son personnage scénique. En passant par le bar, il se commanda un thé au gingembre, gardant le cap de sa sobriété, mais commanda un verre pour sa chère et tendre. Ils avaient réussi à négocier le libre-service pour les membres du groupe qui s’en donnaient à cœur joie, par ailleurs. C’était peut-être dans ces moments-là qu’il avait le plus de mal à tenir sa promesse. Ça ne faisait que deux semaines qu’il ne touchait plus à l’alcool et il n’en ressentait l’envie que lors de leurs concerts. Le couple s’installa sur une banquette, déjà occupée par un petit groupe de personne. Du coin de leur table, ils avaient une vue d’ensemble sur la salle toute en longueur. Au comptoir, deux piliers de bar étaient accoudés en grande conversation sur les désirs de Madame dont on ne savait si elle était la compagne du premier ou du second ; deux femmes papotaient tranquillement pendant qu’un homme, visiblement confus, les accostait, les ayant prises pour deux connaissances. S’élevant contre le brouhaha inaudible des conversations alentours, un album de Ray Charles avait été lancé en attendant le second set du groupe. Camille triturait un petit anneau dans sa poche de veste… Il sourit à l’idée qu’il pouvait être rapproché à un Bilbo anxieux, caressant de l’index l’anneau unique, précieusement gardé dans son veston de velours, à l’abri des regards. Il finit par lâcher sa veste face au regard inquisiteur de sa compagne. Ils profitèrent ainsi d’un petit moment, un court instant, rien que tous les deux, avant que le reste du groupe ne les rejoigne pour aller en terrasse et partager le calumet de la paix, comme ils s’amusaient à le nommer. Une fois leur petit rituel achevé, ils revinrent sur scène, sans plus de préparatif.

« – Cette chanson parle d’une gamine qui m’a fait tourner la tête en un rien de temps, Lucile.
–En premier lieu, je vais écrire une chanson dont le titre sera ton nom, pour tes beaux yeux. Puis je ferai rimer ton con avec quelques mots abscons. Nous serons deux. Lucile. C'est une gosse qui m'a renversé. Une enfant, un bout de rien. Un rire, un dessein. Lucile. La vie et ses fêtes n’ont plus l’heur de se trouver à mon goût, pourtant, tu es là. Et, dans mes rêves, je retrouve tremblant de fièvre, dans les valeurs de l’alcool, le parfum de ton rouge à lèvres.
Deux enfants papotaient gaiement, proches de la scène. Bien qu’il fût certain qu’un concert du genre n’était sûrement pas le meilleur endroit où emmener sa progéniture, nul ne s’attendait à la réaction violente, surjouée et totalement assumée du chanteur narcissique. Ta gueule, ta gueule ! Ta gueule ou je t’encule. Certains le regardèrent avec étonnement et désapprobation, dont la mère des deux gamins, quand d’autres rire de son audace, de son culot. Camille se rendit alors compte que c’était une transition parfaite pour amener la prochaine chanson. Mais si je peux vous donner un conseil, surtout, ça serait : Sodomisez un catholique selon le titre du morceau suivant.
– Monsieur le Directeur
Je vous écris cette lettre
Pour vous annoncer qu’j’ai le malheur
De vous envoyer paître
Je n’étais pas si bien heureux
Dans votre institution conformiste
Mon enseignement licencieux
Au milieu de tous ces fumistes
Ne saurait trouver sa place
Ce n’est pas du fait des étudiants
Mais je me suis trouvé las
De mes collègues bienpensants
Mais voilà, j’ai rencontré une enfant
Une élève, une étudiante
Qui s’est trouvé être l’émerveillement
Qui se trouve être mon amante
Vous pouvez doubler mon salaire
Condamner mes choix
Mais ceci est une nouvelle aire,
Finies les courbettes au Roi...
Demain j’encule votre fessier
Rien que pour voir vos mimiques
Mais je veux vous conseiller
Sodomisez des catholiques.

Lettre qu’il avait longuement hésité à envoyer au moment de sa démission, mais qui s’était transformée en un discours un peu plus policé, malgré les attaques directes à l’encontre de ses collègues et à leur enseignement trop scolaire, trop académique du théâtre selon le metteur en scène. Camille n’était pas un marginal, c’était un idéaliste, il l’avait toujours été. Il attendait juste tant du théâtre et de l’art en général qu’il ne pouvait supporter qu’on le contraigne de trop dans son enseignement, il ne pouvait supporter d’être associé à un enseignement qui s’appuie trop sur les règles, les lois du genre, les lois de la diction. Une aberration. Mais il n’avait jamais eu le courage de quitter cet emploi, qui malgré tout lui convenait plus qu’un autre, qui malgré tout restait proche de sa passion, qui malgré tout lui permettait d’être en contact avec un jeune public qui lui redonnait une bouffée d’espoir. Mais il avait fini par trouver la motivation et s’il était désormais Directeur de son propre théâtre, qui commençait par ailleurs à plutôt bien marcher, c’était pour le plus beau des motifs que son espoir était revenu, l’amour. Il regarda ses musiciens, le public, commença à parler.

– Je n’ai pas vraiment de titre pour la prochaine chanson, peut-être pourrions-nous l’intituler Noces nébuleuses, peut-être... C’est une chanson inédite que vous entendrez tous mais qui n’est à l’intention que d’une seule oreille. Il prit une inspiration et fit un petit signe de tête au groupe pour qu’il commence à jouer… Nul n’avait encore entendu les paroles et maintenant qu’il devait la chanter, il était persuadé qu’elles n’avaient pas le sens qu’il voulait leur donner.
– Tu es la femme de ma vie
Et c’est toujours le même refrain
Qui au fond ne parle de rien
Que de tes yeux
C’est en vain que je te rappelle
Que j’y tiens comme à la prunelle
De mes aïeux
Ose me dire sans remord
Que la vie nous a donné tort
Droit dans les yeux
Je serai ravi de t’apprendre
Que je vais tranquillement me pendre
Pour tes beaux yeux
Mais je finirai ma chanson
En me demandant pour de bon
Si m'épouser, tu veux.
À la fin du morceau, il sortit la bague qu’il avait caressée tout au long de la chanson et la tendit à la belle et jeune brune qui se trouvait dans les premières lignes du public, assez mal alaise, ce qui était en contradiction parfaite avec le caractère qu’il se donnait lorsqu’il était sur scène… ce qui reflétait sans mal l’inquiétude qu’il pouvait parfois avoir lorsqu’il s’agissait de son couple avec Lucile. Il n'avait pas parlé de sa mutation, qu'il avait toujours préféré garder secrète. Elle n'était pas de ces mutations qui pouvaient, malgré la peur de l'inconnue, être acceptée. Il avait très vite compris qu'il contrôlait le sang par la pensée, mais n'en avait jamais parlé, aussi avait-il très mal vécu le dépistage, qui lui collait cette étiquette de mutant sur le front, et devait, par là même, le classer dans les mutants à potentiel dangeureux... Il avait tenté de s'y dérober, contrôler son sang prélevé afin de rendre l'échantillonage caduque, mais au bout de la troisième prise de sang, un médecin a eu la bonne idée de quitter la salle si tôt le prélévement sanguin effectué... Suivant une intuition tout à fait raisonnable.



Dernière édition par Camille Westerfield le Mar 6 Jan 2015 - 0:27, édité 14 fois
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 16:07

Il est à moi, c'est moi qui ai la bague. "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 4178655748
Bienvenu mon petit coeur. "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 243543726
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 16:54

Merci "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 3167136188
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 17:05

ce pseudo, cet avatar "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 243543726 "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 243543726
bienvenue parmi nous, si tu as des questions n'hésite pas "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 921491218 "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 921491218
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 17:07

ce prénom, cet avatar "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 2976688543 "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 3167136188 Jo se trémousse devant Camille quand il veut "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 3460047885 Arrow "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 3991503307 bref, bienvenue sur le forum et bon courage pour ta fiche "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 243543726 "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 3167136188
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 17:09

Je plussoie mes vdds, je suis fan du prénom+nom et de l'avatar "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 243543726 I love you
Bienvenue parmi nous, et n'hésite pas si tu as des questions ! "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 3770803369
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 18:38

Oh vous êtes adorables, merci "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 243543726
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 19:26

Oh le zouli monsieur avec un beau pseudo "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 243543726 Bienvenue en tout cas misster "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 243543726
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 19:31

NIKOLAAAAAAJ "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 422354165 "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 422354165
Bienvenue, bonne chance pour ta fiche, si tu as des questions, n'hésite pas "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 2922054708
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 19:37

HIII, merci "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 921491218
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeLun 15 Déc 2014 - 21:46

NIKOLAAAJ "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 2497508888"La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 2636227509"La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 422354165 Magnifique choix d'avatar Kingslayer, et très beau pseudo aussi "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 243543726 Bienvenue parmi nous et courage pour cette fiche "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 4178655748
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeMar 16 Déc 2014 - 18:27

Bienvenuuuuuuuue avec un avatar de fou "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 921491218
En plus le perso pour l'instant a l'air vraiment lourd ! Bon courage pour le reste de ta fiche I love you
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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeMar 16 Déc 2014 - 18:30

NIKOLAJ "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 2922054708 "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 422354165 "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 2976688543
Le pseudo est super cool aussi. "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 3460047885
Bienvenue parmi nous ! I love you
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitimeMer 17 Déc 2014 - 0:49

Bienvenue parmi nous *-*
Je ne répèterai pas les dires des autres... En fait si! Excellent choix d'avatar *-*
J'ai hâte de voir tout ça en jeu "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) 921491218
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MessageSujet: Re: "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)   "La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille) Icon_minitime

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"La phrase m'a poussé au ventre comme un axe" (Camille)

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