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| i don't exist until you release me ≈ camille | |
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Auteur | Message |
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Silas Barnes ADMIN - master of evolution MESSAGES : 1186
SUR TH DEPUIS : 05/11/2015
| Sujet: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 18:14 | |
| camille cecil caldwell écrire une petite citation de votre choix ici.
| time for telling tales on meNOM : Caldwell, un nom qui ne vous dira sans doute rien, une famille qui n’a jamais fait parler d’elle. Les Caldwell n’ont jamais eu l’ambition d’être sur le devant de la scène, juste de rester dans l’ombre, appuis irremplaçables des acteurs principaux. PRÉNOMS : Il porte le nom de Camille, comme son arrière-grand-père, tandis que son second prénom, Cecil, lui vient de son père. L’originalité n’est pas de mise dans la famille, mais après tout, ils n’ont jamais eu le désir de se démarquer de leurs ancêtres. Un Camille, un Cecil ou quelquefois un Cassius, voilà tout ce que les maîtres avaient besoin de retenir et c’est bien suffisant. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : C’est à Louisville qu’il a vu le jour, le 3 septembre 1900. ÂGE : Ah, la question commence à devenir ardue ! En théorie, il devrait être âgé de 114 ans, mais s’il a bien calculé, il a passé entre 35 et 40 ans en phase d’éveil. Ce n’est pas une science exacte, mais à quelques années près, le compte semble juste. Son apparence est cohérente à l’âge qu’il se donne, soit 35 ans, et c’est tout ce qui importe. ORIGINES : Ses parents étaient américains, mais ses grands-parents venaient d’Angleterre où ils travaillaient au service d’une ancienne famille d’aristocrates. NATIONALITÉ : Américaine. STATUT CIVIL : Tout à fait célibataire, les femmes qui ont pu marquer son cœur reposent toutes six pieds sous terre depuis bien longtemps, et les autres ne l’intéressent pas. MÉTIER : Il a ouvert un petit salon de thé en pleine rue piétonne de Radcliff, une affaire qui marche du tonnerre et qui lui offre une petite vie tranquille. Rien de très palpitant pour un ancien homme de main qui avait voué sa vie à servir une famille aujourd’hui décimée. ORIENTATION SEXUELLE : Les expériences sexuelles ne sont pas sont fort, il a longtemps privilégié son devoir aux plaisirs de la chair, mais il a été initié – sur le tard – aux délices des femmes, et il a presque été surpris d’y prendre goût. Il n’y a que les femmes qui l’intéressent, mais mis à part les prostituées de Lysander dans les années 20, il n’a pas eu beaucoup de conquêtes. TRAITS DE CARACTÈRE : Loyal, fidèle, discret, réfléchi, généreux, méfiant, obéissant, peut se montrer très violent comme d’une grande douceur, artiste, défaitiste, rancunier, solitaire. AVATAR : Ben choupi-trognon Whishaw. GROUPE : Hope in Humanity. CRÉDITS : écrire ici. |
nothing left to say≈ 001. Camille a passé la majeure partie de sa vie à servir. Domestique, homme de main, garde du corps, assassin, ses activités étaient variées mais consistaient toutes à rester au service de quelqu’un et à s’y donner entièrement. Il obéissait les yeux fermés, sans jamais se poser de questions, ayant une confiance presque aveugle dans la personne qu’il servait. Il a été élevé dans ce but, et sa vie a perdu beaucoup de son sens quand il s’est retrouvé seul. ≈ 002. Il n’a jamais eu de vision globale du monde, sa vie s’est toujours résumée à quelques êtres en qui il tenait, et dont il s’occupait de son mieux. De façon un peu égoïste, il n’a jamais voulu se mêler à ce qui ne le concernait pas directement, ou qui ne touchait pas ceux qu’il servait. Ainsi, il a soigneusement évité la seconde guerre mondiale quand elle s’est déclarée, ainsi que tous les conflits qui ont suivis. ≈ 003. Camille est un véritable maître dans l’art subtil de la préparation du thé. Un savoir-faire désuet qui était pourtant un point essentiel de son apprentissage, dès son plus jeune âge, et qu’il a particulièrement apprécié au milieu de toutes les autres tâches qu’il a du ingurgiter avant d’atteindre ses quinze ans et de prendre véritablement le service. ≈ 004. Sa virtuosité en matière de thés n’est pas le seul de ses talents, mais c’est celui qu’il affectionne le plus. Il faut dire qu’il est bien moins aisé pour lui de faire étalage de ses connaissances dans les multiples façons de tuer un homme sans laisser de traces, de provoquer une fausse couche sans qu’on ne soupçonne d’action extérieure, ou de convaincre un enfant de le suivre sans qu’il ne songe à se retourner pour faire signe à sa mère. Bien entendu, ce sont des compétences qu’il n’a plus vraiment l’occasion de mettre en pratique, et ce depuis des années. ≈ 005. Il parle couramment le français, l’espagnol et le russe, des langues qui lui ont été inculquées très tôt. Il a également des notions d’allemand, de portugais et de japonais. Il a toujours aimé les langues, et il est devenu assez doué pour parvenir à effacer totalement son accent quand il veut se faire passer pour un étranger. Pourtant il n’a jamais quitté le pays, et voyager ne le tente pas du tout. ≈ 006. Le point prédominant de la personnalité de Camille est sa loyauté presque maladive. Il s’attache aux personnes qu’il sert et ne parvient jamais vraiment à briser les liens qui le lient à eux, même s’il doit en souffrir le martyre. Extrêmement secret, il ne révèle que très rarement des pans de son passé, et il lui faut une raison impérieuse pour trahir les confidences que d’autres ont pu lui faire. ≈ 007. Ayant dormi pendant la majeure partie du siècle dernier, Camille n’a pas suivi l’évolution des nouvelles technologies. Lors de son dernier réveil, il s’est efforcé de se mettre à la page, mais il y a une barrière dans son esprit qui refuse d’accepter certaines notions. Il possède donc un téléphone portable pour les urgences, un modèle basique, mais pas d’ordinateur. Le web, ce n’est pas pour lui. ≈ 008. Il a une passion pour la musique, et découvre toujours avec beaucoup d’amusement les dernières nouveautés à chacun de ses réveils, même s’il lui faut du temps pour se faire aux styles qui changent d’une fois à l’autre. Il joue du piano, mais il ne parvient pas à jouer autre chose que les partitions qu’il avait apprises dans son enfance. Les souvenirs qu’elles font remonter sont les meilleurs, et c’est le seul moment où il les retrouve avec plaisir. ≈ 009. Il a été marqué au fer par un ancien maître, qui avait la nostalgie de l’esclavage et qui voulait s’assurer qu’il ne puisse pas aller voir ailleurs – ce qu’il a finir par faire malgré tout. Camille voue une haine sans nom à cette marque sur son bras, et il essaye à présent de la voir comme le signe qu’il doit oublier son ancienne vie et penser à son existence propre. Chose qu’il a bien du mal à concevoir. ≈ 010. De nature solitaire, il n’est pas à l’aise avec les relations humaines. Il a toujours eu une grande facilité pour se faire oublier quand il se trouvait dans une pièce – c’était une qualité essentielle à son travail – et il préfère quand on l’ignore plutôt que quand on le place au centre de l’attention. ≈ 011. Il a un excellent contact avec les enfants. Il n’a jamais songé à se marier, et n’a jamais eu de relation sérieuse avec une femme, mais il s’est déjà surpris à regretter de ne pas avoir d'enfants. Ce genre d’idée lui semble étrange, lui qui n’a jamais eu de famille à proprement dite en dehors de celles dont il était le serviteur. Quel était votre ancien pouvoir ? Possédiez-vous un bon contrôle sur ce don ?Camille a d’abord découvert qu’il pouvait endormir les gens simplement en les touchant, ce qui lui semblait déjà bien assez extraordinaire en soi, mais en approfondissant un peu ses expériences, il a réalisé qu’il pouvait faire bien plus que donner une bonne nuit de sommeil à ceux qu’il touchait. Il était en effet capable de plonger les gens dans un sommeil si profond que leur développement cellulaire parvenait à ralentir, presque au point de s’arrêter. Et cerise sur le gâteau, il était parfaitement capable d’utiliser ce pouvoir sur lui-même, ce qu’il n’a pas hésité à faire quand il a cessé de trouver de l’intérêt dans la vie qu’il menait. Une façon délicate de dire qu’il fuyait ses démons en se plongeant dans un sommeil qui a parfois duré près de dix ans. Il contrôlait ce don à la perfection, était capable de planifier ses réveils presque au jour près. Il avait acquit une sorte d’immortalité qui lui laissait pourtant tout le loisir de mourir s’il le souhaitait vraiment – un luxe que les vrais immortels ne peuvent se payer. Dans quelles circonstances avez-vous été vacciné avec le NH25 ? Il a été piégé par sa propre faiblesse, sans doute. Il a aidé une femme blessée, une rebelle d’un des groupes qui empoisonnent la vie de Thaddeus Lancaster, et cela a suffit. Lui qui était parvenu à rester dans l’ombre si longtemps s’est retrouvé embarqué par un groupe d’hommes armés, qui ignoraient parfaitement qu’il était mutant. Mais il possédait malgré lui des informations sur les rebelles que les hunters voulaient lui arracher, et son silence buté face à leurs coups a fini par exciter leur impatience. Cette mauvaise habitude de prétendre ne rien savoir quand on l’interroge, c’est quelque chose qui lui est resté de ses années Hyde, et il n’est pas encore parvenu à s’en défaire. Cette fois, ça lui a coûté sa mutation : les hunters l’ont vacciné, sans doute juste par précaution, avant de le relâcher, à moitié mort et endurant la souffrance de ce poison courant dans ses veines. Quels sont les effets secondaires dont vous avez été victime ?Il était le maître du sommeil, à présent il n’arrive plus à dormir. Il avait oublié ce qu’était un rêve, aujourd’hui il est la proie d’atroces cauchemars. Les nuits d’insomnie se succèdent, le laissant vidé de toute énergie, et quand enfin Morphée daigne le reprendre dans ses bras, il est torturé par des images insupportables qui le réveillent en sursaut, le cœur au bord des lèvres, en proie à une panique qu’il ne connaissait plus depuis longtemps. Il redoute de s’endormir, à présent. Et si cela ne suffisait pas, de violents maux de tête surgissent quand il s’y attend le moins, obscurcissant sa vision et le laissant pantelant. Il est devenu un homme diminué, fatigué. Comment gérez vous ce retour à la normale ? Ca n’a rien de normal pour Camille. En plus d’avoir perdu le sommeil, il a l’impression d’être amputé d’un membre sur lequel il s’était beaucoup appuyé durant plus de soixante-dix ans. Il avait pris l’habitude de se plonger dans le sommeil régulièrement en espérant trouver à son réveil quelque chose qui donne un peu plus de sens à son existence. Depuis la fin des Hyde, chacune de ses phases d’éveil s’est soldée par une catastrophe, où il avait de plus en plus l’impression qu’il n’avait de place nulle part. Il ne servait plus à rien, et c’était quelque chose de très difficile à accepter. A présent, il est obligé de subir la vie jour après jour, sans plus aucun espoir de fuite. La colère qu’il ressent cache mal la panique qui se cache au fond de lui : que va-t-il bien devenir, dans ce millénaire qu’il comprend à peine, et où rien ni personne ne semble l’attendre ? Il va devoir s’intégrer ici, et cette idée est insupportable. april rain - emma - 8 ans et quelques PAYS : france, toujours. DISPONIBILITÉ : je suis toujours là dans un coin VOTRE AVIS SUR TH : c'est ma drogue, je le déteste mais j'arrive pas à m'en sortir, heeeelp COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : on m'a forcée à m'inscrire PERSONNAGE : inventé par moi, puis amélioré avec les idées fallacieuses de Lysander, si je suis là C'EST SA FAUTE, je voulais pas moi mais comment résister hein VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : plus de vieux qui reviennent du passé pour apprendre la vie aux ptits jeunes qui n'y connaissent rien UN DERNIER MOT ? : je suis faible. siiii faiiiiiible !
Dernière édition par Camille Caldwell le Sam 7 Nov 2015 - 18:22, édité 2 fois |
| | | Silas Barnes ADMIN - master of evolution MESSAGES : 1186
SUR TH DEPUIS : 05/11/2015
| Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 18:15 | |
| we're all stories in the end just make it a good one
1923 « Tu ne porteras jamais de jugement sur ce que fait ton maître. S’il bat ses enfants ou s’il traite sa femme comme un animal, tu ne devras pas t’en mêler. Tu n’as pas d’opinion à avoir sur son comportement. » Cecil Caldwell. Il se tenait le dos bien droit et le regard fixé sur le papier peint du bureau tandis que des hurlements retentissaient dans le salon juste à côté. Cette scène, il la vivait régulièrement depuis qu’il était entré au service des Hyde. Il attendait sagement derrière la porte du bureau jusqu’à ce que … Un bruit de vaisselle brisée retentit de l’autre côté, puis des gémissements excédés, tandis qu’une voix furieuse s’élevait. Une gifle, puis de nouveaux jurons … La porte s’ouvrit à la volée sur un Lysander Hyde bouillant de colère. « Arrange-moi-ça. » Lâcha-t-il en désignant d’un geste négligent la porte encore ouverte, d’où sortaient les cris de rage de sa femme. Camille eut envie d’écarter les bras pour bien lui signifier son impuissance, en lui demandant comment est-ce que je suis censé arranger ça ? Mais il ravala son soupir excédé, et hocha la tête. Seul son regard appuyé signifia à Lysander qu’il n’était pas magicien et qu’il ne pouvait pas faire disparaître le foutoir qu’il laissait constamment derrière lui. Rien que ce regard, que Lysander comprit parfaitement – après tout, il le lui servait régulièrement – aurait été un motif de sanction si son père avait été là, et Camille avait l’impression de briser une règle en se l’autorisant. Il n’avait pas le droit de songer à réprimander Lysander, et pourtant, dieu que ça le démangeait ! Mais il avait appris depuis longtemps qu’il lui était impossible de ne pas juger, surtout quand il s’agissait de Lysander Hyde. Et il avait également appris que les règles de son père avaient grandement besoin d’être nuancées, au sein de ce foyer. Il gardait ses jugements pour lui, très bien, mais ça ne l’empêchait pas de signifier à son maître ce qu’il pensait au fond de lui. Un regard, c’était tout ce que cela prenait. Il y avait longtemps que Lysander avait appris à déchiffrer la réprobation sur les traits de son homme de main, et il s’en amusait la plupart du temps. C’était l’avantage de leur relation, sans doute. Même si cela laissait invariablement Camille avec la lourde tâche de gérer les crises conjugales. Il regarda son maître sortir à grands pas, et il se tourna, la mort dans l’âme, vers la porte laissée ouverte. « Madame ? » Un gémissement lui répondit, et il s’avança vers la femme prostrée au sol. « Je vais vous … » « Qu’est-ce que j’ai fait, Camille ? Qu’est-ce que j’ai fait pour qu’il me traite comme ça ? Où est-il allé ? Voir ses putes ? Il va en sauter une autre et … » Elle était partie sur sa rengaine habituelle, et Camille n’avait plus rien d’autre à faire que de hocher la tête de temps à autre, l’air compatissant. Il l’aida à se relever, réajusta sa robe d’un geste machinal, puis lui offrit, quand elle reprit son souffle entre deux tirades, de lui faire un thé. Ce qu’elle refusa avec un nouveau hurlement indigné. « Je pense que vous devriez aller vous reposer. » Il pouvait tout aussi bien parler au mur, elle ne l’écoutait déjà plus. Mais il la guida d’une main ferme vers sa chambre, et quand elle fut assise sur son lit, il effleura ses tempes d’un geste léger. Immédiatement, elle papillonna des paupières puis s’écroula comme une masse, le souffle soudain redevenu plus régulier, le visage plus serein. Camille n’avait jamais autant maîtrisé son don pour endormir les gens que depuis que Lysander se disputait avec sa femme. C’était sans scrupules qu’il se servait de ce pouvoir étrange, qu’il affectionnait particulièrement dans ce genre de cas. S’il n’aurait jamais songé à le faire sur Lysander sans sa permission, il avait pris l’habitude d’endormir Mrs Hyde à chaque fois qu’elle avait une crise d’hystérie un peu trop poussée. Au moins ainsi, il gagnait un peu de silence pour ranger derrière le couple qui ne terminait jamais un conflit sans casser quelque chose. On ne pouvait pas dire que Lysander traitait sa femme comme un animal, il avait juste décidé de ne plus avoir aucune considération pour elle. Mais au moins il ne battait pas les enfants.
1930 « Tu veilleras sur ton maître avec plus d’attention que sur toi-même. » Cecil Caldwell. Il poussa la porte du bout des doigts sans trop y croire, dévoilant une chambre vide, un lit aux draps parfaitement tirés. « Il n’est pas rentré. » Camille se retourna pour découvrir Elisa, en chemise de nuit et pieds nus dans le couloir. Depuis combien de temps attendait-elle ainsi le retour de son père ? « Je vois ça. » Sa réponse tranquille n’était qu’une apparence, camouflant parfaitement aux yeux de la jeune femme l’exténuement et l’angoisse qu’il pouvait ressentir. Camille avait passé une bonne partie de la nuit à écumer les bas-fonds de Louisville pour retrouver Lysander en ne le voyant pas rentrer la veille, et il était revenu bredouille aux premières lueurs du jour. Il gardait au travers de la gorge leur dispute retentissante qu’ils avaient eue juste avant qu’il ne s’en aille, la colère que son maître lui avait jetée en pleine figure laissant une marque cuisante sur son orgueil tout autant que sur leur amitié. Il avait tenté de le dissuader d’aller à ce rendez-vous, il avait fait de son mieux, mais il n’avait récolté en retour qu’un souverain mépris. Camille s’était écrasé, courbant la nuque avec la servilité qu’on attendait de lui puisqu’on le traitait comme le simple domestique qu’il n’était plus depuis longtemps, et il avait regardé son maître quitter les lieux. Sans revenir. Camille n’était pas stupide au point de se croire la raison de cette absence, il savait trop bien ce que son maître risquait en se rendant à cette rencontre. D’autant qu’il avait trouvé des traces de fusillades là où Lysander était censé se rendre … Des traces, mais aucun corps. La peur le tenaillait sans relâche à présent, tout comme les remords de n’avoir pas mis plus d’efforts à le retenir. Mais il offrit un sourire à Elisa, sa douce Elisa, qu’il n’aurait voulu inquiéter pour rien au monde. Elle devait déjà s’inquiéter de toute façon, et il voulait la préserver autant que possible du pire. Tant qu’il le pouvait encore. « Tu devrais aller t’habiller, Elisa, tu vas prendre froid. » Elle eut un bref mouvement de la tête. Non. Camille haussa un sourcil autoritaire. « Ce n’est pas parce que ton père est absent que tu es la reine en ces lieux, jeune fille. Vas t’habiller. J’ai préparé ton petit déjeuner. » Cette fois, ce fut un sourire moqueur qui étira les lèvres de la demoiselle. Aucun des deux n’était dupe : elle était bel et bien la reine ici, et ce depuis toujours. Elle était la seule à régner sur le cœur de Lysander … Et sur celui de Camille, sans aucun doute. « Veuillez donc me l’apporter dans ma chambre, Camille. Puisque mon père n’est pas là, vous ferez bien ça pour moi ? » Il s’autorisa un bref sourire, puis soupira et hocha la tête. « Bien, mademoiselle. » Elle ne le vouvoyait que quand elle jouait avec lui, ce qu’elle faisait de plus en plus souvent ces derniers temps. Et si d’habitude il prenait soin de la fuir quand elle était dans cette humeur, ce ne serait pas le cas aujourd’hui.
1931 « Tout ce que tu entendras pendant ton service sera un secret absolu, qui ne franchira jamais tes lèvres. Tu n’entends rien, tu ne vois rien, tu ne sais rien. Sauf pour ton maître. » Cecil Caldwell. Des hurlements. Du sang. Le délicat visage d’Elisa tordu par la souffrance, son corps qu’il n’avait jamais osé toucher souillé par des hommes sans pitié. Le souvenir encore trop frais s’était imposé à Camille, comme il le faisait si souvent depuis qu’elle avait été tuée, et un spasme le parcourut. La tasse qu’il tenait s’échappa de ses mains et vint heurter le sol où elle se fracassa en une myriade de fragments. Camille s’empressa de se baisser pour les ramasser, pestant intérieurement contre sa maladresse. « Qu’est-ce que vous faites, Caldwell ? » Il se redressa d’un bond et adressa un salut respectueux à l’homme qui venait d’entrer dans la pièce. « Veuillez m’excuser, monsieur. J’ai seulement brisé une tasse. » L’homme détourna le regard sans plus lui adresser la moindre attention, et Camille reprit sa tâche. Quand il se releva, il regarda l’homme qui s’était assis au bureau et qui lui tournait le dos. Cet homme, Harvey, qui avait monté de toutes pièces la chute de Lysander ainsi que son assassinat, et qui était ensuite venu réclamer son royaume. En commençant par tuer sa fille, Elisa. La tuer après lui avoir fait subir les pires sévices, et ce sous les yeux épouvantés de Camille. Impuissant. Il ne s’était jamais autant senti impuissant que ce jour là, quand les hommes étaient venus pour mettre à sac la maison Hyde, et pour prendre Elisa … « Caldwell. » Camille sortit de ses souvenirs et se rapprocha, aussi docile qu’il pouvait l’être, puis s’inclina à nouveau. Harvey commença alors à lui parler des Hyde, comme il le faisait invariablement depuis qu’il était entré à son service. Il sentit un filet de sueur froide lui couler entre les omoplates quand il reposa les mêmes questions, celles auxquelles il prétendait ne pas avoir de réponse depuis le tout premier jour. Il ne devait plus rien à Lysander et à Elisa, les morts ne venaient jamais se plaindre quand on dévoilait leurs secrets. Pourtant, Camille s’entêtait, et il niait. Il ne savait rien, il n’était que le laquais, celui qui aidait la jeune demoiselle à s’habiller, celui qui versait le thé, celui qui de temps à autres avait le droit de faire les comptes du maître. Silence absolu sur l’amitié si forte qui l’avait lié à Lysander jusqu’à leur dernière et violente dispute, sur le fait qu’il savait absolument tout des secrets de famille Hyde, qu’il avait été chargé à maintes reprises des plus importantes tâches de Lysander, sur cette étiquette de domestique qui était si loin de ce qu’il avait vraiment été pour les Hyde. Silence également sur la douleur intolérable qu’il avait ressentie en voyant Elisa rendre son dernier souffle sous ses yeux, et qui ne le quittait plus depuis. Il passait pour le benêt de service seulement capable de s’occuper des taches ménagères, sans aucun doute, mais ça lui importait peu. Et de temps à autre, il lâchait presque malencontreusement des informations importantes, afin de garantir sa sécurité et sa place au sein de la maison Harvey. Pour que le nouveau maître ne se lasse pas de lui et ne l’envoie au fond de la rivière, un bloc de béton attaché aux chevilles. Il aiguisait la curiosité d’Harvey tout en satisfaisant un instant sa voracité, et le manège pouvait recommencer quelques jours plus tard. Inlassablement. Et aujourd’hui encore, il fit semblant de creuser sa mémoire, puis laissa échapper une nouvelle information qui fit s’éclairer le visage d’Harvey. Ce soir, une des dernières planques de Lysander Hyde serait pillée. Qui s’en souciait ? Plus lui. Plus vraiment.
1932 « Ta vie passera toujours après la leur. C’est la seule chose que tu dois retenir. » Cecil Caldwell. « Souviens-toi quand même que tu existes. » Clara Caldwell. Camille se retourna une énième fois entre ses draps trempés de sueur, les yeux grands ouverts à travers la pénombre de sa misérable chambre, incapable de trouver le sommeil. Il n’en pouvait plus. Il avait l’impression d’avoir encore du sang sur les mains, il entendait sans cesse les coups de feu retentir à ses oreilles. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’il tuait, mais c’était la première fois qu’il était assailli ainsi par les remords. Parce que c’était la première fois qu’il agissait de son plein gré, sans qu’on ne lui en donne l’ordre. La première fois qu’il avait regardé son maître dans les yeux, et qu’il avait désobéit directement … Il avait fait feu. Sur Harvey, sur sa femme, et sur ses enfants, ainsi que sur quelques collaborateurs qui se trouvaient là, notamment celui qui avait trahi Lysander et qui avait, le premier, touché à Elisa. Il avait regardé le sang gicler sans ciller, il avait même ressenti une intense sensation de libération en appuyant sur la détente. Il avait courbé l’échine pendant plus de deux ans, mais il n’avait jamais réussi à faire disparaître l’amer sentiment de trahison qu’il avait à travailler chez celui qui avait fait tomber les Hyde. Après avoir reçu une lettre au liseré noir, lui annonçant la mort de sa sœur Clara, il avait craqué. S’il était resté au service d’Harvey si longtemps, c’était uniquement pour elle, pour lui éviter de subir le même sort qu’Elisa. S’il avait craint pour sa propre vie presque chaque jour, ce n’était rien face à l’angoisse qu’il ressentait pour sa sœur. Cette angoisse était née le tout premier jour, quand Harvey l’avait pris à son service sans lui demander son avis, lui annonçant tout de go qu’il le servirait ou qu’il verrait ses proches tués comme les Hyde l’avaient été. Il avait trahi Lysander et Elisa, pour la préserver elle. Juste elle. Mais elle était morte, emportée par une fièvre mal soignée, et il ne l’avait pas supporté. Tous ceux en qui il tenait avaient disparu, le laissant seul face à une situation qu’il haïssait. Il n’avait suffit que d’un mot de trop de la part d’Harvey pour que Camille attrape une arme et fasse feu, se délectant presque de la surprise de son maître. Mais il était rongé par les regrets, maintenant. Jamais il n’aurait du se laisser aller à cette extrémité, jamais. Cela allait à l’encontre de toutes ses règles … Il avait brisé, un par un, tous les enseignements de son père sur ce qui définissait leur vocation de domestiques. Mais cette fois il était allé trop loin. Sa conscience déjà mise à mal par la mort de Lysander et d’Elisa ne lui laissait plus de répit. Il posa ses doigts sur ses tempes et les massa légèrement. Il en avait plus qu’assez. Il allait s’endormir une bonne fois pour toutes, et laisser tout ça derrière lui. Loin derrière.
2015 Le poing s’abattit sur le visage de Camille, faisant craquer les os, puis revint à la charge, encore et encore. Chaque partie de son corps était en souffrance, il avait arrêté d’essayer de compter ce qu’ils avaient pu lui casser. « Réponds, petite raclure ! » Les coups s’arrêtèrent pour lui laisser une nouvelle chance de répondre. Mais il avait la bouche pâteuse, emplie de sang, et il dut faire un effort qui lui sembla gigantesque pour articuler. « Je ne sais pas de quoi vous parlez. » Il avait répété cette phrase un nombre incalculable de fois depuis qu’il était ici. Des heures, qu’ils le tabassaient sans lui laisser de répit. Quand ils l’avaient traîné dans cette salle sombre, après lui être tombé dessus en fin d’après-midi alors qu’il se rendait à l’épicerie, il s’était demandé ce qui lui arrivait. Il ne connaissait personne dans cette ville et dans cette époque, il s’était réveillé à peine quelques semaines plus tôt … Il n’aurait jamais du avoir déjà des ennemis alors qu’il s’était toujours si bien débrouillé pour passer entre les mailles du filet dans les époques où on avait effectivement des choses à lui reprocher. Ici, il n’avait rien fait. Mais il avait très vite compris ce que ces hommes en noir lourdement armés lui voulaient. Ils étaient à la recherche de la femme qui l’avait tiré de son sommeil quelques semaines plus tôt, celle qu’il avait retrouvée se vidant de son sang dans son salon. Il l’avait hébergée et soignée depuis ce jour, et bien qu’il ne lui ait rien demandé, elle lui avait révélé ce qui secouait ce nouveau siècle. Le problème des transmutants et des hunters … C’était une vraie nouveauté, mais la surprise de savoir que des gens dotés de pouvoirs comme le sien se baladaient dans le monde, ça n’avait pas fait grand effet à Camille. Il ne se considérait pas comme un de ceux-là. Il se fichait des hunters, et des transmutants de la même façon. Il avait aidé cette femme parce qu’elle était chez lui et qu’il n’allait pas la laisser mourir ainsi, mais c’était tout. « Arrête de jouer au con ! La fille qui est venue chez toi est une terroriste. Si tu la caches, t’es un terroriste toi aussi. Tu sais ce que ça veut dire ? » Qu’il allait mourir ? Il l’avait compris, merci bien. Mais il n’avait pas tellement envie de crever sous les coups de ces sauvages, juste parce qu’il avait hébergé une femme blessée. Une terroriste, il le savait parfaitement : elle lui avait révélé quelques-unes de ses activités et avait même utilisé sa maison comme planque de transition pour quelques objets et substances servant à son groupe de résistants. Il avait appris pas mal de choses simplement en la regardant organiser son trafic, couchée sur son canapé, à passer des heures sur son téléphone portable. Témoin muet, comme toujours. Et voilà ce qu’il avait récolté. Des hommes qui le tabassaient pour lui faire cracher ce qu’il savait d’elle. « Je savais pas … Elle est partie. Elle n’est pas restée chez moi. Elle est venue un soir, mais elle est partie tout de suite, je ne sais même pas comment elle s’appelait. » Ils ne le croyaient pas. Du moins, ils ne le croyaient pas au début, mais comme il leur répétait les mêmes phrases sans faillir, ils ne savaient plus quoi penser. Et ils avaient du fouiller chez lui, d’après ce qu’il avait vaguement compris, sans rien trouver de compromettant. Elle avait senti le vent tourner, la petite maligne, et elle avait déguerpi avant qu’ils ne lui tombent dessus. Et c’était lui qui se prenait les coups à sa place. Ils frappèrent encore un moment, mais ils n’obtinrent rien de lui. Il était à nouveau le laquais un peu stupide, celui qui ne savait rien, qui ne comprenait rien. Suppliant pour qu’on le laisse tranquille, lui qui n’était qu’un ermite qui ne demandait rien à personne, et qui ne désirait rien de plus que de retourner à sa solitude … Ce dernier point au moins était vrai. A travers la souffrance, il ne voulait rien d’autre que d’être seul et pouvoir se rendormir pour fuir cette époque de fous. Il n’avait pas imaginé qu’ils puissent lui enlever ça, sa merveilleuse capacité à fuir les époques quand il le désirait. Il ignorait que dans ce nouveau siècle, les hommes avaient trouvé le moyen de l’attacher à la réalité pour le priver de son sommeil. Il l’ignorait encore … Mais quand la seringue se planta dans sa peau, il comprit beaucoup plus de choses sur ce siècle qu’il ne l’aurait souhaité.
Dernière édition par Camille Caldwell le Dim 8 Nov 2015 - 12:08, édité 3 fois |
| | | | Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 18:18 | |
| Re re re ... bienvenue ! C'est ce qu'on appelle une schizophrénie sévère tout ça !
Dernière édition par Ivory Weston le Jeu 5 Nov 2015 - 18:32, édité 1 fois |
| | | Faith Cunningham MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 17676
SUR TH DEPUIS : 26/04/2014
| | | | Seth Koraha MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 4656
SUR TH DEPUIS : 01/11/2014
| Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 18:29 | |
| Encore un vioque dis donc Rebienvenue chez toi patron |
| | | Silas Barnes ADMIN - master of evolution MESSAGES : 1186
SUR TH DEPUIS : 05/11/2015
| Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 18:39 | |
| Merciiiii Ivory ; ouais, je suis gravement atteinte Faith ; et tu sais quoi, j'en ai vu qu'un seul de toute ma vie et Ben n'était même pas dedans par contre j'ai très très envie d'aller voir Spectre du coup Seth ; les vioques au pouvoir !! |
| | | | Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 18:48 | |
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| | | Alec Lynch ADMIN - master of evolution MESSAGES : 15132
SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
| Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 19:40 | |
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| | | | Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 20:10 | |
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| | | Silas Barnes ADMIN - master of evolution MESSAGES : 1186
SUR TH DEPUIS : 05/11/2015
| Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 20:26 | |
| Merci mes ptits choux Lysou d'amour ; mon Frodon, je serais ton Sam Il arrive le gif, faut que je le choisisse, c'est dur (bah non je l'avais pas préparé d'avance celui-là ) J'ai trop de la chance de pas être grumpy cat je suis pas grumpy cat hein ?? Et ouais, LOYAL, parce que même s'il a trahi deux trois fois il reste loyal au fond quoi sisi, ça se tient, j'te jure Allez je te fais des bébés pour me faire pardonner Alec ; ouiii je sais mais j'ai pas vu Skyfall j'ai juste vu Casino Royale ouioui, honte sur moi et ma culture ciné pourrie Mon Fefe ; ouaiiiiis on a des liens de fou !!! Mercii ma Marianne |
| | | | Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 20:36 | |
| oh tu es mimi avec cette tête là <3 rebienvenue ! |
| | | | Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 20:37 | |
| J'adore le prénom reBienvenue parmi nous, bon courage pour cette nouvelle fiche ! |
| | | Salomé Callahan MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 4164
SUR TH DEPUIS : 29/04/2014
| Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 20:42 | |
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| | | Silas Barnes ADMIN - master of evolution MESSAGES : 1186
SUR TH DEPUIS : 05/11/2015
| Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 20:56 | |
| Merciii Astrid et Selwyn Salomé ; Ouais c'était bien ça mais le gang des ça leur va tellement bien c'est pas joyeux d'être un vieux en fait HAOOOON NON LYSON, NE BAVE PAS SUR MES CHAUSSURES NEUVES Ouais bah de toute façon Camille aussi il va gueuler, naméo, les torts sont pas tous du même côté |
| | | Moira Kovalainen MEMBER - join the evolution. MESSAGES : 3528
SUR TH DEPUIS : 30/04/2015
| Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille Jeu 5 Nov 2015 - 21:20 | |
| Haaaan quelle bouille choupinette ! Re[...]bienvenue ! Et bon courage pour la fiche ! |
| | | | Sujet: Re: i don't exist until you release me ≈ camille | |
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| | | | i don't exist until you release me ≈ camille | |
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