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 Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme]

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MessageSujet: Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme]   Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme] Icon_minitimeMer 11 Nov 2015 - 23:15


HONOUR THY FATHER
ALISTAIR & ASPEN


Les évènements s’enchaînaient de manière bien étrange dans la vie d’Alistair depuis quelques mois, et il n’aimait pas la tournure qu’elles semblaient prendre peu à peu.
Tout d’abord, il y avait eu la montée en puissance de ces groupes de résistance mutants. Les dégénérés avaient décidé de se battre contre les hunters qui voulaient débarrasser le monde de leur existence, se découvrant un semblant d’intelligence et s’associant pour faire front contre des forces qui jusque-là les dépassaient en force. Les chasseurs avaient commencé à se heurter à un mur d’obstination et d’hostilité, jusqu’à ce que finalement le groupuscule se décide à passer à l’offensive et fasse exploser les bâtiments principaux de Radcliff les uns après les autres, entrant de fait dans la catégorie « terroristes ». Depuis le fiasco de la fête des fondateurs, le patriarche Wolstenholme n’avait cessé de courir dans tous les sens, enchaînant mission sur mission, chasse après chasse. Sa liste de trophées s’était drastiquement allongée depuis ces quelques mois, alimentée par la chasse aux sorcières lancée par Thaddeus Lancaster. D’ailleurs, il s’inquiétait un peu du maire ne cherchant pas à cacher sa haine des transmutants. Il ne faisait aucun doute que certains électeurs seraient refroidis par cet avis tranché et n’hésiteraient pas à voter contre lui aux prochaines élections, ce qui ne présageait rien de bon ; si les hunters du comté voyaient leur leader être mis sur le banc de touche, beaucoup d’entre eux devraient se battre avec de monstrueux ennuis judiciaires si son successeur  à la tête de cette petite ville du Kentucky avait le malheur d’être pro-mutants.
Les fêtes de Radcliff étant visiblement maudites, la grande foire annuelle avait elle aussi été frappée par des dégâts monstrueux et des pertes tragiques, tout ça à cause d’un pauvre mutant incapable de contrôler la monstruosité dont la Nature l’avait affligé. Il avait cependant retrouvé Tessa dans la panique. Tessa, qu’il avait eu envie de faire souffrir, de la punir comme un dresseur aurait puni un lion récalcitrant. Il avait été satisfait de voir qu’elle avait encore pour lui un minimum de crainte et de respect, mais il n’avait pas apprécié son envie nouvelle de liberté, pas plus que la façon dont elle avait parlé des hommes qu’il avait envoyé à sa recherche. Il aurait un mot avec eux à ce sujet plus tard, et il n’allait pas du tout être aimable. En attendant, il avait confié à d’autres de ses hommes la tâche de surveiller la jeune femme, histoire d’être sûr qu’elle ne lui fasse pas faux bond une nouvelle fois. Maintenant qu’il l’avait sous la main, il ne comptait pas la laisser fuir à nouveau – pas après qu’elle lui ait coûté si cher en temps et en argent. Il n’avait jamais digéré la destruction du fameux centre où elle avait été enfermée et conditionnée pour se battre et obéir. Et il comptait bien le lui faire payer, d’une manière ou d’une autre.
Mais pour l’instant, il avait encore un autre soucis à gérer, et pas des moindres : ses enfants.
Entre Calista qui ne comblait aucune de ses attentes et restait cachée derrière un écran au lieu d’aller se battre sur le terrain avec les autres, puis Lorcan qui gâchait son avenir tout en s’éloignant peu à peu du chemin de la chasse, il ne savait plus quoi faire. Au moins, il restait toujours sa cadette. Ils avaient toujours été proches avec Aspen – dans la limite des rares marques d’affection dont pouvait faire preuve Alistair – et la voir plus régulièrement ces derniers temps lui faisait plus plaisir qu’il ne l’aurait cru. Elle venait toujours aux entraînements sans jamais manquer une session, ou bien passait simplement le voir dans la grande maison familiale désormais vide, de plus en plus régulièrement depuis les derniers mois. Presque trop, à vrai dire, même pour elle. C’était étrange, et le trader se demandait ce qu’il avait pu se passer dans la vie de sa fille pour qu’elle agisse ainsi aussi soudainement. S’il avait eu plus de temps, il aurait volontiers fouiné un peu. Mais justement, il n’en avait pas, du temps, et il était condamné à se poser des questions en espérant pouvoir en trouver les réponses bientôt.

Assis dans le fauteuil confortable de son étude, Alistair tapotait sur sa calculatrice, enchaînant les opérations, les yeux rivés sur les fiches de projets, d’estimations et d’analyses du cours de la Bourse, préparant ses prochains coups, ses prochains investissements. Lorsqu’il ne chassait pas et qu’il n’avait pas d’urgence à gérer, il adorait se plonger à corps perdu dans le travail, s’oubliant dans les lignes de chiffres et d’estimations sans prendre garde aux heures qui tournaient. Autrefois, Maebhe parvenait à le faire sortir de cet sorte de transe dans laquelle il entrait ; mais depuis sa mort, il lui était arrivé plus d’une fois de plancher sur ses affaires jusqu’au petit matin.
Il était bien parti pour passer l’une de ces nuits blanches lorsqu’un bruit étouffé attira son attention. Fronçant légèrement les sourcils, le père Wolstenholme se demandant bien de quoi il pouvait s’agir. Vivre seul ne l’avait pas rendu paranoïaque, mais il avait l’impression que son ouïe s’était développée à force de vivre dans le silence. Par prudence, il préféra se lever et empoigner le revolver caché dans le tiroir de son bureau. Il avait bien évidemment eu vent de la mésaventure qui était arrivée aux Callahans, et il refusait qu’un satané dégénéré tente de faire exploser sa maison pendant qu’il était encore dedans. A pas feutrés, il ouvrit la porte et jeta un rapide coup d’œil autour de lui avant de sortir et d’avancer lentement, tous les sens aux aguets. De trader, il était redevenu hunter, traquant l’intrus qui s’était infiltré chez lui. Il regarda dans toutes les pièces, poussant les portes du bout des doigts pour qu’elles ne grincent pas, cherchant quelque chose ou quelqu’un qui n’aurait pas dû se trouver là.
Finalement, il arriva devant l’ancienne chambre d’Aspen et tendit instinctivement le bras en voyant l’ombre dressée au-dessus de la commode de sa fille. Cependant, la lumière extérieure se refléta sur une grande mèche rousse. Alistair haussa un sourcil et baissa le bras. Sa main libre vint trouver l’interrupteur et appuya dessus. La pièce s’éclaira d’un coup, et le cinquantenaire put se rendre compte que la silhouette face à lui lui était particulièrement familière.

- C’est gentil de prévenir ton père quand tu passes.

Il fixa sa fille tout en remettant la sécurité sur son arme et en la calant entre sa ceinture et sa hanche. Il se demandait ce qui lui valait une visite surprise de la jeune femme – et surtout pourquoi elle s’était introduite dans leur propre maison comme une voleuse.


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MessageSujet: Re: Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme]   Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme] Icon_minitimeJeu 12 Nov 2015 - 23:27

Daddy, Penny's home !

Beurk, beurk beurk beurk. Aspen avait juste horreur d’être couverte de sang. Elle ne comprenait pas comment certains chasseurs pouvaient prendre leur pied à patauger dans l’hémoglobine comme les cochons dans la fange. Sérieusement, c’était dégueu. Déjà l’odeur était écœurante, ensuite ça bousillait ses fringues, ses cheveux, et ça collait à la peau jusque sous ses ongles. Autant pouvait elle comprendre l’excitation de la chasse, mais le gout du sang, elle laissait ça aux tarés. Quitte à tuer, elle préférait faire ça proprement, pas en transformant les mutants en geysers à globule. Seulement voilà, ses partenaires de chasse de ce soir n’étaient pas tout à fait du même avis qu’elle.
La partie avait bien duré deux heures, et l’horloge du salon sonnait minuit moins le quart quand la princesse des lieux ôta ses bottes crottées à l’entrée pour se faufiler dans la maison : elle aurait préféré rentrer chez elle, dans son petit appartement du centre, enfiler ses chaussons tout doux et plein de poils et son peignoir qui sent la lavande, pour s’affaler sur le canapé avec du frozen yogourt. Sauf que voilà, il avait beau être tard, Rhaena n’était pas vraiment une couche tôt, et elle ne voyait pas comment elle pourrait justifier à la fois sa rentrée tardive ET l’état de ses vêtements. Et même si elle arrivait à ramper jusqu’à la salle de bain, elle ne pouvait clairement pas prendre le risque de laisser son chemisier maculé dans le panier de linge sale. Et faire une lessive à minuit … non décidément, ça ne collait pas. Alors, loin d’être idiote, elle a décidé de revenir dans la chaleureuse maison familiale. Elle prendrait une douche rapide, enfilerait des vêtements propres et rentrerait plus tard, ni vu, ni connu. D’ailleurs, elle avait envoyé un texto à sa colocataire pour qu’elle ne s’inquiète pas, et était rentrée directement chez son père. Elle n’avait pas sonné à l’interphone, ni toqué à la porte, après tout elle avait les clefs, pourquoi se fatiguer ? En plus en semaine, il rentrait souvent bien, bien plus tard que minuit, son travail lui avait toujours pris un temps fou, alors il ne devait probablement pas être là.

Oups.

Elle était en train d’ouvrir son immense dressing quand le grincement du parquet la fit sursauter. En face d’elle son père, les lunettes encore sur le bout du nez, signe qu’il était surement plongé dans une lecture quelques minutes plutôt. Il avait du l’entendre monter les escaliers, les marches en vieux bois rendait toute ascension ou descente terriblement bruyante, ça avait été un cauchemar pour l’enfant turbulente qu’elle était. Impossible d’aller piquer le moindre biscuit dans la cuisine au rez de chaussée une fois au lit, l’escalier était trop traitre. Fallait croire que ce fichu escalier était toujours un sale mouchard :

- Daddy ! je savais pas que tu étais là, je m’imaginais que tu serais encore au travail !

Elle s’approcha pour enlacer son vieux père puis se ravisa, réalisant qu’il n’apprécierait probablement pas qu’elle le barbouille de sang. Son costume valait surement une petite fortune, aussi elle se contenta d’un baiser effleuré sur la joue :

- J’étais avec les Robinson et la dernière des Wallace. Il s’avère que la chasse fut plus … sportive que prévue. Mais on l’a eu, tu te doutes bien !

Elle lui offrit un sourire éclatant, effaçant toute trace de fatigue et de lassitude de son visage. La chasse était une joie et un privilège, elle n’avait pas le droit d’avoir l’air blasé. Même exténuée et crasseuse, elle devait toujours faire bonne figure.

- Ça ne te dérange pas si je vais juste prendre une douche et je descend te voir ? ça creuse de cavaler derriere un type avec une Queue de lézard. De lézard… non mais je te jure, on a pas idée … Enfin, bref, je me dépêche, promis !

Elle termina son monologue à toute vitesse, empêchant à son paternel de faire le moindre commentaire avant de s’enfermer dans la salle de bain avant qu’il n’ait pu dire un mot. Dix minutes plus tard, elle était redescendue dans le salon, une serviette enroulée dans les cheveux, la jeune femme sentant enfin la vanille plutôt que le sang coagulé. Dans sa main, une pomme à moitié croquée : ce n’était pas comme si il était possible de trouver des sucreries ici, Alistair ne l’aurait surement pas toléré.

- J’aurais du te prévenir que j’arrivais. Si tu as encore du travail, je comprendrais tout à faire et je rentre tout de suite, je ne voudrais pas te faire perdre ton temps …

Elle disait tout ça sans animosité. Elle avait toujours eu l’habitude de voir son père très occupé, et elle ne lui en tenait pas rigueur. Cela avait toujours été comme ça, et chaque moment que lui accordait Alistair lui était très précieux, quand bien même il ne s’en rendait pas compte…


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MessageSujet: Re: Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme]   Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme] Icon_minitimeMar 12 Jan 2016 - 1:18


HONOUR THY FATHER
ALISTAIR & ASPEN


Alistair était un père particulièrement exigeant. Il voulait que ses enfants soient toujours au maximum de leurs capacités, qu’ils soient capables de soulever des montagnes si jamais elles venaient à se dresser sur leur chemin, qu’ils puissent bluffer le monde de leur intelligence et de leur esprit qu’il espérait avoir aidé à aiguiser comme une lame de rasoir. A ses yeux, ils étaient les plus magnifiques des jeunes gens de leur génération, pleins de potentiel, capables de réaliser des prouesses pour peu qu’ils s’en donnent la peine. Il n’avait jamais cessé de les pousser à se surpasser, aussi bien mentalement que physiquement. C’était aussi pour ça qu’il était aussi dur avec Calista : elle avait déjà pâti de son manque de compétences physiques et, pour l’avoir vue durant les entraînements, il savait qu’elle possédait plus de capacités qu’elle ne le croyait ou le laissait entendre. C’était aussi pour ça qu’il était déçu qu’elle ne se donne pas plus de mal. Il ne voulait pas qu’il lui arrive quelque chose alors qu’elle aurait pu s’en sortir si elle s’était donné les moyens de le faire.
Oui, Alistair était un père exigeant, parfois injuste diraient certains, mais ce n’était que pour le bien-être de sa progéniture qu’il aimait profondément, peu importe ce qu’il laissait entendre ou ce qu’il pouvait dire. Ils étaient la prunelle de ses yeux, sa plus belle création et tout ce qu’il lui restait de Maebhe. Il se serait dressé contre le monde entier et aurait massacré des légions entières s’il l’avait fallu et il ne supportait pas qu’on leur fasse du mal. Alors, lorsqu’il vit les larges tâches de sang maculant la tenue de sa fille cadette, il eut une seconde de pure angoisse, un instant fugace où il se demanda ce qui avait bien pu arriver à Aspen. Mais l’air enjoué de celle-ci et un examen rapide lui apprirent – à son grand soulagement – qu’elle n’était pas blessée. C’était le sang de quelqu’un d’autre – de quelque chose d’autre – qui avait salit ses jolis vêtements de jeune femme propre sur elle. Il la laissa s’approcher et lui fut gré de ne pas salir son costume qui aurait été une véritable plaie à laver, même pour un teinturier émérite, et esquissa même un discret sourire en se laissant embrasser sur la joue.

- Vu ton état, j’aurais été très surpris que tu m’annonces que vous l’aviez raté.

Il la regarda et apprécia l’expression rayonnante sur son visage, celle de la personne satisfaite du travail bien fait. Certes, il avait été fait salement, cette fois, mais au moins elle n’avait pas failli à son devoir de chasseuse et avait prouvé une fois encore qu’elle était la digne descendante de ses parents. Le trader s’apprêta à dire autre chose lorsque sa rouquine de fille se remit à parler. Il aurait bien voulu lui répondre, mais elle débita ses mots à une telle vitesse et elle s’éclipsa si vite vers sa salle de bain qu’il n’eut pas le temps de prononcer la moindre syllabe. En soupirant, il retourna dans son bureau un bref instant, le temps de poser ses lunettes près de ses papiers et remettre son pistolet dans son tiroir, puis descendit à la cuisine et se mit à faire bouillir de l’eau et chauffer du lait pour Aspen. En temps normal, il lui aurait servi une tasse de thé ou de café, mais cette fois, il pensait qu’elle méritait un peu plus après une chasse pareille – dont il avait hâte d’entendre les détails. Il versa du cacao en poudre de très bonne qualité dans un grand mug et y versa le lait une fois à la bonne température. Il n’avait pas de chantilly à y mettre et n’était pas particulièrement motivé pour battre de la crème liquide jusqu’à ce qu’elle monte, mais il faisait confiance à la demoiselle pour trouver de quoi améliorer son chocolat.
Il finissait de se préparer son thé en y rajoutant un léger nuage de lait – il aimait le boire à l’anglaise – lorsque sa fille le rejoignit dans la cuisine. Il l’écouta et secoua la tête.

- Le dossier sur lequel je travaille n’est pas particulièrement pressé alors, si tu veux rester un peu, tu es la bienvenue.

Il prit les deux tasses et lui tendit la sienne avant de se diriger vers le salon, endroit autrement plus agréable pour discuter que debout dans la cuisine. Le vieux hunter s’assit dans l’un des confortables fauteuils qui s’y trouvaient et posa ses yeux gris sur sa cadette, attendant qu’elle soit installée à son tour.

- Alors, raconte-moi comment tu en es venue à baigner dans le sang de ce mutant.

Il aimait entendre Aspen lui parler de ses chasses. C’était avec elle qu’il s’entendait le mieux sur ce point puisqu’avec Calista, il était très compliqué pour lui de comprendre ce qu’elle trouvait de glorifiant et d’efficace à rester cachée derrière un écran d’ordinateur à téléguider ses compagnons qui, eux, allaient au devant du danger.

- Une queue de lézard … jusqu’à quelles extrémités de ridicule iront ces aberrations ?

Il but une gorgée de son thé et attendit, presque impatient de savoir comment sa fille avait nettoyé le monde d’un dégénéré de plus.


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MessageSujet: Re: Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme]   Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme] Icon_minitimeLun 18 Jan 2016 - 18:44

Daddy, Penny's home !

Aspen avait bien remarqué la lueur d’inquiétude qui s’était allumée dans le regard de son paternel en la voyant barbouillée de fluides humains divers en plein milieu du couloir. Il fallait dire que ce déchainement de violence et d’hémoglobine n’était pas vraiment son genre : elle était portée vers le combat rapproché certes, mais faisait dans l’expéditif : les égorgements et autres techniques geysers, très peu pour elle. Déjà c’était salissant, et ensuite parce que, contrairement à certains, elle ne prenait pas plus de plaisir que ça à occire les mutants : elle le faisait parce qu’elle le devait et qu’il était important que quelqu’un le fasse. De là à passer des heures à torturer une pauvre créature gémissante, très peu pour elle, merci bien.

La jeune femme avait trouvé son bonheur dans le placard de son ancienne chambre, où se trouvait encore quelques vêtements qu’elle n’avait pas eu le courage de déménager dans son appartement : premièrement parce que son petit dressing de colocataire ne supporterait pas tant de fringues, et ensuite parce que, la plupart du temps, les soirées importantes se faisaient ici, aussi valait il mieux qu’elle garde quelques uns de ses apparats dans sa chambre d’enfant. Ce soir là, elle se dégota un jean brut vaguement délavé et un pull à col bateau émeraude. Elle adorait le vert, cela faisait ressortir la rousseur de sa chevelure et la pâleur travaillée de son teint. Dévalant les escaliers, elle avait levé le nez en chemin, incertaine que c’était bien ce qu’elle imaginait. Une fois arrivée dans la cuisine immense des Wolstenholme, elle se rendit à l’évidence avec ravissement : son père venait de lui faire un chocolat chaud, le premier depuis … Longtemps. Très longtemps. Zigouillage d’homme lézard = chocolat chaud de la part du paternel. Elle ne l’oublierait pas ce raccourci-là tien. Elle profita d’être enfin propre pour passer la main dans le dos de son père avant de s’emparer du mug chaud, se brulant le bout de la langue en voulant le boire un peu vite :

- Hmm, si tu n’es pas occupé, pourquoi pas. Je ne travaille pas demain, j’ai enfin pu prendre un jour de congé.

Elle suivit Alistair jusqu’au salon, s’enfonçant dans les coussins moelleux et familiers du canapé de la pièce à vivre, en face de son paternel. Portant à nouveau la boisson à ses lèvres, elle profita de la chaleur du liquide qui réchauffait tout son corps, avant de répondre à la question du patriarche :

- Et bien je n’étais pas sensée chasser ce soir, mais un des Lecter s’est désisté, alors j’ai pris sa place au pied levé. Ça faisait un moment que je n’avais pas eu l’occasion de me dégourdir les jambes et d’affuter mes couteaux, alors c’était l’occasion… A priori, c’est Calista qui a trouvé sa localisation dans une baraque près de la forêt.

Elle n’avait pas pu résister à l’envie de glisser le sous entendu à Alistair : C’était Cali qui avait débusqué le lézard, elle n’avait fait que lui trancher la tête ensuite. Sans son ainée, le monstre serait toujours vivant. De temps en temps, ce genre de rappel ne faisait de mal à personne

- Enfin bref, tout ça pour dire que nous étions quatre, et j’étais l’ainée du groupe, ce qui m’a mis un petit coup de vieux, je ne peux pas le nier. Toujours est il que la bestiole n’avait plus grand-chose d’humain, des écailles de partout, une queue de lézard mesurant un bon mètre cinquante … Je n’imaginais pas que cela puisse seulement exister … Enfin bref, les balles ricochaient sur les écailles, alors il a fallu se rapprocher et jouer les matadors … ça va que ce truc là semblait déjà relativement imbibé, il était bien moins dégourdi qu’il l’aurait du… Enfin bref, avec mes trois grouillots, c’est nécessairement devenu un peu … Brouillon, et j’ai du le finir à la dague. Pas étonnant que les Lecter n’ aient pas voulu s’embêter avec des bizuths pareils, j’avais plus l’impression d’être en compagnie d’enfants que d’hunters.

Aspen avait raconté son récit avec son habituel moue boudeuse, qu’elle adoptait assez spontanément quand elle était avec son père. A bien y réfléchir, il était vrai qu’elle ne faisait plus partie des débutantes parmi l’équipe qui agissait dans le comté de Radcliff : elle chassait effectivement depuis plus d’un an et surtout, surtout, s’entrainait pour cela depuis près de dix ans. Rien à voir avec ses gamins surexcités qui s’imaginaient pourchasser des créatures maléfiques comme dans une mauvaise série pour adolescents. Ça ne la rajeunissait pas en tout cas, ça c’était sur. Elle soupira, secouant la tête avant d’ôter la serviette humide les étreignant encore, libérant ses boucles rousses encore un peu mouillées :

- Toujours est il qu’il est mort. J’ai appelé la GPsquad pour qu’ils aillent chercher le corps, je suppose qu’un tel olibrius doit être du matériel du premier choix pour toutes leur recherches … Enfin, pas besoin d’épiloguer là-dessus, toi, comment vas-tu Papa ? J’ai l’impression qu’on ne s’est pas vu depuis …

Des semaines. Peut être des mois. Il fallait dire que depuis les conneries et révélations de Lorcan, elle avait du faire le vide autour d’elle, le temps de réfléchir à tout ça. Oh, pas longtemps, et pas autant que Lorcan, mais elle s’était retrouvée en tête à tête avec elle-même quelques jours, le temps de se décider de n’en parler à personne. Malgré tout, son père, comme Cali et Lorcan, lui manquait, sachant pertinemment qu’une petite réunion de famille ne risquait pas d’arriver avant un bon moment …



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MessageSujet: Re: Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme]   Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme] Icon_minitimeDim 7 Fév 2016 - 2:19


HONOUR THY FATHER
ALISTAIR & ASPEN


Alistair ne se rappelait plus de la dernière fois où il avait fait un chocolat chaud à sa fille, ou à l’un de ses enfants en général. Probablement pas depuis la mort de leur mère, ce qui en disait long sur son état d’esprit depuis qu’elle s’était tiré une balle dans la tête. Même après toutes ces années, il n’avait jamais vraiment réussi à reprendre le cours normal de sa vie. Il y manquerait toujours quelque chose, jusqu’au moment où lui aussi se retrouverait dans la tombe. Heureusement, c’était un acharné du travail, et il s’était jeté à corps perdu aussi bien dans ses transactions que dans la chasse. Il s’était d’autant plus radicalisé après le suicide de Maebhe, entraînant leurs enfants dans cette vie endiablée qu’était celle des hunters. La suite s’était malheureusement moins bien passée que ce qu’il avait espéré ; Calista s’était révélée être une chasseuse décevante, préférant rester cachée derrière les écrans de ses ordinateurs plutôt que de partir sur le terrain avec ceux qui risquaient leur vie pour la cause. Lorcan s’était éloigné de cette voie du jour au lendemain, décidant qu’il préférait s’enfermer dans la cuisine minable d’un bouiboui du centre-ville, et il avait fini par ne plus venir du tout aux entraînements. Au final, il n’y avait qu’Aspen qui avait réussi à le rendre fier d’un bout à l’autre. Elle était belle comme un cœur, intelligente, elle avait fait de belles études et elle aurait rendu sa mère jalouse tant elle était douée à la chasse. Alors cette fois, il avait bien consentit à lui faire quelque chose d’un peu plus copieux qu’un simple café.
Assis dans son fauteuil, sirotant tranquillement son thé, il écoutait la jeune femme parler de comment elle s’était retrouvée à être embarquer dans cette chasse au monstre – car c’était bien un monstre qu’elle avait tué ce soir, pas seulement un semblant d’humain. Il haussa à peine un sourcil à la remarque au sujet de Calista.

- Je vois. Elle a dû le trouver facilement depuis chez elle.

C’était triste à dire, mais c’était ainsi qu’il voyait son aînée, comme une planquée qui se contentait de donner des informations depuis le confort et la sécurité de son chez-elle. Il en faudrait beaucoup plus pour le convaincre du contraire.
Oubliant bien vite la réplique de sa cadette, il écouta avec un intérêt non fin le récit de sa chasse. Il l’imaginait bien volontiers pester contre les tous jeunes hunters avec lesquels elle avait dû faire équipe. Après tout, elle n’était pas formatrice, et elle avait mieux à faire que de s’encombrer des recrues de la cause. Néanmoins, elle se débrouillait suffisamment bien pour être un exemple à suivre. Et puis, visiblement, le monstre s’était handicapé tout seul. Tant pis pour lui, tant mieux pour Aspen ; même si le résultat avait été salissant, au moins, la chose était maintenant six pieds sous terre, et les membres de la Gunpowder Squad sauraient s’occuper de son cadavre. Il haussa doucement les épaules.

- Il faut bien former les jeunes chasseurs. Toi aussi tu as été à leur place un jour.

Et lui aussi l’avait été, quelques décennies plus tôt. Il y avait quelque chose d’impressionnant à quitter les salles d’entraînement pour passer sur le terrain, et s’il avait été un professeur strict, il savait aussi que le trac n’était pas quelque chose à prendre à la légère. Il fallait seulement réussir à endurcir les plus impressionnables pour éviter quelques impairs et autres bavures, et puis les choses allaient mieux au bout de trois ou quatre chasses en conditions réelles. Après, il était toujours possible qu’un accident arrive, mais Alistair ne s’était jamais sentit responsable des erreurs de ses élèves. A partir d’un certain point, c’était aussi de leur devoir et de leur responsabilité de savoir s’occuper d’eux et de couvrir leurs arrières.
A la question de sa rouquine de fille, le trader fit rapidement le calcul dans un coin de sa tête.

- Deux mois et six jours. En effet, ça faisait longtemps.

Très longtemps même, à tel point qu’il s’était demandé pendant un temps s’il n’était pas arrivé quelque chose à la jeune femme ou si elle n’avait pas un secret duquel elle voulait le tenir éloigné. Il avait bien reçu quelques messages sur son téléphone, mais c’était tout. Il n’avait pas eu de visite de la plus jeune des Wolstenholme depuis trente-six jours.

- De mon côté, j’aide ton cousin à gérer la Squad. Les informations doivent obligatoirement passer par lui ou moi, voire les deux pour les décisions plus importantes. Sinon, je pars à Washington dans deux semaines pour un congrès. Si tu pouvais venir vérifier que tout va bien, au moins une fois pendant mes quinze jours d’absence, ce serait gentil de ta part.

Si elle ne pouvait pas, il trouverait quelqu’un pour patrouiller autour de sa maison. Il ne pouvait pas emmener toutes les choses précieuses qu’elle contenait, et s’il n’était pas spécialement matérialiste, il connaissait la valeur des chiffres et des données qui se trouvaient disséminées dans son bureau et celui de feu son épouse.

- Ton frère pourra venir avec toi, puisqu’il sera sûr qu’il ne risquera pas de me croiser.

Il ne savait toujours pas pourquoi Lorcan avait commencé à couper le contact comme il l’avait fait. Si Aspen n’était pas venue le voir depuis deux mois, son fils ne lui avait pas adressé la parole depuis Novembre. Il avait dû passer par des informateurs pour être certain que la seconde moitié des jumeaux allait bien. Et ça ne lui plaisait pas particulièrement de ne plus pouvoir avoir une conversation avec le jeune homme. Il avait l’impression d’être tenu à l’écart de sa vie et il se demandait bien ce qui justifiait un tel éloignement.


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MessageSujet: Re: Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme]   Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme] Icon_minitimeJeu 11 Fév 2016 - 0:23

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Daddy, Penny's home !

Aspen fronça les sourcils d’un air réprobateur devant le manque d’enthousiasme de son père vis-à-vis de Calista : Il était vrai qu’elle n’était pas une chasseuse dans le sens traditionnel du terme, mais mine de rien, son aide était précieuse pour tous ceux qui se trouvaient sur le terrain, et plus d’une traque avait trouvé un dénouement favorable pour la cause grâce à Cali et à ses bidouillages, et ça, il le sous estimait constamment, c’était dommage. Il était presque plus dur avec Calista qui était quand même membre de la gunpowder squad, l’élite des chasseurs, qu’avec Lorcan qui ne pratiquait plus depuis des semaines. C’était quoi ça, de la misogynie  qui taisait son nom ? Elle soupçonnait son père d’un peu trop projeter l’image de feue leur mère sur ses deux filles, dans l’espoir d’en faire des huntresses aussi coriaces. Sauf qu’elles n’étaient pas leur mère, ni l’une, ni l’autre.

- N’empêche qu’elle fait des miracles avec son ordinateur, de chez elle comme tu dis. Plus que certains des manchots que j’avais avec moi ce soir par exemple.

Solidaires entre frangines, à la vie à la mort. Elle leva les yeux au ciel devant la complaisance de son paternel devant les apprenties boulets qu’elle avait du se trainer : il n’était surement pas aussi tendre à l’époque où c’était elle et son frère qui devaient faire leur preuve, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Il n’avait pas eu la même patience qu’elle non plus, qui avait attendu d’être dans sa voiture pour les traiter de tous les noms d’oiseaux qu’elle connaissait. Quelques années plus tôt, Alistair les aurait copieusement arranger devant tous les autres chasseurs, sans aucune pitié pour leur petit égo d’adolescents. Comme quoi, il y avait vraiment un début à tout…

- Peut être, mais jamais tu ne m’aurais mis sur le terrain en étant aussi NULLE. Heureusement que ce n’était pas Desmon ou Félix à ma place, sinon ils auraient fait un tarif de groupe mutant plus bizuths. Parce qu’avec des alliés comme ça, pas besoin d’ennemis.

Elle exagérait, bien sur, mais bon, c’était Aspen, quand elle se sentait en confiance, elle avait tendance à forcer le train, à en faire des caisses sans honte. Elle ne faisait ça que lorsqu’elle était en terrain conquis, ce qui était le cas avec son cher paternel, qui avait toujours supporté ses rodomontades et ses petits airs d’actrice avec bienveillance, ou presque. Ça lui faisait du bien d’ailleurs, de quitter ses chausses d’adulte responsable de junior et de femme d’affaire pour redevenir la fifille à son papa. Elle aurait du revenir plus tôt tiens, ça lui faisait un bien fou, plus qu’elle ne l’avait soupçonné. Elle grimaça quand Alistair souligna, l’air de rien, qu’ils ne s’étaient pas vu depuis plusieurs mois. C’était un peu honteux, quand même, quand on savait qu’ils habitaient à moins de dix minutes à pied l’un de l’autre. Mais bon, chacun d’entre eux avait une vie professionnelle chargée, en sus de leur activité de chasseur : happés par la routine, les semaines les avaient séparé sans même qu’ils ne fassent vraiment attention. Elle se décala un peu sur son canapé pour avoir son père à portée de bras, et lui entoura le cou pour venir lui embrasser la joue :

- En dehors du nombre de jours, ça faisait juste trop longtemps, je suis vraiment désolée. J’essayerai de venir plus souvent, si tu veux bien, promis.

Elle l’écouta attentivement raconter son quotidien au sein de la GPSquad, un peu envieuse. Elle avait hâte de pouvoir en faire partie, elle aussi. Etre vraiment utile, pourchasser des mutants vraiment dangereux, de ceux pour qui la vaccination n’est pas une issue envisageable. Quand elle vaccinait un mutant, elle craignait toujours de le voir débarquer un jour dans son bureau, en client mécontent qui viendrait lui faire un scandale. L’angoisse. Toujours assise à coté de lui, elle lui offrit son sourire le plus rayonnant alors qu’il lui demandait de venir vérifier la maison lors de son absence :

- Ce serait fait t’inquiète pas, pas la peine d’engager quelqu’un. Je viendrais après le travail, ça arrangera surement Rhaena que je vienne faire mes heures supp ici plutôt qu’à l’appartement en train de ronchonner. Et puis au moins tu n’auras pas à donner le double des clés à qui que ce soit, c’est plus prudent, par les temps qui courent… Manquerait plus que notre maison prenne feu, après celle des Callahan …

Elle frémit rien qu’à y penser : elle avait tellement de souvenirs ici, elle ne supporterait pas que le manoir disparaisse simplement parce qu’elle avait la flemme de venir faire le tour une fois de temps en temps. Elle se raidit un peu quand Alistair mentionna la possibilité d’amener Lorcan avec lui, et se mit à entortiller une mèche de ses cheveux encore humides autour de son doigt, signe évident de son malaise : Lorcan et elle, c’était … compliqué, depuis leur anniversaire, et pas qu’un peu. Elle ne doutait pas une seule seconde que Lorcan avait tu sa petite « particularité » à leur géniteur, à raison d’ailleurs : elle n’osait même pas imaginer comment son père réagirait en apprenant que son fils unique était un … était comme leur mère.

- Oh tu sais, Lorcan est pas mal occupé en ce moment, je suppose qu’il a du se trouver une fille en plus alors bon … On se voit pas trop, quoi …

On se voit pas trop, quel doux euphémisme. Il ne répondait pas à ses textos, qu’elle espaçait de plus en plus. Elle ne savait pas où il était, comment il allait, à part à travers Calista ou leurs rares amis en commun qui lui adressaient encore la parole. Elle sourit un peu tristement à son père, incapable de lui dire quoi que ce soit d’autre sans lui mentir ouvertement, ce dont elle était fichtrement incapable …



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MessageSujet: Re: Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme]   Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme] Icon_minitimeJeu 18 Fév 2016 - 3:03


HONOUR THY FATHER
ALISTAIR & ASPEN


Son frère et sa sœur avaient beau prendre sa défense dès qu’ils le pouvaient, Alistair restait toujours aussi intraitable au sujet de Calista. Un bon hunter ne se contentait pas de trouver des informations et de laisser les autres faire le reste du travail. Il fallait pouvoir être présent sur le terrain, être physiquement capable de faire face à la menace. Il n’avait aucun doute quant aux capacités intellectuelles de sa fille, mais il aurait aimé qu’elle se donne la peine d’être aussi douée sur le terrain. Son intelligence en pleine action aurait probablement permis l’élaboration de stratégies redoutables et de déterminer exactement les faiblesses de l’ennemi. Au lieu de ça, elle laissait les autres chasseurs se débattre avec ces monstres tandis qu’elle restait bien à l’abri derrière ses écrans. A ses yeux, c’était un gâchis sans nom, ce qui le rendait d’autant plus intransigeant. Aussi ne réagit-il pas à la remarque d’Aspen. Peut-être qu’elle faisait des miracles, oui ; en attendant, ça n’était toujours pas suffisant pour le satisfaire, et on était en droit de se demander s’il le serait vraiment jamais de son aînée.
Considérant le sujet comme étant clos, il se contenta d’écouter sa cadette se plaindre des jeunes recrues avec lesquelles elle avait dû aller chasser ce soir. Il n’avait aucune idée d’à quel point ils avaient été incompétents, mais pour que la jeune rousse s’en donne ainsi à cœur joie, ils devaient avoir été particulièrement mauvais. Quelque part, il était assez content de savoir que c’était elle qui s’en était occupé et pas l’un des Lecter – les rangs des hunters s’étaient clairsemé ces derniers temps, pas besoin de les réduire encore en massacrant quelques débutants incapables. Ceci dit, à la place d’Aspen, il aurait sans doute été particulièrement sévère et féroce avec eux, malgré ce qu’il venait de dire. Oui, ses enfants avaient été des petits bleus, eux aussi, et ils n’avaient eu droit à aucun traitement de faveur, alors, il n’aurait certainement pas fait de cadeaux à la progéniture d’autrui s’il n’en faisait pas à la sienne.

- Eh bien la prochaine fois, tu n’auras qu’à les laisser se tirer dans les pattes. Peut-être qu’ils apprendront à tenir correctement leur arme.

Il en avait vu, des jeunes blancs-becs trop fiers qui avaient fini avec une balle dans le pied ou avaient tiré sur leurs camarades tout ça parce qu’ils agitaient leur fusil dans tous les sens comme un jouet, bien contents de pouvoir jouer aux grands. Sauf qu’à chaque fois qu’il avait été témoin de tels accidents, il était entré dans une colère noire jusqu’à en faire pleurer les fautifs. Il ne supportait pas qu’on ose prendre la chasse à la légère, et encore moins en sa présence.
Il laissa la jeune femme se rapprocher de lui et lui coller un bisou sur la joue qui lui arracha un sourire. De loin, elle était la plus câline des trois et, même s’il n’était pas grand amateur des démonstrations physiques d’affection, il appréciait toujours ces petites attentions. Il planta son regard métallique dans le sien.

- Très bien. Une promesse est une promesse.

Le trader savait très bien que les serments n’avaient que la valeur qu’on leur accordait, et il avait mis un point d’honneur à apprendre à ses enfants qu’une promesse ne se faisait jamais à la légère et qu’il ne fallait pas en faire si l’on était pas sûr de pouvoir la tenir. Rien n’était pire que de trahir la confiance d’autrui. C’était le meilleur moyen pour se retrouver seul au monde.
Il répondit aux questions de sa fille concernant son quotidien. Son travail était toujours aussi passionnant, et ses journées étaient occupées entre la gestion de ses actions et ses missions pour la Gunpowder Squad. Calista était leur informatrice d’ailleurs. Ironique que le bon déroulement des opérations repose en grande partie sur les talents qu’il refusait de reconnaître à son aînée.
Le sourire qu’il affichait disparut lorsqu’Aspen évoqua le sort de la maison des Callahan. L’affaire n’était pas passé inaperçu, loin de là, et si pour le publique ça n’avait été qu’un malheureux accident, parmi les hunters, on se disait qu’il ne pouvait pas s’agir d’autre chose que d’un mutant particulièrement vindicatif.

- Il ne manquerait plus que ça, en effet. C’est pourquoi, en plus de ta vigilance, je te demanderai également d’être prudente. Un bien matériel peut toujours se remplacer, pas une vie.

Le quinquagénaire aurait mille fois préféré perdre sa maison et tout ce qu’elle contenait plutôt que de voir sa fille se faire tuer par un intrus. Il avait confiance en elle, mais son entraînement n’était pas tout à fait terminé et elle était encore jeune. Il ne fallait pas qu’elle surestime ses capacités sous peine de se faire battre à plates coutures le jour où elle aurait le malheur de tomber sur un adversaire plus fort qu’elle. Il espérait que personne n’aurait la mauvaise idée de venir rôder autour de leur maison et mette Aspen en danger. Même en ayant parfaitement confiance en elle, il aurait encore préféré qu’elle soit accompagnée lorsqu’elle viendrait vérifier que tout allait bien dans la demeure Wolstenholme.
Par son frère, par exemple. Il n’avait plus eu de contact avec Lorcan depuis un petit moment, et il aurait espéré avoir de ses nouvelles via sa jumelle. Cependant, à la manière dont elle se mit à jouer avec ses cheveux, il sut que quelque chose n’allait pas. Il était assez observateur et connaissait suffisamment la jeune architecte pour avoir repéré la plupart de ses tics nerveux, et ce qu’il voyait là, c’en était un. Il arqua un sourcil et hocha la tête.

- Une fille, hm ? Eh bien, je ne pensais pas que votre lien était si peu fort qu’il te délaisse pour son travail ou une quelconque petite copine.

Il savait à quel point la relation entre ses deux plus jeunes enfants était fusionnelle, et il était très étonné de savoir qu’ils n’étaient plus très souvent en contact. A dire vrai, c’était même plutôt louche et il n’était pas certain d’accepter l’explication d’Aspen. A nouveau, ses yeux glacés se posèrent sur la jeune femme.

- Tu es sûre que tu me dis tout ? Je n’aimerais pas savoir que vous vous êtes fâchés ou que tu me caches quelque chose de grave.

Il but une gorgée de thé, ne clignant plus des paupières. Lorsqu’il le voulait, il avait un regard particulièrement perçant, du genre à vous sonder l’âme de fond en comble. Et il espérait vraiment que sa cadette ne lui mentait pas. Il y avait des côtés de sa vie dont il n’avait pas à se mêler, certes, mais lorsque ça touchait le reste de la fratrie, il estimait avoir tous les droits d’être mis au courant.


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MessageSujet: Re: Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme]   Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme] Icon_minitimeMar 23 Fév 2016 - 10:15

Daddy, Penny's home !

La rouquine gloussa légèrement devant la remarque de son paternel sur le fait de laisser les bizuths se tirer dans les pattes : ça lui rappelait une fois où son cousin Desmond avait fanfaronné en agitant son arbalète n’importe comment, et s’était littéralement planté une flèche dans le pied. Heureusement ce jour là il portait des chaussures de sécurité, et s’en était tiré avec un énorme bleu sur le pied. Aspen s’était payé sa tête pendant un mois, au bas mot. Elle-même ayant été entrainée au maniement des armes par son père en personne, elle avait acquis un rigueur et une certaine humilité dans la chasse qui l’empêchait de faire ce genre d’erreur. Elle en tirait une certaine fierté, d’ailleurs.

- Mouais, si c’est pour faire l’infirmière derrière, merci bien… Manquerait plus que les parents se plaignent ensuite, je suis pas prof d’EPS…

Dieu l’en garde, elle n’aurait jamais eu la patience de devenir instit. Elle se réinstalla sur sa moitié du canapé après avoir embrassé son père sur la joue : elle sourit de le voir sourire, cet espèce de petit sourire satisfait mais pudique. Son père, elle ne l’avait jamais vu comme l’être froid qu’il semblait être aux yeux de beaucoup : il était simplement quelqu’un de peu expansif, mais ça ne voulait pas dire pour autant qu’il ne ressentait rien, pour personne. Cette tempérance, Aspen n’en avait certainement pas hérité, mais à défaut, celle de son père l’apaisait. Quand elle était avec lui, elle devenait étonnement calme, elle s’adoucissait sans pour autant devenir molle. Son père, c’était son pic, son roc pendant la tempête. Tout pouvait changer autour d’elle, son père restait toujours le même, calme, serein, méthodique, avec son ordinateur et ses dossiers de partout. C’était profondément réconfortant pour la jeune femme dont la vie était sens dessus dessous.

- Promis, juré. J’en profiterai pour faire du tri dans ma chambre, je pense que j’ai du oublier deux trois affaires là haut qui me manquent un peu à l’appartement.

Si elle promettait, elle s’y tenait. C’est qu’elle ne promettait pas souvent, Aspen, alors ça avait une veritable valeur pour elle. Si on lui promettait quoi que ce soit, elle avait tendance à prendre son interlocuteur au mot, et gare à celui qui oserait trahir sa confiance : si elle la donnait assez facilement, elle la reprenait tout aussi vite, et souvent sans espoir de retour, devenant une véritable plaie pour quiconque l’avait déçu. Certaines de ses amies de lycée devaient encore s’en souvenir …

- Prudente, toujours. Si tu veux, je viendrais accompagnée, à chaque fois, soit Desmond, soit un autre de mes cousins, ou alors Isobel. J’ai pas forcément envie de me retrouver nez à nez avec un mutant pyromane en rentrant du boulot alors que je viens arroser les plantes.

Ô ironie, quand on savait l’affection qu’elle portait à Priam. Elle grimaça un peu en entendant le ton septique de son paternel quant aux raisons de leur éloignement. Evidemment, elle ne lui disait pas tout, comment le pourrait elle ? « alors non, Daddy, en fait on s’est un peu pris le bec sur le fait que mon frangin soit un p… de dégénéré, et que je l’ai un peu mal pris quand j’ai su. Du coup on se fait la gueule. Enfin, surtout lui, en fait, je crois qu’il a peur que je le décapite, alors qu’il me manque ». Non, décemment, elle ne pouvait pas. C’était un coup à perdre ou son frère, ou son père, et elle avait viscéralement besoin des deux. Elle inspira profondément, avant de reprendre d’une voix plus basse, peut être un peu lasse aussi :

- Je suppose que je peux t’en parler parce qu’il y a prescription. Je suis sortie avec Noeh Callahan pendant le lycée. Le meilleur ami de Lorcan, enfin, c’était mon meilleur ami aussi, d’une certaine façon, bref. On est sorti ensemble presque deux ans, sans le dire à personne pour pas perturber nos jumeaux respectifs, puis on s’est séparé en partant chacun dans une fac différente. C’était il y a sept ans hein, donc il y a un bail. Sauf qu’à la fête des fondateurs, Noeh s’est amusé à en parler pour embêter Lorcan, et ils se sont battus. Et depuis, il me fait la tête. C’est stupide, hein ?


Stupide, mais partiellement vrai. Simplement, ils s’étaient boudés quelques jours, semaines maximum pour ça, absolument rien à voir avec les longs mois qui s’étiraient depuis la révélation de leur anniversaire. Cependant, ça semblait assez « important » pour être une bonne justification aux yeux d’Alistair pour le moment, tout du moins l’espérait elle. Si quelqu’un devait parler de la mutation de son jumeau à son père, c’était lui-même et seulement lui-même. Le dénoncer comme ça, ce serait un acte de trahison. Elle avait beau lui en vouloir, jamais elle ne passerait par ce genre d’extrémité …


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MessageSujet: Re: Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme]   Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme] Icon_minitimeJeu 10 Mar 2016 - 17:13


HONOUR THY FATHER
ALISTAIR & ASPEN


Sa tasse de thé entre les mains, Alistair écoutait Aspen raconter sa soirée de chasse avec une certaine fierté. De tous ses enfants, c’était avec elle qu’il avait toujours eu le plus de facilités à parler. Il ne s’était jamais expliqué cette différence : il était tombé fou amoureux des trois descendants Wolstenholme, mais Aspen, c’était différent. Peut-être était-ce parce qu’elle était la plus jeune, ou bien parce qu’elle avait des manies plus proches des siennes que de celles de sa mère, mais il ne pouvait s’empêcher de faire un léger favoritisme – en toute discrétion, bien entendu, et jamais en entraînement. Pour tout ce qui avait été combat, leçons de vie et leçons tout court, il avait été intransigeant avec tout le monde. Il avait été fier de voir que ses enfants avaient tous développé une certaine discipline ; même Calista, malgré toutes les critiques qu’il pouvait lui faire et les déceptions qu’elle avait pu apporter, était efficace dans son travail. Ca ne compensait pas son côté planqué qu’il lui reprochait tant, mais ça lui suffisait à lui faire croire que son cas n’était pas totalement désespéré. Pourtant, il ne manqua pas de faire une remarque au sujet de son aînée à la rouquine lorsqu’elle tenta pas si subtilement que ça de la remonter dans son estime. Le sujet tourna court et il préféra se concentrer sur une autre partie de la conversation plutôt que de risquer se fâcher bêtement avec sa plus jeune. Il n’aurait plus manqué que ça, que ses trois enfants le snobent. Calista, il comprenait pourquoi, mais Lorcan, c’était toujours un mystère. Peut-être devrait-il envoyer l’un de ses hommes surveiller son fils à l’occasion, par simple acquis de conscience.
Une fois la question Calista passée, le trader se contenta de partager l’agacement de sa fille à l’encontre des jeunes recrues hunters qui aimaient un peu trop fanfaronner pour leur propre bien. La rencontre de ce soir les aiderait probablement à se calmer un peu et à réaliser que la chasse n’était ni un sport ni un jeu mais une activité dangereuse qui nécessitait de la concentration et de la rigueur. Ils n’étaient pas là pour s’amuser mais pour être des soldats, des défenseurs de l’humanité contre la gangrène montante qu’était la dégénérescence qui tentait de déformer leurs gènes. Si personne ne faisait rien, d’ici une génération ou deux, la Terre serait polluée par ces abominations contre-nature et il en était hors de question. Les humains avaient suffisamment de problèmes comme ça sans en plus engendrer des monstres. Il était particulièrement satisfait des prouesses de sa rouquine de fille en matière de nettoyage génétique. Et il ne doutait pas une seule seconde qu’elle était destinée à de grandes choses. Cependant, il connaissait aussi sa tendance à se montrer parfois un peu trop téméraire pour son propre bien, aussi lui demanda-t-il de venir accompagnée lorsqu’elle viendrait surveiller leur maison en son absence – au moins, quelqu’un de compétent garderait un œil sur elle. Il ne savait pas ce qu’il aurait fait s’il avait dû lui arriver malheur. La jeune femme lui jura ses grands dieux qu’elle serait prudente et il hocha doucement la tête.

- Si certains livres de la bibliothèque t’intéressent, tu pourras les récupérer. Je te fais confiance pour en prendre soin.

Le père Wolstenholme avait accumulé au cours de sa vie une quantité impressionnante d’ouvrages sur des sujets divers et variés. Si jamais sa fille voulait en emprunter quelques uns, elle était libre de se servir tant qu’elle ne les abîmait pas, et il savait qu’elle était du genre à bien s’occuper de ses affaires.
Il l’écouta citer les noms des personnes qu’elle imaginait pouvoir l’accompagner lorsqu’elle ferait ses rondes autour du domaine familiale et il fut étonné qu’elle ne cite pas son jumeau. Il le fut tant, à dire vrai, qu’il en devint suspicieux. Lorcan et Aspen étaient les deux moitiés d’une même entité, les deux faces d’une unique pièce ; à les voir grandir tous les deux, inséparables, il avait énormément de mal à imaginer ce qui aurait pu les mettre en froid pendant si longtemps, au point qu’elle n’avait pas plus de nouvelles de lui que leur père. Il lui posa la question, bien sûr, et avait braqué ses yeux perçant dans ceux de la demoiselle. Si elle lui cachait quelque chose, il ne tarderait pas à le savoir. Aspen entortilla ses cheveux autour de son doigt dans un tic nerveux qu’il avait déjà vu bien des fois. Il ne dit rien et attendit, silencieux, que la jeune femme se décide à parler.
Sauf que lorsqu’elle le fit, ce ne fut pas pour lui annoncer un drame, mais plutôt une querelle de jeunes adultes qui avaient tout d’un comportement d’adolescents. Et le père qu’il était ne put s’empêcher de plisser les yeux à la révélation d’Aspen. Elle et le fils Callahan. Une bouffée de vexation lui monta au nez. Sa fille avait sa vie, elle faisait ce qu’elle voulait tant qu’elle ne se mettait pas en danger ; mais il avait un petit côté vieux jeu qui le fit se crisper à l’idée qu’un garçon de la trempe de Noeh Callahan ait pu avoir une relation aussi intime avec la plus jeune de ses enfants.

- Le moins qu’on puisse dire, c’est que tu sais garder un secret.

Il se trouvait parfaitement ridicule à se sentir fâché d’avoir été mis à l’écart d’une partie si importante de la vie d’Aspen – cela dit, il aurait probablement été tout aussi vexé si son frère lui avait fait le même coup, et il se souvenait du regard mauvais et méfiant qu’il avait jeté au premier petit ami que Calista lui avait ramené. Au moins, l’avantage de Noeh, c’était qu’il venait d’une famille dont il connaissait la réputation et les parents ; il s’entendait suffisamment avec Alexander pour se dire qu’il y aurait pu y avoir bien pire comme parti, mais tout de même. Le quinquagénaire soupira un peu.

- Tout de même, je ne savais pas Lorcan susceptible au point de couper tout contact pendant si longtemps au sujet d’une histoire pareille.

Il imaginait que le jeune homme avait dû se sentir particulièrement jaloux de la relation qu’avait entretenu sa jumelle avec celui qui, visiblement, n’était plus son meilleur ami, mais il connaissait le caractère de son fils et ça lui semblait un bien piètre argument pour un aussi long silence.


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MessageSujet: Re: Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme]   Honour Thy Father [papa&fifille Wolstenholme] Icon_minitimeVen 11 Mar 2016 - 22:08

Daddy, Penny's home !

Garder un secret … Oh Daddy, s’il n’y en avait qu’un seul. Aspen était le genre de personne lisible comme un livre ouvert, avec ses tics si remarquables, son visage terriblement expressif et ses sourcils parfois mus de leur propre vie tellement ils étaient mobiles. De plus, elle avait ce franc parlé qui la forçait parfois à se mordre la langue plutôt que de dire spontanément tout ce qu’elle pensait. Alors garder des secrets, ce n’était pas trop son truc, surtout quand les secrets étaient lourds et graves. Comme le fait que Lorcan soit un mutant, un mutant avec des pouvoirs tellement dangereux qu’il avait préféré l’écarter de sa vie pendant des mois avant de lui cracher le morceau. Qu’il avait paniqué au moment où elle lui avait dit que c’était impossible, qu’il allait finir par se faire démasquer par leur père, lui attrapant le bras jusqu’à ce qu’un bleu énorme se forme sur son biceps. Ce bleu, c’était son don qui l’avait provoqué, et elle l’avait gardé pendant une dizaine de jours avant qu’il ne disparaisse lentement. Depuis, plus de nouvelles de son jumeau, plus aucun, malgré ses efforts, ses appels, ses messages vocaux, ses textos quasi quotidiens. Pour s’éloigner d’Alistair le plus possible, il s’était décidé à s’éloigner d’elle aussi, tant et si bien que leur lien lui semblait de plus en plus tenu, et ça lui faisait un mal de chien. Elle baissa le nez à nouveau sur sa tasse de chocolat, avant de reprendre doucement :

- C’était il y a huit ans papa, c’est pas comme si ça comptait encore pour moi tout ça.

Menteuse. Grosse menteuse. Mais quand on décidait de cacher la vérité, il fallait le faire jusqu’au bout, sinon à quoi bon ? Elle affecta un air embêté, presque las.

- Je suppose qu’il ne digère pas que son meilleur ami ait pu avoir des pensées … impures pour sa sœur. Sauf que c’est plus facile de m’en vouloir à moi qu’à Noeh, vu qu’ils se font eux aussi la tête depuis des mois …

Ça en revanche, c’était tout à fait vrai, ce qui était terrible pour la rouquine : ça paraissait puéril, mais le quatuor, c’était son enfance, son adolescence, son passage à la vie adulte aussi. Elle avait toujours eu son frère et les Callahan dans sa vie, à chacun des étapes, que ce soit pour l’épauler ou lui botter le cul, quand c’était nécessaire. Ils l’avaient supporté alors qu’elle était une adolescente vaguement pimbêche et bien trop faussement satisfaite d’elle-même, ils avaient été là à la mort de sa mère, ils avaient fêté ensemble leur diplôme de fin de lycée… Elle n’avait pas passé autant de temps qu’avec ses trois là avec qui que ce soit d’autre, alors savoir que plus aucun ne parlait aux autres…. Ça lui brisait son gros cœur tout mou, à la terrible jeune chasseuse aux ires légendaires et aux manières de diva. Aspen remit ses cheveux encore un peu humides en arrière, avant de conclure :

- Enfin, je suppose que ça va lui passer … il est quand même pas borné à ce point là, en général c’est moi la plus têtue des deux. Je l’aurai à l’usure.

Elle offrit un sourire rassurant à son paternel, avant d’enchainer presque instantanément dans l’espoir de lui faire changer de sujet :

- Tu pars ou du coup, cette fois ci ? C’est pour le boulot ou pour la chasse ?

Après tout, les deux options étaient probables : les hunters étaient un réseau mondial, et son père en connaissait énormément, notamment sur le vieux continent. Il suffisait qu’un nouveau vaccin ait été inventé Elle ne savait où, en Allemagne ou en Bulgarie, et elle ne doutait pas que son père serait prêt traverser l’océan pour récupérer le précieux sérum et le transmettre aux Holgersen ou aux Caesar. C’était dire si il était dévoué à la cause, songea t’elle en réprimant un bâillement du plat de la main. C’était qu’elle avait eu à la fois une journée et une nuit bien agitée, la rouquine, et que l’idée d’aller retrouver son lit douillet et confortable, bien qu’un peu vide, lui faisait clairement de l’œil alors que l’horloge du salon sonnait une heure tout à fait déraisonnable ...



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