Satoko était absolument ravie. Enfin un peu d’animation en ville – enfin un peu de joie, de musique, de … de vie, en somme. Radcliff lui avait paru tellement morose, tellement morne par rapport à Tokyo qu’elle se sentait sérieusement en manque de folie. Autant dire qu’à l’annonce de cette fête, elle avait sauté sur l’occasion et s’était emparé de son portable pour appeler Kingsley et le harceler jusqu’à ce qu’il accepte de l’emmener à la fête. Emily n’était pas disponible, Salomé non plus – ne restait que lui, le grand chasseur si sérieux et si heureux de tuer du mutant. Satoko l’aimait bien, même si elle le trouvait beaucoup trop raisonnable et posé la plupart du temps. Pour elle qui s’apparentait plus à la pile électrique qu’à l’être humain, c’était parfois un peu difficile de rester calme lorsqu’il le lui ordonnait.

Mais ce soir, hors de question de se retenir : elle comptait profiter des festivités et s’amuser autant que possible. A défaut d’avoir un costume occidental traditionnel, elle avait revêtu un grand kimono rouge et blanc, un obi vert pâle et une perruque blonde pour se faire des couettes. C’était sa façon à elle d’être traditionnelle, en apportant à sa tenue sa touche personnelle si haute en couleurs. Et elle était ravie comme ça.
Elle avait attendu son « cavalier » sur le campus de l’université et s’était engouffrée dans son imposante voiture noire. Elle l’avait toujours trouvée très tape-à-l’œil, mais visiblement, il en était très fier. Et au moins, elle allait suffisamment vite pour les amener rapidement à destination. Une fois dans le centre-ville, Satoko s’expulsa hors de la voiture et fila droit vers les étales et les boutiques spécialement décorées pour l’occasion, se souciant peu de savoir si Kingsley la suivait ou non. Elle était excitée comme une petite fille et sautillait joyeusement en s’exclamant en japonais, filant d’une devanture à l’autre.

- Oh, c’est super joli ! Et ça, les couleurs sont beeeeelles ! Ooooh ça brille dans le noir !

Quelque chose attira son regard et elle se retrouva nez et mains plaqués contre une vitrine, fixant un énorme chapeau multicolore et plein de plumes.

- Oooooh c’est super mignon ! Je veux ça !

Elle avait déjà fait le tour pour trouver l’entrée de la boutique, prête à repartir de là avec ce couvre-chef qui était absolument tout sauf discret.

Alors qu’elle s’apprêtait à entrer dans la boutique, elle sentit une main l’empoigner fortement par sa ceinture et la tirer en arrière avec tellement d’entrain qu’elle manqua ne plus toucher le sol. Elle se tourna vers Kingsley et lui fit sa plus belle expression de petit chien malheureux.

- Mais j’en ai pas de comme ça !

Elle doutait que le chapeau soit encore en vitrine le lendemain, une fois que la fête serait finie et que toute l’extravagance des américains aurait disparu une fois encore au profit de leur monotone routine. Puis le chasseur fit la proposition la plus pertinente de la soirée et Satoko le regarda avec un sourire radieux.

- Ouiiiii ! Viens, on y va maintenant !

Elle l’attrapa par la main et l’entraîna avec elle, se souciant bien peu des regards qu’on pouvait leur lancer. Ce ne fut que quelques mètres plus loin qu’elle s’arrêta après avoir réalisé quelque chose de crucial pour le bon déroulement de la suite des opérations. Se tournant vers son cavalier vêtu de noir, elle lui adressa un petit sourire mignon.

- Je ne sais pas par c’est où.

La phrase était construite un peu maladroitement – la faute à une langue qu’elle ne maîtrisait pas encore parfaitement et à une grammaire particulière qui lui compliquait bien la vie lorsqu’elle devait passer à celle, nettement moins complexe, de l’anglais. Elle comptait sur Kingsley pour la reprendre, voir lui apprendre une chose ou deux sur sa langue natale. Il lui avait déjà appris beaucoup de choses dans différents domaines : comment agir ou réagir avec les habitants de Radcliff, comment s’inscrire là où elle avait besoin de le faire, comment pister les mutants plus facilement, comment mieux manier les armes de poing, etc … Alors elle espérait qu’il voudrait bien jouer les professeurs encore un peu.
A condition qu’il se décide à sourire davantage, parce qu’elle le trouvait lugubre à en mourir parfois.

Satoko sourit, toute contente qu’on lui apprenne de nouvelles choses. Elle était incroyablement curieuse, et toujours avide de découvrir ce que le monde avait à lui offrir, fusse une robe multicolore, une nouvelle manière de se battre ou les subtilités d’une langue qu’elle ne maîtrisait pas encore à la perfection. Alors, même s’il était assez rabat-joie et sinistre, elle appréciait Kingsley et les enseignements qu’il lui prodiguait.
Accrochée à sa main, elle le suivit dans la foule qui se densifiait près des bars et des lieux où se trouvaient des attractions diverses et variées. Cependant, celles qui les intéressaient étaient installées un peu plus loin ; ce ne fut l’affaire que de quelques minutes de marche, et lorsqu’ils furent arrivés, un large sourire illumina le visage de la jeune Japonaise. Entre les couleurs chatoyantes des stands, l’animation des gens venus participer à la fête et la musique joyeuse, elle se sentait incroyablement à son aise. Elle était déjà en train d’observer leur entourage lorsque le ténébreux chasseur à ses côtés se mit à lui parler à nouveau. La demoiselle en kimono pencha la tête sur le côté, un doigt posé sur ses lèvres tandis qu’elle réfléchissait ; doigt qu’elle finit par tendre dans une certaine direction.

- Par là, ça a l’air bien.

Il lui semblait avoir aperçu quelque chose d’un peu amusant – d’après ses critères, qui n’étaient pas forcément ceux des autres. Le monde de Satoko était haut en couleurs et bruyants, à la limite de l’épileptique parfois et très prompt à verser dans le bizarre et l’inattendu. Parfois aussi, elle se révélait un peu plus classique et appréciait les choses simples – une bonne tasse de thé chaud, son chat, une chasse réussie, bref, les petits plaisirs de la vie.
Elle attira Kingsley dans sa course qui avait fini par se ralentir, ses yeux bruns regardant autour d’elle à la recherche d’une attraction qu’elle n’aurait pas vue.
Finalement, ils se retrouvèrent tous les deux devant un palais des glaces qui avait poussé dans la nuit en même temps que tous les autres manèges.

- Tu connais, ça ? On peut y aller ?

Elle préférait demander, par politesse, mais s’il avait le malheur de ne pas lui dire non et l’entraîner ailleurs, elle irait quand même, et elle l’emmènerait avec elle – elle s’amusait déjà beaucoup avec lui pour le moment et elle comptait bien continuer toute la soirée.

Satoko guetta la réaction de Kingsley avec une impatience qui commençait à transparaître. Elle n’était jamais sûre de ce qu’il pensait. Il était aussi difficile à déchiffrer que ses compatriotes de l’archipel nippon, et encore, au moins, avec eux, elle avait l’habitude de chercher les sous-entendus et les insinuations ou tournures de phrases qu’il fallait interpréter de la bonne manière pour ne pas se faire exclure de tous les cercles de la société sans autre forme de procès. Voir le chasseur avoir une réaction quelconque était toujours un évènement pour la jeune femme. Et le sourire qui s’afficha sur son visage à la vue du grand palais des glaces lui fit hausser les sourcils – et ne la rassura qu’à moitié. Elle avait déjà vu ce sourire, et il ne disait vraiment rien qui vaille.
Cependant, elle ne fit aucune remarque à ce sujet et se contenta de l’écouter avec attention. Elle appréciait le fait qu’il parle assez lentement pour qu’elle puisse comprendre sans problème, et d’un autre côté, elle y voyait quelque chose d’assez infantilisant qui l’agaçait beaucoup. Plus vite elle aurait perfectionné son anglais, plus vite elle pourrait tenir une conversation digne de ce nom sans avoir l’impression d’être traitée comme une enfant qui apprend tout juste à parler.
Cela dit, l’offre de l’Américain lui plut beaucoup et elle hocha la tête avec enthousiasme.

- Ouiiii ! Ca va être drôle !

Elle s’approcha de l’entrée, salua l’ouvreuse en s’inclinant un peu, puis fila dans l’attraction.
La jeune femme filait d’un couloir à l’autre, s’arrêtant sur les miroirs qui la faisaient rire le plus. Elle était tour à tour très grande puis très petite, très grosse et très maigre, avec une tête énorme ou des mains gigantesques. Elle faisait des grimaces à ses reflets déformés et riait de plus belle.
Elle continua ce manège un long moment encore jusqu’à ce qu’elle se demande si Kingsley était déjà entré et s’il la cherchait. Ce fut alors qu’elle se rendit compte qu’à l’exception de sa voix, le seul bruit audible de la gigantesque galerie des glaces était le claquement régulier de ses sandales sur le sol. Elle avait sorti ses jolies getas, ces tongs traditionnelles faites de bois qui produisaient ce bruit si caractéristique lors de la marche. Sauf que là, elles la désavantageaient plus qu’autre chose. Si elle voulait rester discrète et gagner le jeu, alors il allait falloir pallier à ce problème. Car l’écho de ses pas ne tarderait pas à révéler sa position au milieu de la mer de miroirs.
Satoko s’arrêta net et, doucement, descendit de ses chaussures. Elle les tint à la main et se remit à bouger, plus lentement, plus attentive à son environnement. C’était une galerie, certes, mais aussi un labyrinthe, et elle ne voulait tomber si sur une impasse, ni sur son poursuivant le temps d’une attraction.
Elle se sentait étrangement traquée, et elle se demandait si elle tenait le rôle du mutant dans le jeu qu’avait imaginé Kingsley – qui, pour le coup, prenait vraiment des allures de grand méchant loup. Cependant, la jeune chasseresse refusait de se laisser dévorer et elle comptait bien trouver la sortie et remporter la partie. Elle comptait bien mettre son mentor en situation d’échec et lui montrer tout ce qu’elle avait appris depuis son arrivée. Alors, aux aguets, elle se remit en route, guettant les reflets sur les miroirs déformants, espérant qu’ils ne la trahiraient pas.

Les éclats de rire et les exclamations enjouées à la vue des reflets distordus dans les miroirs déformant semblaient bien lointains à Satoko. La jeune femme était concentrée sur ce jeu qui avait aussi des allures d’entraînement ; elle focalisait toute son attention sur sa fuite, tenant fermement ses sandales dans chacune de ses mains, ses pas étouffés par le tissu de ses chaussettes à la semelle renforcée. Ses yeux bruns filaient d’une glace à l’autre, tentant d’apercevoir ne serait-ce qu’un éclair noir lui indiquant que Kingsley se rapprochait ; et encore, dans ce labyrinthe, difficile de savoir si ce qu’elle voyait était vrai ou s’il ne s’agissait qu’une illusion d’optique. Elle repéra le grand chasseur du coin de l’œil alors qu’elle traversait un couloir à toute vitesse, son kimono volant derrière elle. Elle espérait qu’il ne l’avait pas vue, mais les quelques mots qu’elle entendit ainsi que la mélodie sifflée ensuite ne firent que lui confirmer qu’il l’avait repérée. La Japonaise grimaça, fâchée contre elle-même, mécontente d’avoir révélé sa position aussi bêtement. Cependant, elle ne se laissa pas ralentir par ces pensées et poursuivit son chemin, encore plus sur ses gardes maintenant qu’elle se savait à portée de son mentor. La tête légèrement rentrée dans les épaules, tous les sens en alerte, elle cherchait la sortie de la galerie des glaces, envieuse de la trouver et de gagner le jeu.
Plus les secondes passaient, plus les choses lui semblaient prendre des allures de film d’horreur, ce qui n’était absolument pas pour la rassurer, bien au contraire. Elle se retrouva finalement devant un miroir qui ne lui renvoya aucune image et marquait son arrivée dans un cul-de-sac. Et ce fut en arrivant dans ce cul-de-sac qu’elle réalisa qu’elle n’entendait plus siffler. En déglutissant, elle se retourna lentement et entreprit de rebrousser chemin.
Jusqu’au moment où Kingsley surgit devant elle.
Dans un cri strident, Satoko eut un réflexe idiot mais humain : elle lui jeta l’une de ses chaussures au visage, et la sandale de bois rebondit sur son front en un « ploc » sonore. La jeune fille au kimono se mit à parler à toute vitesse dans sa langue natale.

- Mais ça va pas ! Tu m’as fait peur ! Espèce de crétin ! CRETIN DE KINGSLEY !

Elle le dévisagea avec des yeux brillants de larmes et de frustration, la lèvre inférieure légèrement avancée, encore traumatisée par son arrivée et incroyablement vexée de s’être faite avoir aussi bêtement. Elle aurait adoré montrer à l’homme qui l’avait prise sous son aile qu’elle était à la hauteur de ce qu’il attendait d’elle et plus encore. A ce moment précis, elle avait l’impression d’être redevenue une débutante et d’en être à ses premiers entraînements.
Et elle avait aussi cru qu’un monstre vêtu de noir de la tête aux pieds lui sautait dessus pour la manger, mais ça, elle se garderait bien de le lui avouer.

La frustration de Satoko s’envola lorsque Kingsley passa le bras autour de ses épaules et la guida vers l’entrée en lui faisant un compliment. C’était bien la première fois qu’elle entendait ce genre de choses dans la bouche du chasseur, et elle ne put empêcher une petite pointe de fierté de faire son apparition. Il était déjà difficile de faire dire quoi que ce soit de positif à l’avocat, alors elle comptait bien profiter de la satisfaction que lui procurait ce petit moment de gloire. Et même si elle restait un peu vexée de ne pas avoir réussi son épreuve du premier coup, au moins elle gagnait un prix de consolation que peu de personnes pouvaient se vanter d’avoir eu.
Une fois dehors, elle remit ses chaussures et écouta ce que commença à lui dire Kingsley avec la même attention que d’ordinaire, bien que la musique et l’ambiance des attractions alentours commencent déjà la distraire.
Cependant, elle n’eut pas le temps de laisser aller ses idées bien longtemps. La musique s’arrêta net et une voix de femme retentit dans les haut-parleurs. Satoko plissa les yeux, se demandant ce qui venait gâcher la fête et ce que l’inconnue était en train de vociférer comme ça. Elle entendit prononcer le nom de Thaddeus Lancaster, celui de familles de chasseurs qu’elle avait rencontré à son arrivée, et la jeune japonaise comprit vaguement qu’ils étaient accusés de crimes dont elle n’arriva pas à saisir l’énoncé, la voix parlant trop vite, son micro grésillant trop pour que la japonaise pas encore bilingue arrive à suivre le rythme. Elle grimaça en sentant les doigts de son mentor s’enfoncer dans son épaule et elle tourna la tête vers lui, se demandant ce qu’il pouvait bien entendre qui le mette dans un état de stress pareil.
Et tout à coup, le bruit de l’explosion parvint à ses oreilles.
La jeune femme sursauta légèrement et tourna la tête vers l’origine de la déflagration. Elle vit un nuage de fumée s’élever dans le ciel tandis que la voix inconnue vociféra encore quelques instants avant de s’éteindre, laissant la place aux cris de stupeur et d’effroi.

- Qu’est-ce qui se passe ? se demanda-t-elle à voix haute dans sa langue natale.

Lorsque le chasseur se tourna vers elle, elle soutint son regard devenu animal. Le semblant de bonne humeur qui l’avait animé quelques minutes plus tôt s’était envolé dans l’air du soir en même temps que l’ambiance joyeuse qui s’était répandue dans la ville. Elle connaissait bien ce regard : c’était celui qu’il avait juste avant de partir en mission.
Elle plissa un peu les yeux lorsqu’il lui posa sa question. Elle était toujours armée, mais peut-être que ce qu’elle avait apporté ne serait pas suffisant. Elle l’écouta lui donner les raisons de tout ce raffut et hocha la tête.

- D’accord. J’ai ça avec moi.

Elle écarta un pan de son kimono, révélant ce qu’elle portait en dessous : un haut près du corps et renforcé pour minimiser l’impact des coups qu’elle aurait pu recevoir, ainsi que le manche d’un wakizashi, un sabre japonais bien plus court qu’un katana mais tout aussi solide et tranchant. La lame d’une trentaine de centimètres avait déjà percé le cœur de plus d’un mutant, mais dans un pays où l’on était moins attaché à l’honneur et à la tradition qu’au Japon, elle se demandait si une arme à feu n’aurait pas été plus à propos.
Elle suivit Kingsley lorsqu’il se mit en route, trottinant derrière lui, profitant de son sillage pour naviguer à travers la foule ; son kimono était assez ample pour lui permettre de courir correctement, mais s’il fallait sprinter, elle aurait du mal à suivre la cadence. Elle parvint tant bien que mal à se retrouver côte à côte avec son mentor.

- La femme dans le micro, qu’est-ce qu’elle disait ?

Elle avait peur d’avoir manqué une donnée importante, quelque chose qu’elle ne savait pas et qu’on aurait omis de lui préciser lors de son arrivée en ville. Et Satoko n’aimait pas être laissée pour compte.

Tout en trottinant à côté de Kingsley, Satoko écoutant ses explications, tendant l’oreille pour le comprendre dans le brouhaha ambiant, l’écho de leurs paroles se perdant dans la cohue générale. La jeune femme hocha cependant la tête d’un air entendu lorsque son mentor eut fini ses explications. Il s’agissait donc d’une mutante voulant rétablir une soi-disant vérité quant à l’assassinat d’une autre famille de mutants et de celle qui avait été accusée et exécutée pour un crime qu’elle n’avait apparemment pas commis. Et sa manière bien à elle de montrer son mécontentement était de faire exploser l’hôtel de ville, siège de Thaddeus Lancaster et son gouvernement pro-hunters, peu importe si des civils innocents, voire d’autres sympathisants à la cause transmutante, étaient blessés par les débris ou la déflagration. La japonaise avait du mal à comprendre la logique derrière ces gestes : pour elle, la terroriste n’avait fait que confirmer l’opinion populaire et celle des hunters, à savoir que les transmutants étaient un danger pour la société.

- Tous les mutants d’Amérique sont aussi bêtes ?

Elle se posait réellement la question. Elle connaissait les méthodes d’attaque des dégénérés japonais, mais elle n’avait aucune idée de leur célébrité en dehors de son archipel natal.
Elle aurait le temps de réfléchir à tout cela plus tard. Pour le moment, il y avait plus urgent. Elle continua à trottiner derrière Kingsley jusqu’au moment où il s’arrêta et dégaina une paire de jumelle. Les gens continuaient à courir dans la rue, la plupart la descendant à toute vitesse pour fuir le lieu du crime, d’autres la remontant pour chercher la coupable ou aider les blessés.
La jeune femme écoutait son mentor d’une oreille attentive lorsqu’une silhouette dans la foule attira son attention. Il était beaucoup trop calme au milieu de tout ce tumulte. Ce ne fut que lorsqu’elle aperçut les éclairs courant le long de ses bras qu’elle prit conscience de ce qu’il était vraiment.

- Kingsley, regarde !

Elle eut à peine le temps de le prévenir que le mutant déchaînait son pouvoir autour d’eux, balançant des bras de foudre dans tous les sens. Les premiers blessés ne tardèrent pas à tomber.
Et l’avocat n’arriva pas jusqu’à lui avant de se prendre un coup de jus de plein fouet. La Japonaise accouru près de lui et glissa les bras sous épaules, le traînant à l’abri derrière le mur d’une ruelle attenante. Elle s’accroupit à ses côtés et le regarda rapidement, examinant ses blessures.

- Il faut te soigner, vite. Tu as de quoi te soigner ?

S’il y avait d’autres chasseurs de sortie, ils ne tarderaient pas à repérer l’électrokinésiste et à l’abattre. Empêcher Kinglsey d’être blessé à nouveau ou d’aggraver ses plaies était un choix plus judicieux à faire.