i. êtes-vous originaire de radcliff ?
Comme ses parents biologiques, elle est née à Radcliff, et ne l’a pas quitté depuis. Elle n’en a pas encore eu le temps ou le courage. Et puis une fois le foyer quitté, elle s’est faites adopter rapidement et élever par des gens du pays. Elle n’a pas envie d’abandonner ses repères en repère quittant les lieux. C’est pas comme si la langue était une frontière dure à franchir, juste qu’il faudrait apprendre à se familiariser à un nouvel environnement. Ca demanderait trop de recherches et d'entrainement quand elle peut passer son temps à d’autres choses, bien plus intéressantes.

 ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Les hunters, les chasseurs de mutants ? Elle n’en a jamais vu, elle ne sait même pas à quoi il ressemble. Ils ont des looks de gros baraqués comme dans les films ou une multitude de fusils en prévision d’un éventuel mutant super dangereux qui leur ferait risquer leur vie ? Ça doit être cool d’être chasseur, c’est tellement irréaliste ! Remarque, les mutants aussi, c’est peut-être pour ça qu’elle n’en a jamais rencontré. Rencontrer car en voir, elle a vu des milliers dans les films ou les bds. Aux journaux télévisés, Joan n’en sait rien. Elle zappe en général les flashes infos et s’informe rarement, pour ne pas dire jamais, sur les journaux en lignes. Ça doit être cool et si un rassemblement est annoncé, elle ira sûrement y faire un tour pour voir à quoi la science-fiction ressemble dans la réalité. Qui sait, peut-être, même qu’elle créera un rassemblement de justiciers prêt à tout pour sauver la veuve et l’orphelin. Ou pourquoi ne pas faire comme kick ass et rassembler un ensemble d’humain super-héros pour une fois.

 iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
Un don ? Il faudrait en avoir un pour l’utiliser. Elle n’a pas encore vu les rayons lasers sortir de ses yeux ou de ses mains, elle n’a pas encore réussis à bouger l’eau ou créer le feu, son apparence physique n’a jamais changé sans sa volonté. Un don, c’est vite dit quand il n’y en a aucun. C’est une malédiction d’être aussi banale, sans petits secret qui relèveraient le gout palpitant de l’existence. Bien sûre qu’elle s’est faite dépisté comme tout le monde mais elle n’a pas demandé les résultats au grand dam de sa famille adoptive. Et puis à quoi bon espérer quand trainer tard la nuit dans les rues sombres et les quartiers malfamés n’a rien déclenché ? Des prises de risques inutiles et rien d’autres !

 iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?
Suffisante pour ? Ils sont bien indécis oui ! Un coup ils veulent protèger les transmutants en les recensant et l’autre c’est les humains. Et si dès le départ, ça avait toujours été les humains qu’on voulait pouvoir protèger ? Et si on a trier la population que pour savoir le nombre approximative de personne dont on se méfierait ? Encore un peu et son futur groupe de super-héros humain se verra sauver les mutants des injustices quotidienne que provoqueront l’état. Ca ferait un bon scénario de film, faut pas oublier de la noter quelques part !

Par où commencer ? Par quoi ? Dix-neuf ans de vie, c’est aussi long que ça parait court. On peut commencer par le début ou le plus essentiel. On peut respecter la chronologie ou non. Quitte à se perdre en chemin.  C’est à ça que ressemble le plus la vie : devoir revenir en arrière pour se souvenir du trajet fait et des routes empruntée. C’est le plus logique alors autant partir de ce point de vue en essayant de ne pas dévier trop loin.

Enfance normale : amour, jouets, besoins comblés. Quoi demander de plus ? Maman pas surprotectrice, papa pas trop autoritaire. Le seul vrai cliché de leur famille, c’était que l’enfant est venu pour faire comme tout le monde. Ils évitaient les questions gênante du pourquoi vous n’en avez pas encore. Ils étaient toujours dans les conversations lorsque les plaintes à propos de bébés commençaient et puis, le plus important, ils n’étaient pas trop vieux. Quel horreur ça aurait été de franchir la tranche d’âge limite. Vous imaginez vous la styliste qui commence à se faire un nom sans enfants à 30 ans et puis monsieur l’avocat qui défend des familles sans en avoir une complète ? Heureusement que ce drame leur a échappé. Ils ont fait passer la pilule tout en douceur, en admettant qu’il y en ait eu une à faire passer. Câlin, tendresse, amour. Tout était vraiment parfait. Ca jusqu’à cinq ans. On croit avoir tout affrontez après les couches et les biberons mais cinq ans et toujours chiant, ça devient barbant. Faut laisser papa et maman travailler un peu. Alors pour ne pas les empêcher de se mettre au boulot, ils en ont donné à une autre. Sorte de bonne femme à tout faire, elle a eu droit au logement et au blanchissement en échange d’un gardiennage constant de Joanna et d’un dépoussiérèrent fréquent des bibelots  ou des pièces trop peu souvent fréquentées. Elle a servis de parents de substitution, elle est devenue maman au même titre que celle qui l’a élevé tout ce temps mais pas devant les parents. Les joues rouges et les cris de maman l’ont bien fait comprendre, ce n’est qu’une étrangère qui est payé pour s’occuper des tâches qu’on a délaissé.  C’est resté maman. Joan n’était pas à égalité avec le ménage. Avec l’âge ça a diminué, maman était destiné à la vraie, Beth à leur femme  à tout faire. C’était plus intime vu que maman devait garder des distance. Beth, c’était plus proches et plus chaleureux. Mais là encore, il ne fallait pas le dire de manière trop mielleuse au risque d’énerver celle qui lui a donnée naissance. Elle était jalouse d’une relation qu’elle n’a pu construire elle-même.  Heureusement que les amis que la petite invitait à la maison ne bénéficiait pas du même traitement car il y a bien eu la période je suis amoureuse de tous les garçons. Mais ça, maman s’en fichait, elle était toujours présentes pour les invités,  peu importait le nombre. Et cela quitte à donner congé à Beth. Son père, moins fier d’exhiber son bébé à chaque occasion n’était pas présent pour chaque invitation. Joan a cependant rapidement trouvé comment le faire changer d’avis. « Y aura des garçons. Et celui dont je t’ai parlé. Tu sais, celui dont je t’ai parlé la dernière fois. Mais si celui que j’aime bien. » Bizarrement c’est ce qui marchait le mieux et qui avait de plus en plus d’effet avec les années. Autant dire qu’elle en a abuser pour voir le plus souvent possible ses parents en les stoppant dans leurs activités, juste de quoi avoir toutes leur attention. C’est peut-être ce besoin que les couleurs de ses cheveux traduisent…

Seulement tout a brutalement pris fin à ses quatorze ans. Ça marchait d’inviter des copains à la maison pour attirer l’attention, appeler Beth maman devant celle qui l’était réellement ne la faisait plus hurler de rage non plus. C’est peut-être parce qu’elle était seule. Papa est parti, elle n’a pas pris la peine de s’étaler sur les détails. Quand le mensonge a semblé invraisemblable, presque directement, il a fallu ouvrir les journaux à raison de pouvoir faire parler sa mère. Il a fallu retourner en arrière et s’informer sur le cabinet de papa pour découvrir la vérité. Dans de beaux mots, il était bien mis en valeur. Le héros du cabinet qui a essayé de protéger le client controversé en s’interposant entre lui et l’une des anciennes victimes. Il n’a sans doute pas cru qu’elle allait oser tirer, le connaissant. Il ne ressemblait pas autant à un super héros prêt à sacrifier sa vie, même si c’est agréable d’y penser et que c’est l’idée qu’elle en a gardée. Ca doit bien être là que la passion pour les films de sciences fictions ont vu le jour de manière bien plus prononcé. Il fallait s’occuper quand maman s’enfermait pour travailler ou pour pleurer. Joan n’a jamais osé lui poser plus de questions, surtout quand sa mère s’est transformée pour devenir une vraie solitaire. L’enterrement c’est d’ailleurs passé sans elle, il n’y avait que Beth pour l’accompagner au milieu d’une foule d’étrangers qui ressemblaient aux collègues de son père présenter lors d’un diner, il y a longtemps. Rien de glorieux, bien moins que l’article de journal. Si c’est ça l’enterrement d’un héros, à quoi bon en être un ? Comment se souviendront-ils d’un homme avec un adieu aussi débile ? En plus, il était flou cet enterrement ! Les yeux embués par l’eau salée qui est monté et qui n’a pas voulu glisser pour se dissiper. Il a fallu attendre de se retrouver seule avec Beth pour ça. Maman n’y aurait pas prêté attention, du moins, elle n’y croit pas. Perdue dans ses croquis, elle a probablement dû oublier l’existence de l’univers dans lequel elle se mouvait. Probablement que le chagrin a noyé le souvenir des êtres toujours présents car elle a été jusqu’à renvoyé la seule qui prenait soin de sa fille et de sa maison. Beth parti, l’ambiance était dérangeante et la maison vide. Maman était un fantôme. Et ce qui dû arriver arriva.  Une rentrée de l’école banale, une journée morne et terne, rien d’inhabituel si ce n’est que prendre le bus seule trois jours de suite ce n’est pas cool. Autant que les papiers posés sur la table pour que sa mère les signe et l’autorise à sortir avec l’école. Le lendemain étant la dernière limite pour les rendre, elle s’était décidée à trouver sa mère pour les lui donner en mains propre. Elle a osé s’aventurer dans le bureau, en déverrouillant la porte avec le double des clés, soigneusement rangée dans l’armoire. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû connaitre le secret et qu’elle aurait dû attendre que la porte s’ouvre sur sa mère ce soir ou demain. Les questions ont beau tourné, les faits sont là, elle a ouvert la porte qui a bien laissé voir le corps de sa mère.  Ce à quoi elle ne s’attendait pas, c’est à la trouver la corde autour du coup et le sang dégoulinant le long de ses bras jusqu’à la lettre plus bas. Vision d’horreur qu’elle n’a pas subis longtemps, le coup de fils à Beth et le sien à l’hôpital a vite détaché le corps sans vie pour l’embarquer en civière loin des regards indiscrets.

Un héros en moins, deux héros  en moins, il n’est plus resté que Beth. Maman de substitution pendant l’enfance qui l’es rapidement devenu à 16 ans. Joan est parti vivre chez elle dès le premier jour. C’était fort différent de la maison mais c’était déjà un peu comme chez elle. Les mêmes odeurs, les mêmes repères qui font reprendre peu à peu pieds avec la réalité. Joan a suivis le parcours familial concernant le deuil. Elle s’est enfermée dans le silence. Elle a repris le dessin qu’elle avait abandonné avec son père. Elle s’est beaucoup exprimée à travers lui. Elle a laissé ses notes scolaires en chute libre, séchant la plupart du temps les cours. Il a fallu que Beth lui avoue la vérité, celle du tout début de la vie. S’il n’y avait pas de photos de maman enceinte ou avec elle à l’hôpital, c’était simplement qu’elle n’était pas d’elle. Si maman n’aimait pas que Joan appelait quelqu’un d’autre maman, et surtout Beth, c’est simplement car c’était la sœur de cette dernière qui lui a donné naissance. Elle n’a pas compris pourquoi cette vérité éclatait maintenant et encore moins pourquoi.  Ca a nécessité encore quelques jours de silence et de réflexions pour que la pelote de nœud se démêle. A son tour, Beth a avoué ne pas être un pilier solide. Ce fut le coup de trop, celui qui a commencé à la refaire parler normalement. La maladie nouvelle de la femme lui a fait ouvrir la bouche pour se rapprocher à nouveau d’elle. Ca se guérit un cancer, non ? En tout cas si ça ne se cure pas tout le temps, ça bouffe de l’argent et les maigres économies qui restaient de ses parents. Pour l’instant la maladie continue de stagner sans être en rémission, et Beth est toujours présente pour Joan.

Elle l’a soutenue dans ses choix et ses études qui bizarrement au fil de ans, semblent de plus en plus facile. C’est presque semblable à un jeu de carte de mémoire. Rien de plus facile que de retrouver les paires.  Ce qui lui a permis de débloquer une bourse pour l’université. Un talent particulier pour le dessin particulier pour le dessin. C’est ce que l’école d’art a dit. Une facilité à la reproduction et un style unique qui en mélange plusieurs. Elle n’aurait jamais voulu admettre que c’était d’une facilité désarmante. Que ne peut-on pas faire avec de la pratique et des recherches ? Et les recherches n’ont pas concerné que l’art. Bien rapidement elles se sont porté vers les jobs étudiants et les appartements. Il y a eu le besoin de liberté qui est arrivé au fils de teintures aux couleurs toutes plus éclatante. Et puis Beth pourrait s’en sortir seul dans sa maison, elle ne l’a pas abandonné. Elle a simplement déménagé en allant la voir encore souvent. On n’abandonne pas aussi facilement la famille.