i. êtes-vous originaire de radcliff ?
Absolument pas… Enfin d’une manière si, les origines de mon père se trouvent à Radcliff mais j’imagine que ça ne compte pas vraiment. Je suis né à New-York et ait vécu à Brooklyn toute ma vie jusqu’à il y a un an environ. J’aime New-York mais cette ville est bien trop pleine de hunters et il était trop facile pour eux de repéré Cora. Je connaissais Radcliff grâce à mes grands parents et donc j’ai décidé de déménager ici avec ma fille. Cependant je n’y ai pas vécu longtemps étant donné que j’ai du fuir la ville pour éloigner les hunters de Cora.

 ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Un, plusieurs, oui. Le premier que j’ai croisé c’était à New-York en fait. Il n’était pas après moi mais ça m’a fait réaliser que Cora était en danger et que je devais quitter la ville avec elle et au plus vite. C’était deux mois avant qu’on ne parte. Et puis dans le parc juste avant que je ne doive laisser Cora à Tessa. J’ai été poursuivi par eux pendant des mois avant de finalement décider de répliquer. Ce n’était pas grand-chose et je n’en éprouve aucune culpabilité étant donné que ces gens essaient de tuer les gens comme Cora et moi.

 iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
Beaucoup trop diraient certains. Je ne pense pas être assez discret par rapport à ça je dois bien l’admettre mais j’ai besoin de ce don et de l’utiliser, il fait partie de moi. En restant trop longtemps si peu actif qu’un humain normal je finis par avoir des problèmes de concentration et de gestion de l’impulsivité. C’est une véritable crise de nerf qui menace tous les jours si je n’utilise pas ce don. Alors oui je l’utilise et puis c’est ce que la nature m’a offert, beaucoup s’en priver. J’essaie de faire attention à ma manière de l’utiliser pour Cora, pour ne pas attirer des soupçons sur elle.

 iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?
 Honnêtement je ne pense pas mais je ne vois pas tellement ce qu’ils pourraient faire de plus. J’ai une opinion très tranchée sur l’autorisation du port d’armes, par exemple. Mais les Etats-Unis ne changeront jamais cette loi quand on sait que c’est le second amendement de la constitution de notre beau et grand pays… Alors je ne pense pas qu’ils en font assez. J’ai l’impression qu’ils prennent ça un peu à la légère. Je pense qu’il faudrait que des mutants soient au gouvernement et nous représentent en tant que minorité en danger. Enfin je sais pas, peut être que le président est un mutant après tout, ça expliquerait pourquoi il prend toutes ces mesures. Mais tout le monde ne peut pas être contrôlé. La vie privée, tout ça, ça empêche les autorités de tout contrôler et puis soyons honnêtes : l’état n’aurait jamais les moyens de faire ça. Au fond je sais bien qu’ils font ce qu’ils peuvent… Par contre je n’aime pas l’idée du dépistage, c’est peut être un moyen pour eux de recenser les mutants mais ce n’est à mon sens pas une bonne idée.

A l’hôpital depuis des heures Alfie attendait que l’on vienne lui dire qu’il pouvait enfin voir sa fille. Il n’avait que vingt-trois ans et la tête pleine de rêve. Mais rapidement le destin avait frappé à sa porte, ce même destin l’avait forcé à reconsidéré tout son avenir parce qu’il lui avait fait don d’une vie. C’était ainsi qu’Alfie le voyait et même si il avait terriblement peur de toutes les responsabilités qu’un enfant lui incomberait il tâcherait de ne pas baisser les bras. C’était pourtant exactement ce que la société aurait attendu de lui, les clichés font état de tant de mères célibataires, laissées seules sans explications parce que celui avec qui elle avait eut leur enfant n’avait pas eu le courage de prendre ses responsabilités. Ils étaient deux pour en faire une après tout, ils étaient donc deux à être responsables. Leur manque de prudence les faisait payer mais quelle jolie manière de payer, n’est-ce pas… « Monsieur Salinger ? » Vêtu d’un hoodie à l’effigie des Yankees et d’un jean un peu trop large, Alfie se retourna vers l’infirmière qui le regarda une minute sans comprendre. Il était jeune, très jeune et avait toujours paru quatre ou cinq ans plus jeune que ce qu’il n’était en réalité. A vingt-trois ans il semblait n’en avait que dix-huit. « Je peux la voir ? » L’infirmière hocha la tête. « Suivez-moi. » Et il s’exécuta.
Elle était la chose la plus belle qu’il ait vue sur cette terre. Alfie n’en revenait pas, son sourire n’avait pas quitté son visage alors qu’il tenait entre ses bras cette petite créature dont il était le père. Cette réalité pure et dure ne l’avait pas encore réellement heurté de plein fouet. Il ne voyait pour le moment que les aspects les plus attendrissement de la paternité. Leah sourit en voyant Alfie tenir leur enfant dans ses bras, elle leva le bras pour l’inciter à venir plus près d’elle et il le fit, un brin trop vite car Leah grimaça. « Fais attention à elle. » « Elle n’a rien, c’est bon. » fit-il en lui tendant l’enfant. « C’est hors de question que tu l’appelles Leïa. » souffla-t-elle en glissant ses doigts sur la joue du bébé. « C’est un prénom tout à fait magnifique et… » « Et personne ne s’appelle comme ça en réalité. » « Oh tu serais surprise par le nombre d’enfants qui portent ce prénom, en fait… » Elle lui avait lancé un regard noir. « Ca peut être son second prénom, alors ? » Leah lui aurait mit un coup sur l’épaule si elle n’avait pas leur enfant dans ses bras. Elle sourit, amusée. « Tu peux choisir le deuxième prénom, je veux choisir son prénom… Tu lui donnes déjà ton nom, moi aussi je veux lui donner quelque chose. » Alfie sourit. Il se pencha sur la brune et posa un baiser sur ses lèvres. « Tu veux dire, autre chose que la vie ? » Il se mordit la lèvre inférieure, un sourire amusé les étirant joyeusement. « Cora, ça sera Cora. » souffla la jeune mère.

Alfie leva les yeux de son comic, son regard croisa celui d’un homme et il ne fallu que le temps d’un battement de cœur pour qu’il repère l’arme qu’il tenait à sa ceinture. Le transmutant le vit dégainer de plus en plus lentement, il se leva et couru aussi vite qu’il le pouvait. C’était trop tard pour lui de toute manière, il était repéré mais il ne pouvait pas laisser Cora dans les griffes des chasseurs. Il les mènerait jusqu’au bout du monde si ça pouvait les détourner de sa fille. Cora était pour le moment chez une amie, elle l’avait sciée pendant des heures pour qu’il accepte qu’elle aille jouer là-bas pendant quelques heures. Parce qu’il ne voulait pas la priver de son enfance à cause de son don il n’avait pu qu’accepter mais l’avait longuement briefé sur la manière de faire la différence entre pensées et paroles. Elle était trop jeune et il s’en voulait tellement de l’avoir laissée là-bas ! Alfie sonna à la porte de l’inconnue qui gardait sa fille, environ deux secondes après l’incident du parc. Les quelques secondes qui s’écoulèrent jusqu’à ce que la porte s’ouvre semblèrent être des heures à Alfie. « Je viens chercher Cora. » fit-il précipitamment alors que la femme s’éloignait en reculant dans le couloir. « Déjà ? On avait parlé de six heures il me semble, non ? Les fille s’amusent dans le jardin… » « Seules ?! » Il jaugea la mère du regard. Le plus normalement possible – il rêvait de partir en courant – il suivit la femme dans le jardin. « Cora. » dit son père d’une voix plus forte que d’habitude. Elle tourna la tête vers lui. « On s’en va. » Et il tendit la main vers elle, comme il le faisait toujours, ils avaient besoin d’être réunis avant de se séparer pour une durée qu’il ne connaissait pas encore. Cora dit rapidement au revoir à son amie et sa mère avant de sortir de la maison avec son père, sa main glissée dans celle d’Alfie. « Papa qu’est-ce qu’il se passe ? » souffla la petite avec de grands yeux. Il ne répondit pas et la fit s’installer dans la voiture. Il n’avait pas besoin de lui expliquer, il savait très bien qu’elle entendait tout ce qu’il se passait dans sa tête et c’était pour ça qu’il tentait de penser à plein d’autres choses. Il n’y arrivait cependant pas, il avait besoin de trouver un endroit sûr pour Cora, et c’est alors que ça le heurta de plein fouet. « Cora je vais t’emmener chez ta maitresse d’accord ? Je sais que tu t’entends bien avec elle, c’est juste pour quelques temps, le temps que je règle une affaire. On va aller chercher des affaires à la maison. Ne fais pas cette tête… » Elle avait ses grands yeux luisants qui lui donnait envie de retirer tout ce qu’il avait dit, de la prendre avec lui mais il ne pouvait pas. La prendre avec serait prendre de trop gros risques. Il avait confiance en Tessa parce qu’elle lui avait promis de garder le secret et elle l’avait fait. Parce qu’il savait qu’elle protégeait les transmutants et c’était la seule personne qui le faisait dans ses maigres connaissances de Radcliff.
« Je dois les semer, tout simplement. Merci Tessa, je te revaudrai ça, un million de fois, je sais pas encore comment. » Souffla-t-il, il ne parlait pas trop fort de peur d’être espionné par Cora. La malignité de la petite fille ne lui avait pas échappé, elle lui ressemblait tellement au niveau du caractère qu’on aurait pu croire en une réincarnation du père dans la fille. Alors que physiquement, elle était Leah tout craché et un rappel constant de ce qu’il avait perdu en la gagnant elle. Peut importe. « Je t’ai promis que je la protégerais, elle sera en sécurité ne t’en fais pas. » répondit Tessa, Alfie hocha la tête, se mordant doucement la lèvre inférieure. « Je suis désolé de te l’imposer. » ajouta-t-il. Cora entra dans la pièce et Alfie la pris contre lui, il jeta un regard à Tessa. Oui, il lui faisait confiance. « Je reviens aussi vite que je peux. » Cora sourit. « Très vite alors. » Cette réflexion fit naître sur le visage du père un sourire amusé et triste à la fois, il aurait tellement voulu faire aussi vite que d’habitude. Il colla un baiser sur le front et se dirigea vers la porte, Tessa sur ses talons. Et puis parce qu’il n’aurait probablement plus l’occasion de le faire, parce que l’occasion était trop belle, parce que c’était ce que Spiderman aurait fait à sa place il se retourna brusquement et planta un baiser sur les lèvres sucrées de la jeune femme. Sa main trouva même le creux de ses reins un instant. Ils restèrent ainsi un temps qui paru court à Alfie mais qui devait être long en réalité. Pour une fois.

Il ne vivait plus réellement, il survivait. Alfie avait parcouru une distance énorme à pied. Il avait décidé de ne pas prendre sa voiture pour fuir, c’eut été idiot alors qu’il allait plus vite à pied et qu’il était bien moins facilement repérable. Ce soir-là il s’était arrêté dans un motel et venait tout juste de rentrer dans sa chambre. Le propriétaire semblait étonné qu’il n’ait pas de voiture et juste un sac à dos mais le jeune homme ne dit rien de plus. Il retira ses chaussures et ses chaussettes, ses pieds lui faisaient un mal de chien. Il décida alors que se laver aiderait probablement à le faire se sentir moins mal. Alors il se leva et alla allumer l’eau sous la douche, aussi vite qu’une personne normale totalement épuisée l’aurait fait. Il retira ses vêtements à la même vitesse et se glissa sous la douche. L’eau qui coulait sur son visage et à ses pieds ne le fit pas entendre le pick-up qui s’arrêtait sur le parking, juste à l’extérieur. Il n’entendit pas non plus l’homme et la femme qui en descendirent. Ce ne fut que lorsqu’il coupa l’eau de la douche et qu’il se sécha qu’il entendit les bruits de pas derrière la fine cloison qui séparait la douche du couloir extérieur à la chambre. Alfie enfila rapidement ses vêtements, il était à peine sec. Il le fit cette fois avec la vitesse qui lui était propre. Il sortit doucement dans la chambre. Tout était calme. Il pris son sac d’une main et s’approcha de la fenêtre, de son autre main il bougea légèrement le rideau. Juste pour voir ce qu’il se passait sur le parking dehors. Il évita la balle de justesse. Comment pouvaient-ils le traquer aussi longtemps alors qu’il était si rapide ? Alfie jura et passa son sac sur son dos, il avisa la fenêtre sur le mur opposa et s’en approcha mais l’autre chasseur se trouvait de l’autre côté, dans le couloir. La rapidité… a quoi cela pouvait-il bien lui servir face à la ruse ? Il songea alors à la petite fenêtre de la salle de bain. Son esprit allait aussi vite que ceux des hommes, mais il avait un avantage : il atteindra cette issue bien plus rapidement que n’importe qui d’autre. Ni une ni deux Alfie fit volte-face. A l’œil de n’importe quel humain il avait déjà disparu mais ces chasseurs avaient une technologique aussi évoluée que la race humaine et pouvait le tracer grâce à allez savoir quel gadget. Il couru sur le parking et se baissa pour éviter une autre balle qui volait dans sa direction. Le seul moyen de revoir un jour sa fille c’était de leur faire face, il ne savait bien… Elle le vit peut être venir mais n’était surement pas assez rapide pour le bloquer. Alfie balança son poing dans le visage de la chasseuse. « Je parie qu’on réplique pas souvent, hein. » souffla-t-il, à l’instar de ses héros qui usaient de sarcasme dans les moments critique il… N’avait pas pu s’en empêcher. L’homme rejoignit en courant la scène qui se déroulait sur le parking, il leva son arme et tira, Alfie se baissa encore une fois mais la balle lui frôla le bras, déchirant au passage veste, t-shirt et peau. Il grimaça et décampa, espérant que la blessure qu’il avait infligé à la femme retienne l’homme également.

Il était de retour depuis peu, trois ou quatre jours tout au plus… Tessa, la maitresse de Cora et aussi la fille à qui il l’avait confiée avant de partir, lui avait proposé de rester vivre chez lui en attendant qu’il se remette sur pied. Car financièrement ce n’était pas tellement la joie mais Alfie était certain qu’un de ses comics se vendrait, il suffisait qu’il continue de progresser. L’homme était en train de redessiner son héro en compagnie de sa petite fille, Cora, huit ans. Elle avait le talent au bout de ses doigts et il voyait en elle une grande artiste. Elle sourit en levant les yeux vers lui, accrocha le regard de son père qui était tous les jours plus fière d’elle et son sourire s’agrandit. Cora avait le don de lire dans les pensées des gens, elle ne le faisait pas exprès et c’était assez handicapant quand Alfie voulait lui cacher des choses pour son bien. Comme la raison pour laquelle il avait du la laisser seule avec Tessa. La fillette dessinait tranquillement alors que les pensées de son père vagabondaient quelque part au niveau de la douceur des lèvres de la maitresse d’école. « Papa ? » Alfie tourna la tête vers Cora. « Oui ? » souffla-t-il en levant son crayon de sa feuille. « Tu sais, Tessa était vraiment cool avec moi. » Il sourit, reprenant son dessin en même temps. « Tu me l’as déjà dit, j’espère que tu n’es pas trop déçue que je sois revenu hein ! » Elle posa son crayon et son regard sur lui, un regard dur d’enfant de huit ans qui était plus adorable qu’autre chose. « Mais non, t’es nul de dire ça ! » Il lâcha un rire et lui passa une main dans ses cheveux. « Mais je te dis juste que j’aime bien Tessa… Et puis toi aussi tu l’aimes bien, je t’ai vu lui faire un bisou sur la bouche. » Alfie récupéra sa main d’un geste lent, il reprit son crayon. « Les adultes se font des bisous sur la bouche pour tout un tas de raison, Cora. » C’était minable et vraiment pas très intelligent. « Ah bon ? Quand je serai grande, je devrai aussi faire des bisous sur la bouche des garçons ? » Il posa le regard sur elle. « Non ! » Elle ouvrit de grands yeux. « Je comprends pas… » Alfie secoua doucement la tête, il reprit son dessin en n’ajoutant que quelques mots. « Tu comprendras quand tu seras plus grande. » et il savait déjà toute la frustration que distillait ces quelques mots dans l’esprit de sa fille.