Cat est maladroite, elle a toujours fait tout un tas de sottises, tout sortes d’actes mal mesurés comme de paroles d’ailleurs. C’est d’une enfant pleine de maladresse dont la jeune femme à prit la place. Elle n’est pas plus maladroite que de raison, pas plus que toute autre personne. Elle ne l’est qu’un peu, un tout petit peu, comme un moineau nouveau-né tentant d’apprendre à voler. Elle est maladroite comme l’oisillon déployant ses ailes pour la toute première fois, aussi peut-être l’est-elle finalement un peu plus qu’on ne le croit. Et c’est probablement pour ça, pour cette raison même, que (bien que surprise) Cat ne perdit rien de son calme le jour où elle fut elle-même confrontée à l’une de ces maladresses. Ce jour où elle en fut la victime.

C’était un homme, un homme grand et brun, tout ce qu’il y avait de plus grand et de plus brun. Un homme charmant, le regard ténébreux et attendrissant. Une légère barbe broussailleuse sur le visage et le sourire d’un séducteur. Oui tu étais cet homme, un séducteur, un séducteur manquant quelque peu d’adresse ceci dit. Pourtant, aussi séduisant sois-tu, ce n’était rien en comparaison de l’autre homme. En comparaison de cet homme qui ne quittait jamais sa tête. De cet être emplit de mystère, coincé dans la caboche de Cat, de ce tout petit bout de femme.
D’ailleurs elle ne t’aurait probablement jamais remarqué la brune. Non, elle ne t’aurait probablement jamais remarqué si, ce jour là, tu n’avais pas renversé cette fichue tasse. Cette petite tasse de café tiède, sur la demoiselle attablée avec pour seule compagnie le journal du matin.


« Bonjour. Je passais dans le coin et je vous ai remarqué. Je tenais à m'excuser encore pour le café d'avant-hier. Enfin de façon moins formelle et en ayant l'air moins forcé par le travail quoi. Donc, désolé, encore. » En voilà un beau discours, un de ces petit discours qu’on conclut (à l’accoutumé) d’une poignée de main. Un discours empli de bonnes intentions, que tu signe d’un sourire charmeur et probablement de l’un de ces sourires que tu n'offre qu’a ses filles intéressantes. Qu’aux filles physiquement intéressantes, à l’esthétique pulpeuse et aux formes plus que charmeuses.
Au son de ta voix la jolie brune lève les yeux. Ses prunelles, de couleur chocolaté, se déposent sur ton visage et le détaillent lentement, avec précisions. Et c’est comme si tu te retrouvais passée au crible, analysé, épié de tout côtés. « Hm ? » Elle émet un drôle de son, un « quoi ». Un de ces sons interrogatifs qui montre que l’on n’a rien écouté de ce qui a été dit ou bien que l’on a tout écouté d’une seule et unique oreille sur deux, en comptabilisant seulement deux à trois mots par phrases. « Excusez-moi, j’étais ailleurs et je n’suis pas sûre d’avoir bien tout compris. » Elle pose le livre, celui-ci même qu’elle tient entre les mains et dont tu l’as tirée avec force. Elle le dépose sur le comptoir, face contre table pour ne pas perdre la page de cette merveilleuse nouvelle histoire qu’elle semble découvrir pour la toute première fois. Tout en relevant la tête c’est comme si elle t’offrait ce qu’elle à de plus beau, le plus merveilleux de ses sourires. « Décidément je suis vraiment mal élevée, désolée. Vous voulez bien qu’on reprenne à zéro ?» En disant ça Cat ne quitte pas son sourire et tout en lui tendant la main elle ajoute : « Bonjour, Cat, ravie de faire votre connaissance. Oh et vous n’avez pas à vous en faire pour la dernière fois, vous savez, ce n’était rien. Rien du tout. » Pendant un certain temps, un court instant ou peut-être un long moment, le silence se fait. Sans pour autant cesser de te regarder, la jolie brune reste planter la silencieusement et sans bouger. « Mais n’avez-vous pas dis que vous passiez par ici ? Que faisiez-vous dans le quartier exactement ? Oui je sais, je serais digne d’un inspecteur de police. D’ailleurs je pense que je ferais peut-être mieux de me taire. » Un conseil que la jeune femme ne tarde pas à mettre en pratique, gênée du flot de paroles dont elle semble avoir perdu le contrôle et qu’elle semble débiter à une vitesse vertigineuse.