Vivre dans un hôtel, c’était un peu mené une vie de rebelle ou vivre la belle vie. Même si c’était assez plaisant de ne faire que dormir, partir bosser et de se rendormir avec des draps tout propres et un lit bien fait, il ne voulait plus vivre là-bas. Malgré le fait que beaucoup aimerait vivre dans un hôtel, c’était trop grand, trop bruyant, trop passager. La solitude pesait de plus en plus sur les épaules du jeune homme qui n’avait pas l’habitude. Il n’était plus certain de vouloir tout quitter, partir à nouveau, fuir encore une fois, fuir les meurtriers de sa soeur.

C’était assez par hasard qu’il tomba sur cette annonce. Ses yeux vaguaient un peu partout avant de voir cette fameuse petite affiche agrafée sur un panneau d’affichage. S’approchant, il vit qu’une jeune femme au nom de Déborah Stone cherchait un ou une colocataire qui serait régulier dans son loyer. C’était un peu la seule condition qui était réellement claire sur ce bout de papier. Après l’avoir appelé et avoir eu un rendez-vous afin de voir l’appartement ainsi que de connaître les termes du loyer, le jour j. Il se prépara à se jeter dans la gueule de loup, à enfin s’engager dans quelque chose qui avait du sens, dans quelque chose qu’il ne regretterait pas, quelque chose qui lui donner des responsabilités et l’envie de continuer. Loeven se sentait prêt à faire ce pas. Même s’il n’aimait pas la ville, qu’il n’aimait pas son job, il voulait au moins avoir un  « chez-lui » quelque part dans ce monde empli de brutes. C’était donc une très bonne idée. Enfin, il essayait de s’en convaincre.

Il allait partir dans peu de temps, son souffle était un peu saccadé, la pression montait petit à petit et il sentait le changement arriver dans sa vie à partir de cette petite minuscule décision. Alors qu’il vérifiait encore une fois qu’il avait tout, il se mit une petite touche de parfum masculin mais pas ce genre de parfum qui vous prends aux tripes ou qui vous donne l’envie d’éternuer à tout moment, non celui qui est à la fois doux et viril. Pour ces vêtements, il avait opté pour une tenue assez simple, teeshirt et jean, histoire de faire bonne impression. Partant de chez lui, il se sentait un peu plus faible que normalement. En arrivant face à  l’appartement qui était au centre ville. Il le regardait pendant plusieurs minutes, pensant. Avant de faire le premier pas, il passa une main dans ses cheveux puis appuya la touche de l’interrupteur.

La jeune femme s’était souvenue du rendez-vous car il la vit arriver vers lui. La porte qui donnait sur les appartements étaient une porte-vitrée ce qui l’aidait à se faire à l’idée.

La jeune femme avait une certaine démarche qui était plaisante au regard. Cela lui garantissait qu’elle avait une certaine tenue, peut-être même une certaine grâce. Loeven était le genre de gars qui n’aimait pas du tout les filles masculines qui n’avait aucune démarche et pour faire dans le cliché par excellence, celles qui cracher. « Vous êtes bien Loeven ? » « Oui, c’est ça, Loeven Moriarty. Je suis là pour… la colloc, ouais, enfin ça vous le savait déjà. » Balbutia-t-il comme un petit jeunot devant la prof la plus canon du collège.

Assez timide avec les femmes et étant vraiment un exclus des amitiés, il était plutôt gêné, mais à la fin de sa phrase, il lui adressa un simple sourire, amical, moins stressé que ne l’avait laissé suggérer sa petite voix quelque peu tremblante. Comme d’habitude, le vouvoiement était aussi de rigueur, il avait pris cette certaine habitude à cause du travail qu’il faisait. Vous ne pouviez pas arriver chez un client en lui disant coucou voilà ta pizza bisous sur tes fesses. Non, ça c’était le comble du comble.

Beaucoup de pensées fusées dans sa petite tête, mais pour le moment, ça allait il arrivait à faire face à ce renouveau. Déjà le timbre de la voix de la jeune femme était assez doux, calme. Ce qui encore une fois le mettait en confiance. Cependant, il avait toujours cette petite pensée qui faisait qu’il pensait que derrière chaque visage se trouve un hunter. Etant prêt à toute éventualité, il la regardait pendant un moment. Elle ne semblait pas vraiment vouloir monter à l’étage alors il prit la parole pour quelques secondes : « Vous savez, je ne suis pas contraignant et je serais apte à répondre à vos questions tant qu’elles ne vont pas vers le domaine de ma vie privée, mais j’aurais une petite question ou plutôt vous montrez quelque chose lorsque nous serions dans l’appartement qui peut… Comment dire, faire balancer la balance. Mais rien de très grave vous savez, je suis juste quelqu’un qui prends ses précautions. » Bon ok, là, Loeven se faisait passer pour un gros pervers ou un vieux détraqué qui ne savait plus de quoi il parlait. Il se devait de connaître l’identité de la fille avec qui il allait passer le plus de temps. Et de ce fait, il ne serait pas rare pour elle de voir quelques métaux ou objets métalliques voler.