Elle n’avait pas beaucoup d’autres endroits où aller Reyna, qu’au fond d’un bar, avec la volonté de boire pour oublier la merde qui n’avait de cesse de se multiplier dans sa vie. Ça faisait tout juste un an maintenant qu’Andy était mort. Trois-cent-soixante-cinq jours qu’elle avait tué son petit-ami, simplement en le touchant, ce qui techniquement avait été inévitable, parce qu’il avait été son petit-ami et que ça faisait partie du truc, de toucher l’autre, sans se poser de questions. Evidemment, qu’elle ne s’était pas posé de question, ce jour-là, comme tous les autres. Son pouvoir, elle l’avait maitrisé, il ne lui avait jamais posé de problème, elle n’avait pas été un poison ambulant avant qu’on la vaccine. Elle avait passé plusieurs semaine sans pouvoir et quand il était revenu, il avait été complètement hors de contrôle, elle n’en avait rien su elle et elle avait tué l’homme qu’elle aimait, celui qu’elle aimait depuis ce qui semblait être toujours, alors même qu’elle n’avait connu que lui dans sa vie. Ils étaient ensemble depuis l’adolescence et ils ne s’étaient jamais quittés, parce qu’y avait que lui, qui s’était donné la peine de croire en elle, de la soutenir, envers et contre tout. Elle l’avait tué. Une idée qui restait ancrée en elle, comme une lame profondément enfoncée au fond de son cœur. C’était pire encore, depuis qu’il s’était passé la même chose avec son frère jumeau. La deuxième personne au monde dont elle était le plus proche. Lui, il était mort en lui sauvant la vie, il avait attrapé sa main pour la sauver et ça lui avait été fatal. C’était à se demander qui serait le prochain. Personne, qu’elle se répétait alors qu’elle évitait au mieux qu’elle pouvait le contact des autres. Même là au fond de son bar, elle envoyait chier ceux qui s’approchait trop d’elle et elle se disait qu’elle n’était pas la fille qu’on devait avoir envie de draguer, alors que, par précaution, elle recouvrait le plus possible sa peau, alors elle avait un jean, un pull et pas le décolleté le plus attirant du bar, en somme, les pervers du coin ne pouvait pas franchement avoir envie de la tripoter elle.
Elle en arrivait même à trouver ça dommage. Fallait dire que ça faisait un an maintenant que personne ne l’avait touché et qu’elle n’avait touché personne – hormis les hunters qu’elle avait tués sur son passage, mais ça n’avait rien eu de particulièrement agréable. Ça lui manquait, les contacts physiques, de l’étreinte la plus simple aux trucs beaucoup plus intimes que ça. Alors ouais, elle aurait bien aimé pouvoir être ce genre de femmes à venir faire la tournée des bars avec des fringues sexy, pour s’assurer de toujours rentrée accompagnée. Mais non, elle, elle était juste assise dans son coin, à envoyer bouler toute personne qui aurait l’idée de s’approcher d’elle. Elle passait peut-être pour la chieuse du coin, quoi que c’était le droit de n’importe qu’elle femme s’envoyer chier un mec, après tout, mais elle ne le faisait même pas parce qu’elle en avait envie, parce qu’elle avait trop d’honneur pour ne pas aller s’envoyer en l’air avec le premier venu – répondant quand même à une certaine liste de critères, fallait pas pousser le désespoir trop loin – mais elle le faisait avant tout parce qu’elle n’avait pas envie de faire du mal à quelqu’un, surtout, elle n’avait plus envie de tuer quelqu’un d’autre. Alors c’était mieux comme ça, d’être là, de rester toute seule dans son coin et de boire tranquillement son verre, parce qu’elle en avait bien besoin, avant de repartir à la solitude qu’elle connaissait si bien au fin fond de sa chambre de motel. Pour une fois qu’elle ne travaillait pas au bar, un boulot de plus en plus difficile, alors que les gens avaient un peu trop tendance à essayer de percer son espace vital, elle se retrouvait quand même à passer la soirée dans un bar. Elle était pathétique, mais qu’est-ce qu’elle aurait pu faire d’autre ? Emmerder Avi, parce qu’il était son seul ami, dans cette maudite ville ? Il n’avait pas besoin de ça sans doute et de tous les mecs de cette ville, il était probablement celui qu’elle avait le plus envie de serrer dans ses bras, alors ce soir, elle était certaine qu’elle était mieux loin du scientifique.
Elle avait presque cru qu’elle allait réussir à passer la soirée tranquillement dans son coin sans que personne ne l’emmerde trop. Elle avait bien dit à quelques types qu’elle n’était pas intéressée, qu’ils pouvaient aller voir ailleurs, mais franchement, elle avait l’impression qu’elle s’en tirait pas mal. Pourtant, elle aurait dû se douter qu’elle n’aurait pas autant de chance toute la soirée. Sérieusement, pourquoi on ne pouvait pas juste laisser une fille profiter d’un verre, toute seule. A croire que c’était un affront de laisser une fille seule, ça aurait presque pu paraitre galant, si c’était pas au fond d’un bar, avec des types souvent très chiants. Elle ne savait pas s’il l’était, très chiant le mec qui était venu s’asseoir à côté d’elle, squattant sa table sans rien demander, s’il avait pu s’installer en face plutôt qu’à côté, ça aurait été pas mal. Elle n’hésita pas à se décaler un peu, elle avait besoin de mettre de l’espace entre lui et elle, dans le fond, pouvoir ou non, elle avait quand même le droit de ne pas vouloir qu’on la colle, elle ne le connaissait pas ce type après tout. « Quoi que tu veuilles, je suis pas intéressée, désolée. » Elle lui adressa un sourire faussement désolée, juste le temps qu’une énième excuse se mette en place dans sa tête. Elle avait bien essayé de dire à un type, avant, qu’elle préférait les filles, mais il avait eu l’air encore plus intéressé, alors mieux valait laisser tomber cette excuse. « J’attends quelqu’un. » Si tel avait été le cas, elle aurait fini par conclure qu’on lui avait posé un lapin, parce que ça faisait un moment qu’elle était là et que de toute évidence, le quelqu’un qu’elle attendait, n’était pas là. Mais bon, à moins qu’il soit en train de la stalker depuis le moment où elle était entrée dans le bar, logiquement, il n’était pas censé deviner qu’elle était là depuis un moment. Elle l’espérait, en tous cas.
Marius Caesar
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Sujet: Re: (marius), together we're losers. Jeu 23 Fév 2017 - 0:19
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Reyna & Marius
Je vous promets qu’à un moment, j’ai sérieusement voulu arrêter de jouer au con. Je vous assure, je me suis même promis à moi-même que tout allait s’arranger. Que tout allait rentrer dans l’ordre. Que j’allais mettre les choses à plat, que j’allais faire les choses bien pour que tout se passe bien le moment où mon coeur va arrêter de battre, le moment où il va commencer à sérieusement déconner, à s’emballer, jouer à contre-temps ou juste me faire des frayeurs pour un oui ou pour un non.Je vous promets que j’étais sincère, lorsque j’ai promis à Astrid de me calmer, de grandir, de me comporter comme un adulte responsable. Je vous promets, vraiment, que lorsque j’ai eu en tête d’être un père à peu près potable pour Samuel et Adaline, c’était pas juste une lubie, c’était une vraie volontée, ancrée dans cette obstination qui me caractérise et qui fait de moi un mec bien plus con et buté qu’on pourrait le croire. Mais il faut croire que la vie n’a pas envie de me faciliter la tâche. Parce que prendre des bonnes résolutions avec toute la bonne volonté du monde de s’y tenir, c’est une chose, continuer à avancer la tête haute dans un ouragan de foutage de gueule, c’en est une autre.
Et là… là, je ne sais plus où j’en suis. J’aimerais dire que l’univers se ligue contre moi, j’aimerais dire que rien n’est de ma faute, j’aimerais dire tout un tas de trucs, mais au final, il faut bien que je reste lucide: il y a des tas de gens qui enchaînent les mêmes poisses que moi, si ce n’est plus, et tous ne se retrouvent pas dans un bar à commander de quoi boire sans même réfléchir à leurs bonnes résolutions. Il y a des tas de gens qui doivent faire leur deuil, qui vont bientôt mourir, et ce n’est pas pour ça qu’ils sont tous en train de songer sérieusement à trouver refuge dans les bras d’une fille autre que leur copine, juste pour avoir un peu d’affection jetable, juste pour avoir une nuit de liberté sans qu’on sache qui on est, d’où on vient et où on va. Je sais que je déconne, je sais que je n’ai aucune excuse, mais je sais aussi que je suis en train de me noyer. Et que même si tous les mecs qui ont failli tuer leur putain de demi-soeur et leur ex, qui se retrouvent avec un gosse pleinement à charge et une mutation totalement instable, qui ne savent plus quoi faire de leur vie et qui ont un coeur totalement merdique et qui, en plus de ça, mentent à tous et tout le monde parce que le mensonge leur paraît plus simple que la vérité ne se retrouvent pas tous à se défoncer dans un bar parce qu’ils n’arrivent plus rien à gérer, et bien moi, c’est ma solution. Une solution de merde, mais la meilleure qui soit à mes yeux et la plus efficace. La plus simple, aussi. La solution de facilité. Je suis entré dans ce bar avec une tête de six pieds de long et un humour de merde: ça fait deux heures que j’y suis et même si j’ai toujours mon humour de merde, au moins j’ai l’esprit léger. Et plus beaucoup de sens des responsabilités.
Plus beaucoup de pensées pour Astrid, d’ailleurs. Ou beaucoup trop pour avoir l’esprit tranquille. Ce qui renforce mes éclats de rire, mes éclats de voix, mes éclats d’humour. Pas les plus brillants de ma carrière, d’ailleurs. Mes yeux parcourent la pièce, le barman soupire lorsque j’avance mon verre déjà vide, et j’ai pendant une fraction de seconde l’impression de reboire du whisky, cognac, bourbon ou que sais-je encore en présence de mon père tout aussi éméché que moi. Autant dire que ça me fout une gifle et que je bondis sur ma chaise pour mieux fuir le comptoir et aller me rapatrier à un autre endroit du bar. Je suis encore à chercher un asile, mon verre vide à la main, quand mes yeux tombent sur une silhouette qui est là depuis mon arrivée. Ou presque. Je crois. Je ne sais plus. A dire vrai, je ne sais même plus trop quelle heure il est, je ne sais plus trop à combien de verres j’en suis, je ne sais même plus… ah si, merde, je sais encore pourquoi je suis là. Raison de plus pour rester encore un peu. Et raison de plus pour aller lui parler. Surtout qu’elle est mignonne. Solo. Plus pour longtemps. Ma densité est moindre lorsque je tombe sur la chaise tout en grâce et délicatesse - et pour une fois ce n’est pas de l’ironie. Mes parents m’ont élevé pour que je porte un nom, un héritage et un minimum de classe en société et même si j’ai tout envoyé bouler en force dès mes dix ans, ils ont réussi à faire passer certaines conneries de force. Dommage pour eux que la galanterie n’en fasse pas partie, dommage pour moi que ce soit le cas de la prestance. « Quoique tu veuilles, je suis pas intéressée, désolée. » Je cligne des yeux devant l’accueil de la fille, que je prends le temps de détailler après son introduction plus que… directe ? Explicite ? Complète ? « Vraiment ? » J’ai un sourire espiègle aux lèvres, de ces sourires qui me font paraître bien plus jeune que mon âge, que mes presque vingt-huit ans. « J’attends quelqu’un. » Je lève les yeux au ciel avant de me relever d’un bond. « Okay, pigé. » Sans rajouter quoique ce soit, ni même la laisser dire quoique ce soit de plus, d’ailleurs, je la laisse en plan.
Pour mieux revenir cinq minutes plus tard et poser deux verres remplis sur la table, un devant elle, un devant moi. « Je suis sûr que tu attendais quelqu’un pour t’offrir un verre ! » Je lui fais un clin d’oeil avant de me réinstaller, sans aucune gêne, sans aucun scrupule. Comme si j’étais encore suffisamment sobre pour m’en embarrasser… comme si sobre, même, j’étais du genre à m’en embarrasser d’ailleurs… « Je trouve toujours ça triste quand quelqu’un boit tout seul. Déjà parce que boire seul, c’est le début de l’alcoolisme, tchin » , mon verre vient s’entrechoquer avec le sien avant que je ne lui en arrache une gorgée. « Ensuite parce que l’humain est un animal social, tu sais ça ? » Je lui fais un large sourire. « C’est pas de moi ! C’est Marius qui le dit ! Moi, je m’appelle Aristote. Et toi ? »
Sujet: Re: (marius), together we're losers. Mar 7 Mar 2017 - 17:56
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Elle n’était pas croyante Reyna, elle ne l’avait jamais été, ça n’avait pas été dans les préoccupations de ses parents, alors ça ne faisait pas partie des choses qu’ils lui avaient transmises. Pourtant, y avait des moments où elle en arrivait à se demander ce qu’elle avait bien pu faire au bon dieu pour mériter un sort pareil. Elle n’avait pas été une mauvaise fille vivant dans le péché ou une connerie de ce genre. Reyna, elle avait surtout l’impression qu’elle avait été une fille banale, faisant sa vie du mieux qu’elle le pouvait sans emmerder les autres. Elle avait fait son chemin, d’un bout à l’autre des Etats-Unis avec son petit ami, ils avaient eu une vie particulière, sans jamais vraiment se poser, parce qu’ils voulaient voir du paysage, parce qu’ils voulaient profiter de la vie. Mais ils n’avaient jamais causé de tort à personne. Même elle, avec son pouvoir, elle n’avait avait jamais fait de mal à personne, elle ne s’en servait même pas, elle se contentait de vivre une vie normale, loin de problèmes, loin des hunters et en faisant de son mieux pour ne pas se faire remarquer. Elle avait été heureuse, dans cette vie-là et pourtant un jour, tout s’était effondré comme un château de cartes au vent. Il avait fallu qu’ils mettent les pieds à Radcliff, elle et son petit ami et les choses s’étaient compliquées, y avait eu la quarantaine pour les empêcher de foutre le camp aussi vite qu’ils étaient arrivés, puis les hunters qui étaient venus foutre leur nez là où ils n’étaient pourtant pas invités. C’était comme ça qu’elle avait fini vaccinée au NH24 et que maintenant que son pouvoir été revenu, elle ne maitrisait plus rien. Elle ne pouvait plus toucher personne sans l’empoisonner mortellement. Un calvaire dont elle ne savait pas comment se défaire. Au moins, y avait Avi pour essayer de l’aider avec ça.
Avi, c’était tout ce qu’il lui restait, alors même qu’elle avait perdu tout le monde à côté. Son petit ami, son frère, qui étaient morts par sa faute. Ses parents, qui étaient encore bien tranquillement en Louisiane, là où ils pouvaient oublier leurs enfants, ces monstres à qui ils avaient donné la vie. Ils ne savaient même pas que leur fils était mort et est-ce que ça les attristerait ? Elle en doutait Reyna, alors qu’ils avaient complètement maudit ce gène qu’il avait eu en lui, celui qu’elle portait aussi en elle, Reyna et qui devait bien leur avoir été transmis par leurs parents. Elle les détestait autant qu’ils les avaient détestés, elle et Sasha. Elle ne pouvait même pas se résoudre à rentrer à la maison, pour retrouver sa famille. Ils ne l’avaient jamais comprise de toute façon, c’était pas aujourd’hui, alors qu’elle était complètement au fond du trou que ça allait changer. Alors elle était encore là, à Radcliff, à la recherche d’une vengeance probablement débile, qui ne lui apporterait pas grand-chose mais dont elle avait l’impression d’avoir besoin. Elle était là, toute seule au fond d’un bar, à boire comme une pauvre fille désespérée, parce que n’importe qui s’approchant d’elle risquait de mourir. Elle était fatiguée de cette vie qui s’imposait à elle. Alors elle se disait qu’une bonne cuite, ça ne pourrait pas lui faire de mal surtout ce soir, alors que ça faisait un an qu’elle avait perdu son petit ami, le seul homme qu’elle avait connu dans sa vie depuis son adolescence. Un an et franchement, depuis ce jour-là qu’est-ce qui avait changé ? Rien du tout, si ce n’est qu’en plus maintenant, elle avait tué son frère jumeau. Elle avait vraiment l’impression des fois, que sa vie c’était juste de la merde. Si elle avait eu un semblant de courage, peut-être qu’elle se serait flinguée, au moins elle s’en serait pas là ce soir.
Elle avait renvoyé baladé un énième type, avec des excuses à la con, parce qu’elle ne pouvait pas simplement dire que ça ne servait à rien de la draguer, que si quelqu’un voulait tirer son coup ce soir, mieux valait que ce soit pas avec elle, à moins d’être complètement suicidaire. Parce qu’elle, quand on la touchait, on était condamné à une mort certaine, par empoisonnement et que c’était même pas volontaire de sa part. Avec cette excuse là au moins, peut-être que le type ne serait pas revenu pour lui offrir un verre. Elle laissa échapper un soupire, avant de lever les yeux au ciel. « Ouais, c’est exactement ça, félicitations, ton degré l’alcoolémie est assez élevé pour que tu aies compris le sous-entendu. » Elle était ironique, bien entendu, parce qu’en vérité, le sous-entendu dans ses propos, ça aurait plus était quelque chose du genre ‘fiche moi la paix’ et ça de toute évidence, il ne l’avait pas du tout saisi. « Bha que ce soit seule ou pas, je suis quand même certaine d’être moins proche de l’alcoolisme que toi. » Au moins, elle était encore sobre, fallait dire qu’elle ne s’était pas contenté d’enfiler les verres, elle avait plutôt bu très lentement jusqu’à présent, une gorgée entre chaque long passage à repenser à sa vie et à tous les malheurs qu’elle avait enchaînés. A bien y repensait, elle aurait préféré être déjà complètement bourrée. Au moins, elle n’allait pas simplement refusé le verre en face d’elle, au lieu de ça elle l’attrapa pour en avaler une longue gorgée. « Merci quand même. » Elle haussa les épaules, au moins, elle n’avait pas complètement perdu le sens des politesses, c’était déjà ça. « Marius ne devait pas avoir beaucoup de problèmes dans sa vie, sans quoi il aurait su que des fois on a juste envie d’être seul. » Même si, dans son cas à elle, ce n’était pas vraiment une envie, mais plus un truc qui lui était imposé par la vie, parce qu’elle avait la poisse et un pouvoir qui échappait complètement à son contrôle. « Cléopâtre. » Qu’elle répondit à sa question. Après tout ce pauvre gars avait l’air d’avoir confondu son prénom avec celui d’un philosophe, alors elle pouvait bien continuer dans cette lancée, il était, de toute évidence déjà trop bourré pour s’en soucier.
Marius Caesar
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Sujet: Re: (marius), together we're losers. Mer 22 Mar 2017 - 21:47
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Reyna & Marius
L’avantage, quand je commence à boire, c’est non seulement que je vois rapidement le monde avec un filtre rose et multicolore, et les gens avec des nez rouge et un humour équivalent à celui de Bozo, mais c’est qu’en plus de ça, j’ai une phase excessivement longue de lucidité ivre avant de tomber irrémédiablement dans le trop. En un mot comme en dix: il m’en faut peu pour être joyeux et beaucoup pour rouler sous la table, ce qui invite, il faut bien se le dire, à passer d’excellentes soirées en ma compagnie, pour peu qu’on ait déjà l’habitude de mon humour aussi lourd que ma mutation et de ma tendance à être très collant, très tactile et, dans le pire des cas, un chouias entreprenant sans jamais tomber dans le carrément flippant. Enfin… je crois. Mais bon. Au pire, je ne suis pas méchant, pas trop insistant et une fois qu’on m’a envoyé bouler, j’attends une petite quinzaine de minutes avant d’oublier et de revenir avec mon sourire débile. Comme là, par exemple. Quinze minutes très rapides, certes, aspirées dans une faille spacio-temporelle, re-certes, mais quinze minutes toute même dans un autre espace temps, j’en suis certain. L’espace-temps de l’alcool, par exemple, que je ramène en galant homme, tout en ramenant aussi mon auguste personne et mon auguste popotin sur un siège à côté elle, pour son plus grand bonheur à n’en pas douter. Alors voilà. Un verre, un peu de sociabilité. Elle attendait quelqu’un ? Et bien tadaaaam, me voilà offert sur un plateau d’argent avec de l’alcool dans un verre et un sourire au lèvre. C’est gratuit, c’est cadeau, c’est souriant aussi. « Ouais, c’est exactement ça, félicitations, ton degré l’alcoolémie est assez élevé pour que tu aies compris le sous-entendu. » J’éclate de rire, indifférent à son sourire et à son ironie, indifférent à tout ce qui peut hurler, dans ses propos, un majestueux dégage, bordel, tu saoules qui serait très déplaisant et décevant. « Merci, merci, je m’applique ! »Je fais mine d’enlever un chapeau invisible pour saluer et recevoir comme il se doit ses félicitations, tout en gestes aussi grandiloquents que superflus. De toute manière, c’est trop tard pour elle : pour le moment, je suis bien ici et je n’aime pas trop l’idée qu’elle reste seule. Ou plutôt, je n’aime pas trop l’idée de rester seul. J’ai besoin de bruit, j’ai besoin d’animation, j’ai besoin de compagnie mais plus encore, j’ai perpétuellement besoin d’exister. Vraiment.
Besoin qu’on me regarde, qu’on me parle, qu’on m’insulte, qu’on me reconnaisse le droit de vivre, de parler, de donner mon avis et d’être écouté. Et ce besoin ressort toujours tout particulièrement quand je suis bourré, parce que je ne prends plus la peine de me raisonner, de mentir, de simuler une assurance et de me retenir. Désolé machin, mais je viens de décider que tu seras celle qui me donnera l’impression d’exister, ce soir. « Bha que ce soit seule ou pas, je suis quand même certaine d’être moins proche de l’alcoolisme que toi. » J’hausse les épaules, mon verre s’en va trinquer contre le sien et je me prends au jeu d’avaler une gorgée tout en la détaillant avec curiosité, comme pour mieux deviner par mon observation ce qu’elle fait là, comment elle s’appelle, et tous ces petits secrets que tout le monde cache. Un peu de philosophie et une question me paraissent, en parallèle, totalement nécessaire pour rompre une glace que j’ai déjà réduit en charpie, de mon côté, histoire de rafraîchir mon whisky. « Merci quand même. » Je lui souris, avec un clin d’oeil, tout en me laissant aller contre mon dossier pour mieux me balancer sur une chaise en équilibre sur deux pieds. « Mais de rien ! C’est tout naturel ! » Aussi naturel que mon attitude sans gêne, que mon attitude tout court. Attitude déchargée de doutes, de responsabilités, de soucis et de tout le reste. Attitude décomplexée de celui qui est rendu joyeux par l’alcool, attitude décomplexée de celui qui n’a jamais souffert d’une quelconque timidité, bien au contraire. « Marius ne devait pas avoir beaucoup de problèmes dans sa vie, sans quoi il aurait su que des fois on a juste envie d’être seul. » J’hausse un sourcil, amusé et intrigué. Un sourcil caché derrière mon verre, que j’utilise comme un prisme magique en observant par son biais un reflet ambré de la fille. Elle doit avoir mon âge, je décide. Ou presque. « Ou alors, il en avait tellement qu’il avait fini par apprendre qu’on ne les résout jamais en les ressassant tout seul comme un con avec un verre d’alcool et des idées noires. » Je rétorque d’un ton badin, avant de réinstaller les quatre pieds du siège par terre, pour mieux le reculer et foutre mes jambes sur un autre des sièges qui entourent la table. On est mieux comme ça. « Cléopâtre. » Mes yeux se plissent. Aristote, Cléopâtre… Cléopâtre, Marius… Cléopâtre, Caesar… J’éclate de rire, en reposant mon verre sur la table. « Mi amor ! Comme on se retrouve, après tant de réincarnations ! » Parfois, je dois donner l’impression d’être un comédien sur scène qui s’efforce de se faire entendre par tous, dont la voix doit porter aussi loin que possible. On se tourne dans notre direction, je suis pendant une fraction de seconde au centre de l’attention, avant que les regards ne s’écartent à nouveau dans des soupirs. « Marius, Marius Caesar. » Je lui fais un clin d’oeil, pour qu’elle voie le rapport… je rajoute même un « Comme ton amant éternel, t’sais, ton Jules adoré… » si jamais elle n’a pas encore compris. J’éclate une nouvelle fois de rire, récupère mon verre, le vide et le repose avec un geste qui marque l’habitude. « Alors du coup, t’attends quelqu’un ? Quelqu’un qui t’a plantée, quelqu’un qui viendra pas, quelqu’un qui ne sait même pas qu’il doit venir ou juste quelqu’un qui est supposé décourager les chieurs comme moi ? » Je lui lance un regard amusé avant de reprendre, sans chercher de réponse de sa part. Qu’elle m’en donne ou qu’elle se contente de me supporter, je suis capable de faire conversation tout seul. « C’est marrant, c’est le contraire de moi, dans tous les cas. Moi, je suis pas venu attendre ou quoique ce soit, je suis venu pour rencontrer des gens, tout ça. Genre toi t’attends... » L’index et le majeur de ma main gauche la symbolisent, debout, en train d’attendre, alors que l’index et le majeur de ma main droite marchent à sa rencontre. « … et moi je vais vers les autres… et là, BAM ! » Mes deux mains se rencontrent, s’envolent. « On communique et on fait connaissance ! C’est beau n’empêche… bref, t’as des problèmes dans la vie, du coup ? » Ce n’est pas vraiment une question, puisqu’elle me l’a dit. « On est deux alors. Mais comme aux dernières nouvelles, t’es en vie et moi aussi, à moins que tu ne sois une androïde hyper canon, bah… tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ! Du coup… ça va s’arranger, Cléo ! » N’est-ce pas ? J’aimerais en être aussi convaincu que mon double totalement pété, mais… je la regarde d’un air exagérément suspicieux. « Rassure-moi, tu n’es pas la fille cachée d’un terminator au moins… ?»
Sujet: Re: (marius), together we're losers. Sam 15 Avr 2017 - 22:00
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Rester toute seule, aussi souvent que possible, c’est le seul truc qu’elle avait trouvé pour s’en sortir Reyna. Elle avait déjà causé trop de tort autour d’elle et le sang qu’elle avait sur les mains, fallait bien avouer qu’il était difficile à supporter. Elle se disait qu’elle ne pouvait tout simplement pas se permettre de risquer la vie de quelqu’un d’autre, alors, elle avait appris à prendre ses distances et à éviter les contacts physiques pour s’assurer de ne pas faire de victimes supplémentaires ; à part parmi les hunters, parce qu’elle n’était pas prête à se laisser abattre. Son pouvoir, elle n’en avait jamais voulu et elle ne l’avait pas choisi, encore moins depuis qu’il était complètement incontrôlable. Elle aurait juste voulu avoir une vie normale, sans jamais avoir besoin de trop se faire remarquer. Elle aurait voulu aller à l’université, devenir médecin, mais elle s’était simplement barrée de chez elle, le plus tôt possible, pour ne plus avoir à subit l’injuste pression que ses parents lui mettait dessus, à cause de ses gènes. Sa vie, elle était bien loin de tout ce qu’elle avait pu imaginer un jour. Elle n’avait jamais pensé qu’elle se retrouverait toute seule, dans une ville comme Radcliff à ne plus pouvoir approcher personne au risque de le tuer. Alors techniquement, elle ne pouvait pas dire qu’elle était bien, là, toute seule dans son coin de bar avec personne pour l’emmerder, mais c’était nécessaire, alors, mieux valait pour les autres qu’elle reste toute seule.
Mais c’était sans compter sur les types un peu bourrés pour venir la voir, malgré les réflexions qu’elle pouvait faire. Elle avait cru qu’elle avait fini par développer un certain talent pour se débarrasser des chieurs mais fallait croire que ça ne marchait pas aussi bien qu’elle l’aurait voulu. Le blond en face d’elle, il n’avait pas l’air décidé à lui foutre la paix. Peut-être qu’elle devrait y aller cash, lui dire qu’elle était dangereuse, qu’elle ne pouvait toucher personne sans l’empoisonner. Au moins comme ça, y avait des chances pour qu’il comprenne qu’elle était probablement la seule fille de se bar qu’il fallait éviter de draguer. Ou bien elle pourrait prétendre être lesbienne et donc ne pas avoir envie de terminer la soirée avec un homme. Cela dit, peut-être qu’il était assez bourré pour imaginer des trucs complètement fous qui n’arriveraient jamais, parce qu’y avait des hommes qui fantasmaient relativement vite, en imaginant deux femmes ensemble. Qu’importait qu’elle soit lesbienne ou non, intéressée par un plan à trois ou pas, y avait pas moyen pour qu’elle termine dans le lit de quelqu’un ce soir, peu importe son sexe. Elle se disait qu’au fond, le plus simple, c’était de se donner la peine de le supporter assez longtemps pour qu’il soit trop bourré pour rester éveiller, ça semblait pas trop mal parti après tout. Elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel, sans la moindre discrétion face à la réaction du jeune homme. Y avait définitivement aucun sous-entendu qu’il voulait bien comprendre, ou alors, il comprenait très bien, mais il n’avait juste pas l’intention d’écouter ce qu’elle avait à dire. Après avoir passé tant de temps en couple avec le même mec, Reyna, elle avait fini par oublier à quel point les hommes pouvaient être cons parfois.
Au moins, il lui avait offert un verre, c’était déjà ça et peut-être qu’un peu alcoolisée – pas trop, fallait qu’elle garde la tête sur les épaules – elle aurait un peu moins de mal à le supporter. Elle prit le temps de le remercier, parce qu’elle était encore un minimum poli, malgré tout. « Peut-être bien, m’enfin, des fois je suppose qu’on peut compter que sur soi-même. » Elle haussa les épaules. Pour résoudre son problème non, elle ne pouvait pas compter que sur elle-même, elle avait besoin d’Avi, il était le seul qui semblait vouloir l’aider de toute façon. Mais pour le reste, elle savait ben qu’elle faisait mieux de ne compter que sur elle-même, ça lui éviterait au moins de tuer du monde par accident. Elle haussa un sourcil alors qu’il semblait être complètement parti dans son délire avec son histoire de Cléopâtre. « Oh Caesar alors. Comme le mec qui a libéré un monstre sur la ville ? » Ouais, c’était déjà moins joyeux que ces histoires d’amants et de réincarnation, de quoi couper un peu son enthousiasme, elle l’espérait en tout cas. « Reyna Pendleton. » Qu’elle rectifia pour donner son nom avant de hausser les épaules. « A croire qu’en fait on des pas des amants. » Elle esquissa une moue faussement attristée à cette idée. C’était probablement mieux comme tout le monde comme ça, elle, elle n’avait pas à avoir l’impression d’être assez désespérée pour se taper l’ivrogne du coin et lui, il ne finirait pas empoisonné parce qu’il aurait eu le malheur de la toucher. Elle écouta les propos du jeune homme en face d’elle, soupirant parfois, avant d’attraper le verre en face d’elle pour en avaler une gorgée, comme si ça aidait à mieux faire passer tout ça. « Waw, le hasard fait vraiment bien les choses dis-donc. » Qu’elle lâcha, l’ironie accrochée à ses propos comme à la fausse joie qu’elle laissa passer sur son visage. Non, elle aurait préféré que le hasard la laisse broyer du noir ce soir. « Non, je suis pas la fille de terminator, ni un androïde, malheureusement. Je suppose qu’eux au moins, ils ont pas de problèmes. » Ou alors, ils suffisaient de les rebooter pour qu’ils aillent mieux non ? Elle aimerait bien elle, avoir la fonction reboot. Sa vie serait mieux si elle pouvait l’effacer et la recommencer. Peut-être qu’au moins, elle ne serait pas là à broyer du noir ce soir. « Ça fais un an que mon petit ami est mort. » Elle ne savait même pas pourquoi elle se mettait à lui parler sérieusement, au pire, il ne s’en souviendrait pas le lendemain et elle, elle avait l’occasion de parler un peu, ou peut-être que c’était juste l’alcool qui peu à peu faisait tomber ses barrière, dans ce cas-là, peut-être qu’elle devrait arrêter de suite.
Marius Caesar
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Sujet: Re: (marius), together we're losers. Ven 28 Avr 2017 - 20:25
together, we're losers
Reyna & Marius
Je suis quelqu’un de chiant. De très chiant. Qui sait être chiant volontairement, d’une part, qui est chiant même sans avoir à faire le moindre effort, d’autre part. Et à ce qu’il paraît, j’atteins des sommets dans le domaine lorsque divers conditions sont remplies, un coup dans le nez faisant partie de ces dernières. Elle ne veut visiblement pas taper la causette avec un inconnu ? Parfait, je vais faire en sorte d’être un peu moins inconnu et l’affaire sera réglée. Elle attendait quelqu’un ? Parfait, je viens de décréter que c’était moi qu’elle attendait. Elle veut boire ? Je lui paye un verre, deux, trois, quelques tonneaux même, l’argent n’a jamais été un problème dans ma vie et je doute qu’il en soit un jour un. Quoiqu’elle puisse me dire, je sais que j’aurai une réponse adéquate qui justifiera ma présence, à défaut de mon intelligence. En vrai, ce qui doit être le plus fascinant - ou exaspérant, hein, on va pas se le cacher - lorsque je suis déterminé à m’imposer et à me boucher les oreilles en chantant lalalalalala pour ne pas entendre que les gens ne veulent pas de ma présence, c’est qu’en général, j’arrive à mes fins. J’arrive toujours à mes fins. Je suis de ceux pour qui non signifie vas-y, insiste, tu vas voir, je vais craquer. Je suis de ceux qui détestent le mot impossible, qui conspuent les interdictions et pour qui les surtout pas impliquent des flèches rouges clignotantes et l’intervention d’un petit diable sur l’épaule qui sautille en murmurant mais si, ça va te plaire. Bref. Je n’ai aucun instinct de survie, un humour inversement proportionnel à mon alcoolémie, un sourire aux lèvres parfaitement calibré pour ce genre de situation et je m’impose avec l’affection d’un chewing-gum délicatement jeté dans des cheveux frisés. Pauvre fille.
Elle lève les yeux au ciel, je manque d’éclater de rire. Je suis chiant, c’est un fait, je suis passablement joyeux aussi, je vais m’accrocher, enfin. Dommage, dommage, dommage, sa seule solution de survie serait à la rigueur de m’ignorer mais je sais de source sûre que c’est assez compliqué à faire, demandez à ma mère. Même elle, elle a cédé plus d’une paire de fois pendant mon enfance, à me foutre des claques lorsque son indifférence ne suffisait plus pour nier mon existence, alors… alors voilà. Elle ne veut peut-être pas de moi, mais moi je suis là, et comme l’être humain est un animal sociable, et bien ses arguments ne tiennent pas. « Peut-être bien, m’enfin, des fois je suppose qu’on peut compter que sur soi-même. » Je lui fais un clin d’oeil. « Ou pas » répond le spécialiste du je me débrouille très bien tout seul et je vous emmerde. Ou pas. Ce n’est pas parce que je fais quelque chose que ça marche pour autant, première règle. Et ce n’est pas parce que je ne fais jamais ce que je dis que mes conseils sont systématiquement de mauvais conseils non plus, deuxième règle. Partant de là…
Partant de là, j’éclate de rire sous le prénom qu’elle me donne, incapable de savoir si c’est le vrai - peu probable - ou juste un foutage de gueule en réponse à Aristote - un peu plus plausible. J’éclate de rire, j’embraye sans prendre le temps de respirer. Caesar, César, Cléopâtre, c’est bien trop beau pour être vrai et il y a de quoi faire une parfaite rampe de lancement pour… « Oh Caesar alors. Comme le mec qui a libéré un monstre sur la ville ? » Tomber à plat. Mon rire se fragilise, sans s’interrompre pour autant - il est plus fort que ça. Comme le mec qui a libéré un monstre sur la ville ? Elle ne croit pas si bien dire. « Il ne l’a pas libéré... » j’ai une boule dans la poitrine malgré la légèreté de ma voix, bloquée sur le ton du badinage le plus simple du monde. « … un gus de sa société a exploité des failles pour se la jouer Frankeinstein... » je rectifie néanmoins. Je préférais l’histoire des amants maudits d’Alexandrie, moi. Surtout qu’Alexandre étant mon deuxième prénom, c’était plus que parfait, et… et puis passons à autre chose. Je la fixe avec un demi-sourire intéressé, bien décidé à ne pas lui en tenir rigueur.
De toute manière, mon temps moyen de rancune n’excède jamais la minute, à condition que la personne en face ne s’appelle ni Hippolyte, ni Victoire Caesar, alors… ce n’est pas très compliqué. « Reyna Pendleton. A croire qu’en fait on n‘est pas des amants. » Sa moue attristée, je l’amplifie, je joue la comédie et le désespoir incarné en secouant la tête à mon tour. « Quel désespoir... » Quel désespoir, ouais. Quel désespoir qu’elle plombe l’ambiance comme ça, alors que tout ce que je demande, c’est un peu de compagnie, un peu d’utilité à ma présence, un peu de distraction pour ne pas penser au fait que ce soir, non seulement j’enterre Cressy, mais qu’en plus, au lieu d’être dans les bras d’Astrid comme tout bon copain qui se respecte, j’essaye de me changer les idées comme j’ai toujours eu tendance à le faire. Parce qu’avec Astrid, les choses sont compliquées, toujours compliquées, toujours compliquées. Et que je n’ai pas besoin de ça. Je préfère me mêler la vie des autres plutôt que de m’attarder sur la mienne.
Je préfère réclamer le hasard à cors et à cris, à corps et à cris même, plutôt que de me pencher un peu trop sur mon cas. Elle attend quelqu’un ? Et bien me voilà. Je n’ai pas bu assez pour perdre toute réflexion, juste pour me désinhiber davantage que d’habitude, déposer tout ce qui m’encombre à l’entrée du bar, y compris mon cerveau et mon sérieux. Oui, mon sérieux.« Waw, le hasard fait vraiment bien les choses dis-donc. Non, je suis pas la fille de terminator, ni un androïde, malheureusement. Je suppose qu’eux au moins, ils ont pas de problèmes. » J’acquiesce avec gravité, une gravité rendue légère par une mutation fluctuante et mon éternel sourire de gosse. Elle est sur la défensive, c’est bien normal. Mais elle n’a pas à l’être, je ne suis pas méchant. Je ne suis même pas suffisamment bourré pour dépasser les limites de la bienséance. Et je n’ai jamais eu besoin d’alcool pour danser sur la limite entre l’insistance agaçante et le harcèlement, je n’ai jamais eu besoin d’alcool pour me tenir en équilibre sans jamais tomber du mauvais côté. Pas la fille de Terminator ? D’autres problèmes. Je plisse les yeux, comme en train de soupeser la véracité de sa déclaration. « Okay, je te crois. Mais attention, hein, me trahis pas ! Mon petit coeur ne s’en remettrait pas, ma douce égyptienne ! » Comédien ou acteur, je ne sais pas trop pour qui je me prends, mais certainement pas au sérieux. Jamais. Rarement. Ma main qui s’est plaquée sur ma poitrine comme pour protéger mon petit palpitant - je gesticule quand je parle, ouais, et alors ? - retourne récupérer mon verre à la quantité fluctuante.
« Ça fait un an que mon petit ami est mort. » Je me fige. Ca, je ne m’y attendais pas. Pas que je m’attendais à quelque chose, mais elle me semblait pas du genre à lancer la conversation d’elle-même. Ce n’est pas que ça me dégrise immédiatement, mais l’effet est tout comme. Lorsque je redresse la tête pour la fixer, je n’accentue pas une ivresse qui se cantonne, pour le moment, à ses prémices. J’ai un bon anniversaire sur les lèvres, justement soufflé par cette ivresse, que je retiens in extremis. « La mère de mon fils vient de mourir » Je réponds finalement sur un même ton, avant de rajouter après hésitation. « Et j’ai failli tuer deux personnes, par accident. » J’hausse les épaules. Je ne sais pas comment m’y prendre, mais j’aimerais qu’elle comprenne par là que je ne vais pas l’embarrasser de oh, ma pauvre choute, toutes les condoléances et tout, juste que j’imagine que je peux la comprendre, et qu’elle peut me comprendre, et qu’on peut accessoirement se resservir un verre. Après, on va pas se le cacher, elle est plutôt mignonne et l’option faisons nous des câlins pour nous réconforter ne rôde pas loin mais… « J’imagine que ça change rien que ça date d’un an ou d’un jour. T’as envie de parler de lui ? Ou je m’occupe de faire la conversation ? Elle aura tout juste vu le lardon marcher, mais elle l’aura pas entendu parler vraiment. J’sais pas trop comment j’vais lui expliquer le concept de Maman. » Surtout que bon, si on croise un peu les doigts, il l’apprendra auprès d’Astrid et j’ai aucune idée de quand ni de comment je lui expliquerai pourquoi Ada est sa sœur et pourquoi ils ont que cinq mois d’écart. Avec un peu de chance - et d’humour noir - je ne serai plus là quand il sera en âge de comprendre.
Sujet: Re: (marius), together we're losers. Mer 17 Mai 2017 - 12:32
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marius caesar & reyna pendleton
Elle n’avait jamais été du genre à s’enterrer au fond d’un bar pour boire plus que de raison, Reyna. Elle n’avait pas eu besoin de ça pendant de nombreuses années de sa vie, parce qu’elle avait été heureuse avec Andy. Elle avait été heureuse, quand bien même elle avait laissé filer tout un tas de rêves, pour s’enfuir sur les routes des Etats-Unis en compagnie de son petit-ami. Jamais elle n’avait regretté ce choix, pendant les années qu’ils avaient pu passer ensemble. Ils avaient vu du paysage, ils avaient profité de la vie sans se poser de questions et maintenant, elle était toute seule. Maintenant, elle regrettait de ne pas avoir suivi ses rêves, ceux qui l’aurait éloignée des routes, de Radcliff et de tout ce qui avait pu se passer à partir du moment où elle avait mis les pieds en ville. Maintenant, elle n’avait probablement plus que ça, plus que l’alcool pour lui tenir compagnie, parce qu’elle ne pouvait pas se permettre de rester trop proche des autres. Son pouvoir c’était une véritable malédiction, un truc qu’elle avait parfaitement maitrisé pourtant, avant qu’on ne la vaccine. Radcliff, ça avait été le pire choix de sa vie, elle aurait mieux fait de rester à la Nouvelle-Orléans, de faire ses études de médecine et de faire quelque chose de bien de sa vie au lieu d’être là, dans cette ville maudite qui lui avait tout pris. Elle avait probablement l’air d’une pauvre dépressive toute seule à sa table et soit ce type en face d’elle, il était vraiment assez bourré pour s’en foutre, soit il avait pitié d’elle, sans les deux cas, ça craignait.
Elle n’avait certainement pas envie qu’on ait pitié d’elle. Elle avait probablement juste envie qu’on lui foute la paix, au moins, ça lui éviterait de tuer de nouveau quelqu’un sans en avoir la moindre envie. Elle ne pouvait toucher personne, alors quiconque viendrait pour la draguer perdrait son temps. Elle n’allait certainement pas quitter le bar avec le type en face d’elle, ni avec n’importe quel autre gars venu jusqu’ici pour trouver une nana avec qui s’envoyer en l’air. Elle n’était pas née de la dernière pluie, Reyna, elle savait au moins qu’y avait aucun des types qui lui avait adressé la parole ce soir, qui l’avait fait en se disait qu’elle était peut-être la femme de leur vie, leur grand amour et tout ce qui allait avec. Elle était condamnée à être toute seule elle, alors autant qu’on la laisse gérer sa vie comme ça. Elle haussa les épaules alors, suite à la remarque du jeune homme. » Comme tu veux. Je pense quand même que j’vais continuer de ne compter que sur moi-même. » Au moins pour les problèmes contre lesquels elle luttait ce soir. Pour le reste au moins, elle avait Avi. Il essayait vraiment de l’aider lui. C’était la seule personne dans cette ville qui semblait encore tenir à elle et il était peut-être le seul à qui elle tenait elle, après tout, elle n’avait pas beaucoup d’amis dans le coin. Elle n’avait plus grand monde, après tout, elle avait même perdu son frère jumeau, à cause d’elle-même et de la fameuse créature qui avait été libérée sur la ville par les fameux laboratoire Caesar. « J’espère qu’au moins à l’avenir, il fera plus attention à ne pas employer des docteurs Frankenstein en puissance. » Elle haussa les épaules. Ce serait mieux pour tout le monde de toute évidence, pour la ville en elle-même et pour le fameux Caesar qui ne toute évidence avait été foutu en taule pour les erreurs d’un de ses employés, d’après les dire du type en face d’elle en tout cas.
Elle pouvait lui assurer à ce type là, ce fameux Marius, qu’ils n’étaient pas liés par le destin, parce qu’elle n’était pas Cléopâtre et qu’il n’était pas Jules César. » Hm-hm, c’est vraiment triste. » Elle n’en pensait pas un mot, de toute évidence. Elle ne croyait pas au destin, aux âmes sœurs ou à ce genre de trucs et quand bien-même ça aurait été le cas, bha elle ne s’appelait même pas Cléopâtre alors bon. Elle soupira à la remarque du blond. » Tu me peux me croire. Cela dit, j’ai plus de sang indien qu’égyptien dans les veines. » Sa mère venait d’inde, ce qui pouvait expliquer qu’elle ait du sang indien dans les veines, ça expliquait aussi ses cheveux foncés, ses yeux sombres et sa peau mat, des traits qui ne venaient certainement pas d’un coin comme Radcliff. Mais elle n’avait définitivement jamais foutu les pieds en Egypte, ni en Inde d’ailleurs, mais elle restait plus proche de ce pays quand même. Elle aurait pu y aller, un jour, avec Andy, ils en avaient parlé, de quitter le pays. Mais ils ne le feraient jamais. Andy était mort maintenant, une triste réalité qui semblait encore plus marquante, maintenant qu’elle le disait à haute voix. Au moins, fallait croire, à ses propos, qu’elle était tombée sur le seul type du bar qui pouvait un peu la comprendre. « Désolée, ça craint. » Elle aurait pu dire qu’elle, elle avait tué deux personnes par accident, son petit ami et son frère, mais elle préférait quand même éviter de passer pour une psychopathe en puissance. Elle haussa finalement les épaules. « Il est le seul gars avec que j’ai connu. On aurait dû fêter nos dix ans de relation. On était ensemble depuis l’adolescence. » Y avait toujours eu que lui, il était son premier baiser, sa première fois, son premier amour. Son premier deuil aussi. « Laisse-moi deviner, elle a été assassinée ? Ça a l’air d’être monnaie courante dans cette ville. » Elle en lâcha un rire, clairement sarcastique. « J’y connais rien en gamins, j’avais peut-être le petit ami idéal pour ça, mais on a jamais eu une vie très stable. J’sais juste qu’y a un tas de choses qu’ils comprennent d’eux même. » Ou grâce à l’école, à tous les gamins qui eux, avaient un papa et une maman comme le voulait la convention. Elle pouvait dire qu’elle en avait compris des choses toute seule, à treize ans, elle avait très bien compris que ses parents, ils détestaient tout ce qu’elle et son frère étaient. Ils n’avaient pas eu besoin de mots, ni d’explications, parce que les enfants, ils étaient quand même loin d’être cons.
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Sujet: Re: (marius), together we're losers. Sam 27 Mai 2017 - 0:09
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Reyna & Marius
En vrai, j’en aurais presque envie de m’excuser. Envie de m’excuser auprès d’elle, pour la déranger et insister à ce point dans ma connerie. Envie de m’excuser auprès d’Astrid. Envie de m’excuser auprès de Crescentia. Auprès d’Aspen. Et éventuellement de Lily. En vrai, j’en aurais presque envie de m’excuser, mais comme face à mon père des mois plus tôt, l’alcool me rend incapable de le faire, ou du moins incapable d’y songer, incapable de songer à le formuler correctement, dans les formes. Incapable de m’en soucier, aussi. Je m’écrase à côté d’elle, je l’asticote, j’entame la discussion, je me présente comme je peux, comme je veux, je réponds au tac-au-tac à ses tentatives pour me faire comprendre que non, elle n’est pas intéressée et que oui, j’ai plutôt intérêt à emmerder quelqu’un d’autre si je comptais pas finir la soirée tout seul. Sauf que le truc qu’elle ne semble pas avoir compris, c’est que contrairement à ce qu’on pourrait croire – moi le premier –je ne cherche finalement plus tant à être accompagné qu’à vraiment discuter avec une personne lambda. Aussi tenace qu’un chewing-gum, j’vous l’dis. Du genre qui n’accepte pas les je peux me débrouiller toute seule, surtout lorsqu’il n’a rien d’autre à faire, du genre qui trouve les on ne peut compter que sur soi-même ridicules quand c’est exactement ce qu’il fait constamment et pas plus tard que maintenant. Mais la cohérence n’a jamais été mon truc, surtout lorsque je commence à boire. Alors son « Comme tu veux. Je pense quand même que j’vais continuer de ne compter que sur moi-même. » me fait hausser les épaules. Et bien me marrer, aussi, parce que Cléopatre, c’est parfait comme prénom. Oui, j’éclate de rire. Mais oui, aussi, elle douche très vite mon enthousiasme et ma bonne humeur artificielle, sans la moindre gêne.
Visiblement, si la cohérence, ce n’est pas mon truc, l’humour n’a pas des masses l’air d’être le sien. En soi, vu que je la fais chier, c’est de bonne guerre mais j’essaie de mettre une bonne ambiance entre nous, pour me présenter, rebondir sur son prénom et saisir à bras-le-corps notre passé d’amants-maudits intrinsèquement contenu dans nos deux prénoms – que le sien soit vrai, ou non – et comment elle me remercie, là ? En m’agressant sur mon nom de famille, ce qui me dégrise instantanément autant l’avouer tout de suite ? Et bien ce n’est pas sympa. Pas sympa du tout. On peut dire ce qu’on veut, je suis chiant, mais elle, elle pourrait faire passer un croque-mort pour un sacré gai luron. Mais genre, vraiment. Je me crispe, sous l’accusation. Une boule se forme dans ma gorge, j’essaye de rester badin mais le fait est qu’elle a balancé un pavé dans la mare, et que du coup, on a clairement moins envie de s’y baigner maintenant que toute l’eau s’est troublée sous le limon dérangé. Dérangé, comme moi, dérangé, comme le mec qui m’a pris pour une bille, il y a trop et trop peu de mois. J’essaye aussi de défendre maladroitement les intérêts de Caesar Pharmaceutics, les intérêts de mon nom et de ce qu’aurait dû être mon héritage, mais ma conviction est inversement proportionnelle, sur ce sujet-là, à la culpabilité qui m’enserre encore la poitrine à chaque fois que j’y pense. « J’espère qu’au moins à l’avenir, il fera plus attention à ne pas employer des docteurs Frankenstein en puissance. » Son haussement d’épaule m’irrite, je lutte pour en pas lui envoyer un pain dans la gueule pour la faire taire et me souvenir que la violence ne résout rien, qu’elle n’a rien demandé cette pauvre fille, et que comme, encore un fois, c’est moi qui suis venu l’emmerder, ce ne serait pas génial d’un point de vue hospitalité que de la frapper devant tout le monde. Avec un poing plus dense que le reste. Et potentiellement une mutation qui déconne. Alors je me contente que laisser couler. Je me contente de me retenir de lui dire que le couillon qui a signé les autorisations a été mis hors d’état de nuire et que ce n’était pas mon père, juste moi. Qu’elle n’a pas à s’en faire, j’ai interdiction de m’approcher de l’administration de Caesar Pharmaceutics pour un bon paquet d’années et que je ne vivrais pas jusqu’à la fin de ma condamnation pour risquer de recommencer à faire une connerie pareille. Alors ouais, je me la ferme – aussi étonnant que cela puisse paraître – et je laisse couler.
Ça ne vaut pas la peine que je me prenne la tête dessus. Pas ce soir. Pas maintenant. Pas maintenant, ouais. Trop de choses à penser. Trop de trop. Trop de… trop de tout. Mieux vaut en rire qu’en pleurer, mieux vaut dédramatiser tout ça. Mieux vaut s’affliger de son vrai prénom, de la fin de l’histoire entre Caesar et Cléopâtre, plutôt que de ressasser la vraie vie qui nous attend à l’extérieur de ce bar. « Hm-hm, c’est vraiment triste. » J’hoche la tête. « Affreux. » Mon demi-sourire dément mes propos, tout comme ce que je peux baver après. Elle attend quelqu’un, moi je cherche quelqu’un, ce qui est affreux ce n’est pas tant la fin des amants maudits des prénoms, mais qu’elle refuse de se rendre compte que c’est le destin - par le biais de l’alcool, d’une déprime passagère et d’un concours de circonstance – qui est en train de nous réunir. Elle attend quelqu’un, et elle a de toute évidence besoin de parler à quelqu’un, j’en suis certain. A moins que ce soit moi qui aies, des deux, le plus besoin de parler avec quelqu’un mais dans tous les cas, le fait est qu’une conversation s’impose. Non ? J’ai plus qu’à espérer qu’elle ne soit pas la fille d’un terminator ou autre, et le tour est joué. Elle m’affirme qu’elle est humaine ? Parfait, j’y crois. « Tu me peux me croire. Cela dit, j’ai plus de sang indien qu’égyptien dans les veines. » J’ai un petit éclat de rire. « On dirait le début d’une mauvaise blague, une indienne et un français sont dans un bar… » Mon sourire n’est plus partiel, il est comblé, avec cette légèreté que je n’arrive à avoir qu’en buvant, maintenant. Une légèreté enfantine, une légèreté d’une enfance que je dois enterrer, tout comme moi, tout comme Crescentia, parce que même si j’ai repoussé ce moment le plus longtemps possible, la maturité et la vie me rattrapent sans que je n’y puisse plus rien maintenant.
Elle a besoin de parler. Et moi, aussi. On est tous les deux dans un bar d’une ville dans laquelle je ne pensais clairement pas m’enterrer ni être enterré, dans une ville où on enterre bien trop de gens, et d’enfance, maintenant. Crescentia. Et son petit ami. Je me suis figé, ma légèreté est toujours là, mais tâchée de sang. Je réponds après un moment d’hésitation à son aveu, avec bien plus de sérieux que je ne l’aurais voulu. La mère de mon fils vient de mourir. Et moi, j’ai failli tuer deux autres personnes. « Désolée, ça craint. » J’hausse les épaules. Ça craint, ouais. Si on considère les victimes des dégâts causés par la bête, j’en suis même à plus de deux presque-victimes. Est-ce que dans une semaine, un an, dix ans, la culpabilité aura changé ? J’imagine que non. Est-ce qu’elle a envie de parler de son petit ami ? J’imagine que non. Moi, en revanche, j’ai besoin de parler de mes doutes, de mes insécurités, parce que les phrases se forment toutes seules sur mes lèvres. Crescentia était, des deux parents de Sam, la meilleure. Et le pauvre a un karma de merde, vu qu’il se retrouve avec pour unique tuteur est suicidaire et un con. Et un homme qui ne saura pas lui expliquer le concept de maman, j’en suis sûr. Je fixe mon verre vide.
« Il est le seul gars avec que j’ai connu. On aurait dû fêter nos dix ans de relation. On était ensemble depuis l’adolescence. Laisse-moi deviner, elle a été assassinée ? Ça a l’air d’être monnaie courante dans cette ville. J’y connais rien en gamins, j’avais peut-être le petit ami idéal pour ça, mais on a jamais eu une vie très stable. J’sais juste qu’y a un tas de choses qu’ils comprennent d’eux même. » Je continue de fixer mon verre vide, après avoir juste fait une œillade dans sa direction lorsqu’elle a commencé à parler. Les gamins, ils comprennent des tas de choses d’eux-mêmes ? J’en sais rien. J’ai compris tout seul que ma mère me détestait, que mon père me méprisait, mais j’ai mis des années à comprendre pourquoi. Je ne le comprends toujours pas vraiment, d’ailleurs, je ne sais toujours pas vraiment pourquoi. Si Crescentia a été assassinée ? « Honnêtement ? J’en sais rien, de comment exactement elle est morte. Ou plutôt… j’ai pas envie de savoir. On a tenté de me tuer plus de fois dans l’année que pendant toute ma carrière dans le ciné, donc… » C’est fou comme j’ai l’impression de raconter des bobards, c’est fou comme il est triste de se rendre compte que je me contente, pourtant, de ne dire que la stricte vérité. Ça a commencé par Kingsley, puis mon père, puis les hunters en masse, les attentats… « Le monde est devenu complètement fou. » Le monde, ouais. « Et cette ville encore plus, je ne sais même pas trop ce que je fous encore là. » Et je ne sais même plus pourquoi je lui dis ça. Peut-être parce qu’elle me semble à même de comprendre ce que je raconte ? « Je sais pas si mon Sammy comprendra de lui-même, pour être honnête. En théorie, j’en ai plus que pour deux ans à vivre, assassinat ou pas. T’imagines, ça ? Le môme, il avait une mère géniale, et un père pathétique, et pour ses un an, il se retrouve avec un père totalement instable et une mère dans un cercueil. » Et une mutation probable dans les pattes. « Pour ses deux ans, je suis sûr que je peux faire mieux, tiens. Un deuxième enterrement, et hop, il sera confié à… hum… pas sa marraine parce qu’elle a disparu. Pas à son parrain, parce que ce con s’est cassé. Au mieux, il finira dans les bras de ma copine qui devra supporter le fruit de mon infidélité, au pire dans ceux de ma mère qui me hait et de mon père aux yeux duquel je suis un handicapé mental, physique et affectif. C’est cool hein ? Et je sais même pas pourquoi je te raconte ça, en fait. T’en as sûrement rien à foutre. » Je sais pourquoi je lui raconte ça. Parce qu’on peut facilement blâmer l’alcool, alors qu’il n’y ait pas pour grand-chose, faut être honnête. Parce que j’ai besoin d’en parler, parce que j’ai personne à qui en parler, parce que je n’en peux plus, parce que j’étouffe de l’intérieur. « Ton petit ami, il s’appelait comment ? Dix ans de relation, c’est fou, j’admire. Mon Astrid, ça va faire deux ans qu’on se connaît… mais ça fait pas deux ans qu’on est ensemble. On arrive pas. Comment t’as fait ? Il devait être chouette, comme mec. Il a été assassiné ? »
RIP le tact, RIP la discrétion, RIP tant de choses mais surtout, RIP petit-ami, RIP Crescentia. Je soupire.
Spoiler:
Je suis désolée, Marius raconte sa vie, mais c'est venu tout seul j'espère que ça t'ira !
Sujet: Re: (marius), together we're losers. Lun 12 Juin 2017 - 20:13
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marius caesar & reyna pendleton
Elle avait toujours pensé qu’elle était une fille sociale, ouverte et pas du genre à se renfermer sur elle-même Reyna. Mais elle avait l’impression de ne pas avoir le choix ces derniers temps. Qu’elle le veuille ou non, elle devait rester toute seule dans son coin, parce qu’elle était devenue dangereuse. Elle pouvait tuer les autres d’un simple contact, elle n’avait jamais voulu ça, la brune. Plus elle y pensait plus elle se disait qu’elle n’avait qu’à se vacciner au NH25 pour mettre un terme à tout ça. Mais elle connaissait les conséquences du vaccin, alors évidemment qu’elle n’osait pas franchir le pas. Qu’est-ce qui se passerait si elle était condamnée à supporter un effet secondaire déplaisant ? Quand elle avait été vaccinée au NH24, elle avait été sujette à des démangeaisons qui l’avait rendue folle et elle avait gratté sa peau jusqu’au sang, elle en gardait, ici et là des cicatrices qui la suivrait à vie désormais. Ça n’avait duré qu’un peu plus d’un mois et ça n’avait pas été franchement supportable. Alors elle craignait de s’imposer de nouveau ça et qu’en plus, ça dure pour le restant de sa vie. Elle voulait juste une vie normale Reyna et bien qu’elle ait été une transmutante toute sa vie, elle considérait quand même qu’elle avait eu une vie normale, avant de se retrouvée vaccinée au NH24. Alors elle se faisait patiente et elle se contentait de se couper du monde en attendant qu’on lui offre une véritable solution. Alors, que le type en face d’elle le veuille ou non, elle, elle restait persuadée que pour le coup elle était mieux toute seule à gérer ses problèmes et à noyer son chagrin au fond d’un bar, fallait croire qu’elle n’arrivait pas à être aussi optimiste que le fameux Marius, ou peut-être qu’elle n’était juste, pas bourré comme lui il l’était.
C’était lui qui était venu l’emmerder, alors elle jugeait qu’elle avait bien le droit de dire ce qu’elle voulait sur sa famille. A sa place, elle, elle aurait préféré taire ses origines pour le coup. Ce monstre qui avait été relâché en ville en plus, il était la raison pour laquelle son frère était mort. Ouais, c’était elle qui l’avait tué, mais c’était pour la sauver de cette chose que Sasha avait attrapé sa main. Un commentaire qu’elle avait gardé pour elle et qui pourtant aurait pu justifier ses commentaires, peut-être. Qu’est-ce qu’elle en avait à faire de toute façon ? Au pire, il pouvait encore se vexer et aller voir ailleurs, ça lui épargnerait de rester en face d’elle, alors qu’il n’avait clairement rien à gagner avec elle. Qu’il s’en aille draguer une autre fille, il aurait plus de chance de la ramener chez lui. Peut-être qu’il pourrait même en trouver une qui serait prête à jouer le jeu avec ses histoires d’amants maudits. Elle lui adressa ce genre de moue, faussement déçue alors, qu’elle brisait ses blablas. Elle n’était pas Cléopâtre, juste Reyna, la pauvre fille complètement paumée qui ne savait plus trop ce qu’elle faisait de sa vie. C’était tout de suite moins intéressant qu’une reine égyptienne, sans doute. Elle ne put s’empêcher, cependant, à sa remarque sur la blague qui pourrait être faite de la situation. « Je me demande quelle serait la chute de cette blague. » Peut-être que le futur finirait par le leur dire. Après tout, il semblait bien qu’il n’avait pas l’intention de tracer son chemin et de lui foutre la paix, alors elle ne savait vraiment pas où ça allait cette histoire, mais s’il pensait encore avoir ses chances avec elle, il risquait vraiment d’être déçu.
Ou alors, la chute de la blague elle est juste là, alors qu’ils commencent à parler de leurs malheurs comme deux imbéciles. C’est pitoyable sérieusement. Ils sont là dans un bar, ils ne se connaissant pas et voilà qu’ils se racontent leurs malheurs. Ouais, ça devait être une bonne blague, parce qu’y avait probablement de quoi rire de cette situation complètement grotesque. En plus Reyna, elle est nulle pour aider les gens. Probablement qu’elle est trop déprimée elle-même avec ses propres problèmes pour pouvoir aider les autres avec les leurs. Elle soupira légèrement à sa remarque. « Je suis pas d’ici, alors je me demandais si c’était moi le problème ou la ville. Je suppose que ça répond à ma question. » Au moins, elle n’était pas la seule à avoir l’impression qu’on voulait sa peau à chaque coin de rue. Les hunters, il semblait qu’ils étaient partout. Elle n’avait pas eu cette impression avant Radcliff, peut-être parce qu’elle n’était jamais restée aussi longtemps dans une ville, à part la Nouvelle-Orléans où elle avait grandi, évidemment. Peut-être que c’était juste le monde, qui était pourri. « Moi aussi. » Qu’elle commenta, un haussement de sourcils explicite. Ouais, elle ne savait pas ce qu’elle foutait encore dans cette ville, ça n’avait aucun sens, elle aurait dû se barrer dès que la quarantaine avait été levée. Mais y avait Avi, la seule attache qu’elle avait encore ici et à travers le monde. « Waw. Ça a l’air compliqué ça. » Elle ne savait pas quoi dire d’autre. Ce mec était condamné ? Il disait qu’il n’avait plus que deux ans. Il avait une vie de merde en tout cas. « Fais en sorte que ces deux prochaines années comptent. Je sais pas comment, emmène ton fils loin d’ici, casse-toi et profites-en. » C’est ce qu’elle aurait fait elle. C’était ce qu’elle avait fait, pour fuir ses propres parents, eux aussi, ils la détestaient, parce qu’elle était une transmutante. « Je dirais pas que je m’en fous, juste que je suis probablement pas la personne la plus adaptée pour aider. » Peut-être qu’elle manquait cruellement d’empathie, en tout cas, fallait pas compter sur elle pour déborder d’affection et avoir des gestes tendres à l’adresse de ce type. Après tout, elle était cette fille avec un pull sur le dos dans un bar où il faisait super chaud, ça en disait long sur sa volonté d’avoir le moindre contact physique avec d’autres gens. Elle ne pouvait pas, sans risquer de les tuer, alors bon. « Andrew. Andy. » Qu’elle répondit à sa question sur son petit ami. « Il a été le type au monde à être présent quand j’en avais besoin. Le seul à me dire que j’étais pas un monstre quand je savais plus ce que j’étais. » Alors évidemment qu’elle l’avait aimé. Il lui avait sauvé la vie, il l’avait emmenée avec lui sur les route du pays, il lui avait offert une vie à laquelle elle s’était accrochée et elle n’avait plus rien maintenant. « Ouais, il a plus ou moins été assassiné. » C’était un accident techniquement, elle n’avait jamais voulu le tuer, c’était ce pouvoir de merde qui avait tout gâché. « Peut-être que si tu veux sauver ta relation avec Astrid, tu devrais pas venir draguer des filles au fond d’un bar. A moins que je me fasse des idées et que sois vraiment venu me voir juste pour qu’on échange sur nos problèmes respectifs. » Et elle en doutait quand même. Comme tous les autres, ceux qui étaient venus vers elle, il devait avoir eu en tête l’envie d’un peu plus qu’une conversation à cœurs ouverts, or s’il avait une petite-amie, clairement, il ferait mieux de retourner la voir au lieu de chercher une fille à sauter.
Bon et bien voilà : la délicatesse, je l’ai mangée. Le tact, je l’ai tué. Et la subtilité, j’en ai fait une descente de lit pour le confort de mes petits petons. En un mot comme en dix, je sais bien que de base je ne suis pas le mec le plus diplomate du monde, et la présence d’alcool dans mon organisme, en plus de m’affranchir des rares barrières sociales qu’on a réussi à m’imposer au fil du temps, n’aide en rien à me faire progresser sur le sujet. Désolé, vraiment désolé Reyna, mais tu te tapes bel et bien un gros lourdingue ce soir. Et ce lourdingue, bingo, c’est l’un des rejetons Caesar, et pas le plus futé, en prime, c’eut été trop beau. Au moins, on pourrait croire qu’il a de l’humour ? Oui mais non, si je me marre devant le début de la blague que l’on pourrait inventer à partir de cette situation presque ridicule, ma vis-à-vis - que je dois vraiment faire chier, hein, on ne va pas se le cacher - ne se poile pas des masses. C’est bien con. « Je me demande quelle serait la chute de cette blague. » Un haussement de sourcils, un haussement d’épaule, un sourire des plus joueurs. « Je me l’demande aussi, mais ça, on va pas tarder à le découvrir, non ? » Non. Plus ça va, plus je me rends compte que quelqu’eut été mon but premier, c’est pas certain que je l’atteigne. Et ce n’est même pas certain que ça me dérange, de ne pas l’atteindre. Elle ne veut pas de moi, je la gonfle, ça, je l’ai presque intégré. Mais je veux aussi me changer les idées, et j’ai besoin de parler. J’ai besoin de me perdre dans une discussion sans but, sans queue ni tête, sans enjeu. Discuter avec une meuf que je ne reverrai jamais. Juste pour discuter. Ne pas m’encombrer d’une pathologie cardiaque, ne pas m’encombrer spécialement de reproches, d’un héritage, d’un nom, d’une mutation, d’un passif. Elle ne me connait pas, je ne la connais pas : et c’est ça qui est parfait, dans l’affaire. Elle ne me connait pas, moi non plus, et c’est facile d’un coup pour moi de raconter ma vie. Alors que la pauvre, bon sang, elle ne m’a rien demandé.
Hop, je vais mourir. Hop, Crescentia est morte. Hop, j’ai un gosse, hop, elle ne doit strictement rien comprendre à tout ce schmilblick que je lui bave mais ce n’est pas grave. Ce n’est même pas l’important. L’important, au final, c’est que ça me fasse putain de bien de parler. De mettre de l’ordre dans mes idées, quelque chose dans le genre. Je ne sais pas pourquoi je lui raconte ça. Je sais pourquoi je lui raconte ça. Parce qu’elle n’en a strictement rien à foutre. Et que son « Waw. Ça a l’air compliqué ça. » n’est là que par politesse et parce qu’elle ne doit vraiment pas savoir quoi dire de plus. Ce qui se comprend plutôt, hein, on ne va pas se mentir. J’hausse les épaules… une fraction de seconde avant d’exploser de rire. « Ouais, un peu ! » Ma vie est un bordel, au même titre que cette ville. « Fais en sorte que ces deux prochaines années comptent. Je sais pas comment, emmène ton fils loin d’ici, casse-toi et profites-en. » Mon rire cesse, je la fixe avec une certaine intensité pour la simple raison que… hum… elle n’a pas tort. Hors contexte, et même en contexte, c’est le truc le plus censé à faire. Mais… mais dans les faits… J’hausse les épaules, encore. « Je dirais pas que je m’en fous, juste que je suis probablement pas la personne la plus adaptée pour aider. » Mes doigts tapotent le bord du verre. « Pas faux. » Ouais, pas faux. Même vrai, d’ailleurs.
Dans tous les cas, elle a raison : même si elle s’en fout pas, elle n’a rien à me dire, rien à me répondre. Juste à me donner des conseils que, de toute manière, je ne suivrai pas parce que je suis trop con pour les suivre. Et que, comme me l’a dit si bien Astrid, avec moi, tout est toujours compliqué. Je prends mon inspiration, la relâche comme un enfant, avant de faire semblant de m’intéresser à elle. Faire semblant, vraiment ? Non. Parce qu’en soi, mon compliment, mon admiration… n’est pas vraiment fausse. Dix ans de relation avec la même fille, ce n’est pas que ça me semble impossible, c’est que ça me semble… pas moi. Ou alors ce que j’aurais aimé, finalement, pouvoir offrir à une fille comme Astrid. Ma petite Astrid. Ma belle Astrid. Ma courageuse Astrid. Fais en sorte que ces deux prochaines années comptent. Mon sourire tremble, je le raffermis dans un tact à toute épreuve : il est mort comment, l’heureux petit ami décennal, il s’appelait comment ? « Andrew. Andy. Il a été le seul type au monde à être présent quand j’en avais besoin. Le seul à me dire que j’étais pas un monstre quand je savais plus ce que j’étais. » Monstre. L’évidence s’impose d’elle-même, quand bien même ça me semble un raccourci aussi rapide que fumeux. « Ouais, il a plus ou moins été assassiné. Peut-être que si tu veux sauver ta relation avec Astrid, tu devrais pas venir draguer des filles au fond d’un bar. A moins que je me fasse des idées et que tu sois vraiment venu me voir juste pour qu’on échange sur nos problèmes respectifs. » Je ne m’autorise pas à éclater de rire – elle vient quand même de parler de l’assassinat d’Andy, hein, je ne suis pas sans cœur – mais j’ai un sourire des plus éloquents aux lèvres. « Touché » Le français s’inscrit dans mes lèvres, juste avant que je repasse à l’américain. « Alors je t’arrête tout de suite, ma jolie, je ne suis absolument pas en train de te draguer, voyons. » Je lui fais un clin d’œil. « Si c’était le cas, je serais moins subtil je crois. » Je fais mine de réfléchir. « Ou alors j’essayerai de paraître intelligent pour t’impressionner, t’vois… ce qui n’est absolument pas le cas actuellement. Ou alors… ». Je plie le coude, serre le poing pour faire ressortir mes biceps. « … ou alors je ferais mon gros bonhomme musclé, tadaaaam » Je secoue la tête. « Non, non, quand même, j’ai un minimum d’estime de moi, je crois, je sais reconnaître quand une bataille est perdue d’avance, et t’as franchement pas l’air d’être venue ici pour finir dans le lit d’un inconnu demain, ou juste passer la soirée avec. » Je m’avachis sur mon siège, le faisant basculer sur les deux pieds arrière, dans un équilibre instinctivement ajusté par une densité fluctuante. La mienne réduite. Celle de la chaise augmentée. « Tiens, tu vois, quand je parle de subtilité. Après, ouais, du coup, je suis clairement venu dans l’intention de toute ça, mais tu vois, mais bon. Comme tu dis, si je veux sauver ma relation avec Astrid… » J’hausse les épaules. « C’est justement ça la question : est ce que je veux sauver une relation qui va la laisser veuve ? Tadaaam… tiens, t’aurais pas préféré ne pas le connaître, toi, ton Andy ? » Miam, qu’il est bon le tact. Pour sûr, là, ce n’est certainement pas par mon intelligence que je vais l’impressionner. Je soupire. « Non, en vrai, si je suis encore là à te faire chier, c’est que j’ai un peu envie, un peu besoin, de parler. Et que… tu m’as toujours pas giflé, donc on va dire que voilà, j’ai pris ça comme le signe qu’au pire, même si je te fais chier, j’ai pas encore atteint la limite de ta patience, tu vois. » Ta gueule, Marius. « Et puis, j’en viens à me dire qu’une bonne discussion, ça fait toujours du bien. Surtout avec une autre mutante, tu vois. » Coup de poker, tadam…
Je sors ça comme si de rien n’était. Qui ne tente rien n’a rien. Je suis un monstre dans le sens génétique du terme. Et puis merde, je la cherche, ma baffe.
Sujet: Re: (marius), together we're losers. Sam 22 Juil 2017 - 17:54
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Pourquoi est-ce qu’elle était venue passer sa soirée au bar déjà Reyna ? Parce qu’elle était triste, déprimée, malheureuse et que sa vie était complètement pathétique, assez pour qu’elle ait soudainement envie de se noyer dans l’alcool et pourtant, elle faisait preuve de retenue, parce qu’elle avait besoin de rester assez sobre pour ne pas faire n’importe quoi. Elle était un danger pour la société. C’était drôle, c’était ce que les hunters disaient de tous les transmutants et pourtant, Reyna, elle n’était devenue un danger que depuis qu’elle avait croisé la route des hunters. Ils avaient fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui. S’ils s’étaient contentés de la laisser vivre sa vie tranquillement, elle n’aurait jamais fait de mal à une mouche. Parce qu’elle n’en avait jamais eu la moindre volonté. Elle avait eu sa petite vie, tranquille, loin des emmerdes et ça lui convenait très bien comme ça. Mais il avait fallu que les emmerdes viennent jusqu’à elle, bien évidemment. Alors, elle était là, ce soir dans ce bar à avoir l’impression d’être la plus misérable des filles du coin, parce qu’elle avait perdu son petit ami depuis un an maintenant et au final, elle ne pouvait même pas décider de picoler à s’en taper une bonne cuite, parce qu’elle devait être raisonnable et faire attention aux autres, en plus déjà de faire attention à elle-même. Peut-être qu’elle aurait dû vider des bouteilles dans sa chambre d’hôtel, là où personne ne serait venue l’emmerder ou peut-être que, même si elle avait eu du mal à l’admettre, elle avait eu besoin de parler à quelqu’un.
Fallait croire qu’elle était tombée sur un type aussi pitoyable qu’elle alors ce soir. Au moins lui, il pouvait boire sans rien en avoir à foutre et elle en était arrivée à l’envier pour ça. Elle avait envie Reyna que sa vie redevienne comme avant, malheureusement pour elle, c’était pas une option. « Je suppose que ouais, on va finir par le savoir. » Parce qu’y aurait bien un moment où cette rencontre dans le bar, elle se terminerait. Elle ne savait pas trop ce qu’il était venu chercher auprès d’elle, mais s’il avait voulu que la chute de l’histoire se termine au fond d’un lit, c’était mal barré et il devrait s’en réjouir. Ce serait moche quand même de mourir empoisonné après une partie de jambe en l’air. Quoi que ça pouvait ressembler à une belle mort dans le fond. Au lieu de ça, de toute évidence, les voilà qui s’étaient lancés dans les grands problèmes de leurs vies. Au moins, elle n’était pas la seule personne complètement désespérée du coin, c’était déjà ça. Fallait croire que cette ville était maudite pour que les gens souffrent autant. Il avait une vie compliquée et elle ne savait pas trop ce qu’elle pouvait faire pour l’aider, à part lui dire de profiter du temps qu’il lui restait, lui conseiller de quitter cette ville maudite, y avait rien qu’elle puisse faire. Elle n’était pas psy, elle n’était même pas quelqu’un de particulièrement attentionné qui pouvait apporter aux autres le réconfort dont ils avaient besoin, non, elle était juste Reyna, une pauvre fille un peu paumée qui n’avait aucun conseil à donner à qui que ce soit.
C’était même pas parce qu’elle avait été dans une relation pendant dix ans, qu’elle pouvait prétendre bien s’y connaitre en amour. Ça avait marché pour elle, mais elle ne savait pas comment s’était pour les autres. Ce qu’elle savait en revanche, c’était que trompé sa nana, c’était une mauvaise idée quand on voulait que ça puisse durer avec elle. Ça c’était une évidence après tout. Elle n’aurait pas aimé se faire tromper elle, alors, si Andy avait dû aller voir ailleurs, elle l’aurait largué et leur histoire aurait été un peu moins belle et au moins, Andy, il serait en vie. Mais il avait été quelqu’un de bien, il l’avait aimée, beaucoup trop pour la tromper. Elle ne put s’empêcher de sourire à la remarque du blond. « Vraiment ? Pourtant, y a cinq minutes, on était des âmes sœurs ressuscitées. » Est-ce qu’il avait déjà oublié ça ? Si ça, ça n’avait pas été un genre de drague lourdingue, alors qu’est-ce que c’était hein ? Au moins, il avait bien remarqué qu’elle, elle n’était pas là pour ça. « J’aurai pu, ça fait plus d’un an que j’ai pas couché avec quelqu’un, si on pouvait redevenir, vierge, je suis sûre que je le serais. » Peut-être qu’elle avait déjà trop bu dans le fond, ou qu’à force de parler, elle n’arrivait plus à se retenir. Mais ouais, même ça, ça faisait partie des malheurs de sa vie. C’était même pas juste que le sexe qui lui manquait, c’était les baisers, les trucs plus romantiques comme pouvoir tenir la main de quelqu’un, ce genre de contacts si faciles qu’elle, elle ne pouvait plus avoir désormais. « Mais c’est vrai, je suis pas venue là pour ça. » Sinon, elle aurait fait en sorte d’avoir l’air plus sexy sans doute. Elle était plutôt bien foutue, elle faisait attention à son corps et elle avait conscience de ses atouts, mais là, elle était juste recouverte d’un pull trop grand pour elle, si bien qu’il cachait presque l’intégralité de ses mains. Au moins, elle n’en était pas réduite au col roulé et à la cagoule, c’était déjà ça. Elle laissa échapper un léger soupire à la question du jeune homme, fixant le vide un moment, comme si elle pesait le pour et le contre de sa relation avec Andy. Finalement, elle reposa les yeux sur Marius, avant de hausser légèrement les épaules. « Non, je suis contente de l’avoir connue. Si elle t’aime, je suppose qu’elle voudrait passer autant de temps possible avec toi. » Même si elle avait su qu’Andy allait mourir, elle, elle aurait voulu rester avec lui, elle aurait voulu l’accompagner, lui serrer la main dans les derniers moments, lui promettre qu’elle ne l’oublierait jamais. Ça ne s’était pas passé comme ça entre eux. Elle n’avait pas su, il avait été malade et elle n’avait pas compris que c’était elle, qui était en train de le tuer, que lui tenir la main, ça le faisait souffrir et que ça le conduisait un peu plus vers la mort. « Qui sait, la gifle peut toujours venir. » Ou pas, même si elle en avait envie, il faudrait qu’elle se retienne à cause de sa mutation. Une réflexion qui lui fit hausser un sourcil. « Qu’est-ce qui te fais dire que je suis une mutante ? Si ça se trouve je suis une chasseuse. Ou alors, t’en es un et tu essaie de me faire dire que j’en suis une pour pouvoir me tuer. » Elle n’avait jamais dit qu’elle en était une après tout, elle avait parlé de monstre, ça aurait pu être n’importe quoi, les gens jugeaient tout le monde pour tellement de raisons qu’elle pouvait toujours trouver de quoi justifier ça, autrement que par la mutation qu’elle avait dans ses gènes. Est-ce qu’il en était un lui de mutant ? Avec une vie de merde pareille, dans le fond, ce serait pas étonnant.
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Sujet: Re: (marius), together we're losers. Jeu 10 Aoû 2017 - 20:00
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Reyna & Marius
Qu’est ce que je fous là, déjà ? Excellente question. Qu’est-ce que je suis venu faire dans ce bar, à la base ? Boire. Me distraire. Oublier. Mettre ma vie en parenthèse, m’éloigner de la vie réelle, mettre de la distance entre la mort de Crescentia, les examens catastrophiques de mon coeur, l’absence, angoissante, lancinante, de Martial. Qu’est-ce que je suis venu chercher dans ce bar, avec ces verres vidés sitôt remplis, avec cette fille que j’emmerde depuis plusieurs minutes déjà ? Une douce utopie, une douce illusion, quelques heures hors du temps, quelques heures si possibles élargies à une nuit complète. Et qu’est-ce que j’ai en réalité ?
La diversion est un échec : elle me parle de la mort de son copain, moi de celle de… Crescentia. Ni une copine, ni une ex, pas vraiment une ex, mais tellement plus qu’une simple amie… Il n’y a pas de mot pour décrire ce qui nous reliait, elle et moi. Une amitié contre-nature, inattendue, une amitié qui me forçait à me comporter comme un homme responsable, qui faisait ressortir une part de moi jusque là inconnue et pourtant… une part de moi que j’avais apprise à apprécier. Lorsqu’on discutait de nous, de l’avenir de Samuel, de son éducation, j’avais presque l’impression d’être capable de tenir la route. Presque. Maintenant…
La diversion est un échec. Les quelques heures hors du temps sont un échec. La nuit inévitablement envisagée… est une illusion. Et je ne me fais pas d’illusion. Contrairement à ce qu’elle semble croire. Son sourire trouve son jumeau sur mes lèvres, peut-être un peu plus coquin, un peu plus mutin, ce jumeau. « Vraiment ? Pourtant, y a cinq minutes, on était des âmes sœurs ressuscitées. J’aurai pu, ça fait plus d’un an que j’ai pas couché avec quelqu’un, si on pouvait redevenir, vierge, je suis sûre que je le serais. » Je me fends d’un sifflement, j’ignore encore si c’est d’admiration ou d’horreur, certainement les deux. Un an. Donc depuis la mort de son copain. C’est marrant, elle est encore fidèle un an après, moi, je ne suis même pas fidèle alors qu’avec Astrid, on vient de se remettre ensemble. Qu’est-ce qui cloche chez moi ? Bien trop de choses. Mais encore ? « Mais c’est vrai, je suis pas venue là pour ça. » J’hausse les épaules. Voilà, au moins on est d’accord, à défaut d’être content. Et… et. Ca fait plusieurs minutes que je le savais. Alors qu’est-ce que je fais encore là, si finalement tous mes objectifs premiers ne sont toujours pas remplis, et impossibles à remplir en l’état actuel des choses ?
Je cherche des réponses. Je cherche une discussion. Je cherche encore une distraction, elle n’a simplement plus la même forme qu’au départ. Je n’ai plus envie de chercher de la compagnie, seulement une présence. Et des réponses. Est-ce qu’elle regrette d’avoir connu Andy ? Est-ce qu’Astrid regrettera de m’avoir connu ? « Non, je suis contente de l’avoir connue. Si elle t’aime, je suppose qu’elle voudrait passer autant de temps possible avec toi. » Je cille. Même réponse qu’Astrid, même réponse que mon père, d’une certaine manière. Passer du temps avec moi. Pas me fuir. « Je ne comprends pas... » Je ne comprends vraiment pas. Je n’arrive même pas à comprendre. J’ai la part belle dans cette histoire : je suis celui qui a conscience de les abandonner, mais qui ne sera plus là pour en subir les conséquences. Protéger mes gosses, c’est fait : mon testament est bien au chaud, lu et relu, prêt pour leur offrir mon capital, les mettre hors de danger côté financier, protéger Astrid aussi. Anticiper l’avenir, c’est fait aussi : mon appartement reviendra à Moira, mon chien aussi. Moi, j’ai la part belle du coup. Et ça peut se comprendre que je veuille passer le maximum de temps avec Astrid, avec Sam et Ada, avec mes amis. Mais eux… Je secoue la tête. Qu’est-ce que je fais encore là ?
J’attends une gifle. « Qui sait, la gifle peut toujours venir. » J’ai un sourire. J’attends le moment où j’aurais cannibalisé toute sa patience pour changer de table et aller emmerder une autre fille. Je l’use, j’use sa patience, j’use son calme au maximum pour mieux… je ne sais pas trop. Le seul à me dire que je n’étais pas un monstre quand je savais plus ce que j’étais. Ce n’est rien, ce n’est qu’un pari, ce n’est qu’un coup de bluff mais à repenser à cette phrase, loin d’être anodine, et à tout le reste… « Qu’est-ce qui te fais dire que je suis une mutante ? Si ça se trouve je suis une chasseuse. Ou alors, t’en es un et tu essaie de me faire dire que j’en suis une pour pouvoir me tuer. » Mon sourire s’affirme. Toujours le même. De plus en plus souvent voilé, de plus en plus souvent cachant d’autres choses, mais toujours le même sourire. Cette fois, teinté de satisfaction. « Ta réaction. » Ce qui me fait dire qu’elle en est effectivement une. « Tu ne te serais pas vue comme un monstre, si tu étais une chasseuse. Et d’ailleurs, si tu en étais une, tu ne l’aurais pas dit cash. Tu te serais contentée de sourire, ou de démentir. Ou tu te serais énervée, offusquée, sans même émettre l’hypothèse d’être autre chose qu’humaine. » Je fais mon nonchalant. « Bref, tu te serais comportée comme une humaine qu’on accuse d’être mutante. Pas comme une mutante qui ne comprend pas comment cette question est arrivée là. Je me trompe ? » Je suis du genre à me tromper souvent lorsque ça n’avait pas d’importance. A avoir raison lorsque ça en a. Et à avoir systématiquement lorsque c’est très important. Quoiqu’il en soit, j’appuie le dos de ma main sur la table dont la densité se plie à mes caprices. Et mes cinq doigts s’y impriment très légèrement. « Alors, j’ai raison ? » J’enlève ma main, replie mon poing, tente d’annuler mon influence sur ce qui m’entoure. « Si j’ai raison, je t’offre un verre. Et j’ai droit à un vrai sourire. Si j’ai tort, je t’offre un verre. Et tu as le droit de me foutre une baffe. » Je cille. Si là, je la drague ? Non. Peut-être. Je ne sais même plus. « C’est les chasseurs qui ont tué Andy ? »
Je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Je suis indiscret. Grossier. Lourd. Insistant. Et le pire, au final, c’est que je n’en ai rien à faire. Je cherche des réponses, je cherche des distractions, je cherche… toute sorte de choses. Je cherche à perdre du temps. Du temps qu’il me manque. Je cherche à attendre que le temps passe.
Sujet: Re: (marius), together we're losers. Jeu 31 Aoû 2017 - 11:28
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marius caesar & reyna pendleton
Depuis qu’elle avait perdu son petit ami, Reyna devait bien admettre qu’elle avait mis toute sa vie entre parenthèses, c’était pas comme si elle avait beaucoup le choix, avec son pouvoir qui déconnait, elle ne pouvait pas se permettre d’être imprudente. Ce pouvoir, cette malédiction, elle avait déjà couté la vie de con petit ami et de son frère, alors maintenant il était évident qu’elle ne voulait plus prendre le risque de faire plus de mal autour d’elle. Sa seule exception, c’était évidemment les hunters, puisqu’ils voulaient la tuer, elle partait du principe qu’elle ne faisait que se défendre contre ceux qui voulaient se débarrasser d’elle. Mais, au-delà de ça, elle était ce genre de fille prudente qui préférait encore rester seule dans son coin plutôt que de risquer de blesser ou de tuer les autres. C’était pas que ça lui plaisait cette solitude, bien au contraire, c’était épuisant et déprimant, mais c’était mieux comme ça, pour tout le monde. Les autres, parce qu’ils étaient plus en sécurité comme ça, elle, parce qu’au moins, elle n’avait pas à porter la culpabilité d’une autre vie qu’elle prendrait, sans le vouloir et sans que ce soit nécessaire à sa survie. Par prudence, elle n’aurait peut-être même pas dû être dans ce bar ce soir, mais l’idée de juste picoler toute seule dans sa chambre pourrie au motel, n’avait pas été des plus tentantes.
Alors elle était là, elle repoussait ceux qui venaient vers elle, que ce soit pour faire connaissance ou avec des idées plus précises et assez claires pour qu’il n’y ait pas de quiproquo. Ça lui donnait l’impression d’être une nonne, à croire qu’elle était bonne pour le couvent. C’était même pas parce qu’elle était en deuil, parce qu’elle respectait la mémoire de son petit-ami décédé, non, quand bien même elle avait l’impression qu’elle ne connaitrait plus jamais l’amour avec un grand A, elle avait des désirs, des besoins qu’elle aurait bien aimé pouvoir satisfaire. Ce serait pas ce soir de toute évidence, ce serait pas avant un long moment sans doute. Elle lâcha un léger ricanement face à sifflement du brun en face d’elle. Elle ne savait pas si c’était drôle, mais elle était au moins persuadée d’avoir l’air pathétique. Fallait croire que tout l’opposait à l’homme en face d’elle, elle était fidèle à un homme qui était mort depuis un an maintenant et lui, il n’arrivait pas à l’être avec sa petite amie qui pourtant était bel et bien là. Elle pourrait facilement le juger et le traiter de connard, histoire de faire honneur à toutes les femmes bafouée du monde, mais en réalité, fallait bien admettre qu’elle s’en fichait, c’était sa vie à lui, ses choix à lui et elle ne le connaissait de toute évidence pas assez pour se permettre de le juger. « On appelle ça l’amour et c’est jamais vraiment compréhensible. » Peut-être que c’était l’un des plus grands mystères du monde, ce truc que la science elle-même essayait de comprendre sans en être capable. « Tu t’enfuirais, si c’était elle qui était malade ? » Ou est-ce qu’il voudrait être là à ses côtés, pour l’aider, l’épaule et profiter de chaque instant qu’il pouvait avoir à ses côtés ? Peut-être que c’était comme ça qu’il devait tourner le problème.
Pour ce qui était des hunters et des transmutants, c’était aussi un sujet qui venait avec son lot de problème. C’était pas facile de dire à quelqu’un qu’on était un mutant, quand on savait très bien que la personne en question pouvait cacher son jeu, sortir un flingue et nous tuer. Elle l’avait bien compris ça Reyna et peut-être qu’elle ne s’était pas assez méfiée, parce qu’elle avait déjà trop parlé. Ouais, elle était une transmutante, c’était ça qu’elle avait voulu dire quand elle avait parlé de monstre. Il avait raison, les hunters étaient trop fiers de ce qu’ils étaient, les nobles défenseurs de l’humanité, pour pouvoir prétendre être des monstres. Pourtant, la question se posait dans cette histoire qui étaient les plus monstrueux, les hunters ou les transmutants ? Un peu des deux sans doute, après tous, les transmutants n’étaient pas tous des enfants de chœur, bien malgré elle, la brune en était devenue la preuve. Elle baissa les yeux vers la table observant ce qui s’y passa, avec un sourcil arqué par la curiosité et finalement, elle releva les yeux vers le jeune homme, un sourire au coin des lèvres, c’était toujours rassurant de rencontrer quelqu’un qui pouvait prétendre être comme elle. « J’accepte le verre et je pense que tu mérite un sourire. » Parce qu’il avait raison ouais, elle était une transmutante, peu désireuse de faire une démonstration de son pouvoir. Mais, le sourire qu’elle lui adressa, il disparu rapidement de ses lèvres, alors qu’il évoquait la mort d’Andy. « Plus ou moins … C’est le vaccin, ça m’a fait perdre le contrôle. J’ai passé des années à faire en sorte de tout maitriser et ils m’ont vaccinées … » Alors, il semblait presque que c’était plus la faute des hunters que de la sienne, elle n’avait rien demandé elle après tout. C’était au moins ce qu’elle se disait pour essayer de déculpabiliser un peu.
Marius Caesar
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Sujet: Re: (marius), together we're losers. Dim 17 Sep 2017 - 10:40
together, we're losers
Reyna & Marius
« On appelle ça l’amour et c’est jamais vraiment compréhensible. » J’hoche la tête, en fin connaisseur. Comme un fin connaisseur, très exactement, parce que je n’ose pas vraiment me reconnaître comme tel. Est-ce que j’aime Astrid ? Oui bien sûr, mais… et c’est ce mais qui me fait constamment douter. Est-ce que j’aime Astrid ? Oui, de toute mon âme, de tout mon cœur, de tout mon cœur mais… Mais. Il y a toujours ce mais, pour imposer une restriction, pour me faire douter, pour me faire reculer, pour m’excuser, aussi, de ne clairement pas être le mec idéal, de ne clairement pas être non plus le petit copain idéal. Est-ce que j’aime Astrid ? Oui, mais. Est-ce qu’Astrid m’aime ? Oui, mais… Il y a aussi ce mais de ce côté, que je m’impose comme une sécurité. Tout est toujours trop compliqué avec moi, qu’elle m’a dit, mon Astrid et dans les faits… ouais. Tout est toujours trop compliqué avec moi, même ce qui est supposé être simple, je le complexifie sans tarder. A croire que ça me rassure d’être bloqué, à croire que ça me rassure d’être confronté à des limites que j’ai l’impression d’être incapable de franchir. Ce n’est pas de ma faute si je merde, puisque de toute manière, c’est compliqué, non ? Ce n’est pas de ma faute si je fais le con, puisque, de toute manière, c’est compliqué. L’amour est incompréhensible, et cette incompréhensibilité, je la transforme en complexité. Un haussement d’épaule succède à mon haussement de tête. « Tu t’enfuirais, si c’était elle qui était malade ? » Un haussement d’épaule qui disparait au profit d’un froncement de sourcil. « Il est hors de question de s’enfuir, juste de prendre de la distance et… » Est-ce que je m’enfuirais ? Non. Je suis têtu, du genre vraiment têtu et en règle générale, plus on me dit de faire quelque chose, plus je vais m’évertuer à justement ne pas le faire. Et vice-versa. Alors… « Mouais. » Je concède. Est-ce qu’Astrid… Non mais ça ne sert à rien d’en parler, en fait, parce que de toute manière, c’est compliqué.
Et je me réfugie derrière cette excuse pour ne pas avoir à me remettre en question, pour ne pas avoir à admettre ce que je ne peux pas m’empêcher de considérer comme inadmissible. Je préfère, et de loin… je préfère encore détromper Cléopatre sur les intentions – ou plutôt mon changement de plan – et sur le fait que oui, j’ai éventuellement voulu la draguer mais que non, je ne suis pas débile au point d’insister alors qu’elle m’a clairement agité sous le nez une pancarte NO WAY. Même si… bon… hein, si jamais elle change d’avis, je suis toujours partant mais… mais bon bref. Je cherche à présent plus la gifle qu’autre chose. Je la cherche, je l’attends, je la titille et je la titille même si bien que je change radicalement le sujet en revenant sur ce qu’elle a pu dire et sur ce que me hurle mon instinct. Et un peu – beaucoup – l’alcool. Elle est comme moi, j’en mettrai ma main à couper. Et comment est-ce que je le sais ? Sa réaction. Mon intuition. Son vocabulaire. Et l’envie d’avoir raison, aussi, ça joue pas mal, faut bien être honnête. Dans tous les cas, je suis suffisamment sûr de moi pour imprimer ma marque dans la table, très légèrement mais visiblement malgré tout, avec le dos de ma main pour ne pas bêtement laisser mes empreintes digitales – ce serait quand même rudement con. Suffisamment sûr de moi pour parier un verre. Et un sourire. Je la fixe avec plein d’espoir. « J’accepte le verre et je pense que tu mérites un sourire. » Et pour sourire, c’est moi qui ai un grand sourire aux lèvres face à cette confirmation. Je lève la main pour attirer l’attention d’un serveur « Parfait ! » Parfait, parfait, maintenant, passons à la suite : si elle est une mutante, son copain, c’est un dommage collatéral de ces tarés qui nous poursuivent – et auxquels appartient le reste de ma famille, soit dit en passant ? Son sourire disparait, je ne regrette pas pour autant d’avoir abordé le sujet. J’ai besoin de savoir. J’ai besoin d’en parler. J’ai… « Plus ou moins … C’est le vaccin, ça m’a fait perdre le contrôle. J’ai passé des années à faire en sorte de tout maitriser et ils m’ont vaccinée… » Oh. « Oh. » Putain. « Putain. » Ouais, c’est le cas de le dire. « J’suis désolé. » Et pour cause. « Je peux pas prendre le vaccin. Et je contrôle pas… » Mes mains s’agitent devant moi pour désigner l’entièreté de mon être. « ‘Fin je contrôle plus… j’t’ai dit que j’avais failli tuer deux personnes… c’était mon ex et ma demi-sœur. Je ne m’en suis même pas rendu compte sur l’instant. » Demi sœur que je déteste, demi-sœur que je ne veux pas reconnaître. Et ex qui s’est révélée être une fucking chasseuse, d’ailleurs. Quoiqu’il en soit… « Tu contrôlais bien, avant ? Tu penses que… » Tu penses que rien du tout. « Tu sais qui c’était ? Ceux qui t’ont… » Mes mains se croisent, mes doigts se torturent. Mauvaise question : et si c’était mon père, mon frère, ma mère… Aspen ? « Si tu contrôlais, tu pourrais m’aider ? » Elle t’a dit qu’elle avait perdu le contrôle. Osef. Elle a contrôlé à une époque. Et moi… j’ai juste eu l’illusion de contrôler quelque chose que je ne comprends pas. Absolument pas.