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 You're not one of us - PV Marius

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Ileana Caesar
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MessageSujet: You're not one of us - PV Marius   You're not one of us - PV Marius Icon_minitimeSam 21 Mai 2016 - 14:21

 
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Tout allait très vite depuis quelques mois, tellement vite, que j'avais du mal à suivre. En tout cas, pour l'instant, j'étais devenue une simple étudiante. Avec le changement de Maire, les Hunters avaient disparus, pour protéger les Mutants. Tout ces changements, toute la campagne autour de l'élection d'Isolde Saddler avaient bouleversés mes sentiments. J'avais de moins en moins l'impression que les mutants étaient des êtres aussi horribles que ce qu'on m'avait enseigné. Au contraire: ils semblaient tous bien humains !  C'était perturbant. Je savais que certains Hunters se regroupaient pour mettre en place des actions en cachettes, mais je les évitais. J'avais vraiment besoin de voir Papa, je n'avais plus de nouvelles depuis plusieurs jours, je commençais à m'inquiéter.

J'avais envoyé un mail sur la boite professionnelle de Papa, me faisant passer pour une étudiante en médecine pour prendre rdv avec lui. On faisait toujours comme ça pour se voir, pour éviter que Victoire ne le découvre. Je me présentais donc à Caesar Pharmaceutics, prétextant mon rendez-vous avec Mr Caesar. On me donna un badge d'invité et on m'indiqua l'ascenseur pour monter à son bureau. Je le connaissais par coeur maintenant mais je souriais et remerciais poliment l'hôtesse d'accueil. Je montais à l'étage du bureau de Papa puis attendais dans la salle d'attente mon tour. J'observais les quelques tableaux, Papa avait quand même du goût. Je remarquais que ce n'était pas Victoire qui me fit entrer aujourd'hui, bizarre... Peut-être avait-elle prit des vacances ? Dans un sens, ça m'arrange.

Je finis par avoir le droit d'entrer dans le bureau. Enfin on allait pouvoir discuter ! J'avais tant de choses à lui dire ! Mais je remarquais vite que la personne sur son fauteuil n'était pas Papa.


- T...Toi ! Qu'est-ce que tu fous là ?!
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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: You're not one of us - PV Marius   You're not one of us - PV Marius Icon_minitimeMar 24 Mai 2016 - 22:26

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Dans l’idée, tout de même, c’est marrant de voir à quel point je me suis vite fait à tout ça. A ce costume que j’enfile tous les jours, à ce mensonge que je répands sans m’émouvoir plus que ça tout autour de moi, à cette cravate que je noue de plus en plus rapidement, vestiges de réflexes jamais perdus, à ce building que je haïssais il y a quelques mois mais que j’endure depuis quelques semaines avec patience. Je déteste tout ça. Il ne faut pas croire. Je déteste chaque minute passée dans la peau d’un PDG, une peau qui ne me convient pas. Je déteste prendre sur moi pour ne pas leur dire à tous d’aller cordialement se faire foutre, je déteste devoir demander conseil à la secrétaire de mon père, je déteste passer du temps loin d’Ada, je déteste passer du temps loin de Sam, je déteste faire semblant de m’intéresser à des vaccins, des médicaments, des chiffres, du fric, des contrats et des monceaux de blabla juridiques qui ne font que me donner la gerbe. Je déteste tout ça, mais je m’y fais. Plus que ce que je n’aimerais. Je m’y fais. Et tout ça pour quoi ? Pour une chose, une toute petite chose : cette lueur de fierté que je capte dans le regard de mon père à chaque fois que je vais le voir à l’hôpital. C’est dingue, n’empêche, de me trahir à ce point pour ça. Mais… c’est la seule chose qui m’empêche de regretter mes mensonges et cette trahison grandissante que je fais à ma véritable personnalité.

Assis dans le bureau de mon père, j’essaye de comprendre le baratin imbuvable d’un contrat qu’on a commencé à négocier avec un concurrent de longue date. Un jeu dangereux, mais je n’ai pas pu refuser sans risquer de passer pour un lâche ou autre. Il lui a suffi, de toute manière, de murmurer que mon père n’aurait jamais eu peur de s’engager dans un tel contrat pour que je revienne sur ma décision donc… Et me voilà, alors que je n’ai aucun diplôme autre qu’un BAC eu en trichant sans aucune honte, à devoir relire des pages et des pages de conneries et de mots beaucoup plus longs que ceux que contient mon vocabulaire de base. A savoir putain, bordel, va te faire foutre, on baise ?, pouet, prout et autres je blague. Oh, et aussi autruche, parce que j’aime bien les autruches, ça a l’air con. Je soupire, en repoussant le fauteuil pour m’éloigner du dossier d’une soixantaine de pages. Il faut que je me concentre. Je suis un grand garçon, il faut que je me concentre. Si mon père est capable de comprendre, analyser, commenter, modifier, rectifier ça, si mon frère est capable de carrément pondre cette horreur, je dois bien être capable, moi, de le lire non ? Juste le lire. C’est tout ce que je dois faire. Juste le lire. Pour avoir une idée de quoi ça parle… juste le lire, Marius. Tu sais lire du Oui-Oui, ça ne doit pas être bien plus compliqué. Je me passe une main sur le visage avant d’aller me préparer un café pour me dégourdir les jambes. C’est quand j’attends patiemment que la machine à expresso termine de me chanter la complainte du marteau-piqueur que je me souviens qu’en plus d’être condamné à lire ce machin, je dois en plus recevoir au nom de mon père une putain d’étudiante en médecine. Sérieusement, en dehors de la draguer et de lui proposer des cours d’anatomie poussés, je ne vais pas trop savoir lui raconter. Je ne sais même pas comment j’en suis venu à accepter cette connerie de rendez-vous. A moins que ça n’ait même pas été une demande, rien. Je ne sais plus. Mais mon portable est forcément, la fille doit arriver d’ici une vingtaine de minutes. Bien, bien, bien.

Vingt minutes. Quatre pages. Quatre putain de minuscules pages que j’ai laborieusement annotées de points d’interrogation et de dessins de lapin dans la marge. Qu’est ce qu’il m’a pris de jouer au PDG, au juste ? Je vais mourir… je veux mourir, heureusement que, au bruit que j’entends dans le couloir, j’ai ma petite distraction de l’après midi qui va arriver. Elle a intérêt à être jolie, tiens. Je joue avec mon stylo en tentant de vaincre la cinquième page lorsqu’on frappe, que je dis un joli « Entrez » qui me donne l’impression d’être surpuissant, sans même relever la tête de mon dessin magnifique de lapin en train de manger une carotte. Il faudra que je demande à Poppy si elle a des crayons de couleur, tiens. Et… - T...Toi ! Qu'est-ce que tu fous là ?!

Je relève immédiatement la tête. Je me lève même d’un bond, dans la foulée. En ouvrant grands les yeux. Merde. « Qu’est ce que toi tu fous là, plutôt ?! » Je ferme le dossier d’un mouvement sec en contournant le bureau. « C’est quoi ce bordel ? Qui t’a laissé monter ? Je t’avais dit de ne plus jamais t’approcher des Caesar pourtant, merde ! »

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MessageSujet: Re: You're not one of us - PV Marius   You're not one of us - PV Marius Icon_minitimeDim 5 Juin 2016 - 12:05

 
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Il semblait n'y avoir aucune trace de Papa dans la pièce. A sa place, sur son siège, se trouvait mon insupportable demi-frère: Marius. Mais qu'est-ce qu'il foutait là ?! Où était Papa ?! Il aurait prit sa retraite ? Impossible, pas sans m'en parler, surtout pas pour léguer sa place à Marius ! Et pas alors qu'il bossait comme un dingue sans arrêt. Mais alors que lui était-il arrivé ? Je commençais doucement à paniquer, j'avais trop peu de réponse aux dizaines de questions qui m'envahissaient l'esprit.


- Où est Papa ? Pourquoi tu es à sa place ? Tu joue les grands chefs maintenant ? Pour quelqu'un qui disait haïr cette entreprise, tu as bien vite retourner ta veste. Le pouvoir, ça attire...

Je ne me reconnaissais pas dans ces paroles haineuses, mais en sa présence, je me sentais agressée, repoussée. Comme si j'étais un nuisible, un rat ou un cafard, et que je ne méritais que la mort la plus douloureuse possible. Mais je me tenais droite alors qu'il s'approchait de moi, prête à me défendre en cas de besoin. Je soutenais son regard sans avoir peur.


- Je suis là parce que j'avais rendez-vous avec Hippolyte Caesar, mon père, alors je veux le voir. Tu n'a aucunement le droit de m'en empêcher ! Où est-il ? Que se passe t'il ici ?!

Je serrais les poings, furieuse. Je savais déjà qu'avec lui, j'allais devoir me battre pour voir Papa, littéralement. Mais il ne m'empêchera pas de voir la seule famille qu'il me reste !
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MessageSujet: Re: You're not one of us - PV Marius   You're not one of us - PV Marius Icon_minitimeMar 7 Juin 2016 - 21:52

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Je ne comprends rien à cette paperasse. Vraiment. Un discours aussi abscons – j’ai découvert ce mot hier, je le trouve aussi moche que con, donc il convient très bien dans ma situation – qu’inutile compliqué et complètement soporifique. Quelque part, j’arrive vachement à concevoir que mon père puisse adorer le concept mais… mais moi, ça me dépasse presque autant que ça m’endort. Et ce n’est pas peu dire. Je baille, je tente de me concentrer dans un effort plus que contre-nature. Autant lorsque je dois travailler une cascade, lorsque je dois analyser la stratégie d’une équipe adverse, lorsque je me pose devant un article de maths ou que je me renseigne sur les moteurs d’une voiture, j’arrive à m’intéresser à ce que je lis et à ne pas me laisser distraire, autant là… ça ne m’intéresse pas, je n’y comprends rien : autant dire tout de suite que mes espoirs de retenir quelque chose à ce charabia sont aussi voués à l’échec que ma volonté de plaire à mon père. Et ça me gonfle. Vraiment. Parce qu’à travers mon incapacité à lire ce dossier se reflète mon échec à venir et mon incapacité, malgré tous mes efforts, à être celui que mon père, et son ancien lui, voudrait avoir pour fils.

Lire, lire, focus Marius. Tu lis, tu avances, tu termines et tu pourras prendre ta pause en lorgnant sur la poitrine de l’étudiante qui est supposée venir te voir. Ou voir ton père. J’inspire à fond, griffonnant un lapin dans la marge du paragraphe, lui faisant même grignoter une carotte que j’hésite à colorier en orange avec un surligneur. Bien la seule utilité que je pourrais trouver au surligneur, d’ailleurs, après celle de repeindre intégralement le pelage de son foutu chat. Chatte. Duchesse, si je me souviens du nom que m’a donné Poppy lorsque je lui ai demandé comment s’appeler l’horreur qui squattait le bureau. Le stylo tourne dans mes doigts, sans s’arrêter, inlassablement. Je n’ai même pas besoin d’y penser. Il tourne, tourne, et la poignée de la porte tourne dès que je dis à l’étudiante d’entrer. Et je relève immédiatement la tête. Putain qu’est ce qu’elle fout là, elle ? Je pensais avoir été clair, pourtant, la dernière fois. Debout, je la toise de mes quelques centimètres de plus. Elle n’a rien à faire dans ce bureau, rien à faire dans ce bâtiment, rien à faire… oh putain, elle voulait voir mon père. - Où est Papa ? Pourquoi tu es à sa place ? Tu joues les grands chefs maintenant ? Pour quelqu'un qui disait haïr cette entreprise, tu as bien vite retourné ta veste. Le pouvoir, ça attire... J’écarquille les yeux, incapable de garder mon calme. De toute manière, j’essaye même pas. Comment ça, le pouvoir ça attire ? Elle croit quoi ? Que je me farcis des rapports indigestes à longueur de journée, que je perds ma liberté et que je m’étrangle avec des cravates tous les jours pour du fric dont je n’ai rien à faire et un pouvoir que je refuse presque aussi obstinément que mes responsabilités ? « J’en sais rien d’où il est ton père. Mais si tu cherches le mien, et bien ça ne te regarde pas ! » Déjà, comme ça, au moins, c’est fait. Je me contourne le bureau pour le poser face à elle. Menaçant. Même si je la sais plus que capable de me foutre une raclée, et encore plus vu ma faiblesse physique actuelle. Je suis là parce que j'avais rendez-vous avec Hippolyte Caesar, mon père, alors je veux le voir. Tu n'as aucunement le droit de m'en empêcher ! Où est-il ? Que se passe-t-il ici ?! Ce qu’il se passe ?

Je me redresse davantage encore, cessant d’être Marius pour être l’héritier Caesar que je balance à tous les collaborateurs de mon père depuis que je me suis pointé dans le coin avec une procuration signée de sa main. Ce qu’il se passe ? Il se passe que ma mère a tenté de tuer mon père. Il se passe que mon père est à l’hôpital, bien trop faible pour diriger son entreprise et que j’essaye pour la première fois de ma vie de construire quelque chose avec lui en me pliant à ses exigences et en reniant tout ce que je suis et tout ce que j’ai toujours été. Ce qu’il se passe ? « Je te le redis une dernière fois, ce qu’il se passe ne te regarde pas. Tu n’es pas une Caesar, tu n’es rien, strictement rien. » J’ai l’impression d’entendre mon père parler, j’ai l’impression de le réentendre me dire ça à l’occasion d’une de mes énièmes conneries. Et rien que pour ça, j’exècre tout ce que je peux être sans pour autant parvenir à le regretter. Ça fait quelques semaines que je me force à être quelqu’un que je ne suis absolument pas, il faut bien que je m’énerve sur quelqu’un. Et cette demi-sœur dont je ne veux pas est la personne toute indiquée pour ça. « Et si tu es venue voir Hippolyte Caesar et bien je devrais te suffire parce que je suis aux rênes de l’entreprise que ça t’intéresse ou pas, que ça te plaise ou non. J’ai sa procuration, si tu veux vérifier. Et mon père est… » mourant ? A l’hôpital ? « … occupé. Il n’en a rien à faire de toi, tu n’existes pas à ses yeux pas plus que tu n’existes aux miens, c’est clair ? » Et le plus drôle, dans tout ça, c’est que je ne mens même pas.

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MessageSujet: Re: You're not one of us - PV Marius   You're not one of us - PV Marius Icon_minitimeSam 25 Juin 2016 - 9:59

 
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Marius tentait de m'impressioner et de me faire peur, mais ce n'est pas parce qu'il mesure quelques centimètres de plus que moi qu'il va me faire peur. Ce n'est pas son regard sombre et colérique ou sa posture qui vont m'effrayer. J'ai été élevée moi aussi par Hippolyte Caesar, contrairement à ce que Marius pense, je sais donc ce qu'est l'autorité et comment me comporter face à elle. Je gardais donc le dos tout aussi droit, une posture fière, convaincue d'avoir aussi des droits même si cet idiot ne voulait pas le reconnaître.

Visiblement, Marius mettait beaucoup d'énergie à me rabaisser et à me faire disparaitre. Mais j'étais une Caesar, qu'il le veuille ou non, et je tiendrais bon ! Je lui montrerais, d'une manière ou d'une autre ! Je ravalais cependant aussitôt mes pensées. Depuis quand est-ce si important de lui prouver quoi que ce soit ? J'avais toujours envie de cette belle famille auquel j'aimerais appartenir, mais visiblement, eux ne voulaient pas de moi. Je ne leur dois rien, je ne dois des comptes qu'à Papa et c'est tout. Je respirais à fond pour tenter de calmer ma colère et mon envie de lui fouttre mon poing dans la gueule.


- Je n'existe peut-être pas à tes yeux, et je m'en fiches pas mal, mais j'existe aux siens, que ça te plaise ou non. Mais peu importe... Dis moi où il est.


J'y réfléchissais à toute vitesse, essayant de deviner pourquoi Papa aurait laissé les rennes de l'entreprise à Marius. A Marius en plus ! Quitte à choisir un des jumeaux, pourquoi pas Martial ? C'était très bizarre, quelque chose clochait, j'en étais persuadé.


- Il est blessé ? Ou a t'il eu des ennuis ?

Avec la nouvelle Maire qui repoussait les Hunters, Papa avait-il eu des ennuis et était-il en prison ? Non il m'aurait contacté pour me prévenir d'une façon ou d'une autre. L'angoisse m'étreignait mais je ne la montrais pas, ça lui ferait trop plaisir.




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MessageSujet: Re: You're not one of us - PV Marius   You're not one of us - PV Marius Icon_minitimeDim 3 Juil 2016 - 13:08

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Mon père est occupé. C’est beau comme le mensonge m’est naturel dans ce genre de situation où, piqué au vif, je ne supporte pas qu’on puisse remettre en question mon ascendance, mon nom, mon héritage et surtout la légitimité de ma présence ici. En somme, je ne supporte pas qu’on m’accuse de ce dont je suis en train de l’accuser, elle. C’est beau. C’est Marius, si pleinement Marius que… jamais je ne le reconnaîtrai à haute voix, jamais. Plutôt crever que de l’admettre devant elle, vraiment. Mon père est occupé, Hippolyte Caesar est absent, je suis droit quand je lui dis ça, droit et arrogant, droit et froid, droit et distant, je me fonds dans la peau d’un Caesar pour mieux mettre au placard le gamin immature que je suis en réalité. Ou plutôt, je transforme ce gamin en adulte, le temps d’envoyer paître cette demi-sœur que je jalouse plus que tout au monde et que je refuse d’accepter avec toute la force obtuse qui me caractérise depuis toujours.

Les affaires des Caesar ne la regardent pas, ne la regardent en rien. Et elle n’existera jamais à mes yeux autrement que comme une petite conne venue encore plus déstabiliser la relation branlante que j’ai avec mon père. Elle n’existe pas à mes yeux, et elle n’existe plus non plus à ceux de mon père. Ce qui est pour le mieux. Et je vais bien me garder de changer cet état de fait qui me convient à merveille, vraiment. C’est clair : mon regard est violemment agressif, mes poings crispés, bras croisés sur ma poitrine, sont éloquents. Maintenant, elle n’a plus qu’à comprendre le message. Et lâcher prise. Reculer. S’écarter. S’éloigner. Je l’observe inspirer à fond, relever le menton dans une attitude aussi provocante qu’hautaine que je tiens de mon père. C’est fou comme être dans son bureau, à sa place, à son post, c’est fou comme être son fils aux yeux de tous réveille en moi des ressemblances avec lui. Je suis son fils. Et elle est sa fille, me clame son attitude et son regard. Elle ne veut pas baisser les yeux elle non plus ? Et bien on va voir qui va tenir le plus longtemps à ce petit jeu. J’ai subi mon père H24 pendant plus de vingt ans, petite conne, toi, tu ne l’as eu qu’à tes anniversaire, des moments où il souriait. Je n'existe peut-être pas à tes yeux, et je m'en fiche pas mal, mais j'existe aux siens, que ça te plaise ou non. Mais peu importe... Dis moi où il est. Je me redresse davantage encore, la surplombant d’une bonne tête. Il est blessé ? Ou a t'il eu des ennuis ? Elle m’agace, elle m’énerve, elle m’irrite avec son insistance à la con et surtout avec son inquiétude si évidente qu’elle ne peut qu’être crédible. Et énervante. Frustrante. Parce qu’elle m’oblige à reconnaitre qu’elle tient à mon père, qu’elle se soucie de lui, qu’elle se comporte comme si elle était effectivement sa fille. Ce qui est, bien évidemment, une stupidité que je refuse d’accepter. J’ai du mal à me contenir, j’ai du mal à me tenir à ce rôle d’adulte que je m’impose, à ne pas réagir avec impulsivité et brusquerie, à ne pas venir au contact pour la repousser physiquement.

« Parce que tu crois vraiment que je vais te répondre, hein ? Tu vas vraiment insister comme une gamine capricieuse ? » Oui, je sais, c’est clairement l’hôpital qui se fout de la charité, là, mais… mais osef. « Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi, Lily » Je ne tente pas de donner à son prénom, surnom, que-sais-je, le moindre accent, mon français crachant le nom avec colère. « Et quand je te dis que tu n’existes pas à ses yeux, tu sais, je ne mens même pas. » Un petit sourire transperce ma jalousie, comme une revanche. Quelque part, je n’ai même pas envie de lui donner des nouvelles de mon père, quelque part, je veux garder pour moi tout ça, le protéger des requins, le protéger de tous, le protéger d’elle et d’un souvenir de son passé qui pourrait ramener sur le tapis toute sa mémoire et réduire à néant mes efforts mais…

Mais de l’autre côté, c’est l’occasion de la repousser plus violemment encore. Et peut être plus efficacement encore. Et je cède à la tentation, je cède à la facilité, je cède à la méchanceté, la jalousie empoisonnant mon sang et mes pensées avec la détresse du fils détesté. « Il a été agressé. Et il est amnésique. Il ne se souvient que de moi. Que de Martial. Que des personnes vraiment importantes, au final. »

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MessageSujet: Re: You're not one of us - PV Marius   You're not one of us - PV Marius Icon_minitimeDim 17 Juil 2016 - 11:54

 
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- Il a été agressé. Et il est amnésique. Il ne se souvient que de moi. Que de Martial. Que des personnes vraiment importantes, au final.

La nouvelle me fit le même effet que s'il m'avait arraché le coeur. Incapable de garder mon masque de femme forte, je vacillais un peu alors que mon visage se décomposait. Papa...amnésique..il m'avait oublié... C'était Marius qui m'annonçait cela, il pouvait très bien mentir pour me pousser à ne plus approcher les Caesar ! Mais non, quelque chose dans son regard me confirmait qu'il ne mentait pas, que j'avais bel et bien disparu des souvenirs de mon père. Papa...la seule personne qu'il me restait au monde. Sans lui, je me retrouvais entièrement seule...

- Espèce...de connard !

La gifle partit toute seule, si vite qu'il n'eut pas le temps de reculer, et que moi-même il me fallut une seconde pour me rendre compte que c'était moi qui l'avait frapper. Mon coeur battait la chamade, d'angoisse, de colère, j'avais l'impression qu'il allait exploser. Mais là, c'était trop. J'en étais sûre maintenant: jamais je ne m'entendrais avec mes frères. Il fallait que je fasse une croix là-dessus.

- Tu as gagné, je me casse. Mais je ferais retrouver la mémoire à Papa. Je me débrouillerais.

J'avais envie de lui cracher dessus, mais ce serait vraiment dégueulasse alors je m'abstins. Je fis demi-tour et quittais le bureau presque en courant. Je me haïssais de fuir ainsi, jamais une Caesar ne fuyait ! Mais j'étais en position de faiblesse, je ne pouvais rien faire de plus...

Je devais trouver où était hospitalisé Papa, et lui redonner la mémoire. Parce qu'il est tout ce qu'il me reste au monde...





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MessageSujet: Re: You're not one of us - PV Marius   You're not one of us - PV Marius Icon_minitimeSam 23 Juil 2016 - 18:17

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Les gens ne se rendent pas compte d’à quel point je peux me révéler être un foutu connard lorsque je me décide à vraiment l’être. A l’être volontairement. De base, sans m’en rendre compte, j’ai toutes les compétences pour me comporter comme un petit con, ça je ne le nie pas et je ne le nierai jamais, mais… mais lorsque je m’en donne vraiment la peine, ça se sent, ça se voit, ça se subit aussi. Surtout. Et là, la fille en face de moi, elle subit mon attitude de plein fouet parce que j’ai décidé, en commun accord avec ma jalousie brûlante et dévorante, que je ne l’aimais pas, et que je ne l’aimerai jamais. Jaloux, horriblement jaloux. Jaloux jusqu’à l’écoeurement, jaloux dans mes gestes, dans cette crispation sur contracte tous les muscles de mon visage, jaloux, jaloux, encore jaloux. De l’attention qu’elle a pu avoir de la part de mon père, de son existence, de son ascendance, de ce nom qu’elle veut à tout prix me foutre en plein milieu de la figure, de ce sourire que mon père lui a concédé vraisemblablement plus d’une fois, de l’affection que peut lui porter mon père, de l’enfance qu’elle a dû avoir, de la fierté qu’elle a dû recevoir, des compliments qu’elle a pu entendre, jaloux, jaloux jusqu’au bout des ongles. Et méchant. Ouvertement méchant, jusque dans cette vérité que je lui inflige avec violence, jusque dans ces mensonges que je raille et que je persifle dans une attitude qui ne me ressemble pas et qui est pourtant pleinement moi. Jaloux.

Et je souris, presque méchamment, lorsque je contemple dans un pincement au corps cette demi-sœur que je refuse de reconnaître chanceler et se décomposer. Je ne mens pas, lorsque je lui dis que mon père est amnésique. Et c’est ça le plus beau. C’est ça le mieux : je maîtrise ce qu’il sait, je maîtrise ce qu’il croit, je maîtrise encore plus ce qu’il ignore et qu’elle en soit certaine, elle restera aussi longtemps que possible dans cette dernière catégorie. De toute manière, de base, elle n’avait pas à faire partie de sa vie, alors… - Espèce...de connard ! Je n’ai pas le temps de ciller que la gifle percute ma joue dans un claquement sonore. Espèce de connard ? Moi ? « Connard ou pas, tu sais que je dis la vérité ! » J’enfonce le clou, parce que je ne sais pas me taire, je ne sais pas me la fermer et encore moins m’arrêter dans mes conneries. Si je suis un connard ? Oui, complètement, avec elle, mais elle ne mérite que ça. Et qu’elle ne compte pas sur moi pour culpabiliser, là, j’en suis incapable. Ma main monte machinalement à ma joue pour la frotter, par réflexe. Tu as gagné, je me casse. » « C’est ça, casse toi pouffiasse ! » « Mais je ferai retrouver la mémoire à Papa. Je me débrouillerai. Hein ? Elle part presque en courant, je me surprends à la suivre tout aussi rapidement, ma mutation me conférant une vitesse accrue sans même que je ne m’en rende compte. Même masse musculaire, densité moindre, c’est à chaque fois la même impression : comme si on avait ôté de mes chevilles des poids de quarante kilos. Sauf que j’ai mis trop de temps à réagir et qu’elle est déjà au niveau des ascenseurs. « Hé, connasse, je t’interdis de l’approcher, tu m’entends ? T’as pas intérêt à aller le voir, j’vais donner ton signalement aux flics, je t’interdis de t’approcher de lui. Tu ne le verras pas, tu ne le verras plus jamais, je te le jure ! T’as pas une Caesar, putain ! »

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