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 Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé

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Diana Peterson
Diana Peterson

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SUR TH DEPUIS : 13/05/2014
MessageSujet: Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé   Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé Icon_minitimeMar 14 Mar 2017 - 1:07

Long time to say goodbye
A new novel begins
Diana & Faith & Matthias & Salomé

Luna était lovée contre moi alors que mes pieds étaient encore penchés dans le vide. Rester à l’intérieur était mission impossible. Etre entre quatre murs dans les moments où j’étais seule était tout simplement de la torture psychologique. Dès que mes yeux se fermaient, je voyais cet homme encore et encore au-dessus de moi. Parfois, c’était dans l’intention de me tuer, parfois dans l’intention de me vacciner. Le pire cauchemar que j’avais fait était encore quant à mes pieds se trouvaient les têtes des rares personnes qui m’étaient vraiment chères. Raisons qui faisaient que je faisais semblant d’aller mieux maintenant. J’avais peur que si une certaine personne me vienne en aide à nouveau, ce cauchemar devienne réalité. Le souci quand on est penché les pieds dans le vide, au travers de sa fenêtre, c'est que l’idée de tomber devient à force presque anodine. Quitte à sauter, il valait mieux le faire quand personne ne vous fait comprendre qu’il ou elle a besoin de vous dans sa vie. Seulement la lâcheté aurait été de sauter, le courage était de rester en vie et de souffrir à vie de ce qui s’était passé. On m’avait donné ma chance, on m’avait mis sur le chemin de bonnes personnes. J’avais pris la fuite, étant finalement aussi déséquilibrée que ma mère. Pourquoi rester avec quelqu’un de bien quand on peut tomber dans les griffes d’un affreux sociopathe ? Ou psychopathe ? Pourquoi vivre une vie simple quand on peut tout simplement souffrir au maximum ? Si Luna n’était pas sur mes genoux, je me gratterais sûrement le bras. C’était devenu mon nouveau rituel depuis quelques jours, comme si en m’arrachant la peau, j’allais pouvoir me débarrasser de Joachim... Heureusement, je m'arrêtais toujours avant de me faire mal.

Le but du jeu aussi était de rester éveillée, parce que les seules fois où mes yeux décidaient qu’ils étaient temps de se reposer, je vivais un nouvel enfer perpétuel. C’était fou à quel point j’étais maintenant ravie d’avoir été l’enfant rejetée, l’enfant que personne ne voulait. Toute cette famille était complètement barge ! J’avais mis des années avant de pouvoir fermer les yeux sans voir le visage de mon père, maintenant c’était celui de son fils qui me hantait. Et je n’avais personne à côté à réveiller. C’était mieux ainsi, pour cette personne hypothétique, ou pour moi. Personne d’autre que moi n’avait à vivre cet enfer. Le maquillage était là pour masquer les stigmates, que ce soit mes bleus ou le manque de sommeil. Finalement j’apprenais enfin une leçon, je n’étais pas faite pour être heureuse en ménage. J’étais tout comme ma mère, incapable de choisir la bonne personne. Il fallait que je pense aux autres avant moi-même. Heureusement pour moi, je n’avais pas beaucoup de personnes qui comptaient vraiment sur ma liste. C’est d’ailleurs un reproche que m’avait déjà fait Faith, j’étais égoïste. Pourtant, bien que je vive un profond malaise dès que je ne travaillais pas et lorsque je devais être dans mon nouvel appartement, j’avais décidé de prendre les armes. De manière intelligente, il le fallait, parce que je ne voulais plus tuer. Tuer avait été une erreur, une erreur qui me confirmait que je n’étais pas quelqu’un de bien et que je devais me tenir plus à l’écart de la vie de la seconde personne qui comptait. Faith m’avait pourtant prévenue, mais j’avais voulu être quelqu’un d’autre, quelqu’un de plus agressif avant de m’apercevoir que je ne faisais que rentrer dans le jeu malsain de la personne qui nous avait enlevé. « Luna, on va aller chercher le portable. » Disais-je simplement avant de la retirer de mes genoux pour la tenir au creux de mon cou tout en rentrant mes jambes à l’intérieur avant de refermer la fenêtre. C’était peut-être important, cela devait l’être parce que je n’entendais jamais cette sonnerie d’alerte. Elle était attribuée à Faith. Déposant un simple baiser sur le haut de la tête de mon chat, je la laissais reprendre sa vie dans l’appartement. M’asseyant sur mon lit, je lisais le message de Faith, interdite et je pris quelques secondes avant de répondre le plus spontanément du monde. Une fois que les échanges brefs fut passés, je restais toujours interdite, jusqu’à ce qu’un miaulement vienne à me rappeler de faire mon travail d’humain et d’aller remplir la gamelle de Luna. Mais la seule action que je fis fût de pleurer.

« - Mes condoléances.
- Merci Sebastian.
- Le noir était donc de circonstance.
- Je le porte plus par lassitude et habitude, à vrai dire. »

D’un maigre sourire polit, je fermais le dossier de communication que je rédigeais pour le cabinet d’architecture. Mon collègue était du genre formel, comme toutes les personnes ici par ailleurs. Mais au moins j’avais pu poser trois jours de congés. Je partais du travail pour me rendre à Détroit, avant d’assister au dernier au revoir. Il fallait seulement que je me souvienne que cracher sur la tombe ne serait pas du meilleur effet en climat hostile. Une fois sur place, la voiture de mon grand-père m’attendait. Je mettais simplement mes lunettes de soleil pour être moins reconnaissable et me laissait conduire jusqu’au bureau de la seule personne encore en vie qui m’avait élevée. La seconde partie de ma famille était mauvaise et il le savait. Moi, je ne voyais plus qu’une seule fois par an ce grand homme qu’était mon grand-père, de peur de devenir un danger pour lui, étant mutante. Il était après tout dans la politique, dans l’une des villes qui craint le plus. Après des embrassades et une promesse fausse comme quoi je continuerais à vivre ma vie comme une personne normale avec des espoirs normaux, je me rendais sur les lieux pour repérer. Le visage de Joachim me revint en tête et je tournais les talons pour dormir à l’hôtel avant de faire un malaise d’angoisse.

Le lendemain matin, je ressemblais à un zombie. J’avais écrit un sms à Marcus que j’avais effacé, avant de le réécrire et de l’effacer de nouveau. Non, j’étais adulte et responsable, j’étais capable de gérer tout cela par moi-même sans venir pleurer à sa porte. Le message sera peut-être de circonstance pour Luna, juste un : « peux-tu passer à l’appartement pour vérifier que Luna va bien ? » Sans aucunes autres explications. Son anniversaire avait eu lieu que quelques jours auparavant, c’était vraiment débile de … De parler de ce que je faisais. Mais même ce simple message me brûlait les doigts, alors que mon portable semblait peiner à survivre entre mes mains fébriles et qui lançaient de légères décharges. A ce propos, j’enfilais immédiatement quatre élastiques en caoutchouc autour de mon poignet. Cela ne s’était jamais répandu, mais c’était mon moyen de me canaliser. Le caoutchouc pourrait sans doute me tuer si j’en mettais de la tête aux pieds… Mais de simples bracelets me brûlaient juste la peau et me permettait de ne pas devenir un danger pour autrui. Ou pour moi-même, ces gens n’étaient pas les amis des mutants. Prenant une profonde inspiration, j’enfilais un gilet à manches longues pour cacher mon astuce et pour passer pour la petite humaine parfaite, comme cet idiot de Joachim pensait que je l’étais, peut-être que ça passerait auprès des autres.

Une fois arrivée sur les lieux, je ne pouvais que remarquer le nombre de personnes présentes. C’était à me donner encore plus le vertige. Tout comme tous ceux qui étaient là, je me mêlais à cette masse imparfaite. Nous étions l’or dans la terre. Les gens qui pensent être au-dessus de tout parce qu’ils ont de l’argent et que la misère leur ait inconnue puisqu’ils ferment les yeux. On ne m’avait pas élevée avec les mêmes valeurs, c’était certain. Mais comme d’habitude, je convenais au décor parce que j’avais toujours su m’adapter aux situations et aux personnes. Ce sont les conversations qui allaient me trahir. Serrant un poing pour rester maître de moi-même, je faisais face aux éloges d’un monstre qui m’avait enfermée avec la personne que j’avais promis de protégée et qui avait massacré son amant. Malgré mes lunettes de soleil, une personne se risqua à jouer les inquisitrices.

« - J’imagine qu’à vous aussi, Joachim va manquer. J’étais l’une de ses cousines. Enchantée.
- Joachim était exactement la même personne qu’était son père et ils ont eu le droit à la même fin, je pense que j’ai les mêmes sentiments quant à leurs morts respectives. »
Affirmais-je de mon plus gros sourire hypocrite tout en serrant la main de cette cousine qui devait sans doute me considérer comme une ex de son cousin. Je prenais congé immédiatement en essayant de me glisser dans un groupe qui ne me poserait aucune question.

« - Un mutant serait bien imprudent d’essayer de venir aujourd’hui. » Gloussa un homme dont j’ignorais tout, comme tous les autres présents, à priori. « - A moins que ce mutant puisse être sûr de faire le poids et qu’il ne craint pas la mort. » Répondais-je perspicace même si, cette fois-ci, on ne m’y avait pas invité. « Est-ce que l’on sait pourquoi le couvercle va être fermé ? » Plusieurs têtes se tournèrent vers moi, totalement abasourdie par mon ignorance.

Tout le monde rentrait dans l’église alors que je me tenais le ventre, prête à rendre ce qu’il y avait dans mon estomac, c’est-à-dire pas grand-chose… La tête me tournait et malheureusement pour moi, mon imagination tournait d’elle-même. Je ne pouvais pas me sentir encore plus mal à cause de ça, c’est du moins ce que j’avais pensé. Maintenant que je connaissais l’état du corps, je ne voulais plus être ici, je craignais trop de le voir de mes yeux. Je ne pourrais supporter une nouvelle image macabre sans en perdre définitivement la tête. Cet enterrement était censé me permettre de revivre normalement, en étant moins hantée par cette menace qui s’était éteinte. Je ne voulais pas faire des cauchemars à la Walking Dead. J’essayais de me ressaisir, réalisant que tout ceci ne faisait que commencer. En me redressant, je me dirigeais vers le prêtre qui me serrait la main. Il m’adressait ses condoléances et le regardant directement dans les yeux, je lui glissais un clin d’œil ainsi que ces quelques mots : « Si ça continue mon père, je vais bientôt rejoindre vos rangs et devenir l’une de vos sœurs. » Comme ça, plus de risque de me faire avoir par un homme ou d’en blesser un sans le vouloir. Gardant mon air hautain pour me confondre dans ce monde tordu, je prenais place sur l’un des derniers rangs. M’approcher du corps n’était pas souhaitable. Je soupirais en prenant place, ma tête tournait alors que mes yeux ne pouvaient que faire attention à l’église que j’avais dû connaître que lors de mon baptême, par principe venant de ma vraie famille. L’église en était presque indécente de richesses. Les statues en or étaient toutes de sorties pour ce grand homme qui nous avait quitté. Bravo la famille… Les cierges étaient encore éteintes puisque le défunt allait bientôt prendre place avant qu’une main innocente allume les dites bougies. Il y avait tellement de fleurs et de bouquets qu’une personne allergique au pollen serait déjà morte sur place. Mais alors que les chants commençaient pour accompagner le défunt qui allait rentrer dans l’église, je me prenais la tête d’une main, priant survivre à cette étape qui était nécessaire pour m’assurer qu’une personne, cette personne, ne me fera plus de mal. Ni à moi. Ni à Faith, ni à aucune personne importante pour moi.





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Matthias Callahan
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MessageSujet: Re: Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé   Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé Icon_minitimeSam 18 Mar 2017 - 8:52

Long time to say goodbye
It all went by so fast. I still can't change the past. I always will remember everything. If we could start again, would that have changed the end? We remember everything, everything.


Le verre se brisa sur le sol, répandant les éclats en tous sens, se mêlant au liquide ambré, qui s’insinua lentement entre les joins du carrelage. Les bords effilés vinrent cueillir la chair de ces doigts trop imprudents, diffusant dans ses extrémités une douleur dont il n’avait qu’ure.
Ce fut l’effet qui lui produisit la nouvelle, d’une certaine façon.
Joachim était mort…
Repenser aux rancœurs, qui les avaient éloignés en grandissant, ne servait à rien. A quoi bon ressasser ? Il est vrai que c’est facile de reprocher aux morts, parce qu’ils ne peuvent plus se défendre. Que pouvait-il encore lui reprocher, alors qu’il n’était plus là ? Sa colère devrait plutôt être dirigée vers ceux qui lui avaient donné cette fin. Et pourtant, son ressentiment semblait vouloir rester muet.
Au final, tout resta en l’état. Le verre brisé, sa main blessée…. Sans doute que ça laissera une trace indélébile. Mais qu’importe. Certaines tâches ne peuvent être effacées. D’autres, il valait mieux les laisser. C’est ce que choisit Matthias. Laisser cet épisode de sa vie ; simplement faire le deuil de son ami. Bien que certaines vérités demeuraient encore scellées. Même si certaines vérités ne sont ni bonnes à dire, et encore moins à entendre. Pour l’heure, ce qu’il ignorait ne pouvait pas l’atteindre.
Salomé lui avait donné les détails, et l’homme n’avait même pas cherché à savoir qui l’avait mit au courant du déroulé de la cérémonie. Bien que le fait qu’elle soit autant atteinte, par la nouvelle, soulevait en lui quelques interrogations. Néanmoins, il avait abandonné depuis longtemps l’idée de lui tirer les vers du nez en l’ayant à l’usure. Puis le moment ne s’y prêtait absolument pas.

Les mines étaient austères dans le taxi, les mots rares aussi, durant tout le trajet jusqu’à l’aéroport, et même lors du vol. Chacun avait sa façon de gérer le deuil, lui se murait dans le silence, faisant de sa présence une piètre compagnie. Puis de toute façon, l’avion n’avait jamais été un moyen de transport qu’il affectionnait, ses mains serrant les accoudoirs, à s’en blanchir les jointures, à chaque secousse. Mais si elle souhaitait parler, il écoutait, ou se servir de son épaule, il la laissait. Peut être n’était-il pas la personne la plus démonstrative qui soit, seulement il ne l’avait jamais repoussé. Et l’aîné voyait bien à quel point sa cadette se trouvait, disons, grandement anesthésié.

Il aurait put la planter devant la porte de la chambre d’hôtel, avec sa valise, puis s’éclipser dans la sienne pour se reposer. Mais il n’en fit rien. Pas cette fois. Même si ce ne serait que pour celle-ci. Le brun posa sa main sur son épaule, la pressant doucement.
- « Si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais que je suis dans la chambre d’à côté. » Dit-il d’une voix un peu éteinte.
Puis s’avançant un peu plus vers elle, ses lèvres se déposèrent sur son front. Il lui offrit ensuite un sourire, bien qu’il n’ait rien de vraiment de très chaleureux, étirant que faiblement ses lippes, avant de s’écarter aussi vite qu’il ne s’était approché. Matthias aurait put se montrer moins froid, il aurait put. Seulement il était fatigué, de toujours devoir garder constamment la tête haute, devoir se montrer fort. Au même titre que sa sœur, il venait de perdre un ami d’enfance, et il était épuisé. Alors, n’en déplaise, le visage qu’il afficherait serait autre.

La nuit lui semblait longue, tandis que le sommeil ne paraissait pas vouloir l’étreindre. Il resta là, allongé sur les couvertures, contemplant le plafond, qui ne devait pas être si blanc. Le chasseur était partagé entre rester là, immobile dans le noir, où arpenter ces rues qui lui étaient inconnus, et se mettre en chasse. Sauf que, sans son arme, il se sentait nu. Et s’aventurer dehors, désarmé, ne se trouvait pas être une idée brillante. Alors il se contenta de se tourner vers la fenêtre, tentant de trouver un sommeil qui ne vint pas.

Froide ou chaude, la douche n’eut pas pour effet de le réveiller. Encore moins que ce mauvais thé, qu’ils servaient en bas. Son visage las, ainsi que les cernes soulignant ses yeux, trahissait sa nuit blanche. Mais qu’importe. Au moins il se mêlerait à merveille dans ce cortège de visage déconfit, que les deux Callahan s’apprêtaient à retrouver. Le téléphone vibra, lui indiquant que la voiture qu’il avait louée les attendait en bas. Il aurait put commander un taxi, cependant le brun appréciait son indépendance.
Comme le voulait la coutume, le noir se trouvait entièrement de rigueur, de la chemise aux chaussettes, et même son humeur. Lorsque Salomé le rejoignit, habillé comme lui pour l’occasion, Matthias se contenta de lui demander si elle avait bien dormit, puis ne desserra pas les dents jusqu’à arriver à l’église. Les évènements religieux n’avait jamais été sa tasse de thé, cependant, pour l’occasion, il allait prendre sur lui et faire cet effort. Après tout, personne ne l’avait forcé à être ici. S’il était là c’était pour Joachim. Mais aussi parce qu’il s’était refusé de laisser Salomé faire ça toute seule. Respirant profondément, ses doigts ajustèrent sa cravate dans le rétroviseur intérieur, puis s’assurant qu’il n’avait rien oublié de couper dans la voiture, son regard se posa sur sa cadette. Comme hier, sa main serra doucement son épaule, peut être moins longuement que la vieille, cependant pour lui ça signifiait qu’il la soutenait.  
Matthias ne s’attarda pas le moins du monde sur l’édifice, encore moins sur les décorations, ou même sur les personnes les entourant. Après tout, il ne connaissait personne ici. Des Cunnigham il n’avait rencontré que des personnes qui se trouvaient à présent six pieds sous terres, et aujourd’hui il venait rendre hommage au dernier de sa connaissance. Cependant, il fit parfaitement semblant d’éprouver un minimum d’intérêt pour ce qui l’entourait. Se rapprochant un peu plus de Salomé, il pressa son épaule contre la sienne, comme pour la protéger de façon instinctive, tandis qu’ils emboitaient le pas de la procession entrant dans l’église.
L’homme tenta d’ignorer les conversations qui allaient bon train, serrant un peu plus la mâchoire lorsque deux hommes évoquèrent l’intervention de mutant. N’y avait-il plus aucun respect ? Le chasseur choisit de se passer de tout commentaire, une jeune femme s’en chargea, bien qu’elle aurait aussi put s’abstenir de répondre. Les fusillant du regard, il posa une main sur le bras de sa sœur pour qu’elle s’arrête, et il la tira gentiment sur le côté, afin de s’éloigner de ces deux idiots. Hors de question de supporter la cérémonie avec ceux là dans son périmètre.
Comme tous, il salua le prêtre à l’entrée de façon brève, bien que celui-ci décida de les arrêter dans leur marche.
- « Bonjour, je ne crois pas vous avoir déjà vu ici.
- Ça ne risque pas. Répondit Matthias, peut être un peu trop sèchement. Nous sommes natifs du Kentucky, nous étions des amis de Joachim.
- Je vois. Mes condoléances. » Répondit l’homme de foi, voyant bien qu’il n’obtiendrait pas mieux.
Le Callahan lui adressa un signe de tête en guise de remerciement, puis poursuivit son chemin pour aller prendre place. Il ne chercha pas à s’approcher plus, restant en retrait, parmi ceux qui devaient faire partit des connaissances de la famille. De toute manière, il était inutile d’être tout devant pour observer un cercueil fermé. Quand on connaissait l’état du corps, l’embaumeur ne pouvait pas faire de miracle. Prenant place sur le banc, le brun s’enfonça dans l’assise, et fermant les yeux quelques instants, attendant patiemment que la cérémonie ne commence.
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé   Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé Icon_minitimeMar 21 Mar 2017 - 18:02

may you be in heaven a full half hour
before the devil knows you are dead.

detroit, mars 2016 ✻✻✻ Elle avait tenu tout le long du trajet, les lèvres scellées pour la plupart du temps, douloureuses. La présence de Matthias était plus qu'essentielle, elle l'avait su dès qu'elle avait appris la nouvelle, qu'elle aurait besoin de lui dans cette épreuve. Lui qui connaissait bien Joachim, qui malgré la tension qui avait pu régner entre eux, restait le roc sur lequel elle avait besoin de s'appuyer. C'était le seul qui avait une raison de se rendre aux funérailles, et c'était peut-être pour le mieux. Elle n'avait pas même annoncé la nouvelle à Lorcan, encore, ne souhaitant pas aborder à nouveau le sujet de la chasse qui viendrait inévitablement se glisser dans la discussion, si elle évoquait Joachim, le lien qu'elle partageait avec lui, ce qu'impliquait sa mort. Ne prévenant qu'Aspen, Aspen qui comprendrait ce que ça pouvait lui faire, d'avoir perdu son mentor. Elle avait également glissé un mot à ce propos à Jekyll, pour justifier son absence, ses mâchoires s'activant mécaniquement alors qu'elle lâchait une bombe, le décès de cet ami proche, cet enterrement auquel elle devait se rendre. Et là encore, elle avait peiné à réagir naturellement, nulle peine n'imprégnant son regard, restant coincée dans sa gorge sans que sa voix ne se teinte d'émotion. Elle avait su contrôler ses sentiments à merveille, la Callahan, depuis toute môme. Avec ses proches, aussi, même si ça s'était révélé très différent ces deux dernières années. La maîtrise qui semblait l'animer n'avait pourtant rien de normale, pas alors que la nouvelle était si récente, si brutale. C'était sans doute pour cette raison qu'elle avait besoin de Matthias plus que quiconque à ses côtés. S'imaginant qu'il ne s'offusquerait pas de la voir si peu apte à révéler ce qu'elle ressentait. Le problème étant probablement qu'elle n'avait presque rien ressenti, depuis qu'elle avait été mise au courant. Jusqu'à ce qu'ils se retrouvent sur le pas de sa chambre d'hôtel, que son aîné lui adresse un témoignage d'affection inattendu, la laissant pétrifiée alors qu'il déposait un baiser sur son front. C'était comme si son coeur s'était affolé d'un coup, se remettant à pulser dans sa poitrine de glace, alors que ses prunelles se perdaient un instant dans la contemplation de son frère. Comme si enfin, elle ouvrait les yeux sur ce qui était en train de se produire, sur ce qui les attendait. Prenant conscience de la douleur qui ronronnait en sourdine sous sa chair, alors qu'elle regagnait sa chambre, dans un sourire qui ne se décida jamais à monter sur ses lèvres.

Une nuit sans sommeil. Le sang pulsant à ses tempes alors que l'envie de fumer devenait insupportable, le regard perdu sur la vue de Détroit que lui offrait sa chambre, la misère ambiante. Pourtant, le pire n'était pas là. Ne résidait pas dans cet étau qui comprimait son estomac, cette nausée qui ne la quitta pas durant toute cette nuit à Détroit. C'était cette émotion spontanée qui s'était éveillée alors qu'elle ne parvenait à s'endormir, qui ne l'avait pas quittée depuis, qui la dérangeait, qui titillait sa culpabilité. Cette pointe de soulagement qui avait percé dans la détresse, peinant à assimiler que Joachim était vraiment mort. Comme si un poids s'abattait dans sa poitrine, tout en en chassant un autre. Tiraillée entre des sentiments contraires, la brune s'était débattue sans parvenir à mettre un nom sur ce qu'elle ressentait réellement. Parce que le savoir mort ne pouvait en aucun cas lui inspirer cet apaisement qui ne daignait pourtant la quitter. Décemment pas, tout du moins. Elle l'appréciait beaucoup, Joachim. Il faisait partie de ceux qui comptaient. Bien plus encore depuis qu'il avait découvert sa mutation, qu'il ne l'avait pas repoussée pour autant, et qu'elle avait découvert qu'il était comme elle, lui aussi. Il ne s'était pas calé un flingue sur la tempe, pourtant, il était resté debout, fier, à faire de cette tare une force, à en devenir invincible face à l'ennemi qu'il terrassait sans relâche. Invincible. Il l'avait été, à ses yeux, pour avoir su accepter ce qui gangrènait son ADN depuis sa naissance, et être parvenu à remonter la pente. Il l'avait aidée à en faire autant, la poussant au-delà de limites qui n'avaient finalement jamais existé que dans sa tête, dans son éducation. User sa télépathie contre les esprits des mutants, forcer le secret de leur existence pour mieux les détecter. Quelque part, il lui en avait donné l'autorisation, avant de l'encourager dans cette voie. Une manière pour elle de détecter les êtres susceptibles de lui nuire, de nuire à son entourage. D'éviter que ce qui était arrivé à Noeh ne se reproduise à nouveau. Il y avait eu quelques semaines, en octobre, novembre, où elle s'était presque sentie sereine. Libérée de cette culpabilité qui l'éloignait de sa famille, de la honte qui l'empêchait de les regarder dans les yeux.

Et puis, il s'était fait plus insistant. Au point de ne plus lui laisser réellement le choix, et elle l'avait bien compris, derrière les non-dits. Elle ne serait jamais comme eux, tant qu'elle n'oubliait pas la cause qui faisait toute la différence, qui faisait peser la balance dans son intérêt. Son existence resterait acceptable, si elle la vouait à les éliminer eux, comme on le lui avait toujours enseigné. Si elle n'oubliait pas ce qu'elle avait à faire, ce qu'il lui rappelait, comme pour s'assurer qu'elle était bien de son côté. La confiance avait été difficile à rétablir entre eux, et la brune était restée persuadée que le moindre faux pas lui serait fatal. Le secret était trop lourd, trop encombrant, pour l'un comme pour l'autre. A finir par lui nouer la gorge, manquer de lui faire cracher le morceau à Matthias quant à ces parties de chasse dans lesquelles l'emmenait Joachim. Mais elle avait eu peur, la Callahan, trop peur d'éveiller ses soupçons, son incompréhension. Elle ne pouvait se permettre de se mettre à nouveau en port-à-faux vis à vis de son aîné, pas quand les choses semblaient s'être un peu arrangées entre eux. Elle l'avait fermée, la boule au ventre, à parfois se demander ce qu'il adviendrait le jour où Joachim déciderait qu'ils devaient s'en prendre à quelqu'un qu'elle connaissait. Elle avait eu Lorcan en tête, évidemment. Plus que tout autre. Ses mots à lui, lorsqu'il avait appris qu'elle chassait à nouveau. Si elle ne les avait pas entendu, parce que la cause lui semblait toujours aussi juste, il y avait tout de même des jours où elle s'imaginait le regard qu'il porterait sur elle, s'il savait. Sûrement qu'il aurait vu, à quel point ses sourires étaient souvent factices, camouflant la tension qui avait fini par ne plus la quitter lorsqu'elle chassait avec Joachim. Lorsque sa mutation poussait toujours plus loin dans les crânes, à leur faire mal autant que ça lui faisait mal à elle, physiquement. Mentalement, parfois.

C'était les souvenirs qui se mélangeaient, alors qu'elle glissait la fermeture de sa robe noire, enfilant sa veste en dégageant ses cheveux de l'encolure. Qui ne cessaient de s'emmêler alors qu'elle rejoignait Matthias, les traits défaits, lui qui ne semblait pas avoir plus dormi qu'elle cette nuit. La route défila bien trop vite, et sa gorge se noua légèrement alors que Matthias posait sa main sur son épaule, la ramenant deux secondes à la réalité, la sortant de sa torpeur. Déjà leurs pas s'avançaient doucement dans l'église, piétinant dans la foule. Le regard vide, la brune n'entendit rien des conversations qui l'entouraient, ne remarquant même pas Diana qui ne se tenait qu'à quelques pas. Elle avait l'impression de cheminer dans un mauvais rêve, et sa main se posa machinalement sur le bras de Matthias alors que son épaule se rapprochait de la sienne. Elle se sentait perdue, totalement, tant dans le lieu que dans sa propre tête, s'accrochant à la seule personne susceptible de l'aider à ne pas perdre pied. Comptant les battements de son coeur en essayant de respirer normalement, pour éviter que la mutation ne finisse par s'emballer, comme c'était le cas dans chaque instant trop angoissant. Ce n'était pas le moment, vraiment pas le moment, pas alors qu'elle ne parvenait déjà pas à faire le tri dans ses propres pensées.

Posant son regard sur le prêtre comme si sa présence était tout à fait inopportune, Salomé leva le regard vers Matthias, le remerciant de l'ombre d'un sourire d'avoir écourté son intervention. Elle ne tolèrerait pas de longues discussions, et s'empressa de prendre place aux côtés de son frère. « J'en peux déjà plus. » Un souffle, alors qu'elle reportait son regard vers lui, sa langue se déliant pour la première fois depuis qu'ils avaient quitté l'hôtel. « Mes condoléances, qu'est-ce-qu'on s'en fout, ça veut rien dire. Qu'ils comptent pas sur moi pour répéter ça à toutes les personnes qu'on va croiser, vraiment. » Un vieux couple se retourna dans leur direction, visiblement interpellé par ses paroles, et la brune se contenta de leur adresser son plus beau regard noir. Ce genre de connerie qui perdait de plus en plus son sens à mesure qu'on le répétait, ce n'était pas pour elle. D'ailleurs, les cérémonies religieuses, ce n'était pas pour elle. Et être ici, peut-être que ce n'était pas pour elle non plus, pas avec cette culpabilité qui continuait à lui dévorer les entrailles alors qu'elle attendait que la cérémonie commence, et se termine au plus vite, pitié.
✻✻✻
CODES © LITTLE WOLF.
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Faith Cunningham
Faith Cunningham

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MessageSujet: Re: Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé   Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé Icon_minitimeMar 21 Mar 2017 - 21:52



Skyfall, Sky and Faith




« Si vous vous demandez, pourquoi je suis encore vivante, je peux le hurler : personne de bon, ne gagnera cette guerre. Si vous vous demandez, pourquoi le choix de la guerre, est le choix de ma vie : La paix me rendrait obsolète. »


8 mars, 2H37. A terre, sa veste retirée, ses poings abîmés, sa haine dans la peau, son regard pétrifié, sa bouche en sang alors qu'elle venait à cracher celui qui traînait avec sa salive. La blonde se redressait, à nouveau, celle qui pourtant ne supportait plus les coups, demandant à s'écrouler à nouveau et à rester à terre. Lui, résistait de par sa mutation, et il ne ferait preuve d'aucune compassion. Dans un cri de douleur enragé, elle vint à s’abandonner dans une course. Le frappant au visage du pied, une fois et une autre. Cri de douleur. Cri de désespoir. Crever dans le noir. Achever le frère, bordel que la misère lui revenait. Bercer dans cette galère, elle s'en mourrait. Enchaînant les coups en admirant un corps toujours plus résistant tandis, qu'elle, venait briser ses os contre de la chair qui ne pouvait saigner. Venant à la fracasser à nouveau pour la projeter contre une armure du 15e siècle qui décorait l'immense hall. Incapable de se relever, elle resta à terre à venant sentir ses muscles céder quand son sang s'extirpait de ses lèvres. Douleur à l'âme. Souffrance au corps. Pour ces années, pour cette nuit, pour toutes les autres et celles qui ne viendront jamais. A ces os broyés, à ces voix brisés, à ces voies écartées. L'espoir s'était étalé dans un paradis doré dont l'entrée lui fut refusé. Espoir, uune lueur, un accord pour la laisser se mourir.  «  Servez l'Eternel avec crainte, Et réjouissez-vous avec tremblement. » la voix lui rappela alors brutalement, celle de son père. Il citait la bible, vantait à nouveau sa nature pure, presque de race, minable crétin sans destin autre que celui malsain de la vérité imaginé par un aîné. Laissant ses yeux s'entrouvrir, ce fut Elijah qui se dessina dans son sillage, cette ombre soupirante qui l'attendait depuis sa mise à mort. Joachim vint alors à saisir la demoiselle la redressant en tirant sa chevelure en arrière, à genoux l'infidèle dans un gémissement aigu douloureux.  «    Baisez le fils, de peur qu'il ne s'irrite, Et que vous ne périssiez dans votre voie, Car sa colère est prompte à s'enflammer.  » Chapitre II. Venant alors à saisir sa cadette à la gorge, pour la porter et serrer son cou. Jusqu'à l'étouffement, jusqu'à sentir son corps flancher, perdre sa vue et abandonner toute forme de lutte. «    Il m'invoquera, et je lui répondrai; Je serai avec lui dans la détresse, Je le délivrerai et je le glorifierai. Je le rassasierai de longs jours, Et je lui ferai voir mon salut.  » Un silence d'adieu, quand Skylar n'avait plus la force d'exister, quand Ezekiel berçait de sa voix son purgatoire.





Aujourd'hui. « Ils veulent ta peau, ta tête est mise à prix et tu l'sais putain. Ils ne savent pas que tu es là, pourquoi se donner en spectacle ? » Venant nouer autour de sa taille un bandage pour apaiser ses douleurs, camoufler sa souffrance bercée dans l'ignorance du monde qui l'entourait. Se justifier ? Elle s'y refusait, elle ne lui devait rien. 4 mois pour le traquer, le tuer et le vider de son sang. Il était trop tard pour s'enfuir, porter un crime sur ses épaules ne changerait rien, mais l'idée qu'un mutant innocent paye la dépassait. Il fallait une cible pour déverser sa haine, et la mutante avait les épaules pour le faire. « 10 ans ou presque, et j'suis toujours la même garce pour eux. Ils n'ont besoin que de ça, et j'ai que ça à offrir. » Il se contenta d'un soupire alors que la demoiselle venait à calmer sa respiration. Elle avait refusée les soins qui n'étaient pas vitaux, préférant conserver sur son corps les marques, et ne supportant pas qu'un médecin la touche hormis Ezekiel. La respiration lente face au miroir. Lui, il l'observait d'un regard triste, quand une nouvelle fois, elle se retrouvait à fixer son corps sans envie, ni besoin, ni émotion face à ce visage qui laissait paraître une bouche abîmée, frappée sans honte, femme battue avec du mascara et des belles chaussures. Les mains rongés, fragilisées les phalanges, sans égal face à ce cou qui était marqué par la pression de son frère. Elle ne cacherait rien avec du maquillage : la femme frappée par la vie, la tête haute, maquillée. « Tu devrais t'occuper de transférer l'argent, j'ai un frère à enterrer. » Se détournant pour l'observer partir, face à la solitude de cette chambre. « On va occuper le cimetière, pour s'assurer que tu ressortes vivante. » Furent les derniers mots de l'individu avant de quitter la pièce. Le regard de la mutante avait recouvré sa teinte bleue, abandonnant le doré qui ne l'avait pas quitté depuis 48 heures. Un bleu azur, celui qui la caractérisait tant quand il ne se perdait pas vers l'émeraude. Le silence fut, noble compagnon quand sa main comprimait le lavabo. Ni chagrin, ni peine et sans culpabilité, la blonde laissa paraître un sourire.

Au nom du pardon, de l'absolution de son âme et de l'amour de l'être de chair. Il fallait se dire que cela était nécessaire, pour le repos de l'individu et elle ne pouvait lutter contre la religion, ce combat ne serait pas le sien. La mutante arriva donc dans le cimetière, marchant entre les tombes pour finalement s'approcher de celle de son père, sa mère ainsi que sa propre tombe : Skylar Cunningham, née le 15 août 1990 et morte le 15 août 2007. Une image inventée, pour le public, quand les Cunningham savaient tous qu'elle était enfermée. Elle fut supposée morte, 2 ans plus tard, mais jamais vérifiée et toujours traquée. La tombe de son père, était ornée de fleurs, celle de sa mère moins, n'étant qu'un membre rajouté de la famille et non un sang pur. La pierre tombale de la mutante, ne possédait rien, un vide absolu qui la faisait sourire. Le seul cimetière de la ville qui ne souffrait pas des troubles nocturnes, des profanations et de la misère du monde. Elle n'en voulait pas, de cette pierre. La mutante plongea vaguement son regard vers la tombe, prête, de son frère. Le regard dénué d'amour, quand les chants religieux se faisaient entendre par delà l'enceinte des murs de pierre. Soupirant alors, déposant un bouquet bercé de nombreuses roses blanches sur la tombe de sa mère. La scène paraissait banale, trop sans doute en songeant qu'elle ne reviendrait pas déposer des fleurs avant une longue période. Sur la tombe de son père, elle déposa une flèche, pointée vers le ciel en ne laissait paraître aucune  d'affection, de haine, ou de mépris. Elle ne ressentait rien, comme le vide que fut sa vie durant de nombreuses années à chercher une vie quand elle mélangeait vie et survie. Se redressant en observant vaguement sa propre tombe, en laissant échapper un rire moqueur en sortant une bombe à peinture rouge, pour effacer son nom ainsi que la date avec un air hautain tandis qu'une fois les mots effacés, elle vint à détourner les yeux vers l'église avec un regard dénué d'amour et prenant direction de la chapelle pour venir, comme il se devait, clore la cérémonie de la fin d'un homme dont la vie fut trop longue. La blonde s'avança alors sur le chemin de l'église en détournant le regard vers ces tombes et ces images ensanglantées qui venaient hanter sa vie. Comme des tristes compagnons, cette marche funèbre où elle croiserait ses victimes, de blanc elles seraient toutes vêtus. Chacun, serait en droit de venir lui remémorer comment il était mort. Ses parents, dans un incendie dont elle ne fut que le moteur et non l'acteur. Son frère, vidé de son sang. Son psychiatre, suicidé, prétendu, complot et insolence émane de cette blonde perdue hors de l'innocence. Tous ces hunters, assassinés pour sauver ses valeurs. Tous ces mutants, dommages collatéraux dont elle n'est que trop responsable. En tête de ses meurtres, se trouverait sans doute celle qu'elle fut avant, tous ces espoirs brisés en chemin : elle était morte, la fille de hunter. Elle était morte le jour, où son père posa la dernière fois une main sur elle. Elle se le rappelait désormais, pourquoi, elle fut incapable de lui répondre cette nuit-là. La violence fut toujours masquée sous l'innocence.

La bénédiction catholique, elle l'évita. Laissant le rite des lumières à ceux qui voulaient admirer cette scène majestueuse, il fallait bien le reconnaître.  Ne s'intéressant guère à l'eucharistie, et sachant pertinemment que personne n'oserait prendre la parole face à une assemblée aussi nombreuse. Peut-être que cela fut le cas, mais la mutante savait qu'aucun Cunningham ne viendrait perdre son honneur en balançant quelques phrases ridicules sur la bonté du défunt. Ce fut lors de l'absolution que la mutante poussa la porte de sortie de secours, laissant entendre une intrusion qui ne coupa en rien le prêtre dans ses mots. La mutante inspira en arriva devant l'immense porte et son regard se promena sur l'ensemble de l'assemblée, ces lumières qui brûlaient et ce silence mortuaire parfaitement adapté à la journée. La mutante s'avança alors dans l'entrée centrale. Sa blondeur attachée en queue de cheval, devait déteindre avec la foule assise vêtue de noir. Blonde, elle était la seule de cette famille – sa mère en était la cause. La mutante croisa les dernières rangées en tombant sur Diana sans se détourner. Le noir, était de mise pour eux. Les ténèbres n'étaient pas sur le corps de celle qui portait un pull avec une étoile de couleur gris clair. Il était doux, et le blanc aurait semblé trop. Le visage de la mutante était abîmé, marqué par son combat tandis que le maquillage venait faire ressortir ses yeux et les marques de son cou. Le prêtre posa son regard sur elle, et cessa alors ses mots faux. Il la connaissait, il fut celui qui prononça la même absolution lors de son enterrement, complice de sa mise en mort fictive. Voleur, assassin tel le vaurien qu'il cachait sous son air saint. Faith ne baissa pas le regard, ses bottines venant résonner dans l'église quand elle avançait droite. Alors, les regards se tournèrent vers elle. La famille, celle qui vint alors à comprendre qu'elle était la meurtrière. Cela vint à se lire sur les visages alors qu'un oncle vint à se soulever et qu'elle le fit se rasseoir, chose qu'il fit contre son gré sous l'effet de la mutation de la jeune Cunningham. Un autre venant à se redresser alors qu'il tenta une approche, vaine. Un coup dans le bas ventre, venant fracasser son visage sur l’accoudoir en reprenant sa marche avec ironie et orgueil. « Assis, pas de violence à un enterrement. » La blonde avança jusqu'au cercueil, tournant le dos à son public sans crainte alors qu'elle passait une main sur l'objet pour l'ouvrir manuellement omettant de venir interroger la famille. La foule se dressa par instinct, s'offusquant alors que la blonde venait à rouler des yeux en se retournant pour se saisir d'un détonateur qui se trouvait dans son sac. « Les trois quarts des gens présents voulaient m'enfermer, alors tout le monde pose son cul sur sa chaise, sinon on va tous crever dans une église. Vous irez plus vite au ciel, soyez heureux. » Affichant un sourire en montant sur l'estrade pour se joindre au prêtre qui fut inerte puis supplia la demoiselle de s'arrêter maintenant, de sauver son âme. Prenant place face à la foule avec le cercueil ouvert, enfin. La mutante ne bluffait pas, ils le savaient tous. « J'espère que certaines personnes ignorent qui je suis, comme ça ceux qui me connaissent vont pouvoir me faire passer pour le diable qui porte un pull dior avec une étoile. Je suis là pour les Cunningham, les autres, vous pouvez retourner à vos prières et vos conneries.  » La mutante savait que son humour noir ne ferait rire qu'elle, tout comme son sarcasme. « Avant toute chose, j'aimerais que nous prenions tous la peine d'applaudir Joachim Cunningham. Il est en effet l'heureux donateur post-mortem de l'intégralité de son héritage pour les associations pour la défense des mutants dans le Michigan. » Cet héritage revenait à la cadette légalement morte, et donc, plutôt que de se le faire voler, elle le liquidait. La mutante laissa paraître un moment de fausse émotion pour reprendre son air froid et hautain en observant cette foule avec brutal dédain. « Oui, évidemment la mutante préférée de la famille  est toujours vivante. Si vous pensez, un seul instant, que vous méritez l'absolution autant que lui, vous vous mentez à vous-même. J'ai arrêté de compter, combien de mutants, sont morts de votre main, ou de celle de mon frère. Combien sont morts sous le feu des envies de Joachim, de vos envies. Je sais qui vous êtes, nous savons tous qui vous êtes et ce que vous faites. Je ne suis que la première à riposter, et cela ne date pas d'hier.   » Alors qu'un de oncle se levait, ses grands parents maternels venaient à fondre en larme en observant avec incompréhension ce que la gamine innocente était devenue. Elle faisait honte, sans aucun doute, mais cette honte elle la portait sur ses épaules à haute voix. Ses crimes, elle venait les hurler aujourd'hui. Deux oncles entrèrent sur l'allée centrale alors que d'un simple regard ils vinrent à traverser la pièce dans le sens inverse en se fracassant le dos sur le sol froid de la religion. « Traquez-nous, torturez-nous, brûlez-nous, réduisez-nous à l'état d'objets. Je riposterai toujours, et croyez-moi, je ne serais pas la dernière à le faire. J'ai également arrêter de compter le sang sur mes mains, un de plus un de moins m'importe peu.  » La porte de l'église vint alors à s'ouvrir, laissant pénétrer la lumière du jour alors qu'elle fixait la foule avec mépris, compassion lorsqu'elle croisait sa famille maternelle. Finalement son regard se posa sur le prêtre. La mutante ne le quittant pas des yeux quand les cierges venaient à brutalement s'extirper des bougeoirs et des socles, pour rentrer dans une étrange lévitation, quand les meubles venaient à craquer. Elle crevait d'envie de détruire la bâtisse, d’étouffer ces enfoirés jusqu'au dernier, de souffler un dernier élan de mort avant de partir et de se laisser mourir dans les bras de la seule personne qui comptait. Joachim avait touché le seul être pour qui se lever était désormais naturel chez elle. « Il est temps de le mettre cet enfoiré en terre. Dehors. » Hurlant le dernier mot en fixant désormais la foule qui se levait tandis qu'elle levait la main pour rappeler le détonateur qu'elle tenait entre ses doigts, mais la mutation suffisait à elle-même: le jeu était terminé pour aujourd'hui.




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Dernière édition par Faith Cunningham le Dim 16 Juil 2017 - 22:35, édité 1 fois
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Diana Peterson
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MessageSujet: Re: Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé   Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé Icon_minitimeSam 1 Avr 2017 - 12:07

Long time to say goodbye
A new novel begins
Diana & Faith & Matthias & Salomé

Saisissant à multiples reprises mon téléphone, je souhaitais envoyer un message à une unique personne, mais la forme me manquait et la dignité me gagnait. Peut-être plus tard, peut-être jamais. Ces derniers mois avaient su me faire comprendre que toute vie que je touchais, je la détruisais. J’étais peut-être un enfant du diable, bien que j’aie toujours voulu croire le contraire. Alors que les autres membres de la famille de mon paternel semblaient prendre plaisir à tuer, je remarquais bien vite que ce qui me touchait réellement était plus pervers. Je tuais les personnes qui m’entouraient en provoquant les événements et sans aucune maîtrise, tout en pensant que j’allais aider, j’emmenais les gens dans la tombe. Finalement, quand je me comportais égoïstement en laissant des personnes derrière moi, je leur sauvais la vie. Ma demi-sœur connaissant bien mieux nos gênes que moi et elle avait su mettre de la distance, mais pas assez de toute évidence… J’avais emporté dans mon sillage beaucoup de personnes dans la chute, dont moi-même. Tout le monde ici était là pour pleurer sur un proche. Je venais vérifier que le monstre était mort, que je pourrais de nouveau retrouver le sommeil, marcher dans la rue, ou tout simplement vivre. C’était du moins ce que je pensais intimement… Il y avait aussi ces moments où je ne me rappelais pas le monstre, mais l’animal blessé, ou encore pire, l’amant qui n’avait peut-être pas que des mauvaises intentions. Joachim était devenu fou de par son éducation, de par la perte de beaucoup trop de choses, comme la perte de son bon sens.

Il faisait froid et c’était un temps à faire un enterrement. Le ciel était sombre et semblait vouloir accueillir mon frère dans la tombe. Moi, je me cachais encore par ces lunettes noires qui correspondaient tellement à l’idée du monde tel que je me l’imaginais. Je pouvais paraitre déplacée, mais dans cette famille, il y avait quand même peu de chance. Une fois dans l’enceinte de l’église, mes lunettes n’étaient toujours pas loin de moi. Soit coincée près de mon décolleté, soit au-dessus de mes cheveux, comme un accessoire de mode. Unique protection parfaitement inutile face au spectacle qui se déroulait sous mes yeux. Je sentais bien quelques regards de travers sur mes prunelles qui n’étaient pas sans rappeler une personne qui gisait déjà sous terre depuis quelques années. Certaines personnes devaient se poser la question, certaines personnes devaient savoir que ma place n’était ni parmi les amis, ni parmi la famille. J’étais toujours divisée, mais bien plus heureuse aujourd’hui de ne pas avoir à appartenir à leur monde. L’enfance de ma sœur avait dû être un véritable calvaire. Alors que mon cœur était déjà au bord de mes lèvres et que je restais stoïque pendant que la cérémonie allait commencer, j’aperçus, en me retournant, Salomé. La fixant quelques secondes, j’hésitais à me faire remarquer au-delà des lunettes que je gardais à la façon dont on porte une médaille sur une veste. Pesant le pour et le contre et me disant que de toute façon, cela ne pouvait pas être pire, je me levais et m’excusait auprès des personnes que je poussais pour passer. La même opération eue lieu pour me rapprocher de mon amie, bien que ce que je comptais lui dire risquait de me faire perdre des points auprès d’elle. « Je peux ? » Lançais-je pour la forme à voix basse quand j’arrivais enfin à la place vide près d’elle, l’autre étant occupée par ?... Mon regard évasif s’attarda sur son frère sans être sûre de savoir comment devais-je le nommer : frère, petit ami, ami ? Cousin ? Ou que sais-je encore… « Je t’invite avec ton… Accompagnateur à venir boire un verre après la cérémonie. Sauf si vous préférez tous les deux vous inviter à la fête familial, mais je pense que le malaise est déjà suffisamment pesant pour tout le monde, non ? » Je leur jetais un regard à tous les deux alors que je savais que la cérémonie commençait déjà ses étapes du deuil. Baissant encore plus le ton de ma voix pour m’adresser seulement à Salomé, ne sachant à qui j’avais à faire autour de moi, je lui glissais une question bien plus personnelle. « Est-ce qu’à toi aussi ça t’arrive de vouloir être certaine qu’une personne est morte tout en la regrettant ? Je veux dire… Est-ce que cela t’arrive d’être soulagée et triste à la fois par la mort d’un proche ?... » Affrontant le regard de mon amie, ayant déjà passé un message bien plus important caché sous ces petites questions idiotes, j’ajoutais : « Je sais des choses sur Joachim et je pense, sincèrement, que j’ai besoin de t’en parler pour avoir un regard plus neutre sur la question. » Je parlais de lui encore au présent, et cela m’arriverait souvent, je le savais. Mon cerveau ne faisait pas encore vraiment le pas sur le fait qu’il n’était plus des nôtres. J’avais le sentiment d’avoir tués tant de personnes, alors que certaines vivaient mêmes encore. Seulement… Parfois la mort est un châtiment doux face à la vie. J’allais prendre un risque en expliquant les événements à Salomé, mais, je ne voulais plus que d’autres personnes soient éclaboussées par mes erreurs. S’il le fallait, j’endosserais le meurtre de mon demi-frère pour protéger ma sœur. Même si je n’étais pas persuadée que quelqu’un puisse croire que quelqu’un comme moi serait venu à bout de Joachim. Ils auraient bien raisons d’ailleurs, jamais je n’aurai pu me résoudre à le tuer. J’y étais toujours attachée, douloureusement attachée par un fantôme qui n’avait sans doute jamais existé. Une illusion, un songe qui m’avait bercée d’illusions.

La cérémonie se déroulait sans que j’y apporte une réelle importance. J’étais dans une phase de deuil, une phase de doute et une phase où j’aurai limite préférer me jeter par la fenêtre plutôt qu’être en compagnie de tous ces assassins. Surtout qu’une personne manquait à l’appel alors que d’un geste, je me rendais malgré tout sur le cercueil avec un profond moment de malaise pour lancer un peu d’eau bénite dessus. Superficielle, superflue et très malaisant. Lui permettre de rejoindre les anges alors qu’il avait fait tant de mal semblait presque injuste pour ses victimes, mais la sœur et l’amante en moi préférait le savoir en haut qu’en bas. Retournant à ma place, le regard toujours autant perdu dans le vide, je n’écoutais plus, n’était plus attentive le moins du monde jusqu’à ce qu’elle arrive. Elle avait promis une belle entrée, elle n’avait pas mentit et ne c’était pas non plus surestimée. Fronçant les sourcils, j’observais la dénommée Skylar, pour cette assemblée, rendre hommage à son frère aîné. A l’ouverture du cercueil, je ne pus que m’accrocher au poignet de Salomé, glissant faiblement mes lunettes sur mes yeux, je tremblais et j’étais proprement terrifiée à l'idée de le voir, à le voir tel qu’il devait être maintenant. Je fixais le sol avec une telle intensité que s’il s’ouvrait sous mes pieds pour me happer, cela ne serait que logique face au spectacle immonde qui risquait de me faire face. Les personnes se levaient déjà, ne se sentant pas si combattive que ça. Moi, jamais je ne m’opposerais à ma sœur, bien que j’aurais aimé qu’elle laisse le couvercle là où il était. Lâchant difficilement le poignet de mon amie, toujours tremblante, je sentais mes bracelets en caoutchouc brûler mon propre poignet. « S’il te plaît… Sortons, je t’expliquerais Salomé, mais crois-moi, le monstre n’est pas celui que tu crois. Je t’en conjure, partons… Je ne suis pas en état de me déplacer seule. » Supercherie en partie, mais que partiel, je ne me sentais pas bien. Je lançais un regard à l’ami de Salomé et je me méfiais soudainement qu’il intervienne. « C’est une affaire entre les Cunningham, ils sont assez grands et assez forts pour régler ça entre eux. Les problèmes de famille se règlent en famille. Inutile de participer à quelque chose qui nous dépasse. » Je craignais qu’il intervienne, avant de savoir la vérité et de pouvoir véritablement se faire un avis. Je priais même pour que Salomé puisse le raisonner en m’ayant écoutée.






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Matthias Callahan
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MessageSujet: Re: Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé   Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé Icon_minitimeJeu 8 Juin 2017 - 12:03

Long time to say goodbye
It all went by so fast. I still can't change the past. I always will remember everything. If we could start again, would that have changed the end? We remember everything, everything.


La fraicheur de l’endroit semblait être une bénédiction pour son esprit embrumé, tandis qu’une migraine fleurissait doucement sous son crâne. Le bruit des conversations, réduit en un chuchotement qu’incombait le respect de l’endroit, n’était qu’un bourdonnement désagréable à ses oreilles. S’il avait eu le reflexe de les emmener, ses lunettes auraient été les bienvenu, afin de reposer ses yeux épuisés, par le voyage et la route. Seulement il ne possédait que sa patience pour le soulager, ainsi que sa capacité à se couper du monde. Car en cet instant il aurait souhaité être ailleurs. S’il n’avait pas Salomé à ses côtés, Matthias ignorait s’il serait vraiment ici, sur ce banc inconfortable, à attendre que l’on mette un de ses vieux amis en terre.
- « J’en peux déjà plus. »
La voix de sa sœur le fit rouvrir immédiatement les paupières, alors qu’il posa sur elle un regard à la fois surpris et soulagé. Elle qui avait été bien plus avare de mot que lui, depuis leur départ, ce qui était un fait rare. La jeune femme avait toujours été bien plus loquace que lui. Il aurait presque put croire qu’elle avait avalé sa langue. Cependant il ne répondit pas à ses mots. Qu’est ce qu’il pouvait y répondre de toute façon ?
- « Ne t’en fais pas. Ils ont dû croire que tu étais muette. Et maintenant ils pourront crier au miracle. » Souffla-t-il, d’un humour qui n’en avait pas le ton. Mais d’une voix bien moins sèche, que celle qu’il n’avait destinée au prêtre.
Son regard, pour le vieux couple que se retourna, fut aussi noir que celui de sa cadette. Ce fameux regard qui faisait dire qu’ils n’étaient pas de la même famille pour rien. C’était quand même triste à dire, qu’il ait fallut ce malheur pour les rapprocher de nouveau. Lentement mais surement. Ce n’était pas vraiment la place qu’il manquait sur ce banc, aussi raide qu’une pierre, mais sentir de nouveau sa présence aussi proche de lui, son épaule contre la sienne, lui faisait un bien qu’il ne savoura ni à lui, ni à elle. Ça lui avait manqué, sa chaleur, ses mots sans animosités, cette sincérité sans faux semblant. Rien que pour ce constat, cette journée lui semblait déjà plus supportable.

Du moins, c’était avant que quelqu’un ne s’invite. A sa question, Matthias posa sur elle un regard sans chaleur. Ah… C’était la fille de tout à l’heure. Celle qui avait manqué l’occasion de se taire. Mais visiblement Salomé semblait la connaitre. Une de ses amis sans doute. Il se pencha très légèrement dans sa direction, remarquant son air dubitatif face à leur relation. Intérieurement il la remerciait de ne pas avoir commis la bourde de dire "ton compagnon", et d’ainsi installer un malaise dans le peu de bien être qu’ils avaient put retrouver aujourd’hui.
Ses lèvres se pincèrent à ses mots, réprimant l’envie de la renvoyer d’où elle venait. Il n’avait ni envie de tenir une conversation, ni d’être aimable. Ce n’était pas le jour pour, ni le moment. Son caractère, ainsi que son humeur se mariait à merveille à l’ambiance présente : des plus austères.
- « Peut être que nous pouvons nous employer à briser celui-ci. Dit-il tout bas, sans doute un peu trop froidement. Matthias… Callahan. Son frère. Se présenta-t-il en lui tendant une main, dans un geste bien plus poli que son ton. Nous verront peut être ça, après la cérémonie. »
Peut être était-ce par là qu’il fallait commencer en premier lieu, lorsque l’on s’incruste auprès de personne qu’on ne connait pas : se présenter. C’était la moindre des choses non ? Mais peut être n’avaient-ils pas reçu la même éducation… Salomé avait toujours eu des fréquentations qui l’étonnaient un peu. Néanmoins, ses mots glacials étaient pour lui une façon, plus ou moins poli, de décliner son offre. Sans sa sœur, il n’était déjà pas sûr qu’il serait venu assister à cette mascarade.  Le hunter n’avait aucune envie de tenir une discussion, de dispenser à l’assemblé entière de "sincère condoléance". Hormis ce qui restait à Joachim de famille proche. Des mots qui perdaient de leur sens à chaque fois qu’ils étaient prononcés. Tout comme les sentiments y étant associés. Il n’avait pas envie de se mêler à cette foule, et d’entendre tous ces gens converser sur l’homme qu’il était, sur l’homme qu’il devait être, sur l’homme qu’ils pensaient qu’il était, sur l’homme qu’il était véritablement, sur l’homme qu’il aurait dû être. Il n’avait aucune envie de parler de lui, d’où et comment il avait rencontré Joachim. Il voulait simplement oublier ses rancœurs, tout ce qui avait put les opposer. Pour ne se souvenir que de l’enfant qu’il avait été, des jeux qu’ils avaient partagé. Des chasses aussi… Oublier le jeune homme torturé qui avait perdu sa famille, ainsi que sa jeune sœur. C’était peut être puérile et égoïste de sa part, cependant à quoi ça pouvait bien lui servir d’avoir des griefs contre un mort ? Contre une personne qui ne pourrait pas se défendre ; cracher sur sa tombe. A quoi bon ? Non, le Callahan voulait être là pour enterrer un ami. Et il n’avait aucune envie d’assister à plus de chose, que la mise en terre.
Cependant, loin de lui l’idée de vouloir se montrer directif envers sa cadette. Si Salomé voulait rester, alors il resterait et subirait, en silence. Après tout, il n’allait pas l’abandonné, alors que c’est elle qui était venu le chercher. L’homme ne pouvait pas se résoudre à la laisser là.

Durant le reste de la cérémonie, Matthias resta aussi droit qu’une statue ornementale. Le regard fixe, le visage fermé, la mâchoire aussi crispée que s’il avait eu une rage de dent. Il ne tenta même pas de faire semblant de réciter parole et quantique. Tout ça était des plus ridicules pour lui, et malgré les quelques regards réprobateurs qu’on lui dispensait, le brun était sûr que Joachim ne lui aurait jamais tenu rigueur pour ça. Il respectait cette religion, mais ce n’était pas pour autant qu’il en croyait une ligne. Il n’emboita pas non plus le pas de la procession qui alla se recueillir sur ce cercueil fermé. Son esprit était en ces instants tellement vide, qu’il ne parvenait même pas à trouver le temps long. Et pourtant il l’était horriblement.

L’ouverture de la porte de secours attira son attention, rallumant son cerveau anesthésié. Il n’en fut pas le seul d’ailleurs, à se retourner sur la silhouette de cette jeune femme. Mais sa réaction à lui ne fut pas la même que les autres. En tout cas, pas aussi immédiatement. Son visage réveillait en lui quelques vagues souvenirs, mais c’était impossible que ce soit elle. Et pourtant.
Le chasseur se dressa sur son séant, comme s’il venait de s’assoir sur un nid de guêpe, mais il ne se leva pas pour autant. Même lorsqu’elle ouvrit le couvercle, dévoilant à la vu de tous l’état dans lequel se trouvait le visage de Joachim. Une image dont certain ce serait volontiers passé. Une image qu’il avait tenté de ne pas imposer à son esprit. Trop tard…
Instinctivement Matthias s’avança sur le bord du banc, faisant rempart entre le danger et sa sœur. Cette fille était dangereuse et le chasseur qu’il était regrettait de ne pas avoir d’arme sur lui. D’avoir préféré le confort de l’avion au train. Il n’avait même pas un couteau sur lui. Le brun se sentait nu et totalement désemparé. Oubliant la douleur fleurissant sous son crâne, son esprit analytique se mis en marche. Ecoutant à peine les revendications de la mutante, ses prunelles balayèrent l’espace, tentant de trouver un angle d’approche. Une stratégie pour la mettre hors d’état de nuire. Sa violence fit parcourir des frissons sous sa chair. Elle était forte, peut être même trop pour un seul chasseur. Et tous ici présent semblaient être désemparés, et tout aussi désarmés que lui. En un sens, qui aurait put prévoir une telle attaque lors de ce moment de recueillement ? Même si à bien y réfléchir c’était une véritable aubaine. Les Cunningham étaient une grande famille de chasseur, au même titre que les Callahan, ou les Wolstenholme. Un enterrement de hunter ne pouvait que regrouper un très grand nombre de hunter.

Tout allait très vite, trop vite. D’autres hommes volèrent à travers la pièce. Plus les secondes s’égrainèrent, et plus il se disait que tenter quoi que ce soit était du suicide. Même s’ils auraient très certainement le dessus s’ils s’y mettaient tous. Une dégénéré de sa trempe méritait au moins trois chasseurs confirmés, ainsi qu’une excellente logistique. Ce qui n’était absolument pas le cas ici. Et malheureusement, il s’avéra qu’il ne pouvait pas non plus compter sur sa sœur. Pas dans l’état dans lequel elle se trouvait à présent. Matthias se refusait de l’exposer. Pas après ce qu’il c’était passé en décembre. Il ne voulait pas revivre ça. Oui, il fallait se l’avouer, plus les minutes passaient et plus il était certain qu’une seule et unique issu pourraient leur permettre de s’en sortir : ne rien faire. Et il détestait ça Matthias. Demeurer simple spectateur, une proie de choix s’agitant son nez.
Ses doigts se crispèrent doucement sur le poignet de Salomé, sans vraiment se rendre compte que l’autre était déjà occupé par son amie. Une amie dont les paroles percèrent sa conscience, infiltrant sa concentration et la mettant en berne. Il fallait avouer, elle n’avait pas tort. Mais c’était un aveu que l’homme ne parvenait pas à digérer. Pourtant il sentait chacun de ses muscles se bander, prêt à sauter dans l’action. S’il n’y avait pas prêté plus d’attention que ça, il se serait déjà retrouver debout, paré à partir au front. Affaire de famille hein, le Callahan ne connaissait ça que trop bien. Elle avait bien changé la gamine qu’il avait connu autre fois.
Se retournant vers elles, son regard fut noir pour son amie, mais se radoucit quelque peu lorsqu’il se posa sur sa cadette. L’homme n’était pas du genre à fuir, et il rongeait grandement son frein. Cependant il fallait savoir battre une retraite, ce n’était que partit remise. Quelque soit son affecte, il ne la laisserait pas s’en tirer comme ça.
Ses doigts se resserrèrent autour de ceux de sa sœur, afin de la garder avec lui, et de ne pas risquer de la perdre dans un mouvement de panique. Ses yeux suivirent le déplacement de foule, suite à l’ordre hurlé par la mutante, puis il attendit un peu et se leva à son tour, s’efforçant de garder son calme, et de ne pas attirer l’attention.
- « On sort. » Lâcha-t-il d’une voix directive, ses yeux passant de l’une à l’autre.
L’homme l’avait bien comprit, qu’il avait écopé des deux. Bien que pour l’une c’était temporaire, alors que pour l’autre, c’était à perpétuité. S’il devait l’abandonner derrière lui, pas sûr que Salomé l’entendrait de cette oreille. Pourtant ce n’était pas l’envie qui lui en manquait.
La famille ramassant leur éclopé, l’église se vida aussi rapidement qu’une fourmilière fauchée par une pelle, se déversant sur le parvis. Matthias leur emboîta le pas à contre cœur, mais à son sens, le choix ne leur appartenait pas vraiment. Se retrouver ensevelit sous une église, qui leur servirait de mausolée commun, ne faisait pas encore partit de ses prérogatives.  


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Long time to say goodbye - feat. Faith, Matthias, Salomé

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