STORIES ARE WHERE MEMORIES GO WHEN THEY'RE FORGOTTEN

she is not afraid to burn your heaven to the ground

L’enfance, la facile, la naïve, seule période de notre existence où on peut respirer sans avoir l’impression que cette bouffée d’oxygène sera la dernière…

Ses boucles rousses qui cascadent dans son dos, ses yeux de biche brillant d’innocence, ses mains potelées qui s’agitent inlassablement devant elle dans une tentative désespérée de toucher le visage du bambin qui lui fait face. Elle babille et grogne de frustration de ne pas être capable de le toucher. Les parents discutent dans la pièce à côté. Le petit garçon traîne son arrière-train vers la gamine frustrée. Il fait son sourire d’enfant satisfait à Pandore qui le regarde avec surprise. Sa main frôle finalement sa joue dans un roucoulement heureux. Adonis continue de l’observer avec une attention surprenante pour un enfant de son âge. Pandore continue de s’extasier jusqu’à ce que le père arrive et emporte Adonis sous les pleurs des enfants.

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Elle croise les jambes, son regard porté sur son frère et son père qui s’entraîne. Elle mémorise soigneusement chaque mouvement, les rejouant dans sa tête. Ses prunelles noisette pétillent de joie. Elle s’agite sur place, l’envie de les rejoindre se faisant pressante. L’envie de montrer à son père comment elle se débrouillait dans ses cours la brûlait de l’intérieur. Son père finit par se tourner, sourire en coin, et l’invita à un entraînement. Son premier entraînement avec un hunter, avec son père. Elle lâcha un couinement heureux, bondissant sur la petite arène. L’entraînement commence, les coups sont hésitants, faibles, mais elle persévère. Elle grogne sous l’effort, fait claquer sa langue contre son palet quand son père dévie ses coups, mais elle continue. L’adrénaline court librement dans ses veines. Son cœur pompe provoquant un tambourinement dans ses oreilles. Ses coups n’arrivent pas à atteindre la cible, la colère brouille sa vision et c’est la perte de contrôle, l’apparition de sa monstruosité… Comme si elle changeait de plumage, le corps de jeune fille est remplacé par celui bleuté et argenté d’un hippogriffe. Son bec claque à quelques centimètres du visage de son père qui l’attrape par instinct par la gorge. L’adrénaline chute, la peur remplace la colère et Pandore est de retour. Elle s’agite au bout du bras de son père, des larmes roulant sur ses joues. Son père la relâche aussitôt, sous le choc. Il respire bruyamment. Pandore l’entend par-dessus sa propre respiration, elle rampe vers son père, mais ce dernier s’éloigne. Il s’éloigne hors de sa portée, de sa main qui s’étire pour attraper le vide. Papa… Elle souffle ces mots dans un sanglot. Elle sait ce qui vient de se passer et elle en comprend d'autant plus la signification. Son frère s’accroupie aussitôt près d’elle et la relève. Il la serre contre lui, déposant un baiser sur le sommet de sa tête. Elle tremble de la tête aux pieds. Elle s’agrippe à son frère comme si elle s’agrippait à sa propre vie. Tout s'embrouille, son père ne devient qu'une forme floue au travers de ses larmes salées. Armand fulmine, il débarque de l’arène en jurant. Il se tient la tête, ses doigts s’entremêlant à ses cheveux. Tout venait d'imploser en quelques secondes à peine. Maverick souleva Pandore dans ses bras et sortit de la pièce. Il passa la nuit à la consoler, leur parent se chicanant dans la cuisine.
Sa mâchoire est contractée. Elle observe le reflet dans le miroir, son regard rempli de dégoût. Ses doigts effleurent la surface glaciale avant de se fermer en un poing et venir éclater cette dernière. Maverick déboule dans la chambre, inquiet. Pandore court dans ses bras, recherche son réconfort. Reniée par tous sauf lui, son sauveur, sa bouée, Maverick et elle ont toujours eu cette connexion qui transcendait ces préjugés et ce jour en était la preuve. Il emmenait Pandore vivre avec lui dans une maisonnette en centre-ville. Les parents payaient la maison, tout pour que l'erreur quitte la maison. Pandore pose un baiser sur sa joue et prend ses bagages. Le grand frère et Pandore sortirent. La matriarche refusa tout contact visuel avec la gamine qui retenait ses larmes de toutes ses forces. Armand les observa, déçu que son fils protège Pandore, mais étant à la fois rassuré, car malgré toutes ses convictions, la rouquine restait sa petite fille, mais elle était plus en sécurité ailleurs qu'au nid familial. Une Sorel transmutante, s'il y avait pas plus ironique...  

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Elle redresse ses poings, son corps recouvert d'une fine pellicule de sueur. Sa poitrine se soulève à un rythme désordonné. La couleur de ses yeux vacillent vers le doré, ses pupilles se dilatant tel un félin. Ses canines s'allongent alors qu'un grondement naissait doucement au creux de sa poitrine. La rouquine paniquait intérieurement. Malgré ses apparences féroces, elle ne pouvait s'empêcher de trembler de la tête aux pieds.

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