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 (aaron), it's where my demons hide.

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Elizabeth Barnes
Elizabeth Barnes

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SUR TH DEPUIS : 13/07/2014
MessageSujet: (aaron), it's where my demons hide.   (aaron), it's where my demons hide. Icon_minitimeLun 1 Mai 2017 - 3:25

it's where my demons hide.
aaron trager et elizabeth barnes.

Elle était en colère contre le monde entier, Elizabeth. Elle avait cette impression qu’elle allait exploser ces derniers temps. Peut-être que Silas, il la détestait à présent, elle n’arrivait pas vraiment à savoir, elle ne voulait probablement pas savoir, comme si la réponse à cette question risquait d’être trop dure à supporter pour elle. Déjà, le quotidien, il était difficile à supporter, difficile à avaler, alors que son mari ne se souvenait même pas d’elle. C’était frustrant quand même de se dire qu’à cause des hunters, leur mariage connaissait un moment difficile. C’était sûrement de sa faute aussi, elle ne pouvait pas vraiment le nier. Elle n’assurait pas en ce moment, elle ne savait plus trop ce qu’elle faisait. Elle jonglait entre ses volontés de bien faire en tant que directrice du lycée de Radcliff, alors qu’elle essayait de faire en sorte que les adolescents de la ville ne soient plus victimes de la folie qui régnait dans les rues de la ville et Insurgency, parce qu’il lui semblait que c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour essayer de faire bouger les choses. Ne pas laisser la possibilité aux hunters de tuer tout ce qui bougeait, ce n’était de toute évidence pas une mauvaise chose. C’était son point de vue en tout cas et elle avait bien conscience qu’il était loin d’être partagé par tout le monde. Silas il ne l’avait pas partagé en tout cas, ni avant d’être vacciné, ni maintenant. Est-ce que ça voulait dire qu’elle devait laisser tomber ? L’ancien Silas ne l’avait pas forcée à le faire en tout cas.

Elle continuait alors, ce qu’elle avait commencé des mois plus tôt. Elle passait du temps au château d’Insurgency, presque plus qu’à la maison, à croire qu’elle habitait là-bas maintenant. Au moins, y avait plus le couvre-feu pour emmerder le monde, c’était déjà ça. Ce soir, elle s’était dit qu’elle allait rentrer après le boulot. Elle se motivait à agir comme ça de plus en plus souvent, elle faisait des efforts, elle essayait et c’était dur, mais peut-être que ça pourrait sauver son mariage, ce serait une bonne chose après tout. Elle n’avait pas envie que les choses avec Silas se compliquent encore plus qu’elles ne l’étaient. Elle l’aimait, alors, évidemment qu’elle ne voulait pas le perdre. Elle ne voulait pas perdre Mina non plus, elle était sa fille, son bébé, la chose la plus précieuse qu’elle ait dans sa vie. Alors, elle avait quitté le lycée avec la détermination de rentrer à la maison ce soir. Il était déjà tard, y avait plus grand monde. Mais sur le parking, alors qu’elle rejoignait sa voiture, elle avait entendu un cri. Elle ne pouvait pas fermer les yeux là-dessus. Elle abandonna bien vite sa voiture pour se diriger en direction des cris. C’était des gamins, elle les avait déjà vu, ils venaient de l’orphelinat, des transmutants qui avaient été mis à la porte par leurs parents, elle avait demandé de l’aide à Aaron pour qu’il l’aide, qu’il ne les laisse pas dans la rue. Elle savait ce que ça faisait après tout, d’être rejeté par sa famille.

Rapidement, elle avait envoyé un message à Aaron, pour lui demander de rappliquer le plus vite possible, qu’y avait des gamins en danger et puis elle avait vu la raison du danger, un type armé, un hunter, sans l’ombre d’un doute, ils étaient toujours là pour foutre la merde ceux-là. Il fallait bien qu’elle fasse quelque chose. Elle abandonna son sac à main et bien entendu, elle regretta son tailleur et les talons hauts qu’elle portait. Les habits qu’elle enfilait le matin pour aller bosser, ils n’étaient pas forcément pratiques pour lutter contre des psychopathes. Tant pis, elle s’approcha et d’un geste rapide de la main, elle envoya l’arme voler plus loin, à l’aide de son pouvoir. Le hunter, il la remarqua alors. Au moins, il avait décidé de venir s’en prendre à elle, ça semblait plus équitable que de s’en prendre à des gamins sans défense. Elle, elle savait se défendre, avec ou sans son pouvoir elle savait se battre. Alors elle se débattait contre ce type, elle n’avait pas l’avantage de la force, il était plus costaud qu’elle, mais elle avait son pouvoir, ça rééquilibrait les choses. Elle était énervée, folle de rage sans doute, si bien qu’elle en avait oublié le reste et pourtant, les choses se compliquaient pour les gamins, ils continuaient de crier, alors qu’un de leurs camarades avaient complètement pris feu. Elle ne remarquait pas, elle se battait avec ce type, elle passait ses nerfs comme une furie et quand bien même, elle savait au fond d’elle que c’était pas correct, ni même ce en quoi en croyait, ça faisait du bien, trop de bien pour qu’elle s’arrête maintenant. 
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Aaron Trager
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MessageSujet: Re: (aaron), it's where my demons hide.   (aaron), it's where my demons hide. Icon_minitimeLun 1 Mai 2017 - 10:09

it's where my demons hide.
Elizabeth & Aaron



Il le regarde les yeux dans les yeux, sans le moindre signe de nervosité. Ni d’impatience. En même temps, Aaron a tout son temps devant lui. Il a toujours tout son temps devant lui lorsqu’il s’agit d’entendre des explications branlantes d’un ou d’une orpheline qui s’est crue un instant au-dessus des lois, au simple prétexte que, de toute manière, nul ne peut désormais plus se réclamer comme étant son père ou sa mère pour la contraindre à une certaine obéissance. Oui, Aaron est en colère et non, cette fois, il ne passera pas aussi facilement l’éponge sur cette énième incartade de Winifred. Il a tout son temps, et elle le sait. Il ne compte partir nulle part tant que cette affaire ne sera pas réglée et elle le sait aussi. Et elle n’ira nulle part également tant qu’il ne l’aura pas décidé. Appuyé contre son bureau, debout devant elle, bras croisés, Aaron attend. Calmement. Pour une fois. Il y a bien des choses qu’il ne maîtrise en rien, autour de lui ; cela va de sa relation avec Celeste à son couple encore fragile avec Moira, en passant par les comptes de l’orphelinat, les dettes qu’il combat mois après mois, son alcoolisme balbutiant plus ou moins nié et tout un ensemble de problèmes qui s’accumulent les uns sur les autres, se renforcent mutuellement et échappent à tout contrôle. Il y a bien des choses sur lesquels le directeur semble n’avoir aucune prise, ou du moins n’en trouver aucune, mais la gestion de ses pensionnaires… au moins, il se situe dans le domaine du gérable. « Aaron… » Son regard noir est éloquent, elle se reprend sans plus attendre. « Monsieur… c’était pas contre toi… vous. » Au moins, elle finit par parler. Cela faisait vingt bonnes minutes qu’ils se fixaient l’un l’autre dans le plus grand silence. Aaron penche légèrement la tête sur le côté, sans sourire, pour mieux l’inviter à poursuivre ses explications. Ils entrent au cœur du sujet, enfin, et il n’a pas, pour le moment, à intervenir ou s’imposer dans la discussion. Qu’elle parle tant qu’elle se sent obligée de dire quelque chose, qu’elle parle jusqu’à ce qu’elle se sente acculée. Il faut vider et assainir la plaie infectée, de cela Aaron en est actuellement plus que conscient. Lentement, mot après mot, phrase après phrase, justification après justification, la plaidoirie de l’adolescente prend forme, tout en couleurs et en complexité. L’orphelinat a vu ses effectifs exploser ces dernières années, Aaron a vu sa capacité d’accueil se restreindre, jouer avec ses limites, réorganiser chambres et hébergements pour l’augmenter d’une demi-douzaine de place ; un emprunt délicat, une ouverture sur un autre bâtiment, des places en plus… L’orphelinat a vu ses effectifs exploser sous les attaques des Hunters, les fugues et les errances de jeunes mutants… beaucoup de traumatismes à gérer. Peut-être différent de tout ce qu’il pouvait connaître jusque-là, mais bien des gens auraient tort de croire qu’il faut un traitement de faveur pour les jeunes mutants pourchassés, chassés tout simplement, ou ceux dont les parents ont été tués parce qu’ils étaient eux-mêmes des mutants, sans pour autant que leur descendance ne porte le gène incriminé. Winifred, elle, fait partie de ces orphelins qui ont perdu leur famille dans des drames, dans le drame des dégâts collatéraux. Et il n’est pas dupe, le directeur. Si elle se trouve dans son bureau ce soir, après une énième fugue, un énième acte de vandalisme, c’est parce qu’elle a besoin qu’on n’oublie pas aussi les humains, dans l’affaire.

Il est allé la chercher une heure plus tôt au poste de police, ne s’est pas emporté mais ne laissera pas passer. Pas cette fois. Ses explications continuent, confirment les intuitions d’Aaron, les renforcent et le poussent à comprendre qu’il ne trouvera pas seul une solution ce soir. Qu’il doit gérer pour le moment, la cadrer, lui faire comprendre l’ensemble de sa désapprobation mais également de sa compréhension. Qu’il devra attendre une discussion plus poussée avec les éducateurs plus fréquemment au contact de l’adolescente pour prendre une décision quant à la sanction qui tombera. Winifred se tait, à nouveau, et cette fois lorsqu’il la pousse à reprendre, elle ne sait plus quoi dire. C’est à son tour de prendre la parole. « Je vois. » Et pour voir, il voit très bien. « Est-ce que nous sommes inaccessibles pour en parler, Winifred ? » Elle hésite, lève les yeux au ciel. Souffle un non si peu convaincu qu’on entend en son sein le réflexe du je te donne ce que tu veux entendre. « Est-ce que la violence a jamais résolu quelque chose, peut-être ? » La position du directeur sur tous les actes de violence est extrêmement claire au sein de l’orphelinat. Il ne tolère ni l’agressivité, ni la provocation. S’il peut parfois en comprendre la source, elle sait qu’il n’y aura jamais aucune indulgence à ce propos. Violence verbale, violence physique : l’un comme l’autre, Aaron ne les supporte pas. « C’est la combientième fois que l’on a cette discussion, au juste ? Quatrième, cinquième ? Que pourrais-je te dire que je ne t’ai déjà dit ? » Qu’elle ne se fatigue pas à répondre, il ne le demande pas. « Inutile d’espérer sortir ce soir, inutile également d’espérer sortir demain. On va partir sur une collaboration active pour que ça ne se reproduise plus. Comme les fois précédentes en somme. » Elle a un petit sourire, vite disparu lorsqu’elle comprend qu’Aaron n’est pas très porté sur la plaisanterie, ce soir. « Il va être l’heure de dîner, et je crois bien que tu as très envie de rendre service aux cuisines. Mais on continue cette discussion après le repas. En présence de ton référent, de Sofiane et de Sarah. Ce n’est pas… » Le téléphone sonne, l’interrompt dans ses propos. Un message, qu’il ne consulterait pas en temps normal mais dont les premiers mots lui glacent le sang. Il se redresse immédiatement.

De toute évidence, il n’y a pas que Winifred pour s’amuser à jouer avec les limites du règlement de l’orphelinat ce soir. Et de toute évidence, aussi, il n’a guère devant lui le temps pour la réflexion. « J’ai une urgence, va prévenir Sofiane que je ne serai pas là pour le dîner. Je compte sur toi pour obéir. » Et si son ton n’avait jusque-là laissé aucune porte ouverte à la négociation, il est passé à un niveau supérieur à cet instant qui pousse l’adolescente à ne pas répliquer et à obtempérer sans plus tarder. Aaron, lui, est déjà dans le couloir, déjà dans l’escalier, déjà dans le hall de la pièce, à enfiler son manteau tout en courant, à se demander également pourquoi ses adolescents ne peuvent jamais se contenter d’une seule connerie dans la journée. Message de Elizabeth, gamins en danger, les hypothèses affluent dans son esprit, il repousse pour le moment toutes celles lui intimant d’impliquer le poste de police. Ses gamins, ce ne sont pas des adolescents aussi faciles à gérer que Winifred – n’en déplaise à cette dernière et à son impression d’être moins considérée que les autres. Parce que des prénoms qu’elle lui a envoyés, ce sont tous des mutants déclarés, recensés pour certains, pas encore pour d’autres, qui sont conscients de ce qu’ils ont mais qui ne maîtrisent pas encore totalement pour autant leurs capacités. Des grenades qu’il s’applique à désarmer. Et… Aaron entend le conflit avant même d’arriver sur le parking. Des cris, affolés, des bruits de luttes… ses oreilles lui transmettent les informations mais plus encore, les émotions fortes et distordues de l’ensemble des protagonistes couvrent le tout et appellent à cors et à cris une migraine qu’il sentira passer. Une chance que Elizabeth ait été dans le coin, se surprend-il à penser lorsqu’il arrive pour la voir tenir en échec un homme visiblement armé.

Une chance. Peut-être pas tant que ça. Lorsqu’il voit Jeremy qui a totalement perdu le contrôle de sa pyrokinésie et qui est tétanisé dans ce qui semble être une crise de panique, lorsqu’il voit Seraphine et son petit frère, Michael, prostrés eux aussi, et Paris qui ne sait pas quoi faire, Aaron en vient à se demander si c’est réellement une chance que d’avoir eu sur place une femme incapable de garder la tête froide. Une colère froide le prend aux tripes, graine germée de son inquiétude ; « ELIZABETH, ASSEZ ! » Il se précipite vers les enfants et, sans la moindre délicatesse, assourdit d’un coup toutes leurs émotions avant de ne relâcher la pression que sur du calme, de l’apaisement. « Fais-le de dégager. » il détache les mots avec difficulté, sans plus qu’un regard pour son amie. Son degré de maîtrise n’est pas suffisant pour que son action ne touche que les enfants, c’est l’ensemble des personnes situées sur le parking qui se sont vues être sonnées sous la colère du directeur, et c’est une goutte de sang qui perle à sa narine. Aaron tente, lui, de rester lucide. Il pose des priorités et sa priorité, c’est de calmer les enfants. Les mettre en sécurité. Pas d’engager un conflit. D’un regard, il s’assure que les enfants n’ont rien. Que les flammes de Jeremy, à défaut de disparaître, cessent de gagner en intensité. « Paris, ramène Seraphine et Michael à l’orphelinat. Tout de suite. Vous ne montez pas à l’étage, vous n’allez pas dans le réfectoire, vous allez directement dans le salon des invités, compris ? » Paris acquiesce sans bouger. « Maintenant ! » Les enfants se décident enfin à esquisser un mouvement, Aaron, lui, continue d’ignorer Elizabeth pour se concentrer sur Jeremy dont la panique à une nouvelle fois pris le dessus. Cette fois-ci, le motiopathe ne se concentre que sur le garçon, dont les vêtements sont partiellement consumés sous une pyrotechnie complètement incontrôlée et une capacité ignifugée neutralisée par la panique. Quelques ajustements, Aaron ralentit le tempo de la symphonie de son protégé, rajoute quelques clarinettes et flûtes pour la douceur, fait taire les cuivres et les violons angoissés, pose une harpe comme instrument central, harpe qu’il projette inconsciemment comme l’instrument le plus apaisé de sa gamme d’émotions. L’effet est instantané, grisant de puissance, dérangeant également, les flammes disparaissent, Aaron ôte sa veste pour couvrir les épaules en partie dénudée de l’adolescent complètement assommé par l’intervention de son tuteur. Rester dans la rue ne servira à rien pour le moment, avoir directement une conversation avec Jeremy non plus, il se contente de lui transmettre en continuer des vagues d’apaisement le temps qu’il puisse se calmer véritablement. Entre temps, le hunter, l’agresseur ou que sait-il encore, est parti. Elizabeth est là. Et la discussion avec elle, en revanche, ne peut pas attendre.

Oh. Il lui est reconnaissant de l’avoir prévenu. Mais c’est pour la tournure des choses qu’il l’est un peu moins. Et autant il a une patience remarquable avec les enfants et les adolescents, autant Aaron doit bien admettre qu’avec des adultes et des collègues, voire amis carrément, comme Elizabeth… « Merci de m’avoir appelé. Tu n’as rien ? On ferait mieux de bouger. Il pourrait revenir. » Il a un regard pour Jeremy qui tremble, pour sa main qui, montée à son nez, revient rougie de fatigue. « Tu nous suis ? Je t’offre un verre. » L’invitation est là. Légèrement tendue. Indépendamment de la discussion qu’il aimerait avoir avec elle, pour comprendre exactement ce qu’il s’est passé, Aaron a la réelle envie de boire un verre avec elle, juste pour s’assurer qu’elle repartira elle aussi calmée. Parce qu’il l’entend, sa colère. Il l’a tendu, passer ses nerfs sur le hunter, se couper du rester. Il entend bien des choses, le motiopathe ; souvent trop et souvent pas assez.


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Elizabeth Barnes
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MessageSujet: Re: (aaron), it's where my demons hide.   (aaron), it's where my demons hide. Icon_minitimeMer 17 Mai 2017 - 13:40

it's where my demons hide.
aaron trager et elizabeth barnes.

Elle avait eu une vie bien rangée, Elizabeth et elle avait cru que personne ne pourrait jamais venir gâcher ce qu’elle avait eu avec Silas ou avec Mina. Son mari et sa fille, ils avaient été les deux personnes les plus importantes de sa vie, alors évidemment, elle avait cru que rien ne pourrait jamais l’éloigner deux. Rien ni personne. Mais voilà, l’ironie voulait que ce soit elle, la personne qui était venue tout gâcher entre elle et son mari, entre elle et sa fille. Elle avait commis des erreurs sans doute, mais elle avait encore la prétention de croire, qu’Insurgency n’en était pas une. Mais Silas et Mina, ils n’entendaient pas les choses de la même façon. Elle n’était qu’une tueuse pour eux, un monstre. Elle n’était pourtant pas celle qui tuait tout le monde et n’importe qui en se fichant qu’ils soient humains ou transmutants, adultes ou enfants. Elle ne ciblait que les tueurs, ceux qui auraient vite fait de tuer encore et encore des innocents. Ceux qui faisaient que les élèves du lycée de Radcliff avaient déjà perdu trop d’amis pour leur jeune âge, ou ceux qui faisaient qu’ils étaient orphelins désormais. Elle continuait de se convaincre que les monstres, c’était eux et qu’elle, elle ne faisait qu’essayer d’arranger les choses, de sauver des vies et que le prix à payer pour ça, elle l’acceptait. Mais Silas et Mina, elle avait l’impression désagréable qu’eux deux, ils la détestaient pour ses choix. Elle avait encore les souvenirs de sa dispute avec Silas pour la rendre encore plus amère que d’habitude et ça ne l’était pas au quotidien, pas du tout même.

Elle ne pouvait pas perdre sa famille. Elle aimait sa fille de tout son cœur et elle aimait Silas. Elle lui avait offert sa vie, quand bien même leur relation avait dépendu des voyages de Silas. Elle l’avait toujours attendu, même quand ça avait été dur, même quand elle avait eu l’impression d’être seule à devoir tout gérer. Elle avait vécu comme ça, d’un amour qui ne se vivait que par périodes et elle avait toujours tenu bon, parce qu’elle avait été folle amoureuse de ce type. Maintenant, il ne se souvenait de rien lui. Il ne se souvenait pas de cette femme qui l’avait attendu, de la même façon que les femmes de marins guettaient le port avec impatience. Il ne se souvenait pas du bonheur que leurs moments ensemble avaient pu représenter, pour elle comme pour lui. Il ne se souvenait pas de qui elle était, au-delà de cette femme qui avait décidé de ne plus attendre après la justice. Silas, il ne voyait plus que ça chez elle, la rage, la rancœur, tout ce qui l’avait poussée à devenir une tueuse. Un monstre, comme il avait dit. Il n’avait jamais cru que lui, il penserait ça d’elle. Elle se souvenait trop bien de la peine qui était née dans ses tripes, quand encore toute petite, elle avait été traitée de la sorte par ses parents, ses frères, ses sœurs. Maintenant c’était Silas. Celui dans les yeux de qui, elle avait toujours été tellement plus que ça, tellement mieux que ça. Peut-être qu’elle le méritait. Mais il semblait bien que ça avait définitivement brisé son cœur et ravivé la flamme de la colère qu’elle portait en elle. C’était ça, elle se sentait folle de rage au quotidien et y avait plus rien pour apaiser ça. Elle avait l’impression de bouillir de l’intérieur, d’un un genre de bombe à retardement qui ne demandait qu’à exploser et plus le temps passait, plus il semblait que le compte à rebours touchait à sa fin.

C’était ce qui était arrivé, là, en face du hunter, elle avait explosé. Elle était folle de rage emportée comme une furie elle avait oublié tout le reste. Elle aurait pu se laisser aller à se concentrer davantage sur son don, sentir toutes les infimes particules, les cellules, les molécules, les atomes qui composaient ce type en face de lui, pour les contrôler, les déplacer et détruire le corps qu’était le sien. Elle aurait pu y laisser la vie à agir de la sorte, son pouvoir, elle le maitrisait, mais l’utiliser de la sorte serait suicidaire. Alors heureusement, qu’avant l’envie de faire exploser ce type et de voir ses tripes se répandre sur le sol, elle avait eu besoin de déverser sa colère quelque part. Sur ce type qu’elle pouvait bien facilement se contenter de paralyser pour mieux le frapper et puis elle n’avait qu’un infime mouvement à faire pour le soulever du sol et l’écraser ensuite face contre terre. Elle était folle de rage. Les hunters voulaient des monstres, elle leur offrait un monstre. Silas voulait un monstre, il allait être servi. Y avait eu que la voix d’Aaron pour la ramené à la réalité. Peut-être qu’elle ne devrait pas le tuer ce hunter alors, si c’était ce que Silas lui reprochait. Peut-être que ce qu’il voulait maintenant, c’était croire en son humanité, plutôt qu’en ce qu’il avait vu comme un monstre. D’un geste de la main alors, elle dégagea le hunter, l’envoyer valser un peu plus loin et, à peine relever, il traça son chemin en courant, au moins conscient que c’était la meilleure chose à faire pour sauver sa vie. Le reste de la scène lui sembla plus clair après. Ils auraient pu mourir ses gamins, si Aaron n’était pas arrivé. Ils auraient pu mourir parce qu’elle avait été trop concentrée sur sa rage. Elle posa un regard sur ses mains, tâchées de sang, le sien, celui du hunter ? Les deux sûrement. Encore une fois, ce fut la voix d’Aaron qui la sortie de ses songes. Elle releva les yeux vers lui. « Je vais bien. » Qu’elle répondit simplement. Sans savoir si c’était vrai ou si elle essayait de s’en convaincre. « Ouais, on devrait bouger. » Qu’elle répéta bêtement, avant d’enfin bouger, pour suivre Aaron. « J’aurais bien besoin d’un verre. » Ou de plusieurs, ou de toute une bouteille, comme si une bonne cuite pouvait effacer tout ce qui n’allait pas chez elle. Est-ce que l’alcool, pourrait le faire taire le monstre ? Silas avait raison et elle ne savait plus quoi faire maintenant pour redevenir, au moins un peu, celle qu’il avait aimée. 
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Aaron Trager
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MessageSujet: Re: (aaron), it's where my demons hide.   (aaron), it's where my demons hide. Icon_minitimeSam 3 Juin 2017 - 9:15

it's where my demons hide.
Elizabeth & Aaron



Si Aaron est un homme prompt à céder à la colère ? Pas vraiment. Il a acquis avec les années une patience des plus exemplaires, surtout avec ces jeunes adultes en quête d’identité, ces jeunes adultes aux rapports si conflictuels avec l’autorité qu’il fréquentait chaque jour. Chaque nuit. Chaque instant de ces journées entièrement consacrées à l’orphelinat, sans qu’il ne parvienne à poser la moindre limite entre le personnel et le professionnel, sans qu’il ne parvienne même à s’instaurer à lui-même des restrictions sur son implication dans la gestion de ses pensionnaires. Alors non, Aaron n’est pas un homme colérique, coléreux, exagérément susceptible. Avant de hurler, avant de toner, avant de crier, il préfère le plus souvent un regard éloquent, une voix posée mais ferme, une écoute attentive et lourde de sens. Avant de s’énerver, il préfère chercher à comprendre et forcer l’autre à l’introspection. Pourtant, à certaines occasions, la patience si chère à Aaron est dilapidée en quelques secondes. Quelques respirations suffisent pour disloquer son calme. Et lorsqu’en plus, des émotions fortes l’environnent, il a beau savoir garder une distance relative avec le reste, les cuivres et les percussions qui tonaient la colère d’Elizabeth un peu plus tôt l’ont atteint sans qu’il n’y prenne garde.

Alors oui. Aaron est présentement en colère. Alors oui, Aaron est sur les nerfs, et si sa main revient teintée d’un sang qui perlait à ses narines, ce n’est pas pour autant qu’il va reporter la discussion qu’il compte avoir avec la mutante et amie de longue date. Elle a bien des raisons d’exploser, ça il serait bien placé pour le nier, mais, bon sang, elle n’a aucun excuse pour avoir perdu le contrôle, surtout en mettant en danger ceux-là même qu’elle entendait protéger à la base. Il n’y a que la présence de Jeremy pour convaincre Aaron de conserver - encore un peu - la tête froide, de prendre sur lui pour forcer sa propre mélodie émotionnelle à un calme relatif, afin de garder également le contrôle des émotions de son pupille et d’Elizabeth. Calme, rester calme. Essayer de se concentrer sur le principal, pour le moment, modifier artificiellement sa propre colère, dans un jeu aussi dangereux que délicat. « Je vais bien. » C’est déjà ça. « Ouais, on devrait bouger. » C’est encore mieux qu’elle en soit consciente elle aussi. Devant les mots presque hébétés d’Elizabeth, Aaron en vient à se demander si, finalement, il n’a lui-même pas aussi perdu le contrôle, forcé la chose lorsqu’il a changé radicalement la composition musicale des émotions de tous les protagonistes, un peu plus tôt. Aaron en vient à se demander s’il n’est pas allé trop loin, si le silence choqué de Jeremy n’est pas autant de son fait que de celui du hunter et d’Elizabeth, si… l’homme inspire à fond pour faire cesser immédiatement cette spirale infernale de doutes et de remises en questions. Ce n’est pas le moment, il faut qu’ils dégagent de là. Le bras du mutant se passe autour des épaules de Jeremy, pour le soutenir, quand son regard ne cesse d’aller et venir en direction d’Elizabeth. « J’aurais bien besoin d’un verre. » Il a un petit sourire crispé. « On est deux. Crois-moi, on est deux. » Et n’en déplaise à Moira, ou Maxim, qui voient d’un très mauvaise oeil la consommation excessive qu’il peut avoir d’alcool, Aaron ne va pas rechigner une seule seconde à remplir les verres, dès qu’ils seront à l’orphelinat.

Ils ne mettent d’ailleurs pas longtemps à le rejoindre, guère plus à avertir Sofiane, meilleur ami, bras droit et à l’occasion suppléant d’Aaron, pour qu’il prenne en charge dans un premier temps les quatre jeunes encore sous le choc et Aaron se retrouve donc en tête à tête avec Elizabeth dans son bureau, les yeux rivés sur la télékinésiste. Il entend son trouble, il entend les violons angoissés de son esprit, il croit entendre, également, de la fatigue et des regrets. A moins que pour ces derniers, il ne projette que ce qu’il aimerait entendre. « Tu peux fermer la porte ? Sofiane n’hésitera pas à venir nous déranger s’il a vraiment besoin de moi, mais sinon, autant qu’on soit tranquille. » Ses doigts vont déboutonner les manches de sa chemise pour les remonter, il cherche dans le meuble un mouchoir pour endiguer légèrement son saignement de nez, incapable de s’interrompre tant qu’il ne cessera pas de diffuser tout autour de lui la même mélodie douce pour étouffer autant que possible les émotions les fortes, et simplifier la tâche de Sofiane. Et la sienne, aussi.

Son bras droit gère les jeunes, lui, se sent la responsabilité de gérer l’adulte. Et difficile de savoir lequel a la tâche la plus délicate. Il ouvre un placard, sort une bouteille un peu trop entamée, deux verres, les remplit raisonnablement et reposant l’alcool, il en apporte un à l’autre directrice. « Si tu préfères de l’eau ou un jus de fruit, on a forcément ça aux cuisines, mais je me suis dit que quelque chose d’un peu plus fort… » Un soupir, il désigne les fauteuils destinés aux couples qu’il reçoit régulièrement, s’assoit dans un des trois. « Qu’est-ce qu’il s’est passé, au juste ? » Et qu’elle comprenne ce qu’elle veut par cette question. Qu’est-ce qu’il s’est passé avant qu’elle intervienne, qu’est-ce qu’il s’est passé ensuite ?


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Elizabeth Barnes
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MessageSujet: Re: (aaron), it's where my demons hide.   (aaron), it's where my demons hide. Icon_minitimeLun 12 Juin 2017 - 20:52

it's where my demons hide.
aaron trager et elizabeth barnes.

Les choix qu’elle prenait, Elizabeth, c’était le plus souvent en pensant faire quelque chose de bien. Evidemment que ça avait été son but en rejoignant Insurgency. Elle voulait sauver les transmutants qui en avaient besoin et pour y parvenir, elle n’avait, de toute évidence, pas su se poser de limite et voilà que Silas le lui reprochait. Peut-être qu’elle avait vraiment un problème pour avoir si peu d’égard pour les vies des hunters, mais vu qu’ils n’en avaient pas pour celles des transmutants, ça lui semblait être juste un revers de médaille bien mérité. C’était pas juste qu’ils massacrent des innocents et que personne ne soient capables de les foutre en prison. Tout le monde savait qu’ils étaient des tueurs, mais rien ne bougeait et quand on en attrapait un, en une poignée de semaine, il était libéré, comme si c’était normal. Callahan était libre alors que c’était un pourri, Caesar n’était pas mieux, à conduire des expériences qui n’avaient rien de légale et finissaient par la libération d’un monstre dans la ville. C’était sans parler de Lancaster lui-même qui était probablement la pire ordure de la ville. Mais non, personne n’en avait rien à faire qu’ils massacrent tout le monde pour une question de génétique, mais quand c’était les transmutants qui se rebellaient et éliminait ces types qui voulaient les tuer, tout de suite, ça devenait un crime contre l’humanité. Est-ce que c’était elle qui avait un problème de jugement pour penser comme ça ? D’après Silas, c’était une évidence ouais et c’était, définitivement pas juste.

Alors, elle était en colère, trop souvent ces derniers temps, la brune elle sentait la colère qui bouillait dans ses veines et se répandait dans son corps comme un poison contre lequel elle ne savait pas comment lutter. Est-ce qu’elle était en colère contre Silas, pour tout ce qu’il lui avait dit ? Peut-être bien ouais, parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi ce qu’elle faisait était si mal que ça, si ça permettait de sauver des vies. Elle avait tué des hunters, parfois parce qu’elle les avait suivis pour les éliminer, parfois, le plus souvent, parce que c’était le seul moyen de sauver sa vie ou celle de quelqu’un d’autre. C’était ça qui était grave non ? Qu’elle soit obligée de tuer pour sauver sa vie, parce qu’y avait des malades qui voulait la tuer. Pourquoi est-ce qu’elle devait être pire qu’eux ? Ce n’était qu’à peine un choix qu’elle avait elle. Elle préférait qu’ils soient morts avant qu’ils ne viennent pour elle ou pour n’importe quel autre transmutant innocent. Elle en voyait tous les jours au lycée, des gamins qui se retrouvaient orphelins à cause des hunters et des parents qui perdaient leurs enfants pour les mêmes raisons et ça la rendait folle de rage. Elle avait explosé aujourd’hui, à force d’accumuler tout ça, avec la certitude que l’homme qu’elle avait épousé vingt ans plus tôt ne la comprendrait jamais, c’était évident qu’elle avait explosé, ce qui était surprenant, c’était qu’elle ait réussi à tenir aussi longtemps. Elle aurait voulu qu’il meure ce hunter et ça n’aurait été que justice à ses yeux enragés.

Il serait mort, si Aaron n’était pas intervenu et peut-être qu’il n’aurait pas été le seul. Elle avait préféré la rage à l’altruisme et ces gamins auraient pu mourir à cause de ça. A cause d’elle ? Peut-être bien ouais, mais surtout à cause du hunter, s’il n’avait pas été là pour foutre la merde dans un premier temps est-ce que tout n’aurait pas été beaucoup plus simple ? Elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que si. Elle avait probablement besoin d’un verre ou de plusieurs, d’une bouteille entière pour se prendre une bonne cuite et oublier pendant au moins un temps à quel point sa vie pouvait être pitoyable parfois. Elle avait suivi Aaron jusqu’à l’orphelinat, sans broncher, probablement qu’elle lui devait au moins ça. Elle referma doucement la porte derrière elle, comme il le lui avait demandé. « Est-ce que ça va toi ? » Qu’elle demanda en désignant don nez qui saignait. Il avait l’air de pas trop mal s’en tirer, mais fallait bien qu’elle demande quand même. Si tout ça était de sa faute, c’était probablement la moindre des choses. « Merci, c’est parfait. » Elle lui adressa un sourire en attrapant le verre qu’il lui tendait. Elle préférait ça à de l’eau ou un jus de fruit, indéniablement. Elle retira sa veste, la pliant avant de la poser contre le dossier du fauteuil dans lequel elle s’installa. Elle avait l’impression qu’elle en avait pour un moment, alors autant se mettre à l’aise, ce serait mieux comme ça. Son verre entre les mains, elle baissa les yeux vers le contenu de ce dernier. Qu’est-ce qu’il s’était passé ? Elle ne savait pas trop ce qu’il attendait comme réponse. « J’ai entendu un cri, alors je suis allée voir ce qu’il se passait … Y avait ce type, il était armé, alors je suis intervenue. » C’était la version courte de l’histoire, celle dans laquelle elle n’avait pas besoin d’expliquer ce qu’il s’était passé dans sa tête à elle. Est-ce que c’était ce qu’il attendant Aaron ? Probablement, parce que ce qu’elle venait de dire, sans doute qu’il l’avait très bien compris par lui-même. « J’ai perdu le contrôle. » C’était une évidence aussi ça, mais c’était tout ce qu’elle était capable de dire pour le moment. « Est-ce que ça va aller, pour ces enfants ? » Ceux qu’elle avait ignorés, abandonnés à leurs sorts parce qu’elle avait été trop occupée à évacuer toute sa rage contre un hunter. Maintenant qu’elle était calmée, elle s’inquiétait de leur sort, évidemment, au moins, elle n’était pas un cas complètement désespéré, c’était déjà ça.
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Aaron Trager
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MessageSujet: Re: (aaron), it's where my demons hide.   (aaron), it's where my demons hide. Icon_minitimeMar 4 Juil 2017 - 22:11

it's where my demons hide.
Elizabeth & Aaron



On peut reprocher de nombreuses choses à Aaron, à commencer par sa tendance un peu trop prononcée à opter pour un verre de vin ou d’alcool dès qu’il se heurte à un problème. On peut reprocher de nombreuses choses à Aaron mais s’il en est une pour laquelle il n’acceptera aucune remarque, c’est bien sur sa capacité à gérer les enfants dont il a la charge. Ces gosses, ce sont ses protégés. Ces mômes, ces futurs adultes, ces mutants perdus, ces orphelins en quête de repère ou en cours de reconstruction, il sait comment les gérer, il voit comment les encadrer. Et il est prêt à beaucoup pour eux. Après tout, s’il leur consacre bien trop de son temps, ce n’est pas pour rien. On peut reprocher à Aaron de refuser la violence, de refuser l’agressivité même lorsque tout va dans ce sens, mais on ne peut pas lui reprocher de savoir, lorsqu’il s’agit d’éducation, opter pour les meilleurs choix. Et face à Elizabeth, il a la sale impression de devoir gérer l’un de ses jeunes en crise. Il l’entend. Il entend les émotions agitées de son amie. De sa collègue. Il entend sa colère, il l’entend comme un écho. Il a beau l’apaiser, en continu, il la sent qui couve encore, comme un brasier qui refuserait de s’éteindre, un batteur qui refuserait de s’éloigner de sa grosse caisse. Elle gronde, sa rage, elle gronde, sa colère. Et il serait bien bête de ne pas en tenir compte.

Ils sont dans son bureau, la porte est fermée afin d’être tranquille, il entend les émotions du bâtiment, étouffées par la distance, il entend encore les cris, les voix, les mots, mais il les met de côté pour se concentrer sur celle qui a perdu le contrôle. Peut-être, à ce propos, peut-être est-ce sa propre colère qu’il entend encore, d’ailleurs. Une colère qui tire sur sa mutation, comme en opposition à l’apaisement qu’il veut diffuser autour de lui, comme un écartèlement entre ce que ses propres émotions veulent transmettre et ce que lui entend offrir. Il saigne du nez, légèrement. Leur sert d’autorité un verre d’alcool à chacun. S’appuie à son bureau, se résigne à désigner les fauteuils, s’installe dans l’un sans aller jusqu’à s’y avachir. « Est-ce que ça va toi ? » Aaron a un regard pour l’autre mutante, maintient le mouchoir, le replie. « Ca va passer. Il faut croire que je ne suis pas aussi endurant que ce que je pensais. » Il faut croire, aussi, que son contrôle sur ce qu’il fait n’est peut-être pas aussi complet que ce qu’il souhaiterait. « Merci, c’est parfait. » Il sourit en retour, soupire. Et en vient au principal, sans leur laisser le temps de se perdre dans un silence dont il serait difficile de s’extirper par la suite.

Oui, vraiment, Aaron sait gérer les jeunes. Et se comporte comme le directeur avec Elizabeth, parce que c’est ce qu’il fait de manière instinctive. Sa question n’est pas fermée à l’interprétation, volontairement. Que s’est-il passé au juste ? Il veut savoir ce qu’il s’est passé, dans les faits, tout d’abord, mais aussi – voire surtout – ce qu’il s’est passé dans la propre tête de l’autre directrice. On peut tolérer, à ses yeux, une perte de contrôle chez un enfant et encore plus chez un adolescent en proie aux émotions les plus violentes et subites qu’il soit, mais on ne peut excuser un adulte conscient de ce qu’il est. Et de ce point de vue là, Elizabeth… n’est pas excusable. « J’ai entendu un cri, alors je suis allée voir ce qu’il se passait … Y avait ce type, il était armé, alors je suis intervenue. » Il la fixe sans chercher à l’interrompre. Ses lèvres se trempent dans l’alcool, en avalent une gorgée. Non, il ne dira rien de plus. Il préfère, et de loin, la laisser parler jusqu’à ce qu’elle n’ait vraiment plus rien à dire. Que s’est-il passé, Elizabeth ? La question, aux yeux d’Aaron, est encore là. Posée. Sans réponse satisfaisante. « J’ai perdu le contrôle. » Il tique instantanément, ses coudes posés sur ses genoux, un coude posé sur l’accoudoir, sa main tenant le verre. « Est-ce que ça va aller, pour ces enfants ? » Une nouvelle fois, il tique. Mais prend également son inspiration. « Sofiane s’en occupe, je leur parlerai plus tard dans la soirée, ou demain s’ils dorment. Mais ça va aller, s’il n’y a pas eu de témoins, il ne devrait pas y avoir de plainte… » Autant commencer par le plus important et le plus simple : oui, les enfants vont aller bien. En revanche pour le reste…

Aaron replonge ses rétines dans celle de la télékinésiste. « Tu as perdu le contrôle. Elizabeth : j’accepte ce genre d’explication chez un ado qui part en combustion spontanée parce qu’on lui a fait peur. Et encore, je n’accepte ça que les deux premières fois… Mais toi… Tu n’as pas perdu le contrôle. » Petit à petit, le reproche écrase l’indulgence du mutant. « Ca t’arrive souvent de ‘perdre le contrôle’ ? J’ai entendu ta colère… » Son reproche s’affirme, même, dans un ton qui se crispe. « Bon sang, il ne faut pas que ça se reproduise ! Tu ne peux pas te permettre de perdre le contrôle ! » Surtout pas en présence d’enfants que tu protèges, Aaron se retient d’achever sa phrase. « Je te remercie infiniment d’être intervenue, mais tu aurais pu, tu aurais te contenter de l’immobiliser, de le désarmer. Tu en es capable, non ? Qu’est ce qu’il s’est passé, Elizabeth ? » La question revient. Mais cette fois, Aaron entend bien l’expliciter. « Qu’est ce qu’il s’est passé dans ta tête ? »

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Elizabeth Barnes
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MessageSujet: Re: (aaron), it's where my demons hide.   (aaron), it's where my demons hide. Icon_minitimeLun 24 Juil 2017 - 16:49

it's where my demons hide.
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Elle était en colère, évidemment qu’elle l’était. Comment faire autrement dans un monde pareil ? Ce n’était pas nouveau dans sa vie, cette façon d’être rejetée par quelqu’un. Ce n’était pas parce qu’un jour, un hunter avait essayé de s’en prendre à elle que sa vision des choses avait pris une tournure pareille. Elle avait été jeune, encore une enfant quand le monde avait semblé se retourner contre elle parce qu’elle était une transmutante. Elle avait tout entendu. On avait dit qu’elle était malade au début et sa mère, elle avait cherché une solution médicale. Elle n’en avait pas trouvé évidemment. A l’époque, même les médecins ignoraient cette mutation génétique. Alors, alors, ça mère, elle s’était réfugiée dans ce qu’elle connaissait le mieux : la religion. Dès lors, la jeune Elizabeth était devenue une pauvre jeune femme, victime du diable, celle qu’on devait exorciser, pour que le démon la laisse toute seule. Mais, comme, bien entendu, elle ne s’était pas laissé faire, elle était devenue un monstre, une sorcière, qui acceptait Satan en personne. On aurait pu vouloir la cramer au bûcher que ça ne l’aurait même pas surprise. Alors évidemment, après des années et des années à subir ce genre de choses, Elizabeth était en colère contre ceux qui n’étaient pas capable d’accepter la différence. Elle était en colère contre les hunters qui s’en prenaient à des innocents, elle était folle de rage contre tellement de monde que c’était à se demander si ce n’était pas la terre entière qu’elle maudissait.

On lui avait même pris son mari, sa vie de famille, alors elle ne savait plus comment gérer tout ça et tout ce qu’elle aurait pu vouloir en ce moment, c’était de les voir morts les hunters, tous sans exception, que ce soit à leur tour de remplir les cimetières de la ville ou d’ailleurs ou qu’on laisse pourrir leurs cadavres au fin fond de la forêt comme on le faisait avec des gamins sans défense. Elle était dans une colère folle, tellement ancrée qu’il faudrait plus d’un transmutant comme Aaron, pour la calmer. Au moins, il avait eu le mérite de la calmer assez pour qu’elle arrête de frapper ce type, pour qu’elle ait l’air calme. Elle ne hurlait pas, elle n’avait pas envie de balancer les objets à travers la pièce ou de frapper quelqu’un. Elle était calme, en surface, même si dans son sang y avait cette colère sans nom qui continuait de tourbillonnait, réduite au silence pour le temps que ça durerait jusqu’à ce qu’elle n’explose de nouveau pour une raison ou pour une autre. « Si c’est parce que tu utilises ton pouvoir sur moi, tu ferais mieux d’arrêter. » Pour sa santé à lui, ce serait forcément mieux, pour elle, elle n’en savait trop rien. Elle pouvait se contrôler, tant qu’aucun hunter ne se pointait devant elle pour s’en prendre à des gamins ou à n’importe qui, qui, de toute évidence, n’aurait pas mérité son sort. Elle n’avait quand même pas voulu que les choses se passent comme ça et elle était vraiment inquiète pour ses enfants, elle était soulagée alors, qu’Aaron lui dise que ça allait aller pour eux. « Merci. » Pour eux, pour elle, pour être intervenu avant que le pire n’arrive, merci pour beaucoup de choses sans doute.

Elle avait perdu le contrôle elle. Mais pas de son pouvoir, ça non, elle avait eu la maitrise de son don encore intacte si bien que si elle l’aurait voulu elle aurait pour déplacer chaque molécule du corps de cet homme pour les détacher, qu’il explose, qu’il finisse en pièces détachées. La colère aurait pu lui permettre de faire ça, même si elle en serait sans doute morte avec. Son pouvoir n’avait définitivement pas été le problème dans cette histoire. « C’est pas ce que je voulais dire Aaron. Je maitrise mon pouvoir à la perfection, peu importe la situation. » C’était une certitude qu’elle avait ça et que personne ne pourrait jamais lui retirer. Si elle devait être dangereuse d’une façon ou d’une autre, ce n’était pas en tant que transmutante, c’était en tant qu’humaine, peut-être que c’était bien plus grave alors, parce qu’un don, on pouvoir apprendre à le contrôler, ses émotions, c’était une autre histoire. « C’est moi, que je contrôle pas. » Chasser les hunters, les tuer, c’était bête à dire, mais ça l’aider, comme si ça lui permettait de relâcher toute la pression qu’elle subissait au quotidien. C’était pour ça qu’elle avait rejoint Insurgency, parce qu’elle avait eu besoin de faire quelque chose tant elle avait été en colère contre le monde. « J’peux le faire, immobiliser quelqu’un, le désarmer. » Evidemment qu’elle en était capable, elle pourrait même facilement dire que c’était un jeu d’enfant, avec son pouvoir, elle n’avait même pas besoin de vraiment approcher la personne en question. « Mais j’en ai pas envie. » Il voulait savoir ce qui se passait dans sa tête ? Sans doute que le résultat n’était pas beau à voir. « J’veux qu’ils meurent, qu’ils paient pour ce qu’ils nous font. J’veux plus être ‘invitée’ aux funérailles d’un de mes amis ou de mes élèves. » Qu’ils crèvent tous alors, ça semblait la seule option qui pouvait sauver ses proches, ses amis, ses élèves, sa famille ou même elle. « Mon mari m’a oubliée à cause de ce qu’ils lui ont fait et sans lui, j’arrive plus à croire que le monde puisse en valoir la peine tant qu’ils seront encore là à nous massacrer. » Silas et Mina, ils avaient été ce qui lui avait toujours permis de se raccrocher à ce qu’il y avait de beau dans ce monde. Sans eux, elle n’était plus que cette boule de colère et de haine qui pouvait exploser à n’importe quel moment et tous les deux, ils la détestaient maintenant. « Il a dit que j’étais un monstre, Silas. » Alors, puisque c’était ses mots à lui qu’elle avait toujours écouté avant ceux des autres, fallait croire qu’en parlant comme ça, il avait réveillé la bête qui sommeillait en elle.  
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MessageSujet: Re: (aaron), it's where my demons hide.   (aaron), it's where my demons hide. Icon_minitimeVen 18 Aoû 2017 - 18:55

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Aaron n’est pas un homme irréprochable. Il y aurait, tout au contraire, bien à redire sur bon nombre de ses choix, sur bon nombre de ses positions, sur bon nombre de ses mauvaises manies qui vont en s’amplifiant depuis bien trop de mois désormais. Et sans qu’il ne tente réellement de les rectifier. Aaron, donc, n’est pas un homme irréprochable. Il se pense d’ailleurs plutôt lucide à ce sujet, se sentant capable de s’observer avec impartialité et neutralité. S’en croyant capable. Sans se rendre compte qu’il s’aveugle chaque année un peu plus quant à ses capacités, quant à ses possibilités, quant à ses responsabilités. Doit-il protéger tous ses pensionnaires du monde extérieur ? Assurément. Doit-il le faire aux dépends de sa santé, de la pérennité de sa structure, de sa responsabilité et de sa réputation ? Là, la réponse devient bien moins évidente. Doit-il le faire en s’enveloppant d’une aura de toute puissance, comme s’il était persuadé d’être la seule et unique personne à pouvoir agir, comme s’il l’était ? Doit-il prendre les décisions qui s’impose sans tenir compte des lois, des règles, de la morale et des usages pour la simple raison qu’il sait que c’est la meilleure chose à faire ? La façon dont il use, et abuse d’une certaine manière, de sa mutation, est une réponse à cette question. S’il le doit ? Non. S’il le fait… oui. Inconsciemment, en pensant au mieux, en visant le plus grand bien mais il le fait bien malgré tout ; en décidant de confier les jeunes à Sofiane et de s’occuper d’Elizabeth, il le fait ; en laissant sa mutation se charger de l’ensemble des émotions résonnant dans la bâtisse, au risque d’y laisser sa santé, il le fait ; en s’octroyant le droit, dans un complexe demiurge, d’influencer directement Elizabeth pour maintenir ses émotions, trop fortes, trop puissantes, trop sauvages, sous contrôle, il le fait et le refait encore.

Et il pousse même d’ailleurs un peu trop loin ses capacités, dans une surestimation évidence de son endurance. « Si c’est parce que tu utilises ton pouvoir sur moi, tu ferais mieux d’arrêter. » Les yeux du transmutant se fixent dans ceux de son amie de longue date. Arrêter ? Il en est bien incapable. Sa volonté s’avère être esclave de ce qu’il est, ses instincts s’avèrent être les maîtres actuellement pour mâter ce qu’il put avoir de lucidité. Maintenir la colère d’Elizabeth sous contrôle n’est qu’une part infime de ce qu’il exige de ses sens, actuellement. Mais il est tout simplement incapable de fermer les yeux, de se boucher les oreilles, d’ôter de l’établissement la chape de tranquillité qu’il y diffuse. User de sa mutation est une drogue, au même titre que cet alcool qu’il consomme avec de moins en moins de mesure, avec de plus en plus de résignation. Il n’arrête pas, ainsi, il se contente d’apaiser la tension exercée, d’amoindrir la pression qu’il impose, de moins forcer. Il n’arrête pas, il arrête simplement d’être acteur, devient passif et se contente de proposer à ceux qui le souhaitent un air émotionnel calme.

La conversation se poursuit, Aaron assure à Elizabeth que les enfants sont entre de bonnes mains. L’inquiétude de la directrice pour ceux qu’elle a voulu – si brillamment – défendre n’est pas sans rassurer l’autre directeur, contrairement à ses précédents propos. J’ai perdu le contrôle. Peut-il laisser ça sans réponse ? A priori non. Il s’emporte, même. Il s’emporte avec sévérité, il s’emporte avec dureté, il s’emporte avec intransigeance. Les pertes de contrôle peuvent être pardonnées à des enfants, et davantage encore à des adolescents en proie aux troubles et aux incertitudes de leur âge. Mais à des adultes ? La virulence de la réprimande infantilise Elizabeth, il ne peut s’en empêcher. « C’est pas ce que je voulais dire Aaron. Je maîtrise mon pouvoir à la perfection, peu importe la situation. » Le voilà qui fronce les sourcils. « C’est moi, que je contrôle pas. » Le voilà qui voit son visage se plier d’un air sévère. Perdre le contrôle de leur mutation, à leur âge, avec tant d’années d’apprentissage derrière eux, perdre le contrôle de leur mutation alors qu’elles sont chacune plus que dangereuse, c’est inexcusable. Perdre le contrôle de soi-même tout en gardant le contrôle de sa mutation… c’est pire encore. « Comment ça ? » Qu’est ce qu’il s’est passé, dans sa tête, dans ses yeux, à quoi a-t-elle pensée ? « J’peux le faire, immobiliser quelqu’un, le désarmer. » « Evidemment. » Mais, pourquoi ne l’a-t-elle pas fait dans ce cas ? La réponse, Aaron l’a avant même qu’elle ne la lui offre. Parce qu’elle n’en avait pas envie. « Mais j’en ai pas envie. » Et ce que ça implique lui glace le sang. « J’veux qu’ils meurent, qu’ils paient pour ce qu’ils nous font. J’veux plus être ‘invitée’ aux funérailles d’un de mes amis ou de mes élèves. Mon mari m’a oubliée à cause de ce qu’ils lui ont fait et sans lui, j’arrive plus à croire que le monde puisse en valoir la peine tant qu’ils seront encore là à nous massacrer. » Aaron reste silencieux. Son pacifisme, sa nature non-violente, tout cela lui hurle de condamner avec force les envies de meurtre de son amie. La vaccination de Celeste, en revanche… Il peut comprendre, réellement comprendre ce qu’Elizabeth lui dit. Lâche, il l’est. Un peu trop. Il aimerait s’autoriser à réduire à néant le lâche qui a vacciné sa princesse, qui lui a arraché l’héritage qu’elle tenait de sa mère. Il aimerait le pousser au suicide, annihiler en lui toutes les graines de joies, toutes les graines de colère, le réduire à néant, apathique, guère plus réactif qu’un légume. Il aimerait, il le sent en son sein, être capable de virulence. Mais il en est incapable, parce que la violence lui fait horreur, parce que ce ne serait pas lui. Alors il envie, d’une certaine manière, Elizabeth. Tout en la jugeant sévèrement du regard. Parce qu’il est ainsi. Partagé. Incroyablement lâche, incroyablement hypocrite.

Aaron reste silencieux. Cherche ses mots. Cherche sa position. S’apprête à la défendre, alors que ses convictions sont désormais bâties sur du roc fissuré. Un roc que le temps menace d’éroder, un roc que l’eau assassine infiltre. Un roc brisé en même temps que sa fille. Aaron reste silencieux. Et Elizabeth enfonce le clou, s’attirant le regard sombre du transmutant. « Il a dit que j’étais un monstre, Silas. » Là, sa réponse ne se fait pas attendre davantage qu’une respiration. Coupée. « Il a tort, tu le sais j’espère ? » Bien sûr qu’elle le sait. Mais bien sûr, également, qu’il peut comprendre qu’elle doute. Parce qu’il sait le pouvoir qu’ont les mots, lorsque c’est la personne à qui on a offert sa vie qui les prononcent. « Je… tu n’es pas un monstre. Personne n’est un monstre. Il n’y a que des gens qui font de mauvais choix. » Croit-il ce qu’il est en train de dire ? Oui, non, peut-être. Sur le papier, il y croit. Dans les faits, il veut y croire de tout son coeur. Il veut croire que s’il se retrouve un jour devant le conducteur responsable de la mort de Chiara, il saura lui pardonner, il saura ne pas abuser de sa mutation à son encontre. Il veut croire, Aaron, que s’il se retrouve un jour devant le hunter qui a agressé Celeste, il saura voire une personne avant un monstre. Il veut croire. Mais le croit-il réellement ? « Je pense que Silas ne pensait pas ce qu’il a dit. Peut-être voulait-il juste dire que tu risquais de faire trop de mauvais choix et de te perdre. Utiliser le don qu’on a reçu pour faire mal, oeuvrer dans la violence, abuser, être nocif, ce n’est pas bien. C’est ce qu’ils nous reprochent. » Ils, les humains. Aaron ne s’est jamais réellement senti humain. Il s’est toujours senti bien plus que ça, dans un dangereux équilibre entre un sentiment naturel de supériorité et la méfiance instillée par ses parents envers ce sentiment. « Et c’est en cela qu’ils nous craignent. Avoir des envies de meurtres, c’est donner de l’eau au moulin, c’est leur offrir des raisons d’être agressifs. Ce sont des animaux, mis en danger par une espèce qui peut les rayer de la carte sans difficulté si elle en prend la décision. C’est normal qu’ils aient peur. Même si on ne peut pas accepter leurs réactions, elles font sens. Il faut juste leur apprendre, nous apprendre à cohabiter ensemble. Ce sont des enfants, ce sont... » Il inspire. Que sont-ils ? Que sont ces humains aussi prompts à l’incompréhension, à l’intolérance, à la violence que les mutants le sont à la domination ? « Ca ne fait pas de toi un monstre. Mais ça fait de toi un mauvais exemple. Je ne peux rien t’imposer, mais... » Mais dans son esprit, il rajoute des instruments à la symphonie d’Elizabeth, il ajoute de la culpabilité. Et hésite un instant avant d’instiller en plus un soupçon de honte. « Tu n’as peut-être pas eu envie de t’arrêter, mais il va falloir que tu te disciplines. Tu n’as pas tous les droits. »

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MessageSujet: Re: (aaron), it's where my demons hide.   (aaron), it's where my demons hide. Icon_minitimeJeu 31 Aoû 2017 - 11:30

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Elle ne savait plus trop où est-ce qu’elle en était ces derniers temps Elizabeth. Elle avait l’impression d’avoir perdu tous ces repères quand Silas l’avait oubliée. Il avait été son ancre, le seul à pouvoir canaliser toute la fureur qu’elle ressentait. A l’époque, il n’avait pas été d’accord pour qu’elle rejoigne Insurgency, mais dans leurs discussions, il avait su épaisse les tensions qui se jouaient en elle et qui faisaient qu’elle avait eu besoin de rejoindre le groupe. Elle ne l’avait pas quitté pour autant, mais elle n’avait pas pris les choses de la même façon qu’elle le faisait maintenant. Maintenant, elle était enragée et y avait plus de Silas pour la calmer. Non, l’homme en face de qui elle se retrouvait maintenant quand elle regardait son mari, il ne faisait que renforcer sa colère. Il avait été victime des hunters, de se vaccin et fallait croire qu’elle en subissait les effets secondaires autant que lui. C’était pas juste ce qui leur était arrivé. Leur histoire avait été compliquée, à cause de son pouvoir, Elizabeth s’tait souvent retrouvée toute seule avec leur fille, Silas, envoyé ailleurs, dans un autre temps. Y avait des moments où elle l’avait détesté parfois son pouvoir et pourtant, elle détestait encore plus les conséquences qu’avaient eu le vaccin sur lui. Ce n’était pas juste, alors qu’ils pourraient enfin être ensemble, après vingt ans d’une histoire en pointillés, il ne se souvenait plus d’elle. L’ironie de situation lui laissait un gout amer dans la bouche et sa rage ne s’en faisait que plus vive.

Heureusement, ici dans le bureau d’Aaron, elle se sentait apaisée, elle savait que le pouvoir du directeur de l’orphelinat n’y était pas pour rien. Ça lui faisait du bien, de se sentir moins énervée. La frustration, elle était toujours là, ancrée dans ses veines. Mais là, elle savait qu’elle pouvait se contrôler, qu’il pouvait la contrôler et ça avait quelque chose de rassurant. Elle ne se faisait plus confiance elle-même. Comment le pourrait-elle après ce qui venait juste de se passer ? Exploser, ça avait fait du bien sur le coup, elle s’était sentie soulager, libre de passer ses nerfs sur quelqu’un qui le méritait. Mais elle avait oublié tout le reste. Les enfants à qui elle avait fait peur et qui auraient pu avoir des problèmes si Aaron n’était pas intervenu. Elle, elle s’était sentie mieux, pendant l’espace que quelques minutes. Qu’est-ce que ça voulait dire d’elle ? Franchement, plus le temps passait plus elle se posait la question. C’était si facile de se dire que Silas avait raison, parce qu’elle avait toujours eu foi en ses paroles. Alors, peut-être qu’elle était un monstre. Ça donnerait aussi raison à sa mère, où qu’elle soit, peut-être qu’elle avait toujours su que le mal rongeait sa fille, quand bien même il ne s’agissait pas du diable en personne, peut-être que sa mère avait toujours vu que quelque chose ne tournait pas rond chez sa fille et que ça dépassait le fait qu’elle ait hérité d’un pouvoir qui semblait provenir tout droit de la bouche de l’enfer.

Elle avait parlé à Aaron, avec franchise. Elle avait eu envie de tuer cet homme, elle avait envie de tous les tuer les hunters, se débarrasser d’eux pour avoir une vie meilleure, pour offrir une vie meilleur à tous les gamins transmutants de cette planète. Elle le voulait aussi par vengeance évidemment, pour ce qu’ils lui avaient pris sans crier gare, parce qu’ils lui avaient arraché une large partie de sa vie et qu’elle ne savait pas comment la récupérer. Silas ne se souviendrait probablement plus jamais d’elle et maintenant, il la voyait comme un monstre. Elle avait déposé son verre déjà bien entamé sur le meuble à côté d’elle et maintenant, nerveusement, alors qu’elle évoquait Silas, elle faisait tourner son alliance autour de son doigt. « J’ai toujours cru en tout ce qu’il disait. » Evidemment, il était son mari, elle le croyait, quoi qu’il puisse dire. Encore maintenant, ces mots étaient gravés en elle et des fois, il était difficile de croire qu’ils étaient faux. Pourtant, les paroles d’Aaron, elles ravivaient sa combativité, comme si ça suffisait à pointer du doigt l’injustice qu’on imposait aux transmutants, juste parce qu’ils étaient différents. « Mais ils étaient agressifs en premier. Tout ce qu’on fait, c’est répondre à leurs attaques. » Peut-être qu’il n’était pas question d’essayer de savoir qui avait jeté la première pierre, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de penser que les hunters avaient allumé l’étincelle et que l’incendie était parti de là. Ils auraient pu cohabiter dans le même monde, si les hunters n’avaient pas décidé de les exterminer. « C’est pas la peur qui conduit au génocide, c’est la haine. » Y avait une différence entre la peur et la haine, à ses yeux. On pouvait avoir peur sans se sentir obligé de tuer, pour tuer, fallait détester. Et ce que les hunters voulaient, c’était bel et bien un génocide. « Je sais que c’est pas la meilleure solution, mais je ne sais pas quoi faire d’autre. » De la culpabilité, elle en avait à revendre, alors elle était incapable de dire si celle qu’elle ressentait maintenant venait d’elle ou d’Aaron, tous ces sentiments étaient un sacré bordel ces derniers temps, alors c’était difficile à dire. « J’ai juste l’impression que ne rien faire, ce serait les laisser gagner. » Alors, se rebeller, lutter, se battre, ça semblait plus efficace. A la guerre comme à la guerre, comme on disait et le fait été que c’était bien une guerre qui se jouait maintenant. 
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