Sujet: take my heart, save my soul ♢ faithezekiel Lun 24 Avr 2017 - 18:10
take my heart, save my soul
La mémoire, lentement regagnée, le changement ne l'avait pourtant pas épargné malgré sa lutte armée pour ne pas se préoccuper de ces maux. La mort de Joachim, ne fut guère ardue, mais la guerre qu'elle vint à mener en récupérant les souvenirs de son enfance chez sa famille, vint à lui rendre ce qu'elle tentait désespérément de fuir : son identité, son nom et les raisons de son abandon. De tourner le dos à cette vie, de s'en aller de tuer pour le plaisir de protéger au nom d'une cause fantôme, les dogmes étaient tombées, encaisser, comme toujours. La mutante voyait pourtant, en ce passé un point agréable : Cesare. Revenu bien avant la mort de son frère, il ne fut jamais un calvaire, mais toujours un être qui était précieux à son cœur et jamais vicieux envers son âme. L'invitation à ce jour, sembla évident pour l'un quand pour elle, demander à se faire accompagner le fut beaucoup moins. Un refus aurait été toléré, mais il accepta sans démontrer une forme de rejet : il accepta, Ezekiel, accepta. Lorsqu'elle vint, à devoir lui expliquer que Cesare ne pourrait jamais la nommer « Faith » et qu'il allait donc l'entendre parler de « Skylar », à chaque fois qu'il allait l'évoquer : il accepta. De supporter le spectacle, des souvenirs d'un passé dont elle était foutrement incapable de parler de vive voix et qui n'auraient de sens que pour elle : il accepta. Cela prouvait, une nouvelle fois, combien il oserait toujours plus s'adapter à elle, qu'elle ne le pourrait jamais pour lui même si elle essayait de soigner sa nature associable. Pour la première fois, depuis des années : Faith allait sortir au bras de quelqu'un. Cela ne s'était pas vu, depuis son ancien mentor. Sans doute que Cesare viendrait à commenter sa couleur de cheveux, puisque n'étant pas son blond naturel, mais des longs cheveux châtains clairs parsemés de mèches. Le tout plaqué d'un seul côté avec une robe bustier courte et bleue. Faith restait fidèle à elle-même, en surface et pour une fois, elle s'en vanterait : le sourire sur son visage était sincère, au reflet de la joie du moment, de cet instant précis face à ce miroir en train de se repoudrer. La mutante observa vaguement ce reflet, ce visage qui avait récupéré, face à la fatigue envolée et face à son arrêt des voyages trop nombreux à Détroit.
Quittant finalement la pièce pour se retrouver au sein de la grange. Magnifiquement décorée, il fallait bien l'avouer. Des lumières radieuses, un environnement calme qui semblait occulter le monde extérieur sa colère et sa misère. Les gens riaient, souriaient et le comité restait « correct ». La mutante conservait en mémoire ces grands mariages, ceux outrageusement recherchés qui en devenaient ridicules. Cela en devenait plaisant d'admirer à la fois la simplicité et l'amour du détail. La demoiselle balaya la salle du regard pour croiser la silhouette de Cesare en train de discuter. Il était élégant. Faith pourrait complimenter er Isolde, en long et en large, elle serait sincère : mais elle était là pour Cesare, pour cet ami qui grandissait beaucoup plus vite qu'elle. La mutante le revoyait gamin, l'imaginant avec un costard et un nœud papillon pour enfants, comme n'importe quel gosse. La mutante laissa échapper un sourire, pour finalement arriver au niveau d'Ezekiel dans son dos, déposant une main sur son épaule avec un sourire en coin. « Ne jamais laisser un homme seul à un mariage, j'devrais appliquer cette devise. » Déposant une bise sur sa joue en venant nouer sa main à celle du brun déposé sur la table. S'installant à nouveau à ces côtés, quand tous les invités s'étaient lancés dans une quête à la conversation, au gâteau ou tout simplement aux félicitations pour le jeune nouveau couple marié. « Cela fait-il remonter des souvenirs, monsieur Blackwell ? J'aurais adoré te voir au centre de l'attention une journée entière, cela devait être très intéressant. » Il lui avait toujours parlé de Constance, comme une personne, aujourd'hui, Faith s'intéressait à l’événement le plus heureux de sa vie. Elle n'était pas dans l'équation, et elle s'en moquait.
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Lun 24 Avr 2017 - 18:10
