(Priam) | I can't make you want the truth, It's up to you
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Hippolyte Caesar
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Sujet: (Priam) | I can't make you want the truth, It's up to you Mer 26 Oct 2016 - 11:04
I can't make you want the truth, It's up to you
Hippolyte & Priam
Justice et honnêteté avaient toujours été des termes aux contours flous pour Hippolyte Caesar. S'il était d'une intransigeance sans bornes dans son travail et l'éducation de ses enfants, il considérait en revanche que toutes les autres règles existaient pour être transgressées. Aussi n'était-il pas l'homme le plus honnête qui soit, et encore moins un type qui n'aurait rien eu d'autres que des pensées pas très chastes sur la conscience. Il manipulait, arrangeait, soudoyait, tout ça dans un but de contrôle total de son existence et de celles de son entourage. Si avec certains, les mots suffisaient, les menaces douces ou encore le chantage, avec d'autres il fallait se montrer un peu plus convaincant. Généralement, son arme de prédilection se présentait sous la forme de coupons de papier vert, qu'il distribuait sans se soucier un seul instant du regard réprobateur que pouvaient lui lancer les pères fondateurs représentés dessus. Tout ce qu'Hippolyte Caesar voulait, il l'obtenait.
Ce jour-là, il savait que le challenge serait autrement plus complexe à relever. Amadouer quelqu'un, c'était une chose. Falsifier des données, c'était dangereux, et il en avait fait les frais après l'affaire malaria qui avait bien failli mettre un terme à sa carrière. Mais cette fois, il s'attaquait à quelque chose de plus compliqué encore. Cette fois, il lui fallait s'arranger pour que des preuves soient suffisamment inexploitables pour rentrer une enquête stérile. C'était contraire à la loi, à la morale, à la justice, et à tout ce qui aurait dû le faire culpabiliser. Mais voilà, Hippolyte avait besoin du responsable vivant et libre, plutôt qu'en prison ou mort. Il lui en avait fallu, des heures de négociations, pour parvenir à son but ! Il le connaissait depuis longtemps, l'expert de la police scientifique qui était en charge de l'enquête. Il lui avait plus d'une fois fourni un matériel de pointe pour faciliter son travail, mais lui promettre le tout gratuitement n'avait pas suffit à convaincre le type de mettre son éthique de côté. En revanche, s'engager à régler entièrement les frais d'hospitalisation de sa jeune fille malade... Ça, ça avait eu le don de faire réfléchir le type.
A présent, au commissariat, les agents parlaient à voix basse, se demandant comment ils allaient faire sans la moindre preuve tangible, alors même qu'ils tenaient le coupable et le cuisinaient depuis plusieurs heures en salle d'interrogatoire. Adossé au mur dans un coin de la pièce, Hippolyte restait de marbre face à cette situation. Il avait ajouté à l'équation un témoignage criant de vérité, qui avait orienté les policiers vers une autre piste, les éloignant du jeune mutant qu'il cherchait, paradoxalement, à faire sortir du commissariat. Finalement, il se dirigea vers la salle d'interrogatoire, laquelle n'était même pas gardée par manque de personnel, ouvrit la porte et vint s'asseoir en silence face au détenu. Il avait l'air fatigué, épuisé, même, par des heures de questions sans réponses. Sans un mot, Hippolyte commença à ouvrir le dossier du jeune homme et le parcouru brièvement. Un mutant. Pyrokinésiste, qui plus est. L'une des plus dangereuses mutations qu'il ait jamais vu, l'une de celles qui l'aurait poussé à éradiquer la menace d'une balle dans la tête sans même réfléchir. Une mutation qu'il aurait dû haïr, mais qui attisait sa curiosité plus qu'autre chose.
« Priam Mikaelson, c'est ça ? »
Pas un bonjour, un comment allez-vous, pas même un café et une viennoiserie pour l'amadouer. Il releva les yeux, fixant le jeune homme avec son amabilité légendaire et repris :
« Ce n'est pas très malin pour un mutant pyrokinésiste de jouer avec sa mutation dans le cadre d'un meurtre... Ne regardez pas les murs comme ça, il n'y a ni micros, ni caméras. »
A vrai dire, c'était ce qui aurait pu accuser le jeune homme d'entrée de jeu : sa mutation. Contrôler le feu, c'était manipuler à sa guise la température des flammes, l'orientation, le degré de combustion... Dans la panique, ça rendait l'identification du mutant bien plus simple. Hippolyte referma le dossier et croisa les doigts sous son menton.
« Je ne suis pas flic ni avocat. En revanche, je peux vous faire sortir d'ici. »
Sujet: Re: (Priam) | I can't make you want the truth, It's up to you Sam 29 Oct 2016 - 21:33
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Priam n’avait jamais eu tant de mal à faire taire le silence grondant sous son crâne, éteindre le feu de ses errances au fin fond de ses pensées. Quelque chose semblait froissé chez l’homme recroquevillé sur sa chaise, les mains tendues vers l’anneau auquel les chaines à ses poignets étaient nouées. Quelque chose semblait avoir été arraché à cet animal sauvage ne demandant qu’une étincelle afin de partir en fumée. Le Phoenix prêt à renaître de ses cendres semblait peiner à garder la tête haute. Les prunelles rougies par l’inquiétude le rongeant de l’intérieur, il semblait à peine capable de tenir en un seul morceau. La nuit avait imprégnée les prunelles du mutant au point que l’azur de celles-ci avait perdu de son éclat. Au point qu’il peinait à dissocier les tâches incrustées dans le plafonnier de cet halo malade s’échappant péniblement du néon fatigué. Fatigué il l’était, terrassé par cette vie qui s’amusait de ses travers. Le silence étaient parfois entrecoupé d’éclats de voix, celle de cette femme au regard incendiaire et aux paroles acerbes. Le Mikaelson n’avait pas les mots, il les avait perdus au moment où les flics lui étaient tombés dessus. Il avait passé la nuit à les chercher, trouver la force de montrer les crocs face à ce mépris jeté à son visage. Pourtant, quelque chose semblait éteint chez l’ancien gamin des rues. A croire qu’ils avaient finalement réussi à lui faire ravaler sa langue à l’impudent qui s’amusait à danser de toits en toits sous une lune bien plus clémente que son amant. A croire qu’il ne pouvait arracher à ses pensées le carmin consumant sa conscience depuis qu’il avait quitté la demeure du Styne. Malgré leurs propos, ces phrases monocordes balancées à son visage avec l’effronterie d’un parieur sachant avoir gagné d’avance, Priam se refusait à craquer. Il ne voulait pas retourner en prison, pas comme ça, pas maintenant. Pas pour cette enflure lui ayant volé déjà bien trop de choses. Le mutant avait encore trop de choses à réaliser, trop d’erreurs à réparer avant de disparaître à nouveau derrière ces barreaux où les âmes se meurent. Pour la énième fois de la soirée, l’inspectrice s’amusait à contempler les traits défaits de l’assassin en exhibant les photos de la salle de crime. Entre cendres et sang, Priam ne savait pas où il avait abandonné son innocence, abandonné les derniers fragments de l’homme intègre qu’il avait tenté d’être. Au final, peut-être n’était-il que la copie conforme de son paternelle. Egoïste amer incapable de faire passer quoique ce soit d’autres avant lui-même ou de ne pas se retrouver obligé à recoller les pièces brisées d’une vie s’amusant à voler en éclat. La nuit semblait s’être invitée en la chair du brun, son écrin nacré consumant l’envers de ses paupières jusqu’à ce qu’il ne sache fermer l’œil. Incapable de grappiller les fragments élusifs d’un repos lui étant refusé, c’est la bile lui remontant dans la gorge qu’il croassa : « Est-ce que j’ai droit à un appel ? » La demande était ingénue, le Mikaelson incapable de visualiser la personne qu’il pourrait chercher a atteindre de l’autre côté du fil. Il n’avait pas assez d’argent pour un avocat, pas même l’espoir de ce sortir de ce pétrin dans lequel il s’était fourré. Les preuves étaient accablantes, la sentence déjà rendue. C’était la prison à vie où l’obscurité pour de bon, cette fois-ci il ne semblait pas exister d’alternative. Peut-être aurait-il pu joindre Aspen, lui dire qu’il quittait la ville. Peut-être qu’il aurait pu lui offrir ses derniers mots avant que le givre ne le fasse taire définitivement. Cela lui semblait si compliqué, mentir à la Wolstenholme en espérant qu’elle ne soit pas assez buté que pour lui arracher la réalité de sa situation. Noeh serait certainement plus facile à berner, quelques belles paroles croassées dans le combinée afin d’amadouer le brun et laisser le devoir à ce dernier d’annoncer la nouvelle. Il n’osait songer aux paroles incapables de s’échapper de ses lèvres s’il osait composer son numéro à elle. Affrontant les inflexions assoupies de cette voix qu’il connaissait au point de pouvoir en imaginer la douceur lorsqu’il n’espérait plus rien. Il pourrait se contenter de ce silence-là. Sonner à Octavia et recevoir comme amnistie le souffle indolent de la belle certainement à moitié endormie. Il aurait pu, si le souffle froid de son chien de garde n’avait pas craché la sentence avant de le laisser à sa solitude une fois de plus. L’obligeant à affronter les démons s’étant invité sous sa peau, rongeant ses songes de leurs babines retroussées. La gorge nouée, incapable de se défaire de ce froid l’ayant pris au creux de l’estomac une fois les menottes placées à ses poignets, il se demandait si son père avait vécu cela avant lui. Les heures de silence. Les heures d’attentes. Les mots crachés à son visage alors que les photos étaient glissées sous son nez pour qu’il contemple le fruit de son labeur. La chair scarifié, le mobilier calciné. Rien que leur contemplation arrivait à rendre le pyrurgiste malade, ce dernier bien incapable de réfréner cette bile consumant sa trachée. Il était malade de ce qu’il avait. Malade de cette lutte pour sa survie l’ayant mené à écraser le crâne du Styne au point qu’il ne sache plus qui de l’homme immobile ou de lui était celui s’éteignant sur la carpette hors de prix. Recroquevillé contre lui-même aussi confortablement que possible avec ses mains attachées à la table, il cherchait dans son propre contact le réconfort qu’il ne saurait obtenir une fois renvoyé dans sa cage. Lorsque la porte s’ouvrit à nouveau, bête à terre et pourtant refusant à ses geôliers la joie de le voir gémir à la lune, il se redressa vivement pour affronter l’inconnu du regard. « Non, vous vous êtes trompé de salle d’interrogatoire, ça se voit bien que je suis une Julia. » Malgré l’orage dévastant l’intérieur de son être, l’arctique s’étant répandu dans ses veines, le brun était toujours aussi cinglant face à ces forces de l’ordre qu’il méprisait depuis sa plus tendre enfance. De toute évidence, cet homme en particulier ne semblait pas le moins du monde perturbé par cette petite démonstration d’arrogance. Tout du contraire, car déjà il remettait Priam à sa place, inquiétant ce dernier incapable de réfréner les mouvements erratiques de ses prunelles dans tous les recoins. Cela ressemblait à une nouvelle tactique, quelque chose de plus insidieux que précédemment. Les poulets cherchaient à lui arracher des aveux ? Alors que le Mikaelson peinait à comprendre ce qui se passait, son nouveau geôlier au contraire semblait parfaitement maitriser la situation. « Parce que je devrais prendre pour argent comptant les propos d’une saloperie de poulet ? » S’enfonçant dans son siège, frémissant face au raclement de ses menottes contre le métal de la table, le brun ne possédait rien de cette superbe qu’il tentait amèrement d’afficher. Perturbé par le petit jeu de l’homme lui faisant face, incapable de mettre le doigt sur cette imposture faite de prestance et exultant les bonnes manières d’une personne vivant dans l’abondance, il n’eut pas longtemps à attendre avant que ce dernier ne lui montre ses cartes. « J’ai déjà perdu plus que ce que j’avais à gagner la dernière fois qu’on m’a proposé ça. » Les yeux posés sur le dossier que venait de refermer cet autre ayant le sadisme de lui proposer un échappatoire là où ne lui restait plus qu’à accepter la réalité. On ne se faisait pas arrêter deux fois sans en payer le prix et Priam se demandait s’il n’aurait pas dû laisser Octavia gérer les choses depuis le début. Sans la belle il n’était clairement qu’un bon à rien se précipitant tête la première droit dans le mur. « Je sais pas si vous êtes magicien, mais peu importe ce que je peux vous offrir, j’ai l’impression que ce que vous proposez est impossible. » Et même si ça devait être faisable dans le royaume des possibles, il devait résister à cette tentation d’arracher les chaines présentement à son poignet pour en nouer de nouvelles à sa gorge.
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Sujet: Re: (Priam) | I can't make you want the truth, It's up to you Dim 4 Déc 2016 - 18:51
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Hippolyte & Priam
La première chose qui frappa Hippolyte, ce fut l'insolence dont fit preuve le jeune dès la première phrase. Visage différent, timbre de voix plus grave, mais même vocabulaire : en quelques mots, il lui rappelait déjà Marius. Et ce n'était pas un compliment, car c'était aux mauvais côtés de son fils que Priam lui faisait penser. Qu'était-ce donc que cette génération désagréable, peuplée de jeunes rebelles dont la première réaction était de se dresser face à tout ce qui pouvait se rapprocher de près ou de loin d'une figure d'autorité ? Hippolyte jeta au Mikaelson un regard glacial avant de s'asseoir.
« Dois-je vous appeler Julia, Priam, ou bien cette crise identitaire est seulement passagère ? »
L'entrevue n'allait pas se passer comme prévu, le jeune homme n'allait pas dire amen à tout ce qu'Hippolyte lui proposait, et il sentait d'avance que la lassitude allait le gagner dans les dix minutes à venir. Et il n'était pas au bout de ses peines ! Levant les yeux au ciel, il se demanda ce qu'il pouvait bien y avoir dans son ton, son expression ou sa gestuelle pour qu'on remette continuellement en cause ses paroles. Il fallait donc qu'il lui déballe son cv pour que l'autre le croit ? Il avait vraiment l'impression d'avoir Marius en face de lui. Marius qui ne le croyait pas lorsqu'il lui disait que oui, il était déçu, mais que non il ne le détestait pas, qui l'envoyait bouler lorsqu'il lui disait qu'il regrettait tout ce qu'il avait pu faire ou dire, de cette promesse non tenue 20 ans plus tôt, à cette balle qui le hantait depuis des mois, Marius qui s'obstinait à dire que son père était un menteur, parce que c'était plus simple que de chercher plus loin. Et bien là, c'était la même chose. C'était plus simple pour le détenu, certainement, de se dire qu'il avait face à lui un policier menteur plutôt que d'admettre qu'il avait potentiellement un allié dans le merdier dans lequel il s'était fourré tout seul comme un grand.
« Vous croisez souvent des policiers en costume taillé sur mesure dont le prix vous ferait dresser les cheveux sur la tête ? Pour le moment, vous n'avez pas besoin de savoir qui je suis, juste d'accepter que je suis ici pour vous aider. »
Hippolyte était un homme orgueilleux, il aimait qu'on le craigne, il aimait impressionner, mais par-dessus tout, il aimait que l'on ait conscience de son rang social d'un simple coup d’œil. Or, être comparé à un vulgaire membre des forces de l'ordre avait tendance à le blesser dans sa vanité.
« Je n'ai pas vocation à vous mettre en prison, Priam, c'est même plutôt l'inverse qui m'amène. »
Priam était méfiant, et c'était tout à son honneur. Après tout, il aurait été bien inconscient d'accepter d'entrée de jeu les belles promesses d'un inconnu sans remettre en doute sa parole une seule seconde. Patient, Hippolyte croisa les doigts sous son menton.
« Certes, mais la dernière fois que quelqu'un vous a proposé ça, ce n'était pas moi. Mes promesses, je les tiens. »
Du moins essayait-il, car il ne pouvait s'empêcher d'entendre la voix pleine de reproche de Marius lorsqu'il disait cela. Hippolyte n'était pas magicien, il était milliardaire, et dans un monde gouverné par l'argent, où quelques liasses de billets suffisaient à délier les langues ou ouvrir toutes les portes, c'était du pareil au même. Il lui suffisait de graisser les pattes qu'il fallait pour que les menottes du jeune homme sauve et qu'on le mette dehors avec des excuses et un tapotement compatissant sur l'épaule. Mais encore fallait-il que le principal intéressé accepte...
« Rien n'est impossible, il suffit de connaître les bonnes personnes et d'avoir un peu d'argent à dépenser pour les causes qu'on pense perdues. Vous avez fait un travail de sagouin, laissé des preuves un peu partout, et croyez-moi, le meilleur des avocats vous conseillerait de plaider coupable pour alléger votre peine plutôt que de chercher à défendre le contraire. Soit vous acceptez mon offre, je fais blanchir votre casier judiciaire et l'enquête sera scellée, soit... Je vous souhaite bon courage en prison, celle de Radcliff est on ne peut plus inhospitalière. »
Ça, Hippolyte en savait quelque chose, pour y avoir passé presque deux mois. C'était bien beau de se pointer en sauveur, encore fallait-il exposer rapidement le pourquoi du comment, avant que le Mikaelson ne se demande vraiment pourquoi un type pareil se pointerait pour venir lui sauver la mise, et ce sans contrepartie.
« Je vous rassure tout de suite, je ne fais pas ça par bonté d'âme et je n'ai pas pour habitude de voler au secours des meurtriers. J'attends un peu plus de vous que de la gratitude. »
Croisant les doigts sur la surface froide de la table, il se pencha légèrement, adoptant un ton de conspirateur.
« Je recherche une personne qui m'est chère... Mon fils aîné. J'ai bon espoir que vous puissiez m'aider à le retrouver... »
Que n'aurait-il fait pour un membre de sa famille ? Plus encore pour Martial, en qui il avait placé tous ses espoirs, et avec qui il espérait bien renouer le contact.
Sujet: Re: (Priam) | I can't make you want the truth, It's up to you Mer 28 Déc 2016 - 0:13
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L’espoir, le brun l’avait perdu au détour des errances jonchées de ses erreurs. Il l’avait perdu au plus profond d’une obscurité sans nom l’ayant amené à cet instant damné où il faisait face aux pires craintes de sa déraison. Enchainé comme un animal dangereux, les chaines à ses poignets le trainant vers les profondeurs de cette prison résidant au plus profond de sa propre chair. Dans un doigt levé bien haut vers ces impostures prétendant défendre une justice que tous bafouaient sans la moindre vergogne, Priam s’était intronisé fils abandonné d’une génération dont tous les fanaux s’étaient éteints entre les doigts de géniteurs incapable de les guider en leur prenant la main. L’homme n’avait pas conscience de la véracité de ses propos, faisant face au fruit d’un dieu sans visage, d’un homme aux mille faciès incapable de décider qui résidait sous le masque. « Faites comme bon vous semble, peu importe le nom, on sait tous les deux que ça n’a plus vraiment d’importance » Pas quand l’épée de Damoclès résidant au-dessus du Mikaelson n’attendait que la confirmation de son heure. Face à cette opulence suintant des manières, de la tenue, de la personne, l’ancien vaurien se retrouver oppressé par tout ce qu’il abhorrait. Forcé de garder la tête haute, affronter une dernière fois toutes ces choses qu’il avait appris à mépriser à un âge où d’autres apprennent à tenir sur leurs guibolles encore fragile, si l’homme n’avait rien d’un loup il en prenait l’habit afin d’en plagier la rage. Toisant l’homme de haut en bas, Priam ne pouvait nier le lustre si peu semblable aux flics qu’il avait connu tout au long de son existence. Les mots de l’étranger inquiétait le pyrurgiste qui n’arrivait à comprendre pourquoi un homme de la trogne de celui lui faisant face irait se perdre à une heure aussi propice dans un commissariat afin de confronter un repris de justice qui n’attendait que de retourner derrière les barreaux. Les propos de cet étrange énergumène ravivèrent une flamme que le brun tentait douloureusement d’éteindre, consumant toutes ses forces à éteindre cet espoir fou d’éviter une nouvelle fois ce vers quoi sa destinée le trainait irrémédiablement. Montrant les crocs afin de ne pas dévoiler ses faiblesses, l’ex-taulard attendait au bord d’une frontière dont on ne revenait pas le coup de pouce le jetant à l’oubli où la poigne l’arrachant à cette noyade préméditée. Désabusé par une vie lui offrant la gloire à portée de ses doigts avant de lui arracher toutes les choses lui étant chère, un rire sec s’échappa de ses lèvres desséchées par l’attente agonisante alors qu’il mimait un salut arrogant des hors propos face à cet homme qui n’avait rien à faire là. « Bien sur mon bon m’sieur. Bien sur. » On lui avait bien trop de promesses pour qu’il puisse encore croire en la valeur de celles-ci. Les belles paroles n’engageaient jamais que ceux les recevant. Malheureusement, ceux les professant s’oubliaient souvent avec le temps. Prêt à bondir face à la moindre inconsistance dans ses vagues promesses, le Mikaelson ne put se retenir de soupirer face aux commentaires déplaisant de ce bon prince venu l’arracher aux troubles dont il ne savait rien. « Comme si vous auriez pu faire mieux en essayant de ne pas tâcher vos précieux vêtements. » Malgré ses provocations, le pyrurgiste n’obtenait aucune réaction de l’étranger maîtrisant parfaitement cette placidité qu’il affichait sèchement. D’une certaine manière, l’enchainé éructait de ne pas pouvoir détrôner ce roi de pacotille venu faire de la charité auprès des âmes damnées. Il pouvait bien lui jeter ses billets au visage que le mutant n’aurait bu ses paroles avec moins d’amertume face à cette composition dont son vis-à-vis faisait preuve. Forcé de l’écouter là où il aurait souhaité faire taire cette voix de la déraison lui offrant trop de souhaits auxquels se raccrocher, lorsque son masque s’effrita pour découvrir la véritable raison de sa visite le brun aurait aimé lui faire ravaler ses belles paroles. A force de foncer droit dans le mur, Priam avait fini par s’en éclater les dents, se déchirer les gencives sur tout ce verre pilé qu’il avait avalé à force de déconfiture. Comme tant d’autres, l’étranger n’avait d’autres souhaits que d’obtenir le fruit de ses transactions, rachetant l’âme du démon afin d’en voir la rage meurtrière si cela devait se faire. L’océan de ses prunelles contemplant les iris d’acier de son interlocuteur, le désespéré se perdait au détour des bons sentiments d’un père de famille. Un père n’ayant certainement rien à perdre. Priam résidait dans la paume d’un homme reposant à la tête d’un empire dont il ne savait rien. Midas consacré en cette époque où l’argent emportait les gens quand leurs valeurs auraient dû leur donner la force d’avancer. Le mutant souhaitant tant rejeter en bloc cette offre dont la folie arrivait à entacher le carmin tatoué à l’envers de ses paupières. Il aurait voulu avoir le loisir de contempler une alternative bienpensante à cette situation dans laquelle il sombrait en des territoires inconnus. « Qu’est-ce qui vous fait penser qu’un homme de mes… qualités puisse retrouver ce fils égaré ? » Plus précautionneux que la dernière fois qu’il avait forniqué avec le diable, signant le contrat d’une reddition dont il était le seul vaincu, l’incarcération et ses promesses de fin lui paraissait moins violente que ce que le Styne avait prévu pour lui en son temps. « Vous venez de dire que j’étais un meurtrier, qu’est-ce qui m’empêche de tenir ma réputation et de me retourner contre vous ? » Si ce n’était une âme trop douce pour un monde peuplé de loups affamés.
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Dernière édition par Priam Mikaelson le Dim 29 Jan 2017 - 21:18, édité 1 fois
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Sujet: Re: (Priam) | I can't make you want the truth, It's up to you Dim 29 Jan 2017 - 19:39
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A bien y regarder, Marius et Priam avaient plus d'un point en commun. Une propension naturelle à s'attirer des ennuis avec la justice, une grande gueule et une langue beaucoup trop pendue pour leur propre bien, une mutation qui en faisaient des cibles idéales pour les gens comme Hippolyte. La différence étant que Priam était passé à l'acte, lui. Il avait tué, et sa culpabilité était tellement évidente qu'aucun avocat ne se risquerait à le défendre pour le faire sortir à l'issue du procès. On ne lui conseillerait que de plaider coupable pour alléger sa peine, et il retournerait passer quelques belles et brillantes années derrière les barreaux.
« Ça n'a plus vraiment d'importance ? Et pourquoi tante de défaitisme ? Il est vrai qu'entre votre dernier passage en prison et ce meurtre, pour peu que l'individu que vous avez tué ait une famille et un bon avocat, vous risquez de passer Noël dans le couloir de la mort... et ce ne sont pas des guirlandes qu'ils éclaireront sur la chaise électrique. »
Le tact, l'espoir et les mots rassurant n'étaient pas les principales qualités d'Hippolyte, il était même plutôt cynique et amer, la plupart du temps. Seulement, Priam devait avoir conscience depuis le début que son acte l'avait probablement précipité de la case sursis à celle de meurtrier à abattre. Pour l'heure, si ce n'était pas un chasseur qui venait le cueillir pendant la nuit, la justice s'en chargerait, et ce n'était pas forcément plus rassurant étant donné les circonstances. L'ennui, c'est que malgré les preuves accablantes, le Mikaelson restait sur la défensive, méfiant qu'il était à l'idée de confier sa vie et sa liberté à un inconnu. C'était compréhensible, mais Hippolyte en connaissait plus d'un qui, en désespoir de cause, se serait précipité dans ses bras en s'en remettant totalement à lui. Encore un gamin têtu, c'était bien sa veine. S'il n'avait pas été dans l'optique de récupérer Martial par tous les moyens, Hippolyte n'aurait probablement même pas pris la peine de se déplacer. Malgré son agacement, il restait calme, incroyablement posé alors qu'il proposait à un parfait inconnu de transgresser un bon nombre de lois pour le faire sortir d'un commissariat rempli de flics.
« J'aurais fait mieux, oui. Parce que je ne me serais pas précipité, j'aurais réfléchi, je ne me serais pas enfuis en laissant autant de preuves... Vous n'avez rien d'un tueur en série ou d'un individu qui prémédite ses actes comme un vrai sadique, Priam. Votre technique est brouillonne, mal organisée, et c'est probablement ce qui va vous sauver. »
A parler ainsi, le Caesar brisait son image de PDG à la puissance et l'ego démesurés pour se glisser dans la peau d'un parfait psychopathe. Il en avait tué, des gens... Il avait appris auprès de son épouse à maquiller ses meurtres avant d'adopter ses propres techniques, tant et si bien qu'il n'avait jamais été inquiété pour l'un d'entre eux. L'avantage aussi d'avoir une équipe d'avocats armés jusqu'aux dents, certainement. Soupirant, il se pinça l'arrête du nez et joignit les doigts sous son menton. Finalement, Priam allait être plus difficile à convaincre qu'il ne l'aurait cru, et la menace de la peine de mort planant comme une épée de Damoclès au dessus de sa tête ne semblait pas suffire à le convaincre qu'il valait mieux pour lui qu'il suive le Caesar s'il voulait avoir une chance de survivre. Hippolyte était peut-être quelqu'un de malhonnête en affaires, qui brouillait les pistes et utilisait des formules alambiquées dans ses contrats pour toujours avoir raison, mais il tenait ses promesses : plus d'un chasseur aurait eu en tête l'idée de tuer le mutant une fois le travail effectué, mais lui non. S'ils s'aidaient mutuellement, et bien... Ils y gagneraient tous les deux.
« Vous êtes un mutants », annonça Hippolyte comme s'il s'agissait du diagnostique d'une malade grave et incurable, « Ce qui signifie que vous avez déjà dû vous frotter à des chasseurs, je me trompe ? Il se trouve que mon fils surveillait justement un mutant pyrokinésiste peu de temps avant sa disparition... Or je n'ai trouvé que vous dans la région, comprenez donc que mon doute est légitime. Martial Caesar, ce nom vous dit quelque chose ? »
Ses yeux noirs rivés dans ceux du mutant, Hippolyte cherchait la moindre faille, le moindre tressaillement dans sa mâchoire qui lui indiquerait qu'effectivement, Priam connaissait Martial.
« Je doute que vous soyez responsable de sa disparition mais... Dans l'éventualité où ce serait le cas, choisissez donc la prison. Injection létale ou chaise électrique seront de doux châtiment comparé à ce que je vous réserverai si c'est à cause de vous que Martial a disparu. En revanche, si vous n'avez rien à vous reprocher, acceptez mon offre. Je vous fais sortir d'ici, vous m'aidez à retrouver mon fils et... Je dois pouvoir vous aider à éviter la prison pendant un bon moment. »
Pourtant tant d'altruisme de sa part ? Peut-être parce que tous les points communs entre Marius et Priam faisaient remonter une culpabilité encore trop sensible et présente chez Hippolyte. Se penchant légèrement en avant, un rictus mauvais se dessina sur ses lèvres.
« Vous pouvez vous retourner contre moi, c'est certain. Ce serait simplement dommage de vous retrouver à nouveau ici sans personne pour vous sauver la mise, cette fois. »
Se redressant, le chasseur se leva et commença à arpenter la pièce.
« Résumons, si vous voulez bien. Vous avez deux options. Ou bien vous acceptez mon offre et sortez dans l'heure, ou bien vous restez ici et je ne donne pas cher de votre avenir. Qu'est-ce que vous avez à perdre ? A moins d'avoir quelque chose à vous reprocher, je ne vois pas pourquoi vous refuseriez. »
Sujet: Re: (Priam) | I can't make you want the truth, It's up to you Sam 4 Fév 2017 - 23:18
I will need stitches to explain this massacre in my head.
D’où il venait, le Mikaelson avait appris que les barreaux n’étaient rien de plus qu’un examen de passage. Un test de bravoure que tous les gamins du quartier affronteraient un jour afin de mesurer ce courage élimé par une vie passée à l’ombre. D’où il venait, le brun n’avait jamais rencontré de figure paternelle capable de lui arracher cette amertume coincée au fond de sa gorge. Son père était à peine un géniteur et, dans le quartier, les hommes n’ayant pas fuis leurs femmes désaimés se retrouvaient bien souvent plus néfaste que leur absence dans leur foyer. Ses prunelles trop pales, trop fatiguées par une course contre la montre, une lutte contre l’indicible, Priam observait l’homme incapable d’associer l’image d’un père à ces mains trop douces, ce visage trop affable que pour avoir enfanté. Le gamin de Lexington n’avait jamais su associer la paternité à autre chose qu’aux traits tirés d’hommes plus à même d’abandonner leur progéniture que de l’aimer. Son père l’avait aimé, à sa manière un peu bancale, sans trop savoir que faire pour le montrer. Le mutant souffrait des mêmes travers, forcés cette nuit-là de contempler tous les mots qu’il n’avait jamais prononcés. Les poings crispés, incapable de retenir le dégout suintant de ses traits, le Mikaelson s’étouffait sur la bile remontant dans sa gorge lorsqu’un éclat de rire vrilla ses cordes vocales. Le visage soudainement illuminé d’une froideur caustique, il observait le vendeur d’espoir un sourire troublant étirant ses lèvres. Il aimait son humour, aimait cette manière dont il ne cherchait pas à voiler la vérité. S’il retournait en prison, le pyrurgiste savait qu’il ne resterait plus rien de lui qu’un souvenir à oublier. Les brimades du brun s’étaient finalement retournées contre ce dernier. Le bon prince lui offrant une clémence damnée maitrisait la glace de ses mots avec une précision chirurgicale, développant son propos sans manquer un battement pour rabaisser son opposant dans un seul souffle. Rares étaient les personnes du gabarit du Caesar à Lexington. Encore plus en prison. Plus habitué à dialoguer avec des personnes possédant une répartie inférieure à la sienne, il était rare que Priam subisse la frustration de se frotter à un mur en cherchant à provoquer autrui. Pourtant, cet homme sorti de nulle part ne perdit pas une seconde pour évoquer sa supériorité et le manque de distinction du futur incarcéré lui faisant face. Leur échange avait quelque chose de dégradant pour Priam. Lui qui avait passé sa vie à s’élever au-dessus de ses origines, contemplant le toit du monde en profitant des hauteurs, l’homme lui faisant face se retrouvait juge et juré dans une affaire dont il ne savait rien. Sans plus qu’un dossier incomplet, quelques feuilles traduisant mal les tenants et aboutissant d’une histoire s’achevant sur un point d’orgue sanglant, l’homme s’était déjà fait une idée du mutant. Le Mikaelson pouvait clairement l’entendre à la manière dont il prononça ses mots comme une sentence, un diagnostic n’ayant autre issue que la mort. Malgré le mépris qu’il portait aux hommes de la trempe de son sauveur, le brun se retrouva à l’écouter parler de son fils et de sa disparition. « Martial Caesar ? Vous ne l’avez vraiment pas gâté niveau sobriquet. » Soutenant les prunelles inquisitrices du père désenfanté, Priam le défiait silencieusement de vocaliser ce qu’il pensait. Les menaces du Caesar avaient quelques choses glaçant. C’était surement dû à la froideur et le calme avec lequel ce dernier les assénait. Dans la bouche de l’homme il s’agissait simplement d’une possibilité comme une autre. Le Mikaelson s’éteignant dans une prison de l’état ou se retrouvait prisonnier d’un châtiment qu’il pouvait s’imaginer sans mal inhumain. Les traits tendus par la fatigue, par le poids de ces menaces faites à mi-mots, à mots trop légers pour porter le poids de ces horreurs-là, il était lassés par toutes les menaces proférées à son égard. Les policiers, les hunters, le Caesar. Il y avait toujours quelqu’un pour lui courir après. « Comme vous l’avez dit, je n’ai rien d’un gars qui prémédite ses actes, peut-être un meurtrier mais pas un serial-killer. Vous pensez que j’aurais pu cacher Caesar Junior et puis que je me serais fait choper pour un massacre ? » Approchant son visage de ses mains liées à l’anneau au centre de la table, il pinça l’arrête de son nez las et éreinté. « Les menaces sont vides si vous êtes persuadé de ne pas avoir à les appliquer. » Le Caesar semblait certain de l’issue de cette rencontre, certain de l’innocence de Priam dans l’affaire impliquant Martial. Il n’y avait qu’à songer un instant à la manière dont l’homme était entré dans la salle d’interrogatoire. Celui-ci possédait le monde entre ses doigts et ne l’avait certainement pas gagné à force de paris insensés. Le mutant n’était pas idiot, mais pour le coup il faisait surement face à plus fort que lui et son interlocuteur le savait. Rien de plus que un silence épais enserrant ses lèvres, le pyrurgiste écoutait le chasseur sans réagir à ses propos et son allure guindée de vainqueur. Il se contentait de rester muet face à sa répartie froide, l’observant se lever alors qu’il exposait finalement la seule chose véritablement importante de leur échange. Les yeux posés sur l’homme trônant fièrement au cœur d’une pièce mal éclairée, le principale et unique suspect d’un cas de meurtre sur le point d’être résolu lui faisant face, il ne manquait qu’une foule pour acclamer le conquérant et le conquis souffrant son inimité. La proposition du Caesar était implacable et Priam savait que dès lors qu’il ouvrirait sa bouche son destin serait scellé et cette affaire entérinée. Le regard ne quittant pas celui faisant les cents pas, il le toisait de ses prunelles bien incapables d’autre chose que de se fourvoyer. Le silence s’étirait péniblement entre les deux hommes, le fortuné paraissant progressivement de plus en plus impatient alors que le mort en devenir songeait aux conséquences d’un autre pacte avec le diable. « Et si je n’ai rien à me reprocher, mais juste une conscience à blanchir ? » Le Mikaelson savait que ce n’était pas la réponse que le Caesar attendait. Il savait que ce dernier ne souffrirait pas qu’on joue avec ses pieds, claquant la porte une fois que leur discussion n’irait pas en son sens. C’était pourquoi il rajouta presque aussitôt, parfaitement conscient de cette liberté lui échappant dans sa situation, sa voix bien plus grave qu’à l’accoutumée : « Vous êtes venus en sachant que j’allais accepter l’offre, je me trompe ? » Le raclement des chaines à ses poignets donnaient un côté sinistre à la scène, quelque chose de dangereusement définitif alors qu’il pointait du doigt son opposé. Appréciant de haut en bas la tenue de ce dernier, lui montrant implicitement ce qu’il cherchait à dire, il continua : « Vu la personne, je parie que vous avez déjà tout mis en place. On m’enlèvera les menottes aussi vite qu’on me les a passée, parce que vous êtes pas le genre de personne à qui on dit non. » Pourtant, le mutant était incapable de vocaliser un oui, bien qu’il s’était clairement abandonné entièrement à l’idée de cette issue de secours offerte par le Caesar. Au diable la pureté d’une conscience tranquille, Priam voulait vivre quoiqu’il en coute.
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Sujet: Re: (Priam) | I can't make you want the truth, It's up to you Dim 14 Mai 2017 - 19:13
I can't make you want the truth, It's up to you
Hippolyte & Priam
Si Hippolyte n'était pas connu pour son tact ou son humilité, il n'était pas non plus avare de sarcasmes en tous genres. C'était une chose dont avait hérité Marius et une fois de plus, alors que Priam s'offrait le luxe de critiquer le nom de son fils aîné, il avait l'intention d'entendre son cadet parler. Avec beaucoup moins de mots vulgaires par phrase, néanmoins.
« Que devrait-on dire de ceux qui vous ont affublé de Priam en guise de prénom, dans ce cas ? Contentez-vous de répondre à ma question, au lieu de bavasser. »
Pourtant, la réponse en question ne vint pas. Le Mikaelson n'avoua ni ne nia connaître Martial, agaçant toujours plus le père dont l'angoisse ne cessait de croître à chaque jour qui s'écoulait. Chacun savait qu'un disparu pouvait être considéré comme mort s'il ne réapparaissait pas dans les quarante-huit heures... Or, Martial était porté disparu depuis des semaines, des mois, même. La seule chose qui empêchait Hippolyte de véritablement se résigner était le fait que son aîné avait déjà par le passé décidé de couper les ponts avec sa famille et tout ce qui le raccrochait à la vie en société, préférant alors se retirer seul, au calme, loin de toute la merde ambiante qui l'entourait. Plus les jours passaient, plus Hippolyte perdait patience et moins il avait envie de faire d'efforts pour qui que ce soit. Face à l'énième provocation de Priam, il se contenta dans un premier temps de plisser les yeux avant de reprendre.
« Ne me prenez pas pour un imbécile, Mikaelson. Ne pas être capable de tuer quelqu'un sans laisser l'intégralité de vos coordonnées derrière ne veut pas dire pour autant que vous ne pourriez pas cacher quelqu'un. Quant aux menaces, accepteriez-vous vraiment la proposition d'un inconnu sans qu'on vous pousse un peu ? Allons... Ne vous faites pas plus idiot que vous ne l'êtes... »
Qu'importe les arguments, Hippolyte était prêt à croire sur paroles à l'innocence de Priam s'il pouvait l'aider à retrouver Martial. A vrai dire, il avait beau avoir voué son existence à la recherche d'un remède à tous les maux de l'humanité, Hippolyte perdait toute trace d'altruisme dès qu'il s'agissait de sa famille. Tuer pour eux ou relâcher un tueur dans la nature ne lui faisait ni chaud ni froid, pour peu qu'il ait la certitude de retrouver Martial. Il était prêt à tout et avait de toute manière tout prévu. Priam n'avait pas tort, lorsqu'il songeait à un conquérant brandissant l'étendard de la victoire sous les yeux médusés de ses adversaires. Hippolyte portait un patronyme qui aurait presque pu faire rire tant il lui allait bien, si seulement il avait eu un sens de l'humour un peu moins porté sur la moquerie et le sarcasme. Depuis le début, il savait son plan infaillible et ne doutait pas de la réponse de Priam. La seule chose qu'il n'avait pas vraiment prise en compte, c'était l'éventuel refus de son interlocuteur. A ses yeux de bureaucrate implacable, nul ne pouvait refuser une si belle sortie, sans procès, sans un mot de plus sur son casier judiciaire déjà bien fourni. A aucun moment Hippolyte ne s'était dit que Priam pouvait avoir ce meurtre sur la conscience, qu'il pouvait souhaiter se repentir en purgeant sa peine de prison. Pendant un instant, il eut peur que Priam ne refuse, à l'instant où il parla de conscience.
« Nous avons tous une conscience à laver de nos erreurs mais ça, je dois pouvoir vous y aider. Il vous suffit, à votre sortir, de m'aider à votre tour. »
Le garder sous son aile, veiller à ce qu'il ne gâche pas la chance qu'il lui offrait, voilà ce qu'Hippolyte lui suggérait. Mais ne surtout pas le laisser filer ni emporter ses secrets dans une cellule froide et humide ou pire, dans la tombe. Aussi, lorsqu'il lui sembla percevoir un oui dans les quelques mots baragouiner par le jeune homme, le français soupira imperceptiblement. Doucement, il tira sa chaise et s'y installa de nouveau, croisant les doigts devant lui en faisant tinter sur la table en métal le bracelet de sa montre hors de prix. C'était toujours comme ça, avec les Caesar : maquiller les menaces sous de belles offres, et surtout acheter, tout acheter. Que ce soit l'accord ou le silence.
« Disons que je suis venu avec une proposition si intéressante pour vous que la refuser relèverait de la folie de votre part. Les preuves ont été invalidées, et même si tous les honnêtes membres des forces de l'ordre qui vous attendent de pied ferme dehors sont persuadés de votre culpabilité, ils ne pourront rien faire. »
Hippolyte jeta un regard à sa montre avant de relever les yeux vers Priam.
« J'ai pris soin de faire suivre votre dossier par mon propre avocat. Ne me faites pas regretter cet investissement. Vous pouvez sortir d'ici la tête haute, débarrassé de vos menottes et libre aux yeux de la loi. Lorsque vous aurez réglé votre dette, je vous laisserai tranquille et vous pourrez reprendre le cours de votre vie, si tant est qu'elle ait un sens. »
En réalité, le Caesar comptait bien garder un œil permanent sur le Mikaelson. Lui rendre service c'était une chose, laisser un mutant pyrurgiste en liberté, c'en était une autre. S'il y avait bien une chose qui était certaine, c'était qu'une fois son projet de nouveau vaccin plus performant mis au point, Hippolyte retournerait voir Priam, mais certainement pas pour prendre le thé.
« Une dernière chose avant que vous ne me donniez votre réponse. Bien que les soupçons pèsent sur vous, vous devez savoir que l'enquête se poursuivra une fois que vous serez dehors. Elle peut être classée sans suite comme provoquer l'arrestation d'un innocent. Je préfère vous le dire dès maintenant, au cas où vos problèmes de conscience vous rattraperait. »
Dans la poche de sa veste son téléphone vibra, l'avertissant que son avocat venait d'arriver. Relevant les yeux vers Priam, il lui désigna l'écran du téléphone.
HRP : Je suis tellement teeeellement désolée de t'avoir fait attendre aussi longtemps... Ça se reproduira pas, promis !
Priam Mikaelson
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Sujet: Re: (Priam) | I can't make you want the truth, It's up to you Mer 28 Juin 2017 - 20:15
I will need stitches to explain this massacre in my head.
La répartie du Caesar avait quelque chose d’extrêmement distrayant pour le Mikaelson. La façon dont il répondait sans s’éloigner de ses objectifs, coupant court aux propos du mutant sans s’affubler d’une fausse sympathie qu’aucun des deux ne souhaitait à cet instant. Un sourire d’une innocence sans pareille vint égayer les lippes du futur détenu alors qu’il pensait à ce père sans éducation désireux d’offrir une destinée à son enfant par la transmission du nom. « Le prénom d’un roi racheté à l’esclavage, c’est un nom qui fait sens quand on connait mon histoire. » Une histoire bercée par les vices de son père, esclave d’une rue qui n’offre à ses enfants rien de plus que la misère. Roi d’un carré de bitume que le monde n’aurait jamais pu lui prendre. Esclave d’une justice le protégeant de bourreau à la sentence moins clémente. Priam était passé d’un esclavage à l’autre, courbant l’échine sous les mains de fer de ses oppresseurs sans jamais retrouver la terre promise sur laquelle il était censé régner. L’ironie semblait à son comble pour le brun alors que prisonnier de ses chaines, il se retrouvait une fois de plus enfermé dans une pièce trop petite pour les espoirs qu’il portait envers et malgré tout à l’égard de son futur. Le gamin des rues portait la conscience lancinante de toutes ces erreurs commises à cause de son don. Les morts non déclarées, les cicatrices abandonnées à même la chair sans espoir d’un jour les voir cicatriser. Trop tendre pour la violence du feu grondant en ses veines, le pyrurgiste se laissait consumer par la rage de ce feu. Plus les années passaient et plus il se sentait ployer sous des fautes que personne ne lui demandait de purger. La sobriété des mots de son interlocuteur assombrit un peu plus les traits du Mikaelson alors que ce dernier détournait le regard. Il n’en avait rien à foutre de ce que pouvait penser l’univers face à ses pêchers. Rien à foutre de ce que ces hunters disaient à son égard, le traitant d’ignominie, d’erreur de la nature et toutes ces saloperies qu’ils lançaient à son égard. Son jugement dernier ne reposait nulle part ailleurs que dans les prunelles usées d’Octavia. Sentence dont aucune amnistie ne semblait pouvoir découler, l’ancien taulard conscient d’avoir trop longtemps échappé à la réalité en se perdant dans ces yeux-là. Conservant le silence, il ne put s’empêcher de grimacer face aux propos du Caesar. La façon dont il tournait son offre, la douceur avec laquelle il abattait les cartes sur la table comme si ce choix en plus d’être l’unique pourrait lui offrir tout ce dont il désirait. Comme si sortir lui permettrait de ne pas avoir à vivre avec ce qu’il avait fait, vivre avec ce cerbère qu’il deviendrait entre les doigts de cet homme. Sa liberté s’était effritée dès sa première sortie de prison, son arrivée à Radcliff le laissant déchiré entre la potence et la soumission. Ne perdant presque rien de sa superbe, il ne flancha pas une seconde, ouvrant la bouche pour énoncer l’inévitable réalité de cet échange. Son sauveur avait truqué les dés et les deux avaient parfaitement conscient de l’issue de cette conversation. Pantin las de dansé, Priam se pliait à cet échange de vanités, conscient qu’il avait beau essayer de ralentir l’inéluctable ses chaines finiraient entre les mains de cet homme dont il ne savait rien. De toute évidence, le diable était plutôt du genre à porter une Rollex ainsi qu’une barbe parfaitement entretenue. Le mutant hocha lentement la tête alors que le Caesar expliquait ce qui allait être mis en place. Cette carte sortie de prison sortie tout droit du Monopoly qu’il lui tendait au prix d’un service que le Mikaelson comprenait à peine. Un rire sec s’échappa des lèvres fendues du brun face aux propos de son ainé qui remettait en doute le sens de sa vie. La chaleur avait entièrement abandonné ses traits, seule la fatigue pouvant se lire le long de l’usure abandonnée à ses prunelles, les heures d’insomnies passées dans ce commissariat a attendre qu’on mette fin à cette torture. « Je pense que c’est pour ça que les chasseurs ne se font pas juger pour leur crime. Leurs vies font plus de sens que celles des mutants qu’ils tuent. Ironique, non ? » Ses prunelles rencontrant celle de l’homme dont il ne savait rien, une question lui brûla les lèvres alors qu’il voyait dans ce regard ce qu’il avait vu dans les yeux de tant d’autres hunters. Est-ce qu’il daignerait lui-même faire la sale besogne une fois qu’il aurait jugé Priam inutile, dangereux ? Les propos du Caesar arrachèrent une grimace peinée au brun alors qu’il détournait le regard un instant, retenant un soupire douloureux de fendre ses lèvres. Refusant de se laisser aller à cette vulnérabilité-là face à ce parfait inconnu. Se mordant la lèvre inférieure avec trop de force, il reporta ses prunelles à l’orage vers sa seule chance de sursis alors que ce dernier lui montrait l’écran de son téléphone. Les poings serrés, le corps transi par cette fatigue qu’il ressentait à l’idée d’une fois encore fuir pour sauver le peu qu’il avait, il savait ne pouvoir hésiter. Soit il vendait encore son âme au diable, soit il retrouverait bien assez vite le Styne en enfer. Dans les deux cas, il n’avait pas d’échappatoire, aucun moyen de se sortir de cette situation sans un peu plus encore s’oublier. « Sortez-moi de ce trou à rat dans lequel je pourris depuis des heures. » Visiblement satisfait par la réponse de son nouveau jouet, le Caesar ne manqua pas un battement. Sans hésitation, il se mit en marche comme une machine dont les rouages bien huilés ne laissaient de place à aucune erreur, aucune hésitation. Le cœur battant une cadence marquée par la terreur s’invitant en sa chair, il tira sur ses chaines, luttant contre cette claustrophobie qui le prenait encore parfois quand il devenait prisonnier de sa chair. Se relevant sur ses deux jambes, ses bras tendus vers l’avant à cause de ses chaines, c’était à son tour de toiser son interlocuteur, un air mauvais peignant ses traits alors qu'il se souvenait des horreurs que Graham lui avait demandé de commettre, lui avait fait subir : « Si vous êtes un taré et que vous me demandez des services du même genre que le Styne, assurez-vous d’avoir quelqu’un pour me régler mon compte, sinon vous finirez comme lui. » Et une fois encore Priam se retrouverait à la case de départ. Considéré comme un monstre, sans personne pour se soucier des autres démons ayant tirés les ficelles.
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Sujet: Re: (Priam) | I can't make you want the truth, It's up to you
(Priam) | I can't make you want the truth, It's up to you