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 old friends, old memories (pv priam)

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Maxence Sanderson
Maxence Sanderson

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SUR TH DEPUIS : 14/06/2015
MessageSujet: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeDim 4 Sep 2016 - 13:37

old friends, old memories
Priam & Maxence



Me voir en colère, ce n’est pas vraiment rare. Me voir suffisamment en colère pour que j’en devienne légèrement intimidant, c’est déjà moins fréquent. Mais me voir hors de moi au point que même Nolan ferme sa petite gueule, c’est extrêmement peu courant. Et en l’occurrence, il n’aura pas fallu à Nolan plus d’un mois à Radcliff pour me faire sortir hors de mes gonds au point où j’en suis venu à le frapper, violemment, sans aucune retenue. Inutile de dire que si je suis dans la rue, c’est parce que j’ai fui l’appartement dans la foulée, sans savoir si c’est pour le protéger de ma colère ou parce que j’ai honte. Pourtant je m’étais promis en quittant la Nouvelle-Orléans que plus jamais je ne le frapperai. Pourtant, je me le suis promis une nouvelle fois lorsque nous sommes arrivés à Radcliff. Je joue un jeu dangereux en me rapprochant de Lazar, en le contactant, en lui donnant le droit d’à nouveau avoir la main mise et surtout tout pouvoir sur ma vie, sur mon avenir. Sur mon présent. Je joue un jeu dangereux et je risque de tout perdre. Alors il faut que je maintienne la cohésion familiale comme je peux, il faut que je garde à mon niveau tout contrôle sur la vie de mon frère, il faut que je le maîtrise. Il faut que…


Il faut surtout que je revienne à la raison, je le sais. Je ne suis pas violent de nature. Je le suis devenu à force de me prendre des coups, à force d’être malmené à droite, à gauche, sans parvenir à relever la tête. Sans trop savoir où je vais, je marche d’un pas rapide pour quitter le quartier nord, pour m’éloigner le plus possible de Nolan. Pour respirer. Pour ne pas voir les larmes de Thaïs, aussi, que Nolan doit déjà être en train de consoler. Comme lui seul sait le faire dans ce genre de situation. Serais-je devenu un adulte aussi innocent que ma petite soeur si je n’avais pas été l’aîné d’une famille brisée et malmenée ? Je ralentis, avant de prendre mon inspiration et de regarder, réellement, où je suis, pour la première fois depuis que j’ai quitté le motel en vitesse. Dire que j’avais l’espoir que les choses s’arrangent, en arrivant ici… Rien n’a changé. Pire: nous sommes de nouveau à la Nouvelle-Orléans. Nous sommes à nouveau dans une situation instable, à nouveau dans le viseur de Lazar, Nolan retombe à nouveau dans ses petites habitudes comme s’il avait un détecteur interne pour trouver les meilleurs coins où se foutrent dans la merde. Et moi, je recommence à nouveau à compenser ma perte de contrôle par la recherche d’une autre forme de puissance. Une autre forme qui m’écoeure et me terrifie en même temps, qui me soulage et m’hypnotise, qui me rend capable du pire. Comme de frapper mon frère, encore et encore, sans la moindre mesure, sans savoir si ça m’aide à décompresser ou si cette culpabilité qui me broie des tempes et m’étrangle va finir par me tuer.

Ma colère, je le sais, va m’étouffer si je ne la dirige contre personne. Ou contre moi. Sauf que Lazar et inaccessible, sauf qu’il n’est pas question que je m’en prenne encore une fois à Nolan, que je m’en prenne à Thaïs. Ce qui ne laisse qu’une seule personne à aller voir et lorsque je m’approche d’un arrêt de bus pour consulter le plan de la ville, c’est en oscillant entre un état de sérénité déstabilisante et une détermination chancelante. Sans pour autant que ma colère ne soit retombée une seule seconde. Où Nolan m’a-t-il dit qu’il allait déjà ? A un garage. Mon index se pose sur l’icône correspondante, mon petit doigt va chercher le vous êtes ici pour évaluer la distance entre ces deux points, je me concentre pour retenir le trajet, les noms de rue à emprunter, les choix d’intersection à choisir. En une quinzaine de minutes, j’arrive devant l’enseigne. Il ne m’en faut guère plus pour apercevoir une silhouette en bleu de travail qui peut correspondre à la description que j’ai arrachée à mon frère. Quelques pas, j’attrape la personne pour l’envoyer contre un mur, la retourner et lui balancer mon poing dans la figure dans un “Si tu t’approches encore de mon frère, je te…” Je lâche le pauvre mec dans un regard égaré. “Priam ?” Hum. “Qu’est ce que que…” Je regarde autour de nous. “Merde… je dois m’être trompé de…” Personne. Mais c’est le bon garage, j’en suis certain: Nolan n’a pas tenu sa langue lorsque je l’ai frappé, nous sommes passés devant à notre arrivée en ville.

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Priam Mikaelson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeMer 14 Sep 2016 - 22:53


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Il y avait une certaine beauté dans l’acte de réparer un moteur usé. Priam trouvait une quiétude rare pour son esprit troublé dans la répétition des gestes du soigneur qu’il était une fois son bleu de travail enfilé. Après de longs mois passés à s’habituer à cette routine trop bien huilée, l’ancien voleur avait trouvé goût à cette légalité relative dans laquelle il vivait. Trouvé goût à ce rythme de vie le menant de matins en matins au même garage, se courbant sous les mêmes carcasses de voitures ronchonnant lorsqu’on leur demandait de gronder. Il avait pris goût à cette odeur d’huile s’accrochant inlassablement à sa peau, les marques de graisses imprégnant sa peau au point qu’il ne savait plus quel était la couleur véritable de son épiderme sous ces trainées noirâtres. Le Mikaelson avait trouvé un semblant de paix dans cette vie que bien peu de ses anciens compagnons de misère auraient imaginés pour lui. Toutefois, un vaurien restait à jamais un vaurien, peu importait s’il se mettait à revêtir le plumage immaculé d’une colombe. C’était peut-être pour cela que la suie restait toujours coincée au plus profond de son être, s’invitant sous ses ongles, s’infiltrant sous sa peau. L’ancien taulard n’était pas un agneau, peu importait à quel point il pouvait le désirer.
Allongé sur une planche à roulette, c’était l’esprit  vide qu’il s’occupait des joints ayant lâché la direction assistée d’une Ford assez récente. Dans la monotonie, la répétition d’un quotidien s’étant imposé à lui plus qu’il ne l’avait désiré, le mutant trouvait un échappatoire. Protégé des intentions de Graham, préservé des tenants et aboutissant de son statut de mutant, même gardé à distance du trouble que lui procurait le silence radio d’Octavia, le garage était pareil à une bouée de sauvetage pour un Priam trop régulièrement en proie à ses démons. Ainsi, lorsqu’il eut fini sa tâche, retirant le haut de son bleu de travail pour en nouer les manches autour de sa taille à cause de la chaleur, il glissa quelques paroles à un collègue avant de s’occuper d’une vieille ancêtre lui ayant fait de l’œil toute la matinée. Avec la minutie d’un orfèvre, pourtant toujours pareil au gamin écoutant le voisin du dessous, c’était avec excitation qu’il tentait de dénouer le mystère de ce moteur refusant de redémarrer. Il y avait quelque chose de libérateur pour le brun à tenter de réparer quelque chose. Lui qui, dernièrement surtout, se rendait compte à quel point son existence semblait prôner le chaos. Il pouvait se perdre dans son travail, laisser les heures s’écouler alors que perdu dans sa bulle il en oubliait le grondement sourd des moteurs en chaleur et des travailleurs aux abois.
C’était certainement à cause de ce sentiment de paix, cette quiétude à laquelle il s’abandonnait volontaire qu’il ne se rendit pas compte de la présence menaçante évoluant dans son dos. Penché sous le capot, à peine protégé des rayons brulant d’un soleil peu clément, le pyrurgiste n’eut pas le temps d’entendre la personne dans son dos que déjà cette dernière empoignait à pleine main son marcel sali pour le projeter vers l’arrière. Malgré lui, le myocarde du Mikaelson se mit à battre frénétiquement alors que l’adrénaline mêlée d’angoisse se déversait douloureusement dans ses veines comme à l’époque où il ne goûtait aux rayons du soleil qu’à travers des grillages. Conservant l’instinct d’un ex taulard, peu désireux d’être assommé au premier coup, le mécano leva ses poings pour protéger son faciès alors qu’en lui une rage froide se déversait. Il pouvait sentir la terreur devenir colère alors qu’à tout instant le poing de l’inconnu menaçait de s’abattre sur lui. Pourtant, rien ne vint. Rien d’autres que des mots qu’il ne comprenait pas très bien prononcée par une voix qu’il ne connaissait que trop bien. Sous l’étonnement, Priam baissa les poings alors qu’il redécouvrait l’océan familier de prunelles qu’il n’aurait jamais cru revoir. « Max ? » Tout aussi sonné que son vis-à-vis, il contemplait ce dernier sans trop savoir quoi ajouter alors que le Sanderson s’emmêlait dans ses propos.
Plus par instinct que par désir conscient, le brun posa une main sur l’épaule de son ancienne connaissance comme pour lui donner une ancre à laquelle se raccrocher. Dans un sourire qui se voulait rassurant, une offre de paix après ces retrouvailles ombragés par l’ire, il ne put s’empêcher de dire : « Je sais bien que je t’ai toujours de frapper d’abord, poser les questions en suite, mais j’aurais jamais cru que tu tenterais ça contre moi. » Ses propos semblaient légers, rien de plus qu’une boutade partagée entre deux individus dont la connivence ne pouvait être niée. Néanmoins, le regard du mutant semblait virer à l’orage alors que se rappelait à sa mémoire la manière dont il avait abandonné son ainé entre quatre murs. Peut-être ne lui avait-il jamais promis qu’il le protégerait envers et contre tout. Peut-être que, dans sa position incertaine de prisonnier attendant une sentence terminale, il ne pouvait lui jurer de l’accompagner jusqu’à la fin de sa pénitence. Malgré tout, se retrouver face au Sanderson, l’écart d’une éternité entre des barreaux les séparant, lui laissait un goût amer dans la bouche. Il n’aurait rien pu faire de plus. Toutefois, il était celui ayant volontairement oblitéré cette part de son passé, aliénant ce  souvenir au point de n’en garder une cicatrice entre les côtes. Celle-ci ne se rouvrant que lorsque les murs se faisaient trop étroits et qu’il lui était impossible de respirer. Lâchant l’épaule de son vieil ami, il lui indiqua d’un signe de la main un vieux canapé installé devant le garage pour les clients impatients. « Qu’est-ce qui se passe avec ton frangin pour que tu veuilles me casser la gueule ? » Se laissant lourdement tomber sur le divan, il sorti un paquet de clope de son bleu de travail. Incapable de se défaire de ses mauvaises habitudes, tout comme il était incapable de se défaire de ses regrets. « Tu m’as manqué mec, je savais juste pas comment… j’avais pas envie d’y retourner. » Sa clope fermement coincée entre les lèvres, une flamme s’échappant déjà de son briquet, il était incapable de regarder Maxence dans les yeux. La vérité trop dure à admettre pour lui.

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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeSam 24 Sep 2016 - 14:15

old friends, old memories
Priam & Maxence



Je ne suis pas un mauvais bougre. Je ne crois pas l’avoir un jour été, d’ailleurs. Ma mère m’a toujours dit que j’étais trop gentil avec les autres, mon entraîneur m’a toujours reproché d’être dénué de tout esprit de compétition, de cette violence dans les compétiteurs qui les poussent à faire trébucher leurs adversaires et qui leur confère ce besoin toujours plus vif et intense d’être les premiers, par tous les moyens. Je ne suis pas un violent, je ne suis pas un bagarreur, je préfère me laisser marcher sur les pieds, je préfère devoir m’écraser plutôt que de devoir aller à la confrontation. Ce n’est pas que je suis un trouillard, c’est que je n’aime pas me battre.

Inutile de dire que j’ai mal vécu la prison. Très mal vécu. Que les premiers mois, les premières années ont été les pires de ma vie. Que j’ai été une proie sans défense au milieu des prédateurs, que j’ai été perdu dans la foule, que je me suis pris un certain nombre de coups sans parvenir à les rendre, même lorsque je m’y essayais. C’est lorsque j’ai lâché prise complètement, lorsque je me suis emmuré dans mon silence et mon désintérêt, dans la soumission et l’acceptation de tout, c’est lorsque j’ai dégringolé sans même faire semblant de vouloir remonter la pente qu’on m’a transféré dans un autre établissement pénitentiaire. Et que l’homme qui me fait face, celui que j’ai plaqué contre un mur dans la ferme intention de le frapper comme je viens de frapper mon propre frère, m’a aidé à sortir la tête de l’eau. Mon point retombe sans force. Priam, c’est celui qui m’a appris à me battre, vraiment. C’est celui qui m’a appris à redresser la tête. Celui qui sait la vérité sur mon incarcération. Celui qui a disparu du jour au lendemain, aussi. Évaporé. Sorti. Sans un mot, sans un regard, sans que je ne parvienne ni à lui en vouloir, ni à lui pardonner. « Max ? »

Cette main qui se pose sur mon épaule est celle d’un ami, mais je ne peux pas m’empêcher de me crisper sous le contact. Comme souvent. J’ai dû me tromper de personne, me tromper de garage, laisser le hasard ou la providence me conduire à ces retrouvailles complètement inattendues. Providence. Je ne crois ni à la providence ni à la chance depuis longtemps. Et encore moins au destin. « Je sais bien que je t’ai toujours de frapper d’abord, poser les questions en suite, mais j’aurais jamais cru que tu tenterais ça contre moi. » Le ton de Priam me ramène sur Terre, un fin sourire timide et confus se pose sur mes lèvres et moi, je me contente de faire un nouveau pas en arrière, ouvertement mal à l’aise. « Pour tout te dire… je ne pensais pas avoir retenu autant de choses de tes enseignements… » Et pourtant je les ai dans la peau, bien malgré moi, inscrits dans ma chair par des coups et dans mon esprit par des mauvais souvenirs. Je croise les bras ma poitrine, plus comme pour me protéger du froid que par réelle attitude de défi. « Tout comme je ne pensais pas te recroiser un jour, surtout pas ici... » J’hésite à dire que le hasard fait bien les choses, mais lorsqu’on sait à quel point ma situation est instable, j’en viens à me demander si Priam ne va pas vouloir m’éloigner de lui pour ne pas rechuter à son tour.

Un mouvement de main que je suis instinctivement, je vois le canapé et hoche la tête sans trop y penser. Et je n’arrive pas à ne pas me demander si c’est Priam celui que je cherche. Si le hasard est allé jusque là pour me faire un doigt d’honneur des plus ironiques. Je m’assois sur le bord du canapé, incapable d’être à l’aise, incapable non plus de ne pas être sur le quivive. Priam est un prédateur. Moi je reste une proie, malgré tous ses efforts, malgré tous les efforts de Lazar. « Qu’est-ce qui se passe avec ton frangin pour que tu veuilles me casser la gueule ? Tu m’as manqué mec, je savais juste pas comment… j’avais pas envie d’y retourner. » Je fixe sans y penser son briquet qui s’éclaire et sa clope qui s’est logée entre ses lèvres. Je les fixe tous les deux, pour ne pas dériver sur ses yeux. Pour ne pas dériver sur le reste de son visage. « T’inquiète pas, c’est pas grave, je comprends. Moi non plus, je n’ai pas des masses envie d’y retourner, tu sais, donc je peux vraiment comprendre. » D’un haussement d’épaules, je tente d’appuyer mes propos. Je ne lui dis pas que je ne lui en veux pas, je lui dis juste que je comprends. Parce qu’à sa place, j’aurais mis le plus rapidement le plus de distance entre moi et la prison. Ce que j’ai fait pas si longtemps après. Quelques temps après. Et je ne veux pas lui dire non plus à quel point il m’a manqué, lorsqu’après son départ, les prédateurs sont retombés sur la proie acculée. Je soupire en repensant à sa première question. Qu’est ce qu’il se passe avec Nolan ? J’ai une moue soucieuse qui tord mon front, qui trace et creuse sur mon visage des rides d’un souci constant. Et de la culpabilité. Et de la colère, aussi, lorsque je me réapproprie complètement ce qui est à l’origine de tout. « Quant à Nolan… nous ne sommes ici que depuis quelques semaines, et il s’est déjà trouvé une bonne poire qui le fournisse pour qu’il se remette à dealer. Il m’a pas dit comment elle s’appelait, mais il m’a dit qu’elle travaillait dans ce garage. Tu vois de qui il peut s’agir ? Parce que je te jure que si je la trouve, je lui fais la peau et je lui passe l’envie de recommencer. » Et malgré mon incapacité à être crédible, je ne plaisante pas vraiment. Si Nolan n’est plus totalement mineur, il n’a pas encore fêté sa majorité universelle. Et à mes yeux, ça fait encore de moi son tuteur. Et de lui, l’épée de Damoclès qui pendouille au dessus de ma nuque.


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Priam Mikaelson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeDim 2 Oct 2016 - 21:54


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Il était certaines choses dont Priam n’avait jamais su se défaire. Le souvenir élégiaque d’une absence ayant pris la place d’une génitrice effacée, les nuits éternelles passées à courir avant la gamine s’amusant à le suivre jusqu’aux confins de l’univers, cette terreur que les matons avaient gravés à même sa chair au point qu’il ne savait comment oublier. Au point que son sang se glaça, ses muscles se crispèrent naturellement dans l’attente d’un coup qui ne venait pas, qui ne semblait pas vouloir venir. Pourtant, il senti la claque, cette droite en pleine gueule métaphorique lui coupant le souffle l’espace d’un instant alors que le nom du Sanderson s’échappait de ses lèvres entrouvertes sous l’incompréhension. Perdu face à ce vieil ami arrachés aux tréfonds de sa mémoire, le pyrurgiste peinait à démêler cet enchevêtrement d’émotions le consumant. Sous la joie, le brun ressentait une honte étouffante alors que son excitation de retrouver Maxence à Radcliff se muait inévitablement en crainte. Il était des choses que l’ancien détenu avait abandonné en cette parenthèse de non-vie, luttant contre lui-même pour lâcher prise de ces instants d’égarement, de cette violence ne demandant qu’à s’exprimer au bout de ses phalanges lorsque son cœur se faisait fébrile. Le Mikaelson ne faisait pas simplement face à un vieil ami, sous les traits familiers de celui qu’il avait appris à aimer comme un frère se trouvait les vestiges d’un homme qu’il n’était plus depuis longtemps.
Aussi malheureusement que l’était clairement le Sanderson, Priam ne savait que faire de lui-même, pressant ses mains noircies dans les poches de son bleu de travail en cherchant à camoufler ce malaise qu’il partageait clairement avec l’autre homme. « Je dois être un bon enseignant si t’as retenu quelque chose au final. » Malgré le sourire apaisant qu’il affichait, le mutant sentait en son buste les glaciers d’une mer gelée se rappeler à sa mémoire alors que les instants les plus durs de son incarcération lui revenait à la mémoire. L’obscurité avait peut-être quittée ses rétines, ce n’était pas pour autant que celle-ci avait entièrement libérée le brun de son emprise. Entre l’isolement et les mensonges coincés entre les dents, il ne gardait pas un souvenir attendri de cette période passée à redouter le couperet prêt à venir le faucher. Malgré lui, Maxence lui rappelait ces nuits damnées où le cœur souffrant l’absence il soliloquait sur cette conclusion hâtive à une vie qu’il n’avait pleinement vécu. En un mouvement de la main il invita celui l’ayant écouté tant de fois à s’installer avec lui sur le divan malmené du garage. Naufragé s’accrochant à sa bouée, rien de plus qu’une cigarette lui donnant de quoi focaliser ses mains le temps d’un instant, peut-être aurait-il voulu que l’ex-taulard le pardonne. Peut-être que dans le fond il avait besoin d’être amnistié pour ce tord-là, à défaut de retrousser ses manches dans l’espoir de réparer ces erreurs consumant ses pensées à toutes heures du jour et de la nuit. Peut-être avait-il besoin que le Sanderson lui offre de quoi faire la paix avec son passé, se libérer de cette pression enserrant son thorax face à ces instants de désespoir terrifiés où rien ne semblait pouvoir l’arracher à sa langueur. Il ne le fit pas et dans le fond c’était mieux ainsi, bien qu’il ne pouvait le comprendre sur le moment.
« On est sorti, c’est tout ce qui importe maintenant. » Les yeux perdus dans le vide, son souffle hachuré par cette ferveur avec laquelle il inhalait de la nicotine, Priam semblait peu convaincant à sortir ces mantras désuet qu’on lui avait tant répété. Ils étaient sortis, ce n’était pas pour autant que la prison ne restait pas accrochée à leur peau. Le souvenir de ces années de pénitence insidieusement infiltré au plus profond de leur être au point qu’ils ne pourraient jamais se l’arracher. Toujours incapable d’observer celui l’ayant aidé au travers cette traversée du désert, il l’écoutait attentivement, son corps réagissant instinctivement avant qu’il ne comprenne la portée des mots de son ami. « Je doute pas que tu le feras. » Passant une main lasse dans ses cheveux, ébouriffant sa tignasse tout en la recouvrant de suie, ce fut les traits empreints d’une fatigue immémoriale qu’il planta ses prunelles dans celle de Maxence. Incapable de lutter dans cette charade dans laquelle il jouait à contrecœur, il pesa ses mots un instant. Juste le temps de percevoir cette virulence agitant son ancien ami, soulignant douloureusement la gravité de cette course à la sorcière dans laquelle il s’était lancé. Baissant à nouveau les prunelles, Priam se mit à jouer avec un morceau déchiré de l’étoffe du fauteuil avant de répondre avec autant d’entrain qu’un gamin pris sur le fait : « Je connais qu’un mec au garage qui trempe dans ce genre de business. » Les joues enflammées par la honte qu’il ressentait à devoir décevoir une fois de plus celui qu’il s’était autrefois mis en tête de protéger, il soupira lourdement avant de planter l’azur dévasté de ses prunelles dans celles du Sanderson. « De toute évidence, tu t’es pas trompé de mec en arrivant ici. » Priam avait beau savoir que Max ne faisait pas le poids face à lui, autant à cause de ses pouvoirs que de leur différence de carrure, ce dernier n’en était pas moins persuadé que celui-ci pourrait lui mettre une raclée. Le mutant était surement un peu trop ingénu, définitivement loyal jusqu’à la faute et définitivement incapable de lever la main face aux personnes lui étant proches même pour se défendre. « J’avais aucun moyen de savoir que c’était ton frangin. C’est pas comme si les mecs qui viennent chercher du matos se présentent en longueur avant d’acheter ce dont ils ont besoin. On est pas vraiment à la maternelle ! »

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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeDim 16 Oct 2016 - 18:44

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Priam & Maxence



L’abandon. Je ne compte plus vraiment le nombre de fois que l’on m’a abandonné ces dernières années, d’une manière comme une autre, ni le nombre de fois que moi, j’ai abandonné quelqu’un, d’une façon ou d’une autre. Le plus vieux, le plus douloureux, celui que j’ai tendance à le plus refoulé mais qui n’est en rien cicatrisé, c’est certainement celui de mon père. Puis il y a eu les banques, les aides, les amis qui nous ont lâché lorsque nos finances ont commencé à dégringoler. Et Lazar, dans un abandon plus cruel encore, qui s’est détourné de nous pour mieux nous planter un couteau dans la poitrine, l’enfoncer jusqu’à la garde dans notre cage thoracique. Et le dernier en date, Priam. Un abandon que j’ai voulu pardonné, parce que je suis le premier à le comprendre. Un abandon prévisible, un abandon que j’aurais même pu aller jusqu’à souhaiter, mais un abandon malgré tout. Même si je lui dis que je ne lui en veux pas, il y a cette petite douleur, il y a les souvenirs de la solitude, il y a les souvenirs de la descente aux Enfers qui a repris, dès qu’il est parti, sans un mot. Je ne peux pas lui en vouloir, je refuse de lui en vouloir, et pourtant…

Tout comme je suis capable d’une violence inouïe envers mon propre frère alors que tout acte agressif me répugne en d’autres circonstances, je suis capable d’être partagé entre une reconnaissance sans limite envers Priam et cette pointe de rancœur qui parvient à subsister, cette pointe de rancœur qui me chuchote que j’aurais peut être dû achever mon geste lorsque mon poing s’est figé à quelques centimètres de lui, armé pour frapper et discuter après. Comme il me l’a appris. En prison, c’est la loi du plus fort, pas du plus diplomate. Un bon enseignant, il l’a été. Sauf qu’il a été un enseignant éphémère. Et que j’ai dû apprendre à composer sans lui, à survivre sans lui, à baisser la tête, à baisser le regard, à me recroqueviller en espérant pouvoir disparaître des radars et ne pas me faire remarquer. Ne pas me faire remarquer. « On est sorti, c’est tout ce qui importe maintenant. » Ne pas me faire remarquer. Je cherche à croiser son regard, lorsque je me rends compte que si je suis sorti, je ne suis pas sorti aussi définitivement que lui. Ne pas me faire remarquer : c’était nécessaire en prison, c’est vital désormais. Et cette pensée m’obsède, me tourmente, me poursuit, comme une erinye attachée à mes pas. Ne pas me faire remarquer, cacher ce que je suis, ce qui me menace si jamais les flics me retombent dessus. Quelque part, j’aimerais m’imaginer trouver en Priam un refuge et une personne à qui continuer d’expliquer où j’en suis arrivé et pourquoi j’y suis arrivé. Il sait déjà que je n’ai commis aucun meurtre, que cette culpabilité fallacieuse que j’ai avouée n’était qu’un bouclier entre Lazar et moi. Il sait déjà, aussi, que tout ce que je fais, je le fais pour Nolan et Thais.

Mais est-ce qu’il est celui qui a donné à Nolan l’opportunité de replonger dans ses principaux travers ? En quelques mots, j’explique la situation, j’explique ce que je veux, absolument, être une méprise. Si je trouve le responsable, je ne lui ferai peut être pas la peau, mais je lui passerais, efficacement je l’espère, l’envie de recommencer. S’il doit avoir peur des conséquences pour ne plus s’approcher de Nolan et surtout, pour ne plus laisser Nolan s’approcher de lui, et bien je lui apprendrai à avoir peur. Ma colère, dévastatrice lorsqu’elle échappe à mon contrôle, est de retour, toujours plus vive et toujours plus présente, toujours plus dangereuse. C’est cette colère qui me broie lorsque je m’avère incapable de tenir tête à Lazar, c’est cette colère qui guide mes coups lorsque je frappe Nolan, c’est cette colère, ambivalente, qui me réduit à être son esclave lorsqu’elle prend le dessus sur tout le reste. C’est cette colère, aussi, qui aiguise mes sens et électrise ma peau de nervosité sous ses quelques mots. « Je doute pas que tu le feras. » Ses yeux rencontrent enfin les miens, je lutte pour ne pas détourner le regard. Pitié non. Faites que ce ne soit pas lui que je cherche. « Je connais qu’un mec au garage qui trempe dans ce genre de business. » Je fronce les sourcils, à mi-chemin entre la circonspection et le soulagement. « Qui ? » Son soupir répond une fraction de seconde avant ses lèvres. « De toute évidence, tu t’es pas trompé de mec en arrivant ici. » Je ferme les yeux, je les rouvre pour regarder le ciel et faire un pas en arrière, un pas inutile à n’en pas douter. « Tu plaisantes... » Bien sûr que non, il ne plaisante pas. « J’avais aucun moyen de savoir que c’était ton frangin. C’est pas comme si les mecs qui viennent chercher du matos se présentent en longueur avant d’acheter ce dont ils ont besoin. On est pas vraiment à la maternelle ! » Je serre le poing, incapable, dans l’immédiat, de savoir exactement comme je veux réagir, comment je suis supposé réagir, comment…

Si une toute autre personne m’avait dit ça, je sais que mon poing aurait déjà percuté sa mâchoire, avec toute la puissance que je peux mettre. Si une toute personne m’avait dit ça, je n’aurais eu aucun scrupule à mettre ma menace à exécution, avant de m’excuser dans le pire des cas, avant de partir dans le meilleur. Mais non. En l’occurrence, tout ce que je parviens à faire, c’est regarder Priam. Sans parvenir à faire la part des choses. « En effet, tu ne pouvais pas savoir. » Je suis surpris d’entendre ma voix être aussi glaciale. « En revanche, ne va pas me dire que Nolan fait son âge. » Je me surprends à avoir envie de lui mettre, enfin, mon poing dans la figure. Et je me surprends aussi à être enchaîné par une loyauté tissée de reconnaissance et cette lâcheté sous-jacente que j’ai déjà face à Lazar, cette lâcheté qui me souffle qu’à entamer le combat, je ne fais que me condamner à finir à taire. Comme une victime. Comme cette victime que je suis depuis plus de dix ans maintenant. « Tu es sorti de taule pour ça, finalement ? Pour permettre à des gosses de dealer ? C’est ça ? Tu m’as laissé en plan, pour refiler sa came à mon frère ? Explique-moi, donne-moi une bonne raison de refiler ça à des gosses. Nolan ou un autre, je vais pas dire que c’est du pareil au même mais presque, presque tu m’entends ? » Ce que j’essaye de faire ? Peut-être de me donner une véritable raison de lui en vouloir, peut-être de me convaincre qu’il est en tort, qu’il l’a fait exprès, peut-être tout simplement est-ce que j’ai perçu qu’il se sentait mal d’être impliqué, de m’avoir impliqué, et que j’en profite pour avoir l’ascendant, un peu. Je ne sais pas vraiment. « Priam… t’es sorti de taule la tête haute, t’as vraiment envie d’y retourner ? T’as envie d’y envoyer mon frère ? »


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Priam Mikaelson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeLun 24 Oct 2016 - 23:43


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Il avait cru, un temps, qu’il allait pouvoir mettre tout ça derrière lui. Il avait espéré, rien qu’un instant, que la taule ne se constituait que de quelques barreaux, une nourriture infâme et cette impression douloureuse de ne pas pouvoir respirer lorsque les matons les enfermaient à clés. Pourtant, elle était sous son crâne la prison, elle était sous sa peau la taule. Il pouvait en sentir les barreaux grincer à cause de la rouille alors qu’il tentait de se défaire de ses chaines. Il pouvait sentir la bile menacer de quitter ses lèvres quand les souvenirs se faisaient trop présents. Malgré ce qu’il avait commis, une vie passée à vivre dans l’illégalité envers et malgré tout, Priam faisait partie de ces êtres au cœur bon, trop pour leur propre bien. Il faisait partie de ces gens regrettant amèrement leurs actes, ces individus impuissants forcés de vivre avec le poids de leurs regrets coincé dans la gorge. Maxence le savait aussi. Le Mikaelson avait été bien incapable de cacher cette vulnérabilité dans l’étoffe dont était fait son être à son frère de pénitence. Il lui avait dit ce que le monde ne pouvait savoir. Il lui avait transmis son histoire dans l’espoir de ne pas être oublié. Dans le besoin fou de s’éteindre en sachant qu’au moins il saurait tout. Le bon et le mauvais. La douceur et cette violence qu’il crachait à chacun de ses couplets.
C’était certainement pour cela que les mots du Sanderson lui parurent si durs à avaler. Le mutant ne pouvait affronter ce flot émotionnel qui semblait se détacher de son ancien codétenu. Il ne pouvait lutter contre cette rage douloureusement réprimée, cette fureur qui ne demandait qu’à exploser. Dans le fond, il avait envie qu’elle explose. Envie qu’on lui rentre dedans, que Maxence lui rentre dedans une fois pour toute. Sur ses gardes, gamin pris dans ses travers, ses propos semblaient sur la défensive alors qu’il osait finalement reposer ses prunelles partageant un bout d’océan avec celle de son ami sur ce dernier. Il ne restait que la mer à laquelle se rapprocher. Il ne lui restait plus que la tempête des yeux de son interlocuteur sur laquelle se focaliser. Priam ne voyait que les flots, cette invitation au naufrage que tant avaient dû découvrir au détour de ses propres iris azurées. « Tu crois que j’ai attendu d’être majeur pour me lancer là-dedans ? Je fais pas dans le social. Si je devais rembarrer tous les jeunes et moins jeunes que je vois, je fais quoi moi ? » Dans ce combat il n’y avait pas de bien, ni de mal. Il n’y avait pas de vainqueur, ni de perdant. Depuis l’aube de sa vie le Mikaelson n’avait eu de cesse de se débattre à l’instar des parents. Cependant, le givre s’échappant des mots de Maxence arrivaient à le glacer dans sa chair, le faire frémir de dégoût face à cette seconde nature dont il n’avait jamais douté. Priam n’avait jamais été un enfant de cœur, pas même du temps du coup de la chatière, époque révolue où il dérobait faïence et argenterie contre un repas plein avant la nuit.
Le pyrurgiste n’avait pas besoin que Maxence comprenne. Tout comme il n’avait jamais eu besoin que le monde cautionne ses escapades nocturnes durant lesquelles il chassait aussi bien la lune que la bonne fortune. L’ancien gamin des rues n’avait pas besoin qu’on juge ses actes, ces choix qu’il réalisa à de nombreuses reprises afin de s’assurer un semblant de stabilité. Dans le fond, il ne connaissait rien d’autre le bougre. Rien de plus que quelques tours de passe-passe, un sachet échangé contre quelques billets, une porte arrière ouverte en quelques secondes sous une paire de doigts méticuleuse. Priam avait appris la vie à la dure et jusqu’à présent ces enseignements lui avaient toujours paru indubitables. Sa clope fermement coincée entre ses veines, ses poings crispés à son flanc, il n’était plus sûr de rien. Certainement pas quand le Sanderson l’écrasait de ses propos avec une virulence qu’il ne lui connaissait pas. Détournant le regard, incapable d’affronter cette honte lui nouant les entrailles, mais plus encore cette vague de mépris qu’il s’imaginait s’échapper de son ancien ami, le brun était bien incapable de subir les mots. Maintenant que tout filait de travers, que le silence avait finalement remplacé l’absence, enseignant à ses os le poids de la solitude, la vraie, il ne savait plus faire taire ce vent mauvais hurlait sous son crâne. Il ne savait plus lutter contre ces quidams l’ébouriffant sans douceur, subissant ces aveugles à sa douleur. Les poings serrés, muselant tant bien que mal l’animal en lui qui ne demandait qu’à gronder, il écrasa sa cigarette entre ses doigts, prisonnier de ce feu de forêt arrivant à ravager son buste. « Je suis censé faire quoi Max ?! Monsieur le donneur de leçons, le redresseur de torts, je suis censé faire quoi ? » Ses mots étaient mordants, pourtant tout dans sa posture semblait témoigner du contraire. Son dos vouté vers l’avant, ses iris refusant de quitter leur contemplation de l’asphalte et mêmes ses mains tremblants sous l’effet de cette rage dont il ne savait que faire. Priam n’était rien d’autre qu’un nerf à vif, une plaie ouverte que le monde oubliait de refermer, laissant loisir à tous de retourner le couteau dans la plaie.
Les mots claquent et pourtant il fallut quelques secondes au mutant pour en comprendre la pleine ampleur. Il en ressenti la morsure avant d’en voir les crocs, subissant cette douleur sans même pouvoir se préparer au choc. Dans le fond, il avait peur le Mikaelson, à l’instar d’un animal blessé. Il avait peur de retrouver la froideur des barreaux, retrouver ce néant que cet ersatz de liberté avait réussi à lui faire oublier. Il crevait de trouille à l’idée de se retrouver à la case départ, d’avoir travesti tout de sa personne pour se rendre compte qu’il ne lui restait rien. Pas d’avant. Pas d’après. Il n’avait pas le cœur d’affronter les ruines de ce qu’il avait abandonné. Malgré tout, Maxence refusait de lâcher prise, son regard céruléen traduisant sans mal ces vérités qu’il était bien trop poli pour prononcer à haute voix. Homme blessé dont on tournait autour de la plaie, il pouvait sentir cet autre se jouer de la chair endolorie alors que son sang grondait en ses veines. Bête plus qu’homme, il bondit sur ses pieds, les prunelles pleines de ce trop plein qu’il n’aurait pu nommer. Il portait au cœur bien des histoires dont il aurait dû faire le deuil, des vagues à l’âme que le soleil n’arrivait à réprimer, le laissant fébrile et dévasté. « T’es sérieux là ? Putain, tu te prends pour qui à v’nir me faire la morale comme un foutu saint ? » Malgré des années de pratiques, une maîtrise si parfaitement peaufinée dans les moindres détails, la nature remontait toujours à la surface, traversant la chair de l’imposture. Son accent des bas quartiers semblait mettre en valeur l’état de cette épave. Le regard fou, les muscles tendus dans le but d’intimider, il toisait Maxence du regard comme s’il était un danger qu’il ne saurait éviter. Pourtant, quelque chose dans sa démarche, cette rapidité fiévreuse avec laquelle il s’approcha de l’autre, semblait pointer du doigt les fissures dans le vernis, les ratures sur le tableau. « Tu penses que j’ai le choix dans tout ça ? J’ai pas de foutu diplôme, encore moins de grand but spirituelle, ou n’importe laquelle de leurs conneries, pour me guider dans la vie. Je fais ce que j’peux avec ce que j’ai. Et tu veux que j’te dise ? C’est presque rien ! » Les iris fermement accrochée à celle de son interlocuteur, il éructait de ne trouver les mots aptes à traduire l’entièreté du problème. Il rageait de ne pouvoir arracher à son buste ce mal qui semblait l’avoir pris depuis sa sortie, cette faiblesse dont il n’arrivait plus à se défaire. « Alors, j’suis désolé pour ton frangin, mais ça changera rien. Viens pas m’faire la morale comme si tu savais parce que t’as pas idée mec. » Dans un geste de provocation, rien de plus qu’une vieille habitude tout droit sortie de prison, il bouscula Maxence bercer par cette violence ne demandant qu’à quitter son système. « Vas y mec, t’as dit que t’allais me faire la peau. Je t’attends, cogne ! »

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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeMer 9 Nov 2016 - 22:12

old friends, old memories
Priam & Maxence



Il y a en moi une colère et une violence artificielles. Elles n’ont pas leur place dans mes pensées, elles n’ont pas leur place en moi, ce sont des parasites, des corps greffés de force que tout ce que je suis rejette avec force sans parvenir pour autant à prendre le dessus. Il y a en moi un désespoir tel que je ne vois plus de solution autre que de céder à cet appel, que mon champ des possibles se restreint à plier le genou ou à frapper, alors que tout ce que j’aimerais, ce serait de pouvoir choisir une troisième voie et qu’on me laisse tranquille.

Cette tendance que j’ai à frapper Nolan est née de cette frustration d’animal enfermé dans une cage sans avenir possible. Cette colère qui se nourrit de moi est née entre les mains de Lazar, lorsque je me suis retrouvé pris au piège sans porte de sortie. Ce désespoir, lui, n’est que l’une des conséquences néfastes que l’incarcération a eu sur moi. Et cette désillusion brutale que Priam m’impose, lorsqu’il me confirme qu’il est bien celui que je cherchais, celui qui a aidé Nolan à renouer avec la drogue, avec le trafic, celui qui a commencé à retransformer mon petit frère en dealer… cette désillusion n’est qu’une meurtrissure de plus.

Qu’une nouvelle preuve que quoique je fasse, que quoique je tente de faire, je ne peux pas tout contrôler, je ne contrôle même rien, que je suis voué à me prendre des coups venant de toutes les directions et que je suis condamné à les encaisser, plus ou moins bien. Et plutôt moins que plus, puisque je suis une victime, jusque dans mes réactions les plus primaires, malgré cet endurcissement qui m’a été imposé par la vie.

A force de marteler la chair, il faut croire qu’elle s’épaissit, qu’elle se tanne, que ma voix a appris à se glacer et à se faire acide. Nolan. Mon petit frère. Un petit con, oui, mais mon petit frère, celui qui n’a eu une vie faite que de misère à cause de moi, à cause de notre père, à cause de notre mère. Nolan et Thaïs, ce sont les deux seules vraies victimes de ce fiasco qu’est la famille Sanderson. Je serre ce poing qu’une part de moi a bel et bien envie d’envoyer contre mon ancien camarade de cellule, contre l’une des rares personnes qui puisse se targuer non seulement d’avoir confiance, encore maintenant, mais plus encore: de la mériter.  « Tu crois que j’ai attendu d’être majeur pour me lancer là-dedans ? Je fais pas dans le social. Si je devais rembarrer tous les jeunes et moins jeunes que je vois, je fais quoi moi ? » Mes épaules se durcissent, mes poings se serrent davantage, jusqu’à faire ressortir blanchies mes phalanges. « Parce que tu penses que c’est véritablement une excuse, Priam ? » Pour moi qui ne cherche qu’à renouer avec la légalité, avec un anonymat salvateur couplé à une identité réelle, ce que je n’ai plus depuis ma sortie de prison, ses propos ne sont qu’un non-sens incohérent que je ne peux pas comprendre.

Que je ne veux même pas chercher à comprendre. Que je crains de comprendre, voire de pardonner. Pendant un instant, j’oublie de me taire, j’oublie de me calmer, j’oublie d’ensevelir ma colère pour qu’elle ne tourne pas à la destruction. Mes propos s’emparent de moi dans une virulence qui détonne avec mon comportement passif habituel. Explique-moi, donne-moi une bonne raison, tout ce que je veux, finalement, c’est peut être qu’il me donne une bonne raison d’outrepasser cette loyauté sans faille que je lui porte, juste parce qu’il m’a tendu la main et m’a tiré momentanément de l’enfer dans lequel j’avais été plongé de force. Il détourne le regard, je ne m’arrête pas en si bonne voie. Qu’est ce que je fais, qu’est ce que je dis, qu’est ce que j’essaye de faire ? Je ne me reconnais pas plus que lorsque je frappe mon petit frère, je n’ai dans l’esprit que des pensées confuses qui se marbrent de détresse et d’un désespoir capable de me conduire dans les pires recoins de mon âme.

« Je suis censé faire quoi Max ?! Monsieur le donneur de leçons, le redresseur de torts, je suis censé faire quoi ? » Ce qu’il est censé faire ? Il me coupe dans mon élan, il me frappe de plein fouet pour mieux me faire chuter et me laisser à terre, les yeux hagards d’une colère novice. Est-ce qu’il a envie d’y retourner, hein, est ce qu’il a envie de refoutre les pieds en taule, est ce qu’il a envie de foutre mon petit frère en taule ? Mes poings serrés plantent dans mes paumes des ongles incapables de me faire la moindre écorchure, même si la volonté est là. « T’es sérieux là ? Putain, tu te prends pour qui à v’nir me faire la morale comme un foutu saint ? » Je fais un pas en arrière à l’instant où il rompt la maigre distance posée entre nos deux silhouettes. Un pas en arrière que je ne peux pas retenir, un pas en arrière qui traduit ce que je suis : craintif, naturellement craintif. Et j’ai beau me redresser, bomber le torse, gonfler ma poitrine, arquer les épaules, ce pas en arrière reste là, comme un boulet noué à ma cheville pour me rappeler que je ne peux pas échapper à cet instinct primaire qui me place en bas de la chaîne alimentaire. « Tu penses que j’ai le choix dans tout ça ? J’ai pas de foutu diplôme, encore moins de grand but spirituel, ou n’importe laquelle de leurs conneries, pour me guider dans la vie. Je fais ce que j’peux avec ce que j’ai. Et tu veux que j’te dise ? C’est presque rien ! Alors, j’suis désolé pour ton frangin, mais ça changera rien. Viens pas m’faire la morale comme si tu savais parce que t’as pas idée mec. » Mes bras se lèvent pas réflexe, je me recroqueville lorsqu’il me bouscule, je trébuche en arrière sans la moindre force, je ferme même les yeux. Autant pour le courage, autant pour l’endurcissement, autant pour le Maxence qui se croit capable de tenir tête à Lazar : je suis et je reste une victime. « Vas y mec, t’as dit que t’allais me faire la peau. Je t’attends, cogne ! » Je reste un instant silencieux, la bouche ouverte dans un cri, une menace, un que-sais-je muet et étranglé dans ma gorge.

« ARRÊTE ! » Il s’échappe enfin, ce qui s’avère tout compte fait n’être qu’une supplique péniblement grimée en ordre. Dans une voix aigue, une voix perdue, une voix où l’on sent poindre des larmes contenues par la seule expérience mais belles et bien existantes. C’est à moi de répondre, et mes mains sont tremblantes, excessivement tremblantes, lorsque je lui rends sa bousculade, avec bien moins de conviction. « Priam, arrête, qu’est ce que tu fais ?! Tu sais bien que… mais bien sûr que tu as le choix, on a toujours le choix, mince ! Je… tu ne te rends pas compte, de la chance que tu as ? » Ma voix retrouve son assurance au fur et à mesure que je combats cette terreur logée dans mon estomac. Mon poing part maladroitement en direction de sa mâchoire, sans la force qu’il faudrait pour intimider une personne comme Priam. « Pourquoi t’as besoin de ça, hein, pourquoi tu crois avoir besoin de ça pour te guider dans la vie ? Tu as un boulot, non, ça ne te suffit pas ? J’ai besoin de savoir que tu t’en sors, que tu as laissé tout ça derrière toi, parce que moi, c’est ce que je veux faire, mais c’est ce que je ne peux pas faire ! » J’inspire, comme je peux. « Je suis pas sorti, moi, je me suis enfui. Tu sais ce qu’ils me feront s’ils me rattrapent. » Je baisse les bras, littéralement mais pas qu’eux. « Moi non plus j’ai pas de diplôme, Priam, moi non plus, j’ai pas grand-chose, mais j’ai un frère et une sœur qui méritent pas d’être dans la même merde et sur lesquels je dois veiller. Alors ça change tout, et je te fais la morale si je veux, parce que je suis peut être pas un saint, mais parce que… » Parce que ?

Parce que je me dégonfle, et mon index qui l’accusait si bien se dégonfler lui aussi.

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Priam Mikaelson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeSam 10 Déc 2016 - 23:40


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Quelque chose semblait avoir déraillé chez le brun, à croire que le naufrage coincé au bord de ses prunelles ne demandait qu’à s’échapper par ses poings. Secoué jusqu’à l’écorce de son être, ses doigts incapable de retenir les tremblements incertains d’un cœur peinant à se défaire de ce qui avait été, Priam regrettait de ne pouvoir cogner, laisser pleine liberté à cette rage consumant ses poumons. Dans ses veines coulait l’ire d’une destruction programmée, le travail d’un orfèvre faisant face à une Babylone consumée. S’il s’était pris à bouter le feu à sa vie, l’essence imbibant ses doigts au point de ne pouvoir en nier l’apostasie, peut-être aurait-il moins grondé face au cours des choses. Face à cette toupie tournant et tournant hors de contrôle au point d’en perdre son axe. Il n’en pouvait plus de ces émotions alourdissant toujours l’organe entre ses côtes, il n’en pouvait plus de tendre les poings pour cogner lorsqu’il ne voulait que baisser les bras et se faire empoigné. Souffrant de ses prunelles monochromatiques, l’étincelle avait perdue de sa saveur lorsque le carmin s’en était allé. Le bleu des yeux du Sanderson ne lui rappelait plus ses rêves d’ailleurs depuis qu’il ne pouvait s’attarder sur leur ciel azuré. Le monde avait perdu de sa couleur le jour où celles-ci avaient été drainée de ses iris endolories. Les mots de Maxence souffraient d'une précision chirurgicale, le genre de netteté que seule la familiarité offre. Il n’y avait de pire ennemi que celui reposant à vos côtés, celui pour lequel vos secrets n’étaient que la tapisserie de vos échanges.
Priam n’avait jamais eu l’étoffe d’un grand homme. Peu importait à quel point il avait lutté contre la vague, repoussant de sa mémoire les meurtrissures que son père y avait laissé. Le Mikaelson ne pouvait se défaire de l’étreinte de son paternel et des vicissitudes de sa filiation. Il n’était que la somme des erreurs de son engeance, souffrant cette faute originel lui ayant été imposée à la naissance. Le dos courbé, le regard s’embrasant presque au point d’en trouer l’asphalte, le mutant peinait à contenir cette bête grondant en son poitrail. Pourtant, l’animal ne demandait qu’à ployer sous les coups d’un maître plus fort que sa propre personne. Il ne demandait qu’à mordre la poussière afin de passer l’éponge sur tout ce qu’il avait été, tout ce qu’il ne pouvait plus être. Les poings serrés de Maxence étaient une invitation à l’oubli. Il n’avait pas d’excuses, pas même de raison. Garçon perdu dans l’ombre de ses propres incertitudes, il avait repris le chemin de sa maison. Incapable de se repérer sous ce ciel dichotomique, il s’était retourné vers ce qu’il avait toujours connu. Incapable de trouver les mots à lui offrir, tisser les voiles d’un soupir capable d’adoucir cette rage qu’il souhaitait voir l’éclabousser, il osa observer son ami, miroir de son âme dans cette fébrilité ne demandant qu’à céder.
Quelque part, le long du chemin, c’était comme si on lui avait lâché la main. Il se retrouvait à la traine, gamin forcé de tituber pour la première fois. Icare aux ailes brûlées, le Mikaelson ne savait pas comment nager. Pas dans cette mer là en tout cas. Pas dans cet océan mauvais qu’était la vie, forcé de battre des bras en cadences afin de lutter contre la marée. Tout ce qu’il savait faire c’était sombrer plus bas, toujours plus bas. Icare attiré par les profondeurs, le fils du soleil n’avait jamais été destiné à atteindre le ciel. Son ami lui rappelait le goût rance de ces rêves périmés qu’ils traçaient à même les murs de leur cellule partagée. Il lui rappelait ces promesses d’avenir qu’il ne pensait jamais avoir l’opportunité de réaliser, toutes ces choses qu’il s’était avoué à l’ombre des néons blafards entre deux soupirs fatigués. Maintenant, Max lui rappelait toutes ces choses qu’il n’avait pas faite, l’obligeant à avaler la honte de n’avoir pu être à la hauteur de ces choses qu’ils s’étaient destinés. Priam avait toujours été le grand frère dans leur duo, protecteur effronté ne reculant devant rien pour protéger le seul ami qu’il avait entre les murs d’une prison coincée sous sa peau. Pourtant, il ne restait des fragments de cette relation là que la colère dans les yeux de son ami, cette déception de ne pas même retrouver la moitié de ce qu’il avait pu être. La prison les avait libérés, malgré tout, le mutant restait tristement accroché à ses chaines.
Plus jamais il ne voulait y retourner. Plus jamais il ne pourrait avoir la force d’y résister. Le milieu carcéral était un microcosme dont personne ne sortait intact. Quand l’emprisonnement ne brisait pas les corps, elle attaquait l’esprit. Sans étonnement, Maxence céda aux menaces du brun, abandonnant du territoire au loup montrant les crocs pour la première fois depuis de longs mois. Peu importait à quel point son vis-à-vis tentait de porter la mascarade à bout de bras, les poings tendus, le dos droit, l’imposture peinait à ne pas céder sous le poids de sa propre investiture alors que Priam lui crachait ses mots au visage. Le coup partit sans prévenir, la force de sa rage l’amenant à pousser son vieil ami sans même ciller face à la chute de ce dernier. Le Sanderson était à terre, pourtant c’était le Mikaelson qui tombait de haut. Tout ce que ce dernier voyait était une proie, une frêle biche frémissant en attendant que les crocs du prédateur ne se posent le long de sa trachée pour mettre fin à sa misère. Cependant, il s’arrêta face à sa proie, invoquant l’ire de ce dernier pour être délavé par ce fiel s’écoulant de ses lèvres quelques instants plus tôt. Son cri fut cinglant, au point que Priam se demanda un instant s’il n’allait pas s’en éclater les cordes vocales. Au point que le brun s’arrêta une seconde, juste le temps de céder un pas de recul face à la maigre tentative de bousculade de Maxence. Il tremblait de tout son être, le pauvre, incapable de réprimer le séisme s’échappant de la base de sa colonne.
Elles étaient belles ses paroles, bordel qu’ils étaient beaux ses idéaux, avec ses valeurs en papier mâché et ses promesses au goût usé. Pourtant elles étaient fausses ses promesses, rien de plus que des bris de verres incapable de reformer l’objet ayant éclatés. La mâchoire cédant sous l’impact du poing s’écrasant à son impact, le mutant grogna alors que le sang se répandait en sa bouche. La peau lacérée au contact d’une dent trop acérée, le brun avait à peine frémi sous le coup qui manquait tout de la violence qui aurait dû habiter Maxence à cet instant. Ramené à la réalité par les mots du Sanderson, quelque chose dans sa sincérité sembla rallumer une étincelle dans les prunelles délavées du pyrurgiste. « Enfui ? » Mesurant à même les prunelles la valeur de l’homme lui faisant face, malgré tout ce qu’il pouvait éprouver pour ce dernier, Priam peinait à se l’imaginer échafaudant un plan capable de l’arracher à ce pays de non-retour. Maxence se dégonflait et, à sa façon, son ami en faisant autant, incapable de retrouver la force des vents ayant gonflés ses toiles quelques instants plus tôt. Pendu aux lèvres de son ancien camarade de pénitence, il attendait quelque chose de plus, un mot, un signe. Rien ne vint. A part l’amertume de se dire qu’ils n’avaient pas même un frère ou une sœur sur lesquels reposer sa seule raison d’exister. Il n’avait qu’Octavia et même ça il ne l’avait pas, plus totalement en tout cas.
Approchant en un mouvement ample et rapide, il attrapa le Sanderson par la nuque, forçant ce dernier à garder la tête haute alors qu’il plantait ses opales dans celles de ce dernier. « T’es complètement con. Complètement taré mon pauvre. » Il n’osait même pas imaginer cet ersatz de vie qu’il devait vivre, s’étouffant déjà sur le amertume de sa propre existence que pour s’imaginer souffrir de cette vie-là. Un rire sec s’échappa des lèvres du brun, ce dernier libérant son ami de son étreinte d’acier. La joue légèrement enflammée suite au coup reçu à la base de sa mâchoire, Priam se mit à marcher sur place, trépignant face à Maxence. « Je sais pas ce que tu t’es imaginé, mais suis pas une foutue idole. J’ai rien d’un mentor ou d’une personne à laquelle qui que ce soit veut ressembler. » Peut-être était-il temps de crucifier les idoles, brûler les anciens dieux afin d’en créer de nouveau. Peut-être était-il temps de lui enseigner l’apostasie et le presser vers l’incertain. Priam n’avait rien d’un demiurge, il peinait déjà à porter le poids de son existence, sans pour en plus s’éprendre de celui de l’ancien détenu. Il était un temps où tout homme se doit d’enterrer ses pères, de sa filiation légitime à celle fantasmée. « Je sais pas ce que t’as pu t’imaginer tous ces mois, mais je suis comme ces autres taulards dont on riait en se les imaginant galérer pour boucler la fin de leur mois. Ceux auxquels on ne pensait jamais avoir à ressembler. Je suis un de ces mecs. » Et tellement plus encore, galérien forcé de travailler afin d’absoudre ses torts. « Je saurais même pas pour où commencer pour t’aider. » S’il n’avait pas des tas de raisons d’exister, peut-être lui suffisait-il d’en trouver.


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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeVen 30 Déc 2016 - 10:29

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Priam & Maxence



Priam est un mirage, Priam est une bouée de sauvetage qui me rappelle autant ma propre survie que mon propre naufrage. Il est celui qui m’a sauvé, mais qui réveillera en moi toujours cette même sensation de noyade, cette eau dans mes poumons qui ne voulait que m’étouffer, me faire couler, m’ensevelir et me consumer de l’intérieur. Priam a été une oasis dans le désert, risque très fortement de revêtir à nouveau ce rôle maintenant qu’il est devant moi. Aurait pu, du moins, reprendre ce rôle. S’il n’avait pas eu le malheur de tirer mon frère vers le bas. Je ne suis pas courageux, je ne m’estime pas particulièrement intimidant, je ne suis pas tout ce qu’il est mais il y a une chose qui est certaine : je suis protecteur. Trop protecteur très certainement. Bien sûr que je réagis mal à ses justifications, bien sûr que je réagis mal, tout simplement, bien sûr que je me fais moralisateur, que je tombe dans le jugement, bien sûr. Ca ne changera rien ? Ca change tout. Si lui, si lui ne peut pas changer, comment est-ce que je peux espérer que mon frère change, comment est-ce que je peux espérer le tirer hors de cette délinquance dans laquelle il se noie, comment est-ce que je peux moi-même espérer m’en sortir ? Ses mains me bousculent, mes jambes me refusent un équilibre que je suis supposé avoir, pourtant, en tant que sportif professionnel. Mes paumes s’écorchent au sol, je ferme les yeux pour ne pas le voir. Je t’attends, cogne. Mon cri reste un instant logé, bloqué dans ma gorge, avant de s’en échapper, enfin. Enfin il s’en libère, aigu. Efféminé. Une voix qui n’a aucune force, aucune résistance, une voix de victime. J’arrive à me lever, je me relève pour répondre malgré tout dans une force inexistante. Qu’il arrête, qu’il arrête tout de suite. Qu’est ce qu’il croit ? Que tu es parfait pour moi ? Que tout le monde a autant de chance que lui ?

Je ne mens pas, je ne mens pas une seule seconde, et cette assurance que je retrouve en est la preuve. J’ai besoin de savoir qu’il s’en sort, pour me croire à mon tour capable de m’en sortir, pour avoir l’espoir d’un jour sortir des radars de la police, sortir des radars des hunters, sortir des radars de Lazar, pour pouvoir juste disparaître et, plus important que tout, que Nolan et Thaïs puissent à leur tour disparaître dans l’anonymat le plus complet. Qu’est-ce qu’il croit, Priam ? Que tout est plus simple pour moi ? Je n’ai rien, j’ai encore moins que lui, et pire que tout, je ne suis même pas dehors légalement. Mon aveu franchit mes lèvres, je baisse les bras, j’ai beau le pointer du doigt pour l’accuser, il n’y a que mon angoisse, ce poids qui tombe sur mon estomac, ce poids qui me pèse, cette réalité qui m’étouffe. u sais ce qu’ils me feront s’ils me rattrapent. Ils me tueront. « Enfui ? » Ma phrase meurt, inachevée. Parce que, parce que quoi ? Parce que je ne sais pas. Parce que je ne veux pas croire qu’il ne fasse au final rien de sa liberté, alors que moi… sa prise sur ma nuque me glace le sang, j’essaye de me dégager sans grand succès. Je ne suis ni grand, ni costaud, ni capable d’une quelconque violence et surtout pas dirigée vers un ami. Je suis contraint, bien malgré moi, de le regarder dans les yeux. « T’es complètement con. Complètement taré mon pauvre. » Il me lâche, ma main vient aussitôt masser mon cou. « Je sais. » Bien sûr que je suis con, bien sûr que je suis taré. « Je n’ai pas eu le choix » On a toujours le choix. Mes jambes me reculent d’un pas, je me mords la lèvre. Je cherche son regard, aussi, je me crispe sous son rire, je suis ses mouvements et ses pas d’un œil angoissé. J’aimerais tout lui expliquer mais… inutile de rajouter quoique ce soit, tout a été dit. « Je sais pas ce que tu t’es imaginé, mais suis pas une foutue idole. J’ai rien d’un mentor ou d’une personne à laquelle qui que ce soit veut ressembler. Je sais pas ce que t’as pu t’imaginer tous ces mois, mais je suis comme ces autres taulards dont on riait en se les imaginant galérer pour boucler la fin de leur mois. Ceux auxquels on ne pensait jamais avoir à ressembler. Je suis un de ces mecs. Je saurais même pas pour où commencer pour t’aider. »

Ma bouche s’assèche, je ferme les yeux, j’expire et je me ratatine. Ce que j’ai pu m’imaginer ? Bien des choses. Ce que je pouvais espérer ? Pas grand-chose. Je viens tout juste de le retrouver, je viens tout juste de me laisser harasser par une coïncidence aussi malvenue que bienvenue, je suis incapable de me projeter plus loin que ça. Mais… un mentor ? Priam a beau être plus jeune que moi, il est bien plus dur, bien plus solide, bien plus résistant que moi. « Tu m’as sauvé la mise plus d’une fois, Priam. Bien plus que tu ne peux le croire. Oui, je me suis imaginé que tu t’en sortais bien, que tu avais la vie que tu méritais et que tu mérites toujours, qu’est ce que tu crois ? Quand tu es parti, ils ont recommencé à me tabasser, tu crois que j’avais envie de croire que tu allais mal ? » Je commence à m’énerver, mais comme toujours, à m’énerver à ma façon. « Je te vois comme un mentor, si je veux, comme un idole, si je veux. Et... » J’aimerais lui réclamer de l’aide, j’aimerais lui demander des conseils, sur comment cacher mon passé de taulard, j’aimerais lui demander protection, lui demander du soutien. Mais… « Commence par te tenir loin de Nolan, Priam. Tu n’as pas besoin de m’aider, j’ai appris à me débrouiller tout seul. Je suis retourné voir Lazar. » Il sait très bien qui c’est. Il sait que c’est l’homme pour qui j’ai endossé un meurtre, il sait que c’est l’homme qui m’a brisé les ailes après m’avoir appris à voler, il sait que c’est celui à qui je dois plus de dix ans de taule. Il le sait parce que je le lui ai raconté. « Priam, je n’attends… je n’attends rien de toi, ne t’en fais pas. Tu m’as donné beaucoup. Je veux juste… j’aimerais juste que tout le monde s’en sorte. Qu’est ce qui t’empêche de… d’être juste mécanicien, au juste ? »

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Priam Mikaelson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeSam 7 Jan 2017 - 21:48


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Priam aurait souhaité avoir un grand-frère, une grande sœur. Avoir quelqu’un pour veiller sur lui et lui apprendre la vie. Quelqu’un pour couvrir ses oreilles lorsque les bruits que faisait la voisine arrivaient à traverser le pallier, emplir ses tympans au point de les faire imploser. Il aurait aimé avoir quelqu’un de plus âgé pour lui tenir la main, lui dire quoi faire suite à la mort de sa mère. Il aurait voulu avoir quelqu’un. Quelqu’un d’autre qu’Octavia, une personne sur laquelle reposer sans avoir peur de la voir céder sous cette pression qu’il portait à bout de bras. Il aurait aimé avoir quelqu’un à qui raconter sa vie une fois installé face à la glace du parloir. Croire en quelque chose le dépassant, un être capable d’alléger toutes ces choses qu’il ne pouvait partager et qu’il ne savait pas comment porter. Maxence était l’inverse de cette personne. La première fois qu’il l’avait vu, son ainé lui avait paru fragile, une porcelaine de chine fendue de tout part. Au point qu’il s’en demande s’il n’allait pas le briser en le serrant en parlant un peu trop fort. Pourtant, à sa manière, le Sanderson avait réussi à le libérer d’un poids, d’une pression sur le myocarde qu’il ne savait comment exprimer autrement. A l’abri des ombres de chines tapissant les murs de leur cellule, ils avaient refait le monde entre deux rondes de garde. Ils avaient repeints l’univers à l’envers de leurs paupières closes, jurant un avenir à conquérir à l’autre lorsqu’ils ne croyaient pas aux chimères pendues à leurs lèvres. Naturellement, Priam s’était fait les poings de son compagnon de cellule, laissant à ce dernier la tâche de porter un peu de cette besace débordant de sentiments. Il s’en était allé, Max était resté derrière. D’une certaine manière, cette fin-là n’avait de goût amer que celui d’avoir failli son ami. Il avait retrouvé la liberté, pourtant il cherchait encore ses ailes.
Au bout du compte, le Mikaelson ne savait qui de lui ou de Maxence était le réceptacle de sa rage. Il ne savait qui des deux taulards qu’ils étaient l’enrageait plus que de raison à cet instant. Brasier attisé par des alizés ne soufflant qu’en son buste, quelqu’un sembla avoir rallumé l’obscurité entre ses côtes alors qu’il se laissait souffler par les mots du Sanderson. Pourtant, grondant sans ce mordant dans les mots, il avait envie de lui faire bouffer toutes ses histoires de choix. Il avait envie de lui faire ravaler ses belles paroles, le faire s’étouffer sur ses propres mots. N’importe quoi pour le faire taire. Pour l’empêcher de dépeindre ce tableau qu’il avait rejeté de ses pensées le plus longtemps possibles. Le pyrurgiste s’était menti à lui-même le premier, prétendant que Maxence arriverait à feindre cette force lui faisant défaut. Il avait préféré ignorer les mises à tabacs régulières qu’il devait subir, espérant que le fantôme de sa présence protège encore un peu celui qui n’avait pas l’étoffe de vivre entouré de ces loups. Il avait préféré se fourvoyer plutôt que de regarder à nouveau vers cet hospice de condamnés. Il l’avait abandonné car il n’avait pas la force d’affronter ce qu’il avait été. Les mots de Maxence manquaient de cette arrogance qui aurait pu leur donner du mordant. Ils manquaient de cette force dans l’être, cette assurance capable de tenir Priam à distance.
Les yeux trop lourds, ses iris consumant la chair de son ami de leur incrédulité. « Tu sais te débrouiller tout seul et tu vas voir Lazar ?! » Retenant à grande peine la flopée de jurons ne souhaitant que s’écouler de ses lèvres, il se retourna pour observer le garage et non le Sanderson qu’il rêvait de secouer. Qu’il rêvait de cogner jusqu’à ce que quelque chose rentre sous ce crâne buté. Les poings serrés, la furieuse envie de les lever contre tout et n’importe quoi. Les retourner contre soi. Le Mikaelson se faisait violence à écouter cet autre complètement paumé. Lui tournant toujours le dos, son regard torve reposant sur la carcasse de la voiture qu’il devait finir au plus vite, il se demandait comment il avait pu réussir à se fourvoyer au point de croire que Max saurait tenir sans lui en prison. La gorge nouée de devoir affronter une réalité qu’il avait tant ignorée il garda le silence le temps qu’il fallait. Le temps que ses pensées se remettent en place, le temps qu’il trouve les mots. Le temps qu’il chasse cette rage lui grillant les nerfs et lui donnant envie de se jeter à la gorge de l’univers. « Je suis à peine payé pour le boulot que je fais. » Un regard déchiré posé sur la bâtisse, Priam haïssait autant ce garage qu’il pouvait le détester. « Qui embaucherait un taulard juste pour ses beaux yeux ? C’est pas comme si j’étais sage en prison. Je sais pas faire grand-chose et personne voulait de moi. Ils me payent à peine de quoi payer la pièce me servant d’appartement, mais c’est le seul endroit qui paye. » Malgré tout, cette pièce était bien trop grande pour celui habitué à l’étroitesse d’une cellule.
Le brasier alimentant son ire sembla se calmer, régresser face à ce froid que lui laissait la médiocrité de sa condition. De sa main couverte de suie, il ébouriffa sa crinière tout en poussant un énorme soupire. Se retournant vers Maxence, quelque chose dans son regard semblait avoir signé la reddition. A croire que la débandade en son cœur avait atteint son cerveau, faisant plier cette chair bonne à rien d’autre que saigner. « Si t’es à Radcliff, tout un tas de merdes t’attendent mon vieux. » Il y avait quelque chose de las dans la voix de Priam, à croire qu’on avait trop tiré sur la corde, le laissant essoufflé. Il en avait certainement trop vu, sa carne marquée de toutes ces rencontres avec la vie, ces instants d’entre-deux délictueux où il ne savait vers où aller. « Je sais que j’suis pas un gars très fiable, mais tu peux toujours m’appeler. » Tendant une main noircie par la saleté au Sanderson, il lui offrit l’ersatz d’un sourire émacié comme offre de paix. « Vraiment mec, j’ai déjà vu des galères que tu peux pas imaginer, on a vécu trop de trucs pour que t’hésite. Mais me juge pas, jamais. » Parce que même s’il avait réussi à sortir de cet endroit paumé dans lequel il était né, c’était comme s’il ne pourrait jamais complètement s’échapper de Lexington. La ville et sa banlieue défoncée prisonnières de ses veines.



Dernière édition par Priam Mikaelson le Ven 3 Fév 2017 - 20:03, édité 1 fois
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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeMer 18 Jan 2017 - 22:16

old friends, old memories
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J’ai déjà un petit frère. J’ai même une petite sœur. Mais un grand frère, il n’y a eu guère que Priam pour remplir un jour ce rôle dans ma vie, quand bien même un peu plus de seize mois font de moi son aîné. Priam est, presque sans aucun doute, ce qu’on pourrait qualifier à mes yeux de meilleur ami, par bien des aspects. Peut-être est-ce parce qu’il est le plus récent. Peut-être est-ce, aussi, parce qu’il est le seul. Mais une chose est certaine : il l’est aussi parce qu’il est bien le seul à me connaître aussi bien, à me connaître dans mes faiblesses les plus atroces, dans ma douleur la plus honteuse, dans mes angoisses, mes mensonges, mes condamnations et dans mes choix, dans mes décisions aussi stupides que dangereuses, dans mes lâchetés. Certains disent qu’on en découvre nos vrais amis et nos vraies amitiés que dans les difficultés. La relation qui me lie à Priam, elle, a été forgée en prison. Battue et martelée sur l’enclume de l’incarcération. Plongée dans le brasier de l’univers carcérale, refroidie par une séparation brutale, une solitude soudaine, mais solidifiée par la persistance rétinienne d’un flambeau que rien, pas même l’amertume, n’a réussi à éteindre. Il ne peut pas m’empêcher de voir en lui en mentor, et il a intérêt à le comprendre parce que moi, moi je ne suis pas prêt à renoncer à ça. A cette conviction qu’il mérite mieux, bien mieux que ce que sa vie lui a offert, et que sa vie mérite mieux, bien mieux que ce qu’il est présentement en train de lui offrir. Dommage pour toi, Priam, je suis de ces personnes à la loyauté indéfectible. Je suis de ces personnes qui ne jurent que par la santé de leur proche, qui vouent leur vie, à en oublier qu’elle leur appartient, à faire de celles des personnes auxquelles ils tiennent un jardin fleuri. Quitte à laisser dépérir leurs propres feuillages.

Si je lui en veux, pourtant ? Bien sûr. Je lui en veux, je lui en veux à mourir, je lui en veux à en crever de colère. Il est libre, et qu’est-ce qu’il fait de sa liberté ? Il est libre, et c’est pour ça qu’il m’a laissé seul ? Il est libre, et moi, et moi je suis toujours enchaîné. Je suis pris au piège, au piège de la jalousie, ma confiance en moi verrouillée dans un collet, étranglée par un lacet, mon envie de vivre, ma rage de vivre même, infectée de panique. Je n’ai pas eu le choix. Foutaises. Je me débrouille tout seul. Foutaises, encore une fois. Les seuls de mes propos qui sont véritablement porteurs de sens et d’une honnêteté dont je me nourris, sont ceux qui établissent Priam comme un mentor, comme une idole, comme un modèle que je veux suivre. Que j’aimerais suivre. Le reste… Aller voir Lazar, était-ce réellement une bonne idée ? Les iris enflammées de Priam ne répondent pas à cette question par l’affirmative. Loin de là. Très loin de là. Je me recroquevillerais presque si je n’avais pas appris à la dure à assumer mes choix. Et mes erreurs. Mes erreurs. « Tu sais te débrouiller tout seul et tu vas voir Lazar ?! » Je murmure un « Oui » que j’aimerais bien entendre un peu plus convaincu. Mais qui reste faiblard. Comme moi. Oui, je suis allé voir Lazar. Oui je vais voir Lazar. Je secoue la tête, défait.

Démuni. Je suis finalement aussi vulnérable face à Priam que je ne l’étais un peu plus tôt face à celui que j’ai longtemps presque considéré comme un père. Mais vulnérable différemment : autant Lazar, je parviens à grand peine à respirer sous son regard, à exister sous ses mots, autant face à Priam… j’ai juste honte, finalement, de mes décisions, toutes aussi mauvaises les unes que les autres. Des décisions désespérées. Comme moi. Je n’attends rien de lui, parce que je ne veux pas m’appuyer sur lui, je ne veux pas être ce boulet qu’on enserre à la cheville d’un bagnard pour l’empêcher d’avancer. Plus je regarde Priam, plus j’en viens à me dire qu’au final, ce n’est pas plus mal que des années nous aient séparées. Parce que j’ai grandi. Un peu. Et que je sais qu’il ne faut pas que je me raccroche à lui. Il mérite mieux que ça. J’aimerais que tout le monde s’en sorte : bref résumé de ce que je tente de lui dire. Il me tourne le dos, je continue. J’essaye. « Je suis à peine payé pour le boulot que je fais. » Je lui lance un regard surpris, qui se transforme en un instant en regard désabusé. Bien sûr. « Qui embaucherait un taulard juste pour ses beaux yeux ? C’est pas comme si j’étais sage en prison. Je sais pas faire grand-chose et personne voulait de moi. Ils me payent à peine de quoi payer la pièce me servant d’appartement, mais c’est le seul endroit qui paye. » Je me mords la lèvre : je regrette, je regrette déjà mes mots. Ma colère. Qu’est-ce qui l’empêche d’être juste un mécanicien comme les autres ? Ce qui m’empêche moi de remonter sur un snowboard. Notre passé. « Je comprends… » je souffle. Encore des mots que je regrette, eux aussi, alors qu’ils viennent tout juste de prendre forme. Des mots que je laisse crever dans mon silence anxieux, dans un silence pétris de remords et de doute, dans un silence appuyé par ces pupilles brillantes que je pose sur le mécanicien. Il finit par se retourner, me regarder à nouveau. Comme apaisé.

Apaisé, comme l’atmosphère qui s’était tendue malgré nous. A cause de nous. Est-ce que je comprends vraiment sa situation ? Ma vie n’a été que misère depuis le départ de mon père, rendue tout juste supportable lorsque Lazar nous a pris sous son aile, effroyable lorsqu’il nous a saisis de ses serres de rapace. Une vie déconnectée de la réalité après ça, puisque je me suis abaissé à voler. Menacer. Extorquer à la hauteur de mes capacités. « Si t’es à Radcliff, tout un tas de merdes t’attendent mon vieux. Je sais que j’suis pas un gars très fiable, mais tu peux toujours m’appeler. » Je regarde sa main tendue : pas une seule seconde je n’hésite avant de la saisir. « Vraiment mec, j’ai déjà vu des galères que tu peux pas imaginer, on a vécu trop de trucs pour que t’hésite. Mais me juge pas, jamais. » Je secoue la tête, avec énergie, pour réfuter son dernier sous-entendu. « Je ne te juge pas, Priam, je voulais juste… » Juste quoi ? Mon mensonge agonise sur mes lèvres, dans une de ces phrases inachevées que Lazar déteste tant. « Je suis dans un tas de merde depuis longtemps tu sais, et avant Lazar derrière moi… il m’assure un métier. Et… une certaine protection. » Je m’enfonce, je m’en rends compte un peu tard, mais je m’enfonce. Je relâche sa main pour passer la mienne dans mes cheveux blonds, y déposer un peu de suie. « Ecoute, Priam, je gère, tu sais… Je gère… Lazar… un peu. Suffisamment… je crois. Je veux dire, je ne lui fais pas confiance. » Encore heureux. « Et je veux vraiment, vraiment, bien garder la tête froide. Mais j’avais besoin de lui, pour… pour… un problème à résoudre. » Je détourne le regard. Un problème dont je ne veux surtout pas mêler Priam. Il est un mutant après tout. Et je viens de me rendre compte qu’en lui parlant… je peux l’avoir mis dans la ligne de mire de ceux qui me pourchassent. « Un problème qui ne te concerne pas. »

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Priam Mikaelson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeVen 3 Fév 2017 - 22:48


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Priam n’avait jamais eu de cesse de se dire que Maxence méritait plus que ce qui avait été réservé pour lui. Ce dernier méritait plus que la froideur des barreaux d’une prison, le poids d’une vie à porter à même les épaules sans savoir vers qui se tourner. A l’instar de tant d’autres, le Sanderson été destiné à plus, tellement plus que ce qui lui fut finalement offert d’être. Priam le savait, mais il savait aussi que la vie était bien souvent injuste. Cette mère de tous les fardeaux offrant à ses enfants la doucereuse charge d’une existence placée sous des étoiles fanées. Connaître le blond derrière les barreaux avait offert au mutant de pouvoir observer l’essence même de l’homme lui faisant face. Leur amitié avait été forgée au brûlant d’un même désespoir, les deux se débattant avec leur condamnation sans jamais croire en la moindre libération. Forcés de partager un carré de paix peinant à les contenir entre quatre murs, ils avaient vus le meilleur, mais surtout le pire de l’autre. Sous les néons blafards d’un lieu où exister n’avait d’autre signification que survivre, ils avaient été forcés de montrer leur chair tuméfiée. Dévoiler les recoins sombres d’une psyché incapable de maintenir le souvenir d’un autrefois aux odeurs et aux sons fuyants. Priam connaissait Max d’une manière dont il connaissait bien peu de personnes. D’une façon dont il ne pensait même pas se connaître. Ca n’empêchait pourtant pas les deux hommes d’être butés et de s’opposer. A l’inverse de l’union qu’ils formaient entre les barreaux, s’accrochant à ce front commun contre le reste du monde, les espaces vides d’une liberté refusant de gratifier les étendues de leur conscience les voyaient se diviser.
A la simple évocation d’un nom Maxence arriva à attiser les feux d’une autre colère au creux du buste du Mikaelson. L’impudence avec laquelle il osa affirmer la chose, un mot trop grand et trop lourd pour les lèvres de son ainé, faisait fulminer le pyrurgiste. Il était des erreurs qu’on ne pouvait faire à demi-mots. Il était des fiascos qu’il n’était bon d’affronter que tête la première, les lèvres fendues par la folie de pareille entreprise. Il était d’autres folies, d’autres fautes à ne commettre sous aucun prétexte. Priam n’avait jamais fait qu’entendre parler de Lazar, pourtant il s’était déjà imaginé fermer le claquet de ce dernier à de nombreuses reprises. Certaines personnes avaient besoin d’un rappel cosmique, une porte fermée en pleine gueule, des claques oubliées au feu de la rage. Puis il y avait des gens comme cet autre, ce marionnettiste faisant danser Maxence de la même manière dont Graham faisait chanter Priam. A bien des égards les anciens codétenus semblaient similaires. Dans le fond, ils se ressemblaient plus que de raison, se pressant vers d’autres prisons capable d’exister sous leur chair plutôt que de fuir leurs potentiels geôliers. Le brun enrageait de ne pouvoir rien faire pour son ami, persuadé que celui-ci ne lutterait pas contre les chaines à ses poignets trouvant d’autres excuses derrière lesquelles se cacher. Les deux avaient de très nombreuses choses en commun et le mutant peinait à ne pas faire taire ce reflet de lui-même.
Pourtant, l’écoutant plus qu’il ne l’aurait fait avec bien d’autres, il se résigna à lui montrer l’étendue des nouvelles marques que lui avait laissé sa liberté retrouvée. Un salaire de misère, un des mois passés à se consumer par les deux bouts, il aurait pu montrer la chair scarifié de sa cuisse au Sanderson que ça n’aurait traduit la violence de cette existence le dépouillant de tout ce qu’il possédait. Radcliff était une ville austère et peu aimante avec les réfugiés en son sein. Le mutant l’avait appris à la dure et n’aurait su par où commencer le récit de ses déboires sans se lamenter auprès de Maxence. Aucun des deux n’avait survécu à leur incarcération en s’apitoyant sur son sort. La simple reconnaissance des faits par son compagnon de cellule le laissa amère, forcé d’avaler le poids d’une phrase ne voulant rien dire. L’un comme l’autre, ils savaient que ce n’était pas les bons mots. Ils savaient que ces mots ne servaient à rien et que le blond ne comprendrait véritablement la chose qu’une fois qu’il en aurait fait l’expérience. Priam savait aussi qu’il s’agissait d’une main tendue, les oripeaux d’un drapeau blanc brandi au bout d’un bras tremblant. Ca suffisait. Ca devrait suffire pour retaper tant bien que mal les fondations d’une compréhension tacite s’étant étiolé avec la distance. Le mutant décida en tout cas de s’en contenter, formant à même ce compromis le calme venant faucher la tempête. Aussi bien l’un que l’autre, les deux avaient souffert bien des orages, essuyant plus d’un naufrage à même leurs jeunes années. Aussi bien l’un que l’autre, ils savaient que l’autre n’avait certainement rien de plus qu’une main tendue et des promesses à offrir. Ils savaient et ça suffisait, ça devra suffire. Ça avait toujours suffit.
Même si Maxence ne lui voulait aucun mal, ses mots possédaient la morsure d’un froid que Priam ne savait comment souffrir. Les traits tendus face aux assauts d’excuses qui n’en étaient pas, le pyrurgiste se contenta de donner à son interlocuteur un sourire usés et quelques mots à peine prononcés. « Pas besoin de dire quoique ce soit d’autres. » Cette partie-là de la conversation était finie et le brun espérait bien ne plus jamais avoir à l’évoquer. Se contentant d’écouter son ami se démener avec ses propres fables, le mécanicien ne lui offrit aucune aide hors des méandres de ses propres emmerdes. Dans un hochement de tête, il fourra ses mains couvertes de suies dans ses poches tout en connectant bien que mal les propos du Sanderson. Il ne pouvait définitivement pas le juger sur la nécessité d’avoir un métier, conscient de la stabilité que celui-ci offrait. Néanmoins, il peinait à comprendre pour quelle raison quelqu’un retournerait volontairement vers cet homme dont il avait tant entendu parler. Loyal, bien trop souvent à la déraison, un peu trop protecteur pour son propre bien, Priam ressemblait parfois à un clébard ne demandant qu’à sauter dans une maison en feu pour en arracher ses proches. Même si son caractère trop volontaire l’avait souvent mené à se frotter les os contre le bitume, il ne pouvait réprimer cette partie de lui-même se devant de protéger les êtres lui étant chers. Il était pourtant des personnes ne souhaitant pas être aidées. Des personnes lui ressemblant trop, au point d’en faire passer leurs proches avant eux-mêmes. Au point de le protéger lui de ces problèmes dans lesquels il aimerait tant s’oublier. Comprenant parfaitement ce qui se cachait derrière les mots du Sanderson, il n’avait aucun désir de se lancer dans une lutte dont il ne sortirait pas vainqueur. « D’accord. Tes problèmes sont tes problèmes. Mais, au risque de me répéter, si tu venais à avoir des problèmes qui pourraient me concerner je me ferais un plaisir de te filer un coup de main. » Jetant un regard hésitant au blond, le pyrurgiste avait peur d’appuyer trop tôt sur une plaie n’ayant pas eu l’opportunité de cicatriser. « Tu peux déjà considérer le problème de Nolan réglé, il ne trouvera plus rien chez moi. » Même s’il ne s’entravait pas de la moralité étouffant souvent les fortunés, Priam comprenait que ça importe à Maxence. Il comprenait surtout qu’il ne voulait pas faire ça à son ami, même si ça lui couterait quelques billets. Il savait qu’il en dépenserait bien plus pour le bien de l’idiot lui faisant face. « On est sortis de cette foutu cellule, qui l’aurait cru ? » Pas lui en tout cas. Ca en était presque risible tant cette issue lui paraissait surréelle.

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Maxence Sanderson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeDim 19 Fév 2017 - 21:29

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J’ai l’intuition que la nuit prochaine, mes pensées m’empêcheront de dormir et me forceront non seulement à revivre ma rencontre avec Priam, la première, celle lorsqu’on m’a conduit pour la première fois dans notre cellule commune, mais aussi son départ, son abandon, nos discussions complices et ma solitude. J’ai l’intuition que la nuit prochaine, que les jours qui vont suivre, que les heures même qui précéderont cet instant, vont me torturer et me rappeler à quel point je peux être fragile lorsqu’on parle d’amitié, de relations et de confiance. Ce mec, là, devant moi, c’est un point de repère c’est un phare dans la nuit, c’est une ancre dans la tempête, mais c’est aussi un support fendillé. En lequel je veux croire mais sur lequel j’hésite à appuyer, à trop forcer. Lazar est l’un de mes démons, comme Priam doit certainement en avoir, et il faut que j’arrive non seulement à le vaincre mais aussi à… à l’assumer. Voilà tout. Lazar fait partie de ma vie, il s’y est incrusté en profondeur, a noué autour de moi des liens solide, étouffants, des liens que je n’arrive pas à défaire parce que d’une certaine manière, j’en viens même à douter de vouloir m’en défaire. Priam comprendrait-il ça si j’avais le cran de lui expliquer plus en détails ? Je ne sais pas.

Ce que je sais, en revanche, c’est que ma décision de me précipiter dans les pattes de mon maître-chanteur, de mon maître tout court à bien des niveaux, c’est la mienne et que je reste persuadé que même si ce n’est pas la plus intelligente, c’est la plus efficace à bien des égards. Il m’a suffi de vendre mon âme au diable pour obtenir une protection. Il m’a suffi de vendre mon âme au diable pour obtenir un travail, aussi. Qui suis-je, finalement, pour reprocher à Priam ce qu’il fait de sa liberté, lorsqu’on considère ce que moi, j’ai fait de celle que j’ai volée, de celle, conditionnelle, que j’ai saccagée ? Je me suis enfui, c’est ce que je lui ai dit, mais la vérité, sans être complètement différente, se nuance de gâchis. J’étais libre au même titre que lui, assermenté par quelques conditions, libre pour bonne conduite, libre pour m’occuper de mes mineurs de frères et soeurs, libre et pourtant, pourtant, je me suis fait prendre dans le filet des sentences définitives juste pour faire tomber un homme vers lequel je viens de me précipiter. A bien y réfléchir, si je comprends, tente de comprendre, peux éventuellement réussir à comprendre la situation dans laquelle est Priam, je comprends bien moins mes raisonnements et leur logique.

Mon regard se détourne quand je conclus, mes yeux avouent d’eux-mêmes cette conscience que j’ai de mes erreurs, et mon incapacité à les assumer totalement. J’ai besoin de Lazar, c’est une certitude. Que je ne veuille pas mêler quelqu’un d’autre que moi à mes problèmes, c’en est une autre. D’accord. Tes problèmes sont tes problèmes. Mais, au risque de me répéter, si tu venais à avoir des problèmes qui pourraient me concerner je me ferais un plaisir de te filer un coup de main. » Je relève la tête, hésitant. Avant de secouer la tête de dénégation. En contradiction avec le “Entendu” pourtant sincère que je lui concède. Reste à voir si j’arriverais un jour à me convaincre de le mêler à mes histoires.

« Tu peux déjà considérer le problème de Nolan réglé, il ne trouvera plus rien chez moi. On est sortis de cette foutue cellule, qui l’aurait cru ? » J’accepte ce que je considère comme une main tendue, sans la moindre hésitation. Problème de Nolan réglé: un poids libère mes épaules, je me redresse presque sans m’en rendre compte. Je souris à Priam. “On est sorti, oui !” J’hésite une fraction de seconde avant de rajouter. “Et en un seul morceau, en plus ! Et ça… c’était pas gagné !” J’essaye de dire ça sur le ton de la plaisanterie mais il faut bien avouer que… ça n’est pas gagné non plus. Je prends mon inspiration, avant de regarder notre environnement plus en détail. De le regarder vraiment. “Tu fais quoi, comme travail, tu répares des voitures ?” De la curiosité, de l’intérêt, un soupçon d’admiration aussi, que je ne peux pas m’empêcher de laisser poindre lorsque je me rends compte de ce que Priam sait faire de ses dix doigts, lorsqu’en comparaison, je n’ai à offrir comme compétences que celles d’un ancien sportif. Et encore. “Je te dérange peut-être d’ailleurs. Merci, pour Nolan. Je…” J’ai un sourire, proche d’un éclat de rire lorsque je m’aperçois de ce que je m’apprêtais à dire. De ce que je me résouds à dire, d’une voix rieuse. Et chargée d’autodérision. “J’allais dire que je m’excusais de t’avoir frappé mais... “ … mais il faut être honnête: mes coups n’ont jamais été très intimidants. “Tu as déjà croisé plus menaçant que moi.”

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Priam Mikaelson
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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeMar 28 Fév 2017 - 23:53


if i look back, i'm lost.

Priam n’avait rien d’un titan, à épauler le monde et porter à l’envers de ses prunelles la voie lactée. Pourtant, désespéré épris de ces galériens le croisant, il finissait toujours par s’attacher aux causes perdues d’avance. Dans une pulsion vers la vie, un pari contre le temps, il finissait par s’attacher aux moins que rien lui tombant sur les bras. Paumé parmi les paumés, c’était ironique que de se reposer sur un gars de sa trempe. Un mec qui peinait déjà à tenir sur ses deux jambes et faire face à son avenir la tête haute. Toutefois, il continuait à s’attacher aux égarés. Il continuait à vouloir tendre la main aux autres quand il ne savait même pas par où commencer pour arranger les fragments de sa propre histoire. Idiot se jetant à corps perdu, le Mikaelson avait la trop mauvaise habitude de s’y péter les dents, s’y éclater les rotules à se perforer les ailes et gouter le bitume. Malgré tout, il recommençait. Inlassablement. Il s’y reprenait à chaque fois, incapable de ne pas se jeter tête la première lorsqu’il s’agissait d’un ami. Maxence le savait. Maxence l’avait certainement toujours su. C’était surement la raison pour laquelle il tenait tant à l’écart son cadet. Parce que, dans le fond, même si Priam avait toujours protégé son ainé, celui-ci lui avait toujours rendu la pareille.
Le pyrurgiste avait l’impression d’être un disque rayé. A répéter les mêmes choses, tendre la main sans que le Sanderson ne la prenne. Il lui offrait son aide à tort et à travers sans songer à ce que ce dernier pouvait bien éprouver. Sans même savoir les embrouilles dans lesquelles il était prêt à se noyer. Certaines personnes avaient besoin de se donner. De se donner au point de n’avoir plus rien à donner que les fragments de son être, les miettes de sa vie. Certaines personnes avaient besoin de se donner pour combler le vide entre leurs côtes, mettre un point final sur la liste de leurs fautes. Priam n’avait jamais vu Maxence comme une œuvre de charité. Lui offrant son aide par désir et non par pitié. Toutefois, il ne s’était jamais rendu compte que ce dernier en faisait autant. L’aidant à plus d’une reprise, pas à la force de ses poings, mais à la douceur de sa présence. Même si les mots de son ami sonnaient terriblement creux, le mutant incapable de comprendre pourquoi il pourrait refuser son aide, il savait qu’il ne servait à rien de continuer à argumenter. Il y avait tant d’autres manières d’aider Maxence à cet instant, tant et si bien qu’il ne suffisait à Priam que de le vouloir.
Le Mikaelson aurait voulu en faire plus, toujours plus. Entre les murs décatis de leur cellule, il avait trop pris l’habitude de ne pouvoir compter que sur son ami et de ne voir Maxence ne compter que sur lui. L’exclusivité de cette amitié entre les barreaux de leur cellule rendait presque futile et intangible ce geste de bonne foi que faisait Priam. Et déjà, c’était le monde. Un sourire amusé étira les lèvres du brun face à la remarque du Sanderson. La légèreté était absente de ses mots qui, pourtant, auraient dû les faire rire aux éclats. C’était bien ça le problème. De ces hommes, il ne restait que des éclats. Pourtant, ils étaient là et, rien que ça, c’était déjà la plus grande victoire qu’ils auraient pu imaginer à l’époque. Perdus d’avance, outsider nageant à contre-courant, ils étaient pourtant sortis. Ils étaient pourtant en vie et aucune parole n’aurait pu traduire ce que Priam ressentait à cette idée. Cet enchevêtrement confus d’émotions positives et de regrets, de rage et de honte. Il avait tant de choses à dire sur le sujet et pourtant si peu de mots pour les exprimer. Le silence fut naturel, une conclusion toute trouvée pour une histoire sans fin.
Se tournant vers la vieille voiture qu’évoqua Maxence en lui parlant de son travail, Priam contempla un instant l’ancêtre avant de hausser les épaules avec nonchalance. « Je fais un peu de tout. Principalement de la maintenance et les entretiens. » Naturellement, il s’approcha de la voiture sur laquelle il était en train de travailler avant que son ancien codétenu n’arrive. Un sourire attendri fendant ses lippes, il observait l’engin avec envie. « Cette vieille caisse refuse de redémarrer. » Tout en parlant, Priam s’était penché sur le moteur découvert du véhicule alors qu’il scrutait la machine comme si elle allait lui offrir les secrets de son fonctionnement. Arraché à ses pensées par Maxence, il n’eut pas le temps d’en placer une que déjà il était prêt à partir avant de rire de ses propres bêtises. « J’ai déjà reçu pire mise à tabac, en effet. » Il n’avait cependant l’habitude de recevoir des coups des personnes qu’il considérait comme ses proches. Malgré tout, il comprenait. Enfin, il essayait de comprendre, s’imaginant à la place de Maxence. Il n’y arrivait pas, mais il essayait et, dans leur relation, c’était tout ce qui importait. « Un de ces quatre il faut que tu passes chez moi, on se boira une bière et on profitera de notre liberté. » Sortant un carnet de note de la poche arrière de son bleu de travail, Priam nota rapidement son numéro de téléphone avant de le tendre à Maxence. « Tu n’hésites pas à m’appeler, surtout si c’est parce que t’as besoin de quelqu’un pour te changer les idées. »

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Maxence Sanderson
Maxence Sanderson

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MessageSujet: Re: old friends, old memories (pv priam)   old friends, old memories (pv priam) Icon_minitimeSam 11 Mar 2017 - 18:44

old friends, old memories
Priam & Maxence



Tes problèmes sont tes problèmes. Cinq mots, qui me semblent être autant une reconnaissance de mon autonomie, de mon indépendance, de mes capacités à m’en sortir par moi-même, de l’acceptation de mon choix, qu’une mise en garde des plus éloquentes. Mes problèmes seront mes problèmes tant que je les garderai pour moi. Mes problèmes resteront mes problèmes tant que je refuserai de les partager avec un autre. De les partager avec l’une des rares personnes autre que mon frère et ma soeur à avoir ma confiance pleine et entière, ma confiance gratuite et offerte, ma confiance donnée presque sans hésitation. Mes problèmes sont mes problèmes. Et tout aussi stupide que cela puisse être, je sais, en regardant Priam droit dans les yeux, qu’ils le resteront pour un bon bout de temps puisqu’il est hors de question que je l’entraîne là-dedans, que je fasse de lui une cible des chasseurs qui sont sur mon dos, que je le mette dans les pattes de Lazar ou tout simplement qu’il y ait le moindre risque qu’il retourne en prison à cause de moi. Mes lèvres ont beau articuler que je comprends et que je garde précieusement en moi sa proposition de soutien, mon mouvement de tête, lui, confirme ce dont il devait déjà se douter. Je refuse bien sûr. Mes problèmes sont mes problèmes.

Et lorsque j’embrasse le changement de sujet de conversation qu’il me propose, c’est pour m’éloigner sans tarder de ce terrain mouvement. Nous sommes sortis, oui; dans des circonstances douteuses pour ma part, légales de son côté, avec les conséquences qu’on connaît et nos situations actuelles visiblement trop fragiles pour être réellement enviables, mais nous sommes sortis et, finalement, j’oublie trop facilement que c’est ça l’important. Je mets dans ma voix un soupçon d’enthousiasme mais je doute que cela ait réellement de l’effet. Pourtant, Priam affiche un sourire amusé, qui raffermit le mien. C’est notre amitié qui nous pousse à sourire, je me dis. C’est notre amitié qui, face à des mots voulus légers mais alourdis par des non-dits et des soucis, parvient à leur insuffler ce qu’il manquait. Timide dans mes réactions, lui aussi j’en ai bien l’impression, je souris malgré tout. Et le silence revient, pendant quelques secondes, d’une conversation essoufflée, hésitante, d’une conversation qui ne sait plus comment conclure autrement que par un silence. Eloquent.

Un silence que je brise pourtant, comme pour rebondir, une nouvelle fois, et mettre de côté le passé - qu’il soit proche ou lointain - pour mieux me concentrer sur le présent, sur son présent. Et ses capacités que j’admire, sans m’en cacher d’ailleurs. « Je fais un peu de tout. Principalement de la maintenance et les entretiens. » Il s’approche de la voiture, je fais de même avec un temps de retard, avec une curiosité aussi enfantine que ma timidité est respectueuse. « Cette vieille caisse refuse de redémarrer. » Je me penche à mon tour, sans savoir exactement ce que je suis supposé observer. La mécanique d’une voiture m’est tout aussi obscure que les mathématiques avancées, le fonctionnement interne de Nolan ou juste mon avenir. « Je te crois sur parole. », je prends le temps de commenter avant de faire un pas en arrière. Si je suis fasciné par ses capacités, curieux de le voir à l’heure et définitivement admiratif, je me sens aussi de trop, et avec raison. Je m’en rends compte lorsque je m’excuse de le déranger, lorsque je le remercie pour sa décision vis-à-vis de Nolan, lorsque… un petit rire gêné, je me retiens de justesse de m’excuser pour le coup que j’ai voulu lui asséner. Avec ma force… « J’ai déjà reçu pire mise à tabac, en effet. » Je lui offre un sourire contrit, lucide et amusé : un mélange détonnant. « Un de ces quatre il faut que tu passes chez moi, on se boira une bière et on profitera de notre liberté. » Je l’observe inscrire son numéro sur une feuille arrachée d’un carnet de note, le décrypte à mi-voix pour m’assurer de bien le relire. « Tu n’hésites pas à m’appeler, surtout si c’est parce que t’as besoin de quelqu’un pour te changer les idées. » Je le plie, minutieusement, comme s’il s’agissait d’un bien extrêmement précieux, extrêmement fragile.

Ça l’est dans un sens, comme une métaphore de notre amitié. Précieuse. Si précieuse. Ça l’est finalement, comme une métaphore de notre vie. Fragile. Si fragile. « Ca me semble être un excellent programme. Je te présenterai Thaïs si tu veux, elle est avec moi, elle aussi… et contrairement à Nolan, je pense qu’elle sera heureuse que je vous fasse vous rencontrer. » Même si je ne lui ai jamais parlé de toi. J’ai gardé mes années d’incarcération sous scellés, refusant d’y songer, ayant suffisamment de mes cauchemars pour ne pas non plus les évoquer de jour. Je n’ai pas parlé de Priam à ma petite sœur, plus par pudeur que par honte. Plus pour me préserver que pour une quelconque raison. Dans l’illusoire espoir de tourner la page, de ne plus y songer, d’enterrer cela sous des monticules de déni et d’oubli. Je prends mon inspiration en contemplant, avec un soupçon de recul, la vacuité de ma venue et sa richesse inespérée. Je suis venu ici pour trouver un responsable, trouver un bouc émissaire, trouver quelqu’un autre que Nolan sur qui frapper, j’ai trouvé un ami, presqu’un frère, un vestige du passé et pourtant une présence bien concrète dans le présent. Je suis riche et pauvre en même temps, je suis riche d’incertitude, pauvre de colère. Je contemple mes mains vides, habitées de tremblement. « En tout cas… indépendamment des circonstances… je suis content de t’avoir retrouvé. » J’hésite une fraction de seconde, avant de faire un pas en arrière. « Et… ne t’inquiète pas pour moi. Je vais gérer ça. Il le faut bien, après tout. Lazar n’aura pas ma peau aussi facilement. » Je veux m’en convaincre. Il a mon âme, il a mes dettes, il a une partie de ma vie, mais ma peau, il ne l’aura pas. « Prends soin de toi. » Je recule un peu, avant de sortir définitivement du garage. Et de songer déjà à l’explication que je vais devoir fournir à Thais lorsqu’elle verra les coups de Nolan.

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