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Citation :: Vivian et Lazaro, c’était toute une histoire et quelques mois plus tôt, il aurait pu jurer que ça avait été une histoire agréable, qui lui avait plu, peut-être un peu trop même, parce que même loin de Wellington, dans ces moments où sa vie avait été incroyablement stressante, que sa fille avait été à l’hôpital et qu’évidemment, il aurait tout donné pour elle, il avait pensé à Vivian. Il avait pensé à elle comme il aurait pensé à quelqu’un dont il aurait eu besoin, quelqu’un qui comptait à ses yeux et c’était complètement idiot. Il ne la connaissait pas beaucoup, ils s’étaient vu quelque chose comme quatre fois et peut-être qu’il aurait voulu que ce soit possible de la voir une cinquième fois, une sixième, plus encore. C’était stupide. Ce genre d’attachement rapide, trop rapide, ça ressemblait plus à Arellys et il laissait bien volontiers à sa sœur ces sentiments qu’elle seule semblait apte à comprendre. Il n’avait jamais été comme ça lui. Même avec son ex-femme, il avait pris son temps, il avait fait les choses à son rythme et au final, il avait été marié cinq ans avec elle et ils avaient passé pas loin de sept ans ensemble et quand il voyait le désastre de la vie amoureuse de sa sœur, il se disait que prendre son temps, c’était mieux, quoi que sa vie amoureuse à lui, elle n’était pas glorieuse non plus. Raison de plus pour ne pas s’attacher, ni à Vivian, si à personne d’autre, c’était ce qu’il se répétait souvent, mais dans le fond, ça le faisait chier de voir la blonde fiancée à son meilleur ami.

Même pas pour Jeremiah, quand bien même il pourrait jurer que ce qu’il ressentait, c’était juste un sentiment de bienveillance envers son meilleur ami. Parce qu’il voulait le protéger et que six mois pour envisager un mariage, ça faisait court. Mais ce qu’il ressentait en vérité c’était plus un sentiment de frustration, comme si on lui avait coupé l’herbe sous le pied, il avait beau se dire qu’il ne voulait rien de sérieux, qu’y avait rien eu de sérieux entre Vivian et lui, y avait quand même par-là des ‘et si’ dont ils ne connaitraient jamais l’issue. Et si avec le temps, y avait eu quelque chose entre eux ? Et s’ils s’étaient revus avant qu’elle ne rencontre Jeremiah ? Et s’il n’avait pas eu besoin de partir ? Il n’avait pas eu le choix, bien-sûr, c’était de sa fille dont il avait été question, mais c’était frustrant, après ces mois qui avaient été difficiles, de revenir en ville et de réaliser que, même si lui il avait mis sa vie en pause pendant neuf mois, le reste du monde lui, il avait continué de tourner, il ne l’avait pas attendu et son retard, il ne le rattraperait jamais. Non, tout ce qu’il pouvait faire maintenant, c’était se taire et accepter les choses telles qu’elles étaient. Il devait être là et se tenir souriant et agréable, pour aider son meilleur ami avec son mariage, quand bien même il n’approuvait et les raisons, elles n’étaient pas aussi altruistes qu’il voulait bien l’admettre. Peut-être qu’il était jaloux ouais, parce que Vivian, il l’avait rencontré le premier, parce qu’il avait été là avant, alors c’était pas vraiment juste.

Maintenant, tout ce qui lui restait de Vivian, cette fille dont le sourire aurait rassuré n’importe qui, cette fille qui avait su chasser ses idées noires, avec son humour et son rire, c’était cette emmerdeuse, bien déterminée à lui râler dessus pour un oui ou pour un non. Aider à organiser ce mariage, il fallait que ce soit lié à son rôle de témoin et puis Jeremiah, il semblait enthousiaste à l’idée qu’il passe du temps avec sa fiancée, si seulement il savait ce qui s’était passé entre eux deux, il préférait pas qu’il l’approche sa fiancée. Enfin bon, il était venu jusqu’à cette boulangerie, pas forcément motivé, mais au moins engagé à aider et ça n’allait pas être facile à en juger la réaction de la blonde en le voyant. « Ouais, on aura qu’à faire ça un de ces quatre, ma vie n’en sera que meilleure si j’peux t’éviter. » Des mois plus tôt, il n’aurait jamais dit ça, mais l’eau était passée sous les ponts, alors fallait passer à autre chose et il estimait maintenant qu’il méritait autre chose qu’une Vivian désagréable à chaque fois qu’il foutait les pieds dehors, alors peut-être bien que se partager la ville c’était pas une si mauvaise idée. « J’espère qu’il pleuvra le jour de votre mariage, tu sais c’qu’on dit, mariage pluvieux, mariage heureux. Vous avez l’air d’avoir bien besoin de ça. » Vu comment elle parlait de lui, ça commençait mal, fallait dire que si on lui demandait son avis – ce que personne ne faisait – il le dirait que tout ça était une bien mauvaise idée. « Comment tu sais, si tu viens jamais ici ? » Elle venait juste de le dire, qu’elle ne venait pas dans cette boulangerie, alors comment est-ce qu’elle pouvait savoir que la boulangère était en couple ? Elle ne savait probablement rien du tout. Il haussa les épaules avant de suivre la blonde à l’intérieur. « Lazaro Vasquez. J’suis pas le futur marié. » Qu’il précisa à la fameuse boulangère, avant de continuer dans sa lancée, juste parce qu’il se devait bien de vérifier les propos de la blonde. « Je suis le témoin du marié et je suis célibataire. » Il déposa sa carte de visite sur le comptoir vers la boulangère, avant de lui faire un clin d’œil et de s’éloigner pour rejoindre Vivian. « Elle a souri et elle a gardé ma carte. Alors à moins qu’elle se dise que peut-être qu’elle aura besoin de joindre la police prochainement, je suis pas sûre qu’elle soit déjà prise. » Il en était presque fier de lui pour le coup, quand bien même c’était complètement idiot et qu’il n’aurait jamais agi de la sorte si ça n’avait pas été juste pour contredire Vivian, qu’est-ce que ça pouvait lui faire de toute façon, s’il se tapait la boulangère ? Elle était fiancée elle.

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