STORIES ARE WHERE MEMORIES GO WHEN THEY'RE FORGOTTEN

Tant qu'y a de la vie, y a de l'espoir

Ira est né d'une mère célibataire à Dun Chaoin, en Irlande. Son père a foutu le camp la veille de son premier anniversaire, alors on ne le mentionnera pas. Elle l'a eu très jeune, elle venait à peine d'avoir dix huit ans. Elle aurait pu bénéficier du soutien de ses parents, si ceux-ci n'étaient pas aussi conservateurs. A peine eurent-ils appris sa grossesse qu'ils la prièrent de s'en aller, sans prendre la peine de montrer la direction de la porte, elle savait très bien où était la sortie. Ira ne les rencontrera jamais. Il vit le jour à l'hôpital, y resta quelques jours le temps que sa mère se remette d'un accouchement difficile, puis ils partirent tous les deux pour Dublin, là où elle aurait le plus de chances de trouver un travail.

Elle le fit. C'était un truc franchement mal payé, et ils vivaient dans un studio vraiment trop petit, mais Ira ne sut pas ce qu'était le besoin. Tout ce que sa mère avait à donner, elle le donnait à son fils. Si parfois ses pantalons étaient troués, elle les rapiécait comme elle réparait toutes les blessures de son cœur infligées par le manque d'amis à l'école. C'était eux deux contre le reste du monde. Ça dura quelques années, six, avant que sa mère ne rencontre un américain. Il avait tout pour lui et elle en tomba follement amoureuse. Leur liaison dura un an, et jamais Ira ne vit sa mère aussi heureuse que pendant cette courte période de sa vie.

Un jour, le lendemain de ses huit ans – il s'en rappelle parce qu'elle lui avait offert un tracteur super cool. - le type la demanda en mariage, et la pria de le suivre dans le Kentucky. Toutes les petites économies qu'elle avait réussi à faire au cours de ses années seule avec Ira passèrent dans les billets d'avion. Ils allaient enfin avoir une vie décente.
Mais non. Une fois les pieds sur le sol américain, l'amoureux de sa mère ne son montra jamais. Une nuit, deux, puis trois dans un motel, aucune réponse aux appels téléphoniques, il fallait se rendre à l'évidence. Il ne viendrait jamais.

Et il n'est jamais venu. Sa mère mit toute son énergie à tout recommencer. Elle leur obtint des cartes vertes et même encore aujourd'hui, Ira ne saurait dire comment elle a fait. Ils trouvèrent un appartement et une fois qu'Ira sortit du lycée, il trouva un travail et l'aida du mieux qu'il pouvait. En grandissant il s'était rendu compte que tout ce qu'elle lui donnait, il ne pouvait lui donner en retour, et ça lui brisa le cœur. Il avait tenu secret ses pouvoirs, et se contentait simplement de faire du mieux qu'il pouvait pour la calmer lors de ses crises d'angoisse et de panique en l'aidant à respirer et rester calme, conscient que le lui montrer ne l'aiderait pas. Au contraire.

Dépression grave. Il le comprit le jour où à vingt ans, il trouva sa mère penchée par la fenêtre, à deux doigts de se laisser tomber dans le vide. Pendant un an, il observa son état se dégrader, sans pouvoir rien faire. Le jour de ses vingt trois ans, il prit la décision de la faire prendre en charge. Ce fut dur, il eut l'impression de l'abandonner, et la culpabilité le ronge encore aujourd'hui. Mais c'est ce qu'il y avait de mieux pour elle.

Depuis, il lui rend régulièrement visite et passe plusieurs heures avec elle, à la regarder et se demander si leur vie aurait été différente s'ils n'étaient pas venus ici. Probablement. Il n'aurait sûrement pas été vacciné, n'aurait pas perdu ses capacités en, et n'aurait sûrement pas eu à voir sa mère mourir à petit feu sans pouvoir rien faire.

C'est pendant une de ses après-midi passées dans le jardin minuscule et desséché de l'hôpital psychiatrique qu'il décida de rejoindre Insurgency, quelques semaines après sa vaccination, décidé à faire preuve de courage et à se rendre utile. Vu qu'il était incapable d'améliorer l'état de santé de sa mère, il essaierait d'améliorer les conditions de vie des mutants de cette putain de ville. Il vit désormais au QG du groupe.

FÉLICITATIONS JEUNE MUTANT

tu es validé, tu pues la classe, vas-y sors tes lunettes de soleil.