Time goes back Leaving a trail of nowhere We rush forward Like stars falling from nowhere

We went from the side where was born The Sun

Victoria Johnson s'était mariée à 17 ans, avec l'accord du bout des lèvres de sa famille, à son amour d'école primaire, un fort bel homme prénommé William. A deux, ils préparaient une vie fabuleuse, avec beaucoup d'enfants, de l'amour à foison, des rires, et une maison certes pas riche, mais coquette.

Des années plus tard, bien des années plus tard, le rêve n'était toujours pas réalisé. « Il n'y avait pas de problème » selon les médecins, mais William et Victoria n'arrivaient pas à avoir d'enfant. Ils s'aimaient toujours sincèrement, mais l'absence de progéniture se faisait durement sentir, entretenant un acide sentiment d'échec et d'injustice qui n'aidait pas à la paix des ménages.
Oui, ils s'aimaient, mais la vie était bien plus difficile à affronter qu'ils ne l'avaient imaginée.

Enfin, Victoria tomba enceinte, de manière inespérée. La joie fut délirante, l'arrivée du bébé préparée avec soin, mille précautions, mille recommandations, et enfin le sentiment du devoir accompli. La satisfaction de se dire qu'ils étaient enfin établis, que ça allait marcher, et que ça n'était que le début d'une belle et longue vie, d'une série infinie, d'un amour qui s'avérerait éternel.

Kane avait quatre ans quand son père décéda d'un cancer ; à l'époque, la médecine n'avait pas assez avancé pour sauver le pauvre homme. Victoria aurait pu se remarier, pour que son nouveau mari l'aide à élever son garçon, mais elle ne voulut pas. Il n'y avait jamais eu que William dans sa vie, et même si c'était absurde, elle ne voulait personne d'autre, même si c'était mal vu, elle éduquerait son enfant seule et assumerait tout ce qu'il y avait à assumer.
Alors c'est ce qu'elle fit, prenant mille boulots mal payés pour donner une vie décente à Kane. Le gamin, quant à lui, apprit très vite à se débrouiller seul, rentrer de l'école seul et se faire à manger. C'était pas forcément bien vu dans le quartier de Whitechapel où ils habitaient, mais au moins Victoria n'était pas divorcée, mais veuve. On pouvait comprendre. Pas de chance.

Kane poussa les études jusqu'à l'université, fut repéré par les services secrets parce que c'était un garçon brillant et doté d'un caractère comme ils aimaient à en avoir dans leurs rangs ; doté d'un sens hiérarchique et du devoir sans faille. Il compléta la formation du MI-6, commença à mentir à sa mère par devoir, malgré le fait que ça lui arrachait le cœur, fut envoyé en mission ça et là, mena des actions impossibles à raconter pour le bien de la Couronne.

Mais ce genre d'histoire n'avait jamais une belle fin ; des années de bons et loyaux services, et pourtant la bavure était là, hideuse, monstrueuse, impossible à cacher ou effacer. C'était un bête échange d'otage, des transactions de services de renseignements entre eux dont les journalistes avaient une vague idée sans jamais réellement savoir sur quoi ils écrivaient au juste, et le nombre de fautes que les personnes en présence avaient commises.
Evidemment, qu'on devenait parano en étant agent de renseignement ; et ça faisait un moment que les psychologues du MI-6 alertaient sur la dangerosité de Kane Johnson. Ça n'était pas qu'il soit devenu totalement dingue, c'était simplement qu'il devenait un peu trop méfiant, un peu facile à énerver, totalement sur la défensive. Il finirait par avoir un geste malheureux, c'était sûr.
C'était arrivé ; la réaction malheureuse était arrivé, et Kane avait non seulement flingué l'agent des russes dont il avait mal interprété le geste, mais en plus les deux otages. C'était un bon élément, le genre de mec qu'on envoyait quand on voulait vraiment que la mission réussisse par tous les moyens. Ce fut aussi ce qui le perdit, parce qu'en l'occurrence, le moyen ultime de réussite n'était pas la mort, et fit un scandale pas possible dans la presse.
L'agent Johnson fut rétrogradé, mis à l'écart.
Envoyé dans le Kentucky, ailleurs, très loin de tout ce qu'il avait connu, et certainement plus jamais agent de renseignement de sa vie.
Toute une vie de bons et loyaux services pour un putain de placard.

FÉLICITATIONS JEUNE MUTANT

tu es validé, tu pues la classe, vas-y sors tes lunettes de soleil.