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 (alec), we can go until the morning glow.

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Alec Lynch
Alec Lynch

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeLun 20 Mar 2017 - 4:34



i need you to be better than me
CALISTA WOLSTENHOLME & ALEC LYNCH

Dans ses convictions les plus profondes, Alec avait sans doute su qu’il n’avait jamais été trop fait pour être avocat; suivre des études de droit, ç’avait été s’engager dans le même chemin que son père, le même futur que celui-ci en s’disant que ça ferait peut-être sens au bout d’un moment, grâce à un quelconque miracle de la génétique. Clairement, le jeune homme n’y avait jamais déversé beaucoup d’efforts: et ça n’avait jamais été trop dans sa personnalité, de décider qui était coupable, qui était innocent, qui méritait une seconde chance, qui était digne de confiance. Il avait vu les faits de l’existence de Lewis Duncan, et il n’en avait pas eu besoin: seule la hargne avait été une justification pour lui - la rage que ce type soit encore vivant, quand il avait tué ses parents, et qu’personne n’faisait rien pour l’arrêter d’une quelconque façon. Alec n’avait jamais prétendu être au-dessus de son adversaire ; il avait toujours su, en suivant Felix, qu’il s’était engagé sur une voie bien noire: il avait aussi su que c’était tout ce qui lui restait, cette destinée-là, à défaut d’avoir perdu tous ses repères, comme ça, du jour au lendemain. Son meilleur ami n’lui avait jamais fait croire que tuer d’autres aurait quelque-chose de salvateur, et ferait de lui un héros - Felix avait été assez idéaliste, ou culpabilisé par ses fautes pour le croire, mais à vingt ans déjà, Alec avait été on ne peut plus capable d’savoir dans quoi il s’était lancé. Il avait choisi cette vie en toute connaissance de cause, il avait accepté la chasse comme un fardeau, une nécessité, un sens à son existence et à sa survie. Si la justice impartiale représentée par son père avait été si brusquement assassinée, alors probablement que celle armée, froide et imprévue qu’il avait portée sur ses épaules, lui, aurait pu avoir plus de sens. Quatorze ans plus tard, Alec se souvenait bien des mélanges d’émotions qui l’avaient aidé à se relever: la chasse avait été son but, un point sur l’horizon qu’il s’était forcé à atteindre, et ça l’avait gardé sain, au moins. Fondamentalement, il n’avait jamais prétendu être mieux que tout le monde pour s’être détaché de la foule pour abattre Johan Lachlan - il avait pris la décision de le faire, porté le poids d’un tel choix, et il avait vécu avec. Probablement que s’il n’avait pas été un transmutant lui-même, il serait mort avec cette même conviction inscrite dans ses chairs, lorsque les dégénérés d’Insurgency seraient venus pour l’abattre. Et c’était pareil, au fond, face à Rhaena Dryden: la vérité avait éclaté au grand jour, Abigail Duncan était un dommage collatéral de tout c’qu’il avait fait - il était désolé pour la fille qu’elle avait été, celle qui avait été emportée comme lui par les circonstances de son existence. Alec pourtant, il n’pourrait jamais prétendre être désolé d’avoir fait c’qu’il avait fait: sept ans plus tard, il referait exactement la même chose. Parce que si Lewis Duncan avait dû mériter mieux, alors ses parents auraient mérité mieux, et beaucoup d’gens dans c’monde auraient mérité mieux. Fallait croire que partout où ils regardaient, selon les points de vue, y’avait forcément un cercle-vicieux qui avait ses propres lois.

Mais trop souvent, il semblait au Lynch qu’il ramassait les morceaux, plus qu’il n’assumait les choses: il ne fuyait pas, pourtant. Ce soir, il n’avait été qu’à quelques kilomètres de Rhaena Dryden quand elle avait décidé de s’attaquer à Calista plutôt qu’à lui. Et elle savait très bien où il était. Et c’était après lui, qu’elle en avait. Le chasseur alors, n’avait certainement pas l’intention de s’mettre à culpabiliser pour les choix que la brune avait faits ce soir - il était enragé pour ceux-ci. Une hargne qu’il contenait relativement bien, au moins en apparences; Calista était toujours l’ancre à laquelle il se raccrochait dans ces circonstances - il n’y avait bien que le devoir de rester à ses côtés, le besoin de s’assurer qu’elle allait bien et qu’elle irait bien, qui le retenait ici. Il était toujours un chasseur, au fond; il avait été celui qui avait décidé de prendre les armes pour n’plus jamais être vulnérable et aveugle à des gens comme Lewis Duncan, les transmutants ou n’importe qui d’autre qui pourraient empiéter sur sa vie, ou la vie de ceux à qui il pouvait s’attacher. N’était-ce alors qu’une «justice» infligée par l’univers, que le fait évident que même maintenant, immortel et surentrainé, il n’arrivait que trop tard? C’était frustrant, quand même, d’être là à réparer les dégâts, recoudre les plaies, apaiser les traumatismes et les peurs, alors qu’il savait très bien qu’il aurait pu faire beaucoup plus et beaucoup mieux, s’il avait été là. S’il avait eu un rôle à jouer dans la destinée de Calista, ce soir. Ou quand Alistair Wolstenholme avait passé la porte de l’appartement de la jeune femme. Ou quand un ennemi inconnu avait décidé d’attaquer Calista avec un flingue. Ou quand ses parents s’étaient faits brutalement assassinés chez eux. Pourquoi n’était-il pas mort avec eux? Une question qui revenait, revenait avec les années dans l’esprit d’Alec - il avait toujours aimé être vivant, pleinement vivant et exister au maximum de son potentiel, mais il aurait préféré crever avec eux, être sauvagement abattu par Lewis Duncan que survivre à travers tout ça. Il pouvait croire aux punitions divines, quand bien même il n’croyait pas en Dieu - mais ces derniers temps, Alec s’disait qu’il en avait ramassées assez. « Si tout c’que j’ai fait n’est pas forcément mal, pourquoi est-c’que j’mériterais quoique ce soit de ce qui arrive, là? » probablement qu’en fait, Alec il n’croyait pas à tout ça, plutôt. Il n’croyait certainement pas que ses parents avaient mérité ce qui leur était arrivé. Il n’pouvait pas croire qu’il méritait lui, de tourner en boucle dans une immortalité qui suspendait littéralement sa vie: qu’on le tue, ce serait beaucoup moins compliqué, et probablement bien plus mérité. Il n’croyait certainement pas que Calista avait mérité de finir dans un fauteuil roulant pendant des mois. Et indéniablement, un bébé de quelques jours à peine d’existence, juste une graine d’espoir n’avait pas mérité d’être étouffé dans l’oeuf comme s’il n’avait été rien d’autre qu’un être qui n’méritait pas d’exister. Pendant combien d’temps, au juste, la Wolstenholme avait-elle vécu selon cette vision des choses toxique et destructrice? Pendant combien d’temps est-c’que cette perception du monde l’avait faite se blâmer elle-même pour tout ce qui lui arrivait, plus que ses propres ennemis, ceux qui la blessaient, en face à face? « Et si c’est moi qui l’mérite, pourquoi est-c’que Rhaena s’attaque à toute la ville, pourquoi est-c’qu’elle a fait tout ça, alors que j’suis juste là? » c’était clairement des questions rhétoriques, le signe évident qu’il n’voyait pas du tout les choses comme Calista. Alec dut même faire un effort incommensurable pour décoller ses mâchoires, ravaler une bouffée d’air pour se concentrer à nouveau sur sa tâche. « Qu’est-c’que t’as fait, exactement, à Rhaena, pour ‘mériter’ c’qu’elle t’a fait, là? » oui, la voix du Lynch était bien teintée de sarcasme, pour le coup - si elle était capable de lui donner une réponse, Calista, peut-être que ça voudrait dire qu’elle n’avait pas beaucoup avancé, depuis la fille qui s’était toujours blâmée elle-même pour c’que son père lui avait fait subir. « Tu sais que j’suis pas bon à ça, Calista. Espérer. » confia-t-il enfin, son regard déviant volontiers pour trouver du fil, une aiguille, alors qu’il avait enfin réussi à calmer le saignement, et nettoyé la plaie. « Surtout quand tout c’que j’fais, c’est compter les dégâts... » et au bout d’un moment, il n’savait plus contre qui tourner cette accusation: il était fatigué d’prendre des coups sans les prendre lui-même. C’était... toujours Calista, toujours eux deux, toujours leurs assurances en une sécurité qu’ils essayaient si difficilement de construire. Ouais, ils n’pouvaient pas vivre paranos, ils n’pouvaient pas non plus vivre comme ça.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeLun 20 Mar 2017 - 14:40


before you came round
i was heading for a small disaster.
alec lynch et calista wolstenholme

Pendant des années et des années, on lui avait vendue la cause des hunters de telle façon, qu’elle n’avait jamais douté du fait qu’ils étaient les gentils de l’histoire, qu’ils faisaient le bien et que ceux qui les jugeaient pour ça, ils ne pouvaient juste pas comprendre. Ça lui avait permis d’accepter la mort de sa mère sans trop broncher, comme si le suicide de cette dernière, ça avait été un sacrifice qu’elle faisait pour protéger l’humanité de ce qu’elle était en train de devenir et qu’ainsi, ça faisait d’elle une personne incroyablement courageuse, quand bien même, avec ce geste, Lorcan, Aspen et elle, s’étaient retrouvés orphelins de mère, alors qu’ils avaient été encore bien trop jeunes. Pendant la plus grande partie de sa vie, tout ça, ça avait eu beaucoup de sens pour elle, jusqu’au jour où, Alec, s’était retrouvé être un transmutants et que les hunters, dont son propre cousin, avaient commencé à tuer des innocents soit disant pour servir la cause des hunters. Les doutes, ils avaient commencé à se multiplier, à ce moment-là et évidemment, apprendre que Lorcan était aussi un transmutant, ça n’avait été qu’un élément de plus pour la pousser à se poser tout un tas de question. Au final, elle était arrivée à la conclusion que le monde, il était pas juste tout noir ou juste tout blanc, qu’y avait un entre deux auquel elle avait été aveugle pendant trop longtemps. Ça l’avait poussée à laisser la chasse derrière elle, mais ça ne suffisait certainement pas à annuler tout ce qu’elle avait pu faire pour servir la cause des hunters, ça ne la rendait pas plus innocente qu’un autre. Elle réfléchissait beaucoup à tout ça, encore plus depuis qu’elle avait l’impression de ne plus rien devoir à son père et elle savait pour sûr qu’elle avait fait des trucs qui n’étaient pas forcément très ‘justes’ mais qu’elle ne pouvait pas regretter pour autant.

Mais ce qui pouvait sembler essentiel aux yeux de certains, ça ne l’était pas dans l’esprit de tout le monde. C’était évident, après tout, y en avait qui jugerait volontiers qu’il fallait les tuer, elle et Alec, pour tout ce qu’ils avaient fait, mais elle était à peu près certaine qu’aucun d’eux n’était d’accord avec cette idée. Que ce soit parce qu’il avait été un hunter ou parce qu’il était un transmutant, y avait rien, aux yeux de Calista qui pouvait justifier qu’on puisse vouloir tuer Alec. Pourtant c’était peut-être quelque chose que Rhaena voulait, c’était sans doute ce qu’avaient voulu les transmutants d’Insurgency, un an plus tôt, quand ils l’avaient enlevé. « J’crois juste que ça dépend du point de vue de tout le monde. » Peut-être que c’était une évidence pour elle, parce qu’elle avait été élevée dans une famille de hunters et qu’on l’avait prévenue, que ce qu’ils faisaient, ce n’était pas accepté par tout le monde, c’était pas compris par tout le monde, et qu’ainsi, c’était facile de se faire des ennemis dans ce milieu. Ça faisait partie des trucs qui étaient encore vrai à ses yeux, les hunters avaient de quoi se faire de nombreux ennemis, quand bien même il était difficile d’oublier le fait que des fois ce qu’ils faisaient était absolument essentiel. « J’veux dire, quand tu tues quelqu’un, même quelqu’un de vraiment dangereux, on peut pas vraiment exclure la possibilité que quelqu’un d’autre ne soit pas d’accord avec ça. » C’était après tout ce qui lui était arrivé à Alec, il avait tué une pourriture, quelqu’un de dangereux et maintenant, y avait Rhaena, qui avait de toute évidence un point de vue bien différent sur Lewis Duncan, qui voulait se venger. C’était pas si surprenant que ça. Après, la façon dont Rhaena s’y prenait pour se venger, ça ne dépendait que d’elle et fallait croire qu’elle était un peu cinglée sur les bords. « J’en sais rien. Je suppose qu’à part elle-même, y a personne qui pourrait comprendre sa logique, elle a l’air d’être un peu folle quand même. » On pourrait sans doute en dire autant d’un grand nombre de hunter. C’était logique pour certains de tuer tous les transmutants qu’ils croisaient, parce que l’un d’eux, avait tué quelqu’un à qui ils tenaient. Fallait croire qu’elle fonctionnait pareil Rhaena, à tuer tous les hunters qui passaient dans le coin. » Tu peux pas être partout à surveiller qu’il m’arrive rien. Si tu culpabilises à chaque fois quelque chose ne va pas, t’as pas fini. J’suis plutôt maladroite comme fille. » Elle haussa les épaules, au final, elle pouvait facilement se faire plus mal en trébuchant dans les escaliers qu’avec ce qui lui était arrivé ce soir. « J’suppose qu’on peut pas vraiment comparer, une mauvaise chute à une attaque d’une cinglée. Mais, au final, je m’en sors bien, c’est le plus important. » Au moins, elle était encore vivante, elle n’allait pas être coincée à l’hôpital pendant des jours et des jours et peut-être même qu’il s’était passé quelque chose dans la tête de Rhaena, qui faisait qu’elle ne reviendrait pas dans l’immédiat. Pour Calista en tout cas, le fait d’être encore en vie, c’était ce qui comptait le plus, dans cette histoire.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeMar 21 Mar 2017 - 16:09



i need you to be better than me
CALISTA WOLSTENHOLME & ALEC LYNCH

Quand il était devenu un hunter, Alec, ç’avait été avec la conviction qu’il n’en avait rien à faire, des conséquences de ses actes, du temps que ça pourrait lui prendre, ou de ce que n’importe qui pourrait penser de son choix de vie. Il avait cru en la détermination née en lui, à cause de la rage et du deuil qui l’avait totalement englobé à Elizabethtown - et en plus du reste, il avait été bien content d’avoir quelque-chose à poursuivre pour quitter sa ville natale et n’pas se laisser enfoncer dans un désarroi qui avait été juste aux abords de son esprit. Il aurait pu tout aussi bien s’effondrer que devenir l’homme qu’il était aujourd’hui; où en serait-il, aujourd’hui, à trente quatre ans, s’il s’était laissé sombrer dans les premières émotions qui l’avaient paralysé dans la douleur, quand il avait été par-dessus la tombe de ses parents? Les meilleurs moyens de gérer tout ça qu’il avait trouvés, s’étaient limités à des fêtes de plus en plus inconsidérées, des actions de plus en plus imprudentes et impétueuses, comme s’il avait joué avec la mort. La chasse, somme toute, ç’avait été un pari de ce genre - ou il trouvait l’assassin de ses parents et le lui faisait payer, ou il tombait sur un transmutant trop fort pour lui, et mourait lui aussi, au moins en ayant eu connaissance de l’existence de tels monstres dans la société. Son père, lui, quand il avait décidé de représenter la loi contre Lewis Duncan, il n’avait pas su que celui-ci était capable de le tuer comme ça, en un claquement de doigts - ouais, avoir une arme c’était une chose, mais pouvoir cracher du feu du bout de ses doigts, c’en était carrément une autre. Et aussi loin que pouvaient remonter ses souvenirs, rien dans les quatorze ans qui venaient de passer n’avaient jamais fait regretter au Lynch le chemin qu’il avait pris: fondamentalement, tout ce qu’il avait découvert et lu sur Abigail Duncan n’avait pas changé non plus c’qu’il avait ressenti vis à vis de son père, ou l’importance cruciale qu’avait représentée la vengeance qu’il avait arrachée au cadavre du père de la jeune femme. Il était surtout épuisé, abasourdi - où est-c’que ça s’arrêtait? Et est-c’que ç’avait vraiment commencé avec lui, ou n’était-ce qu’un cercle-vicieux qui n’avait eu de cesse de créer ondes de choc en ondes de choc sur la vie des uns et des autres? Il n’aurait jamais pu vivre sans affronter Lewis Duncan, sans lui faire payer - ç’avait été une conviction qu’Alec avait toujours eue - et qu’il avait eue aussi par-dessus les papiers qu’il avait rassemblés sur Rhaena, les informations qui étaient tombées au compte goutte et qui auraient dû entamer sa détermination.

Si elle voulait le tuer, qu’elle vienne essayer - lui, il n’avait pas encore trouvé la réponse idéale au mal qui le dévorait depuis près de deux ans maintenant. Deux ans. Peut-être bien alors qu’ironiquement, il accueillerait le courroux de la brune comme une chance qu’il n’avait même pas pu s’offrir à lui-même: plus le temps passait, plus il s’disait que quelque réponse concrète vis à vis de tout ça serait surtout un miracle. Des miracles qu’il n’avait presque plus la force de dessiner dans un coin de sa tête - irrémédiablement, c’était un fait immuable duquel il n’pouvait parler avec personne. Pas même avec Calista; parce que quand il s’agissait des autres, elle avait toujours des phrases presque toutes faites pour parler d’espoir, de volonté, de réponses qui pouvaient être ici ou là. Et depuis un certain temps, depuis que la blonde elle-même n’avait pas été réceptive à c’genre d’espoirs-là, il n’avait certainement pas envie de les entendre, ces phrases. Peut-être avaient-ils alors vécu dans un genre de déni jusque-là; c’était ce qu’il y avait de si bon dans les moments qu’ils avaient ensemble - il en oubliait parfois tout ce qui était compliqué, tant il savait que les moments avec la Wolstenholme n’étaient que quelques heures, comme ça, avant qu’ils ne reprennent chacun leur chemin à eux. Parce qu’ils prenaient leur temps, et que de toute manière, il savait maintenant qu’il n’avait pas envie de s’lancer dans quoique ce soit, tant qu’il était comme ça. Comme ça; un transmutant. Peu importait c’que Calista dirait pour cette fois- le temps qui passait lui prouvait surtout que l’espoir n’faisait pas tout. Il n’faisait rien du tout, en fait. Au moins, ça lui permettait d’avoir assez de recul pour s’dire que c’qu’elle disait, Calista, semblait parfaitement paradoxal d’une phrase à l’autre: était-ce alors c’qu’il méritait pour avoir tué le père de la jeune femme, ou n’était-ce pas de sa faute? « J’croyais que sa logique, c’était que j’le méritais, parce qu’elle n’approuvait pas c’que j’avais fait? » il haussa les épaules, pris au dépourvu par la froideur dans sa voix, l’agacement qui pouvait vite grandir en lui. Pourquoi est-c’qu’il n’devait pas se sentir coupable, alors? « Et j’pense qu’on a largement dépassé l’stade où on peut continuer d’dire que j’ai pas besoin de m’sentir coupable. C’est pas parce que tu t’en sors bien que ça veut dire qu’elle t’a pas attaquée avec l’intention d’faire pire, tout ça parce que-... » il serra les dents, conscient que ses mots allaient vite entre ses lèvres. Il pouvait dire que c’n’était pas de sa faute, au moins jusqu’à un certain degré, quand Alistair Wolstenholme venait vacciner sa fille à cause de ses convictions merdiques à lui. Mais Rhaena, elle était à Radcliff à cause de lui; elle avait eu des photos de Calista dans ses affaires à cause de lui, point barre, ça n’allait pas plus loin que ça. « Alors disons que j’le mérite. J’le mérite, moi, pas toi, et certainement personne d’encore plus loin comme ta soeur. » c’était ironique, quand même, elle aurait pu l’attaquer et essayer de le tuer plus férocement que ça quand il avait été tout seul, au fond du trou, assez désespéré pour balayer ses méfiances vis à vis de Rhaena elle-même, rien qu’pour n’pas avoir à passer une nuit tout seul. « Et peut-être que j’mérite pas que tu t’mettes à dire des trucs contradictoires d’une phrase à l’autre pour essayer d’faire comme si c’était pas ma faute. Tu veux? » après tout, il était censé se concentrer, plutôt que de s’énerver: peut-être alors aussi que Calista elle aurait dû aller à l’hôpital plutôt que de venir ici. Il n’devait probablement pas être la personne avec laquelle elle se sentait le plus en sécurité, malgré ce que son coeur pouvait dire; l’amour rendait aveugle après tout, c’était bien connu, et ils semblaient se l’prouver trop souvent, quitte à mettre trop de choses en péril.
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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeMar 21 Mar 2017 - 18:26


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alec lynch et calista wolstenholme

Elle était loin d’avoir réponse à tout Calista, y avait encore tout un tas de questions non résolues dans sa vie, alors elle ne pouvait pas donner aux autres les réponses qu’ils attendaient, elle n’avait de toute façon jamais été la personne la plus douée du monde pour ça. Elle savait très bien qu’elle s’en sortait mieux quand elle était confrontée à un ordinateur qu’à un autre être humain. Elle n’avait jamais eu du mal à communiquer avec les autres, elle n’était pas du genre à préférer rester toute seule dans son coin plutôt que d’essayer de parler avec les autres, elle avait toujours su se faire des amis, quand bien même elle n’avait jamais été la fille populaire à souhait qui connaissait tout le monde dans le lycée, elle n’avait pas non plus été une fille qui restait toute seule, parce qu’elle se sentait mieux comme ça. Elle était capable de communiquer avec les autres, sans ressentir une grosse vague d’angoisse, même si, elle était assez douée pour dire n’importe quoi et faire des bourdes plus grosses qu’elle. Mais, elle avait bien conscience qu’elle n’était pas la personne la plus à même de conseiller les autres, c’était d’autant plus vrai, maintenant qu’elle s’était bien rendue compte qu’elle était elle-même incapable de les suivre ses conseils. Alors, elle pouvait facilement arriver à la conclusion, qu’elle était vraiment plus douée quand elle avait un ordinateur en face d’elle, qu’un autre être humain. Si ça avait été l’inverse, elle se serait certainement dirigée vers le métier de psychologue plutôt que vers l’informatique. Bien souvent, elle se disait que c’était elle, qui aurait bien besoin d’un psychologue, même s’il semblait qu’elle allait mieux qu’à l’époque où elle avait été en fauteuil roulant, y avait encore tout un tas de bordel dans sa tête, qu’elle était loin d’avoir complètement résolu, après tout y en avait qui remontaient tellement loin dans sa vie, qu’elle ne pourrait pas s’en débarrasser si rapidement.

Alors, elle ne savait pas forcément ce qu’elle devait lui dire à Alec, mais elle n’était pas non plus du genre à répondre qu’elle n’en savait rien et que ça servait à rien de lui poser des questions. Alors, peut-être qu’elle partait dans tous les sens, parce qu’elle-même elle ne savait pas où elle allait avec tout ça. Elle ne pourrait de toute façon pas apporter à Alec la réponse qu’il voulait. S’il avait décidé de se blâmer pour tout ça, il n’avait qu’à le faire tout seul, mais fallait pas compter sur elle pour lui dire que c’était de sa faute à lui. S’il attendait d’elle qu’elle lui en veuille pour ce qui venait de se passer, il pouvait toujours attendre, parce que ce n’était pas prêt d’arriver. « J’disais juste qu’un hunter peut pas vraiment être surpris qu’un jour quelqu’un veuille se venger de lui, mais que c’est pas pour autant que le hunter en question a forcément mal agit. » Après tout, quand elle avait commencé à douter, qu’elle s’était pointée chez Alec, c’était lui, qui lui avait dit de ne pas croire que tout ce qu’ils avaient fait, ça n’avait pas aidé les autres. « Ouais, c’est de toi qu’elle essaie de se venger, mais la façon dont elle s’y prend, elle en est la seule responsable. » Elle aurait pu tout autant se venger en essayant de détruire l’humanité, après tout, elle faisait bien les choix qu’elle voulait, quand bien même ils étaient complètement pourris. « Contradictoire ou pas, c’est ma façon de voir les choses. » Il en faisait ce qu’il voulait lui, de son point de vu à elle, mais si elle n’avait pas le droit de lui dire de ne pas s’en vouloir, alors, il n’avait pas le droit de lui ôter sa façon de penser. Il n’avait pas le droit non plus d’attendre d’elle qu’elle lui reproche quoi que ce soit, elle avait encore le droit d’avoir son propre point de vue sur la question. Elle n’avait jamais prétendu qu’elle avait raison de toute façon. « Si j’peux pas t’empêcher de t’en vouloir, alors tu peux pas m’forcer à le faire. » Elle n’allait pas lui dire que c’était de sa faute, évidemment qu’elle était incapable de penser comme ça, de le blâmer pour ce qui lui était arrivé, ou parce qu’il n’était pas arrivé pour la sauver, parce que c’était Alec, alors à moins qu’il lui plante lui-même un couteau en plein cœur, elle serait toujours incapable de lui en vouloir. Elle, elle pensait que Rhaena avait fait ses propres choix, qu’elle aurait pu décider de le tuer lui et uniquement lui où tous les chasseurs sur sa route, ou elle, puisqu’Alec tenait à elle, ça ne changeait rien, c’était les volontés de Rhaena, pas celles d’Alec et il ne pouvait pas prétendre qu’elle avait tort de penser comme ça, après tout, elle aussi, elle était libre de penser comme elle le voulait.
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Alec Lynch
Alec Lynch

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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeMer 22 Mar 2017 - 2:59



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CALISTA WOLSTENHOLME & ALEC LYNCH

Alec avait toujours su que les études qu’il avait choisies quand il avait été plus jeune, il s’y était engagé parce que ç’avait été le résultat des ambitions de son père. Dans une certaine mesure, lui aussi, il avait eu à vivre avec les attentes de son géniteur, et ce que toutes celles-ci pouvaient avoir comme influence sur son existence: pourtant, la vie qu’il avait aujourd’hui semblait surtout prouver qu’il n’avait pas grand-chose d’un avocat. A vrai dire, plus il réfléchissait à la question, moins il n’savait de quoi il avait l’allure ou l’attitude, Alec: il aurait les moyens de commencer une entreprise à lui, s’il savait vers quoi la tourner, il était plutôt habile de ses mains, s’il connaissait quelque-chose qui l’intéressait particulièrement. Peut-être pouvait-il toujours devenir prof de tir à l’arc, tant cette simple passion partagée avec son père était devenue le centre de gravité de sa vie, l’arme grâce à laquelle il avait survécu, et lui-même tué. Pouvait-il vraiment tourner la page de ses années à être un hunter? En avait-il vraiment envie? Alec n’avait jamais eu un changement de conviction, profondément - ç’avait été parce que ses anciens partenaires du Gunpowder Squad s’étaient retournés contre lui, qu’il avait été forcé de tout abandonner - mais peut-être bien qu’il suffirait qu’il change juste de ville, de coin, de fréquentations, pour que tout lui paraisse évident. Il avait toujours su, dès le moment où Calista lui avait annoncé qu’elle était une transmutante, que ça n’changeait rien entre eux deux - parce que c’était Calista, qu’il lui faisait confiance, et qu’il aurait été le pire des connards s’il avait dû se retourner contre elle pour ça. Mais cette même expérience qui le poussait à croire en la Wolstenholme quoiqu’il advienne, lui faisait aussi savoir qu’il y avait là-dehors des gens qui méritaient vraiment l’appellation de dégénéré. Des gens qui n’s’arrêteraient pas à un recensement national, à quelques bouts de papier officiels qui déclaraient quel tel ou tel individu était doté de pouvoirs surhumains. Il n’pouvait pas nier que beaucoup d’choses avaient changé, que peut-être maintenant, le monde était moins dichotomique que quelques années plus tôt, à son esprit; il pouvait rester dans une même pièce qu’Isolde Saddler sans s’dire qu’il devait la tuer à cause d’un de ses gênes, alors même qu’il n’pourrait pas tenir compagnie à Thaddeus Lancaster en s’disant qu’il n’était pas une enflure qui méritait, lui, de crever, pour tout c’qu’il avait fait. Mais il savait aussi, profondément, fondamentalement, qu’il avait fait une différence en prenant les armes et en agissant activement pendant des années: et si Lewis Duncan avait dû être le seul pourri qu’il avait abattu, alors le Lynch se devait de croire que ç’avait déjà été une différence. Au moins, moins de gens s’étaient retrouvés intimidés, forcés à le suivre ou à regarder ailleurs, pour qu’il puisse impunément continuer à construire son empire du crime. Au moins, quelque part, quelques rues d’Elizabethtown avaient été nettoyé de la présence du transmutant.

Il aurait pu se consoler de ça - il s’en était consolé pendant bien longtemps. A force, il s’était dit que c’était une balance de forces; que c’qu’il faisait n’était pas forcément bon, mais était nécessaire pour contrer des gens qui pouvaient facilement devenir pire que n’importe lequel de ses crimes à lui. Il n’avait jamais aimé tuer, il n’s’était jamais dit que ce serait juste d’aller magouiller, asphyxier une famille d’humains dans leur maison pendant la nuit, pour pouvoir accuser une transmutante quelques semaines plus tard. Il avait su que les transmutants étaient une menace, et il n’avait jamais eu besoin de plus pour savoir que c’qu’il faisait était important; il fallait bien que des gens se salissent les mains, et encore et encore, Alec était toujours entré en brusque confrontation avec la façon dont Felix avait vu les choses, lui. Son père avait été un homme droit, usant de la loi pour arrêter ses adversaires: et lui et toute sa famille avaient découvert qu’y’avait des individus contre lesquels la loi ne pouvait rien - des gens qui, même s’ils finissaient en prison n’seraient jamais retenus et arrêtés pour de bon. Lui-même, si on devait le condamner à la chaise électrique, il en survivrait; quelle ironie. Et il savait bien que Rhaena était en plein contrôle de la situation - elle savait pour lui, elle savait probablement plus sur sa mutation que c’qu’il lui avait dit, rapidement, pour essayer d’faire en sorte qu’elle ne le balance pas à tous les hunters de la ville dès qu’elle reviendrait à la mairie. Et il avait été assez stupide pour croire qu’elle avait gardé sa bouche fermée parce qu’elle lui avait fait confiance; ou parce qu’elle était reconnaissante, en quelques sortes, qu’il lui ait fait confiance. Il s’était bien planté, et là maintenant, face à Calista, plus il déroulait le cours des événements, plus il s’rendait compte que la brune avait eu toutes les cartes en mains pour prévoir son jeu: peut-être qu’elle était folle, ouais. Et peut-être qu’elle n’était pas venue jusqu’à lui parce qu’elle savait qu’il survivrait; peut-être qu’à défaut, alors, elle avait opté pour l’option de lentement mais sûrement le priver de tous ceux à qui il tenait. C’était un nombre bien limité de gens; une poignée de personnes desquelles il n’pourrait jamais s’assurer de la pleine sécurité - il le savait. Il ne l’savait que trop bien, ouais, pour avoir assisté à la fin de son monde, comme ça, pendant qu’il avait eu le dos tourné et toute l’insouciance du monde: jamais à vingt ans, alors qu’ils avaient été encore dans la fleur de l’âge et en pleine santé, le Lynch ne s’était attendu à perdre ses deux parents, comme ça, sans crier gare. Il connaissait, alors, le deuil comme ça - celui qui frappait de plein fouet et n’laissait rien d’autre que du vide. Et il savait aussi qu’il n’pouvait pas le subir plus encore; certainement pas avec Calista. « J’te force à rien, okay? Mais j’ai pas l’intention de m’faire endormir encore une fois par des arguments qui n’ont clairement aucun sens et aucune utilité. Au moins ces fois-là j’étais juste le gars inutile qui venait trop tard. » ‘elle s’en sortait pas si mal que ça’ ‘ça aurait pu être pire’ ‘peut-être que Rhaena était folle’ - est-c’que tout ça était vraiment censé apaiser son esprit et dénouer ses entrailles, parce que soudainement il n’était plus censé se sentir coupable? Il soupira, Alec; on n’pouvait pas attendre de lui qu’il essaye de devenir mieux qu’un hunter sans remord, si à chaque fois qu’il essayait, d’aimer, de s’laisser porter par une vie un tant soit peu moins violente, ça s’retournait contre lui comme une violente baffe dans la gueule. « Tu sais quoi? Au moins quand on t’a fait tomber une mairie dessus, ou quand ton père t’a vaccinée, c’était pas parce que la personne derrière tout ça savait qu’on était ensemble et qu’il utilisait ça contre moi. » peut-être qu’elle pourrait parler, le jour où ce serait lui qui s’en prendrait plein la gueule comme ça, dès qu’elle avait le dos tourné, ou pire encore, parce qu’elle était amoureuse de lui, et qu’elle était une Wolstenholme, et que quelque-part, dans certains esprits tordus, elle le méritait. Et peut-être que ce serait comme ces histoires ‘d’espoir’, si les rôles étaient inversés, elle n’en croirait rien, de tout c’qu’elle disait là maintenant. « J’suppose que j’suis pas non plus censé m’laisser faire. Alors peut-être que si j’m’en vais à l’autre bout du pays, elle suivra, au moins... » il serra les dents, bien conscient de ce qu’il avait dit; ses options étaient limitées quoiqu’il en soit; soit il la tuait, et n’changeait pas grand-chose à tout ça, soit ils jouaient éternellement à ce jeu du chat et de la souris, parce qu’il semblait bien qu’il n’y avait aucun remède à sa condition à lui. De toute manière, alors, si Calista et lui étaient condamnés rien que pour ça, à cause de cette même mutation immuable et inchangée, deux ans plus tard, autant que ça serve à quelque-chose. « Si on doit parler de responsabilités et ainsi de suite... autant que j’paye les conséquences de mes actes. » et il n’était pas prêt à l’faire en voyant tous les gens autour de lui mourir; ironiquement, il avait déjà cru que cette stupide mutation et ce à quoi elle le destinait, rien qu’elle-même, était une punition d’un genre divin s’écrasant sur lui. Fallait croire qu’il s’était trompé; ou avait sous-estimé l’ampleur de ses actes horribles qui méritaient tant de répercussions meurtrières. Là maintenant, il n’savait plus, c’qu’il méritait, il n’avait pas envie d’compter - il savait juste qu’il n’voulait pas que ça déborde sur la vie de qui que ce soit d’autre. Il avait toujours été tout seul, pendant ces quatorze dernières années, de toute façon.
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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeMer 22 Mar 2017 - 16:16


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Ce n’était pas difficile de dresser des hypothèses sur pourquoi Rhaena s’en était pris à elle tout particulièrement. Si c’était à Alec qu’elle en voulait et que pourtant, Rhaena s’en prenait à elle, plutôt qu’à lui, y avait fort à parier que c’était à cause de ce qui les unissait. Fallait croire que Rhaena était surtout déterminée à faire connaitre à Alec, la douleur qu’elle avait pu ressentir quand il lui avait pris son père. Ça ne semblait pourtant  pas bien juste, alors qu’Alec avait techniquement été le premier à souffrir, à cause du père de Rhaena. C’était pour ça sans doute que dans le fond, ça ne rimait pas à grand-chose pour elle, toutes ces histoires de vengeance. C’était un cercle-vicieux dont Alec et Rhaena ne se sortiraient jamais. Est-ce qu’elle avait pas mieux à faire de sa vie elle ? Que de se condamner comme ça à une vie dans laquelle elle se faisait probablement plus d’ennemis que d’amis et peut-être qu’à force de se comporter comme ça, elle allait finir par risquer la vie des derniers proches qu’elle avait, parce que si elle, elle pensait comme ça, pourquoi ce ne serait pas le cas de tout ceux à qui elle avait arraché quelqu’un depuis qu’elle s’était lancée dans sa vendetta ? Elle ne pouvait pas comprendre la façon de penser de Rhaena, elle n’était pas dans sa tête après tout, tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle n’avait pas envie que cette dernière vienne foutre en l’air tout un pan de sa vie ou toute sa vie, si elle devait revenir pour terminer ce qu’elle avait commencé. Ouais, techniquement, Calista, elle ne lui avait rien fait à Rhaena, alors elle ne méritait pas que cette dernière s’en prenne à elle, mais du coup, elle ne méritait pas non plus de perdre l’homme qu’elle aimait à cause d’une histoire dans laquelle, elle n’avait causé de tort à personne.

S’il fallait qu’elle mérite quelque chose, Calista, elle se disait juste qu’elle aurait bien mérité, après tout ce qu’elle avait pu connaitre récemment, qu’on la laisse tranquille, qu’on la laisse faire sa vie comme elle l’entendait et avec qui elle avait envie. Alors dans le fond, est-ce que ça avait vraiment un sens, de s’interroger sur méritait quoi dans toute cette histoire ? Plus cette conversation avançait, plus Calista elle se disait que ça ne servait à rien, de toute évidence, ils ne pourraient jamais penser de la même façon concernant cette affaire et ça n’avait rien de surprenant. Il se sentait coupable de ce qui lui arrivait à elle et elle, elle ne pourrait jamais l’accuser d’être responsable de tout ça. Peut-être que ça aurait été plus simple pour tout le monde, qu’elle lui dise que tout ça c’était de sa faute, qu’elle le repousse, parce qu’elle ne voulait pas que sa vie soit en danger tout ça parce qu’elle était tombée amoureuse de lui. Mais, elle ne voyait pas les choses comme ça Calista, elle n’avait pas envie de l’accuser de quoi que ce soit et de le repousser, pour sauver sa vie, de toute façon, sa vie, elle ne vaudrait pas grand-chose, sans Alec dedans. Ils avaient trop galéré pour en arriver là pour juste baisser les bras, encore une fois, comme s’ils n’avaient rien appris des erreurs du passé. « J’comprends c’que tu dis Alec, mais j’peux pas juste l’accepter et pas essayer de … ‘t’endormir avec mes arguments inutiles’. » Après tout, c’était normal non ? Elle l’aimait Alec, alors de son point de vu à elle, elle essayait de l’aider, quand bien même, il était plutôt clair sur le résultat que ça pouvait avoir, comme quoi, il était pas nécessairement le seul à se sentir inutile. Quelle genre de petite amie elle aurait été, si elle avait juste était d’accord  avec tout ce qu’il disait et ressenti à son égard de la rancœur, pour aller de pair avec la culpabilité qu’il ressentait lui ? Elle aurait été le genre de petite-amie, qui alors s’en foutrait qu’il décidé de se barrer à l’autre bout du pays et ce n’était pas le cas, bien entendu. « T’as qu’à faire ça ouais, t’en aller à l’autre bout du pays. Ça changera rien, parce qu’elle sera pas la seule à te suivre. » Elle s’en fichait, elle lâcherait Radcliff et tout ce qui allait avec, pour le suivre si jamais il devait partir, elle avait déjà prouvé, après tout qu’elle  savait se montrer plutôt déterminée pour le retrouver alors elle était on ne peut plus sérieuse dans ce qu’elle disait. « J’suis venue jusqu’ici, alors que n’importe qui serait allée à l’hôpital ou voir la police. Même si j’avais été à moitié morte, j’aurai tout fait pour débarquer ici, parce que je m’en fiche de savoir c’est de la faute de qui. J’veux être avec toi, je préfère mourir à tes côtés que vivre sans toi. » Alors, il pouvait aller se brosser, s’il croyait vraiment qu’elle le laisserait se barrer comme ça, soit disant pour soit disant payer les conséquences de ses actes, ou pour pas qu’on s’en prenne à elle à cause de lui. Ce n’était pas difficile pour elle, de considérer que ce qui lui était arrivé ce soir, ce n’était rien, parce qu’ils étaient ensemble et que sur la liste des choses les plus importantes à ses yeux, être avec Alec, c’était probablement à la première place, maintenant plus que jamais, alors qu’ils avaient passé trop de temps loin sans l’autre, afin d’enfin se retrouver, elle n’avait pas envie de laisser Rhaena ou n’importe qui d’autre leur prendre ça.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeJeu 23 Mar 2017 - 1:54



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Alec et les sentiments, ç’avait toujours fait deux, d’aussi loin que remontaient ses souvenirs. Il n’avait jamais été le gars qui se laissait à écouter ceux-ci, à en éprouver à outrance ou à les dérouler comme un tapis sur lequel n’importe qui pourrait impunément marcher. Non, il s’était émancipé dans le contrôle de ses émotions et de sa vie tout à la fois: ç’avait été en prenant un soin tout particulier à ne pas s’attacher à ses conquêtes ou ses petites-amies, qu’il avait conservé un genre de liberté, plus jeune. Il avait été fièrement con comme ça, ouais, à croire que ça pouvait être ainsi que la vie fonctionnait; qu’les sentiments, c’était pour les nanas, celles qui pleuraient devant des films à l’eau de rose et voulaient parler de ce qu’elles ressentaient à longueur de journée. Alors avec tout ça, il n’avait même pas su quoi faire de tous les sentiments qui avaient subitement germé en lui, du jour au lendemain, au beau milieu de son existence, quand ses parents étaient morts: la rage, l’impuissance, la culpabilité, l’incompréhension. S’il n’avait jamais été très doué pour mettre des mots sur ce qui le tracassait, ce fait avait été encore plus vrai, quand il avait été face à deux tombes, et qu’son monde lui avait semblé s’effondrer. Il avait été à chaque rendez-vous chez les avocats, il avait vaguement écouté les paroles de ceux-ci; il avait même participé pendant un moment, aux discussions incompréhensibles des associés de l’entreprise de son père, et à cette époque, Alec aurait pu jurer qu’il avait essayé d’faire les choses bien. Irrémédiablement, à force d’entasser, d’entasser et d’écraser chaque jour l’un au-dessus de l’autre, peut-être bien qu’il avait fini par exploser. Un genre d’explosion discrète que personne n’avait trop vu - il n’avait pas eu besoin d’aller se défouler en faisant quelque-chose d’imprudent et d’illégal cette fois, il n’avait pas eu envie d’régler ses problèmes avec une nana et une soirée bien arrosée. Il avait tout simplement plié bagages, et disparu d’Elizabethtown pendant des années. Et les Lecter avaient au moins donné une direction à sa hargne; un point bien défini sur son horizon, alors même que son futur lui avait semblé être trop vaste et désolé, pendant bien longtemps. A l’époque où il avait enterré ses parents, le Lynch aurait été prêt à jurer qu’il n’aurait jamais été capable d’obtenir justice pour eux: parce qu’il n’avait toujours été que leur fils indigne, qui faisait plus de conneries qu’il n’en assumait, et parce qu’il n’aurait jamais été capable de tuer qui que ce soit, aurait-il dit. Au final, l’important, c’était que pendant des années, surtout quand il en avait eu vraiment besoin, le jeune homme avait vécu avec l’assurance qu’il faisait quelque-chose de bien - que ce but qu’il s’était fixé était assez important, assez significatif et sérieux pour donner un sens à sa survie, au fait qu’il soit toujours là; et que peut-être, ç’avait été ce dont il avait eu besoin pour être autre chose que le fils porteur de bien peu d’ambitions.

Lui, et sa vengeance déguisée en justice avaient été tout ce qui avait importé. Et Alec avait été sûr qu’au moins, il avait été plus actif et constructif que s’il avait juste pleuré sur son sort, ou engagé un thérapeute pour des années, rien que pour l’écouter déverser ses regrets qui n’changeraient rien. Il avait arrêté Lewis Duncan, et pour le chasseur, ç’avait toujours été un choix qui avait eu son importance: ç’avait été trop tard pour ses parents à lui, mais y’avait eu fort à parier qu’au moins, ça n’avait pas été trop tard pour d’autres familles, d’autres parents, ou d’autres gens qui s’étaient un jour dressé sur le chemin criminel de Lewis Duncan. Il n’en avait eu que faire, des potentielles conséquences - au moment de tirer sa flèche dans le coeur du tueur à l’allure éberluée qu’il avait affronté de face, Alec s’était senti intouchable, puissant, et investi de la seule mission qui avait eu de l’importance. Au moins pour une fois, il avait pu faire quelque-chose de digne de ses parents, et de l’énergie qu’ils avaient mis à construire leur vie. Et si c’était tout ça, aussi, que ressentait Rhaena vis à vis de lui, alors Alec n’pouvait pas prétendre n’pas pouvoir comprendre, ou accepter, ou affronter. Il n’avait jamais trop aimé regarder à travers un miroir, il s’était toujours dit qu’aller de l’avant était tout ce qui importait - mais peut-être bien que fondamentalement, c’était ça qu’il méritait plus que n’importe quoi d’autre. Il savait qu’y’aurait toujours Calista, pour être là, pour avoir des mots emplis d’espoir et d’une volonté qu’il n’avait pas, lui; que personne n’devrait avoir pour lui, somme toute. C’était bien pour ça que c’était toujours vers elle qu’il s’était tourné pour endurer les mauvaises nouvelles de l’existence: avait-il attendu qu’elle ait quelque-chose comme ça, à dire, quand il était allé frapper à sa porte après s’être découvert être un transmutant? Clairement, si c’était une question de mérite, d’toutes ces choses-là, il n’méritait pas qu’elle se donne la peine de dire des choses comme ça pour lui; alors pourquoi est-c’qu’ils en étaient là, à toujours avoir la même conversation? Pourquoi est-c’qu’il y avait une part de lui qui continuait d’écouter, tandis qu’une autre, plus tenace, plus coupable, hurlait le contraire? Il n’aimait pas s’prendre la tête avec Calista, il n’aimait certainement pas tous les événements désastreux qui les poussaient à avoir cette même confrontation d’argument à argument, encore et encore. Il était épuisé de ça, Alec - « Peut-être que t’as tort de continuer à l’faire. Ça a pas changé grand-chose, quand tu l’faisais pour ton père, non? » n’était-ce pas le même procédé, encore et encore, que Calista répétait? Trouver des excuses pour accepter les choses, les justifier, quitte même à s’dire que c’était ‘parce qu’elle avait été là’ plus que ça n’avait été à cause de lui. Parce qu’il avait tué Lewis Duncan, et qu’il avait repris un genre de vie à laquelle il était censé avoir renoncé, le jour où il était devenu un hunter. Peut-être aurait-il dû se tenir à son choix, et peut-être alors aussi, qu’ils n’en seraient pas là non plus. Tout semblait l’indiquer; Rhaena Dryden ou le reste - et quand il n’était pas dans les parages, Alec, quand ils se séparaient à coup de larmes et de déceptions, tout allait soudainement mieux dans la vie de la Wolstenholme. « Peut-être que t’aurais dû aller voir la police, ou aller à l’hôpital, alors. » il se retrouva à dire, haussant les épaules en dévisageant Calista, « Peut-être que tu devrais faire des promesses de c’genre... jusqu’à c’que la mort nous sépare, à quelqu’un qui peut mourir. » combien de fois allaient-ils se retrouvés confronter à cette idée? « Parce que maintenant, si tu décides d’rester, d’continuer malgré tout, et si tu meurs... Tu meurs juste. Fin d’l’histoire, et moi j’reste là, et tout c’que j’pourrais faire, c’est essayer d’me tirer une balle dans la tête ou sauter du haut d’un immeuble de trente étages sans qu’ça fasse la moindre différence. » parce que oui, le seul scénario qui rendrait la mort de Calista un tant soit peu acceptable, c’était qu’il la rejoigne quelques secondes à peine après - il n’croyait pas en l’au-delà, mais au moins en la salvation de n’pas avoir à survivre avec un deuil de plus sur la tronche. C’était cruellement ironique, franchement, qu’il se soit attaché à une femme maintenant, et que ça s’retourne contre lui, si violemment. « Peut-être que tu devrais savoir c’qu’y est mieux pour toi. » il n’pouvait pas prétendre savoir, lui; il n’pouvait pas non plus prétendre être assez brave ou déterminer pour faire ce qui était si évident, planant dans l’air comme ça. A quoi ça rimait, de se séparer, si les sentiments n’suivaient pas, se disait-il - mais sûrement qu’ils finiraient par suivre, parce que Calista s’était déjà relevée d’histoires désastreuses de toute manière. Et il était évident qu’il n’valait même pas qu’elle se prenne juste une coupure anodine sur le bras; si c’était une question de mérite, alors, Calista méritait toutes les choses auxquelles il ne serait jamais promis, lui.
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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeJeu 23 Mar 2017 - 12:58


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Elle ne savait pas de quoi serait fait l’avenir Calista, elle n’était pas forcément une personne à même de faire des millions de plans sur sa propre vie et quand bien même elle prenait le temps de faire, y avait toujours des trucs pour tout venir gâcher. Alors, elle ne savait pas de quoi serait fait son avenir et peut-être que c’était encore plus compliqué, alors que l’homme qu’elle fréquentait ne pouvait pas mourir et que forcément, ça compliquait leur histoire. Mais, elle avait l’impression de s’être engagée là-dedans en toute connaissance de cause et elle croyait assez en la science pour pouvoir garder espoir quant à un remède pour son problème, parce qu’elle travaillait dessus, parce que les histoires de mutation ces derniers temps, ça avait réveillé la curiosité de la plupart des scientifiques du monde. Alors elle n’avait pas l’impression que c’était un grand élan d’espoir qui la poussait à rester avec Alec, en se disant que ça s’améliorerait, mais juste un sentiment logique, qui lui répétait que ça irait. Peut-être que les sentiments avaient un grand rôle à jouer là-dedans et elle était parfaitement consciente que ça n’avait pas si bien marché quand ça avait été elle qui avait été dans la merde. Elle savait aussi que c’était forcément plus facile pour elle, parce qu’elle ne savait pas ce que ça faisait d’être un transmutant qui ne pouvait pas mourir et d’avoir l’impression qu’il vivrait pour l’éternité, sans jamais que ça s’arrête, elle n’allait pas mentir là-dessus, elle ne pouvait pas se mettre à sa place. Mais concernant cette histoire de mutation, c’était pareil qu’avec Rhaena, est-ce qu’elle était censé simplement hocher la tête et lui dire que ouais, y avait rien de possible, qu’il était condamné à tout ça et que quoi qu’il arrive, que ce soit à cause de Rhaena ou à cause du temps qui passait, elle finirait par mourir elle, alors que lui, il serait toujours debout ? Est-ce que c’était ce qu’il voulait qu’elle lui dise ? De la même façon qu’elle ne lui dirait pas qu’elle le tenait comme responsable de ce qui avait pu se passer ce soir, elle ne lui dirait jamais des trucs comme ça.

C’était pas qu’elle était la fille la plus gentille du monde et qu’elle ne voulait pas le blesser, ou qu’elle estimait que ça ne se faisait pas de dire des trucs pareils. C’était qu’elle était incapable de les penser. Elle n’allait pas prétendre le faire pour lui faire plaisir, de toute façon, elle était la pire menteuse du monde, alors si elle devait commencer à parler comme ça, il saurait très bien que ça n’avait rien de sincère. Est-ce qu’elle devrait vraiment le faire ? Pour le libérer, ou quelque chose dans ce gout-là ? Est-ce que si elle se mettait à parler comme ça, il ferait, au moins semblant de la croire, pour se dire qu’au moins, ça marquait la fin de leur histoire et qu’il pouvait s’en aller en se disant que c’était sa décision à elle ? Elle n’en savait rien et elle n’allait pas tenter l’expérience de toute façon. Peut-être qu’elle était trop égoïste de toute façon, pour faire un truc pareil, persuadée que s’il voulait vraiment partir, mettre un terme à tout ça, faudrait que ça vienne de lui, parce qu’elle, elle n’avait pas la force de faire. Est-ce qu’il se disait la même chose lui aussi ? Qu’il n’avait pas la force de mettre fin à tout ça, alors que ce serait mieux si c’était elle qui le faisait ? Ils étaient deux gros imbéciles, ça au moins, c’était sûr et certain. « Mon père a passé des années à m’faire sentir comme de la merde avant de finalement m’envoyer à l’hôpital, à moitié morte, paralysée. Il a techniquement tué notre bébé, et voulu tuer mon frère aussi. J’crois qu’il est hors compétition. » Elle n’aurait jamais l’idée, de toute façon de comparer Alec et son père, ils n’étaient pas du tout le même genre de personne. Alec, il avait toujours cherché à lui redonner confiance en elle, là où son père avait fait l’inverse, Alec, il ne l’avait pas vaccinée, dès qu’y avait eu ce truc bizarre chez elle. Alors nan, il n’était pas question de comparer Alec et son père. Elle laissa échapper un léger soupire, alors qu’ils semblaient bien qu’ils allaient avoir encore la même conversation, toujours la même et puis quoi ? Soit ils se disaient qu’ils pouvaient continuer d’être ensemble et d’ici quelques mois, ça reviendrait sur le tapis,  soit, ils se disaient que peut-être, ce serait mieux d’en arrêter là et dans quelques mois, ils se retrouveraient encore à avoir la même conversation, parce que jusqu’à présent, ça avait toujours fonctionné comme ça, qu’est-ce qui serait différent cette fois ? Il allait partir à l’autre bout du pays pour éloigner Rhaena ? Et ils se retrouveraient juste comme deux cons, chacun dans leur coin à regretter l’autre ? Elle n’arrivait pas à imaginer les choses différemment Calista, elle n’allait pas l’oublier si facilement, juste parce qu’ils décidaient que c’était peut-être mieux comme ça, et si la réciproque n’avait pas été vraie, il n’aurait pas frappé à sa porte quelques mois plus tôt. « Je sais c’qu’est mieux pour moi Alec. » C’était peut-être leur problème, justement, elle savait qu’elle l’aimait, qu’elle voulait être avec lui, qu’importait que ça pousse une cinglée à vouloir la tuer ou l’incertitude du chemin que pouvait prendre leur histoire, elle le savait d’autant plus, que pendant les trois mois passés sans lui, elle avait eu l’impression que son cœur, il n’allait jamais s’en remettre, tellement ça avait fait mal. « Et j’suppose que tu sais qu’y a de mieux pour toi, sinon, on aurait pas cette conversation, encore et encore. » Il semblait bien que ce qu’il y avait de mieux pour lui, c’était de laisser tomber, parce qu’il ne pouvait pas mourir, et que si tout ce qu’il voyait de l’avenir, c’était ce que sa mutation lui imposait, alors c’était compréhensible, que c’qu’y ait de mieux pour lui, ce serait d’en arrêter là. « J’suis désolée. J’peux pas rendre les choses plus simples pour toi. » C’était peut-être profondément égoïste, mais s’il jugeait que c’était trop dur pour lui tout ça, alors la décision final, ce serait à lui de la prendre, elle en était absolument incapable elle. « Je t’aime. Si j’te disais que t’as raison, que je devrais dire ça à quelqu’un d’autre, faire des promesses à quelqu’un d’autre, j’te mentirais. J’suis pas une très bonne menteuse. » Non, elle l’était même pas du tout. « J’sais que tu saurais que j’te mens. Est-ce que tu ferais semblant de me croire ? » Quand elle disait la vérité, ce qu’elle ressentait, lui il lui répondait à coup de  peut-être, que tu devrais pas, alors, elle pouvait bien se dire que peut-être, qu’il voulait qu’elle lui mente, que ce serait plus simple pour lui comme ça.
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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeSam 25 Mar 2017 - 3:21



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La frustration et Alec, c’était une équation qui n’marchait pas. Pas, juste quelque-chose de compliqué, d’ardu, un genre de challenge qu’il se forçait à endurer et duquel il ressortirait plus fort. Ça ne marchait juste pas. Peut-être était-il trop impulsif, trop colérique, trop entier; mais quand il était devenu un hunter, ç’avait été pour n’plus ressentir quoique ce soit de frustrant dans son existence. Ç’avait été pour n’plus être impuissant, spectateur de c’que la vie lui faisait tomber dessus, et des conséquences qui s’abattaient un peu partout. Il avait été volontiers aveugle à toutes les responsabilités du monde, à chaque affaire dans laquelle s’était engagé son père - Alec, il avait volontiers vécu en détournant le regard et en laissant le soin aux autres de prendre les décisions difficiles pour lui, quand il le fallait. Probablement que d’aussi loin que remontait sa vie, la seule fois où il avait pris une vraie décision pour lui et par lui-même, ç’avait été quand il était devenu un hunter. Et quand il s’était découvert transmutant, il était littéralement allé toquer chez Calista, prêt à lui coller son flingue dans les mains pour qu’elle le tue - qu’elle fasse ça à sa place, pour lui. C’n’était pas une chose facile, d’assez s’détester pour se coller le canon d’un flingue contre la tempe, ignorer chaque fibre d’instinct de survie pour presser la détente - et pourtant, sur le moment, il avait été persuadé qu’il avait été prêt. Que c’était vraiment ça, qu’il ressentait, au fond du fond. Et depuis que sa mutation s’était réveillée, c’était comme si tout l’univers avait mis en place le procédé inverse: encore et encore, Alec Lynch était devenu un spectateur des circonstances. Il avait continué d’être un chasseur pour aussi longtemps que possible, et il avait subi sa propre chute lorsque le Gunpowder Squad avait découvert sa nature de dégénéré. Il n’avait rien fait vraiment pour protéger ses arrières, et avait subi, subi des mois de captivité chez Insurgency. Et même quand il aurait voulu pouvoir avoir la fureur de s’battre - quand il aurait pu jurer que ç’aurait été les pulsions qui auraient dominé avant tout le reste dans ses entrailles, il avait juste été là, un idiot sur le bas-côté qui ne faisait qu’observer les choses, accident après accident, comme un gigantesque ralenti. Il avait vu Calista finir à l’hôpital, il avait entendu les médecins dire qu’elle avait perdu un bébé, et qu’elle n’pourrait plus jamais en avoir un - son impuissance avait été poussée à son paroxysme, quand même son sang avait été d’une inutilité cruelle. Et encore et encore, ça recommençait. Parfois, quand les trêves duraient assez longtemps, c’était comme si un confort téméraire et stupide s’installait dans l’esprit du Lynch: mais il était toujours rappelé à l’ordre, et peut-être qu’au bout d’un moment, ils n’faisaient que se voiler la face. Et si Calista avait pu dire que toute cette histoire avec Alistair avait été dans sa famille, son histoire à elle, ses affaires à elle, jusqu’à ce qu’ils en soient complètement au bord de l’explosion, se séparant à coup de disputes et de vérités blessantes, il pouvait tout autant porter le fardeau de ce qui était arrivé ce soir, à lui tout seul.



Que Rhaena vienne l’attaquer lui si elle le voulait, il était là, il était prêt, et enfin il n’y avait plus de secret entre eux - il avait toutes les cartes en mains pour la comprendre, pour la décrypter, pour être sur un pied d’égalité. Il aurait pu jurer pendant bien longtemps qu’ils l’avaient été, au moins à un certain degré dans leur relation - il s’était planté, et là aussi, il avait juste été un idiot s’faisant balader par les circonstances. Ou une personne en particulier: un peu plus ou un peu moins, il n’avait pas vraiment envie de compter ces derniers temps. Mais quand les hauts et les bas des montagnes russes d’ces derniers temps se succédaient comme ça, à toute vitesse, même Alec Lynch s’en retrouvait sonné. Il avait cru qu’il n’pourrait pas revivre tout ça, après la vaccination de Calista, les conséquences de celle-ci qu’ils n’avaient pas vraiment réussi à gérer encore. Il avait cru qu’ils en étaient au bout, qu’ils avaient au moins assez donné pour avoir un temps de repos, assez long pour s’réparer un peu. Il avait eu tort: et était-ce de la faute de Rhaena Dryden, de lui-même, de la vie, de Radcliff, des circonstances? Alec, il n’croyait pas en Dieu, il dirait même qu’il n’croyait quand ce qu’il voyait - et il les voyait bien, là, les mauvaises nouvelles qui tombaient, tombaient de plus en plus lourdes. Il les sentait passer, et soudainement, les rendez-vous amoureux, les moments heureux, le Canada, tout ça était bien loin. Il suffisait juste qu’elle cherche, encore un peu plus longtemps Calista, et elle pourrait avoir tout ça avec n’importe qui d’autre - des rencards stupides et comblés de stress, des fêtes de Noël à prétendre que tout allait bien, un voyage à l’étranger. Et peut-être même d’autres choses, qu’ils n’pouvaient pas avoir - qu’il n’avait jamais voulu avoir, quand bien même ç’avait toujours fait partie de ses espoirs en amour, à elle. Il n’était pas c’genre de personne, lui. Rhaena Dryden, sa mutation, le danger comme ça - ça, ça n’venait qu’avec lui. Et forcément, c’n’était pas ce qu’il y avait de mieux pour Calista, il en était sûr. Alors pourquoi est-c’qu’il ne disait pas les mots, clairs et définitifs? Pourquoi est-c’qu’elle lui manquait quand ils se séparaient? Pourquoi est-ce qu’il regrettait, qu’elle n’puisse pas rendre les choses plus faciles pour lui, tout autant? Il avait pourtant été un expert à briser des coeurs, à une époque. Mais il eut besoin de s’armer de beaucoup de courage pour observer Calista, et même soupeser sa question, ou prononcer ce qui était évident pour lui: « Oui. » le mot tomba au moins avec plus de fracas que la phrase que l’amour qu’il éprouvait pour Calista lui aurait fait dire, en d’autres circonstances. Il voulait qu’elle soit heureuse - il aurait voulu que ce soit avec lui, mais encore et encore, tout leur prouvait que c’n’était pas fait comme ça. Il avait été entêté, à une époque, à s’dire qu’il n’croyait pas aux signes, au destin, à tout ça - mais il n’pouvait surtout pas continuer de la voir être blessée de la sorte. « T’as un travail... une famille ici, une vie. Y’a rien dans tout ça, avec moi, qui est mieux pour toi. Ni d’te faire attaquer à la sortie d’ton travail, ni d’plier tes bagages du jour au lendemain pour aller à Elizabethtown avec moi, peu importent les raisons. » et lui, au final, quand il regardait d’son côté à lui, il n’avait rien de tout ça; ni travail, ni famille, ni ambition. Juste elle. Et si elle mourait, parce qu’il s’était agglutiné à sa vie en sachant pertinemment que les promesses qu’elle lui faisait n’pourraient jamais être égales, qu’est-c’que ça voulait dire de lui? Il avait été égoïste pendant bien longtemps; il l’avait probablement été la dernière fois qu’ils avaient eu une discussion houleuse et douloureuse comme ça - mais il savait que fondamentalement, dans chaque fibre de son corps, il n’voulait pas être égoïste avec elle. « Et j’vais certainement pas m’dire que j’suis quelqu’un d’bien pour toi si... si tu trouves que c’est ‘normal’ qu’tu mettes ta vie en péril, ou t’retrouves dans des situations comme ça, parce que tu préfères être avec moi, que toute seule. Ou avec n’importe qui d’autre. » est-c’qu’elle attendait vraiment de lui qu’il l’aime comme ça? Qu’il accepte sa compagnie, pour le temps que ça durerait, avec des peut-être et des menaces incessantes qui la blesseraient encore et encore, jusqu’à la tuer, parce qu’ils étaient ensemble? Il n’pouvait pas mentir non plus, lui; il n’avait jamais aimé dans sa vie, des femmes comme ça - c’n’était certainement pas comme ça qu’il aimait Calista. « J’suppose que n’importe quel fils de riche avec un sale caractère peut facilement m’remplacer. » c’n’était pas compliqué, il avait l’allure d’un cliché ambulant parfois.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeSam 25 Mar 2017 - 15:14


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Avant ce soir, avant que Rhaena ne vienne compliquer les choses, elle avait été complètement heureuse, Calista, elle avait eu l’impression que ces derniers mois avaient été plus ou moins parfaits, qu’y avait pas eu beaucoup d’ombre sur le tableau pour tout foutre en l’air. Elle n’était pas complètement naïve, elle avait bien conscience que derrière tout ça, y avait toujours eu le pouvoir d’Alec, qui posait problème, elle ne l’avait pas juste oublié parce qu’elle avait été heureuse. Au contraire, elle y pensait souvent, probablement tous les jours alors que trouver une solution à ça, ça faisait partie des priorités de Calista. Elle creusait là où elle pouvait creuser, quand bien même elle n’était pas généticienne, elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour trouver une solution et évidemment que ça ne venait pas en claquant des doigts, comme un miracle qui tomberait du ciel. Elle faisait de son mieux, elle continuait de croire qu’au bout du chemin, ils trouveraient une solution, il avait continué d’y croire pour elle et il avait eu raison, alors elle lui devait bien de lui rendre la pareille. Elle savait bien que tout n’était pas beau et que tant qu’ils n’auraient pas trouvé une solution à ça, ils ne pourraient pas profiter pleinement de ce qu’ils avaient, qu’ils ne pourraient rien construire de plus que ce qu’ils avaient là. Ça lui allait à Calista, elle lui avait déjà dit que ça lui allait comme ça, qu’elle ne demandait rien de plus. Ça lui allait parce qu’elle était heureuse dès qu’elle était avec lui, ce genre de bonheur évident qui rendait indéniablement sa vie plus belle, que ce soit à Radcliff ou sur les pistes de ski au fin fond du Canada, dès qu’elle était avec lui, elle se sentait bien, elle se sentait nager dans le bonheur et elle n’avait pas juste l’impression qu’y avait une énième menace dans sa vie ; et cette sensation, qu’importait le pourquoi du comment, Rhaena ne pourrait pas le lui prendre.

Ouais, Rhaena l’avait attaquée ce soir, mais elle restait persuadée que ça aurait pu être n’importe qui d’autre ou qu’elle pourrait bien se faire faucher par une voiture, quand elle traverserait la route. Tout pouvait arriver et ce n’était certainement pas de la faute d’Alec. Elle, ce qu’elle savait, c’était que les moments qu’elle passait avec lui, même si ce n’était pas tous les jours, à toute heure de la journée, c’était des moments pendant lesquelles elle avait la certitude que rien de mal ne pourrait lui arriver, parce qu’il était là et elle était persuadée qu’il était la seule personne au monde aux côtés de qui elle pouvait avoir cette sensation. Alors toute cette histoire elle était parfaitement injuste et elle l’était tout autant que plusieurs mois plus tôt quand ils avaient décidé de se séparer parce que peut-être ça aurait été mieux comme ça. Est-ce que c’était ça qui l’avait retenue Rhaena ? Est-ce que c’était ça qui aller la retenir Rhaena à présent ? Elle était loin d’en être certaine, Calista. La réponse d’Alec, elle était prévisible et pourtant, ça n’empêcha pas la douleur de venir s’imposer dans le cœur de la blonde, ce dernier battait tellement vite à présent qu’elle avait l’impression d’en avoir le tournis. « C’est drôle, on dirait que tu veux rompre avec moi, mais que c’est à moi de te larguer. » C’était pas drôle du tout en vrai, et c’était même pas on dirait, mais c’était carrément ça. Parce qu’il était là, à lui servir toute une liste d’arguments  probablement censés la pousser à prendre une décision quant à leur histoire. Parce qu’elle méritait mieux, parce qu’il n’était pas bien pour elle, parce qu’elle pouvait trouver quelqu’un d’autre et blablabla, elle avait déjà l’impression d’avoir entendu ça des mois plus tôt et des mois plus tôt, elle avait été du même avis qu’aujourd’hui. C’était n’importe quoi. A l’écouter, elle aurait presque pu croire que la vie était facile, que dans deux jours elle irait mieux, elle sortirait de chez elle et elle rencontrerait quelqu’un d’autre qui deviendrait l’amour de sa vie et tout irait bien dans le meilleur des mondes. Il avait de toute évidence jamais expérimenté les vraies ruptures amoureuses, s’il pensait que ça pourrait être aussi simple que ça. « Arrête de raconter encore les mêmes histoires comme si j’allais finir par me dire que t’as raison et qu’j’ai peut-être qu’à mettre le nez dehors pour trouver ‘n’importe qui’ avec qui faire ma vie. » Peut-être qu’elle devrait être demander au premier type qu’elle croiserait dans la rue s’il ne voulait pas être son petit ami, vu que d’après Alec, n’importe qui ferait l’affaire. Fallait croire qu’il la voyait comme une fille facile, ou une pauvre conne, à voir. « C’est ma vie ça, mes choix, mes sentiments, alors j’estime que je suis la seule personne au monde à avoir le droit de décider ce qui est bon pour moi ou ce que je peux vouloir ou si j’ai envie de me barrer à Elizabethtown parce qu’on vient me demander un coup de main. » Toute sa vie, on avait pris les décisions à sa place, on lui avait dit qu’elle serait une chasseuse, comme le reste de sa famille, on lui avait dit que c’qu’y avait de mieux pour elle, c’était d’apprendre à se battre et à se défendre et ce genre de trucs encore et encore. Elle en avait marre maintenant. « J’veux être avec toi. Et si y a bien quelque chose que j’estime mériter, c’est bien le droit de pouvoir choisir ce que je veux sans qu’on essaie de me pousser dans une autre direction. » Si fallait parler de ce qu’elle méritait, elle jugeait qu’elle avait au moins le droit à ça. Elle se leva de là où elle était assise, avant de récupérer sa chemise, la paire de ciseaux, afin de pouvoir finir de découper la manche abîmée et d’en faire autant avec la deuxième, parce que même dans cet état, il semblait bien que le côté esthétique était encore important à ses yeux, au moins maintenant, elle pouvait de nouveau enfiler sa chemise et comme ça, c’était pas le top de la mode, mais c’était déjà ça. « Alors si tu veux rompre avec moi, va falloir trouver des arguments pour m’prouver que tu veux plus de moi. » Elle avait l’impression que ce serait plus dur dans ce sens-là, parce que, sans prétention, elle savait qu’il aimait et qu’il avait assez besoin d’elle dans sa vie pour toquer à sa porte, dès qu’il avait besoin d’aide. Peut-être que s’il était assez convainquant, elle aussi, elle pourrait prétendre croire en ses mensonges et se barrer ou peut-être qu’elle continuerait de penser que rompre quand aucun des deux ne semblait le vouloir, c’était complètement débile.  
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeDim 26 Mar 2017 - 0:07



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A vingt ans, quand il avait décidé de devenir un hunter, Alec il s’était targué de savoir dans quoi il se lançait. Il avait été persuadé d’avoir pris le temps de peser le pour et le contre, d’y réfléchir et d’s’apercevoir qu’à Elizabethtown, il n’y avait rien d’autre que le vide pour lui tenir compagnie. Il avait toujours eu l’âme d’un nomade, incapable de rester au même endroit bien longtemps, et subitement, sa ville natale était devenue cet endroit rattaché à trop de souvenirs tortionnaires. Il avait fini par haïr ce coin de monde, et à être bien content de le laisser derrière lui, pour une durée indéterminée. Toute sa vie, si possible. Et tous les rêves, toutes les ambitions qu’avaient pu avoir ses parents pour lui, quand il avait été jeune, con et insouciant, avaient fini en miettes, comme leurs cadavres abandonnés six pieds sous terre. Et en quatorze ans, rien n’avait remis quoique ce soit de ces promesses-là, que le Lynch s’était faites à lui-même, en question. Il avait même été persuadé que le but bien défini qu’il s’était fixé était tout ce qui importait, qu’être un hunter, faire ça, vivre comme ça, était le meilleur moyen possible d’user du temps qu’il avait, et de la personne remplie de vide qu’il aurait pu être, si ses parents étaient encore vivants. Aurait-il été capable de devenir quelqu’un de raisonnable, sans la mort de ses géniteurs, sans cet événement pour venir brusquement frapper son existence et tout remettre en question? L’avantage à aller de l’avant, tout le temps, c’était qu’Alec n’avait jamais trop pris le temps de ressasser; il n’avait même pas accompli ce voyage initiatique, consistant à s’demander ce que ses parents pourraient bien penser de lui, s’ils voyaient ce qu’il était devenu. Le détesteraient-ils parce qu’il était un tueur? L’admireraient-ils, parce qu’il avait au moins choisi une destinée, et en assumait les conséquences? Des questions qui lui venaient en tête de façon bien tortionnaire depuis qu’il stagnait: parce que oui, c’était ça, qu’il faisait. Il pouvait jurer que son existence s’était arrêtée avec les cellules de son corps - et que maintenant qu’il n’vieillissait plus, il n’avançait plus non plus. Il était resté sur place, et tout autour de lui s’effondrait petit à petit: ses assurances, son rôle de hunter, la confiance de ses amis et alliés, et même ses buts les plus infimes. Et ce qui avait été si évidemment part de lui semblait bien lointain désormais. Et ce qu’il aurait cru qu’il n’serait jamais sien, semblait graviter partout autour de lui. D’aussi loin qu’il connaissait Calista, il n’avait jamais pensé, Alec, qu’ils deviendraient quoique ce soit - lui, il n’avait pas été frappé par le coup de foudre dès le premier regard, il n’avait jamais observé une femme en se persuadant, comme ça, en un souffle, qu’elle était la bonne, et qu’elle le serait pour toujours, quoiqu’il advienne. Non, c’était la Wolstenholme qui s’était lentement mais sûrement imposée à lui; il n’l’avait jamais draguée comme toutes les autres, parce qu’ils travaillaient ensemble, parce qu’elle était en couple, ou parce que d’autres raisons auxquelles il n’avait pas trop songé. Et la vérité de son affection pour elle était probablement tombé sur lui avec surprise et fracas, quand il l’avait vue si en colère contre lui quand il lui avait menti, et qu’elle s’était retrouvée à espérer un rendez-vous qui s’était terminé dans des circonstances bien désastreuses.

Et les sentiments et lui, ça n’semblait pas faire une bonne équation: encore et encore, Alec se retrouvait torturé par tout ce qu’il ressentait. Les doutes, les questionnements, la hargne, l’impuissance. L’amour. Y’avait une ironie bien dégueulasse, dans le fait que qui que ce soit puisse utiliser de l’amour, bien niais, bien passionnel et bien sans-limite contre lui. Il fallait que ce soit Rhaena, il fallait que ce soit Calista. Et il fallait que ce soit maintenant. Ouais y’avait une part de son passé qui faisait qu’il le méritait, qu’il n’pouvait pas être surpris de tout ça - il était juste surpris de la ténacité avec laquelle la vie imposait des leçons cruelles et compliquées. Il n’aurait jamais cru que Lewis Duncan puisse avoir une fille - à vrai dire, Alec n’en avait rien eu à faire, aveuglé par sa haine rien qu’à lui. Il n’avait pas eu envie de manipuler le tueur de ses parents, de le menacer, de jouer avec ses nerfs encore et encore - il avait juste eu envie de le tuer, et dès qu’il avait été prêt, dès qu’il l’avait retrouvé, c’était ce qu’il avait fait. Sans détour, sans fausse manoeuvre, sans mensonge: un regard électrique fiché dans les yeux de sa proie, et une flèche plantée en plein coeur. Si Rhaena pouvait en faire de même avec lui, peut-être que les choses seraient bien plus simples. Mais Alec, Alec, il savait que maintenant que les mots flottaient dans l’air, ils avaient des allures familières avec c’qu’ils s’étaient déjà dits - encore et encore. C’était ces mêmes paroles qui avaient conduit à leur rupture après l’accident de Calista, c’était ces mêmes paroles qu’il avait essayé de balancer pour éloigner la blonde avant même qu’ils n’entreprennent quoique ce soit, y’a bien longtemps déjà. Et si elle était fatiguée du sujet qui revenait à chaque fois, il était fatigué de sa logique dans la situation : pourquoi fallait-il qu’il n’puisse pas la protéger? Pourquoi était-il toujours là, à attendre les événements, et à n’même pas les voir venir quand ils arrivaient enfin? Pourquoi est-c’que rien n’changeait, pour lui, pour eux deux, alors qu’ils essayaient, essayaient encore et encore?! Et cette fois aussi, les réponses de Calista lui firent serrer les dents, perdre son regard dans le vide, Alec s’emmurant dans un silence de plomb: ses pensées tournaient trop vite, et quoiqu’il en soit, les paroles de la Wolstenholme n’apaisaient rien de la tempête de doute qui le prenait, encore et toujours. « J’sais pas quoi faire... » il admit, peut-être pour la première fois alors même que c’était un thème réminiscent à leur histoire - une frustration constante qui avait éveillé de la peine, de la rage, de la froideur en lui. Il n’avait pas su quoi faire quand son sang mutant n’avait pas marché sur Calista, et quand chacune des tentatives sur lesquelles il s’était lancé à corps perdu n’avait pas marché. Il n’savait pas quoi faire dès qu’il était question de cette mutation, gravée dans ses gènes, et part de lui pour toujours. Plus important, il n’savait pas quoi faire avec Calista, parce qu’il n’savait pas vraiment c’qu’elle attendait de lui, quand elle venait ensanglantée jusqu’à sa porte, lui annoncer qu’une folle furieuse l’avait attaquée à cause de leur relation ensemble. « Je t’aime- okay? Et j’crois pas que ce soit une surprise ou un secret-... qu’t’es... la seule qui m’fasse ressentir ça. D’toute ma vie. » c’n’était pas pour rien qu’ils s’étaient retrouvés comme des idiots à la St Valentin; mais dans son inexpérience à lui, Calista en avait déjà eues, des histoires, qui s’étaient toutes terminées de façon dramatique - mais elle s’était relevée à chaque fois, alors en quoi est-c’qu’il serait différent, surtout au vu de toutes les catastrophes qui se précipitaient dès qu’ils étaient ensemble? « Alors non- j’ai pas envie d’te larguer. J’ai pas envie d’être tout seul... pour probablement la première fois d’ma vie. » et il avait été seul pendant très longtemps, et quand ça n’avait été que pour une nuit, comme ça avant de disparaître, il n’avait pas eu trop de questions à s’poser sur c’qu’il faisait aux autres; « Mais quoi, hein? La condition pour être avec moi, c’est ça. J’peux rien donner d’autre, rien garantir. Tu veux des enfants? Ce s’ra pas avec moi, pas maintenant, pas comme ça. Et qu’on s’mente pas, ça a jamais été dans mes projets d’vie, même quand j’avais été un humain tout à fait normal. » puisqu’ils avaient été forcés par les circonstances, à parler bébé - c’était une plaie qu’il n’voulait pas réouvrir, alors même qu’il s’était découvert blessé par une idée qu’il n’avait jamais eue en tête, quelle ironie. Encore. « Tu veux t’marier avec moi, peut-être?! Pour l’instant, tout c’qu’on peut s’jurer, ça n’rime à rien. Parce que rien n’a changé - c’est peut-être pour ça qu’on finit toujours par avoir la même conversation. » il savait que les mots étaient durs, emplissant la pièce avec de plus en plus de hargne à mesure que sa voix grimpait. Alec, la frustration, la culpabilité, la colère - il semblait être une terre fertile à tout ça: « Tout c’que t’as, c’est ça - Nous, avec une chance qu’on soit normaux qui s’amenuise de jour en jour. Ça va faire deux ans, maintenant! » et personne n’en avait plus conscience que lui, pour sûr. « Et un jour, le plus probable, c’est que tu t’réveilleras quand t’auras 34 ans, puisque c’est la limite qu’on s’est fixés. Et ce s’ra trop tard. Pas pour moi, pas pour nous. Juste pour toi. » et toujours cette même ironie voulait que lui, non, il serait toujours dans la fleur de l’âge, à pouvoir attendre, attendre, à quand il voudrait bien vivre ces rêves-là qu’elle avait, elle, profondément incrustés dans sa tête depuis toujours, et qu’il n’avait, lui, jamais envisagés. « J’sais pas c’que t’attends de moi... Que j’t’aime d’une façon égoïste qui m’ferait pas m’dire tout ça, jour après jour? Que même si tu t’en rends pas compte, si tu mets ta vie en danger, si tu repousses c’que tu veux, pour moi, ça fait d’moi la pire chose qui t’soit arrivée dans ta vie?! » il n’en manquait pas, des mots - il était incapable de penser à des raisons qui feraient qu’il n’voudrait pas d’elle dans sa vie. Mais y’avait mille raisons qui faisaient qu’elle n’devrait pas le vouloir, lui. C’n’était pas choisir à sa place, c’était juste se rendre compte qu’ils étaient incompatibles, et que, probablement, même s’il était juste humain, elle perdrait son temps avec lui. « Et même avec tout c’pouvoir... cette-... mutation qui bloque ma vie. Quand t’as besoin d’moi j’suis juste... inutile. » inutile, c’était le mot le plus fidèle pour décrire le sentiment qu’il avait porté à bout de bras, sur son dos et dans ses poumons à chaque inspiration, pendant les trois mois qu’elle avait passés dans ce fauteuil roulant, à n’plus le remarquer, n’plus lui parler, n’plus vivre vraiment. Comme quoi, quand elle était malheureuse, même avec lui, elle était juste malheureuse - il n’comblait pas tout le reste, il n’rattrapait pas les opportunités perdues. Alors pourquoi est-c’qu’elle était là? « A la fin... j’sais pas si j’suis avec toi parce que j’t’écoute, et t’laisse choisir ta vie. Ou, si c’est parce que j’suis juste égoïste. » et si c’était un problème qui venait de lui, il n’savait même pas comment le résoudre. Il tournait en rond, point barre, et il entrainait Calista avec lui, c’était évident. Maintenant, en plus, elle risquait sa vie parce qu’elle était avec lui - y’avait toujours quelque-chose qui se rajoutait au problème précédent, hein?
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeDim 26 Mar 2017 - 3:09


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Y avait probablement rien de plus incertain que l’avenir, après tout, même quelqu’un qui aurait le pouvoir de le voir, si ça se trouve, il aurait encore les moyens de se planter, parce que le futur, il semblait bien que ça dépendait de tout un tas de trucs que personne ne pourrait jamais contrôler. Alors Calista, elle ne savait pas où elle serait dans dix ans ou plus encore, elle ne savait même pas où elle en serait à la fin de la semaine, parce qu’ils étaient à Radcliff et qu’il se passait toujours tout un tas de trucs dans cette ville. Y avait eu une époque où elle avait au moins ce qu’elle voulait, dans un futur plus ou moins proche, un beau mariage, deux enfants, la vie idéale. Mais ça faisait des mois maintenant que tout ça, ça avait perdu en précision. Ce n’était pas parce qu’elle faisait sa vie avec Alec et qu’avec sa mutation, c’était encore plus compliqué de se projeter dans l’avenir, c’était juste que ce qui s’était passer dans sa vie faisait que ces rêves-là, ils s’étaient estompés de son esprit, comme si ces perspectives-là lui faisaient plus peur qu’autre chose à présent. Peut-être que c’était juste parce qu’elle ne s’était pas encore remise d’avoir perdu ce bébé et que maintenant l’idée de tomber un jour enceinte était complètement angoissante et peut-être que d’ici quelques temps, tout ça serait oublier, que les cicatrices seraient définitivement refermées et que ces envies reviendraient. Elle n’en savait rien et elle devait bien admettre qu’elle n’avait pas envie de passer ses journées à se poser la question. De toute façon, ça ressemblait presque à ces questions qu’elle n’était pas encore prête à se poser avec Alec. Quand bien même ils avaient été confronté à tout ça quand elle s’était retrouvée à l’hôpital, elle pourrait jurer que quoi qu’il en soit, c’était beaucoup trop pour se demander tout ça et elle pensait aussi, que c’était trop tôt pour se dire que leur avenir à eux deux, il était impossible.

Peut-être que ça faisait d’elle une idiote ou une fille trop naïve qui préférait vivre dans le déni que de regarder la vérité en face, elle n’en savait rien. Aujourd’hui tout ce qu’elle savait, c’était qu’avant ce soir, elle avait eu l’impression que tout allait bien entre Alec et elle et que maintenant, y avait tout qui était remis en cause, pourquoi aujourd’hui hein ? Dans le fond, elle avait bien le droit de se poser la question, alors-même qu’il avait semblé que Rhaena, elle avait décidé de s’en prendre à elle des mois plus tôt, techniquement, ça n’aurait pas dû avoir l’air d’une grosse surprise particulièrement déstabilisante. Elle n’avait pas envie que tout soit remis en cause, elle n’avait pas envie que l’histoire se répète encore et encore et elle qu’ils se séparent Alec et elle, sous prétexte que c’était peut-être la meilleure chose à elle. La dernière fois, elle n’avait pas beaucoup résisté, elle l’avait laissé partir, persuadée qu’après ce qu’elle avait imposé à Alec pendant des mois, elle n’était pas en droit s’opposer à son choix. C’était pas pareil ce soir, elle n’avait pas envie de rien dire et d’approuver tout ça, parce qu’elle n’avait vraiment pas envie qu’ils finissent par partir chacun de leur côté. « Le fait pas alors et vient pas attendre que je le fasse pour toi. » Parce que dans la liste des trucs qu’elle trouvait injuste, ça restait assez haut placé cette histoire. Elle ne comprenait pas le concept, alors peut-être que c’était elle dans cette histoire qui était complètement égoïste, quoi que dans les faits, ils semblaient quand même vouloir à peu près la même chose, alors elle avait presque envie de dire que ce n’était pas un drame. « Je demande rien de plus que c’qu’on a là moi. Sans vouloir te vexer, avec c’pouvoir ou pas, si tu devais me demander ce soir de t’épouser et d’avoir des enfants avec toi, je dirais non. » Ou quelque chose comme pas maintenant et ce ne serait certainement pas parce qu’il était immortel, juste que c’était beaucoup trop tôt, tout comme c’était, d’après elle, beaucoup trop tôt pour ramener encore cette discussion sur le tapis. D’un point de vu général, ça faisait quelque chose comme deux ans qu’il était coincé dans cette même situation et techniquement, c’était pas énorme non plus. De leur point de vu à eux deux, ça fait quelque chose comme quatre mois qu’ils étaient de nouveau ensemble, alors ça semblait trop tôt. « J’sais pas dans quel état je serais à trente-quatre ans. J’veux dire, moi je sais qu’il sera trop tard pour rien du tout. » Elle ne put s’empêcher de le préciser, parce que quand bien même c’était hors sujet, elle apprécierait quand même qu’on ne lui foute pas déjà un pied dans la tombe à trente-quatre ans, elle serait quand même pas trop vieille et à moitié morte, mais on s’en fichait, c’était pas le moment de débattre là-dessus et y avait pas de débat, elle serait encore bien assez jeune pour faire ce qu’elle voudrait de sa vie, point. « J’sais en tout cas qu’on se retrouvera tous les deux avec des tonnes de regrets si on se donne pas la peine d’essayer de plus de quatre mois. » Ce serait plus facile de regretter ça, plutôt que de regretter des choses qu’elle n’avait pas ou plus l’impression de vouloir aujourd’hui et qu’elle pourrait toujours avoir d’ici quelques années. « Ce que j’attends de toi, c’est que nous nous laisse un peu plus que quatre mois avant de décider que ça va jamais marcher. » Si fallait être parfaitement rationnel, après tout, ils se retrouveraient avec une vraie raison de rompre d’ici quelques temps, avant qu’elle ait trente-quatre ans et qu’elle soit déjà toute vieille et toute flétrie. « J’repousse rien pour toi. Est-ce que c’est si inconcevable que ça que je sois juste heureuse comme ça ? » Est-ce qu’elle avait l’air d’une fille exigeante à ce point ? Elle avait pas l’impression. Elle était heureuse avec lui en quo c’était la pire chose de sa vie hein ? « T’es pas inutile. Je serais déjà morte un million de fois sans toi. Et même si on parle pas d’être là, à m’sauver la vie à chaque fois qu’j’en ai besoin … J’suis pas venue ici ce soir parce que je savais que tu pourrais soigner mon bras. » Elle n’avait pas besoin de lui pour lui sauver la vie. C’était pas ça qui lui donnait envie d’être avec lui. Elle avait besoin de lui pour ces choses toutes simples qu’ils avaient eu au Canada, pour le réconfort qu’elle pouvait trouver dans ses bras, parce qu’il l’aimait et qu’y avait peut-être rien de plus agréable comme sensation que celle de se sentir aimé. Elle avait besoin de lui pour tout ce qu’il pouvait lui apporter au quotidien, pas parce qu’elle voulait qu’il vole à son secours à la façon d’un super-héros dès qu’elle était en danger. Si c’était juste pour ça, autant engager un garde du corps. « Et être avec moi juste parce que tu m’aimes, qu’t’es bien avec moi et que c’est c’qu’on veut tous les deux, c’est pas concevable ? » Elle haussa les épaules, avant de lâcher un léger soupire, fallait croire que non, ce n’était pas concevable, parce que ça faisait pas partie des options qu’il proposait apparemment. 
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Mar 2017 - 2:56



i need you to be better than me
CALISTA WOLSTENHOLME & ALEC LYNCH

Le pouvoir qu’il avait aujourd’hui Alec, semblait juste être une parfaite ironie; parce que ça le suspendait dans un univers rien qu’à lui, où juste lui demeurait paralysé par une prison invisible alors que le temps continuait de courir partout autour de lui. Et pour d’autres raisons, aussi. Ses plaies physiques s’refermaient d’elles-mêmes désormais, comme ça, en un cillement, tout disparaissait, et c’était comme si tout pouvait être oublié. Pourtant, si sept années passées à traquer le tueur de ses parents, quatorze ans de rage aveugle qui l’avaient motivé à rester un chasseur, et des mois et des mois à se torturer l’esprit devaient être preuve de quoique ce soit, c’était que les plaies internes, elles, elles n’s’oubliaient pas comme ça. Pourtant, il aurait pu jurer que plus jeune, il n’s’était pas encombré de tout ça; il avait blessé bien des personnes, lâché et trahi bien des filles sans se retourner deux secondes pour s’demander ce qu’elles pouvaient ressentir face à la trahison cuisante qu’il laissait dans son sillage. Il n’en avait eu que faire, des échos de peine provoqués par l’assassinat de Lewis Duncan, ou celui de toutes les victimes qui étaient venues après. Mais à la fin, il avait probablement tué plus de gens et brisé plus de familles que Duncan n’en avait jamais fait. Et peut-être qu’ironiquement, aussi, Rhaena avait suivi le même chemin que lui: ils n’étaient vraiment pas meilleurs que leurs parents, quand bien même ç’avait été une chimère qu’ils avaient poursuivie depuis bien longtemps. Son état général s’était lentement mais sûrement dégradé au fil des jours, à mesure qu’il avait reçu des informations au compte goutte sur Abigail, empilant et compilant assez de données pour s’donner mal au crâne. Et paradoxalement, le seul bilan qui était ressorti de tout ça à sa conscience, ç’avait été qu’heureusement, Calista n’avait pas été dans les parages. Est-c’que c’était censé être ça, un couple? La façon qu’ils avaient de s’affronter encore et encore que les mêmes débats qui ne mouraient jamais en lui, et ne s’apaisaient jamais dans sa conscience, était épuisante, honnêtement. Aucun des mots qu’elle n’disait ne lui permettait de se sentir mieux, et franchement, il serait coupable d’une bonne dose d’idiotie et d’hypocrisie, si ces mots devaient avoir l’effet de soigner quoique ce soit dans sa tête. Le regard fuyard, paralysé sur place, le Lynch se retrouva à soupirer pour la énième fois, à serrer les mâchoires jusqu’à s’en faire mal, encore une fois. Les mots, à la fin, ils n’avaient pas beaucoup d’importance quand, encore et encore, l’expérience leur hurlait l’opposé dans la tronche, les rabaissant plus bas que terre et un peu plus douloureusement à chaque fois. Dans ces cas-là, pour sûr, c’était impossible que quelque plaie que ce soit cicatrice: avant sa mutation, ç’aurait même été le cas des plaies externes, à force d’encore et encore entamer les chairs au même endroit, celles-ci finissaient par définitivement briser.

Etait-il à ce point là? Probablement pas, heureusement. Mais ce n’était pas pour autant qu’il pouvait accepter de continuer - qu’il pouvait s’dire qu’il était capable de continuer, et tant pis si le mur devait venir s’écraser sur sa gueule au bout d’un moment. Il l’avait déjà subi, le mur s’écrasant sur sa tronche pour réduire à néant tout son monde - et même quatorze ans plus tard, il savait qu’il n’avait pas envie de revivre ce scénario. Il savait qu’insidieusement, il l’avait déjà vécu à nouveau; quand Calista avait été à l’hôpital, quand juste un songe de famille lui avait arraché le coeur d’une peine qui n’lui semblait ni logique ni normale. Ils n’étaient pas prêts pour avoir un bébé, il n’en avait jamais voulu, n’en avait jamais désiré, et tous les deux, ils n’en avaient certainement jamais parlé - surtout alors qu’il venait tout juste de revenir d’une longue captivité chez Insurgency, sans savoir s’il était vraiment sauf. Alors pourquoi est-c’que ç’avait fait si mal, et pourquoi est-c’que ça continuait, continuait de propager en lui une culpabilité meurtrière et des regrets incompréhensibles? Ils pouvaient n’pas avoir envie que l’histoire se répète, avec toute la force du monde - le fait était que l’histoire se répétait, qu’ils le veuillent ou non. Encore et encore, il était le spectateur d’un drame, encore et encore, Calista s’retrouvait en danger. Et là où il avait pu aller gueuler contre Isolde Saddler, promettre de tuer tous ceux responsables de l’explosion de la mairie, là où il avait même manqué de tuer Alistair Wolstenholme quand il l’avait vu après le drame de Calista, qui était responsable, là? L’étau semblait se resserrer juste autour d’eux, comme s’ils n’avaient plus personne à blâmer, juste eux deux, le fait d’être ensemble- et encore et encore, à force de pousser le vice, ça finissait par créer des remords qu’il n’aurait jamais cru avoir. Des regrets à être tombé amoureux tout court, d’s’être laissé prendre par ces sentiments-là, qui avaient littéralement réécrit toute sa vie: s’il n’avait été encore qu’un chasseur, il aurait juste tué Rhaena comme tous les autres, et il serait passé à autre chose. Mais là. Là... « J’veux pas vivre avec c’qu’on a là. » il dut bien admettre, au bout d’un moment, répondant avec trop de spontanéité pour que ce soit un mensonge. Il était fatigué de prétendre que des petites doses de bonheur ensemble pouvaient tout réécrire, et complètement contrebalancer les regrets sombres et tragiques qui leur déchiraient l’âme pendant si longtemps. Ils avaient eu une semaine au Canada et une nuit à Elizabethtown, pour réparer trois mois de vie en couple merdiques, après avoir perdu un bébé, le tout pendant que Calista était handicapée; et trois autres mois de silence radio. C’était donc ça, la proportionnalité dans l’fait d’essayer d’avoir une vie ensemble?! « Quand ce s’ra moi, qui viendrais toutes les deux semaines avec une nouvelle catastrophe, d’autres plaies sorties d’nulle part à cause d’une menace ou d’une autre, on en reparlera. » parce que pour l’instant, elle était plutôt sauve, elle, de ce côté, dans l’fait de voir l’autre souffrir comme ça: toutes ses plaies se refermaient, elle était au moins assurée qu’elle ne l’prendrait pas du jour au lendemain parce qu’il mourait pour une raison stupide, ou parce que Rhaena le trouvait. En plein milieu du danger ou dans une vie normale, il n’risquait rien ouais - pourtant, il s’était brûlé la peau quand il était allé la secourir dans cette mairie: est-c’qu’elle n’aurait pas trainé avec elle au moins un peu de culpabilité, si ces plaies-là étaient restées pour toujours, marquées sur sa peau et dans sa tête?! « On sait plutôt bien qu’quand les rôles sont inversés, les belles paroles n’tiennent plus. » c’était dit, avec hargne, un genre de parole qu’il avait retenue pendant trop longtemps probablement, un genre de nausée qui lui fit regretter ça bien assez vite. Peut-être l’avait-il déjà balancé dans leur dispute, mais c’était une rancoeur qui n’partait pas - des mois plus tard. « Tu m’as déjà prouvé... que quand j’essaye d’te rassurer ou t’consoler ou t'aider, ça sert à rien. Alors si t’es pas venue ce soir pour que j’te recouse ton bras, pourquoi t’es là? » il haussa les épaules, sans vraiment soupeser ses paroles; « J’sais très bien que si Rhaena avait dû planter son couteau dans ta moelle épinière, tout c’que j’aurais pu faire, aurait juste été inutile. J’suppose qu’en fait, c’est juste quand tu considères qu’tout va bien, qu’on fonctionne. » est-c’qu’elle pouvait prétendre, elle, qu’elle avait de son côté changé leur histoire aussi, hein? Le fait était, qu’elle était là ce soir, à n’pas complètement le haïr pour ce qui était arrivé, à n’pas au moins le blâmer jusqu’à un certain degré, parce que ç’avait juste été une coupure à son bras. Ils s’étaient déjà prouvés plus fragiles et friables que c’qu’elle pensait. Quatre mois, deux ans, c’était déjà largement plus long que tout c’qu’elle avait essayé, elle, au moins elle n’pouvait pas le blâmer pour ça. « Viens pas agir comme si... perdre espoir comme ça, était un concept si nouveau, quand tu l'as fait toi-même, à la première occasion! Viens pas faire comme si c'était si anormal qu'on passe par là- encore. Comme si l'fait qu'on tienne pas sur la durée ou en force, c'était que d'ma faute à moi! Tu peux pas m'demander d'pas lâcher, quand tu juges que c'est facile. » il n'savait pas ce qu'il voulait dire, alors- outre le fait qu'il soit épuisé lui aussi, que la conversation tourne de la même façon, encore et encore; parce que s'il disait les mêmes choses, lui, y'avait aussi Calista qui, de l'autre côté, agissait comme si rien n'avait changé, comme s'ils n'avaient pas des mois d'expérience catastrophique derrière eux. A cause d'elle tout autant qu'à cause de lui.
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Calista Wolstenholme
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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Mar 2017 - 13:20


before you came round
i was heading for a small disaster.
alec lynch et calista wolstenholme

Elle était venue jusque chez Alec, parce que ça avait été le seul endroit au monde où elle avait eue envie d’être après e qui s’était passé ce soir. Ça avait un genre d’instinct qu’elle avait eu alors qu’elle venait de subir quelques instant de frayeur intense, de venir dans un endroit où, elle avait cru qu’elle pourrait souffler un bon coup et oublier les problèmes de ce soir. Elle avait été encore une fois bien naïve de penser comme ça, parce que c’était pire maintenant. Elle avait échappé à la peur, à la panique, aux quelques douleurs physiques de sa rencontre avec Calista, pour finalement se retrouver à avoir l’impression qu’on lui arrachait lentement mais sûrement le cœur de la poitrine et elle avait l’impression que ça faisait bien plus mal que tout ce que la brune aurait pu décider de lui infliger. Même si elle avait décidé de lui imposer toutes les tortures du monde, Calista, elle aurait été certaine que ça aurait été plus supportable que tout ce qui était en train de se passer depuis quelques minutes. S’il avait demandé ce qu’elle attendait de lui, elle aurait très bien pu lui poser également la question. Elle lui avait clairement dit qu’elle n’allait pas lui mentir pour essayer de simplifier les choses, parce qu’elle en était tout simplement incapable, même si lui, en retour, il faisait comme s’il voulait bien la croire. Ça n’aurait aucun sens après tout de juste se mentir l’un à l’autre comme ça. Elle ne savait pas non plus ce qu’il attendait d’elle alors. Elle n’allait pas non plus approuver tout ce qu’il pouvait dire ou le laisser parler sans chercher à  répondre quoi que ce soit. Peut-être bien qu’il devrait se prendre quelques jours pour réfléchir avant de revenir la voir quand il serait d’accord avec ce qu’il voulait parce que de toute évidence, ce n’était pas comme s’il avait l’intention d’écouter un traitre mot de ce qu’elle racontait.

Il l’avait dit de toute façon, il n’avait pas l’intention de se laisser ‘endormir par ses arguments’ alors c’était à se demander pourquoi est-ce qu’ils étaient encore là en train de parler, pourquoi est-ce qu’il se donnait la peine de la laisser parler plutôt que de simplement la foutre à la porte ? Ouais, il avait dit qu’il l’aimait, qu’il n’avait pas envie d’être seul, qu’il ne voulait pas la larguer, mais à côté de ça, il disait aussi qu’il ne voulait pas de ce qu’ils avaient là. Y avait bien un moment où il faudrait faire un choix et clairement elle n’allait pas le faire pour lui. Elle ne pouvait pas le faire pour lui, c’était au-delà de ses forces, elle n’était pas franchement connue pour être la plus fortes des deux et il devait bien le savoir Alec après tout, puisqu’apparemment c’était elle qui compliquait tout avec ses blessures diverses et variées. « Non c’est sûr, tu reviens pas avec des blessures. Tu disparais. » Et c’était beaucoup plus simple évidemment. Elle n’avait pas à recoudre ses blessures, mais en attendant, c’était lui qui avait disparu après lui avoir demandé de lui tirer une balle dans la tête, lui qui s’était fait enlever par Insurgency ou même lui qui n’avait pas donné de signe de vie pendant trois mois, qu’il y croit ou non, l’inquiétude qui suivait, elle devait bien être similaire à celle qu’il avait ressenti quand elle avait été à l’hôpital. Au moins lui, il avait su où elle était. Alors des catastrophes, il en avait ramenées aussi et elle était encore là elle. Mais non évidemment, puisqu’elle avait désespéré à un moment, elle ne pouvait pas comprendre. « C’est pas facile peut-être, de t’dire qu’y a pas de raison que tu t’accroches, parce que je l’ai pas assez fait ? » Elle trouvait ça facile elle, de se cacher comme ça derrière ses erreurs à elle. Comme si le fait qu’elle ait été elle assez mal en point pour plus croire en grand-chose, ça pouvait lui servir d’argument à lui, pour justifier son abandon, d’autant plus qu’elle aurait cru que ces histoires appartenaient au passé. « Tu sais quoi, t’as raison, peut-être bien que si les rôles étaient inversés ce serait pas la même chose, parce qu’au moins, moi j’t’ai pardonné tes erreurs. » La réciproque était fausse de toute évidence. Mais à un moment où il avait été la seule personne au monde en qui elle avait confiance, parce qu’elle se remettait lentement, mais sûrement de la mort de son petit ami, il l’avait invitée à sortir, pour finalement la balancer en face de transmutants. Il était celui qui s’était pointé chez elle – encore plus désespéré qu’elle quand elle avait été paralysée – pour lui demander de le tuer. C’est vrai que c’était rien après tout, de venir demander à quelqu’un un truc pareil, pour finalement l’embrasser et s’envoler au vent sans plus jamais donner de nouvelles. Mais c’est vrai, ça devait pas compter, parce qu’il avait cru qu’elle le détestait à l’époque. « Si tu m’en veux autant pour c’qui s’est passé entre nous, ça devrait pas être si difficile d’en finir avec moi. » Parce qu’elle était celle qui avait déprimé pendant trois mois, celle qui lui donnait l’impression d’être inutile, celle qui revenait toujours blessée. « C’est à se demander c’que tu trouves encore à aimer chez moi. » Pourquoi est-ce qu’il avait même voulu recommencer, cette nuit-là quand ils avaient été à Elizabethtown, si tout ce qu’il voyait en elle c’était ses erreurs ? Elle avait cru que cette histoire de recommencer, c’était une volonté de mettre le passé derrière eux, de toute évidence, il ne l’avait pas fait et s’il avait encore autant de rancœur envers elle, pourquoi est-ce qu’il l’aimait hein ?
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (alec), we can go until the morning glow.   (alec), we can go until the morning glow. - Page 2 Icon_minitimeMer 29 Mar 2017 - 16:07



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CALISTA WOLSTENHOLME & ALEC LYNCH

D’aussi loin que pouvaient remonter ses souvenirs, Alec avait plus souvent tracé des traits définitifs dans sa vie que pardonné aux autres leurs erreurs. C’était ce qui avait terminé la dernière conversation qu’il avait eue avec Felix, par exemple - après tout, qu’aurait-il été censé dire, quand son meilleur ami avait ouvertement admis être au courant pour le meurtre manipulé des Hodgins et de l’implication de sa propre famille là-dedans? Quand les Lecter, en qui il avait placé une confiance aveugle, avaient été de ceux qui avaient floué la limite entre qui était le monstre, et qui était encore un tant soit peu humain? Il n’avait certainement pas pardonné à Lewis Duncan non plus, d’avoir tué ses parents - c’était physiquement impossible, ça, il voulait bien le croire. Et quand bien même les circonstances pouvaient être particulières aux yeux des uns et des autres, quand bien même on lui avait même dit que c’n’était pas son problème, pas sa famille à une époque, il n’avait pas pardonné à Alistair Wolstenholme non plus. Pourtant, on était censé prendre du galon et changer, évoluer, faire mieux quand on vieillissait: mais à vingt ou trente-quatre ans, Alec semblait être fait des mêmes fibres de coeur rancunier et impartial. Au moins, ça faisait de lui quelqu’un d’entier, qui n’mentait pas, n’cachait pas ses motivations derrière des rondes-jambes obséquieuses, il n’était pas celui qui alimentait de faux espoirs chez les autres. S’il avait continué pendant un moment à pousser Calista à y croire, pour elle, ç’avait été parce qu’il n’avait jamais lâché, jamais abandonné, jamais lésiné sur les moyens pour trouver quelque-chose, n’importe quoi, pour qu’elle puisse marcher à nouveau. Il ne faisait pas dans la demi-mesure, alors, et peut-être bien que c’était tout autant une qualité qu’un défaut, selon les circonstances. Les plaies, finalement, elles mettaient tout un temps à cicatriser et au fond, Alec était bien incapable de voir en quoi c’était une si mauvaise chose: ça l’avait fait rester debout pendant sept longues années, avant qu’il ne trouve le tueur de ses parents. Et encore aujourd’hui, c’était ce qui le gardait encore un tant soit peu sain d’esprit, quand sa vie toute entière était partie en lambeaux en l’espace de quelques mois. D’abord, il s’était réveillé transmutant, et puis il avait découvert qu’il n’pouvait pas mourir et puis Calista avait frappé à sa porte pour lui révéler que Thaddeus Lancaster n’était qu’un menteur qui avait manipulé les foules - l’avait manipulé lui parmi tous les autres - comme des idiots pendant des années. Il avait perdu son job, son meilleur ami, son appartement, ses croyances et ses convictions tout à la fois. Peut-être était-il alors à nouveau, le gars qui n’avait été que solitude et vide, au-dessus de la tombe de ses parents, désoeuvré et paumé, à n’pas savoir quoi faire du temps qui lui restait.

Et il lui en restait plein, du temps - trop, indéniablement. Est-ce que l’âge finirait par le rattraper au bout d’un moment, au moins? Peut-être y avait-il une fin à la ligne, d’ici genre cinq cents ans, ce serait quand même quelque-chose qui pourrait le consoler un tant soit peu: c’était bien mieux que l’éternité toute entière, déjà. Et au-delà de la hargne ou de la colère, il semblait bien que la frustration le poussait à des actes bien plus compliqués et dégueulasses. Il n’savait pas c’qu’il disait, sans doute, c’qui pouvait valoir la peine d’être dit, fait, accompli ou essayé, alors même que tout ne reposait que sur une seule évidence: tant que rien n’changeait dans ses gènes à lui, tout n’était qu’un monde friable qui pouvait totalement lui échapper. Et il n’aimait pas ça, bien sûr; seul, c’était plus facile de tout contrôler, tout savoir, éviter les blessures, les déceptions, les imprévus, les conneries. Il avait été confortablement en solo pendant bien longtemps, à naviguer à sa guise, à faire les choses comme il les voulait, comme il les décidait. A n’avoir rien d’autre que sa propre conscience - plutôt généreuse - à qui rendre des comptes. « J’ai jamais dit que j’t’avais pas pardonné quoique ce soit. Sinon, non, on s’rait pas ensemble. » il savait qu’il avait commis ses propres fautes, qu’il n’avait pas été assez, qu’il n’avait pas su faire les choses correctement, au moins jusqu’à un certain degré. Il savait qu’elle n’avait pas voulu tout ça, aussi, il savait qu’ils regrettaient, ils se l’étaient dit, encore et encore. « J’te demande juste d’pas faire comme si c’était débile, c’que j’pensais, comme si ma réaction était disproportionnée par rapport à c’qu’on a vécu! C’est pas parce que tu juges aujourd’hui que c’est pas grave, qu’il n’a pas suffi d’UN incident, UN jour, UN problème pour qu’tu baisses totalement les bras! » et peut-être que ce serait le suivant à nouveau; encore à cause de Rhaena Dryden, ou d’à cause de quelqu’un d’autre qui avait aussi une dent contre lui, et savait qu’il n’pouvait pas mourir, alors décidait de s’en prendre aux gens à qui il tenait. « Et c’était pas juste cette fois-... quand j’suis revenu de chez Insurgency, t’étais aussi comme ça. » alors franchement, n’étaient-ils pas des experts, tous les deux, dans le fait de répéter encore et encore les mêmes erreurs? « Tu m’as repoussé... tu m’as complètement coupé d’ta vie, d’toi à c’t’époque, alors que tout ce qui était arrivé n’était même pas d’ma faute. Alors qu’est-c’que ce sera, si ça arrive à cause de moi? » et là encore, ils n’parlaient même pas du pire scénario envisageable. Tout ce qu’Alec put faire à ce songe-là, c’est soupirer, tourner sa langue dans sa bouche à la recherche d’autre chose, n’importe quoi, quelque-chose. « Mais j’sais pas qui tu crois que j’suis quand... tu t’imagines que j’peux faire mieux que ça, avec c’que j’ai là, dans ma vie, maintenant. » et au fond, ce qu’elle pouvait bien attendre de lui si elle trouvait qu’il exagérait quand il pétait un câble quand il devait résister à l’envie d’aller buter Alistair Wolstenholme quand il clouait sa fille dans un lit d’hôpital. Ou quand elle espérait qu’il n’se sente pas coupable, de voir son passé à lui surgir juste au milieu de leur histoire, pour s’attaquer à elle plutôt qu’à lui.
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