Le 07 mars, Maïna écume les endroits fréquentés à la recherche de son frère : bars; café etc... En fin de journée, ça finit par payer car quelqu'un lui annonce qu'il vit chez Scarlett Faust. Je ne sais pas comment peut s'être déroulé la conversation, mais si vous chercher une base de lien, ça peut être ça.

En 2014, Maï sort un article tout en profondeur sur les pratiques des hunters. C'est le fruit d'un travail de longue haleine et j'imagine bien qu'elle a bossé dessus pendant deux ou trois ans. La personne en question peut avoir ou non révélé son identité, peut l'avoir fait à New York ou dans une autre ville, en conversation physique ou en incognito. Le fait est qu'elle obtenu des infos (pas de noms, qu'on soit clair) sur les hunters et les raisons qui poussent à en devenir un. S'agissant d'un article de fond, aucune des convictions personnelles de Maïna n'entrent en ligne de compte et elle s'est bien entendue abstenue d'émettre le moindre jugement. Elle peut, par contre, avoir posé plusieurs questions dérangeantes.

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On a été proche, tous les deux. Plus que la majorité des frères et des soeurs. C'est peut-être parce que ça a toujours été nous contre les autres. On était peut-être des gitans, des parias. Mais, on était tous les deux. Benjamin était mon modèle, mon super-héros. Nous formions un duo un peu sauvages et on s'engueulait aussi bien qu'on se soutenait. C'était un peu le paradis.

Jusqu'à ce qu'il se casse. Qu'il piétine tout ça pour rester à Phoenix.
J'ai pas compris. Encore moins accepté. Tout ce que je savais, c'était qu'il me laissait tomber au moment où j'avais le plus besoin de lui. Ça m'a mise en rogne. On s'est laissés fâchés.

19 ans ont passé mais, quand je me suis retrouvée au pied du mur avec juste ma solitude et ma colère pour me tenir compagnie, c'est vers lui que je me suis tournée. J'ai besoin de son aide. J'ai besoin de retrouver mon frère.

Tout a commencé par des insultes en portugais. Il me voulait quoi ce branleur avec ses airs de tombeur ? Désolée mec, ça ne marche pas sur moi, j'suis pas de ton pays. Je ne suis pas intéressée. Ce que j'ai eu l'air con, par contre, quand il m'a répondu dans la même langue après m'avoir laissée me ridiculiser. L'intensité de nos échanges verbaux n'a pas diminué les fois suivantes.  Au fur et à mesure, on s'est découvert un certains nombres de point commun : comme le foutage de gueule intempestif par exemple. Ainsi qu'un certain talent  pour se chercher mutuellement. On a finit par se trouver.
Mais voilà, Law c'est l'incarnation de la liberté dans ses plus hautes couleurs. Je savais bien qu'il ne resterait pas éternellement planté à Cleveland. Sans surprise, il est parti au bout de deux ans de fous-rires, de chamailleries, d'énigmes à percer et de jeux dangereux. Il est parti sans jamais vraiment partir. Envoie moi une carte postale.
Ça fait quinze ans maintenant, que j'ai toujours 17 ans quand je suis avec lui. Quinze ans qu'on s'autorise des interludes durant lesquels j'ai l'impression de revenir à l'essentiel. Si j'étais entièrement honnête avec moi-même, je saurai que ce n'est pas anodin.  Petit à petit, ça m'est devenue nécessaire. Il peut partir tant qu'il veut du moment qu'il finisse par revenir...

J'ai pas fait ma difficile quand ce type a répondu à l'annonce de colocation que j'avais posté. À l'époque, toute contribution aux frais quotidiens étaient largement la bienvenue. Ce à quoi je ne m'attendais pas, par contre, c'est que cette personne aux antipodes de mon caractère puisse réussir à s'infiltrer dans mon lit jusqu'à devenir un ami.
J'avoue qu'on a évité de peu le déclenchement de la troisième guerre mondial de peu, que l'appart n'avait jamais été dans un état aussi pitoyable mais, on s'est bien marré tous les deux. J'irais même jusqu'à dire qu'on s'est mutuellement apporté des choses. Je me plais à penser qu'il tient son crochet du gauche de mon humble personne. Quant à lui, il peut se vanter de m'avoir fait regarder la guerre des étoiles. Les six épisodes.
Il est parti aussi simplement qu'il est arrivé dans ma vie. Avec sa maladresse, sa douceur, et sa connerie naturelle. Encore aujourd'hui, il parvient à m'arracher un sourire même dans mes jours les plus colérique. J'devrais peut-être penser à répondre à ses textos...

New York, 2009
J'ai rencontré Caleb à la salle de sport. De coups en coups, il est devenu mon partenaire privilégié, sachant me faire progresser alors que je pensais avoir atteint ma limite. J'ai l'impression qu'on s'est vraiment rapprochés après qu'il ait découvert ma mutation. Il m'a poussée à bout lors qu'un entraînement. J'ai pas pu contrôler ce truc. Ça l'a expulsé trois mètres en avant. Je m'en suis beaucoup voulu, j'ai pas mal flippé aussi. Finalement, ça été un genre de mal pour un bien.
Alors, quand le drame est arrivé, j'ai pas pu m'empêcher de creuser. C'était un peu ma façon de lui être loyale. J'ai fait la seule chose pour laquelle je sois compétente. J'ai enquêté.  C'est ce qui m'a mené à mon sujet sur les hunters. J'ai été spectatrice muette de la lente descente aux enfers de Caleb jusqu'à sa dernière dispute avec Joshua. Après ça, il n'a plus été le même et on a finit par se perdre de vue.