STORIES ARE WHERE MEMORIES GO WHEN THEY'RE FORGOTTEN

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Gregory est né à la fin des années 60, dans une période un peu yéyé de son quartier où la mode était encore aux hippies qui avaient la fleur au fusil en demandant de faire la paix plutôt que la guerre. Il a grandit dans cette atmosphère étrange entre utopie et guerre alors que le Vietnam semblait ne plus finir de voir couler le sang. Celui de son père y a d’ailleurs été versé et Gregory a été élevé par sa mère qui peinait un peu pour joindre les deux bouts et avait rarement le temps de réellement s’occuper de lui. Son éducation, Gregory l’a fait en bouquinant… Ce qui est le moindre mal compte tenu qu’il aurait aussi pu se perdre dans les mauvais quartiers, aux côtés des mauvaises personnes…

Il a usé ses souliers sur les trottoirs de New-York, partageant son temps entre les bancs de l’école et de petits jobs étudiants qui payaient une misère. Tantôt livreur de journaux, tantôt laveur de voiture… Et sa maigre paie passait toute entière dans les caisses d’un vieux libraire qui lui faisait rabais sur quelques bouquins trop abîmés pour être sérieusement vendu. Quelque part dans un vieil album Gregory doit avoir une photo de lui vers l’âge de 12 ans, gamin plus petit que la moyenne, assit sur une caissette de lait et absorbé par les pages d’un livre limite trop grand et trop lourd pour lui.

De cette enfance un peu rêveuse, Gregory a sûrement gardé toute son ouverture d’esprit. Il a en effet été élevé par des philosophes et des auteurs de talent qui n’ont jamais bridé son imagination, la rendant sans doute plus souple et plus prompt à accepter certaines choses.

Étudiant ambitieux il parvient à l’aide de bourses à rejoindre une université de lettres. Sans être un élève exceptionnel il fait néanmoins ce qu’il faut pour garder sa bourse et prend un logement étudiant à quelques pas de l’université, le campus étant hors de sa portée.

Dans les années qui suivent Gregory enterre sa mère, décédée après un âpre combat contre le cancer du sein. Un cancer si foudroyant qu’il lui faudra un certain temps pour réaliser qu’il est seul pour de bon et que son monde vient de considérablement rétrécir. C’est un coup dur, son année est un peu trébuchante… Mais il passe inextrémiste, s’accordant ensuite pendant les vacances d’été le temps de faire son deuil, de vider l’appartement familiale et de faire le tri entre les souvenirs qui méritent d’être gardés et ceux qu’il vaut mieux laisser derrière lui.

Après des études de lettres Gregory passe son diplôme de professeur des écoles et après son obtention il postule dans diverses écoles à la fois privées et publiques. Jeune professeur idéaliste tout juste sortit de l’école avec des notes dans la moyenne, malgré sa soif de culture, Gregory est bouté en dehors des écoles privées qui demandent davantage de prestige qu’il n’en possède ! Quant au public les seules places disponibles ses bornes en général à des places de professeurs suppléants pour des durées assez courtes. Trop pour payer réellement ses factures.

Plutôt que de trouver un petit boulot annexe Gregory profite d’une opportunité en France. Une école qui cherche des professeurs de langues… Ce n’est pas si loin de son domaine de compétence et bien qu’il n’y croit pas beaucoup Gregory a le plaisir d’être accepté dans un lycée parisien. Il y trouve ses premiers vrais élèves et y apprend le français en même temps qu’il enseigne l’anglais… !

Pendant quelques années il semble avoir trouvé sa place en France mais alors que les transmutants se font réellement connaître à la même époque la France s’oppose assez brutalement à ces derniers, surtout en ce qui concerne le passage de ses frontières. Le climat qui règnera pendant les derniers mois de son existence à Paris sont placés sous le signe de la répression bien qu’on tente de faire passer ça pour de simples mesures de sécurité.

C’est au suicide d’un de ses étudiants qui se défenestre parce qu’il était transmutant que Gregory réalise comme tout cela vire au drame. Incapable de fermer les yeux sur le mal être des étudiants il tente d’interpeller les autorités et les groupes de soutien pour aider ces jeunes qui se sentent soudainement exclus de leur société. Ne trouvant aucune oreille attentive et craignant la situation en Amérique, Gregory fait ses valises et retourne à New-York où la situation est plus balbutiante et où on hésite sur les mesures à prendre, lui semble-t-il.

Après des recherches infructueuses pour se trouver un post en centre-ville Gregory en décroche finalement un en province, dans le Kentucky, dans la ville de Radcliff. On est très loin de l’ambiance de New-York mais il ne va pas payer son loyer avec des lettres de refus… Alors Gregory déménage pour Radcliff.

Là bas il découvre une ville hanté par les chasseurs et des groupuscules nauséabonds qui pourchassent les transmutants comme des animaux. Il s’insurge contre la mise en place de pratique qu’il juge inhumaine et essai d’apprendre la tolérance au lycée dont il a la charge en littérature, leur faisant lire des ouvrages parfois vu comme subversifs.

On le bouscule un peu pour ses idées et au plus fort de la crise à Radcliff, Gregory envisage de se tourner vers une association qui lutte pour les droits des transmutants plus ouvertement. Par chance, les choses changent radicalement à peu près à la même période à travers tous les États-Unis… On ne pourra pas prétendre que la situation est parfaite… Mais il semble à Gregory que le pire fut heureusement évité…

Aujourd’hui il lui semble clair que plus que jamais il se doit de continuer son combat, à son échelle, aussi petite soit-elle. Il n’est qu’un professeur de rien du tout qui n’a jamais prit le temps de fonder un foyer ou de suivre le chemin de ses ambitions… Mais Gregory est du genre à trouver que pour faire du sens, sa vie n’a pas besoin d’être jonchée de médailles… ! Parfois les hommes très ordinaires peuvent eux aussi faire l’histoire !

FÉLICITATIONS JEUNE MUTANT

tu es validé, tu pues la classe, vas-y sors tes lunettes de soleil.